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Kikai no Shima, l’île du vice. Ce petit bout de terre au milieu de la route de tous les périls était devenu un incontournable pour quiconque espérait prendre son destin en main. Jamais le capitaine des Sandstorm Pirates n’avait vu une telle concentration de casinos, tripots et autres établissements de divertissement, même Rainbase ferait pâle figure à côté de ce glorieux assemblage de strass et paillettes. Le sablonneux, perché sur le toit de l’un de ces gigantesques casinos, perdu dans ses pensées et en pleine contemplation de tous ces monstres d’architecture qui scintillaient dans la nuit, fut rapidement rappelé à la réalité.


J’te jure que j’ai tout dit… pitié…. lâche moiiii…. ! sanglota un homme, suspendu dans le vide, la tête en bas.


Le Corsaire lui jeta un coup d’œil interrogateur avant de regarder sa cheville, qu’il tenait à bout de bras.


Te lâcher ? Hum.. curieux comme choix de mot. ajouta t il avec un sourire moqueur.

N.. NON ! Attends !! Non ! C’est pas c’que j’voulais dire putain… ! Je t’en prie !

Arrête de beugler je m’entends plus penser là…


D’abord un peu de contexte. La raison qui avait poussé Azerios à poser le pied sur Kikai No Shima ? Encore et toujours la traque des Sunset Pirates et plus précisément de Rhyza, car il n’aurait probablement de cesse tant que la jeune femme n’aurait pas été éliminée. D’après Risby, qu’il avait interrogé sur Karantane, l’agent du Crypto Syndicat responsable de différentes transactions avec les hommes du Fléau se planquerait quelque part sur cette île. C’est sûrement elle qui aurait tenté de fourguer des fruits du démon, dont le Logia qu’Azerios avait croqué, aux Sunsets Pirates. Sans doute avait elle quelconque carnet d’adresse ou moyen de les joindre, ce qui permettrait sans doute au corsaire de remonter leur piste. C’est ainsi que depuis son arrivée, le sablonneux avait pu questionner quelques truands de bas étage qui l’avaient mené jusqu’à ce dénommé Henry.


J’te l’ai dit…. J’crois qu’elle traîne au Kin’Koi… cette meuf là c’est un putain d’mirage ! C’est pas toi, mais c’est elle qui te trouve en général ! hurla Henry.


Le Kin’Koi ? Des maigres infos qu’il avait pu obtenir par ce brave Henry, le Kin’Koi était un établissement de divertissement, une auberge restaurant, qui comme beaucoup de bâtiments dans le secteur, offrait quantité de jeux d’argent et autres prestations. Un endroit qui semblait charmant, avec un cuistot plutôt réputé. Pouvait il avoir confiance en une vulgaire petite frappe au service du Crypto Syndicat ? Avait il réellement le choix ? Le sablonneux resta un bref instant à fixer Henry en silence avant de pousser un profond soupire. Puis il lâcha sa cheville de sa main droite avec un sourire dément, le pauvre homme se mit à hurler jusqu’à ce qu’Azerios rattrape la cheville de sa main gauche pour le sauver d’un plongeon de près de dix étages. Se délectant de la terreur qu’il pouvait lire dans le regard d’Henry, il finit par le ramener et le posa sur le toit à côté de lui.


Je.. Gneu.. m..merci…. oh merci…. Gneuh pleurnicha Henry, front contre les briques froides.

Arrête de brailler Henry.. t’es pas encore tiré d’affaire. Tu vas me mener à ce Kin’Koi.

Ou.. oui… ça.. marche… haleta-t-il.


Les deux hommes redescendirent et sortirent de l’imposant bâtiment. Plein les yeux, Azerios ne pouvait s’empêcher d’éprouver un émerveillement certain en rapport avec tout ce qui l’entourait. Les ruelles de Kikai No Shima brillaient de mille feux, fourmillaient de vie, ici beaucoup espéraient que la fortune puisse leur sourire et tout portait à croire que c’était possible. Mais malgré ce débordement de berrys qui n’attendait semble-t-il qu’à être saisit, il n’était pas dupe et savait que derrière cette devanture abondante de richesse se cachait une multitude d’arnaques bien rodées. Car partout où l’argent coule à flot, le crime n’est jamais bien loin, et Kikai No Shima ne faisait malheureusement pas exception.

Le duo arriva enfin aux abords du Kin’Koi, un bâtiment impressionnant, très coloré et assez fréquenté. Azerios s’interrogea avant d’entrer, peut être avait il eu tort de venir en solitaire, laissant ses hommes au navire. Qu’une seule façon de le savoir, il passa entre les deux gros bras positionnés de part et d’autre de l’accès principal et entra en compagnie d’Henry. La pièce principale était un vaste hall, sur la gauche l’accès au bar et au restaurant, sur la droite une salle de jeux qui semblait bien animée et en face le comptoir de la réception. Si l’escalier qui semblait mener aux chambres de la partie auberge n’étaient pas spécialement surveillées, c’était curieusement le cas de l’autre porte sur la droite de la réception. Une jeune femme afficha un large sourire et interpella le duo.


Bien le bonsoir, bienvenue au Kin’Koi, que puis-je pour vous messieurs ?


Azerios rendit le sourire à la jeune femme et tourna le regard vers Henry qui s’empressa de passer devant et d’avancer jusqu’à l’hôtesse.


Bonsoir.. nous souhaiterions voir Gram.


Lorsque ce nom fut prononcé, les deux porte flingue qui surveillaient la porte se tournèrent vers Henry. L’hôtesse jaugea alors le sablonneux avant de sourire à son interlocuteur.


Mais certainement. Ces messieurs vont vous escorter. dit elle en montrant les gorilles.


Les deux types firent signe d’approcher et procédèrent à une fouille au corps rapide. Par chance, le sablonneux avait eu la présence d’esprit de laisser ses armes dans sa cabine sur L’Indompté. Aucune arme découverte, l’un des gros bras invita le duo à le suivre, il ouvrit la porte pour dévoiler une autre pièce, très animée. Azerios se retrouva dans un bar, lumineux, spacieux, accueillant une clientèle un peu plus haut de gamme. Gram était le patron du Kin’Koi et d’après Henry il était sûrement au courant de tout ce qui se passait dans son établissement. Avançant en direction du bar, le capitaine des Sandstorm pirates sentit alors les regards se poser sur lui et certaines discussions se rompre sur son passage. Pas de doute, il n’était clairement pas le bienvenue.
    Accompagné d’Henry, le sablonneux s’installa au comptoir et commanda une bouteille de whisky avec trois verres. Rapide tour de la pièce, il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu’ici étaient regroupée une belle palanquée des malfrats en tous genre. Probablement l’endroit idéal pour trouver la personne qu’il cherchait. Il servit deux verres et en fit glisser un jusqu’à son compagnon avec un sourire. Ce dernier resta muet, intimidé, il regarda autour de lui avant de fixer son verre en silence.


    Soirée riche en émotion, prends-le.. tu l’as mérité.


    Le capitaine des Sandstorm pirates prit son verre, trinqua dans le vent et le vida d’une traite. Henry l’imita et grimaça avant de poser bruyamment le verre sur le somptueux comptoir en bois d’acajou. Deux gaillards vinrent alors aborder le corsaire directement au comptoir. À y regarder de plus près, ce dernier comprit aux différentes prothèses cybernétiques et à l’agressivité que leur visage laissait transparaître, qu’il devait s’agir de membres du Crypto Syndicat. Banco.


    T’es gonflé d’te pointer ici toi. On sait c’que tu cherches… commença le premier.

    Tire-toi sinon ça va chauffer…


    Comment pouvaient ils être au courant alors que le sablonneux venait tout juste d’arriver sur Kikai No Shima ? Risby avait sans doute prévenu ses petits copains… Le jeune homme se servit un nouveau verre et le descendit d’une traite avant de se tourner vers les deux gus. Le plus grand des deux frappa alors le premier, ouvrant les hostilités. Coup dévié, Azerios empoigna la bouteille de whisky posée sur le comptoir et l’écrasa violemment sur la tempe du pauvre homme. Le verre vola en éclat et il poursuivit en tranchant la cuisse de sa cible avec le tesson de bouteille. Le grand gaillard poussa un juron en mettant genou à terre et le sablonneux frappa violemment sa tête contre le comptoir. Son acolyte plongea alors sa main dans son veston pour en tirer un surin et tenter de trancher la gorge d’Azerios. Du sable vola et la vilaine plaie taillée au niveau de ses artères disparaissant aussitôt, il lança un regard démoniaque à son assaillant avant de l’agripper par le col, le tirer vers lui et lui donner un puissant coup de tête. Le cyborg tomba en arrière mais n’eut pas le temps de se relever qu’il fut assommé par un coup de genou en pleine mâchoire. La plupart des clients se tournèrent vers l’animation, certains d’entre eux avaient dégainé des flingues, d’autres des lames, un silence de tombé régna alors dans ce bar pourtant si animé quelques instants plus tôt.


    Ça suffit ici. Vous deux.. avec moi.


    Cheveux peignés en arrière, les bras recouverts de tatouages, un homme pointa un cure-dent en direction d’Azerios et Henry. S’agissait il de Gram ? Les autres clients semblait tout du moins le respecter puisqu’aucun bain de sang n’avait encore éclaté. Henry se leva de son tabouret, tremblotant et il se dirigea vers l’homme en faisant signe au corsaire de le suivre. Les trois hommes quittèrent la pièce par une porte au fond, débouchant sur un petit bureau. Prenant place dans un confortable sofa, l’homme invita les deux fauteurs de trouble à le rejoindre. Et à l’instant même ou le duo posa son cul sur le luxueux canapé, l’expression du visage de leur hôte changea, passant du calme inquiétant à la rage bouillonnante.


    Non mais t’as perdu l’esprit Henry ?! Qu’est ce que c’est que ce merdier ?! hurla-t-il.

    Gram je te jure que.. commença timidement Henry.

    Tu m’jures rien du tout ! Tu viens de tous nous foutre dans la merde. coupa Gram en poussant un profond soupire. Je me démène pour arrondir les angles, et faut que tu me mènes un putain de Corsaire… UN PUTAIN DE CORSAIRE HENRY !

    Attends..

    Que j’attende quoi ?! Mais c’est trop tard Henry ! Il a cogné des gars de Rizzo ! On va déguster putain…

    Vous devez être le proprio.. et ce Rizzo c’est qui ?

    Un putain d’Chimamire… On est mort.


    Un Chimamire ? Alors ce n’étaient pas des gars du Crypto Syndicat ? Un fichu malentendu… Non, un regrettable malentendu. Henry resta silencieux, penaud en regardant ses chaussures pendant que Gram se frottait les yeux, sans doute en train de réfléchir à un moyen de s’en sortir. De ce qu’Azerios avait pu apprendre depuis son arrivée, ces Chimamire représentaient le pouvoir mafieux en place et ils avaient aujourd’hui le contrôle absolu de l’économie souterraine de Kikai No Shima. Si ces deux hommes semblaient si nerveux, c’était sans doute parce que la pègre du coin était bien connue pour ses méthodes peu.. orthodoxes.


    Gram c’est ça ? Écoute, je cherche quelqu’un, je crois que tout ça n’est qu’un mauvais quiproquo.

    Un quiproquoii ? Le percepteur passe dans deux jours.. et j’ai deux gars de Rizzo étalés sur le plancher de mon bar. Il va me tailler en pièces mec.

    On va pas tourner autour du pot. Si tu me donnes des infos sur la personne que je recherche.. je t’aide avec ce Rizzo.

    M’aider avec Rizzo ? T’es cinglé toi… Tout corsaire que tu sois on parle des Chimamire…

    Tu vas me dire ce que tu sais… Il s’agit d’un membre du Crypto Syndicat qui squatte régulièrement ici. Si tu causes, je m’assurerai que l’incident d’aujourd’hui ne te retombe pas dessus. s’impatienta Azerios.


    Gram fusilla Henry du regard avant de se lever et de faire quelques pas en direction de son bureau.


    Au point ou j’en suis… Qu’est ce que ce petit con d’Henry t’as raconté hein ? souffla Gram en se servant un grand verre de rhum.

    Je traque du gros poisson et pour avancer il faudrait que je rencontre une dénommée Nembu. J’ai cru comprendre qu’elle rencontrait ses clients ici.

    Le Crypto Syndicat.. ces parasites qui m’attirent problèmes sur problèmes… J’connais Nembu oui, je sais même où la trouver ces derniers jours.

    Gram marqua un temps d’arrêt et se retourna vers Azerios, le jaugeant en silence.

    Si je te file le tuyau.. que comptes tu faire pour réparer ton quiproquo ?

    Je parlerai à ce Rizza et ton établissement sera.. sous protection.


    Hors de question de laisser l’occasion d’obtenir des renseignements qui pourraient conduire à la localisation et l’élimination de Rhyza, le sablonneux était pleinement déterminé à faire ce qu’il faut. Gram laissa échapper un rire nerveux avant de passer sa main dans ses cheveux.


    Misère misère.. Comme je disais, au point où on en est… Je sais qu’en ce moment elle traîne au Feelin Good.. un joli casino dans le centre.

    Tu sauras m’y mener ? demanda Azerios à Henry.

    J’aurais du m’en douter… Oui bien sûr, je peux le faire. soupira Henry.

    Je serai de retour dans deux jours.


    Le sablonneux quitta le bureau sans rien ajouter, suivi d’Henry, traversant le bar au milieu des clients dans un silence pesant, pour finalement sortir du Kin’Koi. Une belle opportunité venait de s’ouvrir à lui, alors qu’il allait potentiellement pouvoir mettre la main sur cette « Nembu », suite à une hypothétique collaboration avec Gram, il venait de de s’offrir la possibilité de mettre un pied dans le business de l’île. Sourire aux lèvres, le jeune homme jeta un dernier coup d’œil au bâtiment coloré avant de s’éloigner en compagnie de Henry.
      Encore un monstre d’architecture, vrai régal pour les yeux, lumineux à souhait, les Feelin Good était à la hauteur des espérances du sablonneux. Accompagné de Henry, le jeune corsaire marqua un temps d’arrêt pour contempler les lieux, de nombreuses statues d’animaux trônaient ici et là, entourant une imposante fontaine dorée. À l’entrée pas de gros bras, mais le service de sécurité était bel et bien présent à l’intérieur. Un casino spacieux et très lumineux, encore une affaire sans doute très rentable au vu de la fréquentation. Le capitaine des Sandstorm Pirates regarda une nouvelle fois la photo de l’avis de recherche de Nembu et les deux hommes se dirigèrent vers le cabaret. Ambiance totalement différente, lumière tamisée, difficile de discerner clairement qui que ce soit. Au milieu de la pièce, une grande scène éclairée où se produisait une jeune Mink séduisante. Voix suave, regard de braise, la chanteuse semblait avoir ce pouvoir envoûtant, capable de captiver toute l’assemblée. Le sablonneux resta un court instant à l’écouter avant de se replonger dans l’affaire qui l’amenait ici, avant de se rendre compte qu’il venait de perdre Henry de vue. Poussant un profond soupir, il jeta un bref coup d’œil autour de lui, à la recherche du truand qui venait de lui fausser compagnie. Malheureusement pour ce dernier, le sablonneux parvint à le repérer in extremis au moment où il quitta le cabaret par une petite porte discrète un peu plus loin.


      Quel crétin…


      Le corsaire se dirigea d’un pas rapide vers la porte et à l’instant même où il posa la main sur la poignée, un gorille le saisit par le bras. Il fit volte-face et réagit du tac au tac, frappant d’un coup sec le thorax du pauvre homme, qui s’écroula lourdement, privé de souffle. Azerios ouvrit la lourde porte à la volée et s’engouffra dans le petit couloir jusqu’à une nouvelle porte qu’il ouvrit, pour se retrouver nez à nez avec cinq types assis autour d’une table en train de jouer aux cartes. Refermant doucement derrière lui, les hommes le fixèrent un bref instant avant d’échanger des regards emplis de stupeur.


      Ok.. tout le monde reste bien calme…

      Hé mais j’le connais lui… commença l’un d’entre eux.

      Pu.. pu.. putain ! Un corsaire ! bégaya un autre d’entre eux.


      La panique gagna rapidement les cinq hommes qui se levèrent d’un bond, portèrent la main au holster et dégainèrent leurs flingues. En deux temps trois mouvements, tous se mirent à tirer et le sablonneux fut transformé en passoire. Les balles traversèrent son corps granuleux pour finir leur course dans la porte. Le pirate s’élança sur ses assaillant, saisissant le bras du plus proche, il le tira vers lui pour lui asséner un violent coup de tête. Projetant ce dernier contre un mur, il renversa la table et deux autres malfrats chutèrent en arrière. Attrapant en vol un revolver qui était posé sur ladite table, le capitaine des Sandstorm Pirates fit feu à son tour, abattant les deux gaillards encore debout. Dans le même temps, les types renversés avec la table tentèrent quelque chose mais furent facilement rabattus au sol par une bourrasque de sable. Débarrassé des gêneurs, le corsaire se dirigea vers la porte du fond, l’ouvrît et pénétra dans la pièce suivante. La première personne qu’il remarqua fut Henry, debout dans un coin, le visage déformé par la peur. Le sablonneux se trouvait désormais dans un petit salon au milieu duquel se trouvait un somptueux divan. Sur ce dernier, la cible du corsaire : Nembu. La jeune femme ne sourcilla pas, fixant le nouvel arrivant en silence.


      T’avais presque fait un sans faute Henry… Bon sang… souffla Azerios avec un sourire.

      Quand j’ai entendu qu’un Shichibukai me cherchait, j’avoue que j’y croyais pas trop. Et voilà que cet idiot me ramène Le Faucheur en personne… C’est bien ma veine.

      T’es pas des plus faciles à trouver.. « Nembu » je présume ?


      La jeune cyborg invita alors le capitaine des Sandstorm Pirates à s’assoir à ses côtés. Le corsaire, ne se sentant pas en danger, prit place sur le divan. Nembu demanda alors à Henry de leur servir un verre et le truand s’exécuta aussitôt.


      Qu’est ce que je peux bien faire pour toi ?

      Je vais aller droit au but, je cherche à mettre la main sur ton carnet d’adresse. Je sais que tu t’es fait un petit nom dans le monde de la contrebande.

      Je t’arrête tout de suite, je ne moucharde pas, et encore moins avec un toutou du Gouvernement Mondial. Tu perds ton temps.

      Alors on va avoir un problème. soupira Azerios en virant son verre cul sec. Écoute, je sais que t’as fournis des armes et des fruits du démon aux Sunsets Pirates il y a six mois environ. Je le sais parce qu’un de tes gars a justement mouchardé.. et parce que j’ai moi même croqué dans l’un de ces fruits.

      Histoire interessante.. mais non, c’était pas moi et je ne vois pas du tout ce que j’ai à voir avec tout ça.

      Écoute, je m’intéresse pas vraiment à votre petit groupe de dégénérés métalliques. Mais si tu ne me donnes rien à me mettre sous la dent.. je vais devoir me rabattre sur autre chose et il se pourrait que ton boss entende parler de moi dans un futur pas très lointain.

      Tu te doutes bien que mon.. boss n’appréciera pas que quelqu’un divulgue ses petits secrets comme ça hein ?

      Pas mes oignons. Que tu me parles ou pas, je pense que tu commences à comprendre, mais quoique tu fasses… T’es dans la merde.


      Nembu resta un court instant à fixer le sablonneux, puis elle vida son verre à son tour avant de faire signe à Henry de leur servir une nouvelle tournée. La jeune femme se leva, récupéra une petite sacoche en cuir abîmé sur le bureau et revint s’installer aux côtés d’Azerios.
        Le sablonneux ressortit du casino d’un pas lent, sa visite à Nembu avait porté ses fruits. En plus de lui avoir donné quelques informations complémentaires au sujet de l’équipage de Rhyza, la jeune cyborg lui avait également laissé un objet d’une valeur inestimable. En échange de son silence sur cette affaire, Azerios repartait de son entrevue avec en sa possession une vivre card qui menait au capitaine de sa proie. À ses yeux, cette affaire était désormais emballée et pesée. Il se tourna une dernière fois en direction du Feelin Good puis fit signe à Henry de le suivre.


        Amène toi, on va s’en jeter un petit pour fêter ça !

        T’as eu c’que tu voulais putain… je peux partir…

        Tu pourras partir quand je l’aurai décidé. Juste un dernier verre.


        Le truand hésita un bref instant, puis il emboîta le pas du Corsaire et les deux hommes se rendirent directement au Kin’Koi. Nembu localisée, informations à propos de Rhyza et les Sunsets Pirates récoltés, une affaire restait malgré tout en suspens. Les deux hommes s’installèrent au bar et prirent le temps de discuter. Henry n’était pas un mauvais bougre, juste le genre de type qui avait multiplié les mauvaises fréquentations jusqu’à s’enfermer dans une spirale de violence. Le temps continua de filer et aucune trace de Gram, Henry finit par apprendre qu’il avait quitté les lieux un peu plus tôt dans la soirée, seul, en direction du Mesmer pour y rencontrer les gars du fameux Rizzo. Roulant pour les Chimamire, ce Rizzo n’était apparemment pas le genre de type à emmerder, un capo de l’organisation qui « protégeait » les établissements du coin contre une modeste contribution. Et il s’avéra malheureusement que les hommes que le sablonneux avait cogné plus tôt, bossaient pour cet homme…

        Une fois n’est pas coutume, cette fois encore c’est Henry qui ouvrit la marche. Le pauvre homme pesta tout le long du trajet et tous deux finirent par arriver aux abords du Mesme. Le bâtiment semblait tout aussi animé que le Kin’Koi, un club dansant aux allures de quartier général de yakuza. Le nombre de gros bras aux abords du bâtiment était étonnant et Henry était très réticent à s’approcher d’avantage.


        File Henry.. tu m’as bien assez aidé.

        Je.. ouais tu me le diras pas deux fois !

        Si j’ai de nouveau besoin de toi, je te retrouverai.


        Le sablonneux lança volontairement un regard démoniaque, accompagné d’un sourire à glacer le sang et Henry poussa un long soupire avant de prendre ses jambes à son cou. Infos en poche, le corsaire aurait très bien pu en rester là, grimper dans son navire et mettre les voiles. Malheureusement, par principe, il se sentait obligé de tirer Gram du pétrin dans lequel il l’avait probablement fourré. Capuche sur la tête, il avança calmement en direction du Mesmer, attrapant à la volée un masque sur un étal, il le mît. Malgré son statut de Sichibukai, il ne pouvait pas se permettre de faire n’importe quoi, la marine était bien présente sur l’île afin d’assurer la sécurité, et malgré les rumeurs à propos de corruption, ils semblaient en effet veiller au grain. Agir de façon anonyme assurerait à Azerios une absence certaine de retombées en fonction de ses actes, mais aussi la possibilité de planifier certaines choses dans l’ombre.

        Le capitaine des Sandstorm Pirates fit le choix de ne pas passer par la porte d’entrée cette fois-ci. À l’abris des regards, il se volatilisa en une nuée de sable volatile et parvint à entrer par une des fenêtres du deuxième étage. Nez à nez avec un homme en tenue d’Adam, ce dernier, surpris empoigna une lampe et frappa mais le sablonneux para le coup et asséna un violent coup de tête au gaillard qui s’écroula sur le lit. Une fille de joie fit alors irruption dans la chambre et s’apprêta à hurler mais Azerios s’empressa de lui plaquer sa main sur la bouche.


        Shhhhht… Je te ferai aucun mal si tu ne cries pas.

        La jeune femme hocha la tête et il leva sa main.

        Je cherche Rizzo.

        Je.. je.. Monsieur Rizzo est en carré VIP… Pitié.. j’ai rien fait…

        Tu me montres ? Pas de geste brusque et pas un bruit.


        La femme se rhabilla et quitta la chambre en compagnie du corsaire. Tous deux traversèrent rapidement un long couloir menant à des escaliers puis descendirent d’un étage.


        Au fond du couloir à gauche…

        Merci. File à présent.


        Ne se faisant pas prier, elle rebroussa chemin et disparu dans l’escalier. À cet instant Azerios comprit qu’il allait devoir agir rapidement. Il s’empressa de gagner le carré VIP et se retrouva face à un gaillard imposant, plantant devant une porte. Sans lui laisser le temps de dire ou de faire quoique ce soit, le sablonneux bondit et lui asséna un rapide coup de genou dans la mâchoire. Malheureusement ce ne fut pas suffisant et l’homme dégaina une matraque télescopique. Frappant aussitôt en retour, le corsaire enduit son avant bras de fluide offensif pour contrer le coup avant de marteler le pauvre homme d’une demi douzaine de coups de poings en pleine figure. Laissant son adversaire s’écrouler lourdement, il ouvrit la porte et s’engouffra dans la pièce suivante.
          À l’intérieur, quelques gros bras supplémentaires, qui semblaient protéger un type, encore un de ces fichus cyborgs, blouson jaune flashy, affalé sur un divan avec deux jeunes femmes. Face à eux, genoux à terre, se trouvait Gram. Au vu des différentes ecchymoses sur son visage, il venait tout juste de passer un mauvais moment. Et au vu de la configuration de la pièce et de ses occupants, l’homme au blouson jaune était sans nul doute Rizzo. Les gros bras portèrent aussitôt la main au holster afin de braquer leurs armes sur le sablonneux.


          On dirait que j’interromps quelque chose… soupira Azerios.

          C’est quoi ce clown masqué encore ? T’as cinq secondes pour m’dire ce que tu fais là. beugla Rizzo.


          Sans rien ajouter, le sablonneux se jeta le gorille le plus proche, le plaqua contre le mur afin de lui voler son arme et fit volte-face pour tirer sur les autres hommes de main. Une fusillade éclata, Gram se laissa tomber sur le sol, les pouliches se levèrent en hurlant et Rizzo plongea derrière le divan. Les balles fusèrent en tous sens, le corsaire usa de son fluide offensif pour stopper les projectiles qui le frappaient de toutes parts. Après quelques instants, le silence retomba sur le carré VIP et les gros bras gisaient tous au sol. Marchant d’un pas lent pour contourner le divan, Azerios se retrouva face à Rizzo, qui s’empressa de dégainer son flingue pour tirer à six reprises en hurlant. Hélas, chaque balle fut stoppée net par le haki du pirate.


          Putain… Mais t’es qui toi ?! Qu’est-ce tu m’veux ?!

          Le Kin’Koi est à moi. Je ne veux plus vous voir rôder dans le secteur.

          Quoi.. t’es sérieux ? Est-ce qu’au moins tu sais qui j’suis ?

          Pas vraiment non.

          Tu vas vite regretter ce que tu viens d’faire. rétorqua Rizzo, un sourire carnassier se dessinant sur son visage.


          Le sablonneux marqua un temps d’arrêt, fixant son adversaire en silence. Il jette alors un coup d’œil aux deux jeunes femmes recroquevillées à côté, tremblant de peur, puis à Gram qui venait de se relever. Rizzo se leva à son tour et lança un regard satisfait à l’assaillant.


          Hé oui mon gars. Ici t’es sur mon territoire. Tu feras pas un pas hors du Mesmer. Surtout que.. commença Rizzo.

          Mais il fut interrompu par Azerios, qui le frappa d’un coup sec à la mâchoire avant de l’agripper par le col. Rizzo jura et tenta de se dégager mais fut tiré avec force.

          Les choses vont changer ici.. et il est grand temps que tu passes la main Rizzo.


          Et sans rien ajouter, le sablonneux projeta le cyborg à travers la vitre. Ce dernier hurla jusqu’à s’écraser plus bas sur les pavés de la rue. Apparaissant par la fenêtre brisée pour vérifier que le malfrat était bel et bien mort, le corsaire, toujours masqué, fixa les quelques hommes de main qui s’étaient précipité autour du corps sans vie de Rizzo, en silence. Ces derniers, dans l’incompréhension la plus totale, ne semblaient pas savoir quoi faire ni comment réagir au départ forcé et anticipé de leur patron. Tournant les talons, Azerios aida Gram à se relever.


          J’imagine que c’est l’corsaire qui t’envoies.. ?

          Je ne vois pas du tout de quoi tu me parles.

          Je vois. Je sais pas trop comment l’dire.. merci. Mais la, ça va être la guerre…


          La guerre ? Possible. Par cette petite action d’apparence sans grande portée, c’est un véritable effet papillon qui venait de s’enclencher. Seulement, le capitaine des Sandstorm Pirates commençait à entrevoir une opportunité en or. Après tout, pourquoi ne prendrait il pas la tête des voyous du coin ? Sous couvert d’anonymat, les possibilités étaient infinies et Kikai No Shima était faite pour quiconque souhaiterait s’enrichir au delà de toute espérance. Et pour mettre un pied dans les affaires du coin, le Kin’Koi semblait être un excellent choix.Beaucoup trop cliché de dire qu’un nouveau joueur venait de débarquer en ville, il se contenterait plutôt de considérer qu’un grand ménage était sur le point d’être fait.