[FB 1623]L'agent des mers du Sud

Quelque part en mer, à quelques encablures au large d’une ile de South Blue…


-Attendez, j’suis pas mort, faut me recoudre !
-Bien sur, et après je te prépare un chocolat chaud.
-C’est vrai ?
-Non.

PLOUF !

Red balance le dernier corps de pirate à la mer et s’essuie soigneusement le sang que la série des « mais non je ne suis pas mort » lui a laissé couler sur les mains. S’accoudant au bastingage il jette un coup d’œil panoramique sur le pont. Récapitulant mentalement la chaine d’événement qui l’ont conduit à se trouver quasiment tout seul sur un bateau visiblement à peine sorti d’un abordage brutal et sanglant.

-Laissez moi remonter à bord ! J’veux pas crever !

BANG !

Et voila, c’est un plombage qu’il lui fallait. Tout seul donc…

D’abord il y avait eu une mission classique. Enfin non. D’abord il y avait eu cette bande de chasseurs de primes qui avaient brusquement lâché leur tête et décidé de passer en mode pirates plutôt que chiens du gouvernement. Et pour fêter le changement ces crétins n’avaient rien trouvé de mieux que de tomber comme la peste sur une petite ile des blues pour y faire un massacre. Tout le monde y était passé, femmes, enfants bestiaux. Et comme les crétins tenaient à leur pub ils avaient même laissé un mec en vie pour raconter aux mouettes.
Et le témoin s’était empressé d’aller balancer le nom du chef des tarés. De la chef en fait. Yume…

A la base ce genre de nettoyage n’est pas vraiment le boulot de l’agent Red, le Cipher Pol c’est pour la précision, la frappe chirurgicale, pour le gros nettoyage qui tache avec brutalité, dommages collatéraux et plus si affinités, il y a la marine. La marine ou les chasseurs de primes.
Et c’est la qu’on a besoin de l’agent Red. Parce que des chasseurs de primes qui changent de camp ça fait déjà désordre. Mais quand d’autres chasseurs de primes décident de les poursuivre, dans les petits cerveaux suspicieux et calculateurs des supérieurs de l’agent, un doute se forme. Un doute et des questions. Et si les chasseurs de primes étaient de mèches avec les renégats ? Et si au lieu de les poursuivre comme de vulgaires criminels ils avaient dans l’idée de s’allier avec eux ? Et si on était devant le début d’un vaste soulèvement contre l’autorité du gouvernement ? Du délire ? Oui peut être, mais quand on est à la tête du plus efficace des services d’espionnage du gouvernement et qu’on a appris à élever la paranoïa au rang d’art s’il y a bien une chose qu’on ne supporte pas, c’est bien de ne pas avoir les réponses à ces questions.

Alors on ordonne à ses sous fifres et l’ordre tombe a travers tous les niveaux de la hiérarchie, passant de bureau en bureau jusqu'à arriver dans les mains d’un type qui n’a personne à qui le refiler. Au Cypher Pol 5, le plus souvent c’est l’agent Red.

Et Red qui est brave petit soldat part immédiatement chercher les réponses que demande le chef. Il retrouve le chasseur de prime qui est chargé de traquer Yume et sa bande, un type nommé Edward. Et il s’incruste à ses cotés en se faisant passer pour un type utile. L’idée étant de vérifier tranquillement si le mec fait bien son boulot, et dans le cas contraire de lui expliquer comment faire ou de le liquider.

Red est un type consciencieux, soucieux d’aider le chasseur de prime il s’occupe même de lui trouver un copain en magouillant pour qu’un caporal de la marine se mêle au groupe, un certain Rik Achilia, des Ghosts Dog.

Et le trio, chasseur, espion, marine se met en marche et se lance sur les traces de Yume et de sa bande en commençant par la première étape classique de toute enquête, les lieux du crime. Le trio récupère un bateau peuplé d’agents CP à la botte de Red et traverse South Blue jusqu'à l’ile et son village censément désert. Censément car le bled cimetière est déjà occupé par un équipage pirate en train de s’installer.
Entre le trio et les flibustiers la rencontre tourne vite au carton en règle, on s’aborde, on se tire dessus et on se met sauvagement sur la gueule. Plus nombreux et avec un capitaine plus coriace, les pirates prennent rapidement l’ascendant et force ne reste aux héros que grâce à l’intervention façon deus ex machina du vice amiral Swiffer Jones, guidé par la providence dans les parages.
Avec son appui la victoire change de camp et les pirates sont rapidement éliminés.

Hélas un coup dur frappe immédiatement le trio victorieux, subitement rappelé par d’autres obligations Rik vide les lieux en compagnie du vice amiral pendant qu’Edward succombe à une attaque subite de « si je fais un pas de plus je meurs ». Et l’agent Red se retrouve tout seul avec ses quelques hommes survivants du combat.

Tout seul pour nettoyer les corps et les traces de baston, tout seul pour interroger les survivants avant de les balancer à la mer et tout seul pour continuer la mission. Bref, une fois de plus, tout seul pour faire le sale travail dont personne ne veut…


-Attendez, j’suis pas mort, faut me recoudre !
-Bien sur, et après je te prépare un chocolat chaud.
-C’est vrai ?
-Non.

PLOUF !

Vous vous souvenez ? Bien… Alors reprenons…


De l’interrogatoire des pirates Red a appris plusieurs choses plus ou moins intéressantes. D’abord que le massacre perpétré par la bande de chasseurs de prime était commandité. Les pirates ne savent évidemment pas qui est derrière tout ça. Ou alors peut être leur capitaine ? Mais la marine l’a de toute façon embarqué et ceux qui sont restés entre les pattes de Red ne sont que des sous fifres dont le boulot était simple. Passer juste après l’équipe qui s’occupe de tuer tout le monde et ratisser tout ce qui a de la valeur dans le bled pendant que la marine court après les coupables. Rien de plus que des déménageurs en quelque sorte. Des déménageurs qui prendraient tout les meubles. Mais dans leur ignorance crasse les bandits ont quand même lâchés une info utile. Le nom du type chez qui ils doivent poser les meubles, celui qui s’occupe de la partie légale de l’opération. La transformation de tous ces biens tachés de sang en monnaies sonnantes et trébuchantes et surtout tout ce qu’il y a de plus propre.

Il s’appelle Lou Pao, et tient boutique à Saint Urea. La plus grosse ile du coin. Un bon départ pour l’agent Red qui est pris depuis peu d’une furieuse envie de se lancer dans une OPA très agressive. Et surtout qui trouve nettement plus simple de s’attaquer à un type qui ne bouge pas plutôt que continuer à poursuivre une bande de types qui cavalent on ne sait ou. Et puis ce Lou Pao dispose surement du moyen de contacter Yume et ses tueurs.

Le port de Saint Urea, trois jours plus tard.


Saint Urea est une ville que Red connait bien. Il y a quelques années il y a démantelé avec méthode un soulèvement révolutionnaire en s’infiltrant en expert parmi les rebelles du coin. Et sans même griller sa couverture. Autant dire qu’il ne lui faut pas longtemps pour retrouver quelques contacts utiles et se renseigner sur Lou Pao. Travail d’autant plus facile que Lou Pao est un homme irréprochable et bien sous tous rapports. Riche, influent, avec un bout de port, une chaine de magasin, des entrepôts et des bateaux rien qu’a lui. Et évidemment plein de contacts utiles dans l’armée et la police locale…Un type bien quoi…

Toujours à bord du bateau réquisitionné auprès des pirates et déjà quasiment plein de matos volé, Red et ses hommes optent rapidement pour une approche classique, celle notée dans tout les manuels CP au chapitre « Toujours offrir un mensonge auquel l’ennemi peut légitimement s’attendre ». Ils s’affairent donc à se donner de parfaites gueules de pirates, on rajoute des cicatrices, on se couvre d’armes et on s’arrange pour puer comme si on venait de passer un mois en mer, Red se colle même un bandeau sur l’œil pour faire plus vrai. Puis pour expliquer l’équipage réduit on abime un peu le navire comme au sortir d’un vrai combat naval, mat abimé, trous et brulures sur la coque, voiles trouées… bref, l’engin reste réparable, mais on sent que les types à bord ont essuyé plus qu’un simple grain. Et comme les agents du Cipher Pol sont des gens par nature légèrement mesquins, ils prévoient aussi quelques pièges a base d’explosifs au fond du bateau.

Et une fois le maquillage finit l’agent Red se met à la barre et se glisse de nuit dans l’embarcadère privé du sieur Lou Pao. Il arrive à l’heure ou les pirates sont attendus, dans leur bateau, et avec les bons codes. Tout ce qu’il faut pour que les quelques gros bras de gardes n’hésitent qu’un instant avant de le laisser accoster, d’autant que l’état du bateau parle pour eux…
Laissant les hommes s’occuper des détails Red saute sur le ponton d’accostage à la rencontre du petit maigre à l’air d’huissier qui vient à sa rencontre. Regard de taupe, tête de fouine, redingote avec montre à gousset et calepin en main. Si ce type ne s’occupe pas des comptes, Red n’est pas un agent du gouvernement.

-Capitaine Kork ?
-Mort !
-Mort ?
-Oui mort, mort et balancé à la mort, comme le second, le troisième et tous les chiffres qui suivent. Y’a plus que moi à bord qui sache encore faire naviguer ce bout de planche. Alors maintenant c’est moi le capitaine !
-Et vous êtes ?
-Loiseau. Capitaine Loiseau…
-Et vous…
-…Et je suis parfaitement au courant de tous les arrangements que vous aviez avec Kork. Et ils me conviennent tout à fait. Vous pouvez dire à vos hommes de décharger le merdier pendant que vous et moi on va voir Lou Pao pour parler affaire…
-Le … Le merdier ? Lou Pao ?
-J’vais pas vous faire un dessin non ? Vous voulez vraiment qu’on parle ici de l’endroit ou j’ai obtenu la cargaison que vous savez avec les moyens que vous savez hein ? Alors ne me prenez pas pour un imbécile et j’en ferais autant. Ou est Lou Pao ? Dans le manoir la bas je suppose ? Allons y.
-Mais attendez monsieur Loiseau …
-… Capitaine ! Capitaine Loiseau !
-Pardon Capitaine mais, vous ne pouvez pas aller voir Monsieur Pao comme ça vous comprenez, il y a des règles et il ne traite directement avec…
-… Avec des pirates ? C’est bien ce que vous voulez dire ?
-Euh…
-Le problème c’est qu’à nouveau capitaine, nouvelles règles. Et je tiens à voir de mes yeux la personne pour qui je vais travailler. Mais ne vous inquiétez pas, dés que nous aurons revus les points les plus essentiels du contrat nous pourrons revenir aux bonnes vieilles habitudes…
-Mais…

Red s’arrête sur place pendant que l’huissier lui rentre dedans. Puis se retournant brusquement il lui agrippe le col et lui lance son regard le plus mauvais, celui qui suffit d’habitude à faire pisser de trouille un type normalement constitué. Alors un huissier…

-Mais quoi ?
-…
-Bien, alors on est d’accord. Montre moi le chemin, je te suis.


Et moins de dix minutes plus tard l’agent Red et son alter Ego le capitaine Loiseau bousculent d’un coup de pied les conventions locales et une jolie porte vitrée pour atterrir dans un salon de grand classe. Ou plutôt ça pourrait étre un salon dans le milieu que fréquent habituellement l’agent. Ici c’est juste un cabinet très tape à l’œil. Au centre de la pièce trône un énorme bureau plus large qu’une table de billard et recouvert de dorures et de cuir, le sol est recouvert de tapis plus épais qu’un cuir de yak et les murs disparaissent sous des marchandises de prix, ivoire, soieries, tentures…Derrière le bureau un monstrueux coffre fort de métal brillant ajoute encore aux signes extérieur de richesse du maitre des lieux. Et entre le bureau et le coffre est assis Lou Pao.

Si l’huissier est clairement une fouine, Lou Pao lui est plutôt du genre pingouin, petites lunettes rondes, teint blême, cheveux collés sur le crane, et surtout un costume queue de pie sur mesure impeccablement repassé et amidonné avec nœud pap assorti. Tout ce qu’il faut pour avoir la classe en ville… Et c’est donc avec un dégout compréhensible qu’il regarde l’agent Red, pieds nus, cheveux gras et crasseux, fringues sales et tachées de sangs, s’affaler sur le superbe fauteuil qui fait face au bureau.

-Mr Lou Pao, voici monsieur Loiseau et...
-... Capitaine, capitaine Loiseau !
-Le capitaine Loiseau qui remplace actuellement feu le capitaine Kork qui...
-... Qui repose quelque part au fond de la mer de la mer avec un boulet accrochés aux pieds. Puisse Davy Jones lui bouffer lentement les tripes, c'était un abruti. Je suis sur que nous pouvons tout les deux être nettement plus efficace sans lui...
-Hum... Plus efficace? Qu'entendez vous ... hum ... par la ? (Lou Pao a visiblement passé beaucoup de temps à perfectionner ce parler trainant, hautain et soi disant distingué qui est l'apanage des nobles de Marijoa, les mots semblent glisser presque à regret de ses lèvres comme s'il les mâchait longuement avant de les lâcher)
-Kork n'était bon qu'a faire de la piraterie et du pillage en petit et à se faire prendre. Et c'est exactement ce qui lui est arrivé. Avec moi à sa place vous ne vous contenterez pas de revendre les biens de misérables bandes de pécheur. Tout ce qu'il faisait je peux le faire mieux, et plus vite.
-Hum... Je ne vous connais pas... hum... comment vous faire confiance ?
-Je suis vivant et Kork est mort. C'est un bon début non? Et je suis prêt à vous faire un rabais sur ma première cargaison...
-Un ... hum... rabais ?
-Mettons moitié moins. Et autant sur le bateau...
-Hum... Intéressant oui... hum... Mais ensuite ?
-Ensuite ? Ensuite je reprends les mêmes conditions que Kork, et si une de mes cargaisons avait moins de valeur que la meilleure qu'il vous ait jamais rapporté, je vous l'offre à moitié prix...

Derrière les lunettes rondes de Lou Pao une étincelle d'avidité vient de naitre pendant qu'a coté le petit comptable a retenu son souffle une seconde. Pour ce genre de grippe sous impossible de ne pas se jeter avidement sur l’appât que l'agent vient de leur jeter et leur agite doucement sous le nez.

-Le défunt... hum... capitaine Kork ... était payé en or au quart des prix du ... hum... marché pour toutes les ... hum... marchandises qu'il me ramenait.

La fouine réfléchit, le danger de se lancer dans un partenariat avec un type qu'il ne connait pas très bien étant compensé par cette incroyable proposition. Il doit déjà être en train de se dire qu'il lui suffira de gonfler les sommes payés à Kork pour se retrouver avec des cargaisons à moitié prix...

-Hum... c'est d'accord. Nous sommes en affaires monsieur Loiseau...
-Capitaine...
-Hum oui c'est cela oui...hum... Avez vous listé les ... hum... marchandises du jour ?
-Oui, j'ai tout ici...

Et Red extirpe de sa poche une liasse de feuilles encore tachée de sangs ( de Kork? possible) qu'il balance au larbin. Tout ce que les pirates ont piqués s'y trouve référencé, et il y a même un état des lieux du bateau. Le petit comptable s'empare d'un boulier et se met à déplacer des billes à toute vitesse en suçotant son crayon pendant que Red se racle ostensiblement la gorge jusqu’à ce qu'on lui propose un verre pour sceller l'accord.
Dix minutes plus tard le compte est bon. Le larbin griffonne une estimation au bas des feuillets et les tend religieusement à Lou Pao qui parcourt le résultat, deux fois, et qui paraphe avant de faire glisser la feuille vers l'agent Red qui y jette un œil et acquiesce d'un hochement de tête... pour faire bonne mesure il se crache aussi dans la paume avant de tendre sa main à la fouine, pirate oblige, il faut savoir sauvegarder les apparences.
Lou Pao regarde la main et le mollard tendu de l'air du type qui va vomir et fait signe au larbin qu'il délègue cette partie la de l'accord. c'est donc la main du comptable qui se fait broyer par la poigne de fer de l'agent pendant que Lou Pao déverrouille le coffre et sort une épaisse liasse de billets qu'il compte lentement sur le bureau. Il arrive au total prévu, hésite un instant à rajouter un billet de plus, puis se ravise et referme le coffre pendant que l'agent empoche le fric...
Salauds de radins.

Pour Loiseau l'affaire est terminée, le Lou Pao est mouillé jusqu'au cou dans l'affaire et il en a les preuves, il est temps de remettre la casquette de l'agent Red qui va prendre le relais.

Red bouge jusqu'à la fenêtre la plus proche et l'ouvre pour jeter un œil dehors. Les manutentionnaires locaux ont fini de ranger le bateau dans un des hangars pour pouvoir le décharger discrètement pendant la journée, et les hommes de l'agent Red ont rejoint leurs positions un peu partout. D'un signe de main au plus proche Red signale que de son coté tout est au poil, et qu'il est temps que ça commence.

-La vue vous ... hum ... plait ?
-Beaucoup, mais je doute que ça dure maintenant que ça va commencer.
-Que voulez vous ... hum... dire ?
-Bah vous savez ce qu'on dit (Red titille une longue corne de narval suspendu au mur et continue a longer le mur en matant les pièces) Y'a toujours un moment ou ça commence. Et la, a mon avis, ça va commencer bientôt...
-Hum... pourriez vous être plus ... hum ... Clair ?
-Difficilement, moi tout ce que peux vous dire c'est que...

Coté entrepot une violente déflagration engloutit l'entreprise du défunt capitaine Kork dans une gigantesque boule de feu qui fait voler au loin les parois et le toit du hangar.

-... ça y est, ça commence !

D'un geste Red rafle le coupe papier en argent qui traine sur un tas de paperasse et épingle la main de Lou Pao sur son joli protège bureau de cuir avant de le saisir par la nuque pour lui éclater le nez sur l'espace de travail. Muni d'un meilleur instinct de survie que son patron le comptable lui est déjà à la porte qu'il franchit sans s’arrêter. Le temps que l'agent lui emboite le pas et une demi douzaine de gros bras à l'allure ninjesque (Toujours la mode de Marijoa, pyjama noir moulant, bandeau marqué ninja sur le front et armes exotiques de rigueur) font irruption dans l'entrée.

Suivant le rituel classique le premier s'avance pour exécuter une série de figures acrobatiques avec objets coupants histoire d'impressionner l’adversaire. Brassant l'air avec deux chaines munies de faucilles à leurs extrémités il coupe notamment en rondelles une série de bougies, décroche une tête de lion empaillée sur un mur et grave ses initiales sur la moquette. Le temps pour Red de sortir un flingue et de lui coller une balle dans le crane.

Pssiicht !

Le flingue fait long feu, le coup ne part pas, et révolté par cette attaque sournoise la bande de ninja bondit comme un seul homme sur l'agent Red. Une chaine manque de s'enrouler autour de son cou mais Red en rattrape le bout avant que la faucille ne vienne lui arracher la tête. D'une traction brutale il attire le ninja à lui et lui tanque sa serpette au milieu du front. Saisissant la chaine à deux mains il pare de justesse les deux lames du suivant, saute par dessus une lance qui cherche à le clouer au sol et mange deux shurikens qui viennent se planter dans son flanc. L'agent retombe les deux pieds sur la lance et balançant les bras il passe la chaine derrière la tête du lancier avant de lui sauter sauvagement dessus. Les deux hommes roulent au sol et quand l'agent se redresse le ninja a la chaine suffisamment serré autour de la gorge pour que même en se tortillant comme un ver il ne puisse pas y passer les doigts...
Le temps de dégainer une paire de lame et les ninjas reviennent à l'assaut. Une prise de lame entre deux Sai fait voler une des armes de Red pendant qu'il abandonne la deuxième dans le gras du bide de l'attaquant suivant. Un coup de bâton lui éclate l'arcade, une autre étoile de ninja vient lui irriter le bras... Red recule en catastrophe devant l'assaut et se retrouve acculé dos au mur. Au contact d'un objet presque familier. La corne du narval...
D'un bond de coté Red évite un coup de sabre qui vient se planter dans le mur ou il s'appuyait. Le temps que le ninja la sorte et Red lui colle sa botte dans l'entrejambe et profite du temps de latence pour décrocher la pointe d'ivoire et trouer l'ennemi avec... Plus que deux.
Red prend deux nouveaux shurikens en pleine poitrine et se rue pointe en avant sur le type au bâton. Une série d’échanges plus tard et Red utilise sa technique la plus fourbe et marche brutalement sur le pied bandé du ninja. Le bloquant juste assez pour lui traverser le crane d'un coup de lance... Plus qu'un...
Une brève poursuite et quatre nouveaux shurikens plus tard, Red qui fait de plus en plus porc épic met la main sur le dernier ninja et lui règle méchamment son compte en lui faisant manger un par un tout les projectiles qu'il lui a balancé.

Dehors la situation se résout de la même manière. Totalement surpris par l'attaque du Cipher Pol, les quelques hommes de garde se font rapidement assaillir et liquider. Les autres se rendent aussi vite qu'ils le peuvent et quand la marine arrive à son tour sur les lieux la situation est quasiment sous contrôle. Ne reste que les détails habituels à régler. le plus complexe étant l'explication du bordel aux brave gars de la marine. Heureusement pour ça aussi, Red est un spécialiste...