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[Ile de Ronapura] Sister Act I : Une soeur appelée à prier

Après de nombreuses déceptions amoureuses, le coeur de la jeune Adrienne était bien sombre. Certes, elle était un peu furieuse, mais c'était surtout de la tristesse au vu du nombre. Elle avait cherché l'amour chez tous les garçons de son ile. Aucun n'a voulu de sa vertu fertile. Le réconfort de sa famille, il ne l'était plus. C'était l'abandon absolu. Du coup, dans son désespoir, Adrienne cherchait un moyen de s'exprimer en tant que femme. C'était alors le moment pour qu'un voyage s'entame. Dans l'esprit de la jeune femme, l'idée de faire féminin la hantait. Elle entrerait au couvent, c'était décidé. Le destin allait la guider vers une ile pas comme les autres. Ile qui ferait d'elle un apôtre.

Ronapura ! Enfin ! Quelle étrange ile ! On dirait un bateau en fait. Elle forme une sorte de cuvette et les deux extrémités donnent sur des falaises abruptes. Il y a des bâtiments sur chaque sommet. Ça donne une certaine classe au tout. Au centre de l'ile, là où il n'y a pas de falaise, et donc, là où l'on peut accoster, il y a une grande ville. Plus d'une dizaine de milliers d'habitants environ. Ça en fait du mal ! Ça va me changer d'Endaur ! Mais faut bien ça pour trouver un couvent. Il paraît qu'il y en a même deux ! J'ai l'embarras du choix ! Le bateau qui me transporte manœuvre nerveusement vers l'embarcadère. Les récifs sont nombreux prêt du port. Un sort de chenal permet aux navires de passer des docks à la haute mer. Toutefois, il n'est pas grand. Les navires doivent passer les uns après les autres. Pas d'bol, on arrive pile au moment ou les bateaux de pêche rentrent. Du coup, c'est l'attente qui prédomine. Ça me laisse le temps de laisser vagabonder mon regard sur le navire ; c'est un bateau de transport de marchandises. Le capitaine a eu la bonté d'âme de me laisser monter à bord. Au passage, j'ai pu aider l'équipage à la manoeuvre, ça m'a fait découvrir un peu la navigation. C'était sympathique. Je repère le garçon que j'ai dragué pendant la traversée, mais celui-ci me fuit. Il ne me trouve pas bien à son goût. Le salaud. Encore un râteau. Pourquoi on ne m'aime pas ? C'est franchement pas juste. Je réajuste mon top qui met pourtant si bien en valeur mes courbes herculéennes. Maman me disait que plus on en montrait, plus ils étaient à nos pieds. Si je continue comme ça, je vais me retrouver toute nue ! Enfin, il faut m'y faire. On ne m’aime pas pour ce que je suis...

J'oublie tout ça et je retourne à ma contemplation de l'ile. Ça va être mon nouveau chez moi. En espérant qu'on veuille de moi. Je l'espère. Rah ! Faut que j'arrête de me morfondre ! Mais plus je pense, plus j'en remets une couche ! C'est dingue ! Pendant tout le temps de la manoeuvre, je n’arrête pas avec mes pensées pessimistes. La poisse. C'est qu'une fois le pied à terre que je peux me changer les idées. Ce monde ! Cette foule ! Cette diversité dans les couleurs, les odeurs, les bruits ! C'est franchement bouleversant quand on avait que connu une ile forestière en dix-huit années d'existence. Je m'abandonne à vagabonder au travers des étalages du marché qui a lieu à ce moment-là sur les docks. J'achète une pomme au passage que je grignote en m'extasiant devant les échoppes de bijoux, de vêtements et d'accessoires purement féminins. C'est comme ça qu'on voit que je suis une femme ! Il n'y a que nous qui pouvons aimer autant faire du shopping ! Cependant, on n’arrête pas de me regarder de travers. Avec ma haute stature, mes cheveux blonds coupés à mi-hauteur, ma poitrine bien volumineuse et mes muscles impressionnants fièrement exhibés, je ne passe pas inaperçue au milieu de cette foule où les gens musclés sont généralement des hommes d'un âge déjà avancé. Je peux comprendre. C'est comme les maigrichons sur mon ile, ça fait tache. J'espère que les hommes du coin n'ont rien contre un peu d'exotismes ! Non ! Je dois arrêter avec ça ! Je rentre au couvent, il n'est pas question de ça !

Après un long moment à faire le plein d'images et de souvenirs olfactifs, je demande à des passants la position du couvent le plus proche. Les premiers pensent que je les agresse. Un autre me rigole au nez en pensant que j'allais devenir nonne. Il y a quoi de bizarre à ce que je le devienne ?! Enfin, un couple de petits vieux m'indique l'endroit. C'est souvent plus gentil les vieux que les jeunes ! Au détour des ruelles et des chemins, je tombe sur l'entrée du dit couvent. Le couvent des soeurs de la Miséricorde. Un nom bien religieux. On ne peut pas se tromper. En plus, le couvent se situe à côté de l'église de la ville. Le bâtiment semble être un carré assez grand avec deux autres bâtiments accolé de chaque côté. Il y a trois étages. Je l'ai aperçu un peu plus tôt en passant un peu en hauteur. Une chapelle a été construite à l'autre bout de l'entrée. L'ensemble du couvent est assez vaste, puisque tous l'arrière ainsi qu'autour de la chapelle est constitué de jardins. Il y a même une grosse marre ou des oiseaux viennent y boire. Je m'approche de l'entrée avec mes affaires sur le dos. J'utilise le loquet pour demander quelqu'un. Un battant en bois coulisse, révélant un visage cacher par un foulard derrière une grille.

Qu'est ce que vous voulez ?

C'est pour devenir soeur ! Je veux faire partie de ce couvent !

Allez voir le père Maxwell, à l'Église, c'est lui qui s'en occupe.

Le volet se referme aussi vite qu'il a été tiré. Fichtre ! Pas commode ! Je vois une pancarte au dessus de la grille « entrer des visiteurs ». J'sais que je suis pas une visiteuse, mais une future pensionnaire, mais c'pas une raison pour être si rustre ! Évidemment, je prends la direction de l'église, j'ai pas grand-chose à faire d'autre. Une fois à l'intérieur, je suis éblouie par les lieux. Que c'est beau ! Le jeu des couleurs au travers des vitraux est saisissant. Bien que modeste, l'église a une certaine aura de puissance. Un bruit sur ma gauche attire mon attention. C'est une dame qui sort d'un confessionnal. Généralement, le prêtre est de l'autre côté. Je me pose pas de question et je prends la place de la vieille femme. J'entends un toussotement masculin derrière la grille. Je m'abaisse un peu afin de discerner un visage, mais je ne vois rien, il fait trop sombre. Tant pis.

Dites-moi ce qui vous amène, mon enfant.

Bonjour ! Je m'appelle à Adrienne ! J'ai dix-huit ans et je veux devenir religieuse !


Très bien mon enfant, continuez, je vous écoute … quoi ?!

L'homme manque de s'étrangler. Je l'entends se lever et sortir du confessionnal. L'instant d'après, il ouvre ma porte. Le père Maxwell est un homme plutôt jeune. Pas plus de trente ans, les cheveux étrangement blancs, mais qu'il a beaucoup fournis. D'une taille et d'une corpulence modeste, il est plutôt bel homme. Je lui fais un clin d'oeil aguicheur pour la peine avant de me souvenir que ce n’est pas bien de séduire un homme d'Église. Ça commence mal pour mon entrée au couvent si je tente de draguer le prêtre. Bizarrement, l'homme semble surpris de me voir. Ou plutôt, surpris de à quoi je ressemble. Non, non, il n'y a pas tromperie sur la marchandise, j'ai bien dix-huit ans, si c'est bien là le problème. Après quelques instants de gêne, il m'invita à m'assoir sur un banc afin de discuter un peu plus en détail. Il m'apprit qu'il y avait deux couvents sur l'ile. Le premier était celui à côté. Le deuxième se trouvait à l'extrémité de l'ile, surplombant une falaise. De celui-là, il est avare de mot. Pas beaucoup de détail si ce n'est qu'il n'était pas très réputé. Toute sorte de rumeurs couraient sur son compte. Des rumeurs fantastiques et folles, mais qu'on ne devait pas prêter attention. Il y avait toujours quelques choses d'étranges au moins. Sur la fin, il me conseilla de joindre le couvent des sœurs de la Miséricorde. J'acceptai l'offre, évidemment ! J'étais là pour ça ! Du coup, il m'accompagna vers une autre entrée, beaucoup moins connu du grand public. Parfois, il entrait dans le couvent et ce n’était pas cette porte. Pour aider qu'il dit. Moi, ça ne me dérange pas, si je peux regarder un peu ce bel homme de temps en temps. Devant ladite porte, j'ai eu un instant d'hésitation. Allais-je faire le bon choix ? Je ne peux pas le savoir, autant y aller à fond ! J'allais frapper quand le prêtre me tapota l'épaule.

Euh … vous n'allez quand même pas entrer avec … ça ?

Il désigne mon sac. Plus particulièrement, son index est pointé sur ma hache soigneusement emballée dans un linge.

Bah quoi ? C'est ma hache à moi de mon ile, j'vais pas l'abandonner ?

Euh … j'sais pas si ça va être possible.

Ça commence bien !
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Alors, comme ça, vous voulez devenir sœur… mademoiselle… Ramba ?

Oui. J'ai eu la vocation !


J'ai surtout eu des peines de coeur, mais faut pas le dire.
Me voilà devant la mère supérieure. Elle fait une drôle de tête assise derrière son bureau plutôt sobre. Cependant, la pièce n'est pas très agréable. Des murs de pierres rudes, deux étagères banales recouvertes de papiers, de dossiers et de livres divers, deux chaises pour nous deux et divers tableaux à caractère religieux. En plus, c'est qu'il fait froid ici ! La pierre a un effet refroidissant ou quoi ? Du coup, le sobre bureau est le truc le plus chaleureux de la pièce. Surtout quand on voit la mère supérieure. Elle doit bien avoir quatre-vingts ans ! Toute ridée avec ça. Elle semble avoir traversé de nombreuses époques et une multitude d'épreuves. Elle semble si faible. Par contre, elle a un visage plutôt froid. Ça s'accorde bien avec les lieux en fait. Elle n'arrête pas de me jeter des regards sévères. Ses yeux sont… waouh ! C'est franchement des glaçons ! Elle semblerait plus heureuse si j'étais pas là. J'en frissonne.

Vous avez froid ?


Non, non.

Tant mieux. Si vous voulez rester ici, il vous faudra vous y habituer.

Bigre ! Mais c'est pas possible ! Il fait chaud dehors ! J'ai l'impression qu'on est en plein hiver ici ! C'est la mère supérieure qui a banni la chaleur ici ? Elle fait le glaçon pour tout le couvent ? J'aurais jamais cru qu'un couvent, c'était si froid.

Vous savez, ce n'est pas un centre de vacances ici. La vie d'une soeur est faite de privations, de jeûne, de prière et d'effort nombreux pour participer à la vie de la communauté.


Owi ! Je le sais ! J'ai déjà eu beaucoup de privations sur mon ile natale. J'sais faire des efforts. Vous pouvez le voir avec mes muscles, je mets du coeur à la tache !


Oh ! Oui… beaucoup… beaucoup trop…

Ça, des privations, j'en ai vu. Rien que le souvenir de l'autre de l'entrer, elle s'est privé de gentillesse elle ! En entrant dans le bâtiment par la porte que m'a montrée le père Maxwell, j'ai pu faire un petit tour des lieux avant de me retrouver nez à nez avec le glacier en chef. J'ai rien contre la tenue de nonne ; c'est plutôt joli ces habits noirs, mais elles ne font pas beaucoup de bruits ! J'ai pas entendu de rires ni de conversation. C'plutôt sympa le calme, mais quand même pas trop non plus, non ? Enfin, il faudrait pas que j'en demande trop. J'ai déjà demandé à beaucoup de garçons, on m'a tous refusée. J'vais quand même pas échouer une nouvelle fois.

Que comptez-vous faire avec cette hache ?

Bah… j'pourrais couper du bois pour la communauté, non ? C'est une bonne idée, j'trouve ! J'aime bien ça.

Sourire pincé de la vieille.

Ce serait trop facile. Non. Vous ne vous en occuperez pas. Qu'est ce que vous n'aimez pas faire ?

Ah, ça, c'est facile !
La plonge ! Laver aussi ! J'aime pas !


Sourire en coin. Sourire sadique ?

Alors, vous vous occuperez du nettoyage. Tout. Intérieur. Extérieur. Latrines. Jardin.

Sourire Sadique.

Ah bon ? Oh put...

Quoi ?

Euh … oh Yésus Mawie Yoseph !


C'est mieux.

J'ai des réflexes. Des bons même. C'est bien. Papa dit qu'il faut avoir des réflexes pour réussir dans la vie. Surtout le réflexe de ne pas aller ou tombe l'arbre. J'pense que j'en aurais pas besoin ici. Merci papa pour le conseil quand même. Il s'agirait pas d'offusquer la mère supérieure. C'quoi déjà son nom ? Ah oui. Mère Nova. Enfin « Mère », je dirais plutôt mamie, moi.

Et sinon, pour ma hache, je peux la garder avec moi ?

Bien sûr que non. Elle appartient dorénavant à la communauté. Sœur Géraldine qui s'occupe du bois sera contente d'apprendre qu'on a une nouvelle hache. La précédente était cassée. Bienvenue parmi nous, sœur Marie-Thérèse.


Ouai ! J'suis soeur ! Soeur de la Miséricorde ! J'suis trop contente ! En fait pas trop, je sors dehors en compagnie de mamie. Là, il y a plusieurs soeurs qui nous attendent. Sur le coup, j'ai envie de crier et de serrer tout le monde dans mes bras, mais je suis refroidie sur le coup. J'pensais que Nova était le seul glaçon du coin, j'me suis trompée. Elles tirent toutes des gueules à ne pas vous donner envie de rester dans le coin. J'vais oublier pour l'instant de fêter mon intégration. Prise par surprise, j'suis délestée de ma hache qui part dans les bras d'une soeur un peu fort, mais qui ferait grise mine à côté de moi ; c'est pour ça qu'elle reste pas. Rah ! Touche pas à ma hache ! J'voudrais bien le dire, mais ça se fait pas, je suis soeur Marie-Thérèse dorénavant. Une petite soeur est désignée pour me conduire à ma cellule. Brrr ! Le nom fait froid dans le dos, ou bien c'est les courants d'airs qui me font cet effet-là ? J'sais bien que ça s'appelle comme ainsi, mais j'ai la nette impression que le nom ne sera pas usurpé.

Quelques minutes plus tard, j'ai ma réponse. L'autre m'a amenée à ce qui semble être la cellule la plus petite et la plus froide de l'ensemble du couvent. J'ai même pas assez de place pour m'allonger dans mon lit. J'fais la gueule en regardant le faible mobilier alors que ma guide d'une occaz' m'égrène les horaires pour tout le monde.

5 heures : levée et messe à la chapelle. 7 heures : repas puis taches ménagères. 13 heures : repas puis encore travaille. 17 heures : vêpres. 18 heures : messe. 19 heures. Prière. 20 Heures : repas puis études religieuses. 22 Heures : célébration du soir. 23 heures : prière dans les cellules puis coucher.

Fichtre ! C'est bien ce que je me disais ! On a les cellules parce que c'est le bagne !
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Aaaah ! Ça fait du bien de se reposer ! Je bondis sur mon lit, comme à mon habitude ; délicatement pour ne pas briser les lattes une énième fois. Une fois dessus, je laisse retomber lourdement ma tête qui, comme d'habitude, rencontre brutalement le mur de pierre trop proche. Cette cellule est vraiment petite ! Ce lit aussi ! J'ai à peine suffisamment de place pour me mettre à moitié dedans. Je m'allonge à moitié dessus, l'autre moitié en dehors, je mets mes bras sous ma tête et je commence à fixer le plafond.

Deux semaines !

Deux semaines que je suis déjà là ! J'aurais jamais cru que ça puisse durer aussi longtemps ! Il s'en est passé des choses depuis mon arrivée et en même temps, il s'est rien passé de véritablement marquant. Enfin de marquant pour l'esprit parce que pour le corps, j'ai été marqué ! Je me vois encore sur mon ile à discuter avec Maman. Dire à papa ce que je voulais faire. La tête qu'il a fait ! Les questions de mes frères qui ne savaient même pas ceux que c'était une nonne. Personne en fait. Je suis unique pour tout ceux d'Endaur ! Je suis même une célébrité ! J'étais déjà connue avec mon papounet, parce qu'on disait que j'étais son portrait craché. Enfin, c'est du passé, tout ça. Il est temps de faire un point sur tout ça. Je suis venue pour faire toute ma vie comme ça, mais il faut bien le dire, c'est pas très palpitant !

Déjà, les corvées. Ça porte bien son nom ! Je passe pas une seule heure sans astiquer quelques choses. Enfin, je dois pas dire ce mot, on me dit que c'est vicié. Bizarre. Je frotte donc. Je dépoussière. Je lave. Je nettoie. Je lustre. Là où je passe, la poussière trépasse ! Par contre, je sais pas si c'est les lieux qui font ça, mais plus je nettoie et plus j'ai l'impression que la saleté revient au pas de charge. Enfin, la saleté ; c'est pas comme si les sœurs étaient très sales. C'est plutôt la poussière qui s'accumule. Le pire, ça reste le cloitre. Avec les arbres qu'il y a en plein milieu et le vent qui souffle bien, on a des feuilles en permanence sur le beau dallage. C'est clair, je passe bien deux heures par jour juste pour le cloitre. Si c'était que le nettoyage des lieux !
Il y a aussi la plonge. Rah ! Jamais aimé ça ! Je nettoie les gamelles de tout le monde à chaque repas. Là encore, personne ne mange salement, mais ça reste quand même un sacré quantité de choses à nettoyer. Un truc qui est bien et heureusement que c'est comme ça ; j'ai pas à nettoyer les cellules de tout le monde. Chacun doit le faire. J'ai pris le rythme rapidement pour la mienne avec tout ce que je fais la journée !

Avec tout ça, j'ai de quoi occuper mes journées, mais c'est pas fini ! Entre les messes, les vêpres, les prières, je passe presque plus de temps dans la chapelle que dehors ! Les journées font trente-six heures ici ? J'ai l'impression de faire tellement de choses chaque jour. Par contre, ça se ressemble énormément, surtout pour les moments liturgiques ! Il faut bien le dire, je pionce sévère pendant ces moments là ! Quel intérêt de toujours dire les mêmes choses ? Chanter les mêmes mélodies vieillottes ? Faire exactement les mêmes gestes ? La plupart du temps, je joins mes mains, je pose ma tête dessus et je ferme les yeux. Mais au diable la prière ! Je suis trop crevée pour ne pas profiter de ce moment de répit ! Je me demande bien comment ils font les autres. Ils font pas des activités aussi compliquées que ça, aussi. Certaines ne font pas grand-chose ; j'l'ai même dit à la mère supérieure, mais on m'a envoyé paitre. Enfin, c'est pas encore le sujet. Pour la prière, on m'a choppé plusieurs fois, surtout quand avant-hier ; je savais toujours pas les trucs de bases ! Ça le foutait un peu mal ! Bon, j'ai bien potassé hier soir et ce matin, j'ai fait ma fière en faisant la prière devant tout le monde. J'ai même vu la mère supérieure sourire. Comme elle devait être fière de moi ! Ah ah !

C'est pas comme si elle semblait très contente de m'avoir en fait.

Depuis deux semaines, j'ai l'impression qu'on m'apprécie pas beaucoup. À part recevoir des ordres et au cours des prières, on me parle pas beaucoup. J'en vois souvent qui discutent entre elles en me regardant. J'ai bien tenté d'initier la discussion, mais ça n'a jamais rien donné de concluant. Elles se contentaient souvent de me regarder fixement en souriant entre elles. Vraiment bizarre. Tout ce couvent est étrange en fait. Même le prêtre qui s'isole avec de jeunes nonnes tous les jours, chacun leur tour, et pourtant, quand j'ai demandé à vouloir aussi parler aux prêtres, on m'a dit que j'avais des choses en trop qui m'interdisaient ce privilège. Vraiment bizarre. Et ce n'est que le début ! L'autre jour, emporter dans mon élan, j'ai poussé un peu Soeur Mathilda. Juste un peu. Elle a été propulsée sur cinq mètres et ne se serait pas arrêtée si elle n'avait pas rencontré un mur. Bon, je me suis excusée, je l'avais pas fait exprès ! Mais ça n'a pas empêché la Mère Sup' de m'enguirlander ! L'autre fois, c'est la porte qui était bloquée. J'ai forcé un peu pour l'ouvrir ; normal quoi. Je l'ai carrément fait sortir de ses gonds. Même résultat auprès de la Mère Sup' et une heure à réparer la porte. J'en passe et des meilleurs ! C'est simple, je reçois plus de critiques qu'on me parle.

Du coup, il y a de quoi remettre en cause son engagement, non ? Je pensais vraiment pas que c'était comme ça. C'est vrai, non ? Pourquoi continuer ? Parce que je ne vais tout de même pas m'avouer vaincue aussi vite ? Franchement, je serais la risée de tout Endaur. Dans la famille, quand on décide quelque chose, on va jusqu'au bout. On est têtu de génération en génération. Ainsi, je peux pas retourner en arrière. C'est peut-être un problème pour s'adapter. Peut-être que, dans les prochains jours, ça ira mieux. J'espère. Bon, j'vais arrêter de me torturer l'esprit. Demain, faut se lever tôt. Je me mets sous les draps de mon lit trop petit. C'est parti pour une nuit encore courte !
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Tout aurait pu continuer comme ça, en fait. J'suis plutôt de nature à me laisser faire. Un peu. Par contre, il y a des choses qu'il ne faut pas faire en ma présence. C'est clair ! Piquer dans mon assiette, genre. Bon, c'est pas ce qui pourrait arriver dans un couvent, il faut en convenir, par contre, j'ai quelque chose de valeur en ces lieux que je ne peux abandonner. Ma si belle Hache ! Elle est si belle ! Ça me fait vraiment mal de ne pas la voir. De ne pas l'avoir ! J'ai bien tenté plusieurs fois de jeter un regard dans la cabane à outil, mais j'ai rien vu et sœur Géraldine n'aime pas qu'on s'approche de sa cabane. Est-ce que je peux lui dire de ne pas s'approcher de ma hache ?! Non, j'ai pas le droit. C'est la communauté, tout ça. C'est chiant ! Je veux ma hache ! C'est un morceau de moi même, comme si on m'avait coupé un morceau de mon âme et qu'on l'avait mis dedans. Je me sens plus faible et fragile sans elle. Je ressens ce qu'elle ressent. Je sais qu'elle est mal entretenue et mal utilisée. Mais courage ! Il faut tenir ! Quand je serais suffisamment intégrée, je demanderais à avoir le poste de Soeur Géraldine ; ce jour-là, on sera de nouveau réuni ! Ouiii ! Ma grande !

Je pensais pas qu'on se réunirait aussi vite, en fait.

Comment ça s'est passé déjà ? Ah oui. Je marchais dans le couloir extérieur, calmement, répétant à plusieurs fois les dernières prières en dates, histoire de paraître sérieuse auprès de la mère supérieure. J'ai jeté un coup d'oeil dans le jardin. Il était plutôt joli. Mieux que quand je suis arrivée. Ça faisait déjà un mois que j'étais là ! Il en avait pris des couleurs. Le potager était prometteur et les massifs de fleurs allaient pouvoir faire de formidable bouquet de fleurs pour les messes importantes du mois. Mon regard a glissé sur le côté, vers la cabane à outil. Naturellement. Toujours une pensée pour ma hache. J'ai vu Soeur Géraldine qui coupait du bois. Avec ma hache ! Je la voyais ! Enfin ! La soeur venait de commencer les stocks pour l'hiver ; on avait coupé un arbre mort hier. Elle avait du mal à l'utiliser. C'est qu'elle était massive. C'est aussi la mienne ; il y a que moi qui peux exploiter ses capacités à son paroxysme. J'pensais pas que, dans les mains d'une amatrice, ça pouvait faire autant de problèmes.

C'est là que je me suis aperçue du crime. Elle l'abimait ! Terriblement ! Elle tapait limite à côté ; le manche prenait. C'est pas la partie la plus solide ! La folle ! La meurtrière ! Elle assassine ma hache ! C'te folle ! Seigneur, faites quelques choses contre cet abominable crime ! C'est ce que je me disais. Évidemment. Tout le monde s'inquiète pour ce qui lui est précieux. Comme une fille pour sa mère. Ce genre de chose. Je me suis élancée vers elle. Mon adorée. Ma hache. Plus je m'approchais et plus j'avais l'impression qu'elle allait lui porter le coup final, le coup où les blessures seraient irréversibles. Je ne pouvais pas la laisser faire. Et j'ai fait le bon choix. Je l'ai percuté alors qu'elle avait hissé ma hache au dessus de sa tête. Elle perdit l'équilibre et je l'envoyai valser dans le massif de roses. Sans me soucier d'elle, je récupérais ma hache en plein vol. Je pouvais enfin la serrer contre moi. La mienne. Ma belle ! Mon coeur de métal ! Son long manche. Ses deux lames rouillées... Rah ! Ce crime ! Il lui fallait un toilettage d'urgence. Je me tournais vers Géraldine pour lui signaler ce que j'allais faire, mais elle hurla de peur à ma vue. J'avoue qu'après ma charge, me voir avec une hache dans les mains alors qu'on est soit même au raz des pâquerettes, c'est pas rassurant.

Manque de pot, la mère supérieure passait par là. Avec le prêtre. Et deux des filles qui allaient souvent avec lui. En me voyant, elles hurlèrent d'une voix très aiguë et allèrent se cacher dans la chapelle. Le prêtre resta un instant interdit. La mère supérieure n’hésita pas et s'avança vers moi. Elle n’était pas contente. Plus que d'habitude. Je voulais m'expliquer, mais elle me coupa sans cesse la parole.

Engeance de démon ! Ton sang a parlé ! Le crime coule dans tes veines ! Je le savais ! Démon ! Comment un tel être peut-il exister ? Ce n'était qu'une façade, chienne ! Tu ne mérites pas d'être soeur ! Tu ne mérites rien !

Mais ! Euh ! Pardonnez-moi !

Aucun pardon !

Mais que… Pitié !

Aucune miséricorde ! Va-t’en de ce lieu saint ou la pureté choisit ses enfants ! Tu n'es que ténèbres !

Après coup, je peux penser que la mère supérieure est quand même vachement sûre d'elle. J'avais une hache en main et j'avais « agressé » une soeur. Elle se contentait de m'injurier à deux pas de moi. Pas peur. J'aurais pu lui foutre un coup de hache. Elle aurait eu alors raison. J'aurais été la main du démon. Je ne veux pas ! Je ne l'est pas fait pour cela ! Mon coeur est pur ! Le prêtre s'approchait, et d'autres sœurs aussi. Certaines étaient armées de balais. Ces mêmes balais que j'avais tant utilisés, ils me trahissaient aussi ! Rah ! Qu'ai-je pour mériter un tel crime !

Mais… je veux être sœur !


Il n'y pas de couvent qui puisse accepter une telle engeance démoniaque telle que toi ! File !

Je sentais les larmes me venir. C'était trop injuste. Après tous ses sacrifices, je devais revenir à Endaur et assumer ma défaite ? Non, pas possible. Je voulais me battre. Faire quelque chose. Mais quoi ? La violence m'avait conduite à cette situation. La violence n'allait pas la résoudre. La violence ne résoudra rien. C'est ce que je me suis dit.
C'est alors que le prêtre eut la phrase qui changea tout.

Elle peut aller là-haut.


La mère supérieure s'arrêta dans sa diatribe. Elle resta immobile un instant, puis un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres ridées. Ses yeux se mirent à briller de malice. Elle me regarda et j'eus la chair de poule. Le haut ? J'avais pas compris. Je ne connaissais pas. On évitait d'en parler un peu.

Oui... Très bonne idée. Toi ! La bâtarde ! Fais tes affaires ! Tu déménages !


Il m'avait pas fallu longtemps pour tout réunir. Évidemment, on m'a pris ma hache. Personne ne voulait m'approcher de toute façon. J'ai commencé à comprendre quand on est sorti. Le haut. J'avais regardé en haut et j'étais tombée sur le couvent.
L'autre. Celui sur la pointe de l'ile. Celui qui avait mauvaise réputation. Très mauvaise même. Un endroit qu'on disait habiter par les démons et où des soeurs disparaissaient. Je comprenais soudainement la joie de la mère supérieure. On en voulait à ma vie. J'aurais pu faire demi-tour, mais je peux définitivement pas reculer. Je dois tenter le coup. L'échec n'est pas permis. Je suis une soeur et je le resterais ! Pour le Seigneur ! J'ai ma hache avec moi de toute façon. Rien ne peut nous arriver.

Ainsi, je me retrouve à grimper. Quelle idée de mettre un couvent aussi haut. Pff !
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