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Le laboratoire aux serpents

Le chemin sinuait pour continuer de monter. Robina avait voyagé avec les tyroliennes pendant plusieurs minutes. Le système de voyage rapide des Pythons Rocheux avait bien aidé la cuisinière à se rapprocher de son but. Elle se tourna vers le côté gauche. Le vide. Toutefois, la vue était superbe de là où elle se trouvait. Une forêt d’un vert sombre s’étendait à ses pieds, des dizaines de mètres en dessous. La mer s’étendait plus loin, elle était agitée, il y avait du vent aujourd’hui.

La Sanderrienne passa un virage compliqué où elle devait enjamber une pierre presque aussi grosse qu’elle. Elle n’était pas particulièrement rassurée avec un pied dans le vide. Les serpents se faisaient de plus en plus nombreux, devenant parfois agressifs. Elle était bien contente d’avoir ses meitous avec elle pour trancher quelques têtes. Elle recommença à grimper vers son but en rangeant un de ses sabres dans son fourreau,

La jeune femme était sur les Pythons Rocheux depuis plus d’une semaine. Elle suivait la cinquième voie de la route de tous les périls pour se rendre sur Shishoku. Là-bas, elle pourrait combattre Sebbon Mesekoua dans une compétition culinaire pour remporter le titre. Toutefois, l’heure n’était à essayer de remporter le titre. Plutôt de chercher des réponses aux questions qu’elle se posait sur les derniers événements qu’elle avait vécus.

La chasseresse de primes était là suite à sa découverte dans les galeries des mines de l’île. Elle avait vu Jormungand, un serpent géant qui creusait des tunnels dans la roche. Ce dernier les avait laissé partir après les avoir observés pendant de longues secondes. Cependant, la capitaine des Glaciers ne comptait pas repartir de l’île sans des réponses. Voilà pourquoi, elle se retrouvait à monter un chemin pentu pour atteindre sa destination.

Devant elle se trouvait Jacky la Pétoule, le meilleur guide de toute l’île d’après les dires des habitants. La jeune femme aux longs cheveux bleus doutait fortement de ce dernier point. Sentant l’alcool à des mètres à la ronde, l’homme semblait toujours avoir un cou dans le nez. Néanmoins, d’après les rumeurs, il n’y avait que lui qui était allé au Vivarium et en était revenu vivant. En tout cas, c’est ce que tout le monde racontait. Et d’après la mentalité droite et stricte des Pythonniens, elle n’en doutait pas une seule seconde.

— C’est pas trop difficile derrière ? Jacky se retourna vers sa cliente en toussotant dans sa manche. Ouais, je sais, c’est pas un chemin facile, mais c’est le seul. En tout cas, vous allez voir, ça vaut le détour.

— Non, ça va très bien. Robina doutait elle-même de ses paroles. Mais elle devait faire un effort pour atteindre son but.

— Vous avez toujours vécu dans une île enneigée, ça doit pas être facile les Pythons Rocheux pour vous. Il fit passer sa toux avec une décoction de son secret : un mélange d’alcool et de plantes médicinales. Vous allez voir nous sommes bientôt arrivés.

— Ce n’est pas trop tôt. Elle était courageuse, mais cela faisait déjà plusieurs heures qu’ils grimpaient un escalier naturel gravé dans la roche.

— Je crois que le Vivarium va vous plaire. La Pétoule aimait bien commenter tout ce qui lui passait par la tête. C’est un super endroit, enfin si on aime les serpents de toutes les sortes. — Vous allez voir, ça regorge de petites bêtes à écailles. L’homme se mit à rire d’une voix grave, riant de sa propre blague.

La cuisinière avait les mains moites à l’approche de ce fameux bâtiment. Elle ne se sentait pas rassurée avec tout ce qu’elle avait pu entendre dessus. Des serpents géants qui mangeaient des oiseaux qui s’approchaient trop, des reptiles mortels et autres joyeusetés. Pourtant, c’était bien là où elle se rendait pour avoir des détails sur le serpent-monde des entrailles de l’île.

— Et vous me dites que je vais avoir des réponses sur les serpents là-bas ? Elle n’avait pas spécialement creusé le sujet, chacun des Pythonniens lui avait assuré. Elle n’avait aucune raison de douter d’eux.

— Ouais. Il fit une petite pause pour roter avant de reprendre. Il y a un professeur tout là-haut. C’est une scientifique, un chercheur. Il passe ses journées avec toutes les espèces du monde dans son laboratoire.

— Et comment s’appelle-t-il ? Un homme vivait là-haut donc. Elle devait en savoir un peu plus avant de le voir.

— Son prénom, c’est Séraphin. C’est un professeur alors faites gaffe, il pourrait être grognon. Il leva le doigt vers le ciel. Sauf s’il vous aime bien et vous dit de l’appeler Séraphin. Il se mit à rire tout seul en repensant à quelque chose.

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Rien. Il était en train de se taper la cuisse en finissant de rire. Je viens de me rappeler que son nom et son prénom étaient Séraphin.

— Il s’appelle Séraphin Séraphin ? Robina ne put retenir un sourire.

— Oui, et il a pas l’air d’apprécier qu’on lui rappelle trop en se moquant de lui. Le fanatique de liqueur mit en garde la cuisinière. Je vous donne un conseil gratuit, vous foutez pas de lui. Ah ! Nous y voilà !

Jacky la Pétoule monta les dernières marches, des pierres roulaient sous ses pieds. Une large porte en bois sombre trônait devant eux. Des colonnades faisaient le tour du bâtiment à un intervalle régulier. Des lampes éteintes se trouvaient sur les côtés de l’entrée, sur toute la façade et les différents étages s’alignaient des fenêtres rectangulaires. Dans les hauteurs, on pouvait apercevoir un dôme de verre qui servait de serre. Des serpents de toutes tailles les regardaient passer jusqu’à la porte d’entrée.

Jacky ouvrait la marche, il n’avait pas remarqué ce qui l’entourait. Sans doute était-il trop occupé à se demander ce qu’il allait boire par la suite. Il tira sur la sonnette et après un long moment d’attente, des bruits de pas s’approchèrent. La porte s’entrebâilla et la cuisinière put voir un tapis orange à motif. Elle ne pouvait, malheureusement, pas voir Séraphin.

— Il y a quelqu’un ? La voix du Pythonnien résonna dans le hall. Ohé ?

— Bonjour. L’homme se trouvait sur le côté de la porte sur sa gauche. Bienvenue à vous, madame. Jack, ça n’est pas réciproque. Rentrez, j’ai déjà des invités. J’ai préparé de quoi manger.

Ne se faisant pas prier, la Sanderrienne suivit le professeur pour avoir des réponses à ses questions.
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— Petite, tu n’aimes pas le gâteau à la banane ? Séraphin s’inquiéta en regardant le bébé femme-poisson ne pas toucher à son morceau.

Un premier groupe était arrivé quelques minutes avant Robina et Jacky la Pétoule. Autour de la table, sept personnes. Le professeur Séraphin Séraphin, la cuisinière, le guide des Pythons Rocheux, un banquier et trois enfants. Tous étaient assis autour d’une table nappée d’un drap vert avec un morceau de gâteau dans une assiette. Tout le monde faisait honneur au chef-d’œuvre qu’était la pâtisserie : riche, crémeuse avec juste ce qu’il fallait de tranches de bananes.

— Pour tout vous dire, Violette B’eau n’aime pas trop ce qui est moelleux. Elle préfère ce qui croque et résiste sous ses dents.

— Compréhensible pour une jeune femme-poisson-requin-tigre. Le professeur regarda le bébé pendant un instant avant de se rappeler de quelque chose. Ce qui me fait me souvenir du Lézard de Kamabaka. Un reptile qui doit pouvoir manger en permanence quelque chose de dur, sinon il se dévore lui-même. Très compliqué à garder en captivité. Il se gratta la tête avant de reprendre. Peut-être Violette préférerait-elle une carotte crue ? Cela serait-il plus à son goût ?

— Une carotte ? Ce serait parfait, professeur Séraphin. L’humain de la bande avait dans les douze ans. De fines lunettes rondes, une coupe au bol, il aimait la lecture et s’instruire.

L’homme se leva de son fauteuil et se dirigea vers le réfrigérateur.


— Soyez gentil les enfants. S’il vous plaît, pas de « professeur Séraphin », c’est bien trop cérémonieux. Personne ne m’appelle comme ça.

— Mais vous n’êtes pas professeur ? L’aînée des trois enfants était en pleine adolescence, dans les quatorze ans. Elle ne semblait pas apprécier être ici.

— On doit vous appeler comment ? Maximilien posa sa question en même temps.

— Les enfants ! Sévère, celui qui accompagnait le groupe d’enfants les réprimanda. Un peu moins de questions, s’il vous plaît !

— Aucun souci. Je préfère ça à un silence creux. L’homme finit sa phrase en tendant la carotte au bébé requin-tigre. Vous pouvez m’appeler « Oncle Séra ». Vous aussi, vous savez, monsieur Raspoepoulos.


— Merci, Oncle Séra. L’homme devint rouge et toussa dans son mouchoir. Mais j’ai une question à vous poser si vous le voulez bien. Vous m’avez dit à l’escargophone que vous parcouriez le monde à la recherche de nouveaux spécimens. Quand vous serez loin, qui s’occupera des enfants ?

— Nous sommes bien assez grands pour veiller sur nous tout seuls. La jeune ange s’empressa de répondre à la question.

— Tout seuls ? Il en est hors de question ! L’homme fit non de la tête. Vous viendrez avec moi, bien sûr. D’ici quelques jours la S.A.N.D.E.R.R. Compagnie nous emmènera à Little Garden où vivent des dinosaures.

— C’est vrai ? Les yeux de Maximilien s’illuminèrent. Vous nous emmenez sur Little Garden ?

— Bien sûr, et votre aide me sera précieuse. Il préleva un gros morceau de gâteau dans l’assiette de Violette tout en parlant. Mon assistant m’a quitté il y a quelques jours, résultat, j’ai déjà du retard pour préparer cette expédition. Raccompagner monsieur Raspoepoulos à l’entrée, les enfants, voulez-vous ? Ensuite, je vais m’entretenir avec Jacky et cette jeune demoiselle.

Les enfants B’eau, Dheux et Lèrh qui était si méfiants au départ se levèrent pour raccompagner leur chaperon à la porte.

— Que puis-je faire pour vous ? Séraphin sourit à Robina avant de se tourner vers Jacky. Je vous avais dit de ne pas revenir ici, vous ! Vous faites peur aux serpents et vous empestez l’alcool. En plus de vous moquer ouvertement de moi.

— Oh aller prof’ ! Cette petite a fait tout le voyage depuis le Port pour venir vous voir. Il attrapa le morceau de gâteau du chaperon qui venait de partir et planta sa fourchette dedans. En plus, l’alcool, ça me garde les idées en place.

— Et moi, ça me dérange. Je vous en ai déjà parlé la dernière fois. Ses yeux envoyaient des éclairs sur la Pétoule. Je vous demanderais de partir pour ne pas montrer le mauvais exemple aux enfants. Il se tourna alors vers la cuisinière. Vous pouvez rester. Cet homme a créé bien assez de soucis la dernière fois qu’il est venu. Vous êtes la bienvenue, mais d’abord nous allons faire les présentations.

L’ivrogne grommelait dans sa barbe alors qu’il traînait des pieds pour sortir du Vivarium. Il aurait bien répliqué, malheureusement le professeur avait raison. C’était bien pourquoi il arrivait si facilement à recueillir le venin des reptiles dans la forêt.

— Les enfants ! Ohé, les enfants !

Les enfants revinrent dans la pièce principale en courant.

- Calista. Oncle Séra. Les yeux de l’adolescente lançaient des éclairs. Je m’appelle Calista, voilà Maximilien et la plus petite est Violette. Merci d’utiliser nos prénoms.

— Désolé. Je me suis laissé emporter, un peu trop de familiarité trop vite. L’homme ne perdit pas pour autant son sourire. Mais je suis tellement heureux de vous avoir avec moi, même si j’ai une invitée qui est venue me poser des questions.

— C’est vrai ? Le jeune garçon qui répondait au prénom de Maximilien fixa la Sanderrienne. Il voulait tout savoir de ce que voulait demander la chasseresse de primes.

— Malheureusement, ce sera pour un autre moment. Il se leva et commença à revenir à l’entrée pour tourner dans un grand vestibule avec un superbe escalier.

— Vous dormirez à l’étage, tous les quatre. Il se tourna vers la capitaine des Glaciers. J’ai une chambre d’amis que je vais vous prêter pour le temps de votre séjour ici. En attendant, vous pourrez choisir la chambre qui vous plaira, les enfants. Mettez-vous à l’aise.

— On va avoir chacun notre chambre ? Calista leva un sourcil vers le ciel. Elle restait très suspicieuse par rapport à Séraphin Séraphin.

— Évidemment. J’ai bien assez de chambres pour tout le monde, je ne vais pas vous faire partager la même pièce à vous trois. Qui ferait ça ?

— Monsieur Raspoepoulos nous a mis dans une seule chambre pour venir ici. Maximilien se rappela de cette dure réalité. Le voyage avait été long et difficile.

— Oh ! Le scientifique fit la grimace. Il va falloir que je lui parle quand je l’aurai à l’escargophone. En tout cas, c’en est fini de cette traversée, vous voilà chez vous les enfants ! Le Vivarium.

Le laboratoire de l’herpétologue était divisé en plusieurs étages. Le plus haut niveau était la serre qui se trouvait à son sommet. Une immense baie vitrée permettait de faire entrer le soleil. En regardant par cette dernière, les enfants se croyaient au sommet des Pythons Rocheux, rien n’était au-dessus d’eux à perte de vue. Toutefois, ce qui était le plus frappant n’était pas le toit de verre, mais ce qu’il y avait à l’intérieur.

Des centaines de reptiles dans des cages de verre ou de métal. Toutes posés sur des tables en bois, plusieurs rangées qui s’alignaient sur toute la pièce. Des serpents dans leur terrarium, des lézards, des crapauds et d’autres créatures. Que ni la jeune femme aux longs cheveux bleus ni les enfants B’eau, Dheux et Lèrh n’avaient jamais vus.

Après un long moment à observer les différents spécimens et la bibliothèque remplie d’ouvrages sur l’étude des reptiles, Calista se retourna vers Séraphin.

— C’est un endroit fascinant !

— Merci. Il lui fit un grand sourire. Il m’a fallu des années pour en faire ce qu’il est maintenant.

— Et nous aurons le droit de venir ici ? Maximilien voulait déjà se plonger dans un des livres dont regorgeaient les étagères.

— Le droit ? Séraphin regarda le jeune humain surpris. Mais bien sûr ! Nous devons préparer notre voyage pour Little Garden et nous avons des pièges à vérifier, des cartes à étudier et débiter de la ficelle. Nous avons encore quelques jours pour tout ça. En attendant, j’essaierai d’aider cette jeune femme curieuse. Est-ce que ça vous va ?

Maximilien était radieux, Violette semblait perdue pour un enfant de deux ans, quant à Calista, elle était mitigée. Toutefois, elle ne se plaignait pas, elle avait toute liberté dans la maison et le laboratoire. Au contraire, le voyage dans les prochains jours sur Little Garden avait un parfait d’aventure et de danger qu’elle appréciait. Parfaitement. La jeune ange sourit pour la première fois depuis son arrivée.

— Maintenant, allons voir ces chambres et décider qui prend laquelle. Séraphin se frotta les mains à l’idée de voir les enfants s’installer.


— Oncle Séra ? Maximilien se trouvait encore au fond de la pièce. J’ai une question.

— Oui ? Le chercheur se tourna vers le jeune homme curieux.

— Qu’est-ce qu’il y a dans cette cage ? Et pourquoi avoir mis un drap blanc dessus ? Le jeune garçon remit ses lunettes en place.

— C’est un serpent que j’ai découvert il y a de cela quelques semaines. Dans quelques mois se tient le congrès annuel de la Société d’herpétologie, je le présenterai à ce moment-là. Comme c’est vous, je peux vous le présenter.


D’un geste théâtral, il retira l’étoffe. À l’intérieur, un énorme serpent noir, ses écailles comme de minuscules pierres précieuses d’onyx. Ce dernier tourna son regard vers le groupe de ses yeux verts. Un enfant du serpent-monde, dont elle était venue demander des informations à l’homme qui se trouvait devant elle. Ce fut alors que l’imprévisible se produisit, ce que personne n’aurait pu imaginer. D’un coup de queue puissant, le gros serpent noir fit sauter le crochet qui fermait sa cage. Et d’un bond, il fondit sur le visage de Robina.
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Lorsque le Serpent-Monde bondit au visage de la cuisinière, cette dernière ne resta pas sans rien faire. Elle fit une torsion de son buste et attrapa la queue du reptile avec sa main dominante avant de maîtriser complètement la bête en l’attrapant sous la mâchoire. Aussitôt, le constricteur tenta de se libérer, mais la prise de la Sanderrienne était bien trop puissante pour lui. Calista et Maximilien se tournèrent vers l’oncle Séra et celui-ci éclata de rire.

— Oncle Séra ! Maximilien était paniqué et cherchait quoi faire pour aider la jeune femme. Que faisons-nous ?

— Les enfants, je suis désolé ! Séraphin s’essuya les larmes aux coins de ses yeux d’un revers de la main. J’aurais dû vous prévenir, ce serpent n’est qu’un bébé, il ne sait même pas se nourrir encore. Vous ne risquez rien et mademoiselle Erwolf non plus. Il tente juste de retourner chez lui.

Il riait à gorge déployée, Maximilien et Calista l’imitèrent, de façon plus contrôlée. Ils venaient d’avoir la peur de leur vie et ne voulaient pas revivre ça pour l’instant. Le jeune humain reposa Violette au sol et le serpent-monde tourna dans toute la pièce, cherchant une sortie.

— Et, il y a ici des serpents vraiment dangereux ? La chasseresse de primes planta son regard dans celui de Séraphin, elle n’était pas spécialement rassurée.

— Bien sûr. L’oncle Séraphin se mit à marcher dans la pièce en attrapant une paire de gants sur une table proche de lui. On n’étudie pas les serpents durant des dizaines d’années sans se trouver nez à nez avec des espèces redoutables. J’ai un placard entier d’échantillons de venin. Dans l’un de ces vivariums se trouve une vipère au venin si mortel que votre cœur aura cessé de battre que vous n’aurez pas encore compris qu’il vous a mordu. Il se tourna alors vers une cage en verre qui se trouvait à sa droite. Ici, un anaconda si énorme qu’il pourrait nous avaler tous les cinq sans difficulté. Mais ne vous inquiétez pas, ces dangereuses espèces se trouvent dans des cages solides, cadenassées et en sécurité. Et tous peuvent être manipulés sans danger si vous les connaissez assez. Ici, tant que vous ne vous croyez pas plus malin que vous ne l’êtes, rien ne peut vous arriver de mal.

Pas totalement rassurée, la cuisinière déposa le reptile dans sa cage qu’elle referma avec un cadenas. Séraphin Séraphin avait beau être un expert, elle n’était pas totalement rassurée pour autant.

— Maintenant les enfants, il est temps que vous choisissiez votre chambre ! Il claqua dans ses mains pour attirer l’attention de tous. Toutes se trouvent à l’étage, pendant ce temps, je vais parler avec notre visiteuse.

Les trois enfants disparurent en courant vers les étages supérieurs pour prendre possession de leur chambre. Déjà on pouvait entendre des meubles bouger après quelques secondes.

— Je peux vous offrir un nouveau morceau de gâteau ? Le docteur Séraphin s’assit sur un siège. Je ne l’ai pas dit, mais je l’ai fait moi-même.

— C’est très gentil, mais je voudrais aller droit au but. Elle jeta un œil à la cage du serpent-monde avant de continuer. Je suis venue vous voir suite à une découverte que j’ai faite aussi, il y a de cela quelques jours.

— Ah bon ? Il ouvrit de grands yeux en prenant sa tasse de thé. Qu’est-ce que c’était ?

— Un spécimen adulte, de votre découvert. Elle pointa la cage du regard. J’ai été surprise de le voir dans votre laboratoire.

— Vous avez vu un spécimen adulte ? Il posa son thé et délaissa la part de gâteau qu’il avait voulu continuer. Un vrai ?

— Oui, un vrai. Elle passa ses doigts dans ses cheveux avant de continuer. Il devait faire dix mètres.

— De longs ? Il souffla. Une sorte d’anaconda de pierre en quelque sorte. Je vais le nommer, Anaconda minéral !

— Non, pas de long. Elle riva son regard vers le reptile qui s’était enroulé sur lui-même pour patienter en regardant autour de lui. De haut. Sa tête devait faire environ dix mètres de haut. Et son corps, je ne sais pas la longueur, mais je dirais bien plusieurs centaines de mètres, au bas mot.

Surpris, le docteur resta sans voix. Il regarda la Sanderrienne de longues secondes en gardant le silence.

— Et vous sauriez me mener là où vous l’avez vu ? Tel un enfant, l’homme se rapprocha de la chasseresse de primes pour lui prendre la main. Je veux dire, si c’est vrai, c’est une grande découverte, encore plus que celle d’un spécimen minuscule !

Il se leva, commençant à s’affoler à et à prendre des notes.

— Calmez-vous ! Elle t’attrapa pour le faire s’asseoir. Je sais où il se trouve, enfin, un des endroits où on peut le voir, mais ça s’arrête là. Je ne sais même pas si vous pourrez le voir !

— Là n’est pas la question ! Il se releva. Il faut que je prépare une expédition !

Tout le reste de la journée, le professeur fit des vas et viens pour préparer des affaires. La journée passa en un instant, laissant la capitaine des Glaciers avec plus de questions que de réponses. Ils mangèrent un repas préparé par la jeune femme aux longs cheveux bleus. Des lasagnes de saint-pierre avec une petite salade.
L’oncle des enfants parla longuement de son travail, des reptiles qui se trouvaient ici. Il laissa la conversation dévier vers d’autres sujets, ses voyages, les aventures de Robina. Les enfants de leur côté les écoutèrent avec attention. Puis à la fin de la soirée, ils s’ouvrirent.

— Nos parents nous manquent. Maximilien venait de le dire dans un souffle. Vous êtes très gentil oncle Séra, mais nous aimerions quand même vivre chez nous, comme avant.

— Oui, moi aussi. Calista s’empressa de rajouter sa pierre à l’édifice. Bien sûr, nos parents nous manqueront. Mais d’un autre côté, je crois que nous pouvons penser à eux, sans pour autant être malheureux. Elle se rapprocha du garçon pour lui faire un calin. Je suis certaine qu’ils ne voudraient pas nous voir malheureux.

— Vous reverrez vos parents bien assez vite, les enfants ! Il frappa dans ses mains. Votre tour du monde ne durera pas toute votre vie et je suis certain qu’ils ont hâte de vous revoir aussi.

C’était le signal pour aller dormir. Sans qu’il ait eu besoin de le dire, tout le monde se retrouva dans sa chambre, bien heureux de s’endormir sur un lit moelleux.
Le lendemain, Séraphin Séraphin était déjà parti alors que Robina se levait. Pourtant, lève tôt, elle ne trouva l’homme nulle part. Ce fut une note sur un bureau du laboratoire qui lui indiqua ce qui se passait.

Les enfants, Mademoiselle Erwolf;

Je suis parti en ville pour quelques achats, pour notre prochaine expédition avant de partir à Little Garden.
Le remplaçant de mon assistant doit arriver aujourd’hui. Merci de bien vouloir le recevoir.
Je vous saurais gré, mademoiselle Erwolf, de bien vouloir préparer le déjeuner pour nos chers enfants.
Séra


N’entendant que les matelas qui grinçaient dans les étages supérieurs, la cuisinière hocha des épaules avant d’aller en cuisine. Des œufs, de la viande, quelques fruits pour faire du jus… Elle avait tout ce qu’il fallait pour faire son travail. Ses couteaux de cuisine, toujours à ses côtés, firent le travail. Elle était en train de finir de griller les saucisses quand les enfants arrivèrent.

— Je me suis fait réveiller par l’odeur du déjeuner. Maximilien s’assit sur une chaise derrière la Sanderrienne. Tout ça m’a l’air délicieux !

— Oui. Calista posa le bébé requin-tigre sur le plan de travail avant de s’installer à son tour. Ça me rappelle un peu notre vie d’avant.

Les enfants étaient en train de manger quand on toqua à la porte. Maximilien leva le nez de son assiette et de son livre pour jeter un œil à l’entrée.

— C’est le nouvel assistant, je parie. Il sauta de la chaise. J’espère qu’il est aussi sympa que Séraphin Séraphin.

— Moi aussi. Calista allait avaler une bouchée avant de suivre son acolyte. Ça serait loin d’être drôle d’aller à Little Garden avec un casse-pieds.

— Bagdougi ! Violette cria pour se faire entendre et ne pas être oubliée derrière.

Les enfants sortirent de la salle à manger pour ouvrir la porte. L’homme qui se trouvait derrière était grand et sec. Il avait une barbe épaisse, mais aucun sourcil.

— Bonjour. Il enleva son chapeau pour découvrir un crâne chauve. Je suis Ritano, le nouvel assistant du docteur Séraphin. Enchanté.

— Enchantée. Les trois enfants avaient parlé en même temps. Calista tendit la main pour souhaiter la bienvenue à l’homme qui venait de se présenter.

Toutefois, Violette recula, interloquant les deux autres.

— Pabougi ! La voix perçante attira le regard de tous.

Sur la cheville de l’homme, un tatouage d’arbre évoquant quelque chose de très précis. Ce fut à ce moment précis que les enfants B’eau, Dheux et Lèrh comprirent la même chose. L’arrivant pouvait bien prétendre s’appeler Ritano. Un coup d’œil à sa cheville suffisait aux enfants pour savoir. Il n’était autre qu’un agent envoyé pour les assassiner. Peu importait son apparence physique, l’arbre tatoué sur la cheville le désignait comme coupable.

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Les trois enfants B’eau, Dheux et Lèrh restèrent sans voix. Ils ouvrirent des yeux ronds sur Ritano. Pendant ce temps-là, Robina se rapprocha, regardant le nouveau venu sévèrement. Elle était la gardienne de ces trois petits pendant l’absence de Séraphin Séraphin. Le nouvel assistant souriait de toutes ses dents alors qu’il entrait dans la maison.

— Je suis certain que l’un d’entre vous aura la gentillesse de porter ma valise dans ma chambre. Il posa son regard sur les enfants. Le trajet a été long et épuisant pour venir jusqu’ici.

— Vous monterez votre valise vous-même. La cuisinière se posta devant l’espion. Les enfants n’y toucheront pas, vous trouverez comment vous installer.

Le chauve fit la grimace. Il ne s’était pas attendu à voir la Sanderrienne.

— Je suis Ritano. Je suis ici pour seconde Séraphin Séraphin dans son expédition à Little Garden. Je suppose que ces nains, et vous êtes les serviteurs de la maison. Je me trompe ?

— On n’est pas des nains. Maximilien répondit en foudroyant l’homme à la porte du regard. Et vous n’êtes pas Ritano ! Nous ne vous laisserons pas entrer dans cette maison !

— Grita ! Violette claqua des dents.

Le Royaliste regarda chacun des enfants et la Sanderrienne tour à tour. Ses yeux étincelaient comme s’il riait.

— Je ne comprends pas ce que vous racontez, les enfants. Il tendit une lettre à la chasseresse de primes qui se trouvait derrière le petit groupe. La société d’herpétologie m’envoie ici pour aider le professeur pendant ses recherches, comme vous pouvez le voir.

La capitaine des Glaciers jeta un œil au papier. L’individu louche disait la vérité, même s’il se comportait étrangement.

— Très bien, vous pouvez entrer. Voyant qu’il ne faisait aucun mouvement pour prendre sa valise, elle l’arrêta. Personne ici n’est votre servant, vous la porterez vous-même jusqu’à votre chambre.

Les épaules de l’homme frémirent, en voyant cela, les enfants reculèrent, apeurés. Pourtant, la jeune femme aux longs cheveux bleus ne bougea pas d’un pouce. Dans une bataille de regard, le scientifique envoya des éclairs à Robina, qui ne broncha pas. Voyant que sa tactique d’intimidation ne marchait pas, il prit sa grosse valise pour la faire traîner sur le sol.

— Soulevez-la ! La voix de la cuisinière claqua comme un fouet. Vous allez abîmer le sol et faire des traces.

L’homme tituba sous l’effort pour faire monter son bagage de quelques centimètres de plus. L’odieux personnage rentra lentement sous le poids de sa valise, la déposant dans l’entrée de la maison, sous une toile représentant deux serpents enlacés. Calista referma la porte derrière lui.

— Merci pour votre aide. Le ton sardonique de l’homme ne cachait en rien son dédain. Le professeur Séraphin m’a indiqué où se trouvait ma chambre, je crois que je vais monter ma valise moi-même. Vous pouvez retourner à vos occupations, disparaissez ! Nous aurons tout le temps de faire connaissance.

La cuisinière allait répliquer quand l’ange des trois enfants répliqua.

— On vous connaît déjà ! Elle le pointa du doigt.

— Vous pensez me connaître. L’homme joua avec sa barbe. En tout cas, vous êtes en tout point pareil à la description que m’a faite le docteur Séraphin. Même Violette a toujours ses neuf magnifiques orteils…

— Qu’est-ce que vous racontez ? La Sanderrienne s’approcha. La petite a toujours tous ses doigts de pieds, comme tout le monde.

— Ah bon ? Ritano se tourna vers elle. Il me semblait pourtant qu’elle en avait perdu un, par accident. Il se tourna vers les enfants, les fixant comme un prédateur, il tapota un long couteau à ses côtés. Je croyais qu’un homme, fatigué de se faire prendre pour quelqu’un d’autre, avait fait tomber un couteau sur son petit pied. Par pure mégarde, une erreur terrible…

La chasseresse de primes fronça les sourcils, s’avançant pour faire rempart.

— Laissons de côté tout cela, voulez-vous ? Il attrapa sa valise sans sembler souffrir du poids cette fois. J’espère qu’à l’avenir, les enfants ne me prêteront pas de mauvaises intentions sans aucune preuve.

Il tourna les talons pour monter dans ses appartements, laissant la commandante de l’Iceberg sans voix. Alors qu’il disparaissait dans les hauteurs, les enfants B’eau, Dheux et Lèrh auraient pu paraître sans peur. Cependant, alors que l’homme venait de partir, Calista s’adossa à un mur et s’enfouit le visage dans les mains. Maximilien se laissa tomber sur une chaise dans la cuisine, devant son assiette qu’il n’avait pas finie. Durant un petit moment, aucun d’eux ne dit un mot. Ne sachant pas quoi faire, la jeune femme aux longs cheveux bleus resta muette. Elle entendait de temps en temps les bruits de Ritano qui s’installait plus haut.

— Comment ont-ils fait pour nous retrouver ? Calista leva la tête, croassant ses mots. Comment l’un d’entre eux est devenu l’assistant de l’oncle Séra ?

Maximilien allait répondre quand Robina se retourna en posant lourdement un couteau sur son plan de travail. Elle attira ainsi l’attention de tout le monde. Elle leur jeta un regard entendu à tous les trois avant d’ouvrir la bouche.

— Je ne sais pas ce qui se passe ici. Elle balaya l’assistante du regard. Mais ce que j’ai compris, c’est que vous êtes au courant. Oh, ne faites pas les innocents ! Elle les pointa du doigt. Vous me prenez peut-être pour la dernière des imbéciles, mais personne ne se comporte comme ce Ritano, il y a quelques minutes. Vous avez des problèmes, et des gros de ce que je peux comprendre, et vous savez d’où ils viennent.

Les deux enfants les plus âgés s’entre-regardèrent. Ils semblaient communiquer sans devoir échanger de paroles. Croisant les bras, la cuisinière les regarda faire sans faire de remarques. Une poignée de secondes s’écoula avant que la plus âgée, l’ange se leva de son mur pour rentrer dans la salle à manger. Elle s’assit aux côtés de Maximilien, l’humain avant de prendre la parole.

— Nous venons de plus loin sur la route de tous les périls, comme vous le savez déjà. Voyant que la Sanderrienne l’écoutait attentivement, elle continua. Cet homme est là pour nous assassiner, un homme qui faisait partie de notre entourage a juré de faire main sur le pouvoir de nos parents. L’adolescente souffla en soulevant Violette pour la prendre dans ses bras. Vous avez la situation globale.

— Nous devons faire quelque chose. Le fils Dheux interrompit la fille Lèrh. Mais quoi ? Séraphin Séraphin ne sera pas là avant un moment. Et nous ne vous connaissons pas.

— Nous pourrions expliquer la situation à Monsieur Raspoepoulos. Calista suggéra l’idée loin d’être convaincue. Il doit déjà être reparti des Pythons Rocheux, mais peut-être qu’il pourrait faire demi-tour…

— Jamais il ne nous croira. Le garçon aux lunettes se tourna vers la jeune fille. Nous ferions mieux de filer. Si nous filions maintenant, nous pourrions prendre un navire pour presque le monde entier, et les perdre.

— Mais où exactement ? L’ange se posait beaucoup de questions avec cette proposition.

— On s’en fiche ! Le plus loin possible. Il se passa la main dans les cheveux. Et on changera de noms, pour se noyer dans la masse.

— Max, nous n’avons pas d’argent. Tu penses que quelqu’un nous prendra sur son navire sans rien payer ?

— Nous travaillerons. Il sera les poings. Je suis persuadé que quelques manœuvres de plus ne feraient de mal à personne sur un navire.

Le silence s’installa enfin sur la pièce. Et pendant cet échange, la chasseresse de primes n’avait rien dit, au risque d’interrompre les enfants. Toutefois, elle avait compris grossièrement la situation. Quelqu’un, ou plusieurs semblaient les poursuivre depuis maintenant quelque temps pour les tuer. Pourquoi ? Elle n’en savait rien. Malgré cela, elle était certaine de vouloir leur venir en aide. Elle ne pouvait pas laisser des enfants en danger en fermant les yeux. Surtout qu’ils semblaient innocents.

— Ça ne servirait à rien que vous partiez. Elle posa les mains sur sa planche à découper. Cet homme vous a retrouvé ici, loin de chez vous. Il vous retrouvera de la même façon, où que vous alliez. De plus, il ne semble pas travailler seul de ce que j’ai compris.

L’enfant Dheux eut un frisson en même temps que l’ange. Il savait que ce que disait la capitaine des Glaciers était la vérité.

— Le mieux, selon moi, serait d’attendre le retour du professeur Séraphin Séraphin. Elle rangea les couteaux dans les tiroirs où elle les avait prises. Vous nous expliquerez la situation en détail à ce moment-là. Je serais là pour vous protéger en attendant.

Parti dans son délire, l’humain répondit.

— Si ça se trouve, il est complice avec Ritano. Il fixait les escaliers avec insistances.

— Paffou ! Violette regarda son compagnon en claquant des dents.

— Elle a raison. La jeune femme tendit un morceau de carotte au bébé. Votre oncle Séra est bien trop gentil pour être complice. De plus, s’ils étaient complices, cet homme n’aurait pas autant insisté pour se faire appeler Ritano. Et il serait arrivé pendant que le docteur était présent. Elle prit son menton avec sa main. Pour moi, il a bien choisi son moment pour rentrer à la maison.

— Vous n’avez pas tort. Il releva son visage vers la cuisinière. Nous attendons l’oncle Séra alors ?

— Oui, et en attendant vous pouvez compter sur moi.

Pour tromper l’attente, les enfants s’engouffrèrent dans le laboratoire aux Serpents. Ils tentaient de voir par la baie vitrée s’ils pouvaient apercevoir leur oncle. Les trois enfants se morfondaient quand le scientifique grimpa les dernières marches pour arriver au Vivarium. Séraphin chancelait sous le poids de ses achats. Il aperçut les enfants à travers les vitres et leur rendit leur sourire en les voyant.
La cuisinière veillait au grain. Elle avait fait la surveillance toute la matinée. Pourtant, mis à part les bruits que faisait Ritano pendant son installation, rien ne semblait bizarre. Alors que les enfants venaient de voir l’homme qui s’occupait d’eux, Ritano descendit les escaliers quatre à quatre. Il ouvrit la porte pour laisser passer l’herpétologiste et l’aider à porter les courses.

— Vous avez raison professeur. Il jeta un œil à la Sanderrienne et aux enfants. Je suis certain que nous aurons besoin de moustiquaires pour Little Garden. Je vous pose ces courses où ?

— Dans la cuisine. Séraphin Séraphin pointa la pièce du doigt. Tiens, Maximilien, aide Ritano à ranger les courses. Il déposa le sac dans les bras de l’humain qui se retrouva chargé.

— Monsieur Séraphin. La chasseresse de primes interrompit l’échange. Les enfants ont quelque chose de très important à vous dire.

— J’arrive. Il prit un troisième sac et partit dans la cuisine. J’ai trouvé des poissons de l’Archipel aux Eveillés. Je suis sûr que nous allons nous régaler.

Il chercha dans son sac pour trouver la trouvaille qu’il avait faite au marché. Il en sortit un énorme filet de façon majestueuse.

— Du poisson lanterne ? Se rapprochant, la commandante de l’Iceberg s’intéressa aux produits. Je connais ça…

— Oncle Séra ! Calista coupa la parole de la jeune femme aux longs cheveux bleus. Ce que nous voulons vous dire est urgent.

- Calista ! Séraphin foudroya l’ange du regard. On ne coupe pas la parole. C’est très impoli, tu devrais le savoir. Pour l’instant, rangeons les courses, nous parlerons plus tard.

Tout le monde rentra dans la cuisine, mettant les produits à leur place. Alors que Robina se retournait, elle avait vu l’homme plonger la main sous son manteau. Son coutelas a porté. Elle le bloqua en le poussant et attrapant le fourreau dans un semblant d’aide. S’en suivit un combat de force où l’assassin tentait de prendre le dessus sur son adversaire. La Sanderrienne gagna le concours sans transpirer. Malheureusement, le message était clair pour tout le monde. Personne n’était à l’abri ici avec cet homme.
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Robina monta la garde dans le couloir cette nuit-là. La nuit semblait être un cauchemar pour les enfants qui ne trouvaient pas le sommeil. Toute la journée, depuis le retour de Séraphin jusqu’à la fin de la journée, Ritano avait pris soin de ne jamais laisser seul le professeur. Plusieurs fois dans la journée, le coutelas de l’assassin avait fait son apparition et à chaque fois la cuisinière avait dû intervenir.
Le docteur Séraphin avait été bien trop occupé par les préparatifs pour aller voir le spécimen de serpent géant dans les entrailles des Pythons Rocheux pour y faire attention. La cuisine qu’il était en train de faire, la Sanderrienne étant incapable de la faire pour protéger les trois enfants. Durant le repas, le coutelas manqua de sortir de son étui, s’il n’y avait pas eu Coupe-Faim aux creux des reins de l’assassin.

Pour la chasseresse de primes, elle s’était fait son avis sur la question, elle devait mettre les petits en sécurité. Malheureusement, elle ne pouvait pas les enlever, et pour cela il lui fallait le consentement de Séraphin Séraphin. Malgré cela, elle devait attendre de pouvoir expliquer la situation. Ce fut à la fin du souper que l’herpétologiste emmena son nouvel assistant dans le laboratoire aux serpents. Il était si heureux qu’il ne se rendit même pas compte que ses invités montaient sans dire un mot.

Les enfants ouvraient la porte de leur chambre respective, regardant si leur gardienne était toujours là. Et toujours, la capitaine des Glaciers leur répondait d’un signe de la tête pour les faire rentrer dans leur chambre. Car elle n’était pas la seule dans le même cas. Ritano aussi montait la garde. Installé dans un fauteuil qu’il avait tiré devant sa porte ouverte. Chaque fois qu’un des enfants sortait, l’assassin sortait son arme. La jeune femme aux longs cheveux bleus lui répondait en tapotant Coupe-Faim de la main.

Enfin, l’aube s’éleva dans le ciel et réveilla la grande demeure. Les enfants B’eau, Dheux et Lèrh descendirent l’escalier fatigués, vidés d’une nuit sans sommeil. Ils grignotèrent un semblant de petit déjeuner. La seule bonne nouvelle était que Ritano n’était pas dans les parages.

— Au travail. Calista se leva de sa chaise. Oncle Séra doit nous attendre.

— Et Ritano aussi. Maximilien avait une mine lugubre. En tout cas, nous pouvons remercier la cuisinière.

— Oui, elle nous a déjà sauvés plus d’une fois. Calista regarda autour d’elle. Mais, où est-elle au juste ?

Les deux adolescents se turent en imaginant où pouvait être la cuisinière. Ils étaient en train de réfléchir quand le scientifique fit irruption dans la pièce. Dans le laboratoire se trouvaient Robina et le nouvel assistant qui se regardaient comme deux chiens de faïence. L’assassin tentait tant bien que mal de forcer le passage. Pourtant, il ne faisait pas le poids en force brut avec la cuisinière qui lui tenait tête depuis hier soir. Il la foudroya du regard avant de reprendre son calme et de s’installer dans un canapé en cuir.

— Vous savez, je ne vous veux aucun mal. Il croisa les bras. Je suis ici pour le travail. Je ne suis qu’un simple assistant pour le professeur et…

— Vous pouvez essayer de convaincre n’importe qui avec ce discours. La Sanderrienne coupa la parole de Ritano. Mais vous ne me mènerez pas en bateau. Vous avez bien assez souvent tenté de tuer les enfants B’eau, Dheux et Lèrh.

Il eut un grand sourire en entendant la chasseresse de primes énoncer la vérité. Il attrapa un flacon vide qui servait pour les prélèvements de venin et le fit sauter entre ses doigts.

— Nous sommes partis sur de mauvaises bases je pense. Il s’arrêta de jouer pour reposer le verre sur la table. Vous n’avez rien à faire ici. Vous pouvez avoir la main sur le cœur, je pourrais me débarrasser de vous en un claquement de doigts. Alors, disparaissez et oubliez ce que vous êtes venus faire ici.

— J’ai des questions à poser au professeur Séraphin Séraphin. Elle plongea ses yeux dans ceux du barbu. Et je ne compte pas laisser des enfants à la merci d’un homme qui veut les tuer.

— Ah bon ? Il se pencha en avant, toujours amusé. Je suis sûr que vous pourriez changer d’avis. Tout le monde a son prix. Combien ?

— Vous voulez m’acheter, maintenant ? Amusée par l’idée, la commandante de l’Iceberg ricana. Je ne suis pas à vendre.

— Tout le monde a son prix, mademoiselle. Il écarta les bras, s’étendant sur le dossier du meuble. Deux millions ? Cinq millions ? Il leva un sourcil en ne voyant aucune réaction. Dix millions ? Je vois que vous êtes une coriace. Cinquante millions ? Il se mordilla un doigt. Je vois que vous ne m’avez pas menti, vous êtes difficilement achetable.

— Je ne le suis pas. La réponse était sans appel. Vous me trouverez toujours en travers de votre chemin. Et à cette heure, le professeur doit être au courant de ce qui se passe chez lui.

— Oh ! Cela m’étonnerait. Il se leva de son canapé en cuir pour sortir de la pièce. J’ai vu les regards que Séraphin Séraphin me lançait, il se méfie aussi. Mais pas pour les mêmes raisons que vous espérez.

— Comment cela ? Elle fronça les sourcils, elle n’aimait pas la tournure de la discussion.

— Cet homme est paranoïaque, il pense que je veux lui voler ses « précieuses » recherches. L’assassin ricana. Il a suffi que je commence à le bombarder de questions sur ses reptiles pour qu’il commence à me regarder autrement. Il rigola en passant à côté de la jeune femme aux longs cheveux bleus.

Cette dernière le suivit du regard, toujours sur ses gardes. L’homme s’amusait de la situation et il ne le cachait pas.

— Je pense que les enfants ont déjà pu tout dire au professeur, pourtant vous voyez, je suis toujours là. Il écarta les bras. Toujours sous le même toit que vous et les enfants.

C’est sur ces mots que les trois enfants B’eau, Dheux et Lèrh entrèrent dans la pièce, triomphant.

— Vous pouvez faire vos bagages, « Ritano ». Maximilien croisa les bras en bombant le torse. Il ne nous arrivera rien ici.

— Par Adam ! L’homme découvrit ses dents jaunies par le tabac dans un sourire malsain. Si j’avais vraiment voulu vous tuer, vous ne seriez pas là en ce moment. Non, je ne vais pas vous toucher avant d’être dans un lieu où je laisserais moins de traces. Little Garden, par exemple.

— Nous partons, mais sans vous ! Calista lui répondit en le pointant du doigt. Onclé Séra a déchiré votre billet. Il se méfie de vous, alors vous ne venez plus avec nous. Changement de programme.

L’assistant eut un rictus carnassier. Les enfants se décalèrent pour se retrouver derrière Robina qui faisait maintenant bouclier, reprenant son rôle de garde du corps.

— Je ferais attention si j’étais vous, les enfants. Il tapota son poignard sous sa veste en passant la porte. Le programme peut encore changer, surtout avec un malencontreux accident. Cela arrive tous les jours.

Il ricana en remontant dans sa chambre.
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Toute l’après-midi, dans le Laboratoire aux Serpents, les enfants ruminèrent leurs angoisses sous l’œil amusé de Ritano. L’oncle Séraphin avait parlé avec Robina, cherchant à en apprendre plus sur la localisation du Serpent-Monde. Ce soir-là, aucun des enfants n’était d’humeur à manger le plat qu’avait préparé la cuisinière. Ils ne touchèrent presque pas à leurs assiettes et c’est sans dire un mot qu’ils remontèrent dans leur chambre. Séraphin Séraphin sentait bien que quelque chose n’allait pas, toutefois il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus.

Le docteur se tourna vers la cuisinière, il avait trouvé qu’elle était très proche des enfants depuis deux jours. Alors que la Sanderrienne allait monter rejoindre les enfants pour monter la garde cette nuit aussi, il l’appela. Elle se retourna pour le voir le visage anxieux de l’homme qu’elle était venue voir il y a de cela trois jours.

— Mademoiselle Erwolf, y a-t-il quelque chose qui ne va pas avec les enfants ? Il se gratta la tête. Ils ont changé d’attitude depuis hier. J’ai l’impression que la vie ici ne leur va pas particulièrement.

— Vous n’avez toujours pas compris alors ? La chasseresse de primes souffla, excédée de voir que le professeur n’avait toujours pas compris. L’homme qui se dit votre assistant n’est pas celui qu’il prétend être.

— Oui, je suis au courant. Il bomba le torse. Je l’ai compris très vite. Un espion envoyé par la société d’herpétologie pour voler mes travaux. Je l’ai dit aux enfants hier, mais ne vous inquiétez pas. Il ne viendra pas avec nous quand nous irons dans les entrailles de l’île dans quelques jours.

— Vous n’y êtes pas du tout. Elle posa sa main sur l’épaule de Séraphin pour attirer son attention. Ritano est un assassin. Il est ici pour tuer les enfants B’eau, Dheux et Lèrh.

— Vous vous trompez, il ne fait que fouiner dans mes livres et me poser des centaines de questions sur ce que je fais en ce moment. Il renifla en voyant l’homme derrière la capitaine des Glaciers. Quelqu’un de détestable, toutefois loin d’être un assassin.

— Je l’ai déjà empêché d’attaquer les enfants à plusieurs reprises hier. Elle plongea ses yeux dans ceux de Séraphin. Vous n’y êtes toujours pas. Si je n’ai pas dormi la nuit dernière et que je ne vais pas dormir cette nuit, c’est pour sauver ces gosses.

— Vous n’avez pas dormi ? Il recula d’un pas, choqué. Pourtant, je vous avais donné une chambre.

— Avec Ritano qui avait tenté toute la journée de tuer les enfants ? Elle grimaça. Je me suis posté dans le couloir et lui aussi. Nous n’avons pas bougé du couloir de la nuit tous les deux. Elle se retourna, voyant que l’assistant s’engouffrait dans le couloir à l’étage, elle lui emboîta le pas. Et je compte bien faire pareil ce soir aussi. Vous ne voulez pas me croire ? Vous voulez mettre ces enfants en danger ? Bien ! Mais ne comptez pas sur moi pour faire pareil.

Elle s’engouffra dans le couloir en quelques puissants pas pour se retrouver à l’étage. Ritano se trouvait devant sa porte. Il s’arrêta pour la fixer un instant avant de sourire et de s’engouffrer dans sa chambre. Toutefois, pas de regards échangés pendant toute la nuit ce soir. L’assistant semblait ne pas vouloir forcer et laissa sa porte fermée. Prudente, la jeune femme aux longs cheveux bleus monta la garde. Les enfants sortaient parfois une tête pour voir ce qui se passait, pourtant, rien de fâcheux à l’horizon. Les trois enfants passèrent la nuit à dormir, trouvant le sommeil après presque trente-six heures sans dormir. Calista, Maximilien et Violette étaient blottis l’un contre l’autre, dormant comme des enfants auraient dû le faire.

Les enfants clignèrent des yeux quand Robina toqua à leur porte. Elle les réveilla avec un sourire, sans faire de bruit plus que nécessaire.

— Mademoiselle Erwolf ? Maximilien avait la voix fatiguée par la nuit.

La cuisinière ne lui répondit pas, juste un doigt sur les lèvres. Elle indiqua aux enfants de la suivre, sans faire un bruit. La petite requin-tigre mordit dans un morceau de carotte qu’on lui donna. C’est dans un profond silence que le petit groupe se retrouva au rez-de-chaussée.

— Je n’ai pas vu votre oncle Séra depuis hier soir les enfants. Elle les regarda tour à tour, leur faisant comprendre ce qu’elle sous-entendait.

— Vous pensez qu’il lui est arrivé quelque chose ? Calista était bien réveillée par la peur. Ses ailes battirent frénétiquement un instant.

Sur cette question, les pas bruyants de l’assistant résonnèrent derrière eux. Ritano ne se gênait pas pour se faire entendre, partout dans la maison.

— En route pour Little Garden, les enfants ! Il posa son regard sur le groupe avec un sourire carnassier. J’ai fait changer les billets, nous partons aujourd’hui. Alors, dépêchez-vous !

— Vous ne partez pas avec nous ! Calista le foudroya du regard. On vous l’a dit hier.

— C’est votre oncle qui ne part pas avec vous. Il leur tourna le dos. Vous pouvez aller lui demander, il se trouve dans le laboratoire aux serpents.

— Eh bien, nous allons voir. Maximilien partit d’un pas lourd suivi des deux autres enfants.

Le silence retomba tandis que la Sanderrienne fixait l’assassin du regard. Elle savait sans même l’avoir vu. L’homme s’était débarrassé d’un des obstacles qui lui barraient la route, sans même qu’elle ne s’en aperçoive.

— Qu’avez-vous fait ? La colère grondait dans la voix de la chasseresse de primes qui était prête à dégainer.

— Moi ? La barbe de l’homme frétilla alors qu’il s’amusait de la situation. Mais absolument rien. Après tout, j’ai été toute la nuit dans ma chambre, à dormir. Vous devriez le savoir, non ? Vous qui avez fait le guet toute la nuit devant ma chambre.

— Oncle Séra ! C’était la voix de Calista qui venait de hurler.

Ne réfléchissant pas plus d’un instant, la commandante de l’Iceberg se précipita dans la salle de recherche. Ici, tous les reptiles étaient gardés avec soin dans des cages. En approchant de la bibliothèque à l’intérieur de la pièce, la jeune femme aux longs cheveux bleus put voir une large tache de sang au sol. Heureusement, il n’y avait pas de corps aux alentours. Mais Ritano était derrière tout ça, Robina en aurait mis sa main à couper.
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Le claquement des talons de Ritano retentit sur les lames du parquet. Sa lourde valise noire ainsi que son sourire sardonique et sa grimace horrifiée ne trompaient personne. Robina se plaça entre lui et les enfants, le foudroyant du regard.

— Quel terrible malheur ! Un accident sûrement ! L’assistant s’avança d’un pas. Pour celui qui découvrira le corps de ce pauvre Séraphin Séraphin, ce sera un horrible choc.

— Vous ne vous cachez même plus, sale serpent ! Calista eut alors un haut-le-cœur et s’arrêta de parler.

— Malheureusement, quand la marine découvrira le corps de ce regretté professeur, ils se demanderont où sont passés les trois enfants qu’il avait recueillis. Il plongea son regard dans celui de la Sanderrienne. Hélas, on ne les retrouvera pas, ils auront disparu. Quant à vous, personne n’est au courant que vous étiez resté, personne ne vous cherchera.

— Vous croyez me faire peur ? Elle attrapa Coup-Faim dans son dos en le dégainant avec fluidité. J’ai réussi à vous arrêter pendant deux jours, vous ne tiendrez pas le coup.

— Non, cette fois, c’est fini. Ses yeux devinrent deux fentes, il sortit à son tour son poignard. Vous le voyez, celui-ci ? Je vais m’en servir pour vous tuer. Et à la fin, les enfants partiront avec moi sur Little Garden. Il se tapota la nuque du plat de la lame. Vous n’avez pas dormi cette nuit, je me trompe ? Un sourire carnassier fleurit sur son visage. Je le sais, je le vois à vos cernes de deux jours. Quant à moi, je suis en pleine forme, j’ai dormi d’un sommeil du mort. Est-ce que c’est assez clair pour tout le monde ?

Les enfants s’étaient tassés dans le fond de la pièce en regardant l’échange avec des yeux ronds. Ils ne connaissaient cette chasseresse de primes que depuis trois jours, pourtant elle les défendait. La capitaine des Glaciers réfléchissait pendant ce temps. Les trois enfants étaient importants, assez pour que l’homme qui était venu jusqu’ici veuille les tuer discrètement. Ne pas laisser de témoins ni de traces. Les B’eau, Dheux et Lèrh glissèrent sur le côté pour tenter de s’échapper par la seule porte que gardait l’assassin.
Et pourtant, l’homme barbu se tourna vers eux, son arme à la main. En voyant l’ouverture, la jeune femme aux longs cheveux bleus avança de plusieurs pas. Elle devait maintenir la pression pour aider les enfants.

— Espèce de crétine ! Il se tourna vers elle, les yeux rouges de frustration. Vous pensez pouvoir m’arrêter comme ça ?

Il leva son arme pour frapper le garçon du trio que le meitou de Robina s’interposât. La fatigue n’aidait pas à résister, malgré cela elle y arrivait. Le fil de la lame se rapprochait de l’épaule de l’épéiste quand les trois B’eau, Dheux et Lèrh s’engouffrèrent dans l’ouverture. Voulant les stopper, Ritano se retourna pour les attraper. C’était sans compter son adversaire qui en profitant pour lui mettre un coup de genoux dans les côtes. Il roula pour se dégager, laissant ses trois cibles disparaître.
Le combat allait reprendre quand quelqu’un toqua à la porte. Les enfants ouvrirent dans l’élan, laissant découvrir un homme en costume gris. Il eut une quinte de toux avant de rentrer sans être invité. L’affrontement s’arrêta instantanément. Ritano rangea son arme en lançant un regard noir au nouvel arrivant et à la cuisinière.

— Monsieur Raspoepoulos ! Maximilien se tourna vers sa sauveuse. C’est Monsieur Raspoepoulos !

Ritano se tourna vers le nouvel arrivant pour faire bonne figure. Toutefois, ses paroles étaient dirigées à la Sanderrienne qui se trouvait juste derrière lui.

— Vous avez gagné un sursis, tout au plus. Ses paroles étaient comme de l’acide. Ça ne change rien au fait que nous allons embarquer sur le navire pour Little Garden aujourd’hui. Sans vous.

Ritano passa de la colère froide et mortelle à un sourire chaleureux en quelques pas. Il serra la main de l’homme qui venait de faire irruption et l’invita à rentrer.

— Vous faites bien d’être là, monsieur. Il joua avec sa barbe avant de continuer. Si vous saviez ! Il vient de se passer quelque chose d’affreux. J’espère que vous avez le cœur bien accroché, monsieur Rastapopoulos.

— Monsieur Raspoepoulos. L’homme toussa après avoir rectifié l’assistant. Mais qui êtes-vous ? Et pourquoi l’oncle Séra n’est pas là ?

— Patrick Ritano, enchanté de vous connaître. Il tendit la main à l’homme devant lui. Je suis, enfin j’étais, l’assistant du professeur Séraphin.

Le bureaucrate fronça les sourcils à la réponse de l’assassin.

— Comment ça ? Il croisa les bras. Est-ce que vous avez été congédié ?

— Absolument pas, monsieur. Il fit une grimace pour passer pour quelqu’un de triste. Je suis au regret de vous dire que… Il s’arrêta comme sur le point de pleurer. Le professeur Séraphin Séraphin est mort, il a eu un terrible accident dans le laboratoire aux Serpents. Nous allions trouver la marine pour les informer.

— C’est faux ! La chasseresse de primes n’allait pas laisser l’assassin continuer. Il voulait enlever les enfants pour les emmener sur Little Garden.

— Ridicule. Cette jeune femme est clairement en état de choc. Il écarta les bras dans un signe d’impuissance. Les enfants devaient partir avec Séraphin Séraphin dans quelques jours.

— Oui, j’étais au courant. C’est même pourquoi je suis ici aujourd’hui. Il se tourna pour montrer plusieurs valises sur le pas de la porte. Je me suis dépêché de monter jusqu’ici pour leur apporter leurs affaires. Mais pourquoi partir de la maison ? Vous auriez pu appeler avec l’escargophone.

— Appeler, mais bien sûr ! Il semblerait qu’il n’y ait pas que cette jeune femme qui soit retournée par la situation.

— Si j’ai perdu la tête, personne ne l’a ici. Elle foudroya Ritano du regard. Vous n’avez pas arrêté depuis votre arrivée de menacer les enfants avec votre arme !

— Mon arme ? Il feignit la surprise en sortant son coutelas. Vous parlez de ça ? Mais vous aussi, vous êtes armées, quelle est la différence entre nous alors ?

— La différence est que vous avez essayé à plusieurs reprises de tuer les enfants.

— Les enfants, remontez dans votre chambre. Monsieur Raspoepoulos se tourna vers eux avec un regard sérieux. Il va falloir que je tire toute cette histoire au clair, je ne sais pas qui croire ici.

— Nous nous savons ! Calista se tourna vers le banquier. C’est un agent Royaumien. Il est venu ici pour nous enlever.

— Qui ça ? Moi ? Je suis venu faire quoi ? Il poignarda l’ange du regard. Eux aussi ne savent plus ce qu’ils disent.

— Il a un tatouage sur la cheville en forme d’arbre !

Le bureaucrate se tourna vers l’assassin, ferme. Il attrapa une serviette pour tousser dedans en attendant calmement.

— Est-ce que vous pouvez nous montrer votre cheville ? Il l’indiqua d’un geste de la main.

— Bien sûr. Ritano souriait sournoisement.

L’assistant remonta son pantalon, pour laisser découvrir une cheville sans tatouage. Qui était-il alors ? Est-ce que les enfants s’étaient trompés depuis le début ?
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Les enfants B’eau, Dheux et Lèrh regardèrent l’homme faire disparaître sa cheville sous son ourlet. Ils fulminaient de voir qu’un simple tour de passe-passe avait réussi à retourner la situation.

— Comment avez-vous fait pour vous débarrasser de votre tatouage ? Maximilien pointa du doigt Ritano. Nous l’avons vu avec Calista et Violette.

Robina, elle ne se posait pas de questions, tatouage ou non. L’assistant avait trop souvent voulu la tuer elle et les enfants pour qu’il ne soit pas autre chose que ce dont on l’accusait. Un meurtrier. Elle n’avait toujours pas répondu à la question de ce dernier et elle ne le ferait pas. Son raisonnement par l’absurde pouvait bien marcher avec monsieur Raspoepoulos. Néanmoins, il ne marcherait pas avec lui.
La cuisinière jeta un regard aux enfants, pour les réconforter. Elle aurait bien voulu discuter avec le banquier, malheureusement c’était comme vouloir discuter avec un rocher. Tout le monde fut surpris en entendant quelqu’un de nouveau frapper à la porte.

L’ange du groupe ouvrit la porte, le cœur lourd. Elle aurait voulu s’enfuir en courant, seule ou avec les deux autres enfants, pour ne plus vivre cette situation.

— Vous êtes ? Elle leva les yeux vers l’homme qui se trouvait face à elle.

— Sous-Amiral Weavel Astarte. L’homme salua la jeune fille d’un salut vigoureux. Puis-je entrer s’il vous plaît ? Nous avons reçu un appel nous informant d’une attaque ici.

Le banquier toussa dans son mouchoir tout en se rapprochant. La Sanderrienne ne comprenait pas toutefois, personne n’avait encore appelé la marine.

— Pourtant, personne ici ne l’a encore fait. La chasseresse de primes était surprise. Je ne crois pas que quelqu’un ici vous ait appelé. En tout cas, pas encore.

— Nous avons été appelés par escargophone il y a de cela une heure, madame. Le vieil homme se tourna vers elle, protocolaire. Et quand nous devons mener l’enquête, il faut être rapide. Surtout quand la victime est encore vivante.

— Vivante ?! Ritano se retourna alors qu’il se trouvait dans la cuisine. Comment pouvez-vous dire que le professeur Séraphin Séraphin est encore vivant ? L’homme parlait vite, on pouvait sentir son agacement dans sa voix. Nous n’avons nous-même pas encore retrouvé son cadavre.

— Parce qu’il n’est pas ici, tout simplement. Plusieurs hommes de la marine s’engouffrèrent dans le bâtiment quand le Sous-Amiral leur fit signe. Nous sommes ici pour sceller la scène de crime et arrêter monsieur Ritano ?

Le barbu se stoppa, regardant les officiers qui l’entouraient. Sentant les mâchoires du piège se refermer sur lui, l’assassin recula vers la pièce du laboratoire aux serpents.

— Pourquoi moi ? L’assistant tentait de se sortir cette situation. Je n’ai rien fait, et comment pouvez-vous savoir que je suis Ritano ? Il pointa du doigt monsieur Raspoepoulos. Si ça se trouve, c’est lui !

Quelques hommes tournèrent la tête vers le banquier, mais cela ne dura qu’un instant. Le Sous-Amiral le posa devant Ritano en le dévisageant. Il claqua des doigts et désigna l’assistant.

— Monsieur, vous êtes en état d’arrestation pour tentative de meurtre sur la personne de Séraphin Séraphin. Il récitait les paroles comme une leçon apprise par cœur. La victime a survécu et nous a appelés elle-même. Elle vous a désigné vous, comme l’agresseur, vous allez nous suivre jusqu’à Vipère-au-Poing.

— Je suis choqué de l’apprendre ! Ses yeux se posaient partout en même temps. Et tellement content de l’apprendre. Il recula d’un pas vers la porte du laboratoire.

Sans un mot, l’homme se retourna pour sauter par la baie vitrée de la pièce derrière lui. Il s’engouffra dehors ; poursuivant par la marine. Il n’avait pas réussi son coup, mais il pourrait revenir plus tard. Avant cela, il devait cependant ne pas se faire attraper par les membres du Gouvernement Mondial.

— Les enfants ! Monsieur Raspoepoulos se tourna vers le groupe d’enfants. Je suis désolé de ne pas vous avoir cru tous les trois. Il se tourna vers la petite homme-poisson qui la regardait en grignotant un morceau de navet cru. Mais je pense que ce « Vivarium » n’est pas un endroit assez sécurisé pour que vous viviez ici.

— Mais Séraphin Séraphin a été tellement gentil avec nous ! Calista voulait tenir tête au bureaucrate. Nous allions partir pour Little Garden avec lui dans quelques jours !

— Oui, mais je me vois dans le regret de constater qu’il ne peut pas vous défendre, contre ce Ritano ou qui que ce soit. Il eut une quinte de toux qu’il étouffa dans son mouchoir.

— Confiez-nous à Robina alors ! Maximilien sauta sur l’occasion. Elle est très forte, elle n’a pas dormi depuis plus de deux jours et elle nous a sauvés plusieurs fois de cet homme.

— Je ne sais pas trop… L’homme considéra la capitaine des Glaciers un instant. Je ne la connais pas, il va me falloir faire une enquête pour savoir si elle est capable…

Le Sous-Amiral en entendant la conversation s’arrêta au niveau du banquier.

— Je peux vous assurer moi-même qu’elle l’est. Il plongea son regard dans celui du bureaucrate. Cette femme est une membre du Baroque Works, elle a combattu un empereur à la bataille de Marine Ford, il y a de cela quelques semaines. Elle a même arrêté plusieurs équipages pirates célèbres sur la route de tous les périls. Elle sait se défendre, et je pense que si elle ne s’est pas débarrassée elle-même de cet homme, c’était surtout pour défendre les enfants. Je me trompe ? Il se tourna vers les enfants B’eau, Dheux et Lèrh

— Non ! C’est vrai ! Calista répondit au haut gradé de la marine. Elle l’a arrêté plusieurs fois de nous attaquer. Elle ne l’a pas arrêté parce qu’elle était une invitée de l’oncle Séra et qu’il ne s’était pas rendu compte lui aussi de sa sournoiserie. Sinon je suis certaine qu’elle nous aurait mis en sécurité depuis longtemps.

— C’est gentil les enfants. La jeune femme aux longs cheveux bleus remercia les B’eau, Dheux et Lèrh. Je veux bien m’occuper d’eux, mais je voyage, ça ne posera pas de problèmes ?

— Vous voyagez ? Parfait alors ! Monsieur Raspoepoulos attrapa un papier qu’il tendit à la cuisinière. Voici votre prochaine destination. Les parents des enfants ont été très clairs, ils doivent remonter la route de tous les périls et visiter le monde. Même si je ne comprends pas spécialement pourquoi ils doivent le faire.

— On peut rester avec elle alors ? Maximilien et Calista parlèrent en même temps, excités tous les deux de vivre des aventures avec la Sanderrienne. Mais encore plus de se débarrasser du banquier.

— Oui. Tenez, madame, voilà les papiers pour être officiellement responsable des enfants B’eau, Dheux et Lèrh. Le banquier sortit une épaisse liasse de feuilles de papier de sa veste. Vous devrez à partir de maintenant suivre l’itinéraire indiqué par les parents des enfants. Je vous souhaite bon courage.

Le banquier repartit, laissant la chasseresse de primes et les B’eau, Dheux et Lèrh seuls. Ils vivraient de nouvelles aventures, mais sans monsieur Raspoepoulos.
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