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[Quête] La Sorcière au pays Hivernal !

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À bord de Vaillant, sur la Mer de tous les Périls, à une journée de navigation de Drum.

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La température baisse de plus en plus sur notre navire, Meira fait son maximum pour nous faire prendre des courants nous emportant plus rapidement vers notre destination. Je sens parfois le navire se faire emporter dans tous les sens, j’entends les bruits extérieurs, je sais qu’une tempête est en train de faire rage et malgré cela … Meira reste présente et debout, elle tient bon la barre et nous guide vers Drum. Tandis que je reste au chevet de Lise, combien de temps est-ce que ça fait maintenant qu’elle n’a pas ouvert les yeux ? Douze heures ? Peut-être même plus. Je ne saurais l’affirmer, le temps semble comme suspendu à cette cabine, je suis dans l’impossibilité de juger les minutes, les heures qui s’écoulent dans le monde réel.

Je me sens totalement vide, je n’ai pas mangé ni même fermé l’œil depuis que nous sommes partis de Little Garden, m’efforçant de garder un œil sur l’état de ma capitaine. Les dégâts que James lui a fait sont énormes … elle aura des séquelles physiques externes, et alors je ne parle pas de l’interne, certain de ses os doivent être brisés. Mes connaissances en médecine sont limitées à cet instant et je m’en veux. Je m’en veux de ne pas être aussi érudit et pointilleux que ces médecins de Drum, j’aimerais tant avoir des réponses là tout de suite au mal qui ronge ma meilleure amie, et pourtant … je ne sais pas expliquer ce qu’elle a, je ne sais pas comment lui faire ouvrir les yeux. Ce qu’elle a vécu est horrible, les coups qu’elle a pris étaient d’une rare violence. Cet homme voulait la tuer, et il aurait pu le faire à de nombreuses reprises.

Je me repasse sans cesse les scènes qui se sont déroulées il y a quelques heures face à moi, tout en tenant une poche de glace sur mon poignet fracturé. J’entends encore la foudre qui tombe, toute la puissance de cette science climatique qui s’acharne sur cette terre. J’aperçois les flashs de la foudre qui tombent sur James, et je le vois … ce monstre … ressortir des éclairs, presque intact. Je le vois foncer vers Lise, cet affrontement d’une telle intensité m’a réellement perdu. Ce qui a suivit est encore tellement flou dans mon cerveau, ma tête me fait si mal. Je plonge alors ma tête dans mes paumes en pleurant, je n’arrive plus à me retenir, c’est horrible. Qu’avons-nous fait pour mériter tout ça ?


« Hé Jyll ? »

Une voix douce me sort de mon cercle paranoïaque. Meira ? Je lève la tête pour apercevoir notre navigatrice, Log Pose au poignet et sueurs dégoulinantes sur le visage, debout devant moi.

« Tu veux que je prenne le relai pour surveiller Elisabeth ? »

« Co… comment est la situation dehors s’il te plaît ? »

Je me réajuste sur ma chaise en essuyant mes larmes avec le dos de ma main gauche, tant que Lise est dans cet état je dois garder en tête mon rôle. Je suis son second, ce navire est sous ma responsabilité et c’est actuellement notre seul moyen de survivre. Tout en espérant que le Gouvernement ne repartira pas à nos trousses de si vite. Meira s’adosse au mur de la chambre de Lise en croisant les bras, reprenant péniblement son souffle.

« Voilà maintenant douze heures que nous naviguons sans nous arrêter. Nous avons affronté pas moins de deux tempêtes, les contourner nous aurait rallongé le temps de navigation, j’ai prit le risque de les traverser. Désolée pour les turbulences, mais nous venons d’entrer dans une zone de climat froid. »

Meira affiche un sourire non dissimulé. Voudrait-elle dire que nous nous rapprochons de Drum ? Je me lève de ma chaise d’un bond en souriant à mon tour.

« C’est super ! Meira tu es form.. »

La fin de ma phrase ne voulut pas sortir de ma bouche, ma tête se mit alors à tourner brusquement. Le manque de nourriture, la fatigue, la douleur à mon poignet. Tout ça offrait à mon corps un délicieux cocktail qui me fit prendre conscience de mon manque de repos. Les nausées et la fièvre me firent retomber les fesses sur ma chaise aussi vite que je venais de me lever. Meira s’approcha de moi pour me prendre par le bras et m’aider à me relever, voulant vraisemblablement m’emmener prendre l’air. J’eut alors le réflexe de me tenir au mur pour m’arrêter de marcher.

« Non … Lise serait toute seule. »

« Jyll. Je suis loin d’être aussi douée que toi en médecine mais tu la surveilles depuis douze heures sans avoir fermé l’œil, sans n’avoir rien mangé. Prend un peu l’air, va te doucher, mange un peu, dort. Je te réveillerais lorsque Drum sera visible au loin, il doit nous rester à peu près douze à quinze heures de navigation. »

Les paroles anormalement douces de Meira me firent lâcher prise pour me laisser guider jusqu’au pont de notre navire. Une légère brise fraîche vint me caresser le visage, mes yeux se plissèrent légèrement en voyant le soleil haut dans le ciel, nous devions être en plein milieu de l’après-midi. Je dû lever ma main devant mon visage pour parer le soleil. Meira s’avança alors sur le pont en se frottant les mains et en s’amusant à souffler un nuage de buée dû à la différence de température de notre corps et de la température extérieure.

« Oh tu verrais ta tête Jyll, elle fait peur à voir. Allez, va t’occuper de toi, je veille sur Elisabeth. »

« S’il y a … le moindre souci tu m’appelles. »

« Évidemment. Allez ! Va ! »

Ne cherchant pas à débattre plus que ça, ma fatigue me l’empêchant. Je dû me résoudre à aller vers ma cabine, située sous le poste de commande, il n’y a que deux hamac à l’intérieur avec une unique caisse où je range tous mes biens personnels ainsi que mes vêtements de rechange. Je ferme délicatement la porte de mon espace privé en collant mon dos à cette porte. Laissant alors toute ma peur et ma faiblesse sortir en d’intenses sanglots, me fichant éperdument d’être entendu par Meira qui doit sans doute encore être sur le pont. Il me fallut cinq bonnes minutes pour réussir à me relever, et à atteindre ma caisse d’où je pris la peine de sortir mes seuls vêtements d’hiver, retirant bien lentement les vêtements sales et remplis de sang que je trimballais encore sur moi. Jetant finalement tout ça au pied de mon hamac, c’est nu et frigorifié que je du traverser ma cabine pour rejoindre l’arrière cabine, là où se trouvait une salle de bain minime avec un toilette et une douche.

Sans perdre une seconde je pris mon courage à deux mains pour me jeter sous l’eau tiède de la douche qui mit vingt bonnes secondes avant de se réchauffer. L’eau ruisselait sur tout mon corps, toutes mes courbes, mon torse, mes hanches, mes cuisses, mon dos, même mon visage. Je fixais le plafond, les yeux fermés, passant mes mains dans mes cheveux pour les plaquer en arrière avec l’eau. Profitant de chaque seconde de repos et de répit que m’apportait cette douche, mais ne cessant jamais d’avoir des flashs de ce combat sanglant contre James Larson. C’est finalement après dix longues minutes de douche que je me fis interrompre en plein repos mental, par la voix de Meira. L’entendant partiellement à cause du bruit de l’eau, je dû couper cette dernière pour distinguer ce qu’elle essayait de me dire.


« Oui ? »

« Désolée, je ne te revoyais pas sortir ça m’inquiétait. Je t’ai préparé un sandwich tout ce qu’il y a de plus simple, avec des fruits pour une bonne dose de vitamine. Mange ça et dort, tu seras requinqué après. Je retourne auprès d’Elisabeth. »

La voir me materner autant me fit décrocher un sourire qu’elle pu deviner en m’entendant lui répondre d’une voix claire.

« Merci docteur. »

Je termine alors rapidement ma douche pour finir par me sécher rapidement et m’habiller dans la foulée, en retournant dans la cabine j’aperçois une assiette avec un sandwich en son centre, des fruits et un verre d’eau. J’affiche un sourire attendri par cette attention avant de me glisser sous le plaid disposé sur mon hamac avec mon repas. Repas que j’engloutis en quelques bouchées avant de m’endormir d’un coup, la fatigue me cueille si subitement que je n’ai même pas le temps de déposer mon assiette sur la table que je la laisse m’échapper des mains, fort heureusement elle vient simplement rouler au sol. Et moi … je m’endors, je m’enfonce dans le pays des rêves. Rêvant alors de liberté, de joie … de me promener avec Hitoshi, main dans la main. Avec Lise non loin de nous, un livre en main, profitant du bon air frais d’une campagne que nous ne connaitrions peut-être jamais.
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Dans la cabine des filles, sous la cuisine du navire.

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Elisabeth est couchée là devant moi … ma capitaine. C’est difficile d’amener cette information dans ma tête, enfin, c’était … difficile. Maintenant je pense l’avoir compris. Cette femme est une pirate, mais son objectif semble si noble et voir Jyll la soutenir corps et âme, je ne peux que me sentir honorée d’avoir été choisie par ce duo pour les suivre. Je suis à présent leur navigatrice, ils m’ont sauvé d’une mort inévitable. Et devant moi est allongée une ponéglotte ayant échappée aux griffes du CP9, ce même Cipher Pole qui m’a fait perdre tous mes moyens sur Little Garden. J’ai paniqué … en pensant ne pas m’en sortir … en pensant pouvoir me servir de leur navire pour m’enfuir et les laisser à leur propre sort.

« Tsss … je suis pitoyable. »

Ces personnes ont mit en jeu leur vie pour me sauver, ils se sont battus pour sauver leur argent, mais également pour me libérer et me demander de rejoindre leur rang. Et moi ? Et moi je pensais me servir de leur gentillesse pour m’enfuir ? Cette femme et ce médecin sont voués à faire de grandes choses, j’aurais été stupide et inconsciente de faire ce qui m’a traversé l’esprit l’espace d’un instant. Je secoue nerveusement la tête avant de poser ma tête sur mon poing fermé. N’ayant pas encore de lit attitré je suis recroquevillée sur le fauteuil de la chambre d’Elisabeth, avec une couverture sur moi. Je sens la fraîcheur extérieure qui pénètre dans la cabine. Nous savoir loin de Little Garden me rassure un tantinet. Ce monstre du CP9 ne semble pas à nos trousses et d’après ce que Jyll m’a expliqué, la Révolution est venue nous aider.

« Elisabeth … tu sembles avoir des alliés intéressants. »

Une As de la Révolution ainsi qu’un cavalier du même camp auraient débarqués pour participer à l’affrontement. D’après ce que Jyll a pu capter comme information, le demi-frère d’Elisabeth serait lui aussi As de la Révolution et aurait une ambition particulière en lien avec les ponéglyphes. Le nombre de pirates que j’ai vu passer en clamant haut et fort être ponéglottes pour finalement se faire tuer par des agents du Cipher Pole. Je ne sais vraiment pas pourquoi la pseudo justice de ce monde plaisante si peu avec cette langue oubliée. Qu’est-ce qu’elle cache ? Quels sont les secrets inavouables de ce monde ? Pourquoi de simples archéologues sont de si grandes menaces pour le gouvernement ? C’est évident qu’ils ont des choses à cacher. Et Elisabeth semble avoir un lourd passif avec ce même gouvernement. Mes yeux restent figés sur elle tandis que je joue avec mes poignards pour m’occuper les mains. Sérieusement … dans quoi est-ce que je me suis embarquée. Moi qui pensait tomber sur un équipage de Rookies que je pourrais manipuler et me servir pour atteindre une île habitée et devenir ma propre capitaine pour fendre les flots et en apprendre plus sur le climat de ce monde si peu ordinaire.

« Maman … où que tu sois … je veux te retrouver, et je te rendrais fière. »

La fatigue eut finalement raison de moi, avec la chaleur qui était en train de prendre forme sous la couverture, je ne pu que m’endormir avec une seule idée en tête. Retrouver ma mère. D’après mon enfoiré de père, je lui ressemblerais et elle aurait prit la mer pour vivre sa propre vie. Qu’est-elle devenue ? Peut-être qu’en devenant reconnue aux côtés de la sorcière climatique je pourrais attirer son attention et la rendre fière. En même temps je ne perds pas de vue mes propres objectifs, devenir une climatologue aguerrie et pouvoir naviguer sur toutes les mers. Je sais qu’aux côtés d’Elisabeth et de Jyll je pourrais devenir plus forte, plus méthodique, plus sérieuse !

C’est un pari risqué que de s’allier à une ponéglotte, le monde entier le sait. Mais ce sont les paris risqués qui peuvent nous amener à nous surpasser. Qui suis-je pour me laisser porter par une routine toute tracée ? Je ne m’appelle plus Meira si je laisse le vent me guider. Le vent c’est moi qui le dompte, et tous les vents de ce monde j’apprendrais à les analyser afin de nous mener à nos objectifs, je dois savoir me montrer indispensable pour Elisabeth et pour Jyll. Je ne peux certes pas soigner des gens, pas leur ôter d’un sens en les combattant, je ne peux pas dompter la plus puissante des sciences climatiques, je n’ai pas ce don royal de soumission mais je sais manipuler, je sais voler, je sais naviguer. Et c’est ce don que je veux mettre à contribution dans cet équipage pour pouvoir les mener là où il le désire. Et pour faire de nous de véritables pirates ayant réussit à fendre toutes les mers du globe. Et c’est ainsi que je me suis endormie, avec un grand sourire aux lèvres.


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Quelques heures plus tard … un froid mordant agrippa Meira qui se réveilla d’un coup !

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« Huh merde il caille là ! »

En ouvrant les yeux je pu découvrir une cabine vide. Le lit d’Elisabeth était vide. Vide ? Comment ça ?! Elle n’est pas censée se lever ni même bouger, où a-t-elle bien pu passer ? Combien de temps me suis-je endormie ? D’un geste brusque je sorti de sous ma couette si confortable mais de mon fauteuil si peu agréable pour courir en direction du pont.

« Elisabeth ! »

À l’opposée du pont se tenait debout Jyll dans l’encadrure de la porte de sa cabine on dirait que nos instincts nous ont appelés pour qu’on se lève de concert. Trouvant là, debout au centre du pont, Elisabeth. Elle se tient debout, l’air pensive, en observant l’horizon. Simplement vêtue de son maillot de bain qu’elle portait sur Little Garden et de sa longue cape rouge, le froid était en train de la faire trembler de tout son long. En suivant son regard nous pouvions apercevoir l’immense île hivernale qui se tenait devant nous, vers laquelle nous continuons d’avancer, la neige tombait à petit flocon, le ciel nous écrasait par son immensité, les étoiles, les aurores boréales, le vent frais … que dis-je, glacial me prit comme une étreinte. Je ne pu bouger l’espace d’un instant, tandis que Jyll accourut pour soutenir sa capitaine.

« Hé Lise tu nous fais quoi là ? Ton corps est beaucoup trop faible, tu n’es pas censée bouger. »

« Où est-ce qu’on est ? Jyll ? Little Garden ? Ce n’est pas ça, où sommes-nous JYLL ! »

L’incompréhension de la situation fit perdre pied à notre capitaine qui commençait elle aussi à perdre patience. Elle avait dormi plus d’une journée et était passée d’un climat tropical à une île hivernale sans explications. Néanmoins, son corps encore trop faible la fit chuter sur les genoux, crachant une gerbe de sang sur le pont.

« Jyll ! Occupe toi d’elle, je prends la barre et je nous mène vers un endroit à l’abri. Tâchons d’éviter les ports de plaisance, Drum est sous domination gouvernementale, on ne s’attirerait que des ennuis à passer par la voie officielle. »

« Gère ! Je ramène Lise dans sa cabine. »

Ainsi, nous nous activions chacun de notre côté pour faire ce que nous faisons de mieux. De mon côté je pris en main le gouvernail pour essayer de trouver un moyen d’accoster non loin de la ville portuaire, sans pour autant laisser Vaillant visible et nous risquer de gros ennuis. Nous avions déjà un avantage, la nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures, ainsi notre pavillon noir n’allait pas être visible et nous pourrions nous rapprocher sans risquer de provoquer une émeute. M’activant sur le pont pour manœuvrer ce navire de la meilleure des façons possibles, j’espérais au fond de moi que Jyll pu discuter calmement avec notre capitaine, histoire d’éviter une nouvelle crise qui la ferait définitivement perdre pied. Son combat contre James lui a laissé des séquelles internes, elle doit se faire ausculter par les meilleurs des médecins afin de pouvoir reprendre du poil de la bête.
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Pendant ce temps, dans la cabine de Lise.


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Après avoir remit Lise dans son lit, il me fallut un moment pour sortir des vêtements d’hiver. Elle n’en a vraiment pas beaucoup alors en trouver pour elle et Meira, c’est pas une chose facile. Me concernant j’ai opté pour une chemise ouverte, un t-shirt noir, un pantalon serré noir, et une veste polaire marron pour éviter de ressentir le froid mordant de cette île hivernale. Et j’ai du mal à me concentrer avec Lise qui piaille derrière moi.

« Jyll je vais mieux, laisse moi sortir d’ici. Où est-ce que vous m’avez emmené. Cet enfoiré du CP9 ne m’as pas tout raconté. »

« Lise ! »

Je me relève du sol devant son armoire pour la serrer par les épaules. Je dois tenter de la raisonner, son corps n’est pas encore remit et elle doit rester calme le temps que tout revienne à la normale. Nous avons navigué déjà bien assez vite, elle ne peut pas se remettre d’aplomb si rapidement.

« Les nouvelles vont aller vite, une jeune pirate ponéglotte réussissant à s’échapper des griffes du CP9, et préparant un plan avec des membres hauts placés du corps révolutionnaire, ça n’est pas très vendeur pour notre image. On a failli mourir tous les trois sur Little Garden, heureusement que Rose et Gabriel sont venus à notre secours. Si on est à Drum c’est pour que tu te fasses ausculter par des médecins de renom mondial. »

« Jyll arrête de me surprotéger ! Tu es médecin, tu dois pouvoir me… »

« NON ! »

Un froid s’installe dans la cabine, nous n’osons plus parler le temps d’un instant. Avant que je daigne reprendre, de manière plus calme.

« Non Lise … je n’ai pas réussi à te soigner complètement, j’ai pu arrêter les hémorragies externes, mais je ne suis pas assez équipé ni même formé pour soigner tes blessures internes, et tu dois avoir des médicaments pour permettre à ton corps de se remettre en forme. Ce n’est affaire que de deux ou trois jours, mais si tu fais l’impasse, tu vas mourir. »

Lise ne répond plus, elle pose simplement une main sur son ventre qui lui fait affreusement mal, avant de se glisser à nouveau sous les couettes. Cette simple discussion semble l’avoir fatigué, ses joues rosissent légèrement et je peux remarquer que sa fièvre n’est pas tout à fait calmée. Elle doit impérativement être auscultée par un spécialiste d’ici. C’est déjà assez dur pour moi de me sentir incapable de sauver la vie de ma capitaine. Je dois prendre les choses en main. D’après ce que je sais de cette île, il y aurait un centre universitaire, le CHU de Drum. De nombreux étudiants vivraient dans la ville portuaire et se rendraient au CHU avec un train à vapeur. Je vais devoir faire jouer la carte du méchant pirate mais si j’arrive à capturer un étudiant et à le prendre en otage pour qu’il nous serve de passe-droit au CHU se serait l’idéal.

« Meira devrait réussir à nous faire accoster à l’île. Elle aussi a beaucoup veillé sur toi. »

« J’ai vu ça lors de mon réveil. »

« C’est également elle qui a volé un Éternal Pose à James Larson, grâce à ça que nous sommes arrivés jusqu’à Drum. »

« Pendant que moi je mourrais à petit feu dans mon lit. À part déchaîner le climat sur cet enfoiré du CP9 je n’ai rien su faire d’autre. Et même mon Climat-Tact ne m’a servit à rien. »

« Ne dit pas ça Lise ! »

« C’est vrai Jyll ! Et tu le sais ! En plus d’être maudite par les ponéglyphes je suis un boulet. »

« Tu penses sincèrement qu’un boulet aurait une prime de 32 millions de Berrys sur sa tête ? Ahah allez sois un peu réaliste et arrête de te lamenter. »

« Jyll … tu prends tellement tout à la légère. »

« Oui. Parce que depuis ces évènements à Little Garden, j’ai vu la mort s’approcher trop vite de toi. Et ça me fait peur. Le gouvernement cache de terribles secrets, ton rôle est de dévoiler tous les secrets que ton don t’accorde de déchiffrer. À côté de ça tu n’en restes pas moins une pirate primée et qui manipule le climat à sa guise. C’est grâce à ton Climat-Tact et ton … comment tu l’appelles déjà ? »

« Hmm ? »

« Ah oui, c’est grâce à ton Cyclone Tempo que nous avons pu fendre les flots si rapidement. Meira s’est presque déboîté l’épaule à l’utiliser pour nous faire prendre de la vitesse. Vaillant n’a peut-être pas trop apprécié ce boost de vitesse cela dit. »

« Vous avez utilisé mon Climat-tact sans mon autorisation ? »

Un fou-rire nous prit alors tous les deux, la tension semblait redescendue. Lise était encore faible pour parler trop longtemps, toussant par à-coups je dû reprendre ses constantes pour vérifier que rien ne s’était aggravé. Pour le moment sa situation semblait stable bien que son cœur battît un peu trop vite et qu’un léger sifflement émanait de ses poumons. C’est avec un grand sourire que je pris les vêtements déposés sur le sol pour en déposer sur son fauteuil, m’approchant alors de la porte avec les autres en main.

« Je vais passer ça à Meira, histoire qu’elle ne meurt pas de froid. Reste tranquille et appelle au besoin. Je reviens vite, je te laisse avec notre navigatrice. »
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En sortant de la cabine, un froid glacial me prit au visage, me forçant à baisser légèrement le menton pour ne pas trop en ressentir les effets. Loin devant, Meira guidait notre embarcation tout contre la côte qu’elle venait de juger assez paisible pour que nous puissions y larguer l’ancre, ce qu’elle fit dans la foulée, avant de rabattre nos voiles noires pour ne pas paraître trop suspect aux yeux des locaux. Nous gardions tout de même notre drapeau flottant, mais c’est un peu moins visible. Enfin je crois, du moins j’espère.

« Ancre posée. Voiles repliées. Notre capitaine va bien ? »

« Elle est très fatiguée, tu as fait un travail formidable Meira. Tiens, prends ça, c’est à Lise mais tu en auras besoin, il fait très froid ici. »

« En effet. Merci Jyll. Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ? D’après mes souvenirs, la ville portuaire à environ trente minutes de marches d’ici c’est Bighorn. »

« Ouais, la ville des étudiants. C’est ce que mes livres de médecine disait en parlant de Drum. J’ai un plan en tête. Je reviens d’ici deux heures, tu peux veiller sur Lise s’il te plaît ? Elle veut rester dans sa cabine encore un moment, il faut qu’elle mange des fruits, à défaut d’avoir des médicaments ici, les vitamines sont importantes. »

« Ok, je vais faire ça. Sois prudent d’accord ? »

Je répondit d’un simple hochement de tête à notre navigatrice qui rangea l’Éternal Pose de Drum dans la poche de sa longue veste qu’elle venait d’enfiler, ne perdant pas un instant pour rejoindre la cuisine et sûrement préparer un petit quelque chose pour Lise. Quant à moi, je pris un bon élan avant de sauter par-dessus bord, posant enfin le pied sur cette terre gelée. Mon regard analysa rapidement les environs, c’est sublime. Ce froid mordant, ces aurores boréales, cette neige qui tombe dans discontinuer mais qui n’est pas gênante. Notre emplacement est idéal, le long d’une côte, prêt à partir rapidement en cas de besoin, légèrement cachés par de gigantesques sapins recouverts de neiges. Et à côté d’un chemin creusé dans le sol, apparemment souvent emprunté pour les balades en bord de mer.

C’est ce chemin que je décidai d’emprunter pour rejoindre la ville au loin qui illuminait la nuit. Cela dit, la pénombre nocturne n’allait pas tarder à laisser place au petit matin, j’allais devoir m’intégrer dans la population pour trouver quelqu’un à capturer. Normalement à cette heure-ci, les étudiants les plus érudits et sérieux se lèvent tout juste pour prendre un petit-déjeuner et rejoindre le moyen d’accéder au CHU. Aujourd’hui, l’un d’entre eux n’irait pas jusqu’en cours. Le chemin pour accéder à la ville nommée Bighorn fut plutôt calme, c’est les mains dans les poches et l’air totalement innocent que je pénètre dans cette ville à l’allure très réconfortante. Je me laisse aller à la joie de voir de la neige et une ambiance si confortable pour la première fois de ma vie.


« Les îles de Grand Line sont tellement surprenantes. Ce froid est … réconfortant, j’aurais presque envie de me poser devant un feu de cheminée avec un bon livre et Hi… »

« Tu payes ton loyer ou tu dégages ! Sale gamin ! »

« Mais … je suis étudiant ! »

Étudiant ? Mon regard se tourna légèrement pour observer la scène qui était en train de se dérouler depuis une petite ruelle enneigée de la grand ville qui s’éveillait lentement, au rythme du soleil qui montrait déjà ses premiers rayons à l’horizon. Un jeune homme d’une vingtaine d’années venait de se faire chasser de son appartement, enfin c’était ce que cette situation me traduisait. Ok Jyll, tu dois profiter de cette situation. Je pris alors soin de déchirer certains morceaux de mon t-shirt noir pour dévoiler mon torse et mes hanches, me donner un air un peu délabré. Pour finalement accourir vers le jeune garçon à lunette.

[Quête] La Sorcière au pays Hivernal ! Marc_d10

« Jeune garçon ! Hé ! Jeune garçon ! »

« Hein qui ? Moi ? »

Le jeune homme apparemment peu sûr de lui, se tourna vivement trois à quatre fois avant de vraiment comprendre que je m’adressais à lui. La rue principale commençait à devenir rapidement bondé, certains étudiants bousculèrent le jeune homme que je venais d’interpeller, bon, ma cible ne semblait pas être le plus apprécié des étudiants en herbe, mais continuons de jouer le jeu.

« Oui toi ! Tu es étudiant au CHU ? »

« Oh oui oui ! Pourquoi vous voulez savoir ça ? »

« Permet moi de me présenter, Hyde, je suis commerçant en mer et nous avons subit mes amies et moi, un terrible assaut de pirate au sein de notre navire. Nous venons d’accoster non loin de la côte mais l’une de mes amies est vraiment très mal en point. »

« Non ! Vous êtes sérieux ? Où est-elle ? »

« Vous … vous accepteriez de nous aider ?! »

« Bien sûr ! C’est notre rôle en tant qu’apprenti médecin, on nous apprend que notre rôle est de venir en aide à ceux dans le besoin. »

« Oh merci infiniment ! Nous vous payerons à la hauteur. »

« Ne vous en faites pas, je ne fais pas ça pour l’argent ahah ! »

« Vous semblez … cependant … avoir besoin de payer un loyer. »

Le jeune étudiant peina à avaler sa salive et passa sa main nerveusement dans ses cheveux.

« Oh ça ? Ahah en effet, mon proprio est un sacré comique, il ne comprend pas que j’ai un peu de retard sur les loyers. Mes parents ne roulent pas sur l’or, et vous savez c’est un miracle si j’ai été accepté dans cette école. Non mais vous vous rendez compte combien nous sommes, comparé aux nombres d’inscrits sur les listes d’attentes ? C’est un truc de dingue le taux de refus qu’il y a pour rejoindre ce programme. Alors à côté de ça c’est compliqué comme pas possible pour cumuler un petit boulot à côté des études. Non mais écoutez, à la base j’ai postulé pour être serveur, mais les horaires ne collent pas avec les horaires d’ouverture de la bibliothèque universitaire du campus dans l’hôpital. Donc une galère de plus, je vous raconte pas pour trouver un petit taf ... »

Ce qu’il peut en baragouiner des choses ce gamin. Je reste là, les bras ballants à l’écouter me raconter toute sa vie pendant cinq bonnes minutes, comme si nous n’avions que ça à faire et qu’il ne venait pas de dire que sa mission était de venir en aide à ceux dans le besoin. J’espère que ceux dans le besoin ne sont pas dans l’urgence parce qu’il a l’air d’aimer parler ce gamin. C’est finalement d’un air faussement gêné que je lève timidement la main, lui coupant subitement la parole.

« Excusez-moi mais … mon amie est vraiment dans un très mauvais état. »

« OH OUI OUI ! Quel idiot je suis, non mais vraiment quel manque de respect ! J’ai tous mes livres de médecine dans mon sac à dos, dépêchons nous, je vous suis ! Allez allez ! »

Allez allez ? Ne croit-il pas que je sois le premier à vouloir me dépêcher ? Bon ! Après tout je ne joue pas la carte du pauvre commerçant marin en détresse pour tomber sur quelqu’un de foncièrement réfléchi, je veux simplement me servir de lui comme passe-droit pour le CHU. Tâchons de nous hâter à présent de rejoindre Vaillant pour permettre à Lise de bénéficier des meilleurs soins possibles. Le chemin retour jusqu’à notre navire fut une véritable purge pour moi. Ce gamin semble s’appeler Marc de Merle, un jeune surdoué de tout juste 21 ans et déjà en troisième année de médecine, une tête en soit dans son domaine mais qui semble un peu trop en avance mentalement pour agir avec réflexion et se soucier de ce qui pourrait lui arriver.

Il va jusqu’à me décrire le moindre détail de sa vie comme s’il venait de se faire un nouvel ami. Ce genre de personnes je les connaît, j’en ai côtoyé pas mal lorsque j’écumais les Blues pour des prestations de soin à domicile, ce genre de gamins sans amis qui, dès que l’on s’intéresse à lui, se sent alors obligé de déballer toute sa vie comme si le monde lui avait réclamé de passer un entretien d’embauche pour être accepté socialement. Sûrement un fort manque de confiance en lui qui le force à se justifier sur tout, tout le temps. Qu’est-ce que c’est désagréable, mais mon rôle m’empêche de montrer le moindre ennui, m’efforçant à me montrer intéressé par tout ce qu’il me dit. Il a beau avoir 21 ans, ce jeune garçon reste encore une âme innocente d’enfant. Oh ! Vaillant enfin ! J’aperçois notre navire, à la lueur de l’aube.
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« AH ! »

« Oh ? Quoi ? Vous m’avez fait peur ahah ! »

« Voilà notre embarcation, dépêchons-nous. »

Je ne laisse pas le temps à ce gamin d’observer toute la structure de notre navire pour ne pas qu’il s’aperçoive du drapeau noir flottant tout en haut de notre mat. Je l’attrape alors doucement par le poignet et je me met à courir vers la côte, commençant à hurler pour appeler Meira.

« Meira ! J’ai trouvé un jeune médecin ! Vite, jette nous l’échelle s’il te plaît. »

L’échelle tombe alors à quelques centimètres du visage du jeune homme qui hurle de peur comme si un zombie venait de le saluer. Sacré manque de courage … au moins ça apporte un peu de légèreté à la situation qui me stresse plus qu’autre chose. Nous montons chacun notre tour, je laisse Marc passer en premier puis je le suis de près. En grimpant sur Vaillant j’aperçois alors Meira qui a accroché sa nouvelle épée dans son dos, devant elle, un Marc effrayé tremble de tout son être en voyant notre navigatrice devant lui.

« Elle … elle est avec vous ? Son épée est immense c’est flippant ! »

« Oui, voilà Meira, notre navigatrice. »

Apparemment calmé de ses angoisses, Marc commence à ausculter Meira en lui posant son sthétoscope sur la poitrine, puis dans le dos, pour finalement se faire attraper le poignet de manière plutôt violente par ma collègue aux cheveux roses. Immédiatement, le jeune étudiant pousse un nouveau cri de torture.

« Chuuuut Marc ! »

« C’est qui ce gamin que tu nous as ramené là ? »

« Hyde aidez-moi, votre amie me fait mal, je sens mes veines radiales qui manquent d’apport, elle me sert trop fort le poignet. »

« Hyde ? Veine radiale ? »

« Meira lâche le s’il te plaît ahah. Marc, ce n’est pas elle qui a besoin d’aide. Mon amie blessée est allongée dans sa cabine. Je vous y accompagne ? Allez-y en premier. »

Meira daigne finalement lâcher Marc qui se remet de ses émotions et s’avance vers la cabine de Lise, j’en profite pour faire un bref topo à notre navigatrice qui semble complètement perdue.

« Hyde c’est ma double identité. Lui, c’est un gamin totalement naïf mais qui a l’air très doué en médecine, un étudiant du CHU depuis trois ans, il va nous servir de passe-droit pour y aller. »

« Ce gosse est en troisième année de médecine ? Moi qui pensais que ce programme était élitiste ? Ils prennent vraiment tous les teubés du coin. »

« T’es bête, allez viens ! »

J’étouffe un rire incontrôlable dans ma gorge en toussant légèrement, pour finalement suivre Marc dans la cabine de Lise. Cette dernière y est toujours, elle est allongée dans son lit, feuilletant un de ses livres sur les ponéglyphes, haussant un sourcil, l’air intriguée en voyant un jeune garçon pénétrer dans sa cabine, suivi par Meira et moi-même.

« C’est quoi ça ? »

« Elisabeth, Marc. Marc, Elisabeth. Voilà votre patiente. »

« Oh c’est donc vous. Votre ami Hyde m’a fait un bref topo de la situation, les pirates sont vraiment de la pire espèce. Tomber sur des commerçants aussi gentils et souriants que vous, allant même jusqu’à vous attaquer et … piller … votre … bateau. Tiens d’ailleurs votre bateau semble dans un état relativement correct, vous avez un charpentier parmi vous ? »

Gros silence gênant.

« Oui, moi. »

Meira se démarque alors en levant la main. Laissant quel que peu perplexe l’apprenti médecin.

« Vous n’êtes pas navigatrice ? »

« Quoi ? T’es en train de dire qu’une femme peut pas être charpentière ? Je peux savoir qui tu es pour apporter un jugement de valeur de la sorte ? Non mais on est où là ? Tu n’as pas vu mes muscles saillants ? Tu veux que je t’en colle une, voir si je suis capable d’enfoncer un clou dans du bois assez fort ? Tu dis que je suis frêle et faible ? Hyde retiens moi je vais le buter. »

« Oh non non non Meira ! Personne ne bute personne. Marc désolé, c’est un sujet sensible. »

Lise reste totalement impuissante et presque hilare face à la véritable scène de théâtre qui se déroule devant elle. Sa fatigue extrême et ses organes internes lui font encore un mal de chien, mais cela n’empêche pas de lui décrocher un rire. Rire qui va s’avérer déclencheur d’une quinte de toux ponctuée d’une gerbe de sang éclatant au sol, aux pieds de Marc qui reprend alors son total sérieux et s’installe au bord du lit de notre capitaine sous nos yeux.

« Oh cette respiration n’annonce rien de bon, son pouls est filant, j’entends un sifflement dans sa cage thoracique. À bien écouter tous ces organes ils ont besoin de la pénicilline la plus puissante dont nous disposons, sa peau a besoin d’onguents à bases de plantes sauvages pour cicatriser convenablement. Toutefois, vous avez croisé un médecin sur votre route ? »

« Je suis moi-même médecin. »

« Oh ? C’est vrai ? Pourriez-vous m’apprendre la technique de points de suture que vous avez réalisé sur votre amie ? Ils sont formidables et tellement résistants, ça a sûrement dû l’apaiser plus que nécessaire, c’est formidable. Où avez-vous apprit tout cela ? Vous étiez aussi … »

« Marc s’il vous plaît, que préconisez-vous ? »

« Que … que puis-je préconiser ? Euh … vous savez je ne suis qu’en troisième année de médecine. Je sais établir un semblant de diagnostic mais à part ça je peux … OH SI ! Je peux vous faire entrer dans le CHU. En ce moment nous sommes débordés de touristes qui viennent skier sur l’île et se font des foulures ou des claquages. Mais la zone réservée aux urgences chirurgicales sont assez tranquilles, je devrais pouvoir vous emmener jusqu’à là-bas et vous pourriez être prise en charge aujourd’hui madame. »

« Formidable, comment pouvons-nous rejoindre le CHU ? »

« J’ai une carte transport pour les jeunes de moins de 25 ans faisant parti du CHU, je peux vous faire prendre le Dalton Express, c’est le train à vapeur de l’île, une vraie révolution. L’idée vous plaît ? »

Je me tourne alors vers Meira qui hoche la tête et finalement vers Lise qui maintient sa main devant sa bouche en tremblant, j’arrive à distinguer en hochement de tête positif.

« C’est ok pour mes amies ! Meira, tu veux bien emmener Marc dans la cuisine s’il te plaît ? Le temps que je préfère Elisabeth et ses affaires ? »

« Ouais, vas-y le gosse suis moi. »

« Euh … a..avec plaisir. Faites vite monsieur Hyde. »

C’est donc légèrement apeuré que Marc se fit escorter jusqu’à notre cuisine. Tandis que je m’attelais à préparer un sac à dos de vêtements de rechanges pour Lise, sans oublier son fameux Climat-tact qui passerait plus inaperçu si nous le rangions dans le sac plutôt qu’elle l’ai accroché à sa cuisse comme à son habitude.

« Jyll, tu es bien sûr de ce que tu fais ? »

« C’est notre seule option, tu l’as entendu, ce gamin est un génie du CHU. Tu dois voir un médecin, et il peut nous faire passer en priorité aujourd’hui. »

« Drum n’est pas sous contrôle du gouvernement ? »

« Si. Et on joue avec le temps, mais je ne pense pas que James ait eu le temps de repartir de Little Garden assez vite pour prévenir toutes les autorités alentours de se méfier de nous. »

« J’espère que tu as raison. Je me sens si faible, j’ai horreur de ça. »

« C’est normal, tu as besoin de médicaments et de soins d’urgences. Tu peux marcher ? On a à peu près 45 minutes de marches pour rejoindre la gare de Bighorn. Après on se laisse porter jusqu’au service indiqué par Marc. »

« Hmm … ça devrait le faire. Tu as pris mon Climat-tact ? »

« Évidemment. Allez viens. »

Lise pu s’appuyer sur mon épaule pour se lever hors du lit, enfilant rapidement des vêtements plus chauds pour supporter un peu mieux le climat hivernal que nous venions de rejoindre. Nous rejoignons alors Marc et Meira dans la cuisine. Notre navigatrice était en train de se préparer une boisson chaude tandis que le jeune apprenti médecin feuilletait ses bouquins.

« Déjà prêts ? Qui sait, je ne serais peut-être même pas en retard pour ma première heure de cours. Vous pensez que ça ira pour marcher jusqu’à la gare ? »

« Oui merci, c’est déjà assez gentil de ta part de nous accorder ta gentillesse et de ton temps. »

Meira décida de rester sur le navire afin d’en assurer la protection, n’ayant pas de Den-den pour se contacter en cas de besoin nous nous sommes donnés rendez-vous au port de Bighorn dans une semaine afin que Lise puisse se remettre totalement de ses émotions et que nous puissions partir dans de bonnes conditions. Nous nous saluons tous une dernière fois avant de prendre la route vers le Dalton Express. Le chemin fut très long, entre Marc qui ne cessait de nous rabâcher le moindre évènement un peu impactant de sa pauvre vie d’étudiant en médecine. Et Lise qui menaçait de nous faire une crise d’asthme sur le chemin, autant dire que mon cœur n’allait pas supporter cette pression bien longtemps. C’est finalement après 50 longues minutes de marches que nous apercevons la gare bondée de Bighorn. Le soleil maintenant haut dans le ciel réchauffait l’ambiance hivernal de l’île, c’est donc accompagné par nos bruits de pas dans la neige que nous nous rendons en direction du Dalton Express.

Marc passa son ticket étudiant pour nous faire passer tous les trois, aucun contrôle ne fut effectué. Ma plus grande crainte serait de croiser des agents du gouvernement qui reconnaitraient Lise. Par chance, aucun d’eux ne prêtèrent attention à nos identités et nous avons pu rejoindre ce train à vapeur sans encombre. Heureusement pour Lise, Marc possédait un petit système portatif d’air comprimé qu’elle put porter à sa bouche et qu’elle activa pour lui redonner une bouffée d’air pur, lui permettant de respirer un peu mieux. Son état s’améliorait mais sans soin, sa rémission pourrait durer jusqu’à des mois, le temps que son corps s’auto guérisse seul.

Le trajet en train fut pour le coup très reposant, profitant de ce moment de répit pour faire une sieste. Je me sentais comme inatteignable ici, plongé parmi la foule de civils, Lise s’était endormie sur mon épaule et face à nous, Marc s’agitait de gauche à droite comme un enfant bienheureux plongé dans ses livres de médecine. Ce cadre reposant eut pour effet de m’emporter au pays des songes, le temps de deux heures qui semblèrent ne durer que quelques secondes au moment où Marc posa sa main froide sur ma joue pour me réveiller.


« Nous sommes arrivés. Vous avez loupé un attroupement de lapins des neiges par la fenêtre du train, à mi-chemin. »

« Hmm … Elisabeth, debout on est arrivés. »

Lise fut difficile à ramener parmi nous, son état devait s’arranger mais je ne pu me retirer d’un coin de ma tête qu’elle pourrait un jour ne plus se réveiller. Je dû l’aider à marcher pour sortir du Dalton Express et pouvoir contempler ce gigantesque hôpital ! N’ayant pas prêté attention à la faune et la flore que nous venions de traverser pour arriver jusqu’ici, le choc fut complet. Un gigantesque château pareil à de la glace se tenait devant nous, le vent frais soufflant, la neige tombait à gros flocons mais de manière calme. Le soleil peinait à faire pénétrer ses rayons parmi les nuages si proches de nous. Nous voilà donc sur l’un des monts de Drum, face à l’hôpital le plus réputé au monde, le CHU de Drum. Marc se tient debout devant nous avec un grand sourire empli de fierté, une horde d’étudiants, de parents, de médecins et de patients se regroupèrent à divers endroits. Ce n’est pas la même ambiance qu’à Little Garden, là pour le coup, il y a du monde.

« Merci Marc. On te suit. »
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De retour à Bighorn, du côté de Meira, après son appel avec l’hôpital.

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La pression est palpable en ville, après avoir raccroché le Den-Den et bien gêné les gardes qui me surveillait avec une conversation sulfureuse, me voilà en chemin en direction de Vaillant. Notre navire mouille toujours sur la côté ouest de l’ile et j’ai tout intérêt à ne pas me faire repérer si je veux pouvoir tenir jusqu’à demain. Les troupes de la Commodore devraient commencer leurs rondes d’ici cette nuit, je vais devoir me montrer méfiante et tenace. C’est ce que je décide de faire en rejoignant les navires, notre drapeau n’est toujours pas hissé à nouveau, je préfère le garder bien au chaud dans la cabine d’Elisabeth. Et je recouvre ensuite le pont de notre navire de sel, afin d’entendre lorsque quelqu’un posera le pied dessus, histoire que je ne me fasse pas surprendre. Et maintenant … eh bien il n’y a plus qu’à attendre.

Jyll et Lise se sont mit dans un sacré pétrin à rejoindre le CHU de Drum après le bazar que l’on a mit à Little Garden. C’était prédictible que James Larson ne serait pas restés comme ça sans en informer les hautes sphères. Nul doute que s’il a pu les prévenir, il ai ensuite reprit la mer pour tenter de nous chasser. Nous ou les révolutionnaires qui nous ont tout de même bien sauvés les fesses. Maintenant c’est à nous de sauver. Je suis dans la cabine d’Elisabeth devant son miroir, les mains posées sur sa coiffeuse. Le regard empli d’une détermination qui m’envahit. J’ai un stresse qui monte en moi. Qui sait de quoi demain sera fait ?

Et si Elisabeth et Jyll ne parviennent pas à revenir à Bighorn ? Je devrais peut-être surveiller les faits et gestes de la Commodore qui surveille Bighorn ? Tout le Royaume est en alerte … un putain de Royaume de Grand Line est en alerte parce qu’on vient de débarquer ici. C’est complètement fou et insensé. Tout ça pour quoi ? Parce que Lise sait lire une écriture interdite et qu’elle s’est opposée à l’administrateur du Cipher Pole numéro neuf. C’est totalement injuste, et surdimensionné comme prise de décision du gouvernement. Qui mériterait la peine de mort pour vivre de son rêve ? L’archéologie et le siècle oublié … c’est ce qui motive Lise. Je dois me montrer implacable et sûre de moi, j’accompagne cette pirate maintenant.


« Allez-y les gars … »

Hmm ? Un bruit de sel ? Il y a quelqu’un. À en juger par les bruits de pas je dirais deux hommes … peut-être trois. Je n’espère pas plus. Rapidement et à pas de loup, je me glisse derrière la porte de la cabine en entendant leurs remarques sur le sol du pont, bien évidemment qu’ils étaient attendus. Finalement, ils entrent un à un dans la cabine où je me trouve, j’empoigne délicatement mes poignards en me glissant derrière le troisième homme, le dernier venu. Et je ferme la porte, les faisant sursauter tous les trois.

« Bonsoir les gars. »

« Qui êtes-vous ? Pourquoi votre navire mouille t-il ici ? Aussi éloigné du port ? »

Je prends une moue fatiguée et aguicheuse.

« Je suis désolée les gars, je n’ai pas eu la force de le manœuvrer plus loin. Vous m’avez fait super peur par contre, on n’entre pas comme ça dans la cabine d’une jeune femme. »

Légèrement déstabilisé, le plus jeune d’entre eux ne me réponds plus et détourne le regard. C’est finalement le plus vieil homme qui commença à fouiner dans les affaires d’Elisabeth. Jusqu’à tomber sur un livre … très gros, intitulé « la stèle d’Hinu Town ». Et merde.

« C’est quoi ça ? »

Pas le temps de réfléchir. Mon poing vient frapper le plus jeune déstabilisé en plein visage, le faisant chuter en arrière, complètement sonné.

« MERDE ! T’es qui ?! »

« Ta gueule toi. »

Dans une rotation quasi parfaite, mon poignard vient trancher la gorge du second gars, qui tombe, les genoux au sol. Je me sers alors de son corps pour faire chuter le plus vieux en avant, le faisant lâcher le livre d’Elisabeth. Le vieil homme chute alors dans la marre de sang laissé par son collègue. Je pose violemment mon pied sur son visage.

« Tu vas être … très gentil. Et fermer ta grande gueule. Jusqu’à demain matin du moins. »

« Vous êtes la navigatrice de ces foutus pirates ? »

« En effet. Meira enchantée. Vous ne me connaissez pas encore, mais mon histoire parmi l’équipage de la sorcière climatique ne fait que commencer. »

Je termine ma tirade par un violent coup de talon au niveau des tempes, plongeant le vieil homme dans un sommeil forcé. J’aimerais éviter d’être dérangée une fois encore cette nuit, j’enfile alors la veste du plus jeune homme ainsi que son képi de Marines. La suite, ce n’est qu’une question d’organisation. Nous possédons des sacs de sel sur le navire, d’après Jyll, c’est un bon moyen de conserver les choses, j’en prends donc deux. J’accroche le premier sur la cheville du soldat mort et le jette par-dessus bord. Et je fais de même avec le corps endormi du vieil homme en prenant soin de lui retirer tout son attirail, je n’aimerais pas qu’il revienne à la charge de si-tôt. Du moins, pas avant demain matin. Quant au plus jeune ? Je le garde avec moi.

Une fois cela fait, la lune s’est déjà fait sa place dans le ciel. Plus que quelques heures avant le début de notre véritable plan. Enfin … de ce qui s’apparente être un plan. Je dois semer la zizanie dans le port lorsque le Dalton Express de midi sera arrivé à la gare. J’espère ne pas me manger la 33ème garnison de plein fouet, notre navire n’est pas adapté pour des batailles navales. Finalement, la fatigue décide de m’emporter à ce quoi doit être les alentours de 22 heures. Le plus jeune soldat est attaché et démuni de ses effets personnels à la commode de la chambre d’Elisabeth dans laquelle je me suis endormie.

Dehors, le temps continue de tourner. Tout le Royaume est en effervescence, les habitants de Drum sont reclus chez eux pour la plupart. L’annonce de la Commodore a fait l’effet d’une bombe. Les troupes de la femme de pouvoir du gouvernement font le tour des contrées enneigés, Elisabeth L. Gray et Jyll sont activement recherchés après cette annonce. Le Gouvernement veut capturer cette ponéglotte, ils ne sont même pas cachés de dévoiler sa nature de lectrice des écritures interdites. Sa tête est mise à prix, elle est catégorisée comme dangereux. Et au loin de l’île, derrière des murs de neiges qui tombent, au-delà des aurores boréales, deux gigantesques navires de la Marine sont en approche. Dans cette nuit qui paraît si calme, le chaos le plus total se prépare. Et au loin, la 33ème garnison de la Marine pointe le bout de son nez. À bord de ces navires, des géants légendaires s’y trouvent. Ils n’ont qu’une mission, trouver et capturer Elisabeth et Jyll, morts ou vifs.
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