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Le Serpent Monde

Cela faisait déjà plusieurs jours que les Glaciers étaient revenus sur les Pythons Rocheux. Leur détour par Amazon Lily avait été fructueux. Se baladant sur les quais du Port, elle regardait à gauche et à droite du marché pour faire ses achats. Il fallait une semaine pour recharger le log pose sur l’île, de quoi découvrir l’île et tous ses secrets. Pourtant, ils auraient déjà pu repartir grâce au gyro pose qu’ils avaient avec eux depuis l’Archipel aux éveillés. La cuisinière n’en faisait pourtant rien depuis le début de son aventure. Elle aimait à prendre son temps, surtout si elle continuait sur la route qu’elle s’était choisie.

Shishoku, le but final de la Sanderrienne. À quatre îles de leur position. Elle n’avait qu’une seule hâte, y arriver. Elle se retenait depuis des mois pour ne pas céder à la tentation, elle en avait maintenant l’habitude. Toutes les aventures qu’elle avait vécues depuis son arrivée sur la route de tous les périls étaient grâce à sa patience.

Sur sa première étape, l’Archipel aux Eveillés : L’achat de Coupe-faim, son deuxième meitou. Elle avait découvert aussi son fruit du démon, le fruit des ombres. Elle avançait encore lentement dans sa maîtrise, cependant elle sentait qu’elle s’améliorait.

Était venu ensuite Whiskey Peak, l’île des chasseurs de primes. Elle y avait gagné son rang de Silver. Pour le peu dont elle s’en préoccupait pour l’instant. Toutefois, se dire qu’elle était dans les meilleurs de l’organisation faisait du bien à son orgueil. Elle avait, par la suite, rencontré les peuples des Fruits et Légumes vivants. Des êtres formidables remplient de surprises avec qui elle s’était liée. Il y avait eu aussi son lot de mauvaises surprises avec des pirates.

Ensuite, Little Garden et l’aventure qu’elle y avait vécue. Elle avait combattu un zoan là-bas, son premier dinosaure. L’homme avait valu son poids en berries et elle s’était mise à l’abri financièrement pour le restant de sa vie. Elle y avait chassé des dinosaures pour leur viande, faisant un festin avec les membres de la Sirena qui se trouvait aussi là.

Puis elle avait rencontré ici les amazones et avait vécu ses dernières aventures sur Amazon Lily. Elle avait rencontré Yamasita D. Hanabi, la reine amazone. Puis elles s’étaient battues dans une arène mettant en jeu leurs biens le plus précieux. Hanabi avait mis en jeu son meitou Hinode Tasogare, et la capitaine des Glaciers, son commandement et sa liberté.
La conclusion avait été la suivante, la jeune femme aux longs cheveux blancs était libre et Aube et Crépuscule se trouvaient à sa ceinture.

Si elle n’avait pas été patiente et était allée directement à sa destination finale, elle n’aurait pas vécu autant de rebondissements. Elle ne changerait pas de façon de faire, il fallait juste qu’elle avance lentement jusqu’à son objectif final : Devenir la meilleure cuisinière du monde. Elle devait pourtant commencer à préparer le départ pour la prochaine île. Nebelreich était une île desservie par la Translinéenne et la prochaine destination des Glaciers.

Elle n’aurait techniquement aucun souci là-bas, d’après les rumeurs qu’elle avait pu entendre, un Sous-Amiral était en poste. Elle était certaine que c’était une assurance pour la sécurité des habitants et la sienne. Toutefois, si les ventres ne se remplissaient pas avec un repas chaud qu’elle préparait, le voyage allait être difficile. C’est pourquoi elle refaisait les réserves. Elle avait déjà pris un peu de poisson, la majorité venait du ponton de pêche qu’elle avait ouvert sur l’Archipel aux Eveillés sur l’Iceberg. Elle s’était offert le luxe de prendre de la viande pour quelques repas. Importée, le prix était déjà élevé, voir trop chez certains vendeurs. Cependant, elle savait que cela ferait plaisir à l’équipage, le plus important, elle en avait les moyens.

Alors qu’elle faisait la queue chez le vendeur de fruits et légumes pour refaire le plein de produits frais, elle entendit une conversation.

— Vous avez entendu les dernières nouvelles ? Un homme discutait avec sa voisine devant lui. Il semblait agité.

— Que les amazones sont venues aux Pythons Rocheux ? La femme se mit à rire. Oui, tout le monde est au courant depuis des semaines. Elles sont même déjà reparties.

— Non, je ne parle pas de ça. Il se pencha légèrement, tentant de chuchoter alors qu’il avait à peine baissé le volume de sa voix. De nouvelles galeries ont été découvertes sous les pitons.

— De nouvelles galeries sont apparues ? La femme se retourna, pas besoin de discrétion ici, tout le monde devait déjà être au courant. Ça fait longtemps ?

— Quelques jours, tout au plus. L’homme se gratta la tête. Il semblerait que ça bouge à l’intérieur de la montagne.

— Est-ce que Theus a été prévenu ? La femme tentait de trouver une solution à ce qui semblait être un problème.

— Pas de ce que je sais. Il haussa les épaules, traduisant son indifférence. C’est tout ce que je sais de toute façon, mais il le saura bien assez vite et réglera la situation en un tour de main. Comme à son habitude.

La femme se mordit l’ongle du pouce, elle semblait inquiète. Robina aurait bien voulu intervenir, pourtant, elle n’en fit rien. Elle s’était trouvé une nouvelle aventure dans sa route pour devenir la meilleure cuisinière du monde. Elle allait finir ses courses et partir à la recherche de ce Theus.
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Robina retournait sans se presser à l’Iceberg. Elle avait mille choses à penser pour son départ à l’aventure. Elle se frottait déjà les mains en esprit. Qu’allait-elle découvrir de croustillant cette fois ? Il lui était toujours arrivé des épopées depuis son arrivée sur la route de tous les périls. Elle commençait à avoir le nez pour sentir qu’une grande aventure l’attendait. Elle devait se préparer pour l’occasion : faire son sac, récupérer ses quatre sabres, se préparer de quoi manger pour quelques jours.

La cuisinière avait de quoi s’occuper jusqu’au lendemain pour son expédition. Elle était déjà de retour à son galion, le quartier-maître Lanch la regardait revenir. Dans ses pensées, sa main gauche attrapant son menton, elle ne le vit pas et passa à côté. Il lui fit un salut militaire, faisant claquer ses talons pour attirer son attention. Sa supérieure se retourna. Le voyant au garde-à-vous, elle souffla et le regarda d’un air peiné.

— Vous savez bien que je n’aime pas ça, Lanch. L’agacement pouvait s’entendre dans sa voix. Malgré des mois passés en mer avec les anciens givrelames, elle n’aimait pas le côté militaire de ces derniers.

— Désolé, capitaine. Je n’ai fait cela que pour attirer votre attention. Un sourire sur le visage, il avait tiré un trait sur Bulgemore. Il n’en voulait plus à sa commandante.

La Sanderrienne était bien contente de retrouver la bonne humeur de son bras gauche. La tension qui s’était créée entre eux depuis le mur qu’ils avaient perdu contre Gluttony les avait éloignés. C’était avec un grand sourire qu’elle lui répondit, contente de le revoir de bonne humeur après un début d’année sans qu’ils ne s’entendent.

— J’étais perdue dans mes pensées. Pardon, quartier-maître. Elle fronça légèrement les sourcils toutefois. Vous vouliez me demander quelque chose ?

— En effet. Il la regarda dans les yeux. Je vous sens soucieuse. Une nouvelle aventure vous attend c’est ça ? Dois-je faire préparer une escorte pour que vous soyez en sécurité ?

— Comment êtes-vous au courant ? Surprise, la chasseresse de primes se demandait bien comment l’ancien militaire avait pu le savoir sans qu’elle ne dise rien.

— Mon instinct. Il se tapota le nez. Vous vous tenez le menton comme quand vous êtes dans une grande réflexion. Et vous ne m’avez même pas vu alors que vous êtes passées à littéralement deux centimètres de moi. J’en déduis que quelque chose vous tracasse. C’est déjà presque la dixième fois que vous nous faites le coup sur le navire.

Le rouge monta aux joues de la capitaine des Glaciers. Elle était aussi facile à lire qu’un livre ouvert. Elle commença à balbutier une réponse avant de reprendre sa respiration et de parler clairement.

— Oui, je vais partir à l’aventure, j’ai entendu une drôle de rumeur sur le marché. Et non, pas besoin d’escortes, la marine se trouve partout sur l’île, je n’ai rien à craindre. Elle n’était pas armée, et cela lui fit étrange. Elle ne pouvait pas poser sa main sur Libertalia pour montrer qu’elle était prête à se battre s’il le fallait.

— Je vois. Votre départ est pour bientôt ? Que je sache comment organiser les quarts de surveillance. Il était repassé dans son rôle de chef de l’équipage, la blague n’était plus d’actualité.

— Mon départ est pour demain matin, je vais préparer mes affaires et de quoi manger pour quelques jours avant de partir. Elle mit les mains devant elle. Je ne suis pas pressée, je vais chercher un homme qui pourrait en savoir plus sur la situation. Vous voyez, rien de difficile, tout au plus, je reviendrais même demain soir pour manger avec vous.

— Je vois. Vous ne seriez donc jamais très loin de l’Iceberg ? L’homme prenait des notes mentalement. Ancien militaire et sergent, il ne devait pas manquer à son devoir qui était la sécurité de la jeune femme aux longs cheveux blancs.

— Pas vraiment. Je pense pouvoir trouver une auberge dans le pire des cas. J’essayerai de vous contacter pour vous tenir au courant. Elle posa la main sur son épaule pour le rassurer.

— Merci, c’est tout ce que je voulais entendre, capitaine. Il lui sourit avant de reprendre son air sévère. Il avait tout un nouveau calendrier à organiser pour la journée de demain, il n’avait pas de temps à perdre. Je suis désolé, mais je vais devoir m’absenter, j’ai encore du travail qui m’attend.

Il la salua du buste avant de partir dans sa cabine en dessous de la chambre du capitaine dans la capitainerie. Robina comprenait ce qu’il était parti faire. L’habitude. Elle ne lui rendait pas la tâche facile tous les jours, pourtant il ne se plaignait jamais. Et le nouveau roulement pour les Glaciers serait tout aussi équilibré que le précédent, comme de coutume. Elle aurait pu l’aider, toutefois, elle lui avait déjà proposé à de nombreuses reprises. Et chaque fois cela avait été un échec, elle n’allait pas recommencer pour se heurter à un mur.

Elle préféra s’imaginer les aventures les plus folles qui l’attendaient demain.
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Le lendemain, Robina s’était levée aux aurores, elle avait déjà prévu ses affaires. Se battant avec sa couette pour ne pas finir momifiée, elle sortit victorieuse après de longues secondes. Elle prit le temps de faire sa toilette. Elle remplit sa baignoire d’eau chaude avant de se plonger à l’intérieur. Il n’y avait rien de tel que de se prélasser dans l’eau. Toutefois, la cuisinière ne voulait pas partir trop tard, elle se frotta vigoureusement, devenant écrevisse.

Elle sortit de sa cabine quelques dizaines de minutes plus tard, l’eau était devenue noire à cause de la saleté. Elle devrait faire plus attention à son hygiène corporelle à l’avenir. Elle l’oubliait souvent avec les différentes aventures sur la route de tous les périls et les dangers qui l’entouraient. Libertalia, Coupe-faim et Hinode Tasogare à ses côtés, elle se sentait invincible. Même si elle partait pour retrouver quelqu’un, elle n’allait pas se départager de son armurerie.

Le quartier-maître Lanch la salua alors qu’elle était dans les premières dehors. Il avait dû veiller toute la nuit pour préparer les nouveaux tours de garde.

— Je vous laisse. La Sanderrienne fit un geste de la main à l’ancien sergent des givrelames. Allez donc vous coucher, vous avez une tête à faire peur. Voyant que l’homme allait objecter, elle l’interrompit. C’est un ordre, quartier-maître ! L’un des hommes vous préviendra s’il se passe quelque chose.

— Bien, madame. Il hocha de la tête, sa réponse n’était qu’un filet de voix. Même s’il aurait voulu rester éveillé pour montrer l’exemple, il était à bout de force. Une bonne nuit lui ferait le plus grand bien. Je vais donner mes ordres pour que Fang Shui ou Mars Xulia me préviennent s’il y a un problème.

— Parfait. Elle se mit à sourire et descendit la rampe d’accès aux quais.

Au moins, elle avait réussi à faire comprendre à ce yack d’ancien militaire qu’il fallait dormir. L’homme semblait ne plus lui en vouloir suite à Bulgemore, même s’il remettait toujours en question ses ordres de temps en temps. Cela ne la dérangeait pas, il était après tout autant son garde du corps que sa manœuvre. Elle devait maintenant se concentrer, elle devait trouver ce fameux Theus. Pour ça, rien de plus simple, il lui suffisait de demander. Elle avait compris à la conversation que l’homme semblait connu sur l’île.

Une célébrité locale, ça ne passait pas inaperçu, elle allait vite savoir comment le trouver. Sortant du port de la ville, elle s’aventura plus loin dans les profondeurs. Elle savait à qui demander pour commencer son enquête. La vieille femme qu’elle avait aidée avec les corsaires pour son entreprise de pêche. Elle se souvenait encore plus ou moins du chemin. Il ne fallait à la chasseresse de primes qu’une seule fois pour s’en souvenir grossièrement d’un chemin qu’elle avait pris.

Elle ne se souvenait pas parfaitement de la direction exacte. Néanmoins, des lieux lui revenaient en mémoire. L’ascenseur qu’ils avaient pris avec l’homme qui l’avait guidé jusque là. L’arbre rachitique qui penchait sur la gauche, alors qu’il fallait partir sur la droite. Le rocher qui ressemblait au visage de Tetsuda. Tout cela la guidait vers le petit baraquement du ponton de pêche qui se trouvait en hauteur sur un piton. La capitaine des Glaciers poussa la porte. En entrant, elle sentit une forte odeur iodée et put voir la petite femme qui attendait derrière son comptoir.

— Bonjour et bienvenu ! Reconnaissant la jeune femme aux longs cheveux blancs, elle sauta sur son siège pour se mettre debout. Et bien, si j’avais su que tu viendrais jeune fille ! Viens, approche donc. Elle fit de grands gestes pour que Robina se rapproche.

Gênée, et ne voulant pas blesser la vendeuse de poissons, la cuisinière se rapprocha. Alors qu’elles se trouvaient à quelques mètres l’une de l’autre, la matrone arrêta de gesticuler pour fixer la Sanderrienne. Elle semblait juger ce qu’elle voyait.

— Vous ne semblez pas mal manger. Mais vous devriez essayer de manger un peu d’anguille, ça vous ferait du bien. Vous êtes un peu pâlotte. Elle repassa derrière son comptoir tout en faisant la morale à son interlocutrice.

La pêcheuse attrapa un poisson dans un énorme tonneau rempli d’anguille. En quelques mouvements experts, elle le cloua à la planche, l’ouvrit en deux et le vida. Il n’avait pas fallu plus de deux minutes pour que toute l’opération soit faite. Impressionnée, la chasseresse de primes resta bouche bée par la maîtrise de la vieille dame.

— En fait, je ne venais pas pour vous acheter du poisson… La commandante de l’Iceberg se sentait un peu honteuse de le dire. Je suis venu pour vous demander des informations.

— Des informations ? La petite femme plissa les yeux derrière son plan de travail alors qu’elle empaquetait les deux filets. Vous voulez savoir quoi exactement ?

Directs, comme à l’habitude de tous les habitants de l’île, ils n’avaient pas de temps à perdre.

— Où je pourrais trouver un certain Theus. J’ai entendu parler de lui sur le marché. De nouvelles galeries auraient été découvertes. J’ai entendu dire qu’il pourrait mener l’enquête et je dois avouer être curieuse. L’enthousiasme emporta la voix de la jeune femme aux longs cheveux blancs dans les aigus.

— De nouvelles galeries vous dites ? Mener l’enquête avec Theus ? Elle se mit à réfléchir en tapotant son couteau à filet du doigt. C’est vrai que cette affaire est étrange, je peux vous dire où il se trouve globalement, mais pas précisément. C’est un homme qui voyage beaucoup sur l’île, cela m’étonnerait que vous le trouviez en quelques heures.

— Je vous remercie. Le visage de Robina s’illumina, elle avait sa piste. Je vous écoute.

— Eh bien, il est principalement sur les hauteurs des Pythons Rocheux. Vous le trouverez en train de voyager entre les pitons. Il s’arrête de temps en temps dans le Port ou certaines auberges, c’est tout ce que je peux vous dire. Elle souffla en regardant son comptoir. La dernière rumeur qui parlait de lui disait qu’il se trouvait proche de Vipère-au-Poing, la forteresse de la marine. Vous le trouverez peut-être là-bas.

— Merci beaucoup. Les yeux de la cuisinière tombèrent sur le paquet d’anguille. Elle en avait l’eau à la bouche. Je vous dois combien pour l’anguille ? Elle commença à chercher les quelques berries qu’elle avait sur elle.

— Vous voulez la prendre quand même ? Levant un sourcil vers le ciel, la tenancière ne le croyait pas vraiment. Elle s’était attendue à devoir la manger elle-même.

— Bien sûr. Vous me l’avez préparé, je ne vais pas dire non. Son sourire s’agrandit sur ses lèvres alors qu’elle continuait de parler. En plus, il semble délicieux.

La commerçante partit d’un grand éclat avant de tendre le poisson à la Sanderrienne.

— Ça ira, vous ne me devez rien. Elle fit un clin d’œil à la capitaine des Glaciers. Je ne vous avais pas remercié pour les corsaires et c’est la moindre des choses. Allez donc trouver Theus. La jeunesse n’attend pas !

Elle fit de grands gestes pour faire partir la chasseresse de primes de sa boutique. Il ne restait plus qu’à se mettre en route pour les sommets des pitons pour tenter de trouver la fameuse célébrité.
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Elle devait maintenant trouver la caserne des marines, et pour cela rien de difficile. Vipère-au-Poing était une forteresse qui surplombait la majorité de Pythons Rocheux. En levant les yeux au ciel, tous les habitants et étrangers pouvaient la voir. Construites sur les ruines d’un repère pirate, les forces du Gouvernement Mondial avaient marqué leur territoire. Ils étaient là pour défendre l’île contre ceux qui attaquaient l’île et ne comptaient pas partir.

Un réseau de ligne de tyrolienne la reliait à tout le pays pour que les marines puissent intervenir rapidement partout. Il allait donc falloir à la jeune femme monter jusque là pour essayer de trouver Theus. Robina prit son courage à deux mains et commença son ascension vers les sommets des pitons. Ne connaissant pas le meilleur chemin, elle commença par grimper plus haut en empruntant un chemin. Les escaliers n’en finissaient pas, elle devait avoir grimpé au moins cent mètres et pourtant elle n’en voyait pas la fin.

Toutefois, ça n’était pas ça qui allait arrêter la cuisinière. Elle avait déjà dépassé des épreuves plus difficiles que celle qu’elle vivait en ce moment. Il suffisait de patience et elle atteindrait son but, quoi qu’il en soit. Un pas après l’autre, la Sanderrienne monta plus haut, jusqu’à atteindre les sommets. Le soleil la frappa à son arrivée, une légère brume se dissipait encore, il était à peine le début de matinée. Frappant en contrebas pour la première fois avec les pitons rocheux bloquant les rayons. La forêt en contrebas se révéla aux yeux de la chasseresse de primes.

Elle découvrit une forêt luxuriante, des dizaines de pointes plus petites, comme des arbres de pierre. Les plantes et la roche se mêlant pour donner un paysage inédit qui se révélait aux yeux de l’étrangère. Elle n’avait jamais vu une telle chose, elle n’aurait eu qu’à sortir du Port pour le découvrir. Pourtant, il lui avait fallu plusieurs jours pour le faire, elle devait partir plus souvent en exploration. Elle se promit de le faire pour ses prochaines destinations, en tout cas elle essaierait de son mieux.

Il fallait maintenant qu’elle prenne le réseau de tyrolienne qui reliait tous les sommets. Un comptoir au milieu de la pointe où se trouvait la jeune femme aux cheveux blancs attendait. Elle entra à l’intérieur, ici un service payant pour se déplacer était vendu pour les habitants et étrangers. Le prix était légèrement élevé, mais raisonnable. Le billet permettait de prendre tout le réseau pendant une journée. De quoi faire ses déplacements sans se prendre le chou.

Elle se prit un billet, trois mille berries bien dépensés selon Robina. Elle se pencha alors vers le vendeur.

— Pardon, mais pour rejoindre Vipère-au-poing, je dois prendre quelle tyrolienne ? Elle tentait de déchiffrer le plan des différentes lignes de corde.

— Alors, vous prenez la corde cinq jusqu’au piton des Pythons. Il fit suivre son doigt le long du plan. Ensuite vous prenez la tyrolienne deux cent treize jusqu’à arriver au piton Crotal. Il tapota la destination. C’est simple après, vous prenez la ligne cinquante-quatre et vous serez à Vipère-au-poing. Il conclut d’un petit : rien de plus simple !

— Oui. Bien sûr. La cuisinière n’était pas certaine de se rappeler de tout ce que l’homme venait de lui dire. Alors dans le doute, elle attrapa une plume pour noter les indications. Je vous remercie pour toutes ces informations. Bonne journée !

— Bonne journée à vous aussi ! L’homme leva la main pour la saluer avant qu’elle ne sorte du comptoir. Il se tourna alors vers un nouveau client qui attendait derrière la cuisinière.

De nouveau à l’air libre, la jeune femme regarda les tyroliennes. Un service d’achat de harnais se trouvait juste à côté des cordes. Cent mille berries à l’achat. Un peu cher pour l’utiliser seulement quelques jours. Ou une location à mille berries la journée, cela suffirait. Elle y gagnerait sauf si elle restait sur l’île pendant plus de cent jours. Et ça n’était clairement pas son intention.

— Je vais vous louer un harnais pour la journée. Elle pointa un harnais de cuir noir qui se trouvait au milieu de l’étal.

— Vous êtes sûr ? Je veux dire, si vous achetez un harnais, vous n’aurez plus besoin d’en louer, en plus, ils sont de bien meilleure qualité. Il présenta d’autres harnais, plus ostentatoires, des attrapes touristes. Seulement deux cent mille berries.

— Non, merci. La Sanderrienne mit la main devant elle pour signaler son refus. Je n’en ai pas besoin, je ne vais pas jeter l’argent par les fenêtres. Une location suffira.

— Très bien. L’homme attrapa le harnais, il faisait la moue. L’étrangère n’était pas un pigeon, dommage. Ça vous fera donc mille berries, vous pourrez le rendre à n’importe quel bureau de location de harnais.

— Merci. Elle déposa un billet dans la main du commerçant qui le fit disparaître dans sa caisse.

Prenant son courage à deux mains, elle attacha son harnais autour de sa taille et suivit les indications que lui avait données le vendeur de tickets. Elle s’arrêta entre chacun des pitons, cherchant la bonne direction pour être certaine de ne pas se tromper. Une heure plus tard, elle était arrivée à destination. Vipère-au-poing était une énorme forteresse de la marine qui surplombait toute la partie nord de l’île. Elle était observable depuis la majorité des Pythons Rocheux.

Elle devait maintenant trouver Theus pour le recruter et l’aider à trouver ce qui se passait dans les galeries. L’ombre de la garnison de la marine était bienvenue. Les multiples heures sous le soleil avaient donné soif à la chasseresse de primes. Elle s’assit sur un rocher qui dépassait, recouvert de mousses. Elle attrapa son outre d’eau et but quelques gorgées avant de continuer ses recherches.

Des reptiles rampaient sur le sol, tant et tant que la roche se mit à disparaître sous les écailles. La commandante de l’Iceberg savait qu’elle n’avait rien à craindre, les serpents étaient légion sur l’île d’où son nom. Pourtant, on avait assuré à la jeune femme aux longs cheveux blancs qu’ils n’étaient pas trop là sur les hauteurs. On lui avait menti. Elle devait maintenant se faire discrète et ne pas bouger. Une morsure était vite arrivée.

Un peu à l’écart, Robina aurait bien voulu appeler à l’aide, mais elle n’était pas certaine de se faire entendre. Et exciter les reptiles n’était pas la meilleure des idées. Elle prit son mal en patience et se mit à attendre pour que la vague reptilienne la dépasse sans qu’elle ne lui fasse rien. À chaque fois qu’un ophidien la frôlait, elle frissonnait, elle n’était pas particulièrement phobique. Cependant, être entourée de serpents ne lui plaisait pas forcément.

Dans cette tension, une vipère se déposa sur son épaule. Elle allait crier quand une main attrapa la bête. Elle en avait perdu sa voix. Il émit un sifflement et en quelques secondes les reptiles s’écartèrent de la cuisinière pour la laisser tranquille. La Sanderrienne garda son calme et se retourna pour remercier convenablement son sauveur.

— Merci beauc… Les mots se bloquèrent dans sa bouche. Devant elle se trouvait sans qu’elle ne le sache Theus. Des dizaines de serpents roulaient dans ses vêtements, ses bras, ses cheveux et ses jambes. Seul son visage semblait libre de toute écaille. Merci beaucoup. Je pense que vous m’avez sauvé la vie.

Il ne dit rien, néanmoins, il la salua de la tête pour signifier que ça n’était rien. Il fit demi-tour, se préparant à partir quand la chasseresse de primes l’interpella.

— Pardon, mais je cherche un certain Theus. Il semblerait qu’il se trouve dans le coin. La voix de la Glaciers tremblait, elle n’était clairement pas à l’aise avec tous ces aspics. Vous ne l’auriez pas vu par hasard ?

L’homme s’immobilisa et fronça les sourcils. Il émit une série de sifflements et un énorme boa constrictor s’enroula autour des jambes de la capitaine. La bête aurait pu lui broyer la cheville, mais elle ne serra pas, clouant seulement son pied au sol avec son poids. Paniquée, la jeune femme aux longs cheveux blancs se tourna vers l’homme qui murmurait aux serpents.

— Je sais que c’est à cause de vous ! Ils vous écoutent ! Je ne sais pas ce que je vous ai fait, mais laissez-moi partir ! La voix de Robina tressautait, elle était en train de paniquer. Je cherche juste Theus parce qu’il semblerait qu’il y a un problème dans les galeries de l’île. Elle allait expliquer le pourquoi, peut-être que son interlocuteur se calmerait. Je suis curieuse donc je suis venue pour essayer de le trouver pour aider l’île.

Un nouveau sifflement, plus doux, résonna dans les airs. Le boa relâcha sa prise et se frotta légèrement à la cuisinière avant de repartir. L’homme attrapa un morceau de papier et se mit à écrire avec un fusain. Puis il tendit le morceau à la Sanderrienne. Tendant la main, la jeune femme eut un moment de crainte en voyant un serpent descendre vers la main. Toutefois, le dresseur de serpent l’arrêta de son autre main, le faisant remonter.

— Merci. Elle attrapa le morceau d’une main poisseuse. Ça n’est pas que j’ai peur des serpents, mais en avoir autant autour de moi me met mal à l’aise. Elle se mit alors à lire le contenu du message. Vous êtes Theus ?! Mais pourquoi m’avoir empêché de bouger quand j’ai dit que je vous cherchais ?

L’homme balaya la question de la main et se retourna pour repartir. Alors qu’elle allait le perdre, la chasseresse de primes l’appela.

— Attendez ! Elle fit attention à ne pas marcher sur un serpent en s’approchant. Je viens avec vous. Elle se frappa le torse du poing. Je n’en ai peut-être pas l’air, mais j’ai vaincu un serpent Yuda pour faire partir les corsaires de l’île il y a quelques semaines ! Ça n’est pas rien ! Je suis sûr que je peux vous aider.

Elle s’attendait à une réponse, mais rien ne vint. Theus continua sa route, toutefois, un trou dans la vague serpentine permit à la commandante de l’Iceberg de suivre l’énergumène. Peut-être avait-il sifflé sans qu’elle l’entende ? Toutefois, la voilà partie pour une nouvelle aventure. Même si elle se serait bien passée de tous ces aspics.
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Theus ouvrait la marche, la vague de serpents montrait la voie. Ils zigzaguaient entre les rochers, telle une mer bifide inarrêtable. Robina avait plusieurs fois tenter d’engager la conversation avec l’énergumène. Mais à chaque fois elle s’était heurtée à un mur. L’homme n’avait pas émis un seul son et elle se demandait maintenant s’il n’était pas muet. Elle allait devoir faire avec en essayant de faire des questions avec des réponses par oui ou par non. Il fallait bien faire avec les moyens du bord.

— Donc c’est vous Theus, c’est ça ? Elle monta au niveau de l’homme dresseur d’aspics.

Il se tourna vers elle et acquiesça pour lui répondre. Les efforts de la cuisinière portaient enfin ses fruits, elle allait pouvoir communiquer avec son binôme.

— Et vous avez compris que de nouvelles galeries avaient été découvertes sur l’île ? Je suis désolé, mais vu que je n’ai pas eu de réponse, je me pose des questions. Elle se gratta la tête, un peu gênée sur le fait de répéter ce qu’elle avait déjà dit.

Il hocha de nouveau la tête pour dire oui.

— Est-ce que vous êtes en train d’aller dans les galeries en ce moment ? Elle devait savoir si elle allait dans la bonne direction.

Nouvelle réponse de sa part, toujours positive. Bien que peu causant, au moins il répondait à ses questions sans problème.

— Je peux venir avec vous alors ? Elle allait rajouter une deuxième question, mais elle s’en empêcha. Une seule à la fois pour ne pas s’emmêler la conversation et se perdre dedans.

Nouveau mouvement de la tête de Theus pour dire qu’elle pouvait le suivre. Elle était donc partie à l’aventure avec lui. Toutefois, elle regarda autour d’elle. En voyant les centaines de reptiles qui rampaient sur le sol et sur le corps de l’homme, elle se sentait mal à l’aise. Elle allait devoir faire avec malheureusement, elle était celle qui avait besoin de lui et non l’inverse. Et les serpents étaient légion sur les Pythons Rocheux, il lui serait utile s’il pouvait se faire obéir de ces derniers.

— Vous n’êtes pas trop causant à ce que je vois. Elle passa devant lui, les bêtes s’écartèrent pour ne pas se faire écraser et ouvrir le chemin à la Sanderrienne. Mais ça n’est pas grave. Dans un souffle, elle rajouta. Cela fait du bien de parfois juste se retrouver avec la nature à observer.

Elle se tourna vers lui pour lui sourire et elle crut voir sa tête acquiescer. L’homme était un ermite, vivant à l’écart des autres, cherchant le contact de la nature. Et ici, ce qui prédominant sur les Pythons Rocheux était les reptiles. Il s’en était tout simplement approché avec le temps, devenant l’un des leurs. Enfin, c’était ce que l’esprit de la chasseresse de primes était en train de se dire alors qu’elle essayait de s’imaginer le passé de son mystérieux interlocuteur.

Theus lui attrapa l’épaule, un serpent corail s’invita alors dans le pli de son manteau. Il fit le tour de son cou, lui servant de collier. Il ne bougea plus après plusieurs secondes. Tel un animal cherchant de la chaleur. Le contact des écailles sur sa peau fit frissonner la capitaine des Glaciers, mais elle ne fit rien pour le faire bouger. Elle ne pensait pas qu’il était agressif, plutôt qu’il était un cadeau de la part du dompteur à son invitée. Elle n’allait pas l’insulter en lui rendant ce qu’elle avait reçu. Malgré tout, elle essaya de lui donner de la place en ne l’étouffant pas sous son manteau.

Le geste de son guide lui fit prendre à droite, là où se trouvait un pont de corde. Ils avancèrent lentement, faisant attention à ne pas casser une lame de bois de ce dernier. L’homme ne semblait pas vouloir prendre le réseau de tyrolienne. Il avançait lentement sur un chemin naturel creusé à même la pierre. Pendant plusieurs heures, elle avait suivi l’homme muet, bien incapable de dire où ils allaient et où ils se trouvaient. Et même malgré le malaise que provoquait la présence d’autant d’aspic autour d’elle, elle ne se sentait pas en danger.

Theus dégageait un calme serein qui la mettait en confiance, elle avait plusieurs fois voulu mettre la main à l’un de ses sabres pour y puiser du courage. Mais elle s’en était empêchée. Le taiseux n’aurait pas apprécié. De plus, il ne dégageait aucune attitude qui aurait pu lui valoir une telle réaction. Elle avait attendu, toutefois elle devait contacter le quartier-maître Lanch, elle lui avait dit qu’elle retournait ce soir à l’Iceberg. Toutefois, en voyant la tournure des évènements, elle doutait fortement de réussir à tenir sa parole.

Il ne lui restait donc qu’une seule solution. Elle attrapa son escargophone et composa le numéro de l’Iceberg. La première sonnerie allait se terminer que le combiné de l’autre côté décrocha.

— Capitaine ? Lanch était essoufflé, il semblait avoir couru. Vous allez bien ?

— Oui, je vais bien. Je ne vais pas pouvoir rentrer aujourd’hui. J’ai trouvé l’homme que je cherchais, il m’emmène dans les galeries. Je vous recontacterai si j’ai des nouvelles à vous communiquer. La jeune femme aux longs cheveux blancs raccrocha après que Lanch se soit calmé et qu’il ait compris qu’elle n’était pas en danger.

Une grotte s’ouvrait devant Robina et Theus. Il était maintenant l’heure de percer le mystère de ces nouvelles galeries qui étaient apparues.
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Un tonneau à l’entrée était rempli de torches pour les allumer avec un briquet. Prenant le sien, Robina embrasa deux bâtons pour qu’ils puissent y voir quelque chose. Les parois étaient pleines d’aspérités. À certains endroits, des trous de plus mètres de large et de profondeur avaient été creusés par les mineurs. Un filet d’un minerai précieux avait été trouvé avant de disparaître pour ne laisser que de la roche. Les hommes et femmes des Pythons Rocheux étaient des hommes de la terre, ils connaissaient leur travail sur le bout de leurs doigts.

Le Royaume-Archipel de Sanderr avait aussi un îlot où des hommes et femmes travaillaient là-bas pour extraire des minerais. Toutefois, c’était la première fois que la cuisinière mettait les pieds dans une mine.

Après un long moment, Theus attrapa la sienne. Il avait espéré que la Sanderrienne lui tende, mais la torche n’était jamais venue. Bouche bée devant le spectacle, son acolyte n’avait pas bougé depuis de longues secondes. Il comprenait l’émerveillement de l’étrangère en découvrant les grottes, mais ils devaient faire vite. Il lui avait fait plaisir et l’avait amené ici parce qu’elle avait aidé l’île avec les corsaires. Un prêté pour un rendu. Toutefois, il ne devait pas rester à ne rien faire, l’affaire semblait importante. Il avança, laissant la nouvelle sur place.

Sortant de son émerveillement à cause du mouvement de Theus vers les profondeurs de la montagne. La Sanderrienne devait toujours découvrir ce qui se cachait derrière cet étrange phénomène. Elle emboîta ainsi le pas à l’homme recouvert de serpents. Les ombres jouaient sur les murs de pierre des entrailles du piton rocheux où ils se trouvaient. Un escalier avait été taillé dans la roche sur le côté gauche, permettant aux mineurs de ne pas se fouler la cheville dans les irrégularités du sol.

Les murs et le sol avaient été domptés à certains endroits pour offrir un lieu de pause aux mineurs. Ponctuellement une auberge se trouvait proche des escaliers, offrant des rafraîchissements ainsi que de quoi mangés à ceux qui passaient dans le coin. Theus ne s’arrêta pas et les commerçants ne tentèrent pas de faire venir la chasseresse de primes. La vague de serpents qui les entourait ne les invitait pas à les faire venir. Theus était connu et il était toujours prêt à aider son prochain. Toutefois, perdre sa clientèle à cause de l’ermite n’était pas au goût des aubergistes.

Les mineurs remontaient parfois de l’autre côté, chargés de wagons remplis d’éclats de minerais. D’autres, des sacs sur le dos, étaient penchés alors qu’ils pênaient sous l’effort de remonter le poids de la pierre derrière eux. Le travail était difficile et la majorité de l’île en vivait, voilà pourquoi les habitants étaient aussi durs. Aussi inflexibles que la pierre, ils se faisaient directs et n’acceptaient aucune forme de crimes.

Voilà pourquoi elle se sentait en sécurité malgré la pierre qui bloquait sa vie et l’empêchait de voir la lumière du jour. Tous ceux qui l’entouraient étaient aussi honnêtes que possible. Elle ne risquait rien pendant sa descente dans les entrailles de la Terre. Parfois, elle pouvait voir des hommes et femmes remonter de l’autre côté du tunnel. Voilà maintenant une bonne heure qu’ils s’étaient enfoncés dans le labyrinthe des mines des Pythons Rocheux. La vie continuait ici aussi, mais de façon différente par rapport à la surface.

Les mineurs avaient leur propre appartement dans ces galeries de minéraux. Certaines entrées avaient été taillées pour offrir un lieu où dormir aux travailleurs. Certaines étaient assez grandes pour faire vivre une famille entière à l’intérieur. Malgré cela, pas de traces d’enfants ici, ils étaient tous dehors, à l’air libre. Le peuple mineur avait créé ces appartements pour plus de simplicité pour les travailleurs. Plutôt qu’ils ne doivent rentrer chez eux après une journée difficile.

Ici, la camaraderie primait sur tout. Le travail était difficile et les conditions l’étaient tout autant, si ce n’était plus. Alors tous s’aidaient en offrant une bière, un repas ou même de quoi grignoter à ses amis quand ils les croisaient. Une grande famille. Et ces derniers regardaient régulièrement le couple qui descendait de plus en plus profondément dans les mines. La capitaine des Glaciers ne savait pas combien de temps s’était écoulé depuis le début de leur excursion.

Néanmoins, elle commençait à avoir faim. Elle aurait bien voulu s’arrêter, mais son compagnon ne semblait pas être de cet avis. Elle avait plusieurs fois demandé s’il voulait s’arrêter pour grignoter quelque chose, manger ou même boire. Il avait toujours répondu par la négative, intimant à la jeune femme aux longs cheveux blancs de ne pas s’arrêter. Il pressait même le pas. Semblant vouloir perdre son binôme qui n’avançait pas assez vite à son goût.

— Vous savez où se trouvent ces nouvelles galeries ? Robina essuya la sueur sur son front avec un mouchoir.

L’homme s’arrêta un instant, interdit. Pour la première fois depuis leur entrée dans la mine, il ne faisait plus un pas. Il avait oublié la plus simple des choses. Un long moment de silence s’installa marquant la réponse négative de Theus.

— Vu que vous ne savez pas, je sais ce que nous allons faire. Elle se retourna et commença à monter les marches. Nous avons passé une auberge il y a de cela quelques minutes, je vais demander s’ils savent où elles se trouvent.

Faisant demi-tour, le duo remonta jusqu’à l’établissement qui vendait de quoi manger. La cuisinière voulut s’arrêter pour manger, mais à voir son partenaire qui s’impatientait déjà, elle ne tenta pas.

Se tournant vers l’homme barbu qui la regardait, elle en vint directement aux faits.

— Bonjour. Je voudrais savoir si vous savez où se trouvent les nouvelles galeries. Elle pointa Theus du doigt. Je pense que vous savez déjà qui il est. Et je suis allée le chercher pour faire le point là-dessus. Elle était directe, ne pas perdre de temps.

— Aucune idée pour les nouvelles galeries, mais je suppose que ça doit se trouver dans le nouveau secteur que les hommes creusent. Il répondit d’une voix distraite, le barbu frottait une chope pour éliminer les traces de doigts dessus. Vous devriez avoir vos réponses avec les mineurs qui sont assis à table. Il désigna un groupe de trois hommes en train de manger à la table derrière elle.

— Merci. Elle le remercia d’un signe de tête et d’un petit billet.

Ce dernier disparut en un instant. La petite était étrangère, mais en tout cas, elle savait remercier les taverniers pour leur renseignement.

La Sanderrienne posa les mains sur la table des clients que lui avait désignés le tenancier. Elle les regarda un instant avant de s’engager dans la conversation.

— Je viens de voir avec le patron derrière moi. Elle indiqua le barbu derrière son comptoir. Et il m’a dit que vous pourriez peut-être m’aider. Elle n’était pas certaine de la chose, mais elle ferait tout pour avoir ce qu’elle voulait.

— Qu’est-ce que l’on peut faire pour toi ? Un homme posa sa pinte de bière sur la table. Ses sourcils broussailleux froncés, il regardait la femme durement.

— J’aimerais savoir si vous saviez où se trouvent les nouvelles galeries découvertes il y a peu ? Elle montra de nouveau le dompteur de serpent qui attendait dehors. J’ai trouvé Theus près de Vipère-au-poing pour régler le souci.

Se penchant en arrière, l’homme détailla Theus de pied en cape avant de reporter son attention sur la cuisinière.

— Vous prenez la galerie A-87. Il attrapa un morceau de papier avec de quoi écrire. Ensuite, vous suivez la direction de la route C-123. Et quand vous trouverez un mineur, vous demandez le chef Vypair.

— Merci. Elle déposa de quoi payer une tournée à la table.

La jeune femme avait maintenant de quoi continuer son enquête.
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Robina suivit les indications que les mineurs lui avaient données plus tôt dans la taverne. Si le réseau de tyrolienne dans les hauteurs des pitons était un véritable casse-tête. Les galeries de tunnels miniers dans les entrailles de l’île étaient un piège mortel. Ils avaient découvert une véritable fourmilière après être sortis de l’artère principale pour retourner à l’air libre et dormir. Des dizaines d’embouchures donnaient sur différents groupes qui travaillaient une pioche à la main. Ces derniers ne s’arrêtaient pas pour les saluer. Concentrés sur la tâche à abattre, ils ne voyaient que la roche qui leur faisait face.

Après un long moment à chercher leur chemin, Theus et la cuisinière trouvèrent le chef de section. Il était devant une table avec des dizaines de plans devant lui. Il suivait du doigt un tracé sinueux qui la sanderrienne et le dompteur ne comprenaient pas. Il ne leva pas les yeux vers eux alors qu’ils s’arrêtaient devant lui. Il tentait tant bien que mal d’ignorer les deux personnes extérieures à son travail, toutefois cela devenait de plus en plus compliqué.

Ne s’avouant pas vaincue par l’attitude de l’homme, la chasseresse de primes se pencha vers lui. Regardant les cartes qu’il avait d’étaler devant lui et détaillant ce qu’il faisait pour comprendre. Elle voyait déjà la moustache de l’homme tressauter par le fait qu’il n’aimait pas l’attitude de celle qui venait l’importuner. Néanmoins, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Elle l’avait appelé plusieurs fois et il avait toujours fait la sourde oreille. Même lorsqu’elle se trouvait à quelques pas de lui. Il céda et releva les yeux vers elle qui souriait.

— Bonjour, je m’appelle Robina Erwolf et voici Theus. Elle se retourna pour présenter son duo de la main. Nous avons entendu que de nouvelles galeries avaient été découvertes. Vous êtes bien le chef Vypair ?

— Oui, c’est moi. Il se pencha sur le côté pour examiner plus longuement le dompteur de serpent. Je ne pensais pas te voir aussi tôt Theus. Il le salua de la tête. Merci. Et désolé de mon comportement, avec cette histoire de galeries j’ai réorganisé toutes mes équipes, c’est un véritable bordel.

— Pas de soucis. Je peux comprendre. Elle repensa à son quartier-maître qui devait faire la même chose dès qu’elle avait une envie. Est-ce que vous pourriez nous indiquer où se trouvent ces tunnels ?

— Je vais faire mieux que ça. Il attrapa une lanterne à clapet remplie d’huile. Je vais vous guider, ça montrera aux hommes que vous êtes avec moi. Ils vous laisseront tranquilles. Au passage il prit un trousseau de clés qu’il passa à sa ceinture. J’ai été obligé de faire condamner l’accès. Il expliqua ce fait en tapotant ces dernières. Je n’ai pas envie de mettre mes hommes en danger pour rien.

— Un danger ? La jeune femme fronça les sourcils. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il y ait quelque chose de dangereux dans ces galeries. Je pensais que c’était juste un phénomène un peu étrange.

— Un peu étrange, c’est le moins que l’on puisse dire. L’homme se gratta la tête en passant dans une nouvelle galerie. En cherchant de nouveaux filons avec mes hommes, nous sommes tombés sur une grotte naturelle, sauf que des tunnels se trouvaient déjà à l’intérieur. Et qu’eux n’étaient pas naturels.

Il jeta un regard derrière lui, Theus avait compris le message. La capitaine des Glaciers ne comprenait pas ce qui venait de se passer, un non-dit dans le groupe se formait. On lui cachait quelque chose, mais elle ne se formalisait pas. Elle allait découvrir bien assez tôt ce qu’on ne voulait pas lui dire. Quelques minutes plus tard, le groupe se retrouvait devant une porte en bois qui avait été construite rapidement il y a quelques jours.

— Voilà, nous y sommes. Il attrapa le bon sésame du premier coup et l’inséra à l’intérieur. Je vais vous la donner, que je n’ai pas à vous attendre ici pendant des plombes. Il tourna d’un mouvement sec du poignet la clé à l’intérieur du mécanisme qui claqua. J’ai encore du travail qui m’attend, si quoi que ce soit arrive, faites-le-moi savoir.

Il n’attendait pas de réponse et c’est en joignant le geste à la parole qu’il disparut au coin d’un nouveau tunnel. Comment le duo allait-il faire pour retrouver son chemin ? La jeune femme aux longs cheveux blancs n’en savait encore rien, toutefois elle ne s’en faisait pas. Ils avaient croisé sur le chemin plusieurs groupes de travailleurs. Quand ils devraient faire le chemin inverse, ils pourraient demander leur chemin. Theus ne perdit pas de temps et poussa la porte en passant derrière la curieuse. Il devait tirer toute cette affaire au clair.

Derrière la porte, un spectacle comme n’en avait jamais vu Robina s’offrit à ses yeux. Des pointes de pierre s’élevaient dans le ciel pour rejoindre le plafond de roche qui se trouvait à des dizaines de mètres au-dessus d’elle. Certaines étaient aussi petites que des pouces, quant à d’autres, dix personnes n’auraient pas pu en faire le tour avec leur bras attaché les uns aux autres. Une forêt minérale poussait dans les entrailles de la terre, cachée aux yeux de tous. Pourtant, elle était là pour s’émerveiller de ce spectacle.

L’ermite aurait bien continué seul, laissant l’étrangère derrière lui pour effectuer son travail. Mais la suite pouvait être dangereuse, voire mortelle. La jeune femme était armée et semblait savoir se servir des sabres qu’elle avait avec elle. Il avait besoin d’elle, c’était aussi pour ça qu’il avait bien voulu l’emmener avec lui et qu’il avait perdu autant de temps à l’attendre. Pourtant, même lui qui était natif de l’île n’avait jamais vu cette grotte. Il pouvait comprendre l’émerveillement de la jeune femme.

Pour mieux voir la merveille naturelle qui s’offrait à elle, Robina alluma la lampe qui lui avait donné le chef de secteur. Les torches avaient été mises au rebut, elles étaient utilisées par les visiteurs normalement. Cependant, il était plus pratique d’attacher la lanterne à sa ceinture pour explorer et avoir les deux mains libres. Avec le nouvel ajout de lumière, une surprise coupa le souffle des deux personnes qui se trouvait dans la forêt minérale.

Des centaines de milliers d’éclats se trouvaient fichés dans la pierre. Réfléchissant la lumière, le quartz, topaze, jade et d’autres pierres précieuses brillaient de mille feux. Enchâssées dans leur gangue de roche, ces dernières illuminaient la grotte comme autant de miniatures de soleil. Formé en des dizaines de milliers d’années, ce spectacle était seulement pour les deux explorateurs. Levant les yeux vers les hauteurs du dôme qui recouvrait leur tête, la Sanderrienne put voir que ce phénomène ne s’arrêtait pas.

Des centaines de milliers d’éclats se trouvaient festonnés à la pierre, comme si une brodeuse minérale les avait placés là. Ces pierres précieuses étaient incrustées, illuminant le chemin de la chasseresse de primes et de son acolyte. Alors qu’ils s’étaient arrêtés tous les deux pour admirer les splendeurs de la grotte naturelle, ils reprirent leur chemin. Ils devaient encore voir les galeries naturelles.
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Robina arrêta d’admirer tout autour d’elle, ils avaient encore du travail. Elle pourrait toujours le faire après qu’ils aient fait la lumière sur toute cette histoire. Elle attacha la lanterne à sa ceinture et commença à avancer. Les colonnes de pierres naturelles les entouraient, comme un palais créé par dame Nature pour un roi qui ne venait pas. Des serpents sauvages se trouvaient enroulés autour de ces pylônes. Ils regardaient les humains passer devant eux sans bouger.

Un sifflement se faisait entendre régulièrement tout autour d’eux. Les bêtes sauvages étaient principalement en train de dormir en ce moment et les humains venaient de les déranger. Un anaconda se releva fixant Theus de ses yeux reptiliens. Il se rapprocha, toutefois, alors que la cuisinière s’attendait à une attaque, rien ne vint. Il s’enroula autour d’une aiguille de pierre et redescendit au sol avec de serpenter en dehors de leur vue. Instinctivement, la chasseresse de primes avait posé ses mains sur ses sabres. L’endroit était peut-être dangereux malgré la facilité de son guide à se faire écouter des serpents.

En tout cas, elle comprenait maintenant pourquoi il avait été appelé à la rescousse. Les créatures typiques de l’île se trouvaient véritablement partout. Dans la forêt, les hauteurs, les marais et les mines. Impossible de vivre sans, ce qui voulait dire que Theus était indispensable pour la majorité des problèmes. Il ne devait pas s’ennuyer tous les jours. La vague de serpents de ce dernier se faisait plus large, elle prenait plus de place. Laissant un périmètre au milieu d’elle pour la capitaine des Glaciers et leur dompteur.

Grâce à cela, le signal était clair pour les bêtes sauvages, ils n’avaient pas le droit de s’approcher des deux humains. C’était dû un silence sous tension que les deux personnes avancèrent. Même le taiseux ne se sentait pas bien, aucun des habitants de la grotte ne l’avait écouté. Aucun reptile n’avait montré d’intention mauvaise, mais ne pas réussir à se faire écouter était dérangeant pour l’homme. Cela ne lui était pas arrivé depuis des années, comme s’il avait perdu son étrange pouvoir.

Il avait bien essayé de se faire écouter de ses aspics domestiqués et il n’avait eu aucun souci à se faire écouter. Ce qui voulait dire que les créatures souterraines ne voulaient pas l’écouter pour une raison quelconque. Qu’est-ce qui pouvait bien empêcher sa voix de les atteindre ? Et pourquoi cet anaconda n’avait-il rien dit avant de partir ? Il avait juste observé les deux humains avant de partir. L’atmosphère ici était étrange, comme si quelque chose allait bientôt arriver et que les deux étrangers n’étaient au courant de rien.

La caverne naturelle dans laquelle ils se trouvaient devait bien faire deux cents mètres de diamètre. Malgré la lumière des lanternes, ils n’arrivaient pas à voir l’autre côté de la cavité naturelle. La jeune femme aux longs cheveux blancs avançait avec précaution pour ne pas se fouler la cheville. Elle regardait autour d’elle, émerveillée par ce qui l’entourait. Des éclats rouges, verts, bleus, jaunes et d’autres couleurs piquetaient le calcaire aux alentours, brillant avec la lumière que les deux visiteurs dégageaient.

Robina, telle la touriste qu’elle était, ne faisait pas attention à la tension qui pouvait monter chez Theus. Elle découvrait le monde des Pythons Rocheux et tout cela lui faisait avoir des étoiles dans les yeux. Est-ce que le monde du minage était toujours comme ça ? Ou bien cette vue n’était possible que sur cette île ? Elle devrait poser la question à son père quand elle rentrerait dans le futur sur Sanderr.

Le temps s’écoula lentement, entre la réaction enfantine de la cuisinière et la tension presque palpable du dresseur de serpent. Pourtant ils continuaient toujours d’avancer, se dirigeant de l’autre côté de la grotte. La paroi opposée à l’entrée commença à apparaître après encore quelques minutes de marche. Elle devait faire trente cent mètres de large environ, selon les calculs de l’ermite et environ cinquante mètres de haut. Il n’en avait jamais vu d’aussi titanesque dans toute sa vie.

Alors que l’homme était en train de réfléchir, perdu dans ses pensées, il ne fit pas attention à ce qui l’entourait. Le terrain se fit moins accidenté, plus lisse. La Sanderrienne s’arrêta, interdit, les colonnes de pierres avaient disparu sur une quinzaine de mètres de hauteur. Elle interpella alors Theus qui continuait son chemin.

— Theus, il y a quelque chose qui ne va pas ! Elle montra les hauteurs, des stalactites avaient été brisées par le passage de quelque chose. Vous pensez que ce sont les mineurs qui ont fait ça ? Ça semble plutôt nouveau. Regardez, ça se divise en deux, l’une part vers la galerie de gauche et l’autre de droite.

Les tunnels qui avaient été découverts devaient être ceux-là. Le groupe se dirigea vers celui de droite, de minuscules pierres roulaient sous leurs bottes. Alors qu’ils se rapprochaient, la terre se mit à trembler et plus le temps passait et plus cela s’amplifiait. À un certain moment, ils ne purent rester debout. Mimant ce que faisait Theus, la commandante de l’Iceberg s’allongea sur le sol pour ne pas tomber et s’assommer. Le temps se dilata, laissant les deux humains se demander s’ils allaient mourir écrasés par la roche qui se trouvait au-dessus de leur tête.

Toutefois, après une longue attente, le tremblement de terre s’arrêta. Les reptiles autour d’eux n’avaient pas bougé. Ils observaient leurs deux visiteurs, ne comprenant pas ce qu’ils faisaient. Les yeux reptiliens se tournèrent vers l’entrée du tunnel, leur tête s’inclinant vers le sol. Leur roi arrivait.

Deux globes oculaires s’éclairèrent en réfléchissant la lumière des lanternes des deux humains. La tête du serpent monde se leva haut pour observer les deux intrus dans son royaume. Sa langue bifide vibra dans l’air, détectant les deux humains qui s’étaient remis sur leurs deux jambes.

Les écailles du golgoth serpentin brillaient d’un éclat noir, tel de l’obsidienne. Les orbites jaunes du roi des souterrains se posèrent sur Theus et la jeune femme aux longs cheveux blancs. Il aurait pu les dévorer en un instant, pourtant il ne bougeait pas. Ses narines palpitaient, sentant l’odeur des deux visiteurs. Des pointes sur les côtés de la tête, la bête avait des piques osseuses tout le long du corps. Il pencha la tête sur le côté, se rapprochant imperceptiblement.

Theus tenta de communiquer avec lui, de puissants sifflements s’échappèrent de sa bouche. Robina ne comprenait pas ce qu’il faisait toutefois, elle comprenait qu’il essayait de parler avec le serpent titanesque. Pour toute réponse, le reptile géant l’ignora, il n’avait pas d’ordre à recevoir d’un de ses sujets. Jormungand ne comprenait pas ce que faisaient ces deux personnes sur son territoire. Devait-il les tuer ?

Se rapprochant, il baissa la tête jusqu’à se retrouver à trois mètres au-dessus du sol. Son énorme tête de dix mètres de haut détaillant les deux humains. Sa langue siffla entre les deux. L’un était recouvert de ses enfants, il les aimait et ils le lui rendaient bien. L’autre, il n’en savait rien, une femme qui avait les mêmes yeux qui lui. Sa tête se rapprocha encore.

La cuisinière avait déjà eu affaire à une bête gigantesque. Sur l’Archipel aux Eveillés. Le seigneur de la forêt, Napoléon, le sanglier géant végétal. C’est là qu’elle avait récupéré son fruit du démon. Le serpent dégageait une aussi puissante impression de dignité que la bête de l’archipel. Ses pupilles se rétrécirent, il fixa la jeune Sanderrienne du regard, il sentait beaucoup de choses sur elle. La nourriture, l’océan, la chaleur du soleil, elle était une aventurière, elle dégageait quelque chose qui lui plaisait.

La capitaine des Glaciers osa enfin lever la tête pour détailler la créature mythique. Elle était morte de peur, pourtant il ne pouvait pas trouver d’autres mots. Alors que ses yeux rencontraient ceux de l’aspic, un contact se créa. Subtil. Le lien que créait la voix des aliments avec les créatures du monde entier. La langue de la bête effleura le visage de la jeune femme aux longs cheveux blancs. Ce qui réveilla le serpent corail dans le cou de cette dernière.

Le reptile leva la tête, reconnaissant son roi, il s’inclina devant son souverain. Il quitta son nid pour retrouver le sol et Theus. Néanmoins, rien n’avait échappé à l’impériale présence dans la grotte. L’humaine était bonne, elle prenait soin de tous ceux qui l’entouraient, humains, plantes comme animaux. Il pouvait les laisser vivre. Il se détourna et repartit dans l’autre tunnel. Il fallut plusieurs longues minutes pour que le corps entier de la bête ne passe devant eux. La rencontre avait été hors du temps. Encore quelque chose que les Glaciers ne croiraient jamais.
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Le temps s’était arrêté pendant la rencontre avec Jormungand. Ni Theus, ni Robina n’avaient ouvert la bouche pendant qu’il était là. Ils n’avaient pas besoin de mot en échangeant un regard : personne ne devait venir dans le secteur. Alors qu’ils allaient partir, la cuisinière eut le regard attiré par un éclat. Doré, ce dernier était aussi épais que son bras et faisait la taille de son torse. Une écaille de serpent-monde s’était détachée pour se retrouver sur le sol. Il y en avait même plusieurs en regard sur le sol autour d’eux.

Des écailles de jade, rubis, saphir et autres pierres précieuses se trouvaient sur le sol. Toutefois, c’était cette dernière qui avait attiré l’attention de la cuisinière. Elle l’attrapa et la rangea dans son sac. Ça ne ferait de mal à personne, n’est-ce pas ? Plus lourde de plusieurs kilogrammes, elle se dépêcha de rattraper le dompteur de serpent qui n’avait pas perdu de temps. Pourquoi avait-elle pris ça avec elle ? Elle n’en savait rien, mais son haki alimentaire, la voix des aliments, lui murmurait de le prendre.

Les rares fois où elle l’avait utilisé, inconsciemment ou non : Elle avait gagné un concours de cuisine sur le Royaume de Pétales. Découvert le sanglier végétal de l’Archipel aux Eveillés. Et maintenant le serpent-monde des Pythons Rocheux. Elle allait devoir apprendre à l’écouter et à l’utiliser. La cuisine l’appelait, partout dans le monde, elle découvrait de nouvelles façons de cuisiner, de nouveaux ingrédients, elle vivait le rêve de tous ses collègues sur la route de tous les périls.

En partant, les reptiles la fixèrent. Leurs langues bifides vibrèrent dans l’air alors qu’ils suivaient la Sanderrienne du regard. La jeune femme reviendrait, ils en étaient certains, la voix des aliments était avec elle. Le roi avait décidé de les laisser partir pour cela, la jeune femme arpentait le long chemin de l’excellence. Cette écaille était un don, à elle de réussir à en faire quelque chose d’exceptionnel.

Les deux aventuriers retournèrent à l’entrée. Ils avaient pris la même décision, sans même devoir se concerter : l’endroit était trop dangereux pour les mineurs. En retournant à la porte qui donnait sur la grotte, ils se demandaient comment empêcher les gens de venir. La chasseresse de primes se rapprocha alors de Theus pour lui parler. Ils devaient prendre une décision avant de sortir de là, les vies de personnes étaient en danger.

— Theus, nous ne pouvons pas sortir avant d’avoir pris une décision. Elle l’attrapa par l’épaule, sa voix tremblait. Vous avez vu ce serpent comme moi. Si des mineurs viennent ici, ils mourront. Vous êtes d’accord avec moi ? Elle s’était rappelé au dernier moment que l’homme ne parlait pas.

Il hocha de la tête pour montrer son approbation sur la question. Personne ne devait entrer ici sous peine de mort. Il regarda la jeune femme et mima le fait de tourner une clé.

— Nous fermons la porte à clé c’est ça ? Elle leva un sourcil. Mais ça n’empêchera pas le chef de secteur de l’ouvrir quand nous lui rendrons. Il faudrait quelque chose d’autre pour vraiment bloquer les curieux de venir ici.

Il répondit par l’affirmative à sa première question. Puis il mima de mettre quelque chose devant la porte avec une pierre qui se trouvait non loin de là.

— Vous voulez bloquer la porte ? Mettre des pierres devant ? Elle ne comprenait pas, après l’idée était bonne. Cela empêcherait les mineurs de se mettre en danger.

Il fit oui de la tête pour la première, mais non à la seconde. Se prenant le menton avec sa main gauche, la capitaine des Glaciers commença à réfléchir. Bloquer la porte sans mettre des pierres devant. Avec une barre de fer ? Voir plusieurs, pour être sûr que personne n’y touche.

— Vous voulez dire barrer la porte ? Avec une barre pour que personne ne puisse entrer sans vraiment le vouloir ? Elle partagea sa réflexion avec son interlocuteur. Il n’était pas très parlant, mais ses idées étaient bonnes.

Première réponse à sa question, oui, un hochement de tête de nouveau. Pour la seconde il la pointa de ses deux index en faisant un clin d’œil, elle avait compris son idée.

— Et que faisons-nous de la clé ? Je veux dire, nous devons la rendre au maître Vypair.

Le taiseux ouvrit la porte et intima à la jeune femme de le suivre. Ils n’allaient pas rester plus longtemps dans l’antre du serpent géant. Ils décidèrent lentement des détails pendant le voyage de retour. Ils s’arrêtaient souvent pour demander leur chemin, ne connaissant pas particulièrement leur chemin pour revenir à la surface. Ils ne cachèrent rien au chef de projet du secteur, le serpent-géant, la caverne, les serpents. Ce dernier approuva la décision, il ferait condamner l’accès et seul Theus pourrait s’aventurer à l’intérieur avec la clé.

Alors que les deux personnes de la surface allaient partir, Vypair repéra l’éclat doré dans le sac de la jeune femme.

— Qu’est-ce que c’est dans votre sac ? Sa moustache frétillait, il venait de perdre un gros filon potentiel et il n’avait pas l’intention de perdre de l’or à cause d’une étrangère.

La jeune femme aux longs cheveux blancs se retourna et ouvrit sa sacoche, l’écaille n’avait pas bougé malgré les quelques affaires qui la coinçaient. Elle la posa sur la table, au-dessus des cartes de la mine.

L’homme attrapa une paire de lunettes avec différentes lentilles et se pencha en avant. Il regarda attentivement pendant trente secondes avant de lécher l’écaille.

— Bien, ce que je me disais. C’est de l’or des serpents. Il se gratta le menton en regardant l’écaille de Jormungand. Vous pouvez le prendre, même si c’est un beau morceau que vous avez là.

Ne se faisant pas prier, elle récupéra son écaille de serpent géant et l’enfourna dans son sac.

— De l’or des serpents ? Qu’est-ce que c’est exactement ? Curieuse, elle faisait encore attendre son compagnon qui tapait du pied derrière.

— De la camelote. C’est aussi dur que de l’acier, mais ça ne vaut rien. Il montra un chariot un peu plus loin sur le côté. Il est rempli d’or des serpents. On s’en sert principalement pour aiguiser les couteaux et les armes. Ça crée une poudre très fine dont on peut se servir comme épice.

— Une épice ? Choquée, la jeune femme avait hâte d’essayer. Je vais essayer ça de suite quand je serais rentrée sur mon navire.

— Ne soyez pas trop excitée. Elle est bonne, mais trop, ça rend addict. Personne n’a jamais réussi à en faire quelque chose de mangeable. Les plats deviennent très vite difficile à avaler, elle ne se marie avec rien. La plupart du temps, on jette ça sur le côté. Il souffla, ennuyé par cette histoire. Les forgerons nous en achètent de temps en temps, mais c’est bien sa seule utilité.

— D’accord. Robina s’était mise à réfléchir encore une fois. Elle allait peut-être trouver un usage à cette nouvelle épice en tant que cuisinière ? Je vous remercie pour tout ça, nous y allons maintenant.

— Pas de soucis. Bon retour à la surface. Il salua vaguement le duo avant de se remettre au travail. Il devait maintenant trouver un nouveau secteur pour travailler sur un nouveau filon.

De son côté, la cuisinière n’avait qu’une seule hâte, apprendre à utiliser cette nouvelle épice qu’elle venait de découvrir grâce à un serpent-géant.
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D’un commun accord, Robina garderait la clé pour que Theus ne soit pas tenté non plus. Elle partirait dans peu de temps de l’île et il ne la retrouverait jamais. Elle avait déjà la clé en fer forgé dans son sac, avec l’écaille du serpent géant. Les deux aventuriers avaient pris des chambres pour la nuit, la journée était déjà trop avancée pour rentrer au Port. Cherchant à voir ce que donnait sa nouvelle épice, la jeune femme en mit un peu sur son plat.

Malheureusement, comme lui avait dit le chef de secteur, le goût de l’épice balaya celui du plat. Elle ne sentait plus que ça. Toutefois, elle avait eu la bonne idée de le faire à la fin de son repas. Elle avala rapidement le reste de son assiette en faisant la grimace. Elle en avait à peine mis et pourtant, tout avait la saveur de l’or des serpents. Elle se rinça la gorge après pour faire disparaître ce qui lui restait sur la langue. Elle ne recommencerait pas l’expérience tout de suite, elle allait attendre d’être sur l’Iceberg pour ça.

Chacun passa la nuit dans sa chambre. Theus avait laissé les serpents remonter à la surface, seuls. Bien qu’ils soient le symbole de l’île, une invasion de reptiles dans une auberge n’était pas des meilleures. C’est la mort dans l’âme qu’il leur avait dit de l’attendre en dehors de la mine. C’est vers dix heures que les deux aventuriers partirent de l’auberge après avoir réglé la note. Comme à l’aller, il fallut plusieurs heures au duo pour remonter à la surface.

Remontant dans les hauteurs, la Sanderrienne suivit Theus qui lui ouvrait le chemin. Ils n’avaient presque pas échangé depuis la rencontre surnaturelle. Que pouvaient-ils se dire après ça ? Pourtant, la chasseresse de primes ne voulait pas que cette aventure s’arrête sur une telle conclusion.

— Vous savez. Elle rattrapa l’ermite et posa sa main au creux de son cou, là où il n’y avait pas de serpents. Je suis contente que nous ayons vu ça. Personne sur l’île ne pourra dire qu’ils ont réussi à le faire. Nous sommes privilégiés.

L’homme se retourna et la regarda. Il fronçait les sourcils, il comprenait ce qu’elle voulait dire, mais être passé à un doigt de la mort n’était pas un privilège selon lui. Comprenant la réaction du dompteur de reptiles, la femme enleva sa main.

— Je sais, nous avons peut-être failli mourir là-bas. Mais qui peut se vanter d’avoir rencontré un serpent géant sur les Pythons Rocheux ? Elle se frappa le torse avec son poing. Moi je dois avouer que ça n’est pas la première fois que je découvre un animal géant.

En entendant ça, Theus se retourna de nouveau et interrogea la capitaine des Glaciers du regard.

— Oui, sur l’Archipel aux Eveillés, il y a un sanglier géant qui vit là-bas. J’ai récupéré mon fruit du démon qui poussait sur son front. Elle eut des frissons en repensant à ça. En y repensant, il était plus grand encore que celui que nous venons de rencontrer. Il devait bien faire quelques mètres de plus. Elle hocha des épaules, ne sachant pas exactement la différence.

Le maître des serpents pencha la tête sur le côté, il aurait aimé dire que la femme devant lui mentait. Pourtant, il n’entendait que la vérité dans sa voix. Il existait donc d’autres créatures aussi immenses dans le monde. Il acquiesça, faisant comprendre à la jeune femme aux longs cheveux blancs qu’il avait compris son point de vue.

La tension commença à diminuer. Ils ne parlaient toujours pas, pourtant l’atmosphère s’améliorait, l’homme se décrispait. Le Port se dessina à la fin de la journée. Ils n’avaient fait que marcher toute l’après-midi. Alors qu’ils allaient se séparer, la jeune femme se retourna vers l’homme et lui tendit la main.

— Merci de m’avoir aidé pour les galeries. Elle lui souriait. Je sais que ça ne s’est pas passé comme prévu, mais je suis contente de vous rencontrer. Vous pouvez passer sur l’Iceberg, mon navire, quand vous le voulez. Vous serez toujours le bienvenu.

L’homme observa la main de Robina pendant un moment, comme s’il ne savait pas ce qu’il devait faire. Il tendit la sienne et ils firent une poignée de main. Le serpent corail sur l’épaule de la cuisinière se réveilla à ce moment-là et descendit le long de son bras pour rejoindre Theus. L’aventure était finie dans les mines des Pythons Rocheux, mais elle attendait encore la jeune femme. L’ermite regarda la jeune femme dans les yeux et ouvrit la bouche.

— Merci. Sa voix était grave, rocailleuse. Il n’avait pas parlé depuis des années. Toutefois, il faisait cet effort pour la Sanderrienne.

Après cet événement, il se retourna et partit de l’autre côté. La vie urbaine ne l’intéressait pas, il préférait s’en tenir le plus éloigné possible. La chasseresse de primes reprit son chemin, seule, l’avenir l’attendait avec les Glaciers.
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