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De l'ombre à la lumière

Robina se fit réveiller aux aurores. La vie au Temple commençait tôt le matin. Ouvrant un œil, la cuisinière fit sa toilette rapidement avant de sortir des appartements qu’on lui avait prêtés. Mal éveillée, elle se grattait encore l’arrière du crâne et s’étirait quand le vieil homme de la veille se présenta devant elle.

— Vous avez bien dormi, mademoiselle ? L’individu s’inclina pour lui souhaiter le bonjour.

Le mimant, la Sanderrienne lui rendit son salut.

— Très bien, merci Maître Min. Elle tourna la tête à droite et à gauche. Je pensais que Guro Bidu devait m’emmener jusqu’au village. Est-ce qu’il va bientôt arriver ?

— Je suis désolé de vous l’apprendre, mais il ne pourra pas vous servir de guide aujourd’hui. Il se trouve que j’ai des affaires dont il faut que je m’occupe en ville. Il fit un léger sourire à son interlocutrice. Je me propose donc en tant qu’accompagnateur à sa place. J’espère que ça ne vous dérange pas ?

— Absolument pas, je suis surprise, tout simplement. Elle passa une mèche de cheveux qui se déroulait devant le visage derrière son oreille. Vu que vous m’aviez dit que ça serait lui qui viendrait avec moi. C’est toutefois avec plaisir que je ferais le chemin avec vous.

— La joie est partagée. L’homme fit un pas de côté pour laisser marcher celle qu’il guidait. Je vous invite à me suivre. Nous allons prendre un déjeuner rapide avant de commencer notre voyage.

Dans le silence, la chasseresse de primes imita le mouvement. Comme un courant, tous les moines se dirigeaient au même endroit. La salle commune était constituée de seulement une table rectangulaire immense. Tous les habitants du Temple pouvaient se retrouver autour, manger et converser. Ici, on parlait à voix basse et on se nourrissait en tranquillité. Une bouillie froide, mélange de riz et d’avoine. Quelques fruits se trouvaient au milieu, à portée de tous.

L’effort semblait avoir été fait pour les étrangers. Les moines n’y touchaient que très peu, mais quelques regards se posaient sur les deux Glaciers. Même si ça n’était pas clair, la commandante de l’Iceberg l’avait compris. Chacun prenait sa part, et si même si ça n’était pas dit, ce petit luxe plaisait aux hommes du Temple de la Plénitude. Le repas se passa dans un silence presque complet, rompu seulement par le son des cuillères et des bols qui résonnaient quand ils se frappaient.

Maître Luo Min se leva, laissant son assiette sur la table. La jeune femme aux longs cheveux blancs commença à le suivre, prenant leur plat. Le vieil monsieur se retourna vers elle, tendant la main pour la stopper.

— Maître Sho Taï fait la vaisselle, ne vous inquiétez pas.

Ne cherchant pas plus d’explications, Robina reposa les gamelles et suivit le chef du Temple. En partant, elle vit un moine avec un masque sur le visage, débarrassant les assiettes et soucoupes. Elle accéléra le pas pour rattraper celui qui la guidait.

— Maître Sho Taï, celui qui s’occupe de la plonge. Elle fronça les sourcils. Je ne l’ai pas vu manger avec nous. Est-ce que c’est normal ?

— Oui. Le vieil homme tourna la tête pour répondre à la jeune femme un instant avant de regarder de nouveau devant lui. Le maître des moines-guerriers ne veut pas que l’on aperçoive son visage. Nous le laissons donc prendre ses repas à l’écart. Et en échange il nous remercie en faisant la vaisselle du déjeuner.

— Pourquoi ne souhaite-t-il pas que l’on voie sa tête ? Levant un sourcil vers le ciel, la néophyte se fit curieuse.

— Je ne le sais pas et je ne me permettrais pas de le demander. Le sabreur passa ses mains dans son dos. Chacun à son passé et ses secrets, il ne me revient pas de fouiller dans celui des autres.

Gardant le silence, la cuisinière continua de suivre les pas de Luo. Avançant lentement, ce dernier continua son chemin sur les marches en pierre sans s’arrêter. Il ne leur fallut pas plus de deux heures pour dépasser l’embranchement qu’il avait pris pour venir du galion la veille. Le moine répondait à toutes les questions de la Sanderrienne, toutefois il ne faisait rien pour nourrir la conversation. Celle-ci mourut rapidement après que la jeune femme ait soif et n’arrive plus à parler à cause de sa gorge sèche.

Au village, elle trouva une auberge pour boire. Ce dernier se trouvait à quelques minutes de là où les chasseurs de primes étaient sortis de la forêt. S’ils avaient pris à droite, ils n’auraient pas eu à grimper toutes ces marches. Enfin, elle n’allait pas se plaindre, elle avait tout de même trouvé de l’aide. La capitaine des Glaciers passa une commande, indiquant comment se rendre à son galion depuis le village. Ainsi l’équipage aurait de ses nouvelles et des vivres pour manger à leur faim.

Le chef, Luo Min, repartit avec plusieurs sacs à remonter jusqu’au Temple. Ne voulant pas paraître ingrate, la jeune femme aux longs cheveux blancs se proposa de lui en porter une partie.

— Vous savez, je ne voudrais pas abuser de vous. Il lui fit non de la main. Vous êtes des invités.

— Je sais bien. Elle lui attrapa plusieurs lanières de cuir qui pendaient de ses épaules. Mais on m’a toujours appris qu’il fallait aider les personnes âgées. Et je ne vais pas vous laisser tout prendre.

Elle laissa un sac à Luo Min, portant le reste.

— Vous êtes certaine ? L’homme se retourna, circonspect. Je ne voudrais pas…

Elle l’interrompit d’un geste.

— Si je le fais, c’est que je le veux bien. Elle lui sourit. Ne vous inquiétez pas pour moi. Je vous suis.

Ce fut à cet instant que Robina comprit qu’elle aurait peut-être dû s’abstenir. Les sacs n’étaient pas particulièrement lourds, pris séparément. Mais plusieurs ensembles, ils devenaient de véritable poids. Et elle savait ce qui l’attendait, la montée des marches. Le groupe était tout juste arrivé aux pieds des marches que la jeune femme transpirait à grosses gouttes. Elle ne s’était pas attendue à ça. Le vieil homme n’accélérait pas, il marchait au rythme de la cuisinière.

L’ascension commença alors. Sans se presser, le maître avançait lentement, la Sanderrienne avait du mal à suivre son rythme même, malgré la lenteur à laquelle ils allaient. Chaque pas était difficile, elle glissa plusieurs fois, mais ne tomba pas. Si son arrivée avec Fang avait été plus rapide avec des pauses, ici cette dernière était plus lente. Mais aucune pause avec l’homme à la robe violette qui menait la marche. L’effort coupait l’envie de parler à la chasseresse de primes, elle n’avait jamais connu cela. Il lui fallut ce qui lui parut un temps infini avant d’arriver au temple.

Pour faire bonne figure, elle ne s’écroula pas alors qu’elle voyait le monument. Elle attendit d’arriver à bon port. Quelques pas de plus ne lui feraient pas de mal, elle avait déjà fait le plus dur.

— Vous pouvez les déposer là. Le vieux maître pointa une table sur le côté. Merci de votre aide. Vous m’avez beaucoup aidé.

Heureuse de se débarrasser de son fardeau, la commandante des Glaciers fit toujours bonne figure en les posant délicatement. Le maître du temple se tourna sur le côté, pointant un petit groupe de moines.

— Comme vous pouvez le voir, votre ami est là. Il sourit. Il s’entraîne sous la direction de Guro Bidu.
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Robina était revenue de son enfer personnel. Elle s’assit en regardant Jin faire le ménage. Ils n’étaient partis que quelques heures tout au plus avec Luo Min. Le maître du Monastère regardait la cuisinière transpirer à grosses gouttes. Il avait bien compté lui faire faire le travail, mais elle s’était portée volontaire elle-même. Il souriait tout en se détournant. Sa nouvelle élève serait possiblement plus intéressante qu’il ne l’avait pensé.

— Venez par ici. Le vieil homme s’inclina tout en montrant la direction d’une main derrière lui. Vous n’avez pas besoin d’aider au nettoyage, pas aujourd’hui en tout cas. Suivez-moi, je vous prie.

Relevant la tête, la Sanderrienne plongea son regard dans celui du moine. Elle ne put y lire que de la bienveillance, il ne lui voulait aucun mal. Elle souffla et s’appuya sur ses genoux pour se relever, elle eut l’impression que son corps allait céder pourtant elle tint bon. C’est en ayant mal partout qu’elle suivit le fondateur du Temple. Les salles s’enchaînèrent pour elle alors que l’homme qui la guidait s’arrêta dans une salle remplie de tatamis.

Il se retourna pour lui faire faire. Il se pencha en avant pour s’asseoir à même le sol, les jambes croisées, dans la position du lotus. Il regarda la chasseresse de primes en souriant puis l’invita à faire de même en lui montrant un endroit devant lui. Ne se voyant pas faire comme lui, la capitaine des Glaciers s’écroula littéralement sur le sol. Elle rassembla ses jambes pour que son interlocuteur ne puisse pas voir ses dessous puis ouvrit la discussion.

— Vous vouliez me parler en privé, monsieur ? On pouvait entendre la douleur dans la voix de la capitaine des Glaciers. Elle souffla de satisfaction quand elle n’eut plus à bouger. Y a-t-il un problème avec moi ou mon membre d’équipage ?

L’homme se mit à sourire en écoutant la jeune femme qui semblait nerveuse et épuisée. Il attendit qu’elle se calme pour continuer la conversation. Voyant que sa nouvelle élève n’avait plus rien d’autre à ajouter, il reprit.

— Nous n’avons pas de problèmes avec vous, je vous rassure. Il parlait d’une voix calme, mettant à l’aise son interlocutrice. Et en effet je voulais vous parler, seul à seul, quelque chose que nous avons en commun tous les deux.

— Quelque chose que nous avons en commun ? Surprise, la jeune femme aux longs cheveux blancs ne comprenait pas. Vous parlez du fait que nous sommes les dirigeants de notre établissement ?

— Huhuhu. Luo Min se mit à rire lentement en entendant la réponse de Robina. Il est vrai que nous avons cela en commun. Toutefois, je vous ai fait venir ici pour une tout autre raison. Il tourna la tête sur le côté, fixant une commode. Vous voulez un peu de thé ? Il est très bon et il a la particularité d’aider à faire passer les douleurs musculaires après un effort.

— Je ne peux pas refuser une telle offre. Elle accepta directement, elle ne pouvait pas dire le contraire avec l’effort qu’elle venait de fournir.

Le vieux maître se leva souplement, laissant son sabre au sol. Il se dirigea vers la commode où une théière ainsi que deux coupes l’attendaient. Il attrapa le plateau pour l’apporter au milieu d’eux. Il fit le service, servant délicatement le breuvage à son élève. Il leva sa tasse à ses lèvres sans dire un mot, puis reprit la conversation après que chacun ait pris une gorgée.

— Je sais qui vous êtes, mademoiselle. En voyant la réaction de la cuisinière, il eut un sourire amusé. Vous pensiez que nous vivions reclus du monde ? Complètement inconnu des affaires qui nous entourent ? Il n’en est rien.

— Désolé, je ne voulais pas vous offenser. Elle s’inclina devant le maître du Temple.

— Ne vous excusez pas, il n’y a aucun mal à cela. Il mit une main devant lui pour intimer la Sanderrienne d’arrêter. Je suis tout à fait au courant que nous dégageons un sentiment d’autarcie. Ce qui est le cas. Toutefois, je me dois de me tenir au courant de ce qui se passe de par le monde pour le bien du Temple de la Plénitude.

— Je comprends. Elle fit une pause. Elle ne savait pas trop comment continuer cette conversation. De quoi vouliez-vous me parler alors ?

— De vos pouvoirs, mademoiselle. Il leva un sourcil et eut un grand sourire. Je peux vous apprendre à les contrôler.

Soufflée, la chasseresse de primes ne savait pas quoi répondre. Elle resta là sans voix, en regardant le vieil homme qui lui faisait face. Comment savait-il qu’elle avait des pouvoirs ?
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Luo Min la regarda en souriant, il s’attendait à une réaction comme celle-ci. Il se leva en s’ancrant avec son pied profondément dans le sol puis se tourna vers l’extérieur. Il fit quelques foulées, le vent rentra dans la pièce depuis la porte ouverte, une feuille s’immisça à l’intérieur. Elle se déposa au bord du vieil homme qui s’arrêta juste devant elle. Sa robe vola alors qu’il se retournait en prenant une nouvelle gorgée de thé. Il se mit à effectuer les cent pas face à son élève qui était toujours interdite.

— Comme je vous le disais, nous ne sommes pas coupés du monde ici. Il posa sa tasse pour continuer la discussion les mains vides. Vous faites parler de vous depuis plusieurs années déjà.

— Et alors ? Robina leva un sourcil vers le ciel, elle ne comprenait pas où le maître du Temple voulait en venir. Oui, je suis chasseresse de primes depuis quelque temps maintenant.

— Depuis Cocoyashi précisément. Il dressa un doigt vers le plafond. Vous aviez les cheveux bleus à cette période de votre vie. Et cela a continué toute l’année suivante, où vous avez attrapé d’autres pirates en tant que chasseuse.

— Exact. Ses yeux étaient devenus deux fentes. La méfiance pouvait s’entendre dans la voix de la cuisinière et elle ne s’en cachait pas.

— Toutefois, après avoir arrêté Mayaku Miso, vous avez changé. Vos cheveux se sont transfigurés, vos mains se sont métamorphosées en prenant la couleur noire. Votre regard aussi s'est modifié en jaune. Il se retourna, amusé en toisant la Sanderrienne. Il s'est passé quelque chose entre Miso et les Pussycat Okamas, n’est-ce pas ?

Ne voulant pas en dire trop, la capitaine des Glaciers garda le silence. Elle se demandait jusqu’où l’homme pouvait deviner ce qui lui était arrivé.

— Pas de réponse ? Il rit doucement. Je comprends, vous venez de me rencontrer et je vous parle d’un sujet épineux, s’il en est. Toutefois, je peux vous assurer que vous pouvez me faire confiance. Sincèrement.

— Pourquoi ? C’était le seul mot qu’elle avait lâché depuis quelques minutes. Elle était prête à repartir s’il le fallait.

— Car, comme je vous l’ai dit, je suis comme vous. Il s’inclina devant elle.

Dans cette position, son visage s’allongea, un bec commença à se former à la place de son nez et de sa bouche. Des plumes poussèrent sur la totalité de son corps, autant sur les bras que sur ses traits. Les jambes du vieux moine grandirent, lui faisant prendre de la hauteur. Il devait avoir doublé en taille, culminant maintenant à trois mètres de hauteur. L’individu était à présent un hybride entre le héron et l’humain. Toujours incliné, le doppelman se manifesta aux côtés du maître du Temple.

La copie d’ombre de la jeune femme toucha ses plumes, tira, tenta de jouer avec. Pourtant, les mains de la création de la fille aux longs cheveux blancs passèrent à travers. Elle n’arrivait pas à interagir avec le monde. Furieuse, Robina tâcha bien de la faire disparaître, c’était un moment solennel à ses yeux, il ne devait pas être souillé par ce mime indiscipliné.

— Volatilise-toi, tu n’as rien à accomplir ! Les yeux de la cuisinière lançaient des éclairs. Le doppelman la mettait toujours dans l’embarras.

L’ombre se tourna vers sa manipulatrice. Un grand sourire sur le visage, elle lui tira la langue et partit en courant autour des deux, comme poursuivie par une bête invisible. La Sanderrienne allait se lever quand elle s'arrêta en voyant Luo Min. Il observait la création en train d’effectuer des bêtises sans conséquences. Mis à part ses grimaces et tirer la langue vers son utilisatrice de temps en temps, il ne faisait rien de mal. Reprenant son apparence humaine, le maître du Temple de la Plénitude se rapprocha de la commandante de l’Iceberg.

— Ce que je vous propose est de suivre un entraînement avec moi. Je vous observerais vous et votre double et je vous donnerais des indications. Votre but est de contrôler votre pouvoir, pas de le combattre, il fait partie de vous maintenant.

— Je m’en serais bien privée. Elle foudroya le doppelman qui tremblait en donnant l’impression d’avoir peur de la jeune femme aux longs cheveux blancs. Je n’ai pas le sentiment que le fruit du démon que j’ai mangé est très puissant.

— Et moi, je pense le contraire. Un sourire sur le visage, le doyen de la montagne passa son chemin pour sortir de la pièce. Votre première leçon commencera demain matin.

— Mais ! Elle se leva et se tourna vers le moine qui s’éloignait. Je ne vous ai pas encore dit oui !

— Si. Il se retourna vers elle. Si vous aviez voulu refuser, vous l’auriez fait depuis longtemps. Au début de la conversation même. Et vous auriez également pu repousser ma proposition quand je vous ai de nouveau posé la question il y a quelques instants. Il s’inclina vers elle de façon respectueuse. Nous nous verrons donc pour votre première leçon demain matin lorsque vous vous sentirez prête. Bonne soirée à vous, mademoiselle Erwolf.
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Le jour d’après, Robina se trouvait dans la salle commune, à manger avec tout le monde. Fang Shui se trouvait un peu plus loin, il mangeait en silence. Il salua sa capitaine et amie d’un signe de la tête. Le repas fut frugal, une bouillie de blé et de riz. Pas de fruits frais aujourd’hui, les hommes ne devaient pas s’habituer au luxe pour s’améliorer. Ayant fini, la cuisinière se rapprocha de Luo Min pour apprendre, toutefois, il avait d’autres projets pour elle.

— Bien, nous débuterons après avoir nettoyé la salle à manger. De l’index et du majeur, il fit un geste de la main à l’un des acolytes qui se tenait à ses côtés qui s’approcha et tendit un balai à la jeune femme. Vous vous occuperez de cette partie de la salle. Le maître pointa du doigt un endroit bien précis de la pièce.

Leurs hôtes les avaient prévenus l’avant-veille, ils pouvaient vivre librement au monastère, mais devaient pour cela participer aux tâches ménagères. En tant que cuisinière, la chasseresse de primes avait l’habitude de nettoyer les cuisines. Cela ne lui posait aucun problème et elle accepta volontiers de passer le balai. Les moines étaient surpris de la voir balayer avec autant d’entrain. Pourtant, la capitaine des Glaciers n’avait qu’une seule chose en tête : son entraînement. Elle avait mis à l’écart beaucoup trop longtemps ses pouvoirs de fruit du démon.

Guro fit signe à la jeune femme aux longs cheveux blancs d’y aller quand il fut satisfait de son travail. Le maître du Temple de la Plénitude l’attendait sur le côté de la pièce, lui aussi avait participé au ménage, comme tout le monde. La guidant dans une partie qu’elle n’avait pas encore vue, le vieil homme ouvrit la marche pour sortir par l’arrière. Ici, une zone de méditation pour les élèves, pourtant personne ne s’y trouvait.

Luo Min se positionna au centre et s’assit en tailleur, invitant Robina à faire de même et à le suivre. Mal à l’aise, la nouvelle élève suivit les instructions de son professeur et s’installa du mieux qu’elle pouvait. Elle ne se sentait pas bien, pourtant elle avait hâte d’entendre ce que l’homme devant elle avait à dire.

— Luo Min ? Elle se demandait ce qu’il attendait avant de commencer.

Le maître la détailla lentement avant de lui répondre.

— Qu’est-ce que vous cherchez ? Il plongea son regard dans le sien.

— Je cherche à m’améliorer, à ne plus être frustrée par ce pouvoir que je ne contrôle pas. Elle serra les poings. Je veux retrouver les mains que j’avais avant. Mes cheveux, mes yeux. Je veux pouvoir redevenir celle que j’étais avant de manger ce fruit du démon.

— Avant de vous aider à contrôler ce pouvoir, vous devez d’abord comprendre ce pouvoir. Il inclina la tête tout en maintenant le contact visuel. Êtes-vous prête à commencer ?

La cuisinière avait vécu tant d’aventures, de dangers et d’épreuves depuis la découverte de son pouvoir : elle resta interdite un instant, sans savoir quoi répondre.

— Oui, bien sûr. Elle retrouva sa force de caractère. Je suis prête.

— Parfait alors. Il frappa la Sanderrienne à la poitrine, la faisant rouler sur le sol de roche et d’herbe. Je ne serais ni prévenant et je ne retiendrais aucunement mes coups. Il sortit la lame de son sabre.

La jeune femme commença à sortir Libertalia et Coupe-Faim de leurs fourreaux respectif. Elle était toujours armée, où qu’elle aille.

— Vous vous trompez ici. Ne vous défendez pas avec vos armes. Il fit siffler son katana dans le vent en une rotation du poignet. C’est pour cela que vous n’avez jamais appris à comprendre vos pouvoirs, car vous vous reposez sur les meitous qui vous entourent. Ici, vous ne vous battrez qu’avec votre fruit du démon.

Furieuse de s’être fait surprendre, elle suivit tout de même les instructions. Elle laissa les armes sur le côté. Dans cet instant, il se transforma en hybride et frappa à l’horizontale avec son sabre. Cherchant à se défendre, la chasseresse de primes évita le coup en plongeant au sol, la lame passa à quelques centimètres au-dessus d’elle.

— Vous évitez mes coups, vous ne m’attaquez pas. Il leva un sourcil vers le ciel. Je sais que vous êtes puissante, assez pour réussir à arrêter une flotte des Mangemondes avec l’aide d’un capitaine Corsaire. Pourquoi fuyez-vous ?

— Vous avez une épée ! Elle se releva, ses yeux lançaient des éclairs. Je ne peux pas arrêter une telle attaque avec mes mains nues !

— Pourtant, certains moines y arrivent. Pourquoi pas vous ? Il tourna le dos à son élève, expliquant. Parce que vous avez peur de me faire mal ? De vous blesser ? Ou peut-être, utiliser vos pouvoirs ? Nous sommes pourtant là pour ça.

— Je ne les contrôle pas, je pourrais vous blesser, ou pire.

— Nous sommes là pour vous apprendre à les utiliser, alors faites-le. Il souffla en se tournant vers elle. Sinon, nous n’avancerons jamais.
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Luo Min étendit sa jambe droite, frappant en arc de cercle vers le visage de Robina. Elle bloqua le coup de ses deux mains. L’une d’elles stoppa l’attaque tandis que son bras droit attrapait l’extrémité pour la retenir. D’une violente poussée vers l’extérieur, la cuisinière se dégagea de la jambe qui poussait toujours vers son visage. Les serres du héron étaient passées à quelques millimètres de ses yeux. Se relevant, la cuisinière prit une posture de combat qu’elle avait appris plus jeune.

— Je ne reconnais pas cet art martial. Il s’amusait en la détaillant. Tout à fait charmant !

Piquée au vif par cette boutade, son élève passa à l’attaque. Un direct du gauche au visage. Utilisant le poids de son corps, le moine bloqua avec le fourreau en bois de son katana. Il frappa le poignet de la demoiselle. Arrêtant là son assaut. Ne se laissant pas faire, elle attrapa l’aile de l’oiseau et le tordit pour lui faire une clé de bras.
Plutôt que de combattre, le doyen suivit le mouvement de sa vis-à-vis. Et se retrouvant déjà à sa portée, il frappa dans les côtes avec le pommeau de sa lame. Un craquement sonore se fit entendre.

La Sanderrienne tomba sur le côté au sol. Elle ne s’était pas attendue à une telle contre-attaque, et aussi rapide de surcroît. Elle se retourna pour fusiller le héron du regard. Ce dernier ne s’offusquait pas de la réaction de son élève. Il resta en garde, attendant un nouvel assaut qui n’allait pas tarder à venir.

La capitaine des Glaciers bondit en avant, sa jambe gauche se dirigea vers le pied de Luo Min pour l’écraser. En même temps, elle frappa du gauche. D’un simple pas en arrière et d’une torsion de buste, le maître se dégagea de l’action, intacte. Elle redoubla d’un crochet de la droite. Le moine pivota sur sa jambe gauche, laissant passer le poing à côté de son épaule. Il attrapa la manche de la jeune femme aux cheveux blancs dans le même mouvement.
Voulant se dégager, elle frappa du pied. Tel un serpent, l’hybride recula de nouveau et attrapa la botte de Robina. Maintenant qu’elle était dos à lui, elle se trouva perdue. Elle voulut se dégager, toutefois Luo Min avait relâché sa prise. Surprise, la cuisinière se retourna.

Le sabre du maître était haut dans le ciel. Le fil de la lame accrocha un rayon du soleil. L’instinct de la Sanderrienne lui cria qu’il y avait danger de mort. Cherchant à se protéger, l’armure d’ombre de la chasseresse de primes se créa sur son corps, la protégeant du sabre. Néanmoins, la force d’impact et le poids du vieillard l’envoyèrent au sol de nouveau.

— Vous avez toujours peur de me faire mal ? Il dégagea son arme de la poigne d’ombre de l’utilisatrice de fruit du démon. Pour y arriver, il va vous falloir plus qu’une simple armure !

— Non, je n’ai plus peur de vous faire mal ! La commandante de l’Iceberg soufflait fort en regardant son maître.

— Bien. Il fit un moulinet avec son arme. Nous commençons donc à avancer.

L’arme du moine s’anima dans ses mains. Frappes hautes, basses, estocs, feintes et multiples bottes s’enchaînèrent. Il était expert depuis des années dans le combat avec le sabre. Même s’il était plus faible physiquement que la jeune femme aux cheveux blancs, il avait l’expérience. Toujours à viser les ouvertures de la demoiselle, il ne lui laissait aucun répit. Ils soufflaient tous les deux avec force après plusieurs minutes de ce rythme avant que l’échange de ne s’arrêta d’un commun accord sans que les deux n’aient eu à échanger un regard.

— Je sais ce qui vous fait peur réellement. Il croisa les jambes en reprenant sa forme humaine pour s’asseoir et continuer la leçon de son élève. Cette peur, cette colère d’avoir mangé ce fruit du démon. Et un jour, tu t’es surprise à espérer que tout ceci n’ait été qu’un rêve, pour ne plus avoir à souffrir.

Ne sachant pas quoi répondre, Robina leva les yeux du sol qu’elle regardait fixement. Son regard remonta jusqu’au maître du Temple qui la détaillait tendrement. Elle ne savait pas quoi répondre à cela. Est-ce que c’était vrai ? Peut-être.

— Je n’ai pas toujours contrôlé mes pouvoirs. Le vieil homme regarda le panorama en racontant son passé, le regard perdit dans la nature. Moi aussi j’ai eu peur, même si je voulais ce fruit du démon. Un de mes plus grands rêves. Pourtant, je n’étais pas prêt à ce que cela voulait dire.

Il fit une pause, plus courte que la précédente, avant de reprendre.

— Toutefois, comme vous, j’ai dû apprendre à utiliser ces pouvoirs pour ne pas qu’il gouverne ma vie. Il soutint le regard jaune de Robina avant de continuer. Votre peur, votre colère est ce qui vous empêche de maîtriser pleinement vos pouvoirs. Si vous lui laissez libre cours, elle vous détruira.

Il se releva englobant tout les alentours dans un grand mouvement théâtral.

— Mais sache que ton pouvoir est ton ami. Il se tourna vers elle. C’est grâce à lui que tu as survécu à mon attaque. Ce qui te fait vraiment peur se cache encore en toi. Tu as peur de ta propre force, de ce pouvoir qui te pousse à faire de grandes ou de terribles choses. Il lui posa une main sur son épaule. Maintenant, il faut que tu apprennes à te faire confiance. Et nous l’apprendrons ensemble.

Il fit quelques pas vers le bord de la falaise et se retourna après avoir fait plusieurs mètres.

— Nous reprenons l’entraînement.

Il sortit son arme de son fourreau. La pause était finie pour tout le monde.
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— Vous êtes prête ? Luo Min plongea de nouveau son regard dans celui de Robina. Respirez. Inspirez, trouvez votre peur. Il avança d’un pas. Pour dompter votre pouvoir, vous devez, ne faire qu’un avec lui. Il faut que vous affrontiez votre peur pour comprendre ce qu’il y a derrière, votre double, votre armure…

Il frappa verticalement. De tout son poids. La cuisinière n’eut aucun mal à encaisser le choc avec son pouvoir. Elle avait déjà pu constater la résistance de cette dernière. Elle lui faisait entièrement confiance. Pourtant, ce mode de défense faisait partie de son problème. Est-ce qu’elle pouvait se reposer dessus ? Elle n’en savait rien, toutefois elle était là pour l’apprendre.

— Quand vous maîtriserez votre pouvoir, la peur disparaîtra. Il fit un geste théâtral pour mimer un nuage de fumée. Et vous trouverez stupide d’avoir été effrayé de cela. Vous devez être contente du fruit que vous avez mangé, comme les autres.

Le héron doubla son assaut premier. Le fourreau de bois rencontra l’épaule de la combattante. La Sanderrienne roula sur le côté pour prendre de la distance. Le choc l’avait un peu sonné, pourtant elle n’avait reçu aucun dégât. Elle était juste surprise. Elle resta statique, elle pouvait attaquer en frappant des poings et des pieds. Pourtant son expérience passée lui disait que c’était une mauvaise idée. De quoi avait-elle besoin pour vaincre ?

— Nous craignons surtout ce que nous ne comprenons pas. Le maître du Temple tourna autour de son élève. Vous devez devenir votre pouvoir, vous fondre en lui. Ressentez votre armure autour de vous qui vous protège. Vous pouvez créer, déformer la réalité à votre envie.

Le katana remonta de haut en bas, de gauche à droite. Sûre d’elle, la chasseresse de primes se pencha en arrière. Tout en faisant un pas sur le côté. Le fil de l’épée passa proche d’elle sans la toucher. Elle pivota pour passer dans le dos de son vis-à-vis. Malheureusement ce dernier s’était attendu à cette manœuvre. Il fit décrire un demi-arc de cercle à son arme. La lame rebondit sur l’armure d’ombre qui protégeait la capitaine des Glaciers. L’utilisateur du fruit du héron rompit de nouveau l’affrontement en faisant plusieurs pas en arrière.

— Sachez que ce pouvoir est à votre portée. Embrassez votre peur, fondez-vous en elle. Il rangea son arme dans son fourreau. Concentrez-vous. Maîtrisez vos sens. Plongez en vous et regardez, vous trouverez les réponses à vos questions.

La jeune femme aux longs cheveux bleus en armure s’arrêta. Elle retrouva son aspect normal, son doppelman se trouvait à ses côtés. Qui était-il ? Et pourquoi se trouvait-il là depuis aussi longtemps ? Son double d’ombre grimaçait toujours, lui tirait la langue ou faisait le pitre en la regardant. C’était le cas maintenant. Pour lui rendre la monnaie de sa pièce, pour la première fois, Robina lui tira la langue aussi, comme un miroir.

Interdit, le doppelman s’arrêta, une expression de surprise sur le visage. Puis d’un seul coup il lui attrapa la main et la serra. Il n’y avait pas de force, pourtant le signe était clair. Son double était content de ne plus être ignoré ou brimé par son utilisatrice. Il avait enfin réussi à attirer l’attention de sa moitié. Prenant substance, la Robina d’ombre serra dans ses bras celle qui lui avait donné la vie en mangeant le fruit du démon.

La cuisinière fut surprise en entendant Luo Min applaudir en regardant son élève. Le moine la regardait fièrement en souriant. Son kimono violet flottait au vent alors qu’il prenait la parole.

— Impressionnant. Il posa son arme sur une pierre. Toutefois, il ne faut pas que nous négligions quelque chose de primordial.

— Quoi, donc ? Surprise, la Sanderrienne ne comprenait pas. Elle se surprit même à regarder dans la direction de son doppelman pour voir de quoi pouvait bien parler Luo Min.

— Le repas. Il se mit à sourire en détaillant la chasseresse de primes. Cela fait déjà plusieurs heures que nous nous affrontons. Nous sommes tous les deux fatigués et il commence à se faire tard, nous reprendrons demain.

— Très bien. Elle s’inclina légèrement pour saluer l’homme. Je vous remercie pour cette leçon et cette journée.

— Vous ne me devez rien. Il se lissa la barbe en continuant. Ne soyez juste pas en retard demain matin.

— En aucun cas, monsieur.

Elle repartit de l’air d’entraînement après avoir récupéré ses armes. Elle était venue seule, pourtant la voilà qui repartait avec sa jumelle. Elle était excitée de savoir ce qui l’attendait demain.
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Voilà maintenant trois jours que Robina se trouvait dans le Temple de la Plénitude. Fang Shui suivait un entraînement avec Guro Bidu pour récupérer de sa blessure. Quant à elle, elle suivait Luo Min depuis maintenant deux jours pour apprendre à comprendre ses pouvoirs et à les maîtriser. Elle était encore loin du but, pourtant le rapprochement, entre son doppelman et elle, lui donnait confiance. Elle n’était pas un cas complètement perdu d’avance. Elle se surprit à sourire bêtement dans son lit. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas été heureuse comme ce matin.

Après le déjeuner, et les tâches ménagères qui leur étaient attribuées, les deux Glaciers partirent chacun de leur côté. Tous deux ayant pour but de se surpasser et de s’améliorer. La cuisinière retrouva ses deux meitous là où elle les avait laissés la veille. Ils n’avaient pas bougé et personne ne s’en était approché. Le maître du Temple de la Plénitude l’attendait, son sabre à la ceinture.

— Vous avez surmonté votre peur hier. Il la salua d’un geste de la tête. Vous êtes prêtes à apprendre à utiliser vos pouvoirs. Toutefois, vous devrez un jour réussir à faire disparaître cette crainte en vous.

Il dégaina son sabre lentement, montrant que la séance allait bientôt reprendre.

— Je vais maintenant vous apprendre à l’utiliser et à l’accepter. Vous savez vous battre avec un sabre. Je peux vous enseigner comment vous battre sans. Il attrapa sa garde à deux mains, pour plus de puissance. Vous savez comment créer une armure ? Je vais vous montrer comment vous en passer.

Se préparant, la Sanderrienne n’eut qu’à peine à penser à son armure pour qu’elle se forme autour d’elle. Ses cheveux bleus flottaient telle une bannière dans le vent qui frappait le sommet de la montagne. Elle ne comptait pas subir comme lors de la dernière séance. C’est pourquoi elle passa à l’action tout de suite. D’un revers du poing droit, elle tenta d’atteindre le héron à la tempe.

L’enseignant vit arriver le coup de loin. Il bloqua de son sabre qui arrêta le bras de la chasseresse de primes loin de lui. Elle repiqua en tentant une frappe croisée avec son poing gauche. D’une poussée en avant, elle fit reculer le vieil homme. Rapidement, le pied du héron frappa dans l’abdomen de la capitaine des Glaciers. Il attrapa l’armure au niveau de la clavicule et donna une impulsion. Emmenée par la force du coup et le mouvement qui lui avait imprimé le maître, elle partit en arrière, roulant sur la roche et l’herbe.


Elle se trouvait sur le dos et l’oiseau la regardait sans dire un mot. Il la laissa se relever, sans dire un mot. Il attendait un nouvel assaut, celui que préparait déjà la jeune femme aux longs cheveux bleus. Ses vieux os criaient de douleurs depuis deux jours. Il n’était pas assez résistant pour soutenir les coups de son élève. Pourtant, il se sentait de nouveau vivre. Une élève qui apprenait et qui s’améliorait, à ses côtés, combien de temps cela n’avait-il pas été le cas ? Il se mit à sourire en voyant le coup de Robina.

Tranchant de la main droite. Suivis d’un coup de coude au visage. D’un mouvement de balancier, l’acier arrêta les attaques. Sentant qu’elle gagnait du terrain, la cuisinière chercha son prochain coup loin derrière. Son poing droit tenta d’écraser le dessus du crâne de Luo Min. Ayant tout juste le temps, le maître se décala vers sa droite, passant à côté du coup dévastateur de son élève. De son pommeau, il frappa sur le casque d’ombre de la gladiatrice. Sonnée, elle répliqua d’un direct dans le thorax. Il accompagna le geste en attrapant le poignet et fit exécuter un soleil à la Sanderrienne qui s’écrasa au sol, le souffle coupé.

— Vos changements de couleur ne sont pas de votre faute. Mais par votre manque de contrôle sur vos pouvoirs. Il se releva, soufflant un peu après cet échange. Même si vous avez avancé hier, cela ne veut rien dire si vous restez passive.

— Je ne peux pas combattre ! Elle serrait les dents après cette défaite.

— Car vous arriveriez à me vaincre avec une arme ? Il lui tourna le dos, pensif.

— Je me suis entraînée des années avec et je me bats sur la route de tous les périls avec mes armes. Son regard se fit plus dur, sa voix aussi.

— L’entraînement au sabre n’est rien face aux pouvoirs que vous avez ! Vous avez voulu une armure pour vous défendre. Il leva un sourcil vers le ciel. Quel obstacle vous arrête de créer autre chose pour m’attaquer ?

La chasseresse de primes comprit. L’armure avait été un mécanisme de défense, automatique. Mais si elle y réfléchissait, elle avait toujours répondu présente quand elle en avait eu besoin : sur Shabondy, Marine Ford et ici au Temple de la Plénitude. Si elle demandait autre chose, pourrait-elle l’avoir ? Elle pensa à une arme, Libertalia. Le meitou qu’elle avait depuis maintenant presque deux ans. Elle avait besoin de lui, si son double était une copie d’elle-même. Son ombre pouvait-elle aussi copier son arme ?

Alors qu’elle y pensait, Luo Min gardait le silence. La nouvelle leçon faisait son chemin dans l’esprit de son élève. Il regarda le ciel et les montagnes alentour. L’endroit était paisible. Alors qu’il se retournait, il trouva quelque chose de changé.

Un poids tomba dans la main gauche de la commandante de l’Iceberg. En ouvrant les yeux, elle constata qu’un sabre d’abordage à garde de coquillage se trouvait dans sa main. Différent et pourtant identique, le double de Libertalia se trouvait maintenant dans sa main. Elle pouvait maintenant répliquer. Mentalement, elle remercia son pouvoir de lui donner le moyen d’attaquer.

— Je vois que vous avez trouvé une solution. Le vieil homme se mit en garde. Nous pouvons continuer ?

Gardant le silence, la jeune femme aux longs cheveux bleus se mit en garde inversée. Elle était prête à rendre les coups.
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Le poids de Libertalia se trouvait dans sa main. Pourtant, Robina savait que ça n’était pas le véritable meitou, qu’il se trouvait à plusieurs mètres d’elle. Malgré cela, elle se sentait rassurée d’être armée. Elle allait montrer ce qu’elle savait faire, elle vit dans le regard de Luo Min qu’il l’attendait, elle n’allait donc pas le faire patienter plus longtemps.

D’un saut et d’une puissante torsion du buste, elle frappa de haut en bas. Le moine bloqua en faisant glisser la copie le long de sa lame. Il rétorqua d’une frappe descendante lui aussi. Néanmoins, la cuisinière se retourna en pivotant sur sa jambe droite. Relevant son arme avec un changement de main, elle arrêta la botte adverse. Les deux guerriers s’arrêtèrent, s’observant mutuellement.

La Sanderrienne recommença son ouverture. Même réponse de la part du héron qui fut surpris de voir la nouvelle tentative de son élève. Néanmoins, elle répondit différemment à la même attaque de son professeur. Remontant violemment avec son poing, la création d’ombre mit un terme à l’offensive. D’un mouvement du poignet, le sabre d’abordage passa en prise normale dans la dextre de la chasseresse de primes. Elle sabra l’air devant elle, d’un puissant revers de son épée.

La robe violette du maître s’ouvrit en deux, laissant voir son torse emplumé. Il recula de quelques pas, surpris et légèrement touché.

— Vous êtes doués. Il souriait en la regardant. Je dois cependant vous poser une question. Est-ce là tout ce que vous savez faire ?

— Je sais que j’ai l’ascendant sur vous. Elle souriait derrière son casque. Pourquoi aurais-je besoin de faire plus ?

— Vous vous contentez de peu, mademoiselle Erwolf. Il aurait voulu entendre une autre réponse. Est-ce que vous pouvez utiliser ce sabre sans votre armure ? Pouvez-vous utiliser autre chose qu’une épée ? Un arc ? Des flèches ? Pouvez-vous attaquer à distance, comme vous savez le faire avec vos armes habituelles ?

Elle se stoppa. La leçon reprenait, mais d’une autre façon. Le doppelman ne revint pas alors que l’armure disparaissait. Le visage de la capitaine des Glaciers réapparue au grand jour, les yeux bleus, ses cheveux aussi, ses mains immaculées. Elle aurait voulu faire exploser sa joie en voyant cela, pourtant il resta calme. Luo Min l’étudiait, si elle arrêtait d’apprendre, il reprendra les échanges. Le sabre d’abordage se mouva pour prendre la forme d’une lance.

Elle avait à peine eu besoin d’y penser pour que son arme se transforme. Elle s’amusa en voyant cela. Dague, couteau de cuisine, lance, pistolet, arc, flèche, rapière… Tout l’arsenal qu’elle pouvait vouloir était à sa portée d’une flexion de sa pensée. Son imagination était sa seule limite. L’attaque, mais la défense alors ? Elle imagina un bouclier sur son bras gauche, alors qu’elle venait tout juste de le penser, l’objet se trouvait attaché à son bras. Une seule partie de son armure, des pointes en plus, changer les motifs ? Tout lui était possible.

Elle se rendit compte qu’elle pouvait tout faire et plus encore. Des pointes d’ombres sifflèrent dans les airs alors que son ombre se fragmentait pour attaquer à tous les endroits qu’elle fixait du regard. Elle changeait d’angle de vue, cherchant plutôt à trancher qu’à tirer dessus. Une lame aussi fine qu’une feuille de papier s’éleva dans les airs pour trancher le vent. Composée d’ombre, elle se propagea aussi loin que Robina le voulait, comme une extension de son corps. Luo Min se rapprocha de son élève, sérieux.

— Je pense que vous l’aurez compris, mais je n’ai malheureusement plus rien à vous apprendre. Il souriait en posant une main humaine sur l’épaule de son élève.

— Mais ! Elle était surprise, elle ne voulait pas partir. J’ai encore tellement à apprendre ! Vous pourriez me guider, m’enseigner.

— Hélas, non. Il souffla en regardant un arbre sur le côté qui avait été sculpté par un moine pendant des années. Je ne connais pas vos pouvoirs. Lors de mes observations, j’ai pu constater que vous avez mangé un paramécia. Vous ne vous transformez pas en animal et vous n’êtes pas composé d’une matière, comme la lumière ou l’électricité.

— Et alors ? Vous aussi avez un fruit du démon…

— Alors, je suis un utilisateur de zoan. Il la coupa pour ne pas qu’elle se fasse trop d’idées. Je vous ai aidé à prendre conscience que vos pouvoirs sont un don et non une malédiction. Mais je ne peux pas aller plus loin, il va vous falloir apprendre par vous-même.

— Comment ? Elle regarda ses mains, comme avant. Sans vous, je n’aurais jamais retrouvé mon apparence normale.

— Je n’ai fait que vous aider à faire vos premiers pas. Il s’inclina devant elle. Vos cours avec moi sont maintenant finis. Je vous invite à vous laisser guider par votre instinct, votre don fait partie de vous, il vous apprendra autant que vous lui apprendrez.

Il passa son arme à sa ceinture. Puis, il récupéra les meitous de la jeune femme aux longs cheveux bleus. Revenant vers elle, il lui tendit ce qui lui appartenait.

— Le monde est le meilleur endroit pour vous pour continuer d’évoluer et d’apprendre. Il est le terreau de votre montée en puissance et il continuera à l’être. Vous trouverez quelqu’un pour vous aider, bien plus qualifié que moi. Ami ou ennemi.

Il se mit à sourire et partit. Robina avait retrouvé le contrôle sur sa vie, son apparence normale et elle maîtrisait partiellement au moins son fruit du démon. Elle avait hâte de voir ce qu’elle pouvait faire plus tard. Pour le moment, il était temps de retourner à son navire et de voir si les réparations se passaient bien.
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