Une fois les petites déconvenues rencontrées en partant d’Alabasta, la croisière avait trouvé son rythme. Plus besoin de se terrer comme un vulgaire rat au fond de la cale, à présent ils ne risquaient plus grand-chose. Sauf à tomber par malchance sur un officier, la Marine décidant de faire un excès de zèle bien évidemment. Mais avec l’activité pirate présente dans la zone, ce serait vraiment un manque de chance que les autorités s’intéressent à eux.
J’avais réussi à retrouver un semblant de liberté, pour rien au monde je ne souhaitais retourner dans le placard à balais qui nous avait servi de planque. J’avais d’ailleurs, dès le lendemain, profité de l’occasion pour dormir à la belle étoile sur le pont. Chose que je reproduisais finalement chaque soir, car la vie en communauté n’avait pas que ses avantages. Les ronflements, les pets, les odeurs et le vas et vient des membres d’équipage. Je préférais amplement la tranquillité du pont sous les étoiles, d’autant plus que même si nous étions maintenant loin d’Alabasta, la chaleur se faisait encore bien ressentir.
Toutefois, ce n’était pas pour autant que j’avais l’esprit libéré. Je gardais dans un coin de ma tête que nous étions dorénavant redevables à ce Gasby, qui ne m’inspirait absolument pas confiance. Quoi de pire que d’être redevable envers ce genre de personnage ? Même s’il ne l’avait évoqué qu’une seule fois au cours de nos discussions. Le contrebandier avait souligné avec insistance le fait qu’il avait dû graisser la patte de l’officier à grand renfort de pièces d’or pour nous sortir de ce pétrin. J’avais parfaitement reçu le message, je devais maintenant d’une façon ou d’une autre lui renvoyer l’ascenseur.
Une autre question était en suspens dans mon esprit, le pourquoi du comment. Pourquoi avoir pris autant de risque et surtout débourser une si grosse somme pour de parfaits inconnus alors qu’il aurait pu aisément jouer sur les deux tableaux ? C’était clairement le genre de salopard prêt à vendre ses parents pour quelques pièces d’or, alors pourquoi ? La seule réponse qui me venait à l’esprit, c’était qu’il avait d’une façon ou d’une autre besoin de nous. Mais à quelle fin ? Là était la véritable interrogation. D’autant plus que dans ma précédente vie, j’avais eu l’occasion de faire affaire avec un autre contrebandier. Généralement, nos services étaient recherchés principalement pour des missions à haut risque. J’avais retenu la leçon, plus jamais je ne foutrais les pieds dans une histoire de trafic d’esclaves.
De leur côté le reste des hommes avaient plus ou moins trouvé leurs marques. J’avais régulièrement des remontées d’informations de moindre importance, notamment sur notre potentielle destination. De toute façon, mes plans étaient toujours d’actualités, il fallait que je trouve le moyen de mettre la main sur un navire et un équipage. En parlant de bateau, j’avais toujours en ma possession mon ancre qui avait fait plus que son temps. Inconsciemment, je m’étais dirigé vers l’ancre en fonction sur notre embarcation. Rien à dire, il s’agissait d’une réalisation d’une belle facture. Totalement charmé par cette pièce métallique, j’avais décidé d’aller la soupeser, histoire de pouvoir la manipuler. Le reste de l’équipage présent à mes côtés était pour ainsi dire médusé, ils n’avaient certainement jamais observé un humain capable de manier de la sorte un ouvrage en métal pesant facilement trois-cents kilos.
C’est Gasby en personne qui se pointa à la demande de ses hommes pour que je repose le bazar sans endommager le navire sur une mauvaise manipulation.
« Je n’ai aucune idée de vos attentions concernant cette ancre, mais j’aimerais autant que possible que vous la reposiez délicatement sans faire un trou béant dans la coque. Désolé de venir briser vos rêves, mais je pense que nous allons en avoir besoin encore pour un moment… J’ai besoin de vous voir en privé vous et votre camarade Olek dans ma cabine. J’ai quelque chose qui peut vous plaire ! »
Arrivée dans sa cabine, je ne cachais pas ma déception d’avoir été contraint de laisser l’ancre à sa place sans avoir eu l’occasion de pouvoir l’essayer sur quelques lancées. Olek de son côté fixait pour une raison inconnue le plafond avec un sourire en coin. Régulièrement, je me demandais ce qu’il pouvait bien se passer dans sa caboche. Cela devait être un sacré foutoir là-dedans mine de rien !
Le capitaine contrebandier était quant à lui assis au fond de son siège, un cigare à la bouche et un verre de whisky posé sur son bureau. La porte s’ouvrit dans notre dos et son second entra dans la pièce, un certain Yarrick. Depuis que je l’avais vu la première fois, je ne l’aimais pas ce type. Quelque chose chez lui me déplaisait fortement chez lui. Je ne sais pas si c’était dû à sa façon de se mouvoir qui avait quelque chose de malaisant. Ce Yarrick ne m’inspirait absolument pas confiance, j’avais rapidement compris sa fonction, il était là pour se charger des sales besognes. Trembol m’avait lui aussi fait part de ses suspicions à son égard, il puait le sang à plein nez ce bretteur.
« Parfait, nous voilà au complet ! J’espère que la traversée se passe bien pour vous, messieurs, j’ai bien fait passer la consigne à tout mon équipage d’être au petit soin avec vous. D’ailleurs, comme vous devez le savoir, nous ne sommes plus qu’à quelques miles de l’ile de Water Seven. »
Je haussais les épaules, il avait dû oublier que je n’étais pas du coin, donc cela me faisait une belle jambe.
Il se redressa pour déployer une carte maritime sur l’ensemble de son bureau :
« Il s’agit d’une des villes les plus connues sur le Grand Line, en grande partie grâce à ses sept chantiers navals encore en activités. Ce qui en fait un point de passage obligatoire pour nombres de commerçants en tout genre. Je ne vais pas passer par quatre chemins, j’ai besoin de vos services pour une mission là-bas… Mission bien évidemment gracieusement rémunérée. J’ai cru comprendre que vous étiez à la recherche d’une embarcation pour parcourir le Grand Line ?
Je ne connaissais que trop bien ce discours pour l’avoir déjà entendu de la bouche d’un autre contrebandier. Mon esprit était tiraillé en deux, avec d’un côté une envie primaire de l’envoyer chier et de l’autre l’appât du gain.
« C’est ce qu’il se dit, et donc qu’est ce que tu nous proposes, car une embarcation ce n’est pas donnée… J’imagine que cela doit être un service assez conséquent ?! »
Il mâchouilla son cigare et jeta un regard en direction de Yarrick avec un petit sourire en coin.
« Je savais que je pouvais compter sur des gaillards comme vous ! »
Olek grogna un coup pour lui rappeler que nous n’avions pour le moment de rien n’accepter.
« Il se trouve que dans le port, mouille actuellement un bateau appartenant à une certaine personne. Je préfère rester assez discret, mais pas de panique, n’allait rien vous imaginer, il s’agit simplement d’un notable local. Bref, il se trouve que nous sommes en plein désaccord commercial lui et moi, bien évidemment, je suis la victime dans l’histoire ! »
Il écrasa son cigare dans le cendrier.
« Je sais, de source fiable, que dans la cabine du notable, se trouve un petit coffre au trésor contenant un objet très précieux à mes yeux. Inutile de vous dire, que n’en tirez jamais autant sur le marché noir si d’aventure vous décidiez de me la faire à l’envers. J’ai une réputation dans le milieu à tenir, je paie toujours au juste prix mes collaborateurs. »
« Pourquoi ne pas envoyer tes gars faire ce boulot ?! » Je désignais du menton son second. « Ton pote Yarrick semble avoir tout à fait les capacités pour ça. »
« Oui bien évidemment, en temps normal je n’aurais jamais fait appel à vos services ! Mais pour des raisons évidentes, je ne peux pas être m’engager moi et mes hommes dans une telle opération. Si jamais pour une raison ou une autre ma responsabilité remontait aux oreilles de mes clients ou des autorités, je peux faire une croix sur mon bizness. En revanche, vous, vous n’êtes affiliés à personne ! »
Il s’interrompit quelques instants.
« Pour la faire simple, Yarrick vous amène jusqu’à Water Seven via une petite embarcation une fois la nuit tombée. Une fois sur place, vous vous rendez à l’endroit indiqué, faites votre job que ça ne devrait pas prendre plus d’une dizaine de minutes. Ensuite retour à la crique, Yarrick vous récupère.Qu’en dites-vous ?! »
« A voir... Et concernant la récompense ?! »
« Ah ça ! Une fois que j’aurais le coffre et son contenu en ma possession, nous ferons route sur une île à proximité, je possède là-bas un ami qui sera parfaitement répondre à vos attentes et plus encore. Je n’ai qu’une parole, vous aurez donc un navire tout à fait capable de naviguer sur le Grand Line pour votre équipage au complet ! Alors votre réponse ?!»
Je jetais un regard interrogateur à l’attention d’Olek ! De mon côté, j’étais partant, la mission avait l’air simple comme bonjour. Surtout qu’il était question d’avoir un navire en récompense, il restait encore à discuter des modalités, mais dans l’état actuel des choses cela me semblait tout à fait honnête. De toute façon, en cas d’entourloupe ou autre, lui casser la gueule ne semblait pas être une difficulté pour le père Olek. Et pourquoi ne pas au final, récupérer le coffre et son navire à cet escroc de Gasby ? Il me semblait bien trop honnête pour l'être réellement !
J’avais réussi à retrouver un semblant de liberté, pour rien au monde je ne souhaitais retourner dans le placard à balais qui nous avait servi de planque. J’avais d’ailleurs, dès le lendemain, profité de l’occasion pour dormir à la belle étoile sur le pont. Chose que je reproduisais finalement chaque soir, car la vie en communauté n’avait pas que ses avantages. Les ronflements, les pets, les odeurs et le vas et vient des membres d’équipage. Je préférais amplement la tranquillité du pont sous les étoiles, d’autant plus que même si nous étions maintenant loin d’Alabasta, la chaleur se faisait encore bien ressentir.
Toutefois, ce n’était pas pour autant que j’avais l’esprit libéré. Je gardais dans un coin de ma tête que nous étions dorénavant redevables à ce Gasby, qui ne m’inspirait absolument pas confiance. Quoi de pire que d’être redevable envers ce genre de personnage ? Même s’il ne l’avait évoqué qu’une seule fois au cours de nos discussions. Le contrebandier avait souligné avec insistance le fait qu’il avait dû graisser la patte de l’officier à grand renfort de pièces d’or pour nous sortir de ce pétrin. J’avais parfaitement reçu le message, je devais maintenant d’une façon ou d’une autre lui renvoyer l’ascenseur.
Une autre question était en suspens dans mon esprit, le pourquoi du comment. Pourquoi avoir pris autant de risque et surtout débourser une si grosse somme pour de parfaits inconnus alors qu’il aurait pu aisément jouer sur les deux tableaux ? C’était clairement le genre de salopard prêt à vendre ses parents pour quelques pièces d’or, alors pourquoi ? La seule réponse qui me venait à l’esprit, c’était qu’il avait d’une façon ou d’une autre besoin de nous. Mais à quelle fin ? Là était la véritable interrogation. D’autant plus que dans ma précédente vie, j’avais eu l’occasion de faire affaire avec un autre contrebandier. Généralement, nos services étaient recherchés principalement pour des missions à haut risque. J’avais retenu la leçon, plus jamais je ne foutrais les pieds dans une histoire de trafic d’esclaves.
De leur côté le reste des hommes avaient plus ou moins trouvé leurs marques. J’avais régulièrement des remontées d’informations de moindre importance, notamment sur notre potentielle destination. De toute façon, mes plans étaient toujours d’actualités, il fallait que je trouve le moyen de mettre la main sur un navire et un équipage. En parlant de bateau, j’avais toujours en ma possession mon ancre qui avait fait plus que son temps. Inconsciemment, je m’étais dirigé vers l’ancre en fonction sur notre embarcation. Rien à dire, il s’agissait d’une réalisation d’une belle facture. Totalement charmé par cette pièce métallique, j’avais décidé d’aller la soupeser, histoire de pouvoir la manipuler. Le reste de l’équipage présent à mes côtés était pour ainsi dire médusé, ils n’avaient certainement jamais observé un humain capable de manier de la sorte un ouvrage en métal pesant facilement trois-cents kilos.
C’est Gasby en personne qui se pointa à la demande de ses hommes pour que je repose le bazar sans endommager le navire sur une mauvaise manipulation.
« Je n’ai aucune idée de vos attentions concernant cette ancre, mais j’aimerais autant que possible que vous la reposiez délicatement sans faire un trou béant dans la coque. Désolé de venir briser vos rêves, mais je pense que nous allons en avoir besoin encore pour un moment… J’ai besoin de vous voir en privé vous et votre camarade Olek dans ma cabine. J’ai quelque chose qui peut vous plaire ! »
Arrivée dans sa cabine, je ne cachais pas ma déception d’avoir été contraint de laisser l’ancre à sa place sans avoir eu l’occasion de pouvoir l’essayer sur quelques lancées. Olek de son côté fixait pour une raison inconnue le plafond avec un sourire en coin. Régulièrement, je me demandais ce qu’il pouvait bien se passer dans sa caboche. Cela devait être un sacré foutoir là-dedans mine de rien !
Le capitaine contrebandier était quant à lui assis au fond de son siège, un cigare à la bouche et un verre de whisky posé sur son bureau. La porte s’ouvrit dans notre dos et son second entra dans la pièce, un certain Yarrick. Depuis que je l’avais vu la première fois, je ne l’aimais pas ce type. Quelque chose chez lui me déplaisait fortement chez lui. Je ne sais pas si c’était dû à sa façon de se mouvoir qui avait quelque chose de malaisant. Ce Yarrick ne m’inspirait absolument pas confiance, j’avais rapidement compris sa fonction, il était là pour se charger des sales besognes. Trembol m’avait lui aussi fait part de ses suspicions à son égard, il puait le sang à plein nez ce bretteur.
« Parfait, nous voilà au complet ! J’espère que la traversée se passe bien pour vous, messieurs, j’ai bien fait passer la consigne à tout mon équipage d’être au petit soin avec vous. D’ailleurs, comme vous devez le savoir, nous ne sommes plus qu’à quelques miles de l’ile de Water Seven. »
Je haussais les épaules, il avait dû oublier que je n’étais pas du coin, donc cela me faisait une belle jambe.
Il se redressa pour déployer une carte maritime sur l’ensemble de son bureau :
« Il s’agit d’une des villes les plus connues sur le Grand Line, en grande partie grâce à ses sept chantiers navals encore en activités. Ce qui en fait un point de passage obligatoire pour nombres de commerçants en tout genre. Je ne vais pas passer par quatre chemins, j’ai besoin de vos services pour une mission là-bas… Mission bien évidemment gracieusement rémunérée. J’ai cru comprendre que vous étiez à la recherche d’une embarcation pour parcourir le Grand Line ?
Je ne connaissais que trop bien ce discours pour l’avoir déjà entendu de la bouche d’un autre contrebandier. Mon esprit était tiraillé en deux, avec d’un côté une envie primaire de l’envoyer chier et de l’autre l’appât du gain.
« C’est ce qu’il se dit, et donc qu’est ce que tu nous proposes, car une embarcation ce n’est pas donnée… J’imagine que cela doit être un service assez conséquent ?! »
Il mâchouilla son cigare et jeta un regard en direction de Yarrick avec un petit sourire en coin.
« Je savais que je pouvais compter sur des gaillards comme vous ! »
Olek grogna un coup pour lui rappeler que nous n’avions pour le moment de rien n’accepter.
« Il se trouve que dans le port, mouille actuellement un bateau appartenant à une certaine personne. Je préfère rester assez discret, mais pas de panique, n’allait rien vous imaginer, il s’agit simplement d’un notable local. Bref, il se trouve que nous sommes en plein désaccord commercial lui et moi, bien évidemment, je suis la victime dans l’histoire ! »
Il écrasa son cigare dans le cendrier.
« Je sais, de source fiable, que dans la cabine du notable, se trouve un petit coffre au trésor contenant un objet très précieux à mes yeux. Inutile de vous dire, que n’en tirez jamais autant sur le marché noir si d’aventure vous décidiez de me la faire à l’envers. J’ai une réputation dans le milieu à tenir, je paie toujours au juste prix mes collaborateurs. »
« Pourquoi ne pas envoyer tes gars faire ce boulot ?! » Je désignais du menton son second. « Ton pote Yarrick semble avoir tout à fait les capacités pour ça. »
« Oui bien évidemment, en temps normal je n’aurais jamais fait appel à vos services ! Mais pour des raisons évidentes, je ne peux pas être m’engager moi et mes hommes dans une telle opération. Si jamais pour une raison ou une autre ma responsabilité remontait aux oreilles de mes clients ou des autorités, je peux faire une croix sur mon bizness. En revanche, vous, vous n’êtes affiliés à personne ! »
Il s’interrompit quelques instants.
« Pour la faire simple, Yarrick vous amène jusqu’à Water Seven via une petite embarcation une fois la nuit tombée. Une fois sur place, vous vous rendez à l’endroit indiqué, faites votre job que ça ne devrait pas prendre plus d’une dizaine de minutes. Ensuite retour à la crique, Yarrick vous récupère.Qu’en dites-vous ?! »
« A voir... Et concernant la récompense ?! »
« Ah ça ! Une fois que j’aurais le coffre et son contenu en ma possession, nous ferons route sur une île à proximité, je possède là-bas un ami qui sera parfaitement répondre à vos attentes et plus encore. Je n’ai qu’une parole, vous aurez donc un navire tout à fait capable de naviguer sur le Grand Line pour votre équipage au complet ! Alors votre réponse ?!»
Je jetais un regard interrogateur à l’attention d’Olek ! De mon côté, j’étais partant, la mission avait l’air simple comme bonjour. Surtout qu’il était question d’avoir un navire en récompense, il restait encore à discuter des modalités, mais dans l’état actuel des choses cela me semblait tout à fait honnête. De toute façon, en cas d’entourloupe ou autre, lui casser la gueule ne semblait pas être une difficulté pour le père Olek. Et pourquoi ne pas au final, récupérer le coffre et son navire à cet escroc de Gasby ? Il me semblait bien trop honnête pour l'être réellement !