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The "Kakasu Poketo"will be mine ! [ Quête ]



      Une belle journée s'annonce. J'en suis sûre. Je pousse la couverture jusqu'aux chevilles, me redresse et m'étire. Oui, une belle journée. Mes pieds se posent sur le tapis chaud et douillé, mon corps se lève entièrement et se dirige vers la fenêtre. Je tire un bout du rideau. Le ciel est gris, j'avais raison : ça sera une belle journée. Tournant les talons, je vais prendre une douche. En en sortant je m'habille, place mes cheveux fictifs sur mon crane, cache les mèches rebelles et fini par me maquiller. Des fois je me demande si quelqu'un m'a déjà vu, si on m'a déjà percé à jour. Non, bien sûr que non. Je suis trop parfaite pour ça. Enfin, presque parfaite. Je regarde mon planning, je commence dans … cinq minutes. Et merde. Je m'empare du ruban qui me sert à nouer mes cheveux et quitte mon appartement. Heureusement que j'habite à quelques mètres. En me dépêchant j'y serai. Ça ne me ressemble pas, enfin je veux dire d'arriver à l'heure. Je suis sans arrêt en retard, pourtant cet autre moi doit être ponctuel. Il le faut. Rien ne doit transparaître. Rien.

      Le patron me salue, il n'a même pas remarquer mon mini-retard. Il a l'habitude que je sois là au bon moment. J'enfile mon ''uniforme'', si on peut appeler ça un uniforme. C'est un tablier bleu pastel, qui se noue à la taille. Le truc basique quoi. La journée commence. Une journée monotone, comme toutes les autres. Ma vie c'est ça. Répéter jour après jour les même actions. Revivre jour après jour la même routine. Retracer le même chemin, jour après jour. Heureusement, parfois j'ai les actes de la révolution qui bousculent ce train-train plus qu'ennuyeux. Je ne pensais pas que ma vie deviendrait ça, mais elle a suivit le chemin qu'on lui a tracé. C'est assez embêtant de ne pas aimer sa vie, non ? Et bien moi je ne l'aime pas. Enfin, ma vraie personnalité ne l'aime pas. Mitsumi aime cet état. Elle aime se lever, regarder par la fenêtre, partir en retard mais arriver à l'heure. Elle aime servir les clients, sourire gentiment au patron ainsi qu'aux passants. Mitsumi est un peu simplette, il lui suffit de peu pour être heureuse. Moi ? Je n'ai pas le droit au bonheur. C'est tout. La journée défile, heures après heures. Minutes après minutes, secondes après secondes … Cette journée sans fin. L'horloge indique cinq heures et trente-sept minutes. Aujourd'hui, à cinq heures et trente-sept minutes, ma vie se modifie un peu.

      Trois hommes discutent à table. Je m'avance, leur demande ce qu'ils veulent commander, chacun me répond et ils reprennent leur discussion. Je m'arrête derrière un poteau. J'aime bien écouter les conversations, surtout quand le patron ne me voit pas. Ils parlent d'un homme qui vient d'arriver en ville. Je te jure, qu'il est arrivé hier s'exclame le premier. Ça ne peut pas être vrai, il ne peut pas posséder cet objet continu le second. Quel objet ? De quoi peuvent-ils bien parler ? J'écouterais bien un peu plus, mais un homme arrive au comptoir. Fait chier. Je récupère la monnaie de cet homme, et apporte la commande aux trois consommateurs. Ils ont changés de sujet. Ils parlent d'une grosse somme d'argent. Décidément ils m'intéressent beaucoup. Dans les bars ils causent beaucoup les gens. Ils parlent de tout et n'importe quoi. Ils me donnent beaucoup d'informations, presque plus que Jun. Non, pas autant que Jun.

      Je m'absente deux secondes, le temps de faire mes besoins, lorsque je reviens les hommes sont partis. Sans payer, bien évidement. Je soupire, ça m'arrive tout le temps. Le patron va encore gueuler, enfin façon de parler. Bon, de toute façon faut que je les retrouve. Je dois savoir de quoi ils parlaient. Curieuse, moi ? Non, pas vraiment. Il a juste une question d'argent par dessous ça, et que l'argent fait le bonheur. C'est bien connu. En plus, si ça continu comme ça je n'aurais pas assez pour payer mon loyer. La vie est chère. Si j'étais bien payée, encore ça irait, mais ce n'est pas le cas. Enfin si, au bar je le suis, par contre à l'union... Je devrais aller me plaindre tient ! Si j'avais pas mon job au bar, je ne pourrais même pas m'acheter de la bouffe comestible. C'est pourquoi je dois retrouver ces hommes, et récupérer la somme d'argent dont ils parlaient. La tâche la plus simple, c'est de retrouver l'un d'eux. Je le connais déjà, c'est un fidèle. Un marine – berk en passant – qui vit à quatre rues du bar. Je passe d'abord chez moi pour me changer, enlever ma perruque et tout le reste.


      Il doit bien vivre le bougre. Il a une putain de baraque qui donne envie de rêver. Bon ok, c'est probablement un héritage de sa famille, car son nom de famille est connu, mais lui par contre … Enfin, ce n'est pas très important. Je fais le tour de la propriété. Une fenêtre au premier est ouverte. Parfait. Le mur est acclimaté pour l'escalade, double parfait. Je saisis une prise, puis une autre et au fur et à mesure me hisse sur le rebord. Je me glisse à l'intérieur. Sa maison est sympa, mais non je ne me résignerais pas à lui voler des trucs. Je dois juste le trouver. Chose dite, chose faite. Il est dans la pièce à coté. Installé dans un vieux fauteuil. J'entre dans la pièce, il lève les yeux, les écarquille. Je ferme la porte en lui annonçant qu'on doit parler. Je lui annonce que je l'ai entendu au bar, j'étais placé à coté, et que je veux savoir de quoi il parlait. Pour lui faire comprendre qu'il n'a pas le choix, je sors une de mes armes préférées. Il semble mort de trouille.

      «  - L'homme en question possède un objet que la marine souhaite ... C'est un objet rare, une poche de dissimulation, ça sert à...
      - Je sais à quoi ça sert. Et pour l'argent ?
      - Il … il fait du trafic … Il possède beaucoup d'argent … »

      Quel chiffe molle … Et dire que c'est ce genre d'homme qui ''protège'' notre pays. Mais où va le monde ? En tout cas il m'a bien renseigné, la poche de dissimulation. Un objet qui se fait rare, il doit en exister trois dans le monde. Trois exemplaires uniques car elles ne se ressemblent pas. Il me la faut. Ça serait tellement pratique ! Je pourrais mettre mes dagues, ainsi que mes vêtements dedans. Plus besoin de me balader avec quatre cents trucs sur moi. En ce qui concerne l'argent, c'est toujours bon à prendre. Je me demande bien ce qu'il comptait en faire après avoir pincer cet homme, le garder probablement. Il faut que je trouve cet homme, mais l'officier en face de moi ne semble pas en savoir plus après une nouvelle question. Dommage. Je vais aller me renseigner auprès de Jun, lui il sait tout, il voit tout : comme il le dit toujours. Je fais demi-tour, je n'ai pas besoin de tuer cet homme.

      « - Mais je te reconnais ! Ces yeux ! Tu es … Arg. »


      Tant pis pour lui, il n'avait cas pas me reconnaître.
      Devant chez Jun, je regarde à droite à gauche. Je salue sa voisine, qui me prend pour sa petite amie, et attend. Une fois qu'elle est partie, j'entre par la fenêtre, comme toujours. Jun n'est pas encore la. J'ouvre son frigo, ouvre une bouteille et vais m’asseoir sur un siège. Lorsqu'il rentre, il ne me voit pas. Il se sert lui aussi à boire, et sursaute en m'apercevant. Je lui dis que je suis déçue qu'il réagisse toujours comme ça. Il me demande ce que je lui veux. Je le laisse poiroter quelques secondes, le temps de terminer ma boisson. Je lui explique donc la situation, il me regarde surpris.

      « - Comment tu peux savoir ça ? Il est arrivé ce matin apparemment.  
      - Je sais tout, je vois tout, Jun. »

      Au son de sa réplique il sourit. Il m'explique que cet homme est un malfrat qui fait beaucoup de trafic. Il aurait obtenu la poche lors d'une de ces magouilles, et qu'il aurait beaucoup d'argent. Malheureusement on ne connaît pas grand chose de lui, on sait juste qu'il a un complice. Jun me dicte le nom de ce complice, mais qu'il n'est pas facile à trouver, car comme l'homme il est un peu invisible. Ce complice serait faible, mais qu'il serait comme un protégé pour l'homme.

      « - Tu sais que rien n'est invisible pour moi. Je vais trouver ce Monsieur X et promis, je te filerais un peu de fric, enfin peut-être. »

      Il hausse les épaules et sur ces paroles je quitte son appartement. Demain, je trouverais ce complice et il a intérêt de me donner des indices. Sinon, il va en baver.







        Y'a des jours où vaut mieux rester couchée. C'est pourquoi, je me suis levée ce matin. Aujourd'hui c'est un jour important, aujourd'hui je commence mes recherches et rien ne m'arrêtera. Rien. Récapitulons, j'ai posé des jours de congé hier soir, arrangé ma journée pour n'être concentrée sur ma mission, enfin si on peut appeler ça une mission puisqu'on ne m'a donné aucun ordre. Dans un sens, je ne suis pas obligée. Enfin si, mon cerveau tout entier le veux, donc dans un autre sens je suis forcée à partir à la recherche de cet objet. Et puis zut, je vais pas me justifier pour un truc aussi bête. Je le veux, je l'aurais. C'est tout. La première tache est un jeu d'enfant, et encore je suis gentille en utilisant ce terme. En effet le premier acte consiste à retrouver un homme. Un homme, c'est compliqué à trouver. Y'en a des milliers ! Beh oui, c'est pas comme si on était des milliards au monde. Mais mon petit avantage, c'est qu'il se trouve dans ma ville. Wai, ça n'avance pas. Il en reste des centaines voir des milliers. C'est sur vus, comme ça, on ne voit plus rien dans le sens de l'optimisme. MAIS ! Oui, parce qu'il y a encore un mais, je connais son nom ! Eh oui.

        Un jour je penserai à remercier Jun pour tout ce qu'il fait pour moi. C'est un ange. Enfin non. Je ne saurais jamais comment, mais il sait toujours tout. Jun, mon indic'. Si vous le croisez dans la rue, il est impossible de ne pas le reconnaître : tout d'abord il est immense ! A coté, je suis une naine. Il a la peau mâte, ce qui attire des préjugés – enfin, quand on voit ses actives, ces préjugés sont fondés parfois- et de grands yeux bleus qui ne s'accorde pas du tout à son physique. J'oublie de préciser qu'il a l'air toujours stone, mais chut. Enfin bref, moi j'adore Jun, et si je n'étais pas si méfiante, je pourrais dire que c'est un ami. Sa façon de me comprendre, de me regarder. Sans me juger. Jun il sait qui je suis, il m'accepte tel quel. Je l'admire beaucoup pour ça, savoir qu'une femme qui passe plus de temps dans son appartement que lui même est une dangereuse meurtrière et faire comme si de rien n'était. Il doit être un peu fou. Si j'étais lui, je m'aurais foutu à la porte dés la première rencontre. Enfin, c'est ce qu'il a fait mais bon. Et même si j'avais frappé, presque massacré, la porte pendant des heures, je me serais bouché les oreilles pour ne pas m'entendre. Hmf, pourtant Jun il a rouvert la porte, et il m'a offert une bouteille. Et puis, je sais que je peux compter sur lui. Au final, peut-être que Jun est réellement un ami. Mais pour des raisons particulières, il ne le sera jamais vraiment. C'est ainsi que fonctionne la vie, non ?

        Revenons à nos moutons. L'homme. Hiroko Sayaro. Selon Jun, cet homme est le complice du véritable homme que je recherche. Pour l'instant, je n'ai pas assez de renseignements sur ce dernier. C'est pourquoi je dois trouver ce Hiroko. Le plus drôle c'est que cet homme je l'ai déjà vu. Hier même. Il était assis au bar, là. À parler avec les deux autres hommes, comme si de rien n'était. Il doit être doué pour mentir, pour jouer la comédie en tout cas. Réussir à persuader ses ''amis'' qu'il allait les aider à pincer le trafiquant et qu'ils partageraient ensuite la somme. Ou alors, il comptait réellement le trahir, mais ça, ça m'étonnerait beaucoup. Lorsqu'on est le chouchou d'un homme de cet importance, on ne lui plante pas de couteau dans le dos à moins d'être totalement taré. Je disais, non pensais donc, que cet homme Hiroko est un petit commerçant, qui travaille un peu beaucoup dans l'illégalité – notons ma faute de langue, mais bon. Il s'est enrichit grâce à son commerce, mais je ne sais pas ce qu'il vend. J'aurais dus demander à Jun. En attendant, le pister est une chose plutôt compliquée, sachant qu'il n'est jamais là où il doit être. Enfin, je veux dire que lorsqu'on entend qu'il est par la, en faite il est de l'autre coté de la ville. Il est doué pour se dissimuler, mais moi je suis douée pour voir ce qui ne veut pas être vu. Et puis, ce n'est pas comme si je pouvais me balader avec sa photo et questionner les gens. Non non non, ça ne fonctionne pas comme ça. Déjà rien qu'à son nom, les gens vous regardent étrangement, comme si c'était un crime de le connaître. C'est donc comme ça, que pendant une journée, je passe mon temps libre à courir après … un courant d'air.

        Ce type est un malade ! Ok, je me déplace vite, mais lui il est va aussi vite que … la lumière ! Au moins ! J'arrive là, il n'y ai plus. Je vais donc ici, il est déjà partit. Finalement j'opte pour une autre solution. La solution du ''je vais chercher où il habite, et l'attendre gentiment parce qu'il me saoule à ne pas être trouvable et qu'une personne rentre toujours chez elle un jour ou l'autre'. Trouver sa maison, c'est pas une chose facile non plus, parce que devinez quoi. Hiroko Sayaro n'a pas de domicile enregistré dans la base de donné d'une de mes informatrices. Ce gars est en fait un mirage. Je vois pas d'autre explication. Il est introuvable, il n'a pas de maison, personne ne le voit jamais, personne ne sait rien sur lui mais tous tremblent à moitié en entendant son nom. Du jamais vus ! Je m’assois contre un petit muret, pose mes coudes sur mes cuisses et rattrape ma tête entre mes paumes. Je souffle sur une mèche qui me gâche la vue. BORDEL ! Je ne peux pas échouer si lamentablement. Le soleil va se coucher, et j'ai récolté en tout … zéro indice. Zéro. La lose total, la honte international oui. Pouuuah !

        Quelque chose m'attrape le poignet, et me tire de toute ses – minuscules – forces. Je lève les yeux. Une petite fille aux cheveux charbon et aux yeux couleur de la nature essaye de me dire quelque chose. Elle porte un ours en peluche dans sa main gauche, et continue de tirer avec la droite. Je lui demande ce qu'elle veut, et en lâchant ma main fait des grands gestes devant sa bouche. La liaison est rapide, elle est donc muette. Sans un mot, je la laisse me conduire où elle veut m'emmener, tout en restant méfiante. L'enfance représente peut-être l’innocence, mais les enfants peuvent être redoutables. Après deux petites minutes de marche, peut-être dix mais on s'en fiche, on s'arrête devant un immeuble. Elle me le désigne du doigt, et s'enfuit en courant en cachant son visage au maximum. Il est facile de deviner qu'elle vient de me mener devant l'appartement de ce fameux Hiroko. Avant d'entrer à l'intérieur, je vérifie avoir bien pris tout ce qu'il me fallait. C'est bon. Je passe l'entré dans sa ''demeure'', qui est en fait un taudis. C'est vraiment crade. Pire que chez Jun, et ça faut le faire. Sur le sol des débris, de la poussière, des vêtements propres – mais surtout usagé – sont étalés. Sur les murs, y'a des taches de couleurs différentes, certaines dont je préfère ignorer la provenance. Seul la table est à peu près présentable, elle est juste parsemée de poudre. On a tous compris, hein. Dégage les cochonneries qui se trouvent par terre dans son salon avec le pied, pose une chaise de la salle à manger en plein centre. En fouillant dans mon sac, je saisis une corde et la pose au pied de la chaise à coté d'un espèce de torchon. Avec l'avant bras je balaye les objets d'une petite table basse et ramène celle ci près de mon espace récemment aménagé, pose mon ''matériel''. Voilà. Tout est pret.

        Il arrive. Je l'entends monter les escaliers. En enjambant les divers objets posés sur le plancher, je me positionne derrière sa porte. Lorsqu'il ouvre celle ci, il a une vue sur son appartement rangé à ma façon. Il n'a pas le temps de se retourner. Je lui afflige un coup assez violent. Son corps frêle, ressemblant à un enfant, s'écroule. Avant de le positionner sur la chaise, mon corps exécute tout le seul le mouvement de refermer la porte. Automatisme. Directement après, je le pose sur le siège. C'est dingue ce qu'il peut être léger. C'est un môme, c'est pas possible. En le regardant bien, maintenant, on peut décerner les marques de jeunesse. Les joues arrondies, des cheveux en bataille, un corps fragile toujours en cours de croissance. Il n'y a pas de doute possible, le complice est un gamin. Génial. Maintenant je me sens mal vis à vis de ce que je vais faire. C'est assez compliqué. Mais je n'ai pas le choix. Je m'installe sur ses genoux, déboutonnant le haut de mon chemisier, je lui donne une giffe. Plus une autre, et encore une … jusqu'à ce qu'il reprenne ses esprits.

        Il ouvre les yeux, me regarde d'un regard étonné. Il me demande ce que je lui veux, qui je suis, qui m'a engagé et tout ça sur un ton arrogant et plein de mépris. Tenace. Il baisse les yeux, rougis et secoue la tête. Il ne se laissera pas avoir comme ça. Je me repositionne sur mes pieds, tourne un peu autour de lui et lui explique rapidement les faits. Il ne me faut qu'un nom et un endroit. Je me chargerai du reste, et il s'en sortira vivant. Je me repose sur ses genoux, plante mon regard dans le sien. Il maintient le regard, et sans se démonter me crache au visage. Wouah. Ce gamin est incroyable ! Il n'a peur de rien ? Bon ok, peut-être que lui foutre une claque pour répondre à son geste n'était pas la meilleure chose à faire, mais bon. Ce qui est fait est fait. Il est évident qu'il ne me dira rien. Tant pis, je vais devoir utiliser les moyens forts. Je lui saisis un doigt, et lève le bras d'un mouvement rapide. Un petit crac se fait entendre. Il ne hurle même pas, mais ses yeux trahissent sa douleur. Voyant qu'il n'en démords pas, j'attrape un à un tous les doigts de cette main et … Crac. Si il continue à se taire, la prochaine fois je ne lui casserais pas le doigt, mais lui enlèverait.

        Je le regarde patiement. Il ne veut toujours pas parler, mais ce n'est pas grave. J'ai tout mon temps. Et puis faire souffrir les gens, c'est une de mes passions. Leur montrer qu'on va passer à l'attaquer, voir leur sang ne faire qu'un tour en faisant augmenter la pression, et lentement passer à l'acte. Les voir avoir mal, souffrir le martyr. C'est tellement excitant. La torture, moi j'aime bien. Et encore, je ne suis pas une spécialiste, quel dommage qu'il n'y ai pas des formations pour cela. Je passe ma main dans mon dos et sors une dague. Ses pupilles s'écartent, il croit que je vais le tuer. Mais quel bêta ! Il est bien trop précieux pour que le tue, du moins pas tout de suite. Je passe la lame contre sa joue et récupère une goutte de sang. L'examinant quelques instants je la pause sur ses fines lèvres. Ce gamin est courageux. Il n'y a rien à dire de plus. Il ne broche pas. Les larmes ont commencées à apparaître, mais tout de même qui aurait résister si longtemps. Et puis, il reste totalement insensible à mon charme, c'est très vexant mais il est trop jeune pour comprendre. Enfin jeune, il tape dans les seize, dix-sept mais bon. Après plusieurs heures à lui planter plusieurs objets comme des clous dans le corps, à lui avoir arraché une partie de la peau de sa joue gauche, je décide de passer à l'étape arrachage de doigt. Je prends la pince entre mes doigts. No regrets. La pince se referme. Cette fois ci il arrache un cri douloureux, mais le torchon fait effet et seul un petit son rauque se fait entendre. J'approche la pince d'un autre doigt. Il essaye de parler, je lui enlève le chiffon

        «  Ok ok, je vais te dire ! Mais s'il te plaît arrête ça !
        Voilà qui est mieux. Je commençais à me dire que je devrais tout couper. 
        Il s'appelle Eita. C'est … c'est mon père. »

        Oh, comme c'est intéressant. Tout s'explique, le fait qu'il soit protéger, préparer à la torture ou autre. Le gamin m'indique l'une des planques de son paternel, mais il n'est pas sûr qu'il y soit. Il me demande si je vais le relâcher. Ah ah. Qu'il est drôle celui la. D'un coup, je le ré-assome. Cette fois ci, il vient avec moi. Je le pose en sac à patate sur mon dos, il est tard, personne ne le remarquera.
        Demain sera un autre jour.