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La traque, Acte I - Rokade

Ces derniers jours ne furent qu’un enchaînement de mésaventures et de galères pour ce groupe fortement diminué autant par son nombre que par son état physique et mental. Après avoir dérivé à bord de chaloupes, les 13 rescapés de cette débandade sur l’Amerzone réussirent à se faire amener sur Rokade par un navire pirate passant à proximité d’eux.

En effet, un pirate surnommé “Le vieux Duc” accepta contre une petite compensation financière de les prendre avec eux afin de les conduire sur cette île servant de repère autant pour Tom et ses acolytes que pour tous les autres forbans des blues.

Le groupe était à bout de force, la boue et le sang séché s'étaient durement accrochés à leurs visages et leurs vêtements. Ces pirates de pacotille faisaient vraiment de la peine à voir.

Cette traversée se fit sans encombre à bord de ce navire d’une taille assez impressionnante. L’équipage était composé de marins aguerris et la plupart avait bien une quarantaine d’années. Chaque soir, la fête battait son plein sur le pont sous le regard imperturbable de leur capitaine à qui nous devons la vie. Cependant, de leur côté, les rescapés de l’Amerzone restèrent dans leur coin sans dire un mot. Chacun d’entre eux se contentait de fixer le vide ou l’horizon. Ils n’avaient ni la force ni l’envie de festoyer. La réputation d’ivrogne de Tom en prit d’ailleurs un sacré coup. Celà faisait plusieurs jours que celui-ci n’avait pas ingurgité une seule goutte d’alcool. Il se contentait de fixer l’horizon, n’attendant que de pouvoir fouler des terres bien moins hostiles afin de se remettre en état.

Après quatre jours supplémentaires de navigation en compagnie de cet équipage pirate, ce beau monde accosta finalement sur l’île aux pirates. Une fois débarqué, Tom fit cadeau des chaloupes et d’une somme de 3 millions de berries à leur sauveur en guise de paiement avant de prendre la direction de l’auberge la plus proche.

Une semaine s’écoula alors sur Rokade sans que rien ne vienne perturber la remise en forme de ce groupe. Chacun ayant passé son temps un peu isolé des autres. Alden, une fois remis en état, reprit sa quête d’informations sur l’équipage des Rafleurs tandis que Woods séjourna dans une taverne, enchaînant bouteille sur bouteille sans même voir les jours s’écouler. Quant aux autres pirates, chacun profita de ce temps pour vagabonder sur cette île, buvant, échangeant, se bagarrant et profitant simplement de la vie au mieux.

C’est alors qu’un beau jour, le balafré déboula en trombe dans la taverne où l’ivrogne végétait depuis leur arrivée. Sans crier garde, celui-ci s’écria :

[Alden] “Je l’ai enfin trouvé !”

Cette entrée et ces paroles bien peu discrètes réveillèrent l’ivrogne en sursaut. Celui-ci tourna alors péniblement la tête vers son compagnon tout en marmonnant quelques mots incompréhensibles.

Alden prit alors place à côté de son chef.

[Alden] “Je les ai enfin trouvés Tom.”

L’ivrogne laissa alors planer quelques secondes de silence comme pour remettre ses idées en place avant de finalement comprendre les paroles de son camarade.

[Tom] “Les..hic..rafleurs ?”

[Alden] “Exactement, selon plusieurs sources, ils auraient récemment accosté sur l’île d’Endaur. La marine les aurait pris en chasse et ils se seraient alors réfugiés sur ce territoire forestier le temps de se faire oublier !”

En entendant ces nouvelles informations, le vagabond réalisa que leurs séjour sur Rokade touchait à sa fin. Celui-ci termina alors sa bouteille à moitié vide d’une seule traite avant de venir se lever péniblement de son tabouret supportant son poids depuis un bon moment déjà.

[Tom] “Va rassembler les autres et expose leurs..hic.. la situation. Profites-en également pour..hic.. recruter quelques bras supplémentaires, nous en aurons..hic.. certainement besoin. Je vais m’occuper de nous..hic.. trouver une..hic.. embarcation.”

Suite à ces nouvelles directives, le balafré acquiesça avant de prendre la direction de la sortie. Alden semblait avoir retrouvé son enthousiasme d’antan. Cette nouvelle inespérée lui redonna une vraie raison de se bouger et de reprendre la mer. La vengeance, cet appel à la haine fut un vrai second souffle pour ce groupe à l’allure désabusée par ces récents évènements.

Après avoir tranquillement désaoulé, Tom se rendit sur le port, espérant y trouver le vieux Duc. Ce vieux loup de mer semblait enclin à accepter quelques services contre quelques berries et l’ivrogne comptait bien en profiter pour dénicher un voyage vers Endaur.

Fort heureusement, le pirate reconnut sans mal ce navire les ayant amenés jusqu’ici. Il s’avança jusqu’à ce bâtiment flottant avant d’y reconnaître le capitaine.

Le vieux Duc, de son vrai nom “Duncan” sillonnait les mers des blues depuis des décennies. Il était autant réputé pour son ancienneté que pour ses talents de tireur hors pair. Malgré son apparence de vieil homme fébrile, le forban bénéficiait encore d’une solide réputation dans les environs malgré son manque d’activité criminelle récente.

[Tom] “Eh le vieux ! J’aurais une nouvelle fois besoin de tes services.”

Le vieil homme tourna alors son regard vers Woods, semblant agacé par cette appellation de “vieux”.

Une fois le vagabond assez proche de lui, Duncan dégaina son pistolet avant de venir le coller contre le torse de Woods.

[Le vieux Duc] “Si tu t'avises de m’appeler encore une fois le vieux, je répand tes entrailles sur le sol, compris ?”

Une fois ce petit coup de pression effectué, le vieil homme rangea son arme calmement tout en continuant de fixer son interlocuteur avec son air impassible.

[Le vieux Duc] “Bon, que me veux-tu Tom ?”

[Tom] “Moi et mes gars avons besoin de nous rendre sur Endaur. Tu pourrais nous y déposer ?”

[Le vieux Duc] “Et qu’as-tu à m’offrir en échange ?”

[Tom] “5 millions de berries.”

[Le vieux Duc] “8 !”

[Tom] “6 et un million de plus une fois notre excursion terminée.”

Le vieil homme sourit alors, heureux d’avoir gagné quelques berries pour un simple transport.

[Le vieux Duc] “Entendu ! Je lève l’ancre dans deux jours, tâche de ne pas mourir du foie avant.”

Tom souriait alors à son tour, sachant que si leur assaut se soldait par un succès, leurs récompenses valent bien plus que cette modique somme.

En signe d’un accord trouvé, le vieux pirate tendit alors sa main, ce à quoi Tom répondit par un geste similaire. Une poignée de main scellant cet accord pouvant rapporter gros aux deux forbans.

A la nuit tombée, l’ivrogne retrouva Alden à la taverne avant d’y échanger sur leurs avancées respective.

[Tom] “Bon, j’ai trouvé un accord avec le vieux Duc pour nous amener sur Endaur, nous partons dans deux jours. J'espère que ta source était fiable Alden.”

[Alden] “Ne t’inquiète pas pour ça, je suis sûr de mon coup. De mon côté, j’ai retrouvé nos hommes. Seuls deux d’entre eux ne souhaitent pas nous suivre dans cette expédition. L’Amerzone à dû les affecter un peu trop durement.”

[Tom] “Et ça se prétend pirate ? Quelle blague.”

[Alden] “J’ai également demandé à un de mes contacts sur Rokade de me trouver de nouveaux matelots assez fous pour nous suivre. Selon ses dires, on pourrait espérer une douzaine de nouvelles recrues d’ici demain.”

[Tom] “C’est déjà mieux que rien, bon travail Alden.”

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Le jour du grand départ était arrivé. Chacun profita alors de sa dernière soirée sur cette île comme il se devait. Les nouvelles recrues furent conviées à cette fête, treize d’entre eux avaient finalement répondus à cet appel, montant le groupe à vingt-deux membres sans compter Tom et Alden. La soirée battait de son plein et quelques coups d’hommes ivre s’échangèrent entre Tom et les recrues comme pour faire connaissance à leur manière.

Il était maintenant presque midi sur Rokade, le groupe avait lentement récupéré de la veille et s’était désormais rassemblé sur le port où le vieux Duc les attendait.

[Le vieux Duc] “Venez aider à charger ce rafiot au lieu de flâner comme de vulgaires touristes !”

Les pirates de Woods s'exécutent suite à l’approbation de leur chef.

En seulement quinze minutes, les vivres et autres matériel furent chargés dans l’embarcation. Ils étaient désormais prêts à partir.

Une fois tous sur le pont, Alden s’approcha de Woods avant d’y délivrer quelques paroles.

[Alden] “Ce voyage marque le début de notre légende Tom, crois moi.”
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