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La Sirène et la Louve

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海 賊

∆ Feat. Yvraline ∆


La chasse au trésor n'avait pas été une partie de plaisir, c'était un fait. Méria n'avait pour le moment pas digéré d’avoir été mise hors de combat malgré sa victoire sur son adversaire dans le Palais de Glace. Pire encore, ce maudit albinos de Ren l'avait porté sur son épaule comme une pauvre demoiselle en détresse. Bien loin de lui en être reconnaissante, la Peste était furieuse. Après avoir été rafistolée par Nox, elle s'était mise à l'écart du reste de l'équipage, comme elle en avait si bien l'habitude. Déambulant dans les rues enneigées de Bighorn, la pirate bouillonnait de rage, tant et si bien qu'elle n'en ressentait même plus le froid ambiant, qui pourtant n'était pas négligeable. Sa bourse pleine grâce aux récents événements, la jeune femme avait donc décidé de passer du bon temps en ville. Ses pas l'avaient d'abord menés dans une petite auberge sans grande prétention où elle avait bu plus que de raison. Avinée et partiellement violente, elle s'était fait remarquer et avait plus ou moins indirectement déclenché une bagarre. Profitant de la cohue générale, elle s'était éclipsée sans demander son reste. Mieux valait éviter de se trouver là si les marins. Non pas qu'elle ait réellement peur d'eux, c'était plus par envie d'éviter de se battre. Aussi étrange que cela puisse paraître, la rouquine étant en fin de convalescence, elle préférait éviter de trop forcer. Pour ne rien arranger, malgré son ivresse, la pirate avait mal. Préférant prendre un peu de repos, elle retourna dormir à bord du Loup Solitaire.


Malheureusement pour elle, au petit matin, en plus de souffrir d'une sérieuse gueule de bois, elle n'avait pas moins mal. Ses douleurs étaient supportables, mais n'étant pas une femme très patiente, l'étoile montante voulait qu'elles cessent au plus vite. Avalant un repas sommaire, elle se couvrit avec l'une des vestes en fourrures des pilleurs du nord qui composaient l'équipage du navire et se mit en tête de trouver une solution en vile pour lutter contre la douleur. Ce qui semblait simple de prime abord, particulièrement sur une île réputée pour sa médecine, s'avéra en fait plus compliqué qu'elle ne le pensait. Si l'endroit était un véritable paradis pour les initiés, pour des néophytes dans son genre, les choses étaient bien différentes. Pour ne rien arranger, la fierté mal placée de la Peste l'empêchait de demander conseil ou de l'aide aux hommes qu'elle trouvait. C'était même pour cette raison qu'elle n'avait pas souhaité questionner Nox qui se trouvait pourtant être médecin en plus d'être la dernière recrue des Sandstorm pirates.


Après avoir déambulé sans grand succès dans Bighorn, Méria commença à s'agacer. Entrant dans la modeste boutique en bois d'un apothicaire, elle dévisagea le maître des lieux, ne lui souhaitant même pas une bonne journée. Emmitouflée derrière ses couches de vêtements, la Peste trifouillait ce qui lui passait sous la main sans même savoir ce qu'elle faisait. Il y avait des poudres, des onguents, des racines et d'autres étrangetés dont elle ignorait tout autant le nom que l'utilité. Le plupart des produits n'étant pas étiquetés, elle s'énerva en constatant qu'une fois encore elle venait de faire chou blanc. Quand elle songea à quitter l'établissement, une jeune femme y pénétra. Intriguée, Méria l'observa quelques instants. L'inconnue était immense, bien plus grande que ne l'était la pirate. Ses cheveux, tout à l'opposé de la Peste étaient d'un bleu profond. Le moins que l'on puisse dire était qu'elle ne passait pas inaperçue. Curieuse, l'étoile montante s'approcha d'elle. D'abord sans parler, elle se mit à la fixer longuement jusqu'à capter son attention. Lui souriant chaleureusement, la Peste continua d'avancer en saisissant innocemment un pot en verre.



« Tu y connais quelque chose à ces trucs-là ? Je suis totalement dépassée. »


Le prétexte était ridicule mais la jeune femme avait besoin d'une excuse pour briser la glace et faire le premier pas. Elle voulait en apprendre plus sur cette étrange grande inconnue. Se faisant plus bête qu'elle ne l'était, Méria pencha légèrement la tête sur le côté en riant, donnant l'illusion qu'elle était mal à l'aise avant de plisser les yeux puis de se frotter le crâne.



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- “On est bientôt arrivé ?”

La voix enjouée, Yvraline sautillait derrière le navigateur du navire. Seulement, à la vue de la mine déconfite de ce dernier, on ne pouvait que supposer qu’il ne s’agissait pas là de la première question de la sirène … ni même la deuxième ou la troisième. Et alors que la grande femme regardait par-dessus l’épaule de l’homme-poisson, ce dernier serrait les doigts un peu plus fort sur la barre. Le log pose au poignet, il jetait un coup d'œil de temps en temps pour garder le cap du navire.

- “Alors ?” Demanda-t-elle à nouveau en regardant à son tour l’instrument d’orientation. “On est bientôt arrivé ?”

Au vu des traits du visage de l’homme-poisson, c’était la question de trop. Se retournant rapidement pour faire face à la sirène, il était prêt à passer au-dessus de la punition exemplaire qui l’attendait s’il levait la main sur la fille de la seconde du capitaine. Seulement, elle n’était plus là. Courant sur le bout du pont, Yvraline se trouvait déjà en première ligne pour admirer la vue sur l’île de glace. C’était aujourd’hui, le premier jour où ses pieds allaient fouler le sol pour la première fois. Et en plus, il s’agissait d’une île avec de la neige ! Chose qu’elle n’avait aperçu qu’en dessin dans des livres ou de loin depuis son bassin. Se penchant en avant pour voir mieux alors que le navire s’approchait de plus en plus de l’île, Yvraline était prête à sauter dans l’eau tout de suite et terminer le chemin à la nage. Seulement, une main sur son épaule l’en dissuadait rapidement.

- “Ne te penche pas comme ça tu vas tomber.”

La voix bienveillante et douce, loin du ton rauque de la majorité des matelots de l’équipage des hommes-poissons, elle avait deviné sans voir. Se redressant sagement sous la demande, on lui déposa un vêtement en fourrure dessus. Yvraline était tellement impatiente de rejoindre la terre qu’elle ne s’était pas rendu compte du froid ambiant qui régnait sur le bateau. Le bout de ses doigts et de ses orteils était déjà rouge alors que son regard restait figé sur l’île se rapprochant. Elle avait si hâte.

- “Habille-toi chaudement si tu descends.”

Puis sa mère recula dans l'attroupement que formait l'équipage se préparant à accoster. Les hommes-poissons s’activaient alors que pourtant, aucun d’entre eux ne comptait descendre du bateau. Si personne de cet équipage n’était relativement connu au vu des actions peu impressionnantes qu’il réalisait, ils préféraient tous faire profil bas. Yvraline en revanche, était une grande inconnue du monde des pirates … du monde en général à vrai dire. Et juste avant de descendre à quai, comme une mère poule encore en train de couver son œuf, la seconde revient veiller à ce que son enfant n’attrape pas froid. Comme quoi, à 10 ou 30 ans, cela ne changeait rien pour une maman.

Yvraline équipé pour affronter le froid, elle sautait du navire pour atterrir maladroitement dans la neige, sur un quai de Bighorn. Tout ce qu’elle avait pris la peine de prendre avec elle, c'était un grand sac, un peu d’argent et un son courage. Le craquement de la neige sous ses pas l'amusait et l'effervescence de la ville était magique pour elle. Pourtant, en ce moment, Bighorn était loin d’être aussi active qu’elle le pouvait. Seulement, les murmures des passants commentant l’étrange fille et les brouhahas du bar avoisinant suffisaient pour Yvraline pour justifier l’appellation effervescence.

C’est au bout de quelques pas, à admirer les maisons et les magasins avec les yeux pétillants qu’elle se décida à entrer dans l’un d’eux. Car bien que cela soit dur à croire, Yvraline n’était pas descendu à quai que pour la neige. Cela était certes le principal argument, au côté de sa volonté à voir la ville, mais pas seulement. Elle avait une mission, dictée par sa mère. Elle devait se procurer différents onguents et végétaux pour renflouer les réserves du navire. C’était donc chez un apothicaire qu’elle était entrée. L’odeur des plantes se mêlait dans l’air et déjà elle se sentait dans son environnement.

Seulement il y eut un hic. Un hic de race humaine et aux cheveux roux. Mais un hic souriant et accueillant. Yvraline lui rendit donc son sourire.

- “Oh que oui je m’y connais.”

Bien sûr, il avait fallu d’une simple demande d’un inconnu et Yvraline se sentait déjà au comble du bonheur. Trépignant sur place, elle avait oublié l’environnement froid, le propriétaire au fond de la boutique et surtout la raison de sa présence ici. Elle préféra s’abaisser auprès de l’humaine pour lui demander :

- “Tu veux aider un ami ? Tu as besoin de quoi comme soin ?”

Puis sans attendre la réponse, elle commençait à trifouiller dans les différentes étagères, prête à dégainer des plantes calmantes ou du baume pour soigner les brûlures. Avec le froid environnant, il ne devait pas être rare qu’il y ait des blessés, brûlés par le froid. Aussi surprenant cela puisse être.
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海 賊

∆ Feat. Yvraline ∆


Se penchant vers la Peste, l'inconnue lui rappela sans le vouloir à quel point elle était plus grande. Bien que vexée, Méria se garda bien de réagir, du moins pour le moment. La joie de vivre particulièrement communicative de cette femme était remarquable. Son sourire enchanteur et sa voix douce donnaient d'elle l'image d'une personne pure, quoiqu'un brin naïve. Le terme semblait en effet tout à fait adapté à cette personne. Parlant à la manière d'une grande enfant toute excitée par une récente découverte, elle décontenança la pirate qui ne s'attendait guère à cela. Sur ses gardes, elle se demandait si tout cela n'était pas un piège. Après tout, il arrivait fréquemment à la rouquine de se faire passer pour une idiote afin de manipuler ses semblables. La chose étant particulièrement efficace, elle préférait se méfier.


« Ce n'est pas pour un ami. »


N'écoutant que d'une oreille, la femme trifouillait déjà tout ce qui passait à sa portée. La différence notable avec Méria était qu'elle semblait parfaitement au courant de ce qu'elle était en train de faire et de chercher. D'un autre côté, s'éparpillant ostensiblement, il aurait été facile de penser le contraire.


« C'est pour moi. »


Prenant un air gêné, l'étoile montante ouvrit son manteau de fourrure. Dévoilant sa tenue habituelle, bien moins chaude, elle montrait aussi et surtout à l'inconnue ses bandages. Une image étant souvent bien plus efficace que des mots, Méria estimait trouver en cela un moyen rapide de se faire comprendre.


« Un bête accident, j'ai glissé dans l'un des escaliers givrés du Palais de Glace. On peut dire que je ne me suis pas raté. »


Refermant la veste sur elle, la jeune femme prit une crème dans une main et une enveloppe contenant une poudre jaune dans l'autre.


« C'est pas vraiment mon domaine tout ça. Je cherche quelque chose pour faire passer la douleur. »


La messe étant dite, Méria tendait une perche facile à cette femme qui avait visiblement quelques connaissances médicales. Si la première impression qu'elle avait d'elle était fondée, il était évident qu'elle continuerait de se dévouer pour l'aider. Ce faisant, la Peste pourrait en profiter pour continuer d'en apprendre plus à son sujet. Son identité et la raison de sa présence ici l'intéressaient et elle n'était pas du genre à abandonner facile quand elle avait une idée en tête.



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Dernière édition par Méria D. Marianne le Mar 18 Oct 2022 - 12:14, édité 1 fois
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Le remède était donc pour elle. Cela rendait les choses bien plus simples pour la sirène. Lorsque la femme se découvrit et dévoila ses bandages, Yvraline prit un air désolé. Elle n'était pas incitatrice de ces blessures mais elle avait tout de même s'excuser pour elles. Elle devinait la douleur de la rouquine. Seulement, cela lui semblait curieux qu'une simple chute dans l'escalier nécessite des bandages.  sans relever ce dernier point, faisant confiance à son interlocutrice, elle récupéra deux pots sur les étagères. Dans l'un se trouvaient des fines graines noires aux reflets bleutés. Dans l'autre des racines brunâtres et terreuses.

- " Combien tu pèses ?" Demanda sans détoure Yvraline. "Environ les 60 kilos ?"

Yvraline n'avait pas le compas dans l'œil pour estimer ce genre de chose. Il était important pour elle de connaitre le poids pour définir une concentration. La posologie était une science si importante pour les médecins. Tous les médicaments peuvent devenir des poisons si on y prend pas gare. Et il serait risqué de conseiller une néophyte sans lui donner les quantités maximum qu'elle pouvait prendre. Elle jetait un coup d'oeil de haut en bas à la rousse avant de lui tendre les deux pots.

- "Ça c'est des graines de pavot. Ça agit contre plus ou moins toutes les douleurs mais ce n'est pas très puissant." Dit-elle en donnant le pot de graines noires à l'inconnue. "Sinon, il y a ça, c'est des racines d'harpagophytum ou fleur du diable. Ne t'inquiète pas, c'est pas aussi dangeureux que ça laisse paraitre. C'est plus puissant mais ça agit surtout pour les douleurs musculaires et articulaires ... et ça prévient des infections lors de blessures plus profondes."

Yvraline était heureuse de pouvoir aider, mais elle voulait faire plus. Une fois débarrassée des pots, elle s'approcha pour palper la jeune femme au travers de ses vêtements. Elle sentait les muscles de la rouquine se contracter lorsqu'elle appuyait contre les blessures.

- "Tu as mal quand j'appuie ici ?"

Indiscret ? Non, pas pour Yvraline. Elle était toujours intriguée par ces bandages et elle voulait vraiment aider au mieux la jeune femme. Et pour ça il lui fallait plus de détails sur la source de la douleur.  
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海 賊

∆ Feat. Yvraline ∆


La grande inconnue était décidément très avenante. D'un naturel bienveillant, elle se donnait corps et âme pour aider la pirate rousse à aller mieux. Aurait-elle agi de la même manière en sachant toutes les horreurs que le Peste avait faites tout au long de sa vie ? Rien n'était moins sûr. Quoiqu'il en soit, Méria écoutait ce qu'elle lui disait avec attention. Hochant la tête avec nonchalance, elle laissa échapper un sourire amusé pour confirmer que l'estimation de son poids était à peu près juste. Bien qu'elle trouvât la question indiscrète, elle n'en fit rien paraître. Se montrant plus intéressée par les graines de pavot que le reste, elle en prit quelques-unes dans sa main. Les faisant tourner dans sa paume avec son index, elle détailla une fois encore les traits de l'inconnue.


« Va pour le pavot. »


Même si elle n'était pas une experte en la matière, la pirate savait que cette plante était à l'origine de la création de l'opium. Faisant le rapprochement avec cette drogue, elle estima qu'il était plutôt logique que ces graines puissent jouer un rôle contre la douleur. Voyant que l’inconnue continuait de chercher à en savoir plus sur son état, elle s'écarta d'un pas.


« C'est bon, ça ira ne t'en fais pas. »


Tournant rapidement le dos à la jeune femme aux cheveux bleus, elle sortit quelques billets de sa bourse et alla payer l'apothicaire. Revenant vers l'inconnue, elle lui tendit la main. Quand cette dernière la serra, elle lui offrit un large sourire.


« Merci de m'avoir aidé. Je m’appelle Méria. Tu voudrais aller boire un verre ? C'est moi qui paye. »


Cette jeune femme semblait gentille et assez naïve, autrement dit, tout à fait le genre de personne que la Peste pouvait espérer corrompre et se servir. Aimant particulièrement être bien accompagnée, elle considérait que la présence à ses côtés d'une femme maîtrisant les arts médicaux était inestimable. Il allait bien sûr falloir y mettre les formes et se montrer convaincante, mais elle avait bon espoir de parvenir à quelque chose. L'emmener boire permettrait de les aider à créer un lien, et quand bien même refuserait-elle la consommation d'alcool, Drum était une île agréable et les activités n'y manquaient pas.



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Yvraline venait de serrer la main d'une inconnue ! Et en plus on lui invitait à boire un verre ! Elle lui avait demandé son NOM !! C'était donc comme ça que commençait les grandes amitiés ? Les yeux de la sirène avait commencé à pétiller lorsque l'humaine lui avait tendu la main et ils continuèrent alors qu'elle secouait la tête avec vivacité pour répondre favorablement à la demande de sa nouvelle "meilleure" amie. Oui, avec la sirène, les relations allaient vites.

- "Je m'appelle Yvraline !" Ajouta-elle en ayant du mal à cacher son excitation devant cette rencontre.

Puis, elles sortirent l'une derrière l'autre et se dirigèrent vers une taverne bruyante se tenant juste en face. Lorsque la sirène suivit la rousse elle du baisser la tête pour passer la porte à peine trop basse. Ses doigts se resserraient autour de son vêtement chaud alors qu'elle sentait ses narines se remplir de l'odeur de l'endroit. Un mélange de transpiration, de fumée et d'alcool embaumé l'endroit. Un brouhaha général régnait mais cette ambiance rustre n'effaçait pas les paillettes des yeux de la jeune femme. Elle regardait autour d'elle, chaque nouveau mouvement approximatif des nombreux habitants déjà bourrés attiraient son attention. S'asseyant à a une table au près de sa nouvelle amie, Yvraline continuait de regarder tout autour d'elle. Elle était impressionnée par l'effervescence du lieu. Son cœur battait la chamade alors qu'un serveur vint leur demander ce qu'elles souhaitèrent consommer. Sans hésitation, Yvraline demanda la même chose que la rousse. Et ce, sans même savoir de quoi il s'agissait.

Au bout de quelques secondes, elle réussit à se reconcentrer sur l'humaine qui l'accompagnait.

- "Dis-moi Méria, qu'es-tu venu faire à Drum ?"

Sans s'en rendre compte, Yvraline était partie du principe que son interlocutrice était une étrangère. Tout comme elle au final. Elle l'avait seulement supposé devant la mauvaise culture des plantes et médicaments de la jeune femme. Elle était bêtement partie du principe que sur Drum, une île qu'on lui avait dépeint comme possédant d'importante connaissance en soin, tous les locaux avaient de bonnes bases en médecine. Une idée stupide, crée sur un cliché. Mais Yvraline ne connaissait rien d'autre.
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La discussion coula de source entre les femmes. Méria restait discrète sur son objectif, éludant la première question de la sirène, mais rien ne les empêchait d'échanger sur d'autres sujets. Yvraline la conseilla sur la conduite à tenir pour soigner ses plaies et entretenir le tout. Si le principal conseil restait le repos, elle ne pouvait s'empêcher de glisser des informations sur quelques plantes anesthésiantes ou apaisantes si la douleur devait trop forte à l'avenir. Et puis, au vu de la carrure de la rousse, la sirène se disait qu'à l'avenir, cela ne pouvait que lui servir.

Yvraline finit rapidement sa boisson. Bien trop forte pour elle, elle lui arracha une grimace de dégout qu'elle essayait de cacher derrière un sourire forcé. Puis le soir approchait et les deux femmes se séparèrent dans un au revoir d'une grande sobriété. Cependant, si la sirène réussit à retenir sa joie lors des adieux, elle retourna à son bateau en sautillant dans la neige, un sourire jusqu'au oreille. Elle était si heureuse de cette sortie. Elle avait rencontré une femme qui avait été gentille avec elle et cela suffisait à son bonheur. En remontant sur le pont, elle se dépêcha de raconter sa rencontre à sa mère autour d'un thé bien chaud. Pourtant, si sa maternelle semblait heureuse de voir sa fille si enjoué, elle ne put s'empêcher de lui faire remarquer qu'elle n'avait absolument pas remplit la mission pour laquelle elle avait été envoyé. Loin de lui reprocher, la vice-capitaine se contenta de proposer d'accompagner la sirène le lendemain pour récupérer le nécessaire au soin de l'équipage. Ce qu'Yvraline accepta avec joie avant de mettre fin à cette journée par un bonne nuit reposante.
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