-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Sheep my balls [Pv : Cry Baby]

Voilà maintenant quelques jours que notre bon Reijiro a quitté sa blue natale, East, pour aller explorer le monde et les mers bleues voisines. Embarquant sur un navire marchands rentrant au bercail, moyennant une somme d’argent et une légère participation pour la navigation sur le rafiot, ils l’ont déposé sur une île tout à fait charmante du nom de Tanuki. Quelques milliers d’habitants, une division de la Marine qui veille à la tranquillité des lieux et la sécurité de tous, un gros village et surtout, beaucoup de moutons. Genre, vraiment beaucoup. La quantité de laine au kilomètre carré est affolante, mais après avoir longuement discuté avec les bergers du coin, Reijiro a vite compris que cet animal est ce qui se fait de plus sacré sur cette île. Soit, chacun sa passion, chacun son amour. Lui c’est les berrys, pour eux ce sont les moutons.
— Le Sheepboule ? C’est quoi ça ? Ça se mange ?! Reijiro, ventre sur pattes, salive aux lèvres et étoiles dans les yeux, s’imagine déjà se remplir le bide d’une bonne viande grillée au feu de bois. — Le Sheepball mon petit gars ! Tu peux essayer de le graille si tu veux, mais de mon avis tu vas juste perdre la partie, et tes dents, aussi. La fiole du type qui comprend pas ce qu’on lui baragouine, gratouille derrière la tête comme si ça allait aider à connecter les neurones entre eux, il fait de son mieux, mais ça ne marche pas vraiment. Reijiro, c’est un type volontaire et ouvert aux autres, à la discussion, mais parfois un peu trop limité intellectuellement. — C’est un jeu boudiou ! Le Sheepball, c’est le sport phare sur Tanuki, tout le monde aime le Sheepball sur l’île ! Regarde qui s’illumine, bouche qui s’ouvre en grande, mirettes écarquillées, éclair de génie. — OOOH ! J’ai pigé ! C’est un jeu de cache-cache dans un phare, c’est ça ?! Trop cool ! La mine dépitée du berger et le plat de sa main qui vient percuter son front démontrent que non, il n’a pas vraiment pigé.

— Ma parole, t’es pas le mouton angora le plus soyeux du troupeau, toi… Inutile de vous dire que ça non plus, il n’avait pas compris. Mais plus pardonnable, la patois de Tanuki n’étant pas le dialecte le plus accessible aux touristes. — Désolé Monsieur Justin, ça m’embrouille moi tous ces mots… Gêné, il l’était réellement, ce n’était pas un mauvais bougre au fond, le Chasseur de Primes. D’un soupir, le berger répondant au nom de Justin Briedoux lui fait signe que ce n’est pas grave, pas de quoi se fâcher pour si peu après tout, l’intelligence ça ne s’achète pas dans une boutique. — T’en fais pas gamin, j’ai vu des p’tiots plus à l’ouest que toi et pourtant ici, c’est North Blue. Définitivement, l’élocution de ce Monsieur Briedoux n’aidait pas à la compréhension. Tandis que Mister Moneymaker cherche désespérément dans ce qui lui sert de moteur de réflexion de déchiffrer la dernière phrase énigmatique de l’éleveur d’ovins, ce dernier enchaîne.
— Pour faire plus clair, le Sheepball, c’est un sport qui se joue avec des moutons, mais pas n’importe lesquels de moutons, des moutons d’angora ! Fierté locale si j’puis dire, c’est nous qui avons la meilleure race du monde ! Personne n’a jamais dit que Justin est un homme objectif, en revanche beaucoup au village la considère comme un bon vieux chauvin d’une cinquantaine d’années. — Ça se joue dans une arène, on y met des zigues, des moutons et on voit si la magie opère. Pour ceux pour qui ça marche, c’est la victoire. Les autres risquent de se ramasser pas mal de moutons à travers la bobine… Quelques longues secondes de silence, durant lesquelles Reijiro, visage braqué sur celui de Justin, assimile tout ce qui vient de se dire. C’est long, mais c’est nécessaire se dit le berger, il a pas l’air de réfléchir très vite le bougre. — D’accord. C’est un match de lutte entre des moutons et des zigues, ok. Juste, c’est quoi comme animal un zigue ?

La main rugueuse du natif de l’île vient percuter une nouvelle fois son front, avec un poil plus de puissance que la première fois. Nope, c’est pas évident de faire assimiler quelque chose à cet énergumène. Il est gentil, mais il est pas mal limité. — Bon. Le mieux c’est que tu viennes jouer pour comprendre. Tu m’as l’air d’être le genre à assimiler par la pratique, pas les mots. Et c’était bien vrai. — Suis-moi, on va aller t’inscrire pour un des matchs de la journée.

Quelques heures plus tard, au beau milieu de l’après-midi…


Suivant le mouvement, curieux de découvrir ce jeu qu’il lui est impossible à comprendre sans une démonstration, Reijiro s’est fait enrôler dans une des deux équipes disputant le match d’ouverture de la journée. De quoi enflammer un peu le stade avant les vrais matchs, dont les équipes composées de joueurs aguerris risquent de transcender le niveau affiché par le match d’ouverture. Mieux vaut faire passer les débutants en tout premier, histoire de leur laisser leur chance sans plomber la fin de la journée. Et puis de toute manière, le Sheepball c’est toujours amusant, le public sera content quoiqu’il arrive.
— Tu vas dans le vestiaire numéro cinq, c’est celui de ton équipe. Les autres joueurs attendent là-bas, va te présenter p’tit gars.
— Okidok. Merci Monsieur Justin, à tout à l’heure !
— C’est ça, à plus dans le stade.
Reijiro tourne les talons, sourire niais sur les lèvres, excité à l’idée de disputer sa toute première partie de Sheepball. Tandis qu’il s’éloigne dans le couloir qui mène aux vestiaires, la voix du berger retentit. — Ah et oublie pas minot, amuse-toi ! Le Chaz le gratifia d’un reçu en levant la main droite, poursuivant sa progression. Il bifurqua sur sa droite et au bout du nouveau couloir, se retrouva devant les portes des vestiaires. — Le numéro cinq, donc.

Il frappe par trois coups pour s’annoncer, avant de rentrer, affichant son plus beau sourire.[/color][/b]