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[Quête ] La Trouble-paix et le Paranoïaque

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海 賊

∆ Feat. Les Louves de Givre ∆


De retour chez elle, Méria ne fut pas reçue différemment. Bien qu'elle revienne sur Armada après avoir vengé l'un des siennes, ses guerrières ne semblaient pas en faire état de cause. Toutes préféraient s'émouvoir du triste sort d'Asrunn, l'ancienne dirigeante du cadran. En la battant une nouvelle fois en duel, la Peste pensait faire enfin taire toutes les dissensions, mais tout cela n'avait eu que l'effet inverse. Plus le temps passait, moins la patience de Méria était grande. Si elle était venu ici, c'était dans le but de se faire des alliés, mais rien n'y faisait, quand bien même était-elle dorénavant toujours entourée, elle se sentait plus seule que jamais. Ses Skjaldmös la détestait, et elle savait ne pas pouvoir vraiment compter sur eux en cas de problème. En semant la mort, la terreur et la cruauté, Méria ne récoltait rien de bien agréable. Une personne plus humble qu'elle aurait certainement accepté de mettre en lumière ses propres erreurs, mais ce n'était pas son cas, bien au contraire. La Peste considérait qu'elle n'était absolument pas en tort. C'était elle la cheffe, donc elle ne pouvait se tromper. Ses guerrières n'étaient rien d'autre que des traîtresses en puissance, voilà tout. Comment pourraient-elles un jour l'aider à mener son objectif ultime à bien ? Pour tuer Aoi, cette sale pourriture de Reine Rouge, elle aurait besoin d'alliés de bien meilleure qualité.

Dépitée, la Louve avait donc quitté le confort de son Skali peu de temps après son arrivée. Seule à bord de son sous-marin, elle avait prit le large. Au fond, elle espérait toujours pouvoir faire changer ses guerrières. Dans ce but, une fois encore, elle décida de frapper un grand coup. Après son attaque de Drum, elle s'était rendu compte que l'enlèvement d'une tête couronnée était particulièrement rentable. Assez naturellement, elle décida donc de remettre le couvert, mais seule cette fois. L'idée était de montrer à ses skjaldmös qu'elle n'avait besoin de personne, même pas d'elles. Lamia et ses chevaliers ne seraient pas non plus de la partie. Courageuse mais pas téméraire, la Louve porta son dévolu sur le royaume de Boréa. Ne pouvant plus compter sur les autres, elle savait qu'elle devrait y aller plus subtilement qu'à l'accoutumée, ce qui ne la dérangeait pas vraiment, d'une certaine manière, ce serait un retour aux sources.

Naviguant à peu près paisiblement sous les eaux, la pirate ne refit surface que près du littoral boréalien. Entamant sa manœuvre avec délicatesse, elle accosta finalement à Lavalliere, unique port de l'île. Par chance, son submersible n'était pas spécialement connu de la Marine, et elle n'était pas assez bête pour naviguer sous ses couleurs. Avant de sortir, elle prit soin de modifier certaines proportions de son anatomie grâce au retour à la vie. Enfilant une cape marron ample à capuche, elle termina le tout en faisant pousser ses cheveux avant de les rendre blonds. Déguisée ainsi, elle ne ressemblait plus au portrait de sa prime. Sortant finalement par l'écoutille, elle plissa les yeux face au soleil puissant qui se reflétait sur la neige. Un vent frais caressa immédiatement son visage tandis qu'elle souriait légèrement. Elle aimait ce climat. Aidée par quelques manœuvres, elle amarra son navire avant de descendre sur le quai. Tout autour d'elle, il y avait de l'activité, le port en débordait, ce qui étonna la jeune femme. Bien vite, une personne encapuchonnée vint à sa rencontre.


« Sincères salutations, bienvenue au royaume de Boréa. Puis-je vous demander la raison de votre présence ? »

Pour s'être renseignée, Méria savait que les hérauts de l'Aurore n'étaient plus et avaient été remplacés par la Police de Fer. Depuis deux ans à présent, ils s'occupaient de la sécurité du Winterblade, célèbre train ayant tout changé sur l'île. Forts d'un demi-millier d'hommes, leurs troupes supplémentaires aidaient à assurer la sécurité sur le port, conjointement avec les forces de la Marine. Sur le papier, tout le monde collaborait gentiment.


« Visite professionnelle. Je dois me rendre à l'Académie de Jalabert pour y étudier l'incidence de la fonte des glaciers sur les marées.

- Oh, d'accord... Eh beh, vous avez bien du courage, ça a pas l'air évident tout ça.

- Tout est question d'habitude.

- Vous avez raison. Bien, comme je le disais, bienvenue chez nous. Je me dois de vous avertir que l'accès à la capitale n'est pas autorisé aux étrangers non titulaires d'un titre de séjour, mais le reste de nos magnifiques et accueillantes cités vous sont ouvertes.

- Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas l'intention de me rendre à Bourgeoys.

- Parfait. Vous serez ravie d'apprendre que le Winterblade partira d'ici deux heures, mais si vous êtes fatiguée, rien ne vous empêche de prendre un billet pour demain matin.

- La route a été longue, c'est bien vrai.

- Dans ce cas, si vous avez les moyens, je vous conseille de vous rendre à l'auberge de du Caribou Élancé, le cas échéant, je connais une famille très bien qui pourra vous loger pour la nuit.

- C'est donc vrai ce qu'on dit sur l'hospitalité légendaire des boréens.

- Boréalins, pour être exact, mais oui, c'est tout à fait véridique.

- Ah tiens ? J'étais sûre qu'on disait boréen.

- Une erreur commune, pas de mal.

- Je vois. Va pour l'auberge, j'ai de quoi payer.

- À la bonne heure, suivez moi, je vais vous montrer le chemin. »


Soupirant intérieurement, la Peste aurait tuer pour être enfin seule. Certes, l’accueil était agréable, mais elle n'avait pas besoin d'être ainsi maternée. Elle était la Walkyrie du grand Skali des Skjaldmös d'Armada, Méria D. Marianne, la Peste, une supernova réputée sur Grand Line, pas une simple quidam qui avait besoin qu'on lui tienne la main. À contrecœur, cependant, elle ne fit pas de vagues, se contentant de suivre gentiment son guide improvisé après avoir pris à bord son baluchon de voyage. L'auberge où on la mena était grande, lumineuse et joliment décorée. En son sein, il faisait chaud et une bonne odeur régnait, faisant penser à un mélange de plats mijotés, de vin chaud et du bois brûlé. En somme, l'endroit était un véritable petit morceau de paradis. Immédiatement après avoir été abandonnée par l'agent de la Police de fer, Méria se fit récupérer par la tenancière qui insista pour lui offrir une bièrraubeurre. Portée sur la bouteille depuis des années, la pirate ne se fit pas prier. Elle fut malheureusement déçue par le goût bien trop sucré de cet alcool local. Après que la patronne lui ait tenu la jambe dix minutes, elle put enfin s'isoler dans sa chambre, qui était particulièrement confortable et spacieuse vu le faible prix qu'elle y avait mis. Satisfaite, la jeune femme s'allongea. Maintenant qu'elle était sur place, et toujours incognito, il était grand temps de se mettre au travail. Enfin, ça pourrait bien attendre le lendemain.




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海 賊

∆ Feat. Les Louves de Givre ∆


Lavalliere et Jalabert étaient deux villes bien différentes l'une de l'autre. Si l'on mettait de côté l'hospitalité légendaire des locaux qui était la même, on pouvait déjà voir qu'il y avait bien plus d'étrangers dans la cité des érudits. Des savants venaient des quatre coins du monde pour s'instruire ou enseigner ici. L'endroit débordait d'une effervescence réelle, bien que différente de celle qui régnait au port. Méria ne manqua pas de noter les différences, mais tout cela ne l'intéressait finalement que très modérément. Elle n'était pas là pour ça. Tout ce qui l'intéressait, c'était d'en apprendre plus sur l'île, les coutumes local, son souverain, puis ensuite de mettre au point un plan pour infiltrer la capitale. Cela fait, elle n'aurait certainement pas grand mal à enlever le roi. La capture de celui de Drum ayant été particulièrement rentable elle avait hâte de remettre le couvert.    

Déambulant dans les rues, la Peste tomba sur ce qui ressemblait à une sorte de cours magistral en plein air. Un homme d'un âge avancé mais indéfinissable dissertait face à une quinzaine de personnes sur l'importance de la préservation de la biodiversité dans les îles au climat tropical, ce qui amusa Méria quand on pensait au fait que le mercure ne montait jamais bien haut sur Boréa. Non loin de cette troupe, elle vit une jeune femme assise sur un banc. Partiellement avachie, elle jouait avec un couteau à la manière d'une équilibriste sans même donner l'air d'y prêter attention. Focalisée sur les paroles de l'homme, elle hochait la tête de temps à autre. Alertée du regard d'une inconnue qui la toisait, elle tourna les yeux vers elle. L'espace d'un instant, Méria se laissa happer par leur bleu intense. Il fallait bien reconnaître que la belle était particulièrement à son goût. D'un naturel peu timide, la Louve soutint son regard quelques secondes avant de se détourner de peur de l'intimider. S'écartant finalement, elle se tint à bonne distance de la jeune femme, assez pour continuer de l'observer, mais trop pour être aisément remarquée.

Pas moins de vingt longues minutes plus tard, l'inconnue quitta son banc, alla parler avec le vieil homme, puis prit congé. Ses pas la menèrent droit vers une belle petite taverne fort accueillante où elle se rendit. Trouvant place au comptoir, elle commanda une bièrraubeurre, un verre d'eau et un plat à base de frites et d'une sauce brune. S'installant dans son coin, Méria, qui se voulait discrète, se fit servir une bouteille de cidre et un plat de viande en sauce. L'air de rien, elle continuait d'observer la jeune femme, ne sachant trop si elle devait réellement s'y intéresser ou non. Elle n'était pas là pour ça, mais quel mal pouvait-il y avoir à prendre un peu de bon temps si elle le voulait elle aussi. Pensive, la Louve continua de réfléchir en avalant son repas, mais elle vint finalement à la conclusion que cela ne valait pas la peine. Quittant l'établissement, elle alla se trouver une chambre dans une auberge à quelques minutes de là.


Le soir venu, la Peste alla prendre une table au rez de chaussée. Après avoir demandé une bière, elle s'enfonça dans son siège en attendant que son repas n'arrive. Tout en s'étirant, elle se dit que demain, elle commencerait sérieusement à se lancer dans ses recherches. Elle comptait passer quelques jours à Jalabert avant de prendre la route de Bocande. Après avoir descendu sa choppe de moitié d'une seule gorgée, la pirate la posa avec fracas sur la table et vit qu'une personne venait de s'installer à sa table. Un léger sourire narquois aux lèvres, l'inconnue de l'après-midi lui faisait face. De son index, Méria essuya une goutte de bière proche de sa bouche avant de lui rendre son sourire.

« Tu me suis ?

- Tu m'espionnes ? »


Haussant légèrement les sourcils l'air amusé, la Louve ne put s'empêcher de laisser échapper un rire discret.

« Touchée. Je t'offre un verre ?

- Volontiers.

- Patron, deux pintes ! »


D'un râle guttural, le tenancier montra qu'il avait noté la commande. Une fois les bières servies, les deux femmes trinquèrent.

« De passage sur Boréa ?

- Ouaip.

- Voyage privé ou professionnel ?

- Oh, j'aime mélanger les deux quand j'en ai l'occasion.

- C'est pas une réponse.

- Et alors ? Ne me dis pas que tu es de la Marine quand même.

- Par tous les dieux, non, certainement pas. Il faudrait que je te passe les fers aux poignets sinon.

- T'es du genre pratiques douteuses ou c'est une menace ? Parce que la deuxième option risque de pas me plaire.

- Ni l'un ni l'autre, capitaine Marianne. »


Marquant une pause, la Peste dévisagea son interlocutrice en plissant les paupières. Comment diable pouvait-elle l'avoir reconnu avec ce déguisement et cette coupe ?

« Je suis particulièrement physionomiste, je tiens ça de mon père.

- Tu m'en diras tant.

- Je viens en amie.

- Je décide seule de qui sont ou non mes amis.

- Tout doux, je n'ai prévenu personne et je ne compte pas le faire.

- Alors c'est quoi le projet ?

- Mon projet ? J'en ai pas, je me contente d'apprendre à l'Académie. Toi, en revanche...

- Arrête ce petit jeu avec moi. Crache donc ta valda.

- Pas ici. Tu as une chambre non ?

- Hum hum. D'accord, mais j'emporte mon assiette. »


Pressant l'aubergiste, Méria reçut enfin sa commande et monta à l'étage avec sa bière à la main, suivie de près par l'inconnue aux cheveux gris. La Peste la trouvait particulièrement inconsciente de la suivre dans un endroit aussi isolé que sa chambre en sachant qui elle était, mais bon, elle n'allait pas s'en plaindre. Une fois arrivés, les deux femmes s'installèrent, Méria sur son lit, l'autre sur l'unique chaise de la pièce. Sans faire de manières, la pirate se mit à manger.

« Je t'écoute.

- Tu es là pour le roi. »


S'arrêtant de mâcher, la Louve pencha légèrement la tête sur le côté. Elle était réellement stupéfaite par la clairvoyance de cette jeune femme.

« Tu joues à un jeu très dangereux petite.

- Je sais, je connais ta réputation.

- Et pourtant tu viens ici, seule, sans rien pour se dresser entre la mort et moi ?

- Je veux t'aider.

- M'aider ? Toi ?

- Oui.

- Qui te dit que j'ai besoin d'aide ?

- J'ai suivi les actualités. Le sac de Bighorn est passé au journal. Un coup d'éclat, c'est vrai, mais il n'y avait pas que les Louves de Givre. Les Chevaliers du Lac étaient là aussi, autrement dit, le capitaine Red t'a prêté main forte.

- Je n'avais pas besoin de son aide. Et puis ça veut dire quoi tout ça, tu te penses à sa hauteur peut-être ?

- Certainement pas, mais je connais Boréa comme ma poche, j'y vis depuis des années. Jalabert est loin de Bourgeoys, là où vit le roi. Tu es là pour du repérage, et je peux t'épargner cette corvée.

- Hum, si tu le dis. C'est quoi l'idée, tu veux un pourcentage sur la rançon ?

- Non.

- Tiens donc ? Alors c'est mon corps de rêve qui te rend gaga ?

- Eh bien, je n'y suis pas insensible, mais ce n'est pas cela non plus.

- Accouche, j'aime pas tourner en rond.

- Je veux ton aide.

- Faut savoir, je croyais que c'était toi qui devais m'aider.

- Je veux qu'on puisse s'aider mutuellement.

- Un service contre un autre donc ? C'est honnête. Précise ta pensée.

- Je veux m’asseoir sur le trône.

- Hein ?

- Remplacer le roi.

- T'as complètement lâché la rambarde ma fille.

- Même pas. J'ai un plan.

- C'est pas une question d'avoir un plan, on est sur North Blue, le GM a la mainmise sur toute la région et Boréa fait partie du conseil des nations. Si on tue le roi et qu'on te met à la tête du pays, on va juste se récolter la foudre divine sur le coin de la gueule. Note que ça m'est bien égal, mais tu resteras pas en place bien longtemps, et je te parle même pas de la fureur des locaux.

- J'ai dis que je voulais remplacer le roi, pas le tuer. Enfin, si, il mourra, mais ça restera entre nous.

- Franchement, là j'ai du mal à suivre. »


Laissant de côté son assiette, la Peste se pencha vers l'avant. La jeune femme, toujours très sérieuse et confiante, s'empara de son verre et but un peu de bière, comme pour se refaire un peu de salive, et peut-être également se donner le courage de continuer.

« Je veux prendre la place de Maximilian.

- Oui, ça j'ai compris, je suis pas totalement débile.

- Non, littéralement prendre sa place, devenir lui.

- C'est une métaphore ?

- Pas du tout. Et j'ai un plan pour ça comme je t'ai dis.

- T'as gagné, je suis curieuse à présent.

- Tu as déjà entendu parler du Mane Mane no Mi ?

- Le Travesti fruit ? Ouais, bien sûr. Oh...

- C'est ça.

- Tu l'as mangé ?

- Pas encore.

- Pas encore ? Comment ça pas encore ?! Un fruit du démon on le trouve pas chez l'épicier du coin bordel.

- C'est pas faux, mais je sais où le trouver justement.

- Où ?

- Ici, à Boréa. »


Intriguée, la flibustière croisa les bras en examinant les traits de son interlocutrice avec attention. Cette femme avait du courage pour venir à elle ainsi. Il fallait aussi reconnaître qu'elle avait le sens de l'observation et faisait attention aux détails. La reconnaître était déjà incroyable, mais déduire tout ce qu'elle avait déduit en si peu de temps tenait du génie. Sur le papier, elle pourrait faire une bonne alliée temporaire, mais elle ne la connaissait pas, et c'était un risque. Souhaitait-elle faire un tel pari ? Impossible à dire pour le moment.

« C'est quoi toi nom ?

- Jeyne Hill.

- La Marine pourrait t'arrêter juste pour ce que tu viens de m'avouer, et je te parle même pas de la Police de Fer. Qui d'autre est dans le coup ?

- Personne.

- Tu n'as pas d'alliés ? Sérieusement ?

- Je préfère travailler seule en général, mais je sais aussi reconnaître et saisir les bonnes opportunités.

- T'as l’œil, ça y'a pas de doute.

- J'en ai même deux.

- Haha, ouais. Bon écoute, je vais être honnête, je fais pas confiance aux gens, et tu devrais pas non plus, surtout en ce qui me concerne. La Peste qu'on m’appelle, et ce surnom je l'ai pas volé tu peux me croire.

- C'est ce que les gens disent, en effet.

- Je dis pas oui pour le moment. Laisse moi la nuit pour y réfléchir.

- Pas de problème. »


Les deux femmes terminèrent leur verre une minute plus tard, après que Méria eut fini son assiette. Avant de partir, Jeyne prit la vaisselle sale et referma ensuite la porte derrière elle. Pensive, la Louve fixa le mur de longues minutes. Tout cela n'était pas prévu. Si elle était raisonnable, elle se résoudrait à tuer cette jeune impertinente au petit matin. C'était la chose à faire, il fallait la réduire au silence avant qu'elle ne puisse trahir son identité. D'un autre côté, si son plan était finalement bon, les bénéfices à en retirer étaient colossaux. On ne parlait plus d'une petite rançon mais bel et bien de la mainmise directe sur le royaume de Boréa et toutes ses richesses à disposition. Si elle aidait Jeyne à accéder au pouvoir, elle deviendrait sa marionnette et n'aurait d'autre choix que de faire ce qu'elle voulait, sous peine d'être tuée sommairement ou démasquée. C'était un pari immensément risqué, bien trop pour qu'accepter de le réaliser soit judicieux. Le problème, c'était que l'avidité de Méria ne connaissait pas de limites et que son ego démesuré voyait en tout cela un défi impossible à réaliser qui le faisait tressaillir de plaisir. Après le fiasco qu'était finalement la prise de possession de son cadran, une vraie victoire ne lui ferait pas de mal. Après une heure à faire les cent pas dans sa chambre, elle alla finalement se coucher avec immense sourire aux lèvres. Sa décision était prise.




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海 賊

∆ Feat. Les Louves de Givre ∆


Assise les jambes croisées, Méria penchait la tête sur le côté, admirant le paysage qui défilait rapidement. Ce n'était pas la première fois qu'elle montait dans un train. Sa dernière expérience en la matière remontait à son premier passage en compagnie des Sandstorm Pirates. Le Winterblade était légèrement différent, mais au fond, c'était bien la même chose. Par moments, au gré des secousses, la joue droite de la jeune femme entrait en contact avec la vitre froide.

« Y'en a encore pour longtemps ?

- Une bonne heure.

- Super... »


La patience n'était pas et n'avait jamais été la plus grande qualité de la Peste. Attendre sans rien faire dans une petite cabine en attendant que le temps passe ne lui plaisait déjà pas en mer, alors devoir se farcir cela à terre l'agaçait plus encore. Tournant la tête, elle jeta un regard vers Jeyne. Sans grande surprise, elle avait décidé de se joindre à elle. Ensemble, les deux criminelles se rendaient au lac Thérèse, conformément au plan de la bâtarde du Gila.

« Donc, bidule machin vit pas loin de la gare, c'est ça ?

- Liot de Norbecourt, oui, à une vingtaine de minutes. Il a un manoir vraiment magnifique sur les hauteurs du lac.

- Y'en a qui se refusent rien.

- Certainement pas lui. »


Pourquoi un tel homme avait-il de l'importance ? Pour la simple et bonne raison qu'il avait récemment mis la main sur le Mane Mane no Mi. De ce que lui avait expliqué Jeyne, il s'agissait d'un petit noble ayant fait fructifié sa fortune familiale jusqu'à devenir l'une des personnalités les plus riches et influentes du royaume. Tout cela n'était pas forcément très intéressant en soi, en revanche, les troubles mentaux de l'homme l'étaient bien plus. Pour d'obscures raisons, il était notoirement connu pour être un paranoïaque de premier ordre. Sa dernière lubie en date était que quelqu'un viendrait un jour ou l'autre à le remplacer. Cela n'était finalement que le délire d'un esprit malade, mais quand un tel esprit avait les moyens, il pouvait réaliser les envies les plus saugrenues. Voilà comment il s'était arraché à prix d'or le fameux fruit du démon, dans l'espoir que personne ne puisse jamais lui prendre son apparence et de facto le remplacer.

« Au fait, pourquoi il l'a pas mangé ? Si j'étais à sa place ça aurait pas fait un pli.

- J'ai cru comprendre qu'il aimait les bains de minuit.

- Hein ? Sérieux ?

- Promis. C'est un drôle de type, faut pas essayer de le comprendre. Visiblement il aime nager, il était pas prêt à y renoncer. Comme il a pas plus confiance que ça en ses employés, il leur a pas laissé manger.

- C'est vrai que c'était cool de nager. M'enfin, rien ne vaut le pouvoir, tu verras. »


Pour seule réponse, Jeyne offrit un sourire à la Louve. Toutes deux savaient très bien quel fruit la Peste avait ingéré par le passé, ce n'était après tout pas un secret très bien gardé. Plus la réputation de la Peste grandissait, plus les gens en apprenaient sur elle. Parfois, c'était assez agréable, mais ça pouvait aussi être un problème. Ce n'était pas pour rien qu'elle était obligée de se déguiser ainsi pour éviter d'alerter les soupçons. Même si elle ne se trouvait pas trop mal en blonde, elle préférait de loin sa couleur naturelle.

Une fois à destination, les deux jeunes femmes prirent la direction d'un hôtel de vacances réputé de la région. Cela pouvait sembler étrange, mais parfois le moyen le plus simple de se faire discret n'était pas d'aller dans les endroits les sombres et reclus. Se cacher en plein jour était osé, mais aussi terriblement efficace. À contrecœur, Méria se faisant passer pour une étrangère aisée, elle paya la chambre pour deux. Sympathiques, les locaux ne posaient pas de questions trop indiscrètes. Une fois installées, les comploteuses se réunirent autour d'un repas servi par le restaurant de l'établissement directement à leur porte.


« J'aime pas perdre mon temps, on y va ce soir.

- Même pas de repérage préalable ?

- Non, rien à foutre, j'ai pas envie de perdre mon temps je viens de te dire.

- Soit.

- C'est bien, tu comprends vite. Personne ne discute mes ordres. Tu m'as dis connaître l'endroit, à quel point ?

- Je n'ai eu l'occasion que d'entrer dans le jardin du manoir lors d'une collecte de fonds organisée en l'honneur d'un professeur de l'Académie. Pour l'intérieur j'ai pas des masses d'informations, mais la sécurité est pas négligeable.

- Mouais, on verra.

- Leur chef est un ancien officier de la Marine.

- T'as entendu parler du contre-amiral Heltarson ?

- Le chef de la division géante sur Drum ?

- Yep. C'est moi qui l'ait buté, alors un pauvre petit soldat à la retraite me fait pas spécialement peur.

- Hum, c'est sûr, vu comme ça.

- Bon, du coup, ces jardins, immenses je suppose ?

- Plutôt oui. Y'a même une grande patinoire. L'endroit est sur les hauteurs du lac, comme je t'ai dis, mais y accéder ne sera pas très difficile. Une forêt de sapins se trouve à côté de la muraille sud, on pourra entrer de ce côté.

- J'ai rien contre une petite balade avant d'entrer dans le vif du sujet.

- Une fois sur place, ma foi, il faudra trouver un moyen d'entrer.

- On trouvera. Et le fruit, une idée d'où le trouver ?

- J'ai entendu une rumeur sur un abri sous-terrain construit dans le but de résister à un buster call.

- Un buster call ? Dans les terres ? Il est complètement con ce type.

- C'est pas le couteau le plus affûté du tiroir, j'en conviens, mais en l’occurrence ça arrange nos affaires. Je pense qu'il y doit cacher un coffre-fort.

- Vendu, on part sur ça. »


Pourquoi la pirate ne prenait-elle pas la chose un peu plus sérieux malgré le manque d'informations et le manque de préparation ? Par pure arrogance, une fois encore. Dans son esprit, il n'y avait aucune raison que les choses puissent mal se passer. Si elle avait réussi à enlever le roi sur Drum, elle pourrait sans problème voler un fruit à un noble de campagne.




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海 賊

∆ Feat. Les Louves de Givre ∆


En plein nuit, aux alentours de deux heures du matin, Jeyne et Méria avançaient lentement dans la forêt. Leur marche était rendue difficile par la neige qui était tombée pendant la soirée, même si elle restait possible. Toutes deux drapées de vêtements sombres, les criminelles laissaient une traînée derrière elles à mesure qu'elles progressaient. Après une bonne heure d'efforts, elles distinguèrent enfin les hautes murailles qui ceignaient la propriété. Analysant brièvement la situation, la Peste décida de partir en première. Bondissant avec grâce, elle n'eut aucun mal à se porter en haut du mur, même si elle manqua de glisser à cause d'une couche de glace dissimulée par la poudreuse. Accroupie, la flibustière laissa son regard balayer les jardins. Comme l'avait expliqué Jeyne, il étaient effectivement immenses. S'étendant sur au moins un demi kilomètre, ils étaient cependant particulièrement calmes et peu éclairés. Parlant de lumières, il y en avait tout de même un certain nombre, et elle n'étaient pas immobiles. Plissant les yeux, la Louve se rendit instantanément compte qu'il s'agissait de simples gardes patrouillant lanterne à la main. Après un rapide calcul, elle estima qu'ils étaient au moins une bonne vingtaine.


« Hum, ça devrait aller. »


Sans même tourner la tête vers son alliée, Méria étendit une mèche de ses cheveux qui vint s’enrouler autour de son corps avant de la soulever dans les airs et venir la poser à ses côtés, au sommet de la muraille. Pour l'heure, elles étaient incognito, et même si les gardes semblaient en alerte, les jardins ne manquaient pas de cachettes. Entre les arbres, des sculptures et même plusieurs petits bâtiments d'entretien, il ne serait pas bien difficile de faire profil bas. Ensemble, les deux femmes descendirent et atterrirent dans la neige. Avançant prudemment et en faisant attention aux rondes, elles avancèrent vers une petite cabane en rondins qui servait manifestement de dépôt à nécessaire de jardinage. Chuchotant à Jeyne d'y entrer, Méria attendit qu'un vigile passe non loin pour étendre ses cheveux, saisir tous ses membres, le baîlloner et l’amener rapidement vers elle. Sa lanterne tomba au sol et s'enfonça dans la neige avant de s'éteindre sans que la chose ne semble alerte qui que ce soit. Dégainant un couteau qu'elle plaça sous la gorge de sa victime, la Peste posa presque ses lèvres contre son oreille.


« Pas un bruit mon joli. Un bruit, juste un son, et je te saigne comme un goret. »


L'homme avala sa salive avant de lentement hocher la tête pour approuver. Tremblant comme une feuille morte, il fut conduit sans ménagement dans la cabane avant d'y être attaché. Jeyne trouvant de la corde sur place, elle attacha l'homme et remplacer le bâillon de cheveux par un simple chiffon sale.


« Bon, je vais pas te mentir, t'es dans une vraie situation de merde. Clairement, si tu veux t'en sortir vivant, va pas falloir jouer au héros. T'es personne pour nous, personne, rien, même pas un insecte. C'est on patron qui nous intéresse, son trésor plus précisément. Tu sais où il se trouve ? »


Tétanisé, le garde suait à grosses gouttes. Incapable de bouger, il se contentait de fixer la pirate dans les yeux, l'air désespéré. Passablement agacée, Méria soupira avant de se pencher. Posant un genou à terre, elle enfonça la lame de son couteau dans le mollet du garde tout en lui bouchant le nez et la bouche avec sa main libre, histoire qu'il ne fasse pas trop de bruit malgré le bâillon.


« C'est pas du bluff. Je veux mettre la main sur un truc que ton boss a acquis récemment. Un fruit du démon. Je répète donc une dernière fois, sais-tu où il se trouve ? »


Des larmes commençant à couler sur ses joues, le pauvre bougre fit oui de la tête sans cesser de trembler. À bien y regarder, il ne devait pas avoir beaucoup plus d'une vingtaine d'années. Il était jeune, certainement pas très fortuné et s'était trouvé un petit boulot comme garde d'un noble paranoïaque. Sur le papier, c'était un métier de rêve sans le moindre risque. Quelle devait être l'ampleur de sa désillusion.


« Bien, très bien. Je vais te retirer ça pour que tu parles. Si tu cries, je te coupe les couilles avant de te crever les yeux. »


L'homme étant déjà terrifié, le menacer ainsi semblait assez vain, mais Méria aimait faire son petit effet. Lâchant le manche de son couteau, elle retira le chiffon pour que le garde puisse parler.


« C'est au sous-sol, dans l'abri. On le sait tous, mais y'a que Liot et Arhur qui y vont.

- Arhtur c'est ton chef ?

- O... oui.

- L'ancien marin, paraît qu'il est fortiche.

- C'est le meilleur.

- Haha, on verra ça. C'est quoi ton nom petit ?

- Aldric.

- D'accord. Au fait, il se trouve où cet abri ? »

- Y'a une entrée dans le salon d’apparat. »

- Merci Aldric. »



Sans lui donner le temps de réagir, la pirate dégaina une autre lame et trancha la gorge de son captif. Une fois qu'il avait dit ce qu'il savait, elle n'avait plus aucun intérêt à le garder en vie. Cela n'aurait été qu'un risque inutile qu'elle n'avait de toute façon aucune envie de prendre. Tout en reniflant, la Peste essuya ses armes et les rangea. Jeyne ne disait pas un mot. Elle ne semblait pas choquée, mais il aurait été difficile de dire que cela lui plaisait pour autant. Au moins, elle avait la présence d'esprit de se taire, ce qui plaisait à Méria.


« Eh bah t'avais raison. »


Pour seule réponse, la femme aux cheveux argentés haussa les épaules. Se relevant, la Peste quitta la bâtisse. À la faveur de la nuit et de son obscurité ambiante, les deux femmes furent en mesure de parcourir l'écart les séparant du manoir sans se faire repérer. Comme à son habitude, Méria décida ensuite de passer par le toit. Pour être plus précis, elle bondit sur ce qui faisait office de balcon avant de tirer Jeyne vers elle. Sans grande surprise, la porte-fenêtre qui menait dans la chambre adjacente était fermée. Fort heureusement, la bâtarde du Gila était agile de ses doigts. Sortant de sa besace un nécessaire à crocheter les serrures, elle posa un genou à terre et commença son œuvre. En moins d'une minute, l’obstacle n'en était plus un. Silencieuse, les deux compares entrèrent dans le bâtiment. À l'intérieur, il faisait particulièrement bon, à croire que le propriétaire chauffait l'endroit plus que de raison. Jeyne n'avait pas à s'en plaindre.


« Trouvons ce salon. »


À pas de loup, les deux criminelles avancèrent dans la chambre, puis déambulèrent dans les couloirs. Plusieurs gardes dans les parages les obligeaient fréquemment à se cacher. Progresser était difficile, mais loin d'être impossible, surtout pour Méria qui n'en était pas à sa première danse. Malgré tout, un jeune vigile à peine pubère manqua presque de les voir. Après d'interminables allers-retours, la Louve décida plutôt de trouver la chambre du propriétaire. Pour la trouver, il lui fallut simplement trouver l'endroit qui concentrait le plus de gardes. Une fois cela chose faite, la Peste agit avec vitesse et efficacité. Cachée derrière une armoire imposante en sapin, elle laissa ses mèches s'étirer vers le plafond et serpenter ainsi en direction des gêneurs. Une fois les cheveux arrivés à destination, la Peste attaqua. En une seconde, les mèches se nimbèrent de haki, rendant leurs pointes mortellement tranchantes. Une fois cela fait, elles filèrent en un instant vers les gorges des gardes. Égorgés, ils tombèrent au sol avec un fracas modéré. Sans faire fi du corps des quatre pauvres bougres, Méria se rua vers les portes. Quelle ne fut pas surprise de constater qu'elle faisait dès lors face à un coffre-fort géant qui faisait penser à celui d'une banque.


« Qu'est-ce que... »


Fronçant les sourcils, la Louve resta pantoise quelques secondes. Elle savait que le propriétaire était paranoïaque, mais de là à s'enfermer volontairement pour se protéger la nuit, il y avait peut-être des limites. Réellement décontenancée, la pirate reprit finalement ses esprits et se décida à agir. Posant ses deux paumes sur l'acier de la porte blindée, elle laissa ses pouvoirs faire le reste. Dans un premier temps, elle gela la paroi extérieure avant de finalement envoyer un flux givrant directement à l'intérieur de la structure. L'ensemble rendu bien plus fragile, elle le défonça d'un coup de poing renforcé au haki. Pour le coup, la discrétion de la chose était bien plus discutable, et certains gardes n'auraient aucun mal à entendre un tel bazar. Heureusement cependant, le noble était bien à l'intérieur. Réveillé en sursaut, il se se mit à hurler à l'aide dans son impressionnant lit à baldaquin. Se jetant sur lui, la Peste lui plaça un couteau sous la gorge et une main sur la bouche.


« Arrête ça tout de suite, on a pas le temps pour tes conneries. Écoute moi bien, rien à foutre de ton or, rien à foutre de ton rang, je veux juste le fruit. Si j'ai le fruit, tu restes en vie, c'est clair ? »


De son regard fou, l'homme dévisageait la pirate avec un mélange de peur et de colère, mais il semblait fermement décidé à rester en vie, aussi hocha-t-il du chef.


« Bien, très bien, alors, il est où ? Dans ton abri sous la salle d'apparat ?

- Pfff, sûrement pas !

- Sérieux ? On m'a dit que si pourtant, j'étais même venu te trouver pour que tu me dises où c'était, ta baraque est bien trop grande.

- Jamais de la vie, ils savent, ils savent tout, c'est un leurre.

- Super. Bon, où dans ce cas ?

- Caché, en sûreté.

- Ouais, ça je me doute, comme toi. Enfin pas tant que ça au final.

- Ici.

- Hein ?

- Il a autant d'importance que sa propre vie. Il doit le cacher ici.

- Je...

- Tiens, tiens, tiens. Allez, dis nous tout.

- C'est... Ils vont vous le prendre, c'est certain.

- Bordel tu me fais chier. »



Lentement, la pirate commença à érafler la cou de l'homme avec sa dague acérée. Après un cri strident, il se figea sur place tandis que son regard ne pouvait s'empêcher de pointer malgré lui vers un tableau. Fronçant les sourcils, Méria fit signe à sa comparse d'aller le voir. Derrière, elle y trouva un nouveau coffre-fort, bien plus petit. Malheureusement, les gardes n'étaient déjà plus très loin.


« Je m'occupe de les retenir, fais lui cracher la combinaison. »


Lâchant sa proie pour la laisser entre les mains plus douces mais pas moins déterminées de Jeyne, la Louve quitta la chambre blindée pour retourner dans le couloir. Seulement quelques secondes plus tard, des gardes commencèrent à affluer dans sa direction. Cinq à droite, huit à gauche, mais leur nombre ne voulait rien dire. Comme si elle balayait des moustiques, la pirate les anéantit sans faire montre d'une moindre effort. En terminant avec un dernier malheureux, elle se servit ensuite de son corps comme bouclier quand d'autres imbéciles lui tirèrent dessus. Indemne, elle les tua à leur tour avant de souffler. Même s'ils étaient nombreux, les défenseurs ne pouvaient profiter de leur supériorité numérique au sein de ces couloirs étroits, ce qui faisait le jeu de la Peste.


« Où est-il ? »


Tournant la tête, Méria vit un homme en armure s'avancer lentement vers elle. Sa longue épée en main, il toisait la femme avec détermination. Calme, il ne semblait pas avoir peur, ce qui impressionna la pirate, surtout en considérant le carnage environnant. Celui là avait l'air plus fort que les autres.


« C'est toi le chef de la sécurité ? Arthur, hein ?

- Où est-il ? Je ne le demanderai pas à nouveau.

- Demande autant que tu veux pauvre con, visiblement t'es pas doué pour protéger les gens. En revanche, moi j'excelle quand il s'agit de les tuer. Approche que je montre mes talents. »



Concentré, le combattant ne répondit pas. Ses pensées étaient toutes tournées vers l'affrontement à venir. Sa posture était bonne, ce qui laissait penser qu'il avait de l'expérience. Voyant que Jeyne ne revenait pas encore, la Peste estima qu'elle avait un peu de temps devant elle, en d'autres termes, Arthur servirait de distraction. Souriant de manière carnassière, la piraté dégaina ses deux épées courtes. Sans crier gare, le chef de la sécurité franchit la distance le séparant de la criminelle. Habilement, il leva son arme pour l'écraser contre sa cible sans pour autant se laisser gêner pars les murs, ce qui montrait qu'il avait effectivement de l'expérience. D'un pas sur le côté, Méria esquiva et lança un coup estoc avec l'arme qu'elle avait dans la main droite. Réactif, Arthur attrapa la lame entre dans son gantelet d'acier. La seconde d'après, le métal de l'épée commença à se désagréger, ce qui ne manqua pas d'interloquer la pirate. Ne comprenant pas ce qui se passait, elle lâcha le manche de l'arme pour porter sa paume contre le torse de l'homme et le geler sur place. Pourtant, rien ne se produisit en dehors de l'apparition d'une mince couche de glace sur l'armure. Ne lâchant rien, l'homme envoya son arme sur Méria, avec trop de force pour la trancher, mais assez pour la percuter violemment. Levant le coude, cette dernière para avec le haki mais eut la désagréable surprise de sentir une puissante décharge électrique lui parcourir le corps avant de passer violemment à travers un mur.


« Enfoiré ! »


Folle de rage, la pirate s'extirpa des décombres avant de se relever rapidement. Son adversaire lui tournait déjà le dos pour aller prendre des nouvelles de son patron. Ne le laissant pas faire, la femme l'immobilisa avec ses mèches de cheveux mais il répondit par une nouvelle décharge. Voyant le coup venir, la rouquine avait laissé l’entièreté de son corps se recouvrir de haki. Malgré la douleur, elle tenait bon, du moins, jusqu'à ce que deux chaînes s’extirpent de l'armure d'Arthur pour lui foncer dessus. Le choc du coup la fit lâcher prise, mais elle ne comptait pas en rester là. Franchissant l'écart la séparant de sa cible, elle lança son épée pour faire diversion. Arrivée au corps à corps, elle esquiva les coups avant de frapper avec la hassoken. Cette fois, le chef de la sécurité fut touché de plein fouet. Tandis qu'il était au sol, provisoirement, la Peste l’entoura de mèches de cheveux et le fit passer à travers une fenêtre pour se débarrasser de lui.


« Coriace ce con là. »


Revenant dans la chambre sécurisée, du moins sur le papier, la Louve trouva sa comparse au dessus du corps sans vie du noble. Une dague à la main, elle venait de lui trancher la gorge. Quand elle tourna la tête vers la rouquine, elle avait le visage de Liot. Ne pouvant s'empêcher de sourire, Méria constata alors que le fameux coffre était ouvert.


« Bravo. Reste pas à côté de lui. »


Sans crier gare, la Peste prit sa forme animale et se rua sur le corps de l'homme pour le dévorer. En quelques secondes seulement, il n'en restait plus rien. Aussi vite qu'elle s’était transformé, Méria redevint humaine et cracha au sol en grimaçant.


« Franchement, les humains sont vraiment dégueulasses. »


S'essuyant la bouche avec dégoût, la pirate aurait tué pour avoir un peu de gnôle et faire passer ce goût infect. Comme elle entendait de nouveau du bruit dans le couloir, signe que les gardes revenaient à la charge, elle eut l'idée de faire croire à une prise d'otage. Sortant un couteau de sa ceinture, elle passa derrière Jeyne, qui avait les traits du noble et la poussa lentement vers la sortie. Assistant à ce spectacle, les gardes sur place ne savaient plus quoi faire. Bien vite rejoints par leur chef, de nouveau sur ses jambes et peu affecté par sa défenestration, ils lui laissèrent la place.


« Vous allez tous bien gentiment me laisser passer.

- Hors de question, vous ne quitterez pas cette propriété.

- Faites ce qu'elle dit !

- Monsieur, elle vous tuera, cela ne fait pas le moindre doute.

- Pourquoi le tuer ? Je vais le rançonner tête de con.

- Obéissez !!!

- Monsieur... »



Hésitant, Arthur s'avança malgré tout lentement. Tendant une main dans un signe qu'il voulait apaisant, il espérait pouvoir trouver une issue favorable à toute cette affaire. Voyant que le menace ne prenait pas, Méria tira le faux noble vers elle et sauta par la fenêtre qu'elle avait brisé plus tôt avec le corps du chef de la sécurité. Les deux femmes s’écrasèrent dans la poudreuse avant de se relever. Plusieurs gardes commencèrent à converger dans leur position tandis que Méria prenait la poudre d'escampette. Malheureusement, l'ancien militaire n'était pas prêt à abandonner. Sautant lui aussi, il se lança à la poursuite de la pirate et de son otage. Non loin de la patinoire, il les rattrapa. Confiante en ses capacités, la Louve forme une couche de glace sous ses pieds pour pouvoir évoluer sur la surface gelée. Jeyne, pour sa part, se débrouilla merveilleusement bien pour ne pas tomber. Ce fut à cet instant que le chef de la sécurité se figea. Son regard ne quittait plus celui du faux noble, qu'il dévisageait avec un mélange de stupeur et d’incompréhension.


« Tu veux pas lâcher l'affaire ?

- C'est impossible... Vous n'êtes pas... »



Fronçant les sourcils, Méria n'eut aucun mal à comprendre qu'il avait compris. Ce qui n'était pas le cas des autres gardes. Peut-être Arthur était-il le seul à avoir connaissance de la nature véritable du fruit. Mais cela n'expliquait pas comment il avait subitement découvert le pot aux roses. Qu'importe, la rouquine ne comptait pas le laisser avertir les autres. Se servant du sol pour faire voyager ses mèches sans se faire repérer, elle les fit surgir sous les pieds de l'homme, le ficela et l'envoya tel un boulet de canon en direction des remparts. Quittant la patinoire, elle trucida les rares gardes assez fous pour se frotter à elle et courut tant bien que mal dans la poudreuse en direction du chef de la sécurité. Remis sur pieds, l'homme revint à la charge. Attrapant le couteau de Méria, il le réduisit à la l'état de poussière métallique sans le moindre effort avant de porter un coup ascendant avec son épée. Coriace, la Louve encaissa le coup sous l’aisselle en se nimbant entièrement du haki. Loin d'être en reste, Arthur n'avait cependant pas une telle maîtrise du fluide, ce qui l'obligeait à choisir ce qu'il renforçait avec ou non. Tel un équilibriste, il faisait passer le fluide d'un endroit à l'autre de son corps pour attaquer ou se défendre. L'homme était réellement admirable, mais il ne faisait pas le poids malgré ses forces. Malgré de puissants coups portés à la pirate, il n'arrivait pas à l'envoyer au tapis. Plus le temps passait, moins il avait d'endurance et plus son corps affichait les meurtrissures laissées par la flibustière. Ceci dit, à force de combattre contre ce maudit au pouvoir singulier, Méria n'avait plus la moindre arme tranchante à disposition. Sans qu'elle ne sache pourquoi, elle n'arrivait pas non plus à geler cet homme sur place. Tout cela sans parler de ses multiples décharges électrique qui commençaient à devenir difficiles à supporter. Pour résumer, malgré sa domination, la jeune femme fatiguait elle aussi. Consciente du fait qu'il fallait en finir, elle dégaina son pistolet. À contrecœur, elle accepta de prendre un coup d'une rare puissance pour riposter. De sa main gauche, elle projeta un souffle qui passa à travers l'armure de l'homme pour le stopper net avant de pivoter, de bondir dans les airs et de lui tirer dans le cou depuis l'arrière de son corps. Gravement touché, Arthur posa un genou à terre, lâcha son arme et porta un gant vers la blessure. Essoufflée, la pirate s'avança vers sa proie.


« Comment as-tu compris ?

- Il ne savait pas patiner.

- Sérieux ? Bordel ce type était un vrai trou du cul.

- Tu t'es bien regardé espèce d'ordure sanguinaire ? »



Piquée dans son orgueil, la Peste prit assez mal l'insulte. Attrapant la propre arme du chef de la sécurité, elle lui trancha net la tête sous les yeux médusés des rares gardes qui n'avaient pas encore pris la fuite. D'autres, tétanisés, n'osaient plus bouger.


« Quoi ?!? »


Toujours aussi aimable qu'à son habitude, la pirate accompagna le geste à la parole en leur tirant dessus pour les faire déguerpir. Fatiguée, Méria laissa le haki s'en aller avant de s’asseoir dans la neige en soupirant. Portant une main sur son flanc, elle grimaça.


« Putain, il m'a pété des côtes ce con.

- C'est le résultat qui compte.

- Jeyne, va faire un peu de ménage, et fous le feu au manoir. Faut brouiller les pistes. »



Hochant la tête, la fille du Gila reprit son apparence originelle avant de quitter la rouquine qui demeurait au sol. Une fois seule, elle prit soin de regarder son aisselle qui était déjà violette et la faisait horriblement souffrir. Encaisser le dernier coup aurait pu lui être fatal si Arthur avait été un peu plus puissant. Jurant dans sa barbe, elle se releva en constatant avec dépit qu'elle n'avait plus la moindre lame sur elle. Avec la désagréable impression d'être nue, elle rebroussa chemin et décida d'attendre son alliée dans la forêt.




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[Quête ] La Trouble-paix et le Paranoïaque Meria-viking-signa3-copie

海 賊

∆ Feat. Les Louves de Givre ∆


Après les événements au Lac Thérèse, Jeyne et Méria avaient décidé de ne pas rester longtemps sur place. Montant à bord du premier train, elles prirent la direction du seul port de l'île. Une fois arrivées à Lavalliere, elles apprirent par les journaux locaux que la Marine enquêtait sur un drame ayant eu lieu la veille dans la nuit. On y apprenait qu'un riche noble avait été agressé chez lui, ses gardes en partie massacrés et son manoir incendié sans qu'on ne puisse trouver signe de lui. Quelques affiches avaient déjà été imprimées dans le but de le retrouver, mais la Peste sentait que les locaux n'étaient pas si déterminés que cela. L'aspect criminel de la chose les ennuyait, mais pas nécessairement le fait que cela arrive à cette personne en particulier. Apparemment, il n'avait pas beaucoup d'amis, et c'était une très bonne chose. Calmement, les femmes se rendirent sur les quais. Une fois devant le sous-marin de la pirate, elles s'arrêtèrent.


« T'es prête à quitter Boréa ?

- J'y vis depuis des années, mais ça n'a jamais été chez moi.

- Hum, si tu le dis. Bon, je te préviens, voyager à deux à bord de cette merde va pas être agréable.

- On fera avec.

- Pas le choix. »



Chacune son petit baluchon derrière l'épaule, les comparses montèrent à bord. L'endroit était minuscule, tout juste adapté à une personne. L'on pouvait y voguer à deux, mais c'était un calvaire. Méria se souvenait encore de son trajet en compagnie de Lamia. Grimaçant à ce souvenir, elle laissa ses affaires par terre avant de se poser derrière les commandes. Une fois que Jeyne eut retiré les amarres, le navire prit le large. Une demi heure plus tard, le submersible s'enfonçait sous les eaux.


« Tu sais déjà où on va n'est-ce pas ?

- Armada.

- Tout juste. Je possède un cadran sur place.

- Le Grand Skali des Skjalmös, je sais oui.

- C'est ça. De féroces guerrières mais des putains d'emmerdeuses, tu peux me croire.

- Oh, ça ne me fait pas peur.

- T'as raison. Vu ton nouveau pouvoir, y'a pas moyen que je laisse qui que ce soit te mettre la main dessus.

- Trop aimable.

- Te fais pas d'illusions, t'es à moi à présent. C'est pas un problème j'espère ?

- Tant que tu me donnes la couronne in fine, non, je te serai fidèle.

- Bien. »



Donnant donnant. Méria ne croyait pas en autre chose. Si la loyauté était achetée, ou bien acquise, alors elle pouvait avoir de la valeur, autrement, ce n'était souvent que duperie. Les deux femmes avaient besoin l'une de l'autre à présent, et elles le savaient. Se tournant légèrement, la Louve jeta un regard à la nouvelle membre de son équipage. Assise plus loin derrière, Jeyne se contenta de lui sourire avant de commencer à déballer quelques affaires. Haussant les épaules, Méria reporta son attention vers l'avant en se disant que de toute façon, elle n'avait rien à perdre.




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