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Silence dans la salle

Une salle de vente aux enchères offre bien des perspectives à leurs heureux propriétaires, une salle d’enchère peut s’avérer être un très bon placement financier qui rapporte gros, peu de frais, de charges et ne nécessite pour ainsi dire que l’entretien sanitaire du lieu en question. Le gros de l’affaire est constitué par la prix du local qui est souvent à des prix prohibitifs mais dont le retour sur investissement est unanime. Jones n’était pas le seul à avoir flairé ce filon juteux, l’acquisition de ce genre de salle d’enchères est très réglementée par le gouvernement mondial et les opportunités pour mettre la main sur ces pépites sont extrêmement rares. Il faut dire que le gouvernement craint que ces salles de ventes tournent rapidement à de la vente de masse musculaire, que soit humains et hommes-poissons, tous étaient logés à la même enseigne dans ces geôles improvisés. La vente d’esclave rapporte bonbon et à fortiori lorsqu’il s’agit d’esclaves hommes-poissons ou de sirènes, qui peuvent se monnayer éminemment bien selon la rareté de l’espèce. Ces salles d’enchères attirent en leur sein, des individus de tous bords, étrangers comme enchéreurs réguliers, ils ont tous la passion collectionneuse qui leur coulent dans les veines et il est certain qu’ils emporteront ce vice jusque dans leurs tombes. Même des Shichibukai se seraient prit au jeu, jadis, et auraient investis dans une salle d’enchères. Des rumeurs quant au rôle complexe de Donquihote Doflamingo dans ce commerce avaient bon train. Jones comptait bien lui aussi mettre la main sur ce trafic infiniment lucratif et rémunérateur, il ne s’agissait pas d’acquérir l’établissement par la force mais davantage de manière officieuse en faisant intervenir un mandataire qui s’occuperait des affaires à la place de Jones et qui aurait en conséquence toute sa confiance…ou plutôt une once de confiance. Jones était conscient qu’il devrait « forcer le destin « pour se procurer une occasion de cet ampleur mais vous savez ce qu’on dit, on a jamais rien sans rien. Jones avait pu se procurer grâce à un contact bossant à l’hôtel de ville de Luvneel une liste complète des salles d’enchères figurant à travers North Blue, rien que les noms en disait long sur les types d’objets concédés dans les salles en question.

« A la perle d'antan » rien que le nom kitsch de l’enseigne suffisait à penser que les objets avaient pas une très grande valeur marchande et qu’ils étaient entreposés dans un nid à poussière. Jones parcourait la liste des salles d’enchères jusqu'à trouver un nom qui en mettait plein les mirettes jusqu'à ce qu’il en identifie une sur le royaume de Luvneel. Il ne s’agissait pas de reprendre un commerce poussiéreux et pourave à souhait, la notoriété et le réseau de contacts sont des éléments à ne pas négliger pour assurer la pérennité de ce type particulier de négoce. Jones savait que dans une contrée telle que Luvneel ce n’était pas les clients qui manquaient à l’appel, le royaume possédait son bon lot de gros nobles orduriers et procéduriers qui ne lésinaient pas sur le dénigrement des classes sociales inférieures et à fortiori sur ceux qui ne sont que des moitiés d’homme. Cependant ils s’agissaient de clients exigeants et pointilleux quant à la qualité de la marchandise et des aptitudes dont elle dispose, leur influence est telle qu’ils peuvent vous ruiner tout votre business sur décret royal et mettre un terme à vos espoirs de richesses. Ils avaient au moins le mérite de payer cash et ce point à lui seul, suffisait à justifier tous ces désagréments, le fric régit tout, c’est un fait indéniable. Jones n’avait pour ainsi dire aucun préjugés ou idées préconçues sur les esclaves, il savait juste que leur exploitation rapportait bien sans avoir à trop engager de frais pour les entretenir. S’aventurer dans les idéaux humanistes ou sur la position et le rôle que ces hommes doivent tenir dans la société n’étaient pas de son ressort et il n’en avait foncièrement rien à taper des desiderata et autres aspirations des nobles mondiaux. Il était pas exclu qu’un de ces 4, il en mette un K.O ne serait-ce que pour bien exprimer au monde qu’ils ne sont que des colosses aux pieds d’argile. Un nom interpella sa curiosité, la salle d’enchère tenait boutique à Luvneelpraad sous la dénomination de « Red Room », un nom de maison close ou de bordel que celui la, on se demandait même s’il vendait réellement des objets précieux et anciens plutôt qu’une batterie d’objets disons…sensuelles, le bâtiment était situé en contrebas des quartiers résidentielles à la frontière avec ce qu’on appelle ici de manière dédaigneuse « la ville basse ». Il était temps de rendre une petite visite aux tenanciers de cette salle d'enchères et de tâter le terrain ne serait-ce que pour vérifier leurs prétentions et les locaux du bâtiment. Sharp Jones partit avec un petit groupe d'hommes en direction de la salle d'enchères avec la ferme intention de s'improviser enchérisseur et de se porter acquéreur de quelques belles pièces de collection...enfin ça c'est pour la forme.


Dernière édition par Sharp Jones le Sam 28 Juil 2012 - 22:25, édité 3 fois
    Le Red Room…l’établissement était fidèle à ce qu’il évoquait, des aguicheuses bien proportionnées attiraient au sein du bâtiment les vieux rentiers rupin à moustaches peignée et les bourgeoises cossues entichés de leurs ombrelles dernière mode. C’est qu’elles avaient des atouts les maquerelles, des atouts dont rares sont les hommes qui ne seraient pas tenté de palper et d’en déguster le fruit interdit. Des longs draps pourpres de velours d’excellente facture étaient disposés dans tous les coins de l’établissement aux dominantes sanguines et noires, l’endroit huppé et opulent à souhait s’inscrivait parfaitement avec son environnement, les hommes d’influence venaient ici bas se taper des minettes en tout anonymat tandis que les traînés de la ville basse se faisaient des bons pourliches avec ces coqs de haute cour héhé. Les suites luxueuses étaient disposées subtilement en annexe de la salle des enchères, le Red Room ne cachait pas plus que ca cette source de revenus secondaire comme en témoignait les plaques dorées qui figuraient près des portes, « Lara « « Sandra « « Olga » autant de noms qui attestaient qu’elles avaient toutes une certaine crédibilité dans le métier et semblaient être considérés comme des femmes d’affaires à part entière par le propriétaire. Le type soignait ses poules à n’en pas douter mais Jones ne succombait pas plus que ca aux charmes de ses ladys, il avait appris à ne pas entremêler plaisir et travail, l'expérience a prouvé que cela ne fait pas bon ménage. Bien entendu, il se laissa prêter au jeu tout en leur laissant l’illusion qu’il se faisait entuber. La charmante créature n’y vit que du feu et ce jusqu’au moment où Jones mit les ola lorsqu’elle essaya de lui subtiliser sa bourse. Jones lui saisit la main et fit subir une vive étreinte au poignet fin et fragile de la donzelle.

    « Qui est le patron de l’établissement mademoiselle ? Je n’aimerais pas avoir à lui faire part que vous vous faites du blé sur son dos. Je ne voudrais pas entendre de vos échos dans la rubrique nécrologie de la gazette, m'voyez... «

    Jones fit émerger l’embarras de la jeune fille qui n’avait pour ainsi dire que peu d’alternatives dans les réponses qu’elle aurait à offrir à Sharp. Il fallait qu’elle joue carte sur table, franc jeu, à défaut de se faire briser l’un de ses outils de travail. Il n’appartenait qu’a elle de dire la vérité et Jones la laisserait vaquer à ses occupations. La cocotte était intelligente, elle savait très bien que si Jones et sa bande tournait un peu de trop près autour de sa personne, les vigiles de la salle d’enchères viendraient bientôt débouler et mettrait un terme à leur petite discussion.

    « Stanley...Stanley Slaveuhmaster, maintenant lachez moi goujat ! »

    Elle tenta de coller un aller-retour mémorable à Jones qui esquiva subtilement les volées de la demoiselle qui vint heurter la joue de l’un de ses hommes de main. Puis elle partit, les talons en avant, dans la direction opposée. Stanley Slaveuhmaster…Jones avait eu de nombreux échos quant à ce type et ils étaient loin d’être gratifiants. Le personnage était d’un machiavélisme rare, le mec qui s’arrange pour se tremper juste assez pour qu’on sache qu’il est dans les coups fourrés sans pour autant qu’on puisse lui passer les menottes, un genre de type dangereux et sadique à souhait, le lascar dans la droite lignée de Doflamingo en somme. Ce type serait pas facile à déloger au regard se sa position sociale auprès des nobles de Luvneel et de son savoir-faire certain dans les magouilles. On avait affaire à un larron qui avait l’habitude des méthodes de Jones et qui ne le laisserait pas marcher sur ses plates bandes. Il faudrait la jouer fine, Jones s’exposait à de gros risques dans cette acquisition, Slaveuhmaster allait sans douter tenter d’incriminer Jones de quelque manière que ce soit et ce quitte à faire des esclandres à son égard en l’accusant de malversations. Risquer un scandale était ce qui pouvait lui arriver de pire pour son business, ce genre de barouf vous plombe tout une réputation et autant vous dire que vous pouvez irrémédiablement mettre les voiles surtout si il s’agit d’une salle d’enchères. Les gens seront méfiants et hésiteront à enchérir, s’interrogeant sur l’origine des objets mis en vente et resteront suspicieux quant à la probabilité de recèle. C’était un secret pour personne, ce type avait une batterie d’hommes de main talentueux pour assurer sa protection, ce ne serait pas une mince affaire d’approcher le type sans avoir à tâter de ces loyaux bulldogs. Jones décida d’opérer comme un gentleman l’aurait fait à sa place, comme un véritable homme d’affaires. Il opta pour le rendez-vous préalable tout en ne perdant pas de vue le négoce de la dite bâtisse.


    Dernière édition par Sharp Jones le Dim 29 Juil 2012 - 14:05, édité 1 fois
      Slaveuhmaster savait pertinemment que Jones et sa petite bande avaient envahis son établissement, il avait minutieusement placé tout un lot d’alerto den den dans les coins les plus étroits et les plus sinueux pour espionner subtilement les clients et autres curieux de passage au Red Room. Les enregistrements de ces dispositifs ingénieux offraient une bonne monnaie d’échange pour faire chanter les gentilshommes et autres bourgeois dont les filles avaient su tromper leur vigilance. Les plus expertes en la matière étaient même parvenus à faire cracher au bassinet les plus grands pontes de la bourgeoisie de Luvneeel, lesquelles avaient copieusement payé le silence de ces dernières pour ainsi éviter des scandales publics majeurs. Allez savoir comment Stan motivait ses troupes, s’il versait une commission à ces professionnelles ou s’il usait de la menace pour les faire se tenir à carreau mais quoi qu’il en soit, il s’en mettait plein les fouilles et il aurait vraiment fallu être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Cet enfoiré vivait dans une opulence et dans un luxe inoui et ne lésinait pas sur les moyens pour bien attester ostensiblement du poids financier qu’il représentait. Ce genre de type est détestable, ces parvenues en quête de reconnaissance qui dépensent sans compter dans des breloques d’apparat pour s’attirer les bonnes grâces des nobles de Luvneel et de toute la sphère des pique assiettes et assimilés qui tournent autour. N’importe quel quidam en prenait plein les mirettes et il y en avait pour tous les goûts, sculptures, tableaux, gravures, objets anciens, vases d’époques, en fait tout ce qui avait une valeur quasi inestimable sur North Blue étaient rassemblés dans les locaux du Red Room. Faire côtoyer à quelques mètres d’intervalle, un tel degré de richesse avec la déchéance des hommes dehors en était même presque indécent, cela renforçait le fossé inégalitaire qui les séparaient des propriétaires mobilier mais Slaveuhmaster n’était pas homme que ce genre d'affaire importait.

      A la différence de ces moins que rien, lui était de la haute société, celle qui ne transige pas avec les abrutis et autres ivrognes de Luvneelpraad…enfin que la cause soit bien entendue, il était aussi noble que Jones était philanthrope. A force de privilèges et autres passe-droits octroyés à tous ces nantis, ils avaient fait en sorte de lui attribuer ses premières lettres de noblesse si bien que le Stanley se sentait plus péter et pensait réellement pouvoir se hisser au rang de ces chers amis. C’était de la poudre aux yeux, de l’esbroufe pour que cet abruti poursuit l’éventail des services qu'il leur accordait. Ce copinage très singulier avec les nobles était un point auquel Jones ne devait surtout pas déroger. Le Black Mask ne pouvait faire ami ami avec ces gibiers faisandés à double menton et grosse bedaine, ces types n’étaient pas des partenaires de confiance à long terme. Si vous devenez plus influent que leur propre poire, ils vous font couper la tête, vous leur donnez le doigt, ils vous prennent le bras entier. Aussi le nom de Sharp Jones ne devait être énuméré sous aucun prétexte à défaut de ne pouvoir concrétiser cette démarche commerciale. Depuis l’incident de L’iceberg Lounge, Sharp était devenu le Black Mask, un bandit notoire qui s’accaparait progressivement les commerces et les marchés en soutane de la ville haute. C’était un homme éminemment respecté dans le milieu et Jones comptait bien tirer parti de cette notoriété véreuse dans ses négociations avec Slaveuhmaster. Jones et ses hommes déambulaient vicieusement dans cette salle d’enchère aux allures de palace et n’eurent aucun mal à trouver l’itinéraire pour se rendre au bureau de Slaveuhmaster. Ses appartements figuraient dans une bâtisse adjacente à la salle d’enchère, un long couloir d’une vingtaine de mètres, surplombé d’une verrière, séparait Slaveuhmaster du tumulte et de l’euphorie des grands soirs du Red Room. Comme on pouvait s’y attendre, Jones et ses hommes découvrirent en guise de vestibule à ses appartements, un escalier monumental en marbre blanc taillé sur lequel avaient été surmonté des statues dorées à l’effigie de Slaveuhmaster. Une cinquantaine d’hommes armés attendaient précautionneusement notre petite délégation, le comité d’accueil était au rendez vous… Chemise blanche, pantalon et veste de smoking opaque, mocassins accordés de la même teinte.

      Comme tout businessman qui se respecte, Jones s’avança seul et somma discrètement ses hommes de rester aux aguets au cas où la situation ne dérape et ne se transforme en boucherie sanglante. Le Black Mask allait devoir mettre momentanément sa rancœur de côté et jouer la carte de l’émerveillement et de l’enthousiasme. Il était impératif de prendre la température avant d’attenter quoi que ce soit contre ces types. Celui qui semblait être le leader du groupement d’homme, s’avança à son tour et lança sèchement.

      «Monsieur Slaveuhmaster est prêt à vous recevoir Black Mask, vos hommes vont rester avec nous durant toute la durée de votre petit entretien…vous conviendrez bien entendu des raisons de cette démarche. Norm, l’homme de confiance et l’un des gardes du corps personnel de Monsieur Slaveuhmaster assistera aussi à votre entrevue, comme désiré par le grand patron »

      « Votre sens de l’hospitalité est hors-pair héhé, ce n’est que trop d’honneur de croiser ton boss, fiche molle. Quant à l’abruti au crâne rasé qui lui sert de garde du corps, il attendra son seigneur à la porte, tel un cador dans l’attente de son maître. Nous n’avons pas besoin de chandelles et qui plus est je ne suis pas en ces lieux pour prendre la vie de ton employeur »

      Le sbire baragouina dans sa barbe quelques paroles peu louables envers Jones et se résigna à le laisser monter l’escalier. Arrivé au terme de l’ascension du dit escalier, le gros balourd introduit Jones auprès de son patron et lui ouvra l’accès sur les appartements de son boss. On se serait cru dans une véritable chambre forte tant la sécurité était pointilleuse ici bas, c’était presque équivalent à une base de la marine bordel ! Le gros balourd essaya d’emboîter le pas à Sharp Jones, pensant que sa corpulence et sa taille haute intimiderait le personnage. Jones n’a qu’une parole et il déteste profondément qu’on contrevienne à ses prérogatives. Il saisit cette espèce de loubard pataud et le souleva à quelques dizaines de centimètres du sol puis il le jeta violemment dans les escaliers comme pour attester que Jones n’était pas homme à qui on pouvait la faire à l’envers. Alors que les hommes commencèrent à gravir l’escalier tel des forcenés, une voix rauque se fit entendre :

      « ASSEEEEZ… retournez à vos postes et ne me dérangez sous aucun prétexte. Veuillez entrer Black Mask, j’attendais votre venue »



      Dernière édition par Sharp Jones le Dim 29 Juil 2012 - 22:05, édité 1 fois
        Le bureau de Slaveuhmaster était encore plus cossu que le reste du bâtiment et c’était peu dire, le type avait réussi à surpasser encore davantage tout cet étalage ostentatoire de fric. Ambiance feutré et lumière tamisé était à l’apanage de ce personnage opulent et fort ventru. Cette sale enflure n’avait même pas eu la décence d’arborer une tenue digne et pudique, il s’était contenté d’apparaître vêtu d’une vulgaire robe de chambre motif léopard, qui laissait apparaître son immense panse recouverte d’une forêt dense et luxuriante de poils noirs et gras. Des pantoufles en velours sur lesquelles figuraient ses initiales, laissaient apparaître ses doigts de pieds immondes en éventail. Il ne faisait preuve de strictement aucune réserve pour son interlocuteur, comme si de par cette négligence avérée, il cherchait à le provoquer et éveiller l’indignation de Jones. Le Black Mask n’avait que faire que Slaveuhmaster abuse de son influence, il ne rentrait pas dans ces petites querelles simplistes de fortunés à ces heures perdues cependant il ne s’agissait pas qu’il continue indéfiniment cette bravade manifeste à son égard, auquel cas Jones annoncerait rapidement la couleur. Il est des hommes dont il ne faut pas trop pousser dans leurs retranchements, il est des hommes pour qui l’amour propre et l’orgueil sont les premières des vertus et qui n’hésiteront pas à s’opposer à ceux qui remettraient en cause leur autorité. Jones faisait partie de cette trempe d’hommes et mieux valait partir sur des bases « saines » d’égal à égal pour parlementer business. Slaveuhmaster invita son interlocuteur à prendre place dans un fauteuil tandis qu’il se glissait dans un fauteuil qui s’apparentait davantage à un trône doré plutôt qu’à un siège conventionnel.

        « Excusez les manières de ma garde rapproché. Ils ne savent que frapper et s’abrutir l'esprit. Ils ne savent pas différencier un invité de marque du vulgaire étranger de passage…héhé »

        Ce type était profondément irrespectueux, il se plaçait ainsi sur un piédestal vis-à-vis de ses visiteurs. Il était bien entendu, éminemment au dessus de cette populace qui en voulait à sa gloire, à sa renommée et à son fric. Ce désir constant de rabaisser autrui commençait sérieusement à taper sur le système Jones qui se contenait de ne pas lui mettre la tête au carré. Il ne fallait pas se mettre à dos ce grassouillet du moins pas pour l’instant mais Sharp devait trouver un moyen de pression sur notre personnage. La grande expérience couplée à l’ancienneté des relations qu’il entretient avec les nobles rendait notre homme indétrônable. Jones était pertinemment conscient que s’il voulait que ce business soit rentable, ce salop ne devrait pas être remplacé par un bougre du même acabit, ne serait-ce que pour garder les nobles ne se mêlent pas trop des affaires de Sharp. Qu’est ce qui pourrait faire infléchir un homme dont la fortune incommensurable lui octroie la possibilité d’acquérir presque tout dans ce bas monde ? Il fallait procéder par méthode pour répondre à une telle interrogation. Ce type suppurait d’argent par tous les pores de la peau, son influence sur Luvneel et son copinage avec les nobles lui assuraient déjà une protection régulière. D’une manière générale, lorsque vous passez en revue les motivations de l’homme et que vous éliminez l’argent et le pouvoir…on connaît tous la dernière composante restante, celles aux conséquences les plus désastreuses ou les plus bénéfiques. Jones évoqua intérieurement l’alternative de la gente féminine pour parvenir à ses fins cependant il sera chose aisé pour la créature de transpercer le cœur de cher Slaveuhmaster. Son hôtel compte parmi les plus belles demoiselles de tout le royaume voire même de North Blue et il est certain que notre homme a droit occasionnellement à des prestations à titre gratuit. Notre homme n’était pas pour autant à se caser, ses ébats amoureux multiples avec toutes ses professionnelles semblaient suffire à son bon plaisir. Slaveuhmaster et son harem… il avait déjà de quoi se mettre sous la dent, il faudrait que la demoiselle soit d’un haut rang social, éminemment belle et surtout qu’elle sache se faire extrêmement désirer auprès du gentilhomme.

        « Qu’est ce qui vous amène Black Mask ? C’est que vous avez fait votre petit bout de chemin désormais à Luvneel. Alors la reconnaissance, on s’y fait hein? »

        « La reconnaissance… je laisse cela aux parvenus et aux arrivistes, Slaveuhmaster. Parlons peu, parlons bien, ta salle d’enchère m’intéresse particulièrement. Peut-être pourrions-nous convenir d’un accord qui garantirait tes intérêts comme les miens. »

        « … »

        Bien que Jones savait que ce deal n’avait que peu de chances d’aboutir, c’était là un prétexte suffisant pour jauger la réputation du bonhomme. S’avérait-il aussi perspicace et intelligent que la rumeur voulait bien lui affubler ? A l’heure actuelle, Jones n’avait pas de monnaie d’échange véritable pour mener de réelles négociations et il allait certainement se faire reconduire gentiment à la porte par les gardes du corps. Là où Slaveuhmaster vouvoyait son interlocuteur, Jones ne se privait pas pour le tutoyer ne serait-ce que bien lui manifester que tout cet apparat n’avait aucune incidence sur son comportement. C’était là un premier coup de semonce, histoire qu’il se care bien au coin du crâne que sa position ne lui octroyait aucun gage de condescendance à l’égard de Jones.


        Dernière édition par Sharp Jones le Dim 29 Juil 2012 - 22:38, édité 2 fois
          Les probabilités de succès de cette démarche avoisinaient le zéro pointé. Une hostilité presque palpable s’était instaurée au sein de ce climat d’échange entre les deux hommes, le changement de registre opéré par Sharp avait trouvé une oreille réceptive. Un duel psychologique prit place et aucun d’eux n’était enclin à sourciller. Jones avait eu le mérite d’être franc du collier et d’avoir fait preuve de franchise, son interlocuteur n’est pas homme que l’on peut berner en mettant les formes, il fallait jouer cartes sur table d’emblée s’il voulait avoir une maigre chance. Slaveuhmaster n’appréciait guère les manières de Jones et sa mine sérieuse en disait long sur le sujet. Ses traits auparavant sereins et détendus s’étaient froncés et affichaient davantage de profondeur. Il fallait bien avouer que la démarche de Jones était particulièrement couillu et dieu sait que Slaveuhmaster n’aime pas qu’on vienne l’importuner sur ses propres terres, qui plus est pour un marché où il a tout à perdre au change. Rares sont les types assez téméraires qui sont ressortis vivant de négociations avec cet enfoiré, Slaveuhmaster aurait la réputation d’envoyer de par le fond les concurrents assez fou pour se présenter à lui. Vous savez bien ce que ce sont les pratiques mafieuses… les pieds coulés dans le béton, un fleuve et le tour est joué héhé. Ni vu, ni connu, la flotte efface les traces et c’est pas la marine locale qui irait se mouiller le coin de la tronche pour vérifier si des cadavres y ont été balancés. Cette méthode est sans doute la plus veille du monde et est bien connu du grand public mais quoi qu’on en dise, elle à fait ses preuves à maintes reprises et ne saurait être remise en cause. Toujours est t’il que ce cher Stan manifesta formellement sa désapprobation

          « Tu m’en verras navré cher confrère mais je me vois dans obligé de décliner ta proposition. Tu n’as strictement aucun moyen de me faire plier. Tu n’as aucunes billes à poser sur la table, tu crois que tu te peux te pointer chez moi et poser tes putains de corones sur mon bureau et faire comme s’il t’appartenait ? T’as frappé à la mauvaise porte mon pote et tes collaborateurs ou plutôt les chiens de la casse qui te servent de sous-fifre l’ont déjà payé à leur dépens »

          Un claquement de doigt suffit à ce que l’un des gardes ouvre la lourde porte dorée qui donnait sur l’atrium. Jones découvrit les corps contusionnés de ces hommes de main, ce salopard les avait fait tabasser pendant leur bref entretien. Recroquevillés sur eux même, la déculotté semblait avoir été sévère. Jones n’allait pas les plaindre, ils savaient bien que la vie ne serait pas toujours rose en se ralliant au Black Mask. Il entendait que cette mise à l’amende leur serve de leçon pour la suite. Slaveuhmaster s’était montré prévoyant comme il s’y attendait et ce petit tabassage en règle ressemblait à de l’intimidation. Quelque fois la forme de pression qu’on lui appliquait, Sharp Jones n’était pas homme que l’on faisait chanter. Il n’avait pour ainsi dire aucun point d’attache, pas de liens familiaux que l’on pouvait briser, ni même de passé compromettant, le seul vice qu’on pouvait dénoter était sa passion frénétique pour l’oseille. Il était conscient que ce vice pouvait le mener à sa perte mais Slaveuhmaster n’avait pas de quoi le faire flancher...du moins c'est ce qu'il croyait.

          « Je m’attendais à ce que tu me sortes cette déclaration préchauffé. Le vent tourne toujours et il se pourrait que bien assez tôt, tu ne l’aies plus en poupe. Moi qui m’attendait à un interlocuteur de qualité doté d’une vision à long terme…je n’ai eu affaire à qu’un peureux, un gagne petit qui préserve ses pions coûte que coûte. Les dés en sont jetés. Pas besoin de m’indiquer la sortie, je connais le chemin. »

          Le milieu mafieux suppose parfois d’être incisif dans le discours et d’aller toujours plus loin dans la confrontation. Question de conscience professionnelle et d’amour propre, n’importe qui peut se faire damer le pion si on ne fait pas preuve d’intransigeance. Il s’agissait de marquer les esprits et c’était en cela que Jones se différenciait de toutes ces petites frappes fraîchement arrivés qui se prétendent être des parrains du crime organisé. On ne devient pas une figure ou une icône en s’écrasant comme un pleutre, la vie est comme une partie de Poker. T’as une donne initiale plus ou moins bonne puis tu jauges ton adversaire et réciproquement. Tout est dans le jeu des apparences et du bluff et c’est toujours le plus malin qui au final, rafle la mise. Slaveuhmaster avait bénéficié d’une main favorable mais Jones l’aurait à l’usure. Il avait déjà une idée certaine de comment il allait procéder pour parvenir à ses fins. Le Mask se dirigea vers la sortie de l’hôtel privé, conduit par l’escorte personnelle du proprio. Les sbires qui étaient en état de marcher suivirent le convoi, ceux qui ne l’étaient pas étaient abandonnés à leur sort. Marche ou crève était le mot d’ordre.



          Dernière édition par Sharp Jones le Dim 29 Juil 2012 - 23:38, édité 1 fois
            L’entretien n’avait pas porté ses fruits comme Jones le supputait. On aurait pu penser qu’il quittait la résidence avec un goût âpre dans la bouche, après s’être fait virer tel un malpropre, ca aurait pourtant été légitime. Le Black Mask, lui, en sortait grandi et ce avec une détermination à toute épreuve. Il prenait cette opportunité pour un véritable challenge. Jones est un joueur invétéré, s’accaparer le business de Slaveuhmaster sans que ce dernier connaisse ses intentions manquait de saveur, de panache et de bravade. Aussi, le défi n’en serait que meilleur si cet enfoiré était mis au courant des plans du Mask et c’était désormais chose faite. L’empire d’un type comme Slaveuhmaster ne saurait être mis à mal du jour au lendemain, tout colosse aussi robuste soit t’il dispose de ses propres failles, enfouies sous des revers officieux et bien souvent inavouables. Il fallait trouver les points névralgiques et effriter peu à peu la structure. Le mode d’emploi du « comment s’y prend t’on pour faire tomber une enflure de bas étage ? » signifiait clairement à Sharp que l’heure était à la collecte et au recoupement d’informations sur notre personnage. La notoriété et surtout la position sociale de Slaveuhmaster corsait la donne. Bien entendu, il fallait mener cette démarche avec tact et habileté, les sbires de l’autre fils de Crésus seraient susceptibles de talonner Sharp et ses hommes de main. De retour dans les quartiers malfamés de Luvneel, Jones convoqua ses meilleurs éléments pour planifier de la marche à suivre pour mener à bien ses desseins. Il avait réuni des types loyaux en tous points, des mecs qui avaient attesté de leur fidélité en se prenant des balles à sa place…de la bonne chair à canon comme on en fait plus. Fallait dire que Jones les payait bien ces bougres et justement c’était ca le problème, le fric appelle l’oseille et il ne faisait pas de doute pour que ces mécréants lui tournent le dos. Slaveuhmaster avait bien davantage de moyens pour se les mettre dans la poche, corrompre était chose aisé pour un type de sa trempe. Le Mask connaissait bien les travers employés par les enfoirés de espèce, parce que bon qu’on se le dise, Sharp faisait partie de la même école. Lorsqu’il est question de fric, tout est permis, l’oseille fait office de jurisprudence sur tout le reste, l’étique et la moralité peuvent aller se fouiller.

            Le petit comité d’une dizaine d’hommes se réunit à huit clos dans l’un des sous sol d’une salle local de tripot. Jones avait fait jouer son amitié intéressé avec le patron pour qu’il lui mette ses locaux à disposition. Une longue table en merisier massif trônait de tout son envergure et de toute sa beauté dans la pièce exigu. Les nœuds d’arbres, les rainures aux courbes si parfaites et surtout le bois nourri à l’huile de coude en disait long sur le prix d’une telle acquisition et sur son entretien régulier.

            « Messieurs, je ne vais vous exposer le fond du problème, vous le connaissez tout aussi bien que moi, l’objectif est le Red Room. La notoriété et la position sociale de Slaveuhmaster va nous obliger à prendre des gants. Faudrait pas éclabousser le gentilhomme si vous voyez ce que je veux dire. Autant vous dire que vous avez intérêt à vous ramener avec des infos juteuses. Encore un point important, si des petits malins aurait l’idée saugrenu de me tourner les talons comme des vulgaires catins, sachez que je prendrais un plaisir particulier à vous retrouver et extirper tout ce contribue à votre belle gueule d’amour, bande de sagouins. »

            Les deux groupes se dispersèrent, l’un formé par le Mask et Mac Hollister ainsi que quelques hommes « jugées « de confiance se dirigerait vers les tripots, le second était chapeauté par Adam et le reste du groupe et s’orienterait vers les zones portuaires. Ces deux zones géographiques étaient les plus malfamés de Luvneelgraad. Les fripouilles et autres raclures y végètent et s’agglutinent comme de la vermine grouillante et infectieuse. N’importe quel truand est susceptible d’y dénicher ce qu’il veut s’il y met le prix…ou s’il se montre assez persuasif pour contourner cette maigre contrariété. Ces endroits étaient le terrain de jeu du Black Mask, il avait pour habitude de traiter avec quelques indics, dont uggy les bons tuyaux, qui lui refilait de temps à autres quelques informations sur ce qui se tramait ici bas. En contrepartie de ces renseignements, le Mask leur garantit une protection officieuse, un échange de bons procédés en somme.



            Dernière édition par Sharp Jones le Lun 30 Juil 2012 - 11:19, édité 1 fois
              Uggy les bons tuyaux avait l’inconvénient ou plutôt le mérite d’être toujours invisible aux yeux de quiconque s’est mis en tête de le trouver. Ce n’est jamais vous qui le trouvez non, c’est toujours lui qui vous trouve. Cette précaution s'avère nécessaire s’il veut jouer la carte de la longévité et engendrer des gamins. Il est vrai qu’être indic permet de se faire de la maille mais les risques du métier obligent à se montrer prudent. Les bruits de couloir et autres histoires sur le sort qu’on réservait aux mouchards vont bon train et sont assez dissuasifs pour ceux qui hésitent à le devenir héhé. Des cadavres tellement torturés et mal en point qu’ils sont impossibles à identifier, des types à qui on arraché les bijoux de famille pour leur faire bouffer. Paraîtrait même qu’un certain Mick von Hagen se serait fait choper par un timbré qui lui aurait casé la tronche dans un étau et qui aurait serré encore et encore jusqu'à ce que sa cervelle éclate. Ces mecs vivent à cent à l’heure avec la boule au ventre et leur durée de vie est loin d’excéder les 5 ans d’exercice, Uggy était un bon indic, malin et vicieux à souhait du moins c’est ce que Jones supposait au regard de ses 10 ans d’ancienneté dans le milieu sans se faire gauler. Le Mask et ses comparses arpentaient la ville à la recherche de notre fameux type, je sais très bien ce que vous allez me sortir…comment Mick allait t’il savoir que Jones avait besoin de ses services ? Eh bien, la chose est plutôt simple, Jones ne se déplace jamais en main propre, il fait toujours appel à ces hommes de main pour les courses de bas étage. Aussi cela suffirait à Uggy pour comprendre que l’heure était grave et que sa présence était requise.

              Les lopettes de Slaveuhmaster avait eux aussi gagné les bas fonds pour rapporter à leurs boss les agissements de The Mask, ils avaient l’air fin les bougres, bardés comme pas deux .Au regard de leurs accoutrements riches en couleur, il y avait fort à parier qu’anonymat ne faisait pas partie de leur dictionnaire. Les gus de Slaveuhmaster débordaient de classe, ils affichaient toute la panoplie du dandy pété de tunes, costar cravate, trench coat, lunettes fumées. Pour ce qui est de l’anonymat, c’était totalement râpé, se trimballer se la sorte, c’était comme signifier à tous de manière évidente qu’ils étaient à la botte de Slaveuhmaster. Vous savez ce que c’est avec les indics, ils se pointent toujours au moment où vous les attendez le moins et Uggy ne fit pas exception à la règle. Tapis dans l’ombre, il se manifesta subtilement au Mask en plaçant sa main sur son épaule droite, Uggy était passé maître dans l’art des entrées sinueuses et furtives, il aimait prendre par surprise son interlocuteur comme pour porter à sa connaissance qu’il avait l’ascendant dans son domaine prédilection. Les hommes s’isolèrent dans une taverne pour pouvoir parler en toute tranquillité tandis que les hommes de Jones se chargeaient d’aiguiller sur une fausse piste, les larbins un peu trop insistant de Slaveuhmaster. Uggy se grilla une clope et bien qu’il soit difficile de discerner l’ombre d’une émotion sur la gueule cadavérique de Jones, il prit conscience assez tôt de son embarras et surtout de sa position de force dans l’échange.

              « Hey Mask, c’est que ca fait une paye vieux... qu’est ce qui t’amène dans ces recoins puants et visqueux à souhait ? héhé. «

              « Uggy, très cher uggy, va falloir que tu me donnes tout ce que t’as sur l’inénarrable Slaveuhmaster. Pas besoin de te dresser le portrait de cet enfoiré, il est connu comme le loup blanc, cette infâme enflure. »

              Un instant d’hésitation s’empara de son interlocuteur, la seule évocation de Slaveuhmaster avait réussit à éveiller en lui un sérieux embarras. Nul doute que cet enfoiré avait lui aussi recours aux services de uggy, ce cher uggy avait aussi des intérêts à protéger dans cette affaire et pas besoin de s’appeler Vegapunk pour comprendre qu’il serait peu enclin à lâcher le morceau cette fois-ci. Pourtant, il lui faudrait bien faire un choix crucial, il ne pouvait en être autrement.

              « J’ose espérer que t’as pas perdu de vue, notre première rencontre? Tu sais bien que tu m’en dois une sacré paire…t’étais dans un de ces pétrin, toujours à larmoyer et à gémir sur ton sort et celui de ta gamine. Dois-je te rappeler qui t’as extirpé de ce bourbier informe ? Dois-je vraiment rafraîchir ta mémoire ? Ne m’oblige pas Uggy, tu sais que la violence me donne des aigreurs…»

              Le dilemme était vite réglé. Suffisait de marquer brutalement les esprits pour faire infléchir en sa faveur le choix cornélien de notre pote. Jouer la taupe, ca a du bon mais encore faut t’il que la taupe, elle, ne fasse pas double jeu héhé.

              « Slaveuhmaster est un chaud lapin, pas besoin de sortir de la cuisse de Jupiter pour savoir ca tu me diras, les donzelles il en a la pelle sauf que voila Monsieur se fait refuser les charmes d’une nouvelle professionnelle dans le milieu. Une professionnelle qui lui aurait sacrément tapé dans l’œil si tu vois ce que je veux dire. Paraitrait qu’il a déroulé le tapis rouge pour se mettre la dame dans la poche mais sans succès jusqu'à présent et Slaveuhmaster n’aime pas qu’on lui résiste. Il continuera sans cesse jusqu'à pouvoir se l’accaparer… »

              « Le blase de la demoiselle ? »

              « Tatiana Viper »

              Il y avait là ce qui semblait être un bon filon à exploiter et à en croire les dires de Mick, notre bon pote enchainait les déboires et se prenait râteau sur râteau avec sa non-conquête.



              Dernière édition par Sharp Jones le Lun 30 Juil 2012 - 12:38, édité 3 fois
                Jones paya un énième coup à boire à Uggy, ce n’était pas vraiment en guise de remerciements mais davantage pour faire bonne figure. Balayant du regard la taverne comme pour s’assurer qu’aucune de ces crapules n’avaient l’oreille un peu trop curieuse, il renchérit.

                « Il s’agirait pas d’omettre de précieux détails Ugyy, cette gonzesse, elle a un Mac ou c’est une freelance ? Elle vient d’où ? Quelles sont ses antécédents ? Ses amants ? Doit bien y’avoir des types qui la protègent. Annonce la couleur Uggy…je sens que le sang me monte à la tête et je vais devoir faire une chose affreuse… »

                Uggy n’avait pas pour habitude de voir Jones dans des états pareils, c’était normal vous me direz puisqu’il le voyait jamais. Jones avait la réputation dans le milieu d’être calculateur, froid et de faire preuve d’un sang-froid à toute épreuve. Fallait pas s’étonner que Uggy ait les pétoches d’être pris à partie si violemment par le Black Mask. Tatiana Viper…rien que son blaze puait la meuf sournoise et vicieuse à souhait qui en fait voir des vertes et des pas mûres à ses clients. Aussi, Jones ne fut pas étonné d’entendre la réplique de Uggy l’apeuré.

                « Je te jure Mask, Tatiana Viper, cette meuf est aussi opaque que tes os, bordel. C’est un fantôme, personne la connaît cette donzelle et c’est bien ce voile mystérieux qui a fait que l’autre salopard de Slaveuhmaster veut mettre la main sur elle. Tout ce que je sais, c’est qu’un type assez Barraqué en costar 3 pièces rayé traîne toujours à ses basques. »

                Le Mask lui tapota l’épaule tout comme cette enflure avait pris l’habitude de le faire.

                « C’est bien, vieux, c’est la réponse que j’attendais. T’as fais du bon boulot mon vieux. Vraiment, je suis fier de toi. «

                Tout ce discours mielleux revêtait là une double signification, un message officieux pourtant très explicite. « Tu viens de sauver la mise aux tiens », « s’agirait pas de jouer double jeu désormais si tu tiens à ta peau ». La messe était dite héhé, Jones n’avait plus qu’à mettre les voiles avec ses types. Le visage renfrogné et grave de Uggy était suffisamment sévère pour que Jones n’ait pas à réitérer sa menace. Rendu sur le parvis de la taverne, Jones pria Mac de prendre en filature Uggy au cas où l’envie lui prenait d’un aller simple pour le fleuve. On est jamais à l’abri de coups bas avec des types de cet acabit, certains types ont besoin de se faire rentrer le clou dans la cervelle à coup de burin. Si Uggy était l’un de ceux-là, son sort serait vite fixé.

                « Fais bien gaffe, cette enflure est capable de se tailler à la sauvette par la porte de derrière. Fous-lui le grappin dessus si c’est le cas et fais lui comprendre ce qu’il en coute de nous trahir »

                De con côté, Sharp se dirigea du côté des maisons de plaisir où l’on se renseigne habituellement sur ces perles rares. Une nouvelle concurrente sur le marché éveille toujours des agacements et tensions auprès des péripatéticiennes du quartier qui, de peur de se faire gratter leur clientèle d’habitués n’hésitent pas à lui tailler des croupières. Nul doute que Jones allait trouver son bonheur ici bas, ces filles là peuvent pas s’empêcher de descendre en flèche la concurrence pour voir leur côte de popularité prendre l’ascendant. Et ouais même ce foutu business de l’amour répond à règles bien précises et à des valeurs financières, des paramètres tel que la vieillesse, l’expérience, le savoir-faire et l’esthétique rentrent dans le calcul de l'Argus héhé. Cette Viper devait chiffrer dans le haut du tableau et le prix de la prestation devait être sacrément élevé. Ce n’était pas tant la fille qui l’inquiétait, c’était davantage le type qui l’accompagnait ou plutôt le maquereau qui la chaperonnait. Le type devait toucher sacrément sa bille pour protéger la demoiselle des tentatives de Slaveuhmaster, surtout s’il était seul. Jones écuma les maisons close les unes à la suite des autres,les témoignages se recoupaient partiellement. Ils faisaient mention d’une jeune femme au physique de rêve, brune, plantureuse aux cheveux mi-long et à la silhouette sublime. C’est que ca devait être un sacré morceau si mêmes ces concurrentes la décrivait avec de tels qualificatifs. Se demander si ces témoignages étaient plausibles n’était pas nécessaire. Sharp n’a pas une gueule d’ange, aussi avaient elles tout intérêt à ce qu'il la fasse disparaître de la circulation, cette catin leur grattait leur business.



                Dernière édition par Sharp Jones le Lun 30 Juil 2012 - 12:51, édité 1 fois
                  Il est toujours aisé de mettre le grappin sur ce genre de femmes tant elles cultivent le sceau du secret et du mystère. Jones dut avancer quelques billets pour rafraichir la mémoire des rares interlocuteurs qu’il croisait et réussit tant bien que mal à savoir où créchait la femme de pouvoir. Elle avait bien maquillé son affaire ou plutôt son mac avait bien camouflé leur fond de commerce, Viper opérait sous un pseudonyme dans le milieu : La Veuve noire. Un Le pseudonyme lui permettait de rester incognito et de pérenniser son petit commerce. Engagé comme Escort girl de luxe par l’établissement « le golden door », un hôtel particulier non loin du centre ville, elle faisait cracher au bassinet tous ces vicelards mariées et déguelasses en s’adonnant au moindre de leurs fantasmes pervers. Paraît que y’a pas de sous-métier, elle, elle avait bien saisi l’idée tout en tirant parti de sa plastique singulière. Comment s’y prend-on pour la rencontrer ? Et bien, de la façon la plus simple du monde en se faisant passer pour un client lambda en quête d’amour et charmes d’une femelle. Seulement, elle risquait d’être dépaysé au regard du métabolisme de Jones mais qu’importe ca fait partie des aléas du métier et il faut parfois savoir s’en accommoder. Sharp pénétra seul dans l’établissement en laissant ses hommes en couverture au cas où ca tournerait mal. Un hall illuminé où était disposé des fauteuils en cuir véritables surmonté d’un lustre en cristal, accueillait les hôtes et clients du Golden Door. Un climat chaleureuse et conviviale prêtait à la discussion et à l’échange, une odeur diffuse de gingembre se propageait dans l’atmosphère, incitant ses messieurs à se rapprocher encore davantage de la gente féminine plantureuse que comptait le personnel de l’hôtel. Jones fit mine de se laisser séduire et de se prêter au jeu. Il n’y avait pas à dire, elles savaient se faire désirer et faire espérer le malheureux qui tomberait sous leurs charmes et c’est à cet instant là qu’elles révéleraient leurs vraies natures et commenceraient à leur extorquer leur maille.

                  Trois donzelles s’occupaient du cas de Jones, tout portait à croire que le physique de Jones ne les dérangeaient pas le moins du monde. Il avait fait en sorte de montrer ostensiblement des liasses de manière à ce qu’elles soient aux petits oignons avec lui. Cette fois, ces demoiselles allaient goûter de leur propre venin, les rôles étaient inversés, c’est lui qui leur laissait présager de ce qu’elles pouvaient toucher. La soirée se déroulait idéalement, l’alcool coulait à flot et Jones eut même droit à quelques danses sensuelles pour le plaisir des yeux parce qu’on regarde mais on ne touche pas, c’est la règle d’or. Tu parles d’une règle d’or, il te suffit d’allonger la planche à billet pour que ces catins oublient toute règle d’étique. Le code moral, des valeurs vertueuses, la déontologie, tout ca passe à la trappe lorsque le paquet de pognon glissé sur le coin de table les fait infléchir. Faut se rendre à l’évidence, elles ne rêvent qu’à se faire fourrer par l’on ne sait qui et l’on ne sait où, le pire étant qu’elles payent des redevances et un tribut à leur employeur pour se faire tringler sauvagement pendant que leur boss s’enrichit sur leurs fessiers. Jones exprima bientôt son vœu de se rendre en salon privé pour une prestation individuelle.

                  « Avec quel hôtesse souhaitez-vous monter à l’étage, Mr Jones ? «

                  « Et bien, puisque vous me le demandez Hmmh…voyons j’ai entendu parler d’une certaine fille au physique exotique et au regard de braise, une certaine Veuve noire. »

                  « Oui excellent choix, notre meilleur atout en ce moment. hmmmh laissez moi consulter son planning afin de vérifier qu’elle est disponible. Impeccable, je l’informe de votre venue. Suite 315, Mr Jones et n’oubliez pas de prendre votre pied surtout »

                  Elle lui glissa la carte magnétique crypté dans sa poche de costume. Un rire malicieux résonna, comme si il avait été celui d’une gamine qui sait qu’elle s’apprête à faire une bêtise mais qui poursuit son œuvre, bien consciente qu’elle risque la punition. Jones s’engouffra dans les couloirs souterrains de l’hôtel, l’ambiance changeait du tout au tout, ca puait la libido inassouvie et la frustration de ces vieux mâles vicelards. Des cris de plaisir, des néons aux couleurs criardes et surtout de la musique apocalyptique en fond sonore installaient une ambiance délurée où le plaisir charnel prenait tout son sens. Une hôtesse accompagna Jones jusqu’à sa suite, le laissant devant la porte de la demoiselle. Il introduit la carte magnétique dans le capteur, déverrouilla la porte et pénétra dans la suite. La splendide demoiselle était assise sur un couvre lit, en nuisette et regardait Jones avec une fringale certaine héhé. Elle avait des atouts, oui c’était certain, de quoi laisser n’importe quel homme pantois, ses courbes parfaites et bien proportionnés, sa silhouette presque idyllique mais Jones n’était plus un homme. Il était devenu un symbole, une entité que même la mort n’avait pas accepté en ses rangs, les charmes d’une femme aussi puissant soient-ils ne le feraient pas infléchir.

                  « La Veuve noire, je présume héhé...votre beauté est comme le laisse présager votre réputation, sans commune mesure. »

                  « Que de compliments le gentleman costumé mais si tu veux profiter, va d’abord falloir raquer mon beau. »


                  Dernière édition par Sharp Jones le Lun 30 Juil 2012 - 14:36, édité 1 fois
                    Jones regarde plus attentivement la douce créature et entrevoit dans l’ombre une silhouette surmonté d’un chapeau melon. Le type reste tapi dans les ténèbres, observant la scène prêt à intervenir si les choses tournent au vinaigre. Une odeur aigre d’herbe et d’alcool suppure de la suite luxueuse qui a vu d’œil fait bien 25 ou 30 mètres carré. Pas besoin de regarder bien loin pour apercevoir sur la table en verre agencé au centre de la pièce, de la bonne vieille poudre blanche comme il est coutume de trouver dans ces foutus boutiques. A en croire la dispersion des grains, il ou elle vient de se prendre un rail récemment. Tous les héros ont leurs petits secrets et remontants n’est ce pas ? Fallait pas s’étonner que la fille sniff cette belle neige et se retrouve dans ses foutus narcotiques. Le rythme de travail effréné, la nécessité d’être toujours au top de sa forme, la vie est pas toujours aussi rose que le haut de leur tenue en latex mais elle a choisie sa voie et doit en conséquence mettre son mouchoir dessus. Dans l’espace de 10 ans, lorsque la came aura détruit tout ce qui fait d’elle une femme fatale, on la retrouvera dans un fossé égorgé dans un coin malfamé du port. Triste réalité ouais, mais vérité dont elle connait pertinemment l’existence. L’ombre se rapproche avec un attaché case relié au bras droit, le type fait clairement comprendre à Jones d’un geste de main que c’est le moment de raquer et comprenant bien qu’il ne désire pas obtempérer, il le chope par le col de sa veste et le plaque au mur. La violence gratuite, c’est toujours jouissif lorsque vous c’est vous qui l’opérez. Jones ne manifeste aucun signe de résistance, il laisse son agresseur seul maître de ses actes même s’il reste aux aguets. Il s’agissait pas de se le mettre à dos, lui maraver la tronche ne serait en rien efficace pour se mettre sa protégé dans la poche, il fallait aboutir à un compromis, à un consensus entre les parties et trouver un terrain d’entente. Le caïd sort alors un schlass pour intimider Jones mais ne rencontre pas l’effet escompté. Grâce à une technique aboutie de close combat, le Black Mask retourne le poignet de son opposant, faisant ainsi tomber le surin sur la moquette pourpre de la suite. Jones lâche instantanément l’étreinte et lui lance :

                    « Je suis là pour affaires et non comme client. Tâchez de vous asseoir, nous allons parlementer. »

                    Le type ne montre pas pate blanche et se relève furieusement en essayant de loger un uppercut entre les deux yeux de Jones. La Veuve Noire se délecte de ce spectacle comme une araignée le ferait après avoir capturé sa proie. Seulement Jones anticipe en partie le coup et lui fourre en même temps une droite dans la mâchoire. L’échange de coups tombe en faveur de Jones qui peut alors tenir le canon de son flingue sur la tempe de cette enflure.

                    « Qu’est ce que…bordel de merde. C’est un vrai putain de squelette ce type, je viens de taper dans de l’os Tatiana je te jure. «

                    « Jones. Mr. Sharp Jones. Tâche de t’en rappeler, la prochaine fois que l’envie de prend de faire le coq, je te ferai exploser sans sommation la cervelle. Un conseil, je joue pas avec le feu si tu ne veux pas que je retapisse le papier peint avec ce que t’as dans le ciboulot. Tatiana voudrait pas que je repeigne sa suite de travail si ? »

                    « … «

                    Jones leur exposa le plan qu’il avait élaboré dans ses moindres détails. Il se heurta au début à une forte réticence de la part de ses interlocuteurs qui ne voulaient pas être mêlé de près ou de loin aux affaires de Slaveuhmaster. Jones expliqua chaque rouage, chaque parcelle de ce plan qu’il avait nourri minutieusement. Accroche par accroche, il réussit à captiver leur attention et à faire naître en eux cette volonté folle de pouvoir la faire à l’envers à ce crétin de parvenu. Pas besoin de leur vendre l’article, tous deux comprirent bien assez tôt qu’un bon paquet de maille était dans la balance et qu’ils ne dépendaient qu'eux de saisir cette opportunité comme on en a qu’une dans sa vie. Jones sentait bien monter le frisson pécuniaire s’éveiller dans leurs consciences pernicieuses comme si il avait abattu les derniers renforts psychologiques pour les faire infléchir en sa faveur, il s’agissait maintenant de porter le coup de grâce ou plus communément d’en venir à leur commission dans cette affaire. C’était sans doute le sujet le plus épineux et Jones réussit par d’obscurs stratagèmes à en reporter la discussion au moment où Viper serait dans les petits papiers de Slaveuhmaster. L’optique de jouer la maîtresse de Slaveuhmaster ne semblait pas incommoder le moins du monde, la jeune femme. Tout ce discours empreint de félonie n’avait fait que développer son appétence proclamé pour le fric. Elle marchait certes dans la combine du moins « elle s’y engageait » mais tout le monde sait la parole d’une catin n’a aucune valeur. Jones n’était pas dupe et entendait secrètement garder la main mise sur elle au cas où l’idée lui prendrait de jouer double jeu en s’acoquinant avec Slaveuhmaster.



                    Dernière édition par Sharp Jones le Lun 30 Juil 2012 - 22:05, édité 1 fois
                      Les parties désormais liées par un accord tacite savaient désormais à quoi s’en tenir. Aucun formulaire écrit, ni même déclaration, il fallait éviter tout recoupements possible si ca venait à prendre une tournure inapproprié. D’abord se couvrir pour ensuite attaquer, jamais même ses œufs dans le même panier, de bonnes vieilles règles élémentaires mais qu’il ne faut jamais oublier. Prendre le contrôle du business de Slaveuhmaster prendrait cependant du temps afin de ne pas éveiller ses soupçons. Aussi, Jones et ses associés avaient prévu de procéder en 3 étapes distinctes. La première consistait à se faire encore davantage prier auprès de Slaveuhmaster, 1 ou 2 bonnes semaines encore afin qu’il perde tout son latin jusqu'à en ébranler sa vigilance. Dés lors, Viper répondrait à ses charmes avec subtilité en faisant mine de n’avoir d’yeux que pour lui. Cette phase est la cheville ouvrière de ce projet, c’est de celle-ci dépend de la réussite ou de l’échec de tout cette mascarade orchestré par les trois comparses. Tatiana devait ici démontrer tout son savoir-faire, toute son expérience et ce jusqu’à le saisir par les bijoux de famille, elle devait faire l’illusion de la parfaite romance, de l’amour idyllique comme chaque être humain l’attend une fois dans sa vie. Fallait pas lésiner sur le badinage et toutes ces conneries mystifiées d’âme sœurs, de moitié manquante et sur tout le bonheur procuré par leur union. Ils devaient filer le parfait amour du moins jusqu’à ce que cette enflure de Slaveuhmaster l’initie à ses affaires véreuses.

                      De son côté Jones et le mac ferait en sorte d’étouffer l’affaire et réduirait au silence ceux qui en auraient appris l’existence et menaceraient de dévoiler pot aux roses à Slaveuhmaster. Et ce n’est qu’à cet instant et seulement celui-ci qu’elle abusera de son influence et de sa position pour lui retourner le cerveau et prendre les rennes du business, la douce et malicieuse Veuve Noire se transformera en intransigeante et incorruptible femme d’affaires. Jones n’aimait pas l’idée que le plan repose quasi exclusivement sur Tatiana Viper, il ne la connaissait pas et n’avait eu aucuns antécédents de ses précédentes relations d’affaires mais il savait, il savait que cette femme entubait les mecs de quelque manière que ce soit, c’était aussi clair que de l’eau de roche. Sharp Jones comptait bien se renseigner sur sa partenaire de manière à avoir de quoi la faire chanter, simple mesure de précaution bien entendu. Histoire de bien faire les choses et d’entériner cette entente, Mac fit livrer dans la suite un bon champagne. Les coupes remplies, ils trinquèrent ensemble à la réussite de leur entreprise cependant Jones attendit de les voir s’épancher le gosier avant de se l’imbiber à son tour.

                      « Je manque à tous mes devoirs, quel est ton nom ? » lanca t’il en se montrant presque amical auprès du Mac de Viper.

                      « Carmine Mancinelli. J’étais une ancienne pointure dans la pègre de West Blue à Las camp notamment, seulement l’affaire a mal tourné et j’ai du sacrifier quelques têtes pour me tirer de ce bourbier, une foutue histoire que la mienne et la reconversion n’a pas été facile… »

                      Le type se lance dans une longue narration et revient en détail sur cette période controversée de sa vie. Jones écoute d’une oreille attentive et manifeste de l’attention quant aux propos de ce Carmine. Il est toujours important de faire mine de suivre les paroles de votre interlocuteur, surtout qu’il y a toujours à apprendre des méthodes d’un collègue du milieu. Une étrange interaction émerge entre les deux hommes, des faits d’armes similaires, des expériences comparables sont autant d’éléments qui leur permettent de trouver matière à alimenter la discussion. Bien que Jones se méfie, il doit bien reconnaître que le type sait de quoi il parle, il met un tel degré de détail à ses déclarations qu’il ne peut inventer tout son récit. Il est vrai que les relations d’affaires sont toujours essentielles mais les types sur quoi on peut vraiment compter sont bien plus primordiaux que quiconque sur ce foutu globe. Aussi tisser des liens plus étroits avec ce Carmine pourrait se révéler fort utile pour la suite des opérations.

                      3 semaines plus tard

                      Le plan était respecté à la lettre par Viper et dieu sait qu’on l’avait à l’œil. Cela faisait maintenant une bonne semaine qu’elle séduisait le bon coq sans qu’il ne semble se douter de quoi que ce soit. L’important était de ne pas faire de vagues, leur relation était encore fragile et risquer de la voir s’interrompre brutalement ruinerait les plans des trois associés. L’amour semblait être au beau fixe si bien qu’une des feuilles de chou de Luvneel ne s’était pas fait laisser prier pour s’accaparer cette romance presque idéale. Jones et Carmine aurait pu se montrer suspicieux quant à l’intérêt de ce journal pour cette affaire, écrire quelques grosse bourdes sur leur union pourrait mettre en péril l’équilibre fragile entre les deux tourtereaux mais tout le monde savait que Slaveuhmaster soudoyait la moitié de la ville pour qu’il bénéficie d’une bonne image auprès de la population

                        1 mois plus tard, 1H du matin

                        L’amour suivait son long parcours langoureux sans que rien ni personne ne semble en entraver la bonne marche. Cela faisait maintenant 1 mois et demi que Jones et Mancinelli avait noué contact et s’étaient trouvés mutuellement des atomes crochus. Le Black Mask l’avait même présenté à Mac Hollister et Adam afin de recueillir leurs impressions sur le bonhomme. Les manières et le tempérament du type les avait séduit, on avait besoin d’un type pour se salir les mains, d’un associé intelligent dont les méthodes drastiques suffiraient à faire délier les langues des enflures les moins enclin à jacter. Jones s’était renseigné sur ce type et n’avait pas trouvé la moindre trace d’imposture, le parcours dont il avait fait part concordait aux faits avérés, il semblait être un mec à qui l’on pouvait se fier. Aussi, Jones n’hésita pas à lui faire part de ses magouilles et au projet secret qu’il nourrissait depuis plusieurs années. Des appels via den den mushi interposé toutes les 72 heures étaient opérés avec Tatiana Viper. Elle transmettait ainsi les identités des types potentiellement dangereux dont il faudrait se débarrasser parce qu’ils en savaient trop ou qu’ils faisaient preuve de trop de méfiance à son égard. Tacticienne et magouilleuse comme elle est, elle parvenait souvent à les mettre sur la touche et à les faire tomber en opprobre. C’était un exercice difficile mais elle s’en sortait avec brio et confiait à Jones et sa bande ceux qui étaient les plus tenaces, ceux que l’on ne pouvait raisonner, les plus fidèles et loyal à leur boss. 1H du matin, l’heure convenue avec Viper pour l’entretien. Jones, Mancinelli et Mac Hollister étaient rassemblés autour d’une table et d’une bouteille de bourbon dans l’un des repaires de Jones sur les docks. Ce qu’il y a de bien dans les hangars de construction naval, c’est que les parois sont suffisamment épaisses pour assurer l’insonorisation et ainsi parler sans être inquiété des quelconques mouchards. Uggy les bons tuyaux s’était lui aussi révélé très utile pour coincer les enflures qui risquaient de tout balancer, Jones et sa bande l’attendait patiemment lorsque soudain l’escargophone vint bientôt retentir et briser le silence de la nuit.

                        Pulup, Pulup, Pulup. Katcha.

                        « Ici Viper. J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer chères associés. Sachez qu’aujourd’hui même, Slaveuhmaster m’a introduit dans ses petits papiers et aimerait me faire participer à ses futures propositions d’investissements. Vous vous souvenez que Bernie blue et Steve Fremons nous causait du tort n’est ce pas ? »

                        « Ouais et alors ?»

                        « Slaveuhmaster vient de les faire refroidir. L’un de ces hommes de main à qui je fais les yeux doux vient de me vendre la mèche. Autant vous dire qu’il ne nous emmerdera plus six pieds sous terre celui-là. Pour ce qui est de la mauvaise nouvelle, je vais avoir besoin de vous pour buter Uggy les bons tuyaux. Tout porte à croire qu’il a convié Slaveuhmaster à un rendez-vous sur les docks demain à minuit. Je tiens en main les preuves de son forfait, j’ai intercepté un courrier destiné à Slaveuhmaster, ce salopard a retranscrit dans un rapport tout nos agissements depuis plus de 2 semaines. Espionnage, manœuvre, mouvements, tout y est et j’imagine qu’il veut monnayer le reste demain avec Slaveuhmaster. »

                        Il faut toujours qu’il y ait des abrutis qui se croient plus malins que les autres. Sharp avait pourtant prévenu le bon uggy qu’il fallait pas jouer au plus fin avec lui, que le trahir serait lourd de conséquences et pourtant, il n’avait pas hésité une seule seconde à lui la mettre à l’envers. Si seulement uggy avait fait preuve d’un peu plus de bon sens, il aurait pensé davantage au sort de sa famille, il connait les méthodes de Jones...briser la moindre parcelle d’espoir d’un individu, c’est comme le voir mourir.

                        « … »

                        Jones raccrocha le den den et échangea quelques regards avec Hollister et Mancinelli, histoire de prendre la température et de vérifier s’ils étaient sur la même longueur d’onde.

                        « Carmine…je crois que tu vas pouvoir t’adonner à ce dont tu affrioles le plus dans le milieu. Z’avez entendu la gonzesse. Le Uggy ne sortira pas vivant de l’entrepôt. »

                        Une dizaine de minutes plus tard, Uggy aka les bons tuyaux pénétra dans le hangar par l’une des portes de service prévue à cet effet. Une lumière jaunasse au fond de la salle, l’obscurité tout autour, un décor intrigant pour une fin présumé. L’angoisse saisit aux tripes notre homme, il en a lourd sur la conscience mais il reste convaincu que Jones n’est au courant de rien.

                        « Les gars, Mask, Hollister, z’etes la? Bordel de merde, on y voit rien la dedans. Heyyy"

                        Vulgaire tentative de communication qui se solde par une absence de réponse. Soudain un spot s’allume et est automatiquement braqué sur Uggy afin de l’aveugler.

                        « Qu’est ce que vous foutez les gars, arrêtez ce n’est pas drôle. Qu’est ce qui vous prend ? »

                        Une voix rauque résonne alors dans le hangar.

                        « On dit souvent que la vengeance est une justice sauvage, si douce et pourtant si intense à la fois. Certains y préféreront le dédain et le mépris. Pour ma part, je n’aime pas trop la rendre pour me contenter de l’indifférence. Tu sais ce qui va t’arriver Uggy, ton cœur est lourd de révélations inavoués, de traîtrise et de tromperie…Uggy tu as pêché….et sache que je n’aime pas Judas »

                        Pris de panique, Uggy rebrousse chemin à toute vitesse, se cogne contre les parois mais poursuit sa course jusqu'à la porte de service verrouillé par un pied de biche. Il jete un œil au hublot et force la poignée encore et encore, la tronche de Carmine derrière le fait pâlir, il entrevoit son inéluctable fin, il court dans le sens inverse cherchant une échappatoire mais en vain. La peur le saisit aux foies, il n’est plus rien, son passé, son présent se confondent, il n’est plus qu’une feuille morte emporté par une fatalité qui semble le dépasser totalement. Carmine vient lui remettre les idées en place grâce à une bonne mandale dans la gueule suivi d'un passage à tabac et le traine sur une vingtaine de mètres jusqu'à Jones, terré dans l’ombre.

                        « T’as mal choisi ton endroit Uggy. Un entrepôt comme celui-ci regorge d’outils acérés diverses et variés. Un malencontreux accident est vite arrivé, tu le sais. Je veux entendre de ta bouche ce dont tu t’es porté responsable et je pourrais peut-être me montrer clément… Carmine s’il te plait. »

                        Main de fer comme il se faisait appeler saisit la main droite de Uggy et la maintient fermement sur la table. Jones de son coté s’arme d’un marteau et frappe violement à plusieurs reprises l’auriculaire de cette enflure. Le sang suinte ainsi que ses gémissements par la même occasion.

                        « J’ai rien fait Mask, je n’oserais pas te trahir tu le sais bien. Je »

                        Un nouveau coup tombe l’annulaire cette fois, suivit d’un hurlement.

                        « Ne me prends pas pour un con Uggy. Je n’aime pas me répéter et tu m’as foutrement mis sur les nerfs, espèce de petite raclure. Je vais laisser Carmine, finir le travail. »

                        Main de fer l’agrippe alors par le col et lui colle quelques gnons avant de l’attacher solidement sur une chaise. Jones regarde alors la scène, ne perdant pas une miette de ce qui va se passer dorénavant.

                        « AVOUE. »

                        « Mais, puisque je… »

                        Une balle dans chaque gros orteil, histoire d’égaliser le travail. Vl’a que le Uggy se met à chialer, les nerfs qui lâchent maintenant mais bien sûr, quelle fiotte...

                        « Espèce de sale enflure, regarde-moi. Ce n’est que le début, j’espère que t’es endurant mon pote. »

                        S’ensuit des actes de barbaries inhumains où Carmine atteste de son absence total d’émotions. 3 gencives arrachés, lacérations multiples, urine dans la tronche, tout y passe sans exception.

                        « Je vous emmerde bande de salauds, tuez moi directement, bande de crevures. TUEZ-MOI ! »

                        La haine maintenant qui se manifeste. De mieux en mieux, la mise sous pression portait ses fruits mais ce n’était pas encore terminé. Aussi, Carmine décide de passer à la vitesse supérieure. Chalumeau en main, il le rapproche progressivement de la main droite, ruinée de sang de Uggy et la brûle au troisième degré pendant plusieurs secondes. La main a littéralement fondu, ce n’est plus qu’un manchon informe alors que Uggy beugle toute sa colère et sa haine.

                        « OUAIS je t’ai trahi et je le regrette pas, toi et ta clique d’enflures mérité pas mieux de vous faire refroidir. Je t’emmerde Jones et encore plus profondément que tu ne le crois. »

                        Jones déboutonne son impair et sa veste de costume, défait son nœud de cravate et la pose sur le coté. Il se retrousse les manches de sa chemise jusqu’aux avant-bras et saisit une sorte de serpe et un câble rigide en acier. Il saisit le mec à la gorge et le soulève d’une traite avant de lui asséner de multiples coups dans la chair sans s’arrêter. 10, 20, 30,40, il le lâche et le regarde avec condescendance, balbutier dans son hémoglobine épaisse. Il lance alors le câble au dessus de la poutre et récupère le filin. Il relève cette enflure qui ne fait presque plus passer de ce monde, l’attache solidement par le cou et le lynche scrupuleusement dans le sang et la haine.

                        « HAHAHAHAHA »

                        Effet garanti, les vertèbres du coup lâchent et cette enflure crève enfin dans une souffrance terrible mais tellement légitime. Jones avait eu besoin de passer ses nerfs sur cet immondice de la pire espèce, tel est le sort que l’on réserve à ceux qui transgressent les règles essentielles de la coopération.

                        Spoiler:
                          Cela faisait bientôt un mois que Jones et sa troupe avait envoyé Uggy de par le fond. Sa disparition subite sans laisser la moindre trace était mystérieuse et opaque, quelqu’un était derrière tout ca bien entendu mais se risquer à connaître l’instigateur de ce coup monté reviendrait à faire une croix sur sa tête. Les hommes ont toujours eu davantage peur de l’inconnu que d’un ennemi bel et bien identifié. Les truands et autres fripouilles du quartier étaient sur le qui-vive, de peur se faire refroidir pour l’on ne sait quel coup abscons qu’ils avaient fomenté. Une terreur s’installait dans les faubourgs malfamés de Luvneel, l’une de ces terreurs qui vous colle à la peau mais dont vous ne pouvez mettre un nom dessus tant elle est à la fois intangible et sibylline. Cet évènement avait réveillé la lucidité de Slaveuhmaster qui lui aussi craignait pour ses pions. Viper avait beau se montrer avenante et faire le pressing pour endormir la vigilance, l’homme campait sur ses positions et avait renforcé la garde d’élite de son hôtel particulier. Allez savoir si il ne craignait pas que Viper se fasse assassiner hahaha le bon bougre…vous savez ce qu’on dit, l’ennemi vous frappe toujours au moment où vous vous y attendez le moins et c’est singulièrement vrai. Presque 2 mois que Slaveuhmaster collait aux basques de Viper, 60 putain de jours s’étaient écoulés depuis qu’il s’était épris d’elle, le loup est déjà dans la bergerie mon pote seulement t’es bien trop aveuglé pour t’en rendre compte désormais. Il était temps de passer à l’étape final de ce plan, celle qui lui assurerait le plein pouvoir légitime et juridique sur cette foutu salle d’enchères que Sharp convoitait déjà depuis mal de temps : faire signer le bail de cessation et notifier le Black Mask en tant que repreneur officiel de la boutique. Ca n’allait pas être de la tarte mais Jones avait d’ores et déjà prévu le coup avec la Veuve noire. Depuis que Slaveuhmaster avait initié Viper à ses affaires, elle s’était peu à peu diriger vers la comptabilité de toute cette foutue organisation. Bon, Stan n’était pas dupe, il savait qu’elle s’en mettait plein les fouilles mais mettait son mouchoir par-dessus sous prétexte de l’amour. Il arrivait qu’occasionnellement, elle ait à lui faire signer des documents administratifs, des notes de frais pour assurer le bon fonctionnement du Red Room et c’est à ce moment précis que Jones comptait frapper sinueusement.

                          Le Black Mask avait auparavant rencontré la Veuve noire pour revoir les préparatifs nécessaires à cette manigance et éviter les fausses notes. Par la même occasion, il lui avait remis en main propre un puissant psychotrope qu’elle pourrait diffuser à travers de l’encens et ainsi altérer le système nerveux et le degré de perception de Slaveuhmaster. Un processus par inhalation était sans doute la meilleure façon d’opérer selon Jones, le Stan dans ses frasques les plus extravagant avaient souvent recours à la drogue pour stimuler son organisme et en ressentir d’intense effets. Le psychotrope serait aisément maquillé dans cet amas d’extase et d’enivrement. Si tout se passait comme le plan l’avait prévu, le Black Mask serait dorénavant propriétaire du Red Room mais vous savez aussi bien que moi que les choses ne se passent jamais comme on les prévoit. Aussi Jones décida ce soir là de se mettre en planque devant la salle d’enchère tout en restant aux aguets des éventuels gêneurs. Le den den mushi au coin de la poche au cas où, il examinait la scène avec minutie. La lumière diffuse au premier et surtout la musique forte qui se dégageait de la bâtisse indiquait que notre homme se prêtait à une petite fête privé. L’ambiance suintait abondamment la chair fraiche et les éclats de voix continus ne faisaient que corroborer le tableau. Jones attendit patiemment son heure tout en gardant un œil attentif sur le déroulement de la soirée. Les heures passaient encore et encore tandis que des femmes en tenues légères quittaient au fur et à mesure l’établissement bien gardé par les vigiles. La crainte que la Veuve Noire l’ait doublé était grande et ce bien que Jones était prêt à lui concéder l’exclusivité de la direction du Red Room. Les femmes sont loin d’être des stratèges nés, aussi Jones avait de légers doutes comme n’importe qui à sa place en aurait tout autant. Bientôt au milieu de la nuit, Jones reçut finalement l’appel tant espéré :

                          - Dis-moi Tout Viper, notre joyeux luron a-t-il signé l’acte de cessation de bail ?... »

                          « Notre bon bougre dort à point fermé désormais, l’effet du psychotrope mélangé à l’alcool a eu raison de ce cher Stan. Je tiens en main le formulaire qui vous rend propriétaire légal de la salle d’enchère. Aussi, j’entends que vous respectiez votre parole comme je l’ai fait de mon côté… »

                          « Cela va de soi, je suis un homme d’affaires avant toute chose et je n’ai qu’une parole. Très bien, je monte. »

                          « Comment…maintenant ? »

                          Combien de fois avait t-il prononcé toutes ces inepties sur la parole, l’honneur, l’étique et toutes ces insanités blindés de morale ? Combien de ces interlocuteurs avaient cru à ces fausses déclarations ? Et pourtant cette fois-ci, il comptait bel et bien honorer sa parole.
                          Rendu devant la façade du Red Room, les gardes le mirent bientôt en joue avant que quelqu’un d’entre eux ne fasse appel aux renforts auprès du personnel resté à l’intérieur.

                          « Qu’est ce que tu viens foutre là à une heure pareille Mask ? Maintenant que t’es la c’est parfait, on va pouvoir te trouer la carcasse, Slaveuhmaster nous offrira une belle prime ? »

                          « Hmmh…tu refroidirais celui qui te nourrit, pas très malin comme propos face de cake. "

                          « Quoi ??! Qu’est ce que ? »

                          En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Jones s’empara du fusil et par une manœuvre habile et le retourna contre son possesseur tout en le poussant à l’intérieur du Red Room et s’en servant à l’instar d’un bouclier humain. Les gardes restaient en alerte à l’affût du moindre impair de la part de Jones pour renverser la situation. Tout ce tohu-bohu fait bientôt émerger Slaveuhmaster de son coaltar, accompagné de Viper à ses côtés.

                          « Ne t’avais-je pas dit que tu me reverrais bien assez tôt Slaveuhmaster ? Le Black Mask est venu réclamer sa part du gâteau mon bon. Qu’il est délicieux de se faire berner par la personne en qui l’on croit avoir le plus confiance… »

                          « Qu’est ce que tu baragouines ? Abattez-moi cette enflure maintenant… »

                          « A votre place, je ne ferais pas ca. Cette enflure ici présente n’est plus désormais votre employeur légal, le Red Room ne lui appartient plus dorénavant. J’en suis le détenteur légal donc si vous souhaitez buter celui qui vous assure votre foutu train de vie, c’est à vous de voir… Vous ne me croyez pas c’est ca ? Tatiana ? »

                          La jeune femme descend l’escalier en marbre avec sensualité et charme, ses courbes voluptueuses à elles seules permettent de calmer les ardeurs belliqueuses de la gente masculine. Slaveuhmaster est totalement décontenancé, désemparé, il ne réalise pas encore que Tatiana lui a mise à l’envers…du moins il ne veut pas y croire

                          « Messieurs j’ai ici en ma possession l’acte qui garantit désormais que cette propriété ainsi que tout ce qu’elle comporte revient de droit au Black Mask. C’est écrit noir sur blanc, le document a de plus été contresigné par les soins de Stanley Slaveuhmaster. Si l’envie vous prenait de regarder l’exemplaire, allez-y lisez bande de sagouins. »

                          Viper lance le document au sol de l’atrium tandis que le lieutenant de la garde de Slaveuhmaster lit scrupuleusement le document.

                          « Tatiana, espèce de sale ****, comment as-tu osé me faire ca à moi ? Rhaaaaaa. Je vais te buter, sale catin »

                          Un coup part sauf que c’est Slaveuhmaster qui en fait les frais. Jones a dégainé et avant même qu’il n’ait crier garé, il assène une balle rapide dans le barillet du flingue de Stan. Le calibre tombe dans l’escalier dans le silence le plus total tandis que tous les regards sont braqués sur le Black Mask. Jones lâche le garde et s’avance dans l’atrium sous le regard déconcerté de Slaveuhmaster. La garde ou plutôt les mercenaires de Slaveuhmaster savent désormais qui est le patron dans la bâtisse et se résigne bientôt de manière implicite à passer sous ses ordres.

                          « Buteeeez le, bande de salopards, butez le, je vous dis. »

                          Les hommes ne manifestent aucune émotions, ils restent placides et imperturbables face à la tournure des évènements. Jones gravit les marches une à une et arrive bientôt à un Stanley littéralement terrifié. Le Black Mask profite de la situation pour lui asséner quelques coups de latte puis le balance dans les escaliers. La dégringolade de l’ancien proprio le laisse dans un piteux état alors que Viper remet à Jones le bail original. Un claquement de doigt suivit d’un geste de main pour que les gardes fassent agenouiller Slaveuhmaster à la merci de Jones.

                          « On inverse les rôles sale enflure. Te voila déposséder de tes biens tel une vulgaire vermine mais je sais être magnanime. Aussi je te propose un marché. Enfin proposer, façon de parler tu t’en doutes… si tu veux conserver ton rang et tout tes putains de privilèges de sale parvenu. Tu vas devoir me prêter allégeance. Dans les faits, Tatiana s’occupera de la direction du Red Room, j’ai confiance en ses talents et en son expérience. En ce qui concerne la garde, elle sera sous l’égide de Tatiana, tu n’as strictement plus aucun droits sur quoi que ce soit ici bas. Tu n’es plus qu’un employé lambda à mes yeux. Tâche de pas me tourner les talons ou Tatiana fera en sorte de dévaster cette image, ce rang auquel tu tiens tant auprès de la bonne bourgeoisie de Luvneel. »

                          Slaveuhmaster dût bientôt se résigner à la triste réalité, Viper s’était remarquablement joué de lui, un coup de maître opéré par l’escort girl qui lui avait valu bien plus qu’une simple nuit. Il s’est fait avoir et ne peut désormais que s’en mordre les doigts. Jones avait besoin de conserver cette enflure pour garder l’aval des bourgeois et gentilshommes du royaume. Le Black Mask escomptait à ce que Stan collabore de peur de perdre sa position auprès des grands pontes de Luvneel. Seulement, Jones aurait à se méfier de cette enflure qui attendrait le moment propice pour retourner la donne à son avantage…

                          « …je marche «

                          « Très bien héhéhé. Sabrez le champagne cher consœur, c’est la maison qui offre mon pote. Fais revenir toute tes catins, histoire qu’on s’amuse un peu pour fêter ca. Hahahaha »