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Prémices d'une nouvelle guerre !

Le bruit des vagues qui claquent contre le bois de notre embarcation. Cette étendue de mer qui s’offre à nous et ce soleil qui s’apprête à se coucher, voilà la vision que je partage avec Meira, ma seule et unique amie à présent dans ce monde. Vaillant vogue en direction d’une île dont j’ai pu entendre parler dans certains journaux, si je ne me trompe pas, il s’agit de l’île de Jaya, cet endroit sera parfait pour y faire une petite halte. Voilà maintenant un mois que nous avons quitté Drum ... et malgré quelques péripéties sur notre chemin ... nous approchons de Jaya. J’ai d’ailleurs encore du mal à faire passer la pilule et cet évènement m’a marqué au fer rouge.

« Lise … d’après la puissance du vent et la distance qui nous sépare de Jaya, nous y serons d’ici demain matin. Tu veux accélérer la cadence ? »

« Non. C’est parfait ainsi. »

Mon acolyte aux cheveux roses s’approche du bord du navire sur lequel je m’appuie pour contempler l’océan.

« Tu y penses encore ? »

« Je ne cesserais jamais d’y penser. »

« Cela fait presque deux semaines … que souhaites-tu faire à présent ? »

« Le gouvernement doit tomber … tout comme cet ordre des grands corsaires. Ces chiens du gouvernement ne sont que de vulgaires traitres, ils doivent mourir. »

« S’attaquer au Gouvernement n’est déjà pas une mince affaire, Lise … tu nous penses capable d’affronter l’ordre des Grands Corsaires ? »

J’avale péniblement ma salive sans savoir trop quoi répondre … j’ai déjà eu du mal à tenir tête à un Vice-Amiral … il s’agit là d’un niveau de puissance à peu égal voire supérieur, ce n’est plus un jeu d’enfant maintenant. Plus nous avançons sur Grand Line et plus nos adversaires seront puissants. Je perds alors mon regard sur l’océan jusqu’à une petite embarcation de pêcheurs au loin.

« Attrape la longue-vue Meira. »

« Ne change pas de sujet Lise. »

« Meira ! La longue-vue, regarde ! »

J’attrape mon amie par les épaules comme pour la faire réagir que nous nous approchions d’une petite embarcation que je ne saurais pas qualifier d’ennemie ou non. Cette dernière, surprise me tend alors sa longue-vue avant de croiser les bras, visiblement déçue d’avoir été coupé dans sa discussion qui lui tenait à cœur.

« Tu vois quoi ? »

« Mon climat-tact vite ! »

Au travers de cette longue-vue j’ai pu apercevoir un trio de pirates brandissant plusieurs drapeaux tâchés de sang. Ils ne semblent pas avoir remarqués notre présence, bien trop pris dans leur engouement, c’est l’occasion d’en savoir plus tant qu’ils sont absorbés par autre chose. Je transmet ce que j’ai vu à Meira qui ne perd pas un instant pour larguer la grande voile afin que je puisse engouffrer un maximum d’air dans cette dernière à l’aide de mon cyclone tempo. Notre embarcation s’élance alors à pleine allure en direction de la petite coque de noix des forbans que j’ai aperçu. Et en quelques secondes seulement nous nous retrouvons à leurs côtés, dans un fracas qui les a, apparemment, bien surpris.

« Ding dong bonsoir. »

Meira se penche légèrement par-dessus bord pour saluer les trois hommes qui s’affairent à cacher leurs multiples drapeaux et à dégainer leurs armes à feu pour menacer ma seconde. Malheureusement pour eux, je suis déjà à bord de leur embarcation et d’un simple revers de main gauche tenant fermement mon bâton climatique, je lève le mirage qui me camouflait. Je me retrouve alors assise sur un tonneau, derrière eux, sentant bien qu’ils ont perçu ma présence mais que la peur les empêche de bouger.

« Bonsoir messieurs les … pêcheurs ? La récolte fut plutôt bonne d’après ce que j’ai pu voir. À qui appartiennent donc tous les drapeaux pirates que vous avez à bord ? »

« T’es … t’es qui toi sale pimbêche ?! »

Le plus téméraire et sûrement le plus idiot du trio s’élance alors sur moi pour me frapper à l’aide de la crosse de son arme. Geste qu’il regrette bien assez vite dès lors qu’il sent mon bâton foudroyant posé sur sa poitrine.

« Thunder … ball. »

Une bulle foudroyante s’extirpe alors de mon arme pour venir se loger directement au cœur de l’idiot qui a voulu me frapper. Malheureusement pour lui, le choc fut soudain et le fit tomber à l’eau, complètement brûlé de l’intérieur. Immédiatement, ses deux compagnons s’assied dans un coin de leur embarcation en agitant leurs mains dans ma direction.

« On … on vous dira tout ce que vous voulez savoir ! »

« Ah ~ j’aime mieux ça. Meira, viens voir un peu par là s’il te plaît. Ils ont sûrement des trésors à bord, profites en pour dénicher quelque chose d’intéressant. »

« Bien capitaine. Allez mes loulous, soyez sages et ne vexez pas Elisabeth. »

« Commençons … à qui sont les drapeaux pirates que vous avez à bord ? »

« Ils sont … enfin étaient, à des bandes de pirates qui ont osés s’aventurer par la baie des canons de Jaya. Ces pauvres pirates avaient entendu parler de notre village et venaient à notre aide pour reprendre le contrôle de l’île. »

« Eh bien … tu parles beaucoup toi. Qu’est-ce que cette baie aux canons de Jaya ? »

C’est au tour du second pirate, un gars un peu rondouillet mais attendrissant.

« C’est un système de défense mit en place par Ragnar pour protéger son île. »

« Oh ? Ainsi donc cette île est revendiquée par la Révolution ? Intéressant. »

« Intéressant ? Tu es une alliée de leur cause alors ?! Tu risques ta vie à prendre ce chemin, il mène à notre village et le chef du bar du coin te feras payer de t’être attaqué à nous. »

« Votre chef ? Dit m’en plus. »

« Jack … Jack Calhugan est le dirigeant du bar du village des sylvains. »

« Chut ! Tu en dis trop, c’est une ennemie. »

« Ahah. Détrompez-vous … je suis une pirate. Malheureusement pour vous … vous n’avez pas su vous approcher des pirates les plus crains. Ce Jack Calhugan est un grand corsaire si je ne m’abuse non ? »

« Exactement ! Et ses ambitions sont grandes pour Jaya. »

« Des ambitions … pour un corsaire ? Faites-moi rire. »

Meira ressort à cet instant de leur unique cabine avec un bon sac rempli d’argent, de quoi se faire un petit trésor. Rien de grandiose, mais ça fera l’affaire pour le moment. J’ai pu, de mon côté, obtenir des informations croustillantes dont je pourrais me servir.

« Mais … qui êtes-vous ? »

Je regarde Meira d’un air fier, par un simple sourire elle comprend alors et monte à bord de Vaillant pour lever haut notre étendard. Il nous a fallu deux semaines pour prendre cette décision mais nous y sommes parvenues. Nous allons le faire … nous allons nous confronter à ce gouvernement en hurlant notre nom. Et d’une voix puissante je clame.

« Nous sommes l’équipage de la Lumière de la Reine Climatique. Et j’en suis la capitaine, Elisabeth L. Gray ! Prévenez vos camarades que des alliées de la Révolution sont arrivées. Et ce n’est pas ce chien du gouvernement qui va m’arrêter, je réduirais sa rébellion à néant. »

Et d’un geste rapide et net, je tends mon bras gauche au-dessus de ma tête afin de faire tournoyer mon bâton climatique que je lance finalement contre le seul mat de cette embarcation qui craque et s’effondre dans l’océan, devant les regards abattus des deux derniers survivants. Pendant ce temps, je suis remontée à bord de Vaillant avec l’aide de Meira.

« Bonne chance messieurs. Allez Meira, en direction de la baie des canons, on doit s’entretenir avec Ragnar. »

« Tu crois qu’il sera là ? »

« Je n’en sais rien, mais c’est son île, il doit au pire y avoir un représentant. Je crois que notre guerre contre l’ordre des grands corsaires va commencer plus vite que prévu. »


Dernière édition par Elisabeth L. Gray le Sam 6 Avr 2024 - 23:38, édité 1 fois
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Vaillant s’élance alors à travers les flots, au rythme des vagues et au rythme du vent. La nuit passe, une bonne nuit de sommeil pour Meira et moi, avec en tête, des objectifs bien précis sur cette île. Sur Grand Line, tout est possible et réalisable, en un temps record. Nous allons nous opposer à l’ordre des grands corsaires dès aujourd’hui. Mais avant cela, nous allons devoir traverser cette fameuse baie des canons dont ces forbans nous ont parlés hier. Alors que le soleil est en train de se lever, j’observe notre destination et rien que d’imaginer la guerre qui y a éclaté, ça me fait ressentir une vague de frisson dans le dos. Devant nous s’offre une véritable scène apocalyptique. Dans la mer, un véritable mur d’épaves se dresse devant nous, et encore un peu plus loin, d’immenses collines toutes surplombés de canons dirigés en direction de cette baie. C’est donc ça … ce qu’ils ont appelés la baie des canons. Est-ce le meilleur endroit pour accoster ? J’en doute, à entendre les premiers canons s’armer dans notre direction.

« Meira ! En position ! Nous approchons du cœur de la baie. »

C’est à peine vêtue que ma seconde sort de notre cabine en attrapant bien vide les cordages de notre embarcation pour nous guider à travers les épaves qui rendent la visibilité et l’avancée bien plus complexe que prévue. Soudain, une voix puissante et masculine s’annonce depuis le sommet de la plus haute colline.

« Pirates ! Vous n’êtes pas les bienvenus dans cette crique ! Veuillez rebrousser chemin ou mourrez sous une pluie de canons. »

Je n’ai pas le temps de former de nuages assez hauts et grandioses pour recouvrir toute la baie. Et mon Fluide Royal ne me servira à rien d’aussi loin, je vais devoir jouer de la diplomatie pour parvenir à mes fins. Je croise le regard avec Meira qui hoche la tête, elle a toute confiance en moi, je ne peux pas me rater sur ce coup-là, c’est donc à mon tour de prendre la parole. Je m’avance jusqu’au maximum que je le peux sur notre petite caravelle avant de clamer d’une voix puissante et déterminée.

« Je suis Elisabeth L. Gray, et voici Meira, ma seconde. Nous sommes des alliées de Zedd Gray et Rose Cordelya, As de la Révolution basés sur Gravity, une île du Nouveau Monde ! Je souhaiterais m’entretenir avec votre chef. »

Un laps de temps assez court laisse planer un léger doute dans ma tête. Ai-je été convaincante ? Si non … nous n’allons pas tarder à être criblées de boulets de canons. Heureusement ça ne semble pas être le cas. Et la même voix que tout à l’heure reprend la parole.

« Rose Cordelya ? La fugitive qui a perdu Gabriel, son bras-droit contre le CP9 à Little Garden ? »

Merde … ils viennent de toucher là où ça fait mal. J’apprends malgré moi la mort de Gabriel … par ma faute. Encore un. J’avale péniblement ma salive avant de clamer haut et fort.

« Nous ne sommes guère responsables de ses agissements actuels, croyez-le ou non. Nous sommes ici en tant qu’alliées de votre cause. »

Je me tourne vers ma seconde.

« Meira … vas-y. »

Dans un élan puissant, Meira ouvre le sac rempli d’or qu’elle a pillé aux pirates la veille pour y sortir la totalité des drapeaux pirates que ces derniers avaient récoltés. Elle les lance haut, ces derniers virevoltent jusqu’à flotter sur l’eau de la baie. À nouveau ce silence puis du brouhaha dans les rangs de nos opposants. Un brouhaha bien vite calmé par cette même voie puissante.

« Elisabeth L. Gray c’est bien ça ? Vous êtes une ponéglotte ? Qu’est-ce qu’une menace pour le gouvernement aurait à y gagner dans le coin ? »

« Je vous l’ai dit. Je souhaite m’entretenir avec votre chef, j’ai eu vent de certains agissements dans le secteur. Des agissements d’ordres corsaires, je souhaite étouffer cette histoire à la source même. Laissez-nous passer, ma voix commence à faiblir. »

Dis-je d’un ton assuré et volontairement supérieur. Il faut jouer carte sur table, je ne veux pas jouer le rôle de la soumise prête à m’agenouiller pour obtenir ce que je veux. Ainsi, je hoche la tête en direction de Meira qui comprend ma demande et fait avancer notre navire jusqu’à la baie, passant outre les quelques épaves sur notre chemin. Aucun boulet de canon ne vient nous couler, je suppose que c’est un passe-droit indirect. Nous nous approchons finalement de la baie sur laquelle Meira jette l’ancre et déjà au loin, au sommet de la colline nous pouvons remarquer une trentaine d’hommes et de femmes armés qui s’avancent vers notre embarcation.

« Lise, tu es prête ? On va accoster. »

« Je termine de m’habiller et on peut descendre, ici, Vaillant sera à l’abri au moins. »

Je prends quelques minutes pour retourner en cabine et enfiler un sweat crop-top volé dans une boutique de Drum par Meira, de couleur rose pâle, d’un mini short noir et de mes cuissardes de la même couleur. Pour une fois … je ne prends pas ma cape que je laisse sur la banquette de ma chambre en lui jetant un regard nostalgique.

« Jyll … c’est le début de mon plan pour te retrouver. Je t’en supplie … reste en vie, soit fort. »

Toujours le regard plongé dans ma cape, j’attache mes longs cheveux ondulés en queue de cheval haute avant de vérifier que mon climat-tact est bien attaché à ma ceinture. Je me sens belle et sûre de moi, allez, je n’ai plus de temps à perdre. Dans un élan déterminé j’ouvre la porte de la cabine pour trouver Meira sur le pont de notre embarcation, son regard est sévère, elle fixe le groupe d’inconnus qui restent à bonne distance de notre bateau.

« On descend. »

« Ok. »

Meira descend la première, toujours vêtue de manière très sombre avec sa veste épaisse violette et noire et ses indémodables lunettes violettes. Son look extraverti ne la laisse pas passer inaperçue mais disons qu’elle sait y faire pour se faufiler où il faut. Elle m’aide à descendre l’échelle avant de me laisser prendre les devants en direction d’un grand homme, sûrement celui qui s’adressait à nous depuis le haut de la colline.

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Manegärm "Caravelle" Belmud
Maire et héros local

« Elisabeth L. Gray ? Eh bien, pour une pirate vous avez des goûts de luxe en matière vestimentaire. »

« Je suis une noble pirate, je ne joue pas dans la cour des gueux qui s’affrontent en se roulant dans la boue. J’opte pour des manières plus … comment dire … classe. »

Pour ponctuer ma phrase, je croise mes bras sous ma poitrine et plonge un regard puissant dans celui de l’homme qui se tient debout devant moi. Lui et ses hommes peuvent alors ressentir un léger mal de crâne les prendre soudainement. Je ne continue pas cette pression psychique plus d’une seconde pour ne pas paraître malvenue, je tenais simplement à les prévenir de ma puissance.

« Intéressant. Enchanté. Vous pouvez m’appeler Belmud, je suis le maire de la Cité Caravelle de l’île de Jaya. Fier bâtisseur de la quasi-totalité des murs de la ville, disons que des gens comme vous ne sont pas forcément appréciés en ville, tâchez de rester discrète et allons dans notre mairie pour échanger à l’abri des oreilles et des regards. »

« Des gens comme nous ? »

À bien regarder toute cette jolie troupe, chacun et chacune d’eux arborent des tenues de charpentier ou de personnes qui travaillent d’arraches pieds, il n’y a pour ainsi dire, aucun membre d’une quelconque noblesse. Je souris franchement avec de tendre ma main vers le chemin qu’ils venaient d’emprunter pour nous rejoindre.

« Nous ne sommes pas des menaces. Nous vous suivons jusqu’à votre Cité, sous combien de temps serons-nous arrivés ? »

Notre groupe commence à marcher, Belmud prend la tête de la marche, je me met à ses côtés, Meira reste légèrement derrière moi, à ma droite, aux côtés du seul du groupe qui est vêtu d’une manière différente. Si je devais caractériser son accoutrement, je le catégoriserais de type Steampunk, d’après ce que j’entends, il dit s’appeler Varnor Lundvik. Son rôle m’est inconnu mais le simple fait qu’il se démarque par sa tenue, laisse penser qu’il n’est pas qu’un subordonné.

« Nous avons des calèches au sommet de cette colline. De là, vous pouvez compter six à sept heures de routes. Tâchons de rester silencieux tant que nous ne sommes pas au sein de la Cité Caravelle. Cette île regorge d’êtres malveillants. »

Ne sachant trop quoi répondre à cela je suis simplement le mouvement et me fond dans le groupe jusqu’à rejoindre leurs calèches. J’embarque finalement avec Meira et le prétendu maire de Jaya, les choses sérieuses approchent.
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Voilà maintenant plusieurs heures que nous sommes dans le cœur de cette fameuse Cité Caravelle. La route pour y parvenir en calèche fut des plus calmes, ce moment nous aura permit de faire une longue sieste avec Meira. Étonnement nous n’avons pas eu à nous méfier du groupe qui nous a conduit jusqu’ici. La Révolution sait apparemment bien déterminer qui sont ses alliés, je dois dire que m’opposer au CP9 est un gage de gratitude envers leur cause. Enfin ! En l’état actuel des choses, nous sommes au cœur de cette Cité dans laquelle je ne me sens pas vraiment à ma place. Tout semble si médiéval et d’un âge ancien, nos tenues très avant-gardistes et bien apprêtées dénotent de tout ce qui nous entoure. Le Maire nous fait rapidement un état des lieux en montrant la place centrale et finalement la mairie dans laquelle nous allons.

« Soyez discrètes. Entrez. Nous allons au sous-sol, les membres du conseil nous attendent. »

« Ils nous attendent ? C’est un guet-apens ? »

« Pas le moins du monde. J’ai simplement prévenu mes collègues de l’arrivée d’une … alliée de notre cause. »

« Votre hésitation à mon égard me blesse. »

Dis-je d’un ton amusée en acquiesçant un sourire à l’homme aux muscles saillants qui nous ouvre la voie vers le sous-sol du bâtiment imposant. Meira m’arrête dans mon élan en m’attrapant le poignet gauche.

« Je reste en ville, aux alentours. Si tu n’es pas sortie d’ici une heure, je démonte tout. »

« Ahah ! Ne t’inquiètes pas Meira, ils m’ont laissé mon arme climatique. Je saurais me débrouiller, si ça tarde ou que je sens que ça tourne au vinaigre, je déchaîne le climat sur la cité. »

« Vous savez … je vous entends. »

« Oups … ahah ! »

Un clin d’œil complice avec ma seconde, puis la voilà qui s’éclipse parmi la foule d’hommes et de femmes en salopette et en quelque secondes, Meira s’est plongée dans le groupe d’habitants. Allez … je dois quant à moi rester concentrée sur les personnes qui m’entoure. J’avance calmement à leurs côtés jusqu’à ce que nous apercevions une gigantesque porte en bois massif que l’un des subalternes ouvre péniblement, suivi par ses compagnons. Et face à nous, une vieille table ronde en bois tout aussi massif que la porte que nous étions en train de passer, trône au milieu d’une pièce aux murs de pierres très anciennes et gravées de noms.

« Très médiéval cet endroit. »

« Cette pièce fut la première de notre ville, c’est ici que nous échangeons avec nos alliés. »

Un regard en coin du maire au mot allié et je comprends que je n’ai pas encore gagné toute leur confiance. Ma défense va devoir se montrer convaincante. Le maire s’installe à sa place, son premier conseiller, celui à la tenue Steampunk se met à ses côtés, il y a quatre autres sièges, il m’en montre un en face de lui où je prends place. Tous les subalternes comprennent qu’ils ne sont ainsi plus les bienvenus dans cette pièce et partent les uns après les autres tandis que deux nouvelles personnes arrivent. L’un d’eux est un grand homme musclé vêtu d’un bas de salopette et au visage salit par la terre et la force des travaux qu’il doit sans doute mener. Le second n’est pas mieux, apparaissent lui aussi torse nu et vêtu d’un semblant de pantalon déchiré, une grande épée trône dans son dos, sa carrure est impressionnante et son visage me dit quelque chose, c’est un membre de la révolution qui est apparu plusieurs fois dans les journaux.

« Eh bien, la gente féminine ne semble pas avoir sa place dans votre conseil. »

Le maire regarde ses deux compagnons avant de rire franchement.

« Vue comme ça, c’est une évidence que je ne peux pas nier. »

« Peut-être cela pourrait-il changer ? »

Dis-je d’un ton amusé.

« Ne nous précipitons pas, qui est cette fille de bonne famille ? À en juger par sa tenue d’aristocrate. »

« Elisabeth L. Gray, une ponéglotte et alliée d’une branche de la révolution basée sur le Nouveau Monde. Tu en as entendu parler Othar ? »

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Othar
As/Formateur de la révolution

Mon regard se porte sur le dénommé Othar, c’est lui, l’As de la Révolution qui est allié à Ragnar, les journaux n’ont pas dit qu’il était mort ? Le gouvernement communique bien ce qu’il veut, à moins qu’ils ne soient pas au courant de sa résurrection.

« Zedd Gray et Rose Cordelya, ouais, je vois qui ils sont. Tu es Elisabeth Gray donc ? La sœur de Zedd, ce mec est un fou tu sais ? »

Je tique légèrement à la mention de mon frère mais n’étant pas là pour parler de lui, je préfère éviter le sujet. Les débats qui durent des heures, de ce type, je n’en ai plus la patience.

« Je ne l’ai pas revu depuis notre plus jeune âge. Si je suis ici c’est surtout pour vous parler de l’ordre des grands corsaires, si je ne me trompe pas, votre île abrite un village gorgé de pirates. Dont certains qui voudraient apparemment reprendre la direction de tout Jaya. Votre Révolution conduite par Ragnar ne semble pas leur plaire. »

« En effet oui, les villages sylvains. Ils ne sont pas nombreux mais ils sont là. Quel est le rapport avec les grands corsaires ? »

« Eh bien d’après trois pirates de leur clan que nous avons rencontré avant d’arriver sur Jaya, il y aurait un bar dans cette zone qui serait dirigé par le corsaire Jack Calhugan. S’ils parviennent à rallier assez de pirates, ce corsaire risquerait de vous causer des problèmes. »

« Que veux-tu faire ? Concrètement ? »

Je croise les jambes en passant un revers de main dans mes longs cheveux argentés, toujours coiffés en queue de cheval haute.

« Les corsaires ont fait du mal à l’un de mes proches, ce groupe de chiens du gouvernement n’a pas lieu d’être, tout comme ce gouvernement que je trouve complotiste et manipulateur. Je souhaite éradiquer les corsaires de ce monde. »

« Rien que ça … et tu voudrais qu’on te donne certains de nos hommes j’imagine, pour te servir de chaire à canon. »

« Je souhaiterais m’allier à vous et faire valoir votre puissance révolutionnaire à mes ambitions certes sous l’effigie de la piraterie mais en concordance avec vos idéaux pour Jaya. Malgré la récente disparition de votre protecteur Ragnar, son siège de la Guerre est toujours occupé par Mademoiselle Kardelya si je ne m’abuse ? »

« En effet. »

Je sens Othar concerné par ce que j’énonce, le maire lui lance quelques regards et semble apprécier ma présence. Quant au dernier homme silencieux, je ne sais pas ce qu’il pense de moi, si aucun mot n’est lâché de sa part d’ici la fin de notre échange je tâcherais de m’entretenir avec lui, la diplomatie est importante, je ne dois laisser personne de côté dans ce plan.

« Le siège de la Guerre est important et doit se montrer intransigeant. Kardelya doit bien avoir d’autres choses à faire dans le monde, si votre mouvement peut devenir plus fort en vous débarrassant d’un nuisible … c’est tout à votre honneur je suppose. »

« Elle a raison … »

Les quatre hommes qui me regardent, s’échangent ensuite quelques regards.

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Varnor « Le Fauconnier » Lundvik
Responsable des théâtres

« Elisabeth pardonnez-moi mais … oh tout d’abord veuillez m’excusez je m’appelle Lundvik Varnor, je vous ai accueilli avec le maire sur la côte. Je disais donc, pardonnez-moi mais j’ai du mal à croire en les bonnes paroles salvatrices d’une femme qui a tué de sang froid une Commodore et l’instigateur de la Division des Géants sur Drum. »

« Enchantée monsieur. En effet les évènements de Drum sont tragiques et j’ai mal vécu les jours suivants … néanmoins. Ces personnes faisaient parties du gouvernement et quiconque se met en travers de mon chemin, en paiera le prix cher. Je sais toutefois m’entourer de personnes de confiances et j’ose espérer qu’à l’avenir je réussirais à réunir un équipage avec les mêmes idéaux que les miens. Mais pour faire simple … je ne fais pas dans la dentelle et je ne tue pas pour le plaisir … pas comme certains grands corsaires. »

C’est finalement le dernier homme, le plus brutal à mes yeux, qui prends la parole d’une voix rauque.

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Hallertau « Fort-en-Gueule » Sam
Milicien et maître du commerce

« Sam Hallertau. Comment cette haine envers les corsaires est-elle née ? »

« Lors de cette bataille sur Drum … j’ai perdu mon acolyte, mon meilleur ami. Jyll. Il s’est sacrifié pour que je puisse m’enfuir. Et il l’a fait car il a appris que son âme sœur venait d’être tué par le corsaire Greed. Pour une raison des plus futiles. Ces hommes, ces femmes, les corsaires, ils sont tout simplement assoiffés de sang pour aucune raison, ils n’ont aucun but et le gouvernement soutient ce genre de brutes qui tuent sans distinctions ? »

Le maire croise alors mon regard, ce regard empli d’une tristesse que je veux apaiser depuis deux semaines maintenant. Il ressent ce que je ressens.

« Bien. Merci à vous mademoiselle Gray, vous pouvez disposer de notre mairie le temps qu’il vous faudra, jusqu’à ce que nous ayons prit une décision. Nous vous la communiquerons au plus tard ce soir. Cela vous convient-il ? »

« C’est parfait, merci d’avoir pris le temps de bien vouloir échanger avec moi. »

Je pris ainsi congé de la petite assemblée d’hommes avec qui je venais d’échanger, j’ose espérer que ma présentation aura plu à ces travailleurs. En quittant la salle je regarde ma tenue en me disant que j’aurais pu opter pour quelque chose qui convient mieux à leur mode de vie, là j’ai simplement su créer un fossé entre nous. Aah … les joies de la communication, je ne maîtrise pas encore toutes les ficelles du métier de diplomate mais je sens que ça vient.

« J’ai plusieurs heures à tuer, voyons voir ce qu’il y a d’intéressant en ville. »
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Cela fait deux heures à présent que j’ai retrouvé Meira et que nous déambulons toutes les deux à travers les rues bondées de la Cité Caravelle. D’après les ouvrages que j’ai pu lire, Jaya n’était pas du tout l’île que nous connaissons aujourd’hui. Certains disent qu’autrefois, les plus anciens membres de la flotte de l’équipage au chapeau de paille auraient affrontés d’autres pirates ici même. Certains diront même que l’ancêtre du Malvoulant s’était trouvé ici au même moment. Comme quoi, ces lieux sont chargés d’histoires quand bien même la structure même de l’île a été revue et reconstruite depuis.

Malgré cette facette de bon moment que nous passons à travers les ruelles, je sens bien que quelqu’un nous suit et nous observe. Néanmoins je ne m’en fais pas, nous sommes au sein d’une ville où chacun et chacune sont capables de se défendre et de prendre les armes, si je ne fais aucun mouvement suspect, rien ne devrait tourner au vinaigre, c’est sans doute juste des subalternes des conseillers avec qui je me suis entretenue qui cherchent à nous garder à l’œil pour ne pas que nous fassions ce qui nous chante de leur belle ville.


« Et dire qu’ils ont tout reconstruit d’eux-mêmes. Tu penses qu’on pourrait trouver un bon charpentier par ici ? »

« Nous ne sommes pas là pour faire du recrutement mais l’idée n’est pas bête. Et pourquoi un charpentier ? Vaillant est en très bon état. »

« En effet … pour l’instant. »

« Tu vas nous porter l’œil Meira, tais toi donc. »

Nous rions alors franchement toutes les deux alors qu’un flash traverse mon esprit. Ce dont nous avons le plus besoin c’est de retrouver notre médecin de bord. Je me demande bien ce que Jyll doit endurer à présent, j’ose espérer qu’ils ne l’ont pas exécuté mais cette peur de l’inconnu me paralyse quelques secondes sur place. Ma seconde vient alors poser sa main délicate sur mon épaule et son sourire me redonne espoir.

« Je sais à quoi tu penses … Lise. Ce gouvernement a saisit la menace que tu représentes, crois-tu qu’ils sont capables de tuer la seule personne capable de te retrouver ? »

« Tu as sans doute raison. »

Soudain, un homme en tenue de fermier apparaît subitement devant nous, Meira sort immédiatement la fidèle réplique de Mono Oshi et la brandit devant le nez de cet inconnu qui recule de quelques pas.

« Euh … euh je venais juste au nom du maire … promis ! »

« Promis ? »

Je ris alors avant de prendre la parole.

« Tu lui as fait peur Meira, baisse ton arme veux-tu ? Oui ? Quel est le message que vous deviez nous transmettre mon brave ? »

« Il souhaiterait vous voir dans la salle de la mairie avec ses conseillers. Une décision a été statuée à votre propos. »

Je fronce les sourcils en prenant un air sérieux.

« Conduisez-nous jusqu’à la mairie s’il vous plaît. »

Ainsi, nous partons tous les trois en direction du plus grand bâtiment de la Cité Caravelle que nous rejoignons en quelques minutes seulement, comme quoi, tout est si bien agencés que nous retrouvons bien vite notre chemin jusqu’à l’endroit le plus imposant. Nous entrons chacun notre tour dans la gigantesque pièce d’entrée avec une multitudes de bureaux et quelques rares secrétaires en tenue tailleurs, dénotant bien avec la multitudes de travailleurs dans le paysage.

« Mesdemoiselles. Vous avez fait vite. »

« Monsieur le maire. Nous n’allions pas vous faire attendre tout de même. Qu’aviez-vous de si important à nous annoncer ? »

Cette fougue et cette sûreté dans ma voix pourrait le déstabiliser mais il n’en est rien, ce qui me rassure. C’est donc visiblement une bonne nouvelle qu’il s’apprête à m’annoncer. Néanmoins, je perçois une certaine gêne dans son regard fuyant. Il nous indique alors un grand escalier qui mène aux étages supérieurs.

« Veuillez me suivre s’il vous plaît. »

« Lise. Tu veux que je vienne ? »

Je jette un bref regard au maire qui approuve d’un hochement de tête.

« Tu peux. »

Nous partons ainsi tous les trois à l’étage supérieur pour rejoindre ce qui semble être le bureau du maire. Eh bien, en à peine une journée j’aurais quasiment visité tous les endroits les plus intéressants de cette ville. Entre le sous-sol de la mairie, les boutiques les plus fameuses du coin et maintenant le bureau même du dirigeant de l’île ? C’est une sacrée évolution en très peu de temps, mes relations m’auront finalement servies.

« Entrez et asseyez-vous … où vous trouverez de la place. »

En effet, malgré son côté très procédurier et respectueux des façons de penser de son île, le maire reste un homme débordé et ça se voit avec tous les dossiers qu’il accumule un peu partout dans son bureau. Je pousse une pile d’entre eux avant de trouver ma place sur une chaise en bois, mon amie fait la même chose tandis que notre interlocuteur s’installe dans son fauteuil en nous sortant un journal découpé pour nous montrer les informations qu’il a, semble-t-il, jugées essentielles.

« Vous m’aviez parlé d’un certain Hitoshi … d’un capitaine corsaire Greed. Avec en plus Jack qui serait dans les parages, puis d’après cet article, Fear qui ferait des siennes sur Grand Line ? Il aurait prit le contrôle d’un territoire. Voici ce que disent les journaux, et vous n’êtes pas en manque Elisabeth. »

Le maire pose alors son doigt sur un avis de recherche.

« Oh merde Lise … là c’est chaud par contre. »

« Après les récents évènements au Royaume de Drum, Elisabeth L. Gray serait devenue la Reine Climatique, primée à 129 millions de Berrys ! Les journaux et le gouvernement vous recherchent activement au même titre que d’autres Supernovas de votre envergure. »

Impressionnée par la nouvelle je reste bouche bée quelques secondes avant de bégayer quelques mots.

« Une … supernova. »

« Vous vous rendez compte qu’après ce que vous nous avez annoncés à mes collègues et moi il y a quelques heures vous risqueriez de devenir encore plus une tête à abattre pour le gouvernement. »

Il y eut alors comme un déclic dans mon cerveau qui me fit me lever d’un coup, en frappant des deux mains sur le bureau du maire. Ce dernier percevant alors la même lueur dans mes yeux que dans la baie aux canons, cette lueur du fluide royal qui parcourt mes cellules et tout mon être.

« Le gouvernement comprend enfin qui je suis ! »

« Elisabeth … être un ennemi du gouvernement signe généralement votre arrêt de mort, la Révolution saura vous apporter la protection qu’il faut. Nous soutenons vos projets. »

« J’apprécie monsieur le maire … néanmoins je ne suis pas de ceux qui restent dans l’ombre. Je veux me battre, je veux être au-devant de la scène et prouver au monde entier qu’une femme peut se battre et obtenir ce qu’elle désire le plus au monde … dans mon cas, il s’agit de la reconnaissance de ce siècle oublié et que le gouvernement avoue ses tords et ploie le genou face à la vérité ! »

Mon discours eut comme l’effet d’une bombe qui cloua le maire sur place, le rendant muet un instant. Cet instant de blanc ma foi assez gênant me fit m’asseoir de nouveau sur ma chaise, finalement, l’homme esquissa un sourire satisfait.

« Vous êtes un véritable électron libre, ça c’est sûr. Enfin … regardez cet article. »

« C’est Hitoshi et Greed. Tu es sûre de vouloir le lire ? »

« Merci … Belmud. Puis-je le garder ? »

« Bien sûr, j’ai pensé qu’il était bon et juste de vous le transmettre. »

« Merci. »

« De rien. Également, si je vous ai fait venir ici c’est aussi et surtout pour vous annoncer que les échanges avec mes compagnons ont prit un peu plus de temps que prévu. Notre révolution est affiliée à celle de la guerre, avoir un assaut sur un grand corsaire est cependant totalement en accord avec notre politique et la façon de le faire est encore à peaufiner mais j’ose imaginer que vous ne passerez pas par quatre chemins. »

Je ris alors face à sa constatation, je suis si prévisible ?

« Pour être tout à fait honnête, je n’ai encore pas réfléchi aux moyens que je pourrais mettre en œuvre pour réaliser cet assaut sur Jack. Bien évidemment, sachant que le monde n’est pas au courant que Othar est toujours en vie, il est évident qu’il doit rester aux arrières ou apparaître à visage masqué, je ne prendrais pas le risque de dévoiler qu’il est en vie pour atteindre mes objectifs. Mon dernier des souhaits est de vous mettre dans une situation plus que délicate. »

« J’apprécie votre réponse mademoiselle Gray. C’est vraiment dommage que vous ne souhaitiez pas rejoindre l’armée révolutionnaire, vous pourriez vous y faire une belle place. »

Ce discours … ce même discours que me tenait Loraine alors que je n’étais encore qu’une gamine. C’est perturbant de l’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre. Peut-être ai-je vraiment ma place dans cette armée ? Non … je ne peux pas. La malédiction des ponéglottes est d’attirer la mort sur sa propre vie et sur la vie de ses proches, je ne peux pas me risquer à ça, pas après tous les efforts que je met pour limiter mon cercle proche et quand bien même avec tous ces efforts ce cercle restreint se trouve dans une misère sans nom par ma faute.

« Merci encore. Mais j’ai de véritables raisons de ne pas rejoindre votre organisation, bien qu’elle me tienne à cœur et que vos idéaux correspondent en tout point avec les miens, je veux agir en mon nom. »

« Très bien. Sur ce, mesdemoiselles Gray, Meira c’est bien ça ? »

« Ouais. »

« C’était un plaisir, ma secrétaire va vous confier l’accès à une chambre privatisée normalement pour la venue d’alliés révolutionnaires. Oh et … n’y voyez pas une quelconque méfiance à votre égard mais nous posterons des gardes non loin de vous qui seront chargés de votre … protection. »

« On peut se protéger toute seule, vous avez vu la prime de Lise ? »

« Meira … s’il te plaît. »

Je croise les jambes en posant mes deux mains sur mon genou.

« J’entends tout à fait. Vous vous méfiez de la piraterie, c’est un fait. »

Face à cela, monsieur le maire ne sait trop quoi répondre et je le comprends entièrement, c’est une vérité que je suis forcée d’admettre. Nous ne sommes pas dans le même camp et après le coup que nous venons de faire à Drum, qui est paru dans tous les journaux, c’est normal qu’il se questionne et ne veuille pas mettre son peuple et son île en danger. Et pourtant, à en juger par leur nombre et la puissance de chacun, Meira et moi, à nous deux, n’avons clairement aucune chance de nous en sortir vivante si nous tentions quoi que se soit. Alors face à cela, vaut mieux se la jouer intelligente et accepter.

« Cela va de soit que nous acceptons. Sur ce, monsieur, si vous n’avez plus rien à nous transmettre. »

« Une dernière chose. Une réunion est prévue avec mes conseillers demain … pour préparer votre attaque… »

« Notre attaque. »

« Ahah en effet. Notre attaque, sur Jack et ses hommes, le plus rapidement possible. Nos éclaireurs proches des villages sylvains ont bel et bien constaté une certaine effervescence depuis plusieurs semaines. Soyez à l’heure, à l’endroit de notre entretien passé, au sous-sol. »

« Nous y serons, monsieur. »

Après un rapide serrage de main entre le maire et moi puis entre Meira et le même homme, nous quittons toutes les deux son bureau et tombons nez à nez avec la secrétaire chargée de nous conduire jusqu’à notre chambre. Après deux étages de gravit, nous rencontrons cette fois les deux gardes chargés de notre « protection ». Ces deux hommes sont vêtus comme des travailleurs, sûrement pour passer inaperçus dans la foule. Je sens que les jours que nous allons passer à Jaya vont être amusants, je me sens déjà un peu plus apaisée à l’idée d’avoir convaincu le maire et ses conseillers. À présent je vais devoir mener la danse dans l’élaboration d’un plan afin de faire chuter Jack Calhugan sur Jaya ! Ce n’est que le début de cet affrontement, comme je m’amuse à le penser, il va s’agir des prémices d’une guerre contre l’ordre des capitaines corsaires.
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Voilà maintenant cinq jours que nous vivons dans la mairie de Jaya, aux côtés du maire et de ses conseillers. Nous échangeons tous les jours à propos du plan que nous pourrions mettre en place pour faire tomber Jack, son bar et ses larbins qui prévoient de reprendre l’île. Grâce à ce temps que nous avons passés ensemble, Belmud a envoyé certains de ses hommes pour cartographier les environs et repérer les villages sylvains inquiétants et ceux qui ne semblent pas poser problèmes. D’après leurs résultats il y aurait un total de six villages, tous si peu éloignés que nous pourrions les encercler et la définir comme une seule nation. Celui qui nous intéresse le plus est un petit hameau dans les bois où une dizaine de maisonnettes en bois se battent en duel avec une taverne centrale, celle de Jack Calhugan.

Depuis hier, des troupes sous les ordres de Belmud ont été envoyées aux villages plus proches de la Cité Caravelle pour y faire un brin de … ce que j’ai appelé un ménage préparatoire. Les pirates les plus avides de reprendre le pouvoir sur Jaya ont tout simplement été éliminés. Leurs corps nous ont été ramenés et nous allons nous en servir pour attaquer le village jugé principal et mettre en place une pression psychique sur leur dos et voir de quel bois se chauffe un capitaine corsaire de son envergure. Ce plan n’a pas convenu à tout le monde dans l’assemblée. Jugé trop psychopathe et malvenu de la part d’un camp qui se bat pour la liberté de chacun, malheureusement, à ce stade, il n’y a plus rien à libérer … c’est une guerre où deux camps s’opposent, sans aucune possibilité de discuter.

Avec quiconque cela aurait été possible, mais il s’agit là de troupes de pirates pour la plupart bien entraînés car ayant déjà traversés une bonne moitié de Grand Line. J’ai donc pris l’initiative de ce vote et ait obtenu la majorité du conseil. Cette décision m’a valu d’être dévisagée par Othar pendant toute la journée, mais jusque-là, mes décisions n’ont pas eu l’air d’avoir fait de grosses pertes. Et nous approchons mine de rien de l’échéance que nous nous étions donnés. Normalement, demain matin à l’aube, nous partirons avec toutes nos troupes en direction du village sylvain où se trouve le bar de Jack pour le surprendre et les détruire de l’intérieur. D’après les derniers retours que nous avons eus, le corsaire semble se douter que la révolution de l’île prépare quelque chose à son égard. Il fallait s’en douter, en tant que chien du gouvernement, il n’est pas vraiment apprécié dans la Cité Caravelle.

C’est donc le sixième jour que nous nous retrouvons, tôt le matin, dans le sous-sol de la mairie de cette belle cité dont j’ai apprécié les moindres recoins. Meira est avec moi, elle est ma fidèle seconde dans cette opération. En face de nous, une véritable armée de travailleurs sont derrière Belmud le maire, Othar l’As de la révolution qui va tâcher de superviser les opérations à distance pour ne pas paraître à visage découvert face à Jack. Et avec eux, il y a Lundvik qui va nous accompagner et soutiendra Othar à attaquer les villages alentours, les empêchant de venir en aide au village administré par le corsaire lui-même. Quant au dernier conseiller, Sam Hallertau, il prendra part à l’affrontement principal. Cette partie du plan va s’articuler de différentes façons, c’est bien là la raison de notre réunion aussi tôt.


« Tout est bien clair pour tout le monde ? Nous disposons de toutes les informations nécessaires pour surprendre Jack, il s’attend à une offensive de notre part, mais Elisabeth est notre cheval de Troie, elle n’est pas inconnue aux yeux du corsaire, mais la voir dans son bar ne lui permettra pas de faire le lien avec nous. Meira quant à elle, agira en solo aux villages alentours pour … »

« Réduire le nombre de pirates qui risqueraient de vous attaquer. J’agirais avec Sam et Othar si j’ai bien suivi ? »

« Oui. »

« C’est bien ça, vous êtes la seconde d’Elisabeth c’est bien ça ? Tâchons de préparer un plan d’attaque avec les informations dont nous disposons. »

Meira s’écarte un peu de la table centrale avec Othar et Sam, ces trois-là vont devoir agir ensemble et leur plan va peser grandement sur la réussite de notre plan. Je me retrouve donc seule face à Belmud et Lundvik qui me regardent comme si je devais donner le top départ pour lancer nos opérations. Devant nous, sur la grande table, un plan de l’île avec des croix, des ronds, des losanges et des documents éparpillés un peu partout pour répertorier nos alliés et nos potentiels adversaires. Nos forces armées ont l’air nettement supérieures à celles de Jack, même s’il se prépare en amont, une bataille entre nos deux camps sonne plutôt bien pour nous.

« Je suis prête … Belmud, nous pouvons nous mettre en route pour les villages sylvains. Si je ne me trompe pas, nous pourrions y être dans deux à trois heures non ? »

« En effet … si tout le monde est prêt nous nous déplacerons en plusieurs calèches pour passer inaperçus. Elisabeth, vous entrerez grâce à vos talents climatiques ? »

« C’est bien ça, grâce à mes mirages je peux même vous rendre tous invisibles avec moi. »

« Le mieux est que vous soyez seule à entrer dans le village, une attaque soudaine à plusieurs, risque de se retourner contre nous, Jack est un sanguinaire, il faut le surprendre. »

« Je comprends. Allons-y. »

Chacun de nous est prêt, arme au corps, tenues en conséquence, une soif de vengeance dans le regard, ce capitaine corsaire va tomber et s’il ne meurt pas, au moins Jaya en sera débarrassé et ça, c’est une avancée exceptionnelle pour le peuple révolutionnaire de l’île qui pourra en prendre le contrôle total. Je suis déterminée, nous allons y arriver, ce plan tient la route et nos analyses sont fondées, j’ai espoir … pour venger Hitoshi … pour venger Jyll et tous les autres qui souffrent de ces foutus chiens du gouvernement, c’est maintenant que tout va se jouer.

******

Pendant ce temps, dans le bar de Jack Calhugan, au milieu de la forêt des sylvains.

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Le bar est calme, il est tard dans la nuit et alors que la révolution et ses alliés dorment à poings fermés, dans ce village sylvain où règne la taverne de ce légendaire Wrath Capitaine Corsaire, cet homme est debout là, face à une table où un homme imposant est assis et boit goulument sa bière. D’une voix calme il prend alors la parole.

Prémices d'une nouvelle guerre ! 767796Jack
Jack "Wrath" Calhugan
Capitaine Corsaire

« Nos hommes ont attrapés des putains de rats révo. Ils vont attaquer. »

« Qu’est-ce que tu veux faire Jack ? »

« Ces petites merdes ne comprennent pas qu’il ne faut pas m’attaquer. Je suis resté bien tranquillement dans mon coin pendant tant d’années, et là, le mouvement se soulève ? Alors ça non … on va sagement les attendre et les défoncer bien salement. »

D’une main, le corsaire brise en deux la table qui le sépare de celui qui semble être son second sortant de l’ombre avec un rire machiavélique voire presque moqueur.

Prémices d'une nouvelle guerre ! Sketch10
Homme Montagne Joe
Homme de main de Jack Calhugan

« Bahahaha j’ai hâte, j’ai soif de sang. Tout va se jouer demain. Allez, je file me reposer bahahahaha. »

Le grand homme se déplace finalement jusqu’à la porte de sortie du bar pour laisser Jack seul dans ce grand espace, le corsaire s’assoit tranquillement face à son bar en sortant un avis de recherche qui lui a été remit quelques heures auparavant par des larbins de pirates ayant été ramenés dans leur village alors qu’ils dérivaient non loin de Jaya avec un mat complètement brisé. Sur cet avis de recherche, un nom, une photo, une prime. Elisabeth L. Gray, primée à 129 millions de Berrys.

« Qu’est-ce qu’elle vient foutre dans le coin elle ? »

À suivre …
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