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On vise l'Or et rien d'autre !

« Boss, Boss, vous devriez lire cette article, je suis certain que ca pourrait vous intéresser. Ils parlent d’une… »

« Hmmmh »

Jones lui arrache nonchalamment l’édition de la gazette et fait signe à l’homme de main de se retirer pour que de son côté, il puisse me plonger dans la feuille de chou comme il en a pris l’habitude depuis maintenant quelques années. Un évènement inédit faisait les gros titres et empiétait sur toute la première page habituellement plus moribonde. Le bordel répondait au nom pompeux de « La quatrième édition des jeux olympique de la trinité «. Une foutue représentation sportive faisait la couverture de la gazette, rien que ca. Bordel habituellement ces choses là sont relégués à la rubrique sports et culture physique. La chose dérange, la chose interpelle l'esprit habituellement serein et tranquille de Sharp, il n’a jamais entendu parler de ces soi disant jeux olympiques et reste soupçonneux quant à cette démonstration de testostérone et d’orgueil. Il pourrait bien s’agir d’une énième ruse de la marine pour capturer un bon nombre de pirates assez étroit d’esprit pour s’y rendre. Il se décide à engager une lecture approfondie de l’article.

« Les jeux olympiques de la trinité réunissent tous les quatre ans des sportifs anonymes de toutes les Bleues et de Redline pour un affrontement épique dans une série d’épreuves toutes plus loufoques les unes que les autres. Saut en longueur avec prise d’élan sur les mains. Boxe avec uniquement les petits doigts. Course en sac lesté. Lancé de palourdes, tirs de vrais pigeons et des épreuves encore plus inédites vous attendent cette année encore. L’épreuve reine reste cependant le pentathlon en relais : une série de cinq épreuves qui nécessite la coopération de trois personnes qui ne se connaissent ni d’eve ni d’adam. La composition des équipes résulte du fruit du hasard, aussi vous ne connaîtrez pas vos partenaires mais devrez en conséquence jouer avec les avantages et défauts propres à chacun d’entre eux. Que c’est palpitant, mes amis ! A la clé pour les vainqueurs : une médaille en presque vrai or, une prime de 15 millions de Berrys à se partager ainsi qu’un week end en thalasso et un porte clef. «

Un sourire spontané se dessine sur une mine désormais complaisante. L’idée le séduit bigrement, 15 millions de berrys constitue une belle somme pour étendre ses affaires puis truand oblige, il ne pouvait pas manquer une telle opportunité pour se faire de la maille. La connerie de médaille, le porte clef et le week end en thalasso, il comptait bien les laisser à ses futurs partenaires, le monde est ainsi fait qu’il existe toujours des types assez nigaud pour préférer ces lots bidons au lieu de prendre l’oseille. Jones était conscient qu’il était loin d’être un sportif aguerri et qu’il risquait de se faire ravir la vedette par des athlètes méritants. Il se faisait pas trop de bile à ce sujet, le règlement n’interdisait pas les coups bas et les tricheries en tous genres et dans ce domaine là, aucun type ne pouvait lui tenir tête ou exceller son degré de fourberie. Règle numéro 48 du code des truands, toujours se montrer plus malin que son prochain dans n’importe quel circonstance. En ce qui concerne ses partenaires, ce serait une autre histoire, tout ce qu’il espérait c’était de ne pas être entiché d’une équipe de bras cassés au quotient intellectuel avoisinant le zéro pointé. Depuis qu’il s’était installé à Luvneel, Jones avait développé un don pour sentir les coups fumants et dieu sait que celui-ci promettait des retombées lucratives foutrement copieuses. Il vérifia la position de l’archipel de la trinité où devait avoir lieu ces jeux, il s’agissait d’un ensemble de trois îles aux confins de South Blue. Le Black Mask se leva alors s’avança de quelque pas dans la cour intérieure de l’un des repaires des docks dans lequel il séjournait et s’adressa d’un ton intéréssé aux hommes de main qui figuraient derrière lui

« Les gars, ca vous intéresserait de devenir champion olympique ? Hahaha »

Trois semaines plus tard sur l’archipel de la trinité.

Jones parvient enfin à rallier le fameux archipel de la trinité, composés par trois îles distinctes. L’île de Waka où se déroulent les jeux, le stade qui y est construit peut accueillir jusqu'à quarante mille spectateurs. Point important, l’ile n’est pas plus grande que la taille du stade. La seconde Ile dénommé Loca est reliée a la première par un chemin de terre émergeant de l’eau et qui fait près de 500 mètres de long pour trois mètres de large, elle recoupe toutes les infrastructures et la logistique nécessaire au bon déroulement des jeux, c’est également sur cette ile que les bateaux accostent. Enfin l’île Noah, qui est la plus grande est de la même façon reliée à la précédente. C’est sur cette ile qu’on trouve tous les hôtels, restaurants commerces, boutiques de souvenir hors de prix ainsi qu’un contingent de la marine. Il y fait bon vivre, le climat est tempéré toute l’année.

Arrivé sur Loca, Jones constate avec admiration le magnifique stade dernier cri érigé pour cette quatrième édition des jeux olympiques de la trinité. Une structure bâtie dans un alliage à la fois souple et rigide de plus de 100 mètres de haut qui s’étend sur toute la superficie de l’île, un tel complexe technique est proprement incroyable. Sous les feux de la rampe, l’intérieur du stade brille de mille feux et les différentes installations qui le composent sont éclairées par pas moins d’une cinquantaine de projecteurs distincts. A peine arrivé sur l’île, Jones n’est qu’un quidam dans une marrée humaine qui se déverse de manière ininterrompu dans les gradins de l’arène. La foule transcendé par la passion du sport est déchaîné et portent les couleurs à l’effigie de l’île de leur champion. La folie, la fièvre, la volonté de gagner envers et contre tout s’empare des spectateurs embrasé par ce feu inextinguible de sport, de compétition et de médailles. Cela dépasse l’entendement humain et ceux qui n’y assistent pas ne pourront jamais comprendre la force et la puissance de cette frénésie qui gagne chaque pore de votre être et l’élève à un niveau indicible de la compréhension humaine. Même Jones, habituellement étranger à ce genre de sentiments, le ressent battre au plus profond se sa carcasse. Jones traverse la bande de terre le ralliant à Waka et s’avance bientôt comme des centaines d’autres athlètes vers l’atrium où sont tirés au sort les groupes d’athlètes. La tension est palpable dans l’assemblée, tellement lourde qu’on pourrait la couper au couteau. Une appréhension générale gagne la place, les compétiteurs raclent leurs gorges plutôt deux fois qu’une, certains sont même pris de crise d’urticaires tant la pression est grande et le doute est omniprésent. Les dirigeants se rejoignent au bureau central et vont annoncer la composition des équipes.
    Ça faisait une quinzaine que je faisais la vigie sur le « Moche mais Vaillant », un bateau marchand véritablement vilain mais avec une excellente ligne de flottaison, un navire parfait pour rallier rapidement un point à un autre en des temps records, et c’était bien là sa mission.
    Le navire avait été spécialement affrété par les dirigeants de l’ile de la Trinité car les Jeux Olympiques du même nom allaient bientôt démarrer. Il se trouvait alors que l’organisation avait quelque peu capoté et quinze jours avant le début des épreuves sportives, le comité olympique de la trinité s’étaient rendu compte que la nourriture nécessaire à la vie des cinquante mille âmes qui visitaient l’archipel à cette période n’avait tout simplement pas été commandée. Après que le logisticien chargé initialement de cette tache ait été abandonné sur une ile déserte, le Capitaine du « Moche mais Vaillant » avait reçu un coup d’escargophone et, dès le lendemain, nous étions en partance du royaume de Bliss via l’archipel de la Trinité, les cales chargées de nourriture.
    Le voyage se fit sans encombres, je n’avais repéré qu’un navire suspect sur nôtre route et ce bien avant qu’il ne nous voit. Le contourner avait alors été un jeu d’enfant.
    A South Blue, tout le monde connait les JODT !
    Spoiler:
    Chaque nouvelle édition proposait un panel d’épreuves toujours différentes des autres editions, ainsi, il était impossible de les préparer à l’avance. Seuls la capacité physique et d’adaptation était de mise.
    Arrivés sur le port de l’ile logistique de Loca, on avait mi près d’une journée pour vider les cales. Les organisateurs étaient aux anges, on avait respecté les délais. Pour nous remercier, le Comité Olympique de l’Ile de la Trinité, le COÏT, avait offert un séjour de huit jours en « all inclusive » à tout l’équipage et la possibilité à ceux qui le voulaient de s’inscrire aux épreuves sportives sans frais supplémentaires.
    Après quinze jours passés perché en haut d’un mas à scruter l’horizon, il était évident qu’un peu d’exercice me ferait un bien fou, j’avais assez de crème solaire alors, pourquoi pas.

    Le lendemain, après une nuit reposante au « Coq en Pâte », l’auberge qu’avait payée le COÏT à l’équipage, j’avais filé sur l’ile de Waka. De bon matin, les rues étaient déjà bondées de touristes, athlètes et autres traines savates de tous bords et les commerces en tout genre avaient sorti leurs étales a même le pavé. J’entrai dans la première boutique vendant des articles de sport.

    -Quoi, 120 000 Berrys pour une paire de basket un short et un teeshirt ? Mais c’est du vol qualifié ?!

    Le marchand était resté inflexible, m’expliquant que c’était les prix ici, que l’import coutait cher et blablabla et blablabla… Bref, après m’être délesté de la moitié de ma prime pour acheter une paire de pompes noire, un débardeur noir et un short noir, le tout made in "trouduculdumonde", j’étais prêt pour aller m’inscrire au relais, le travail d’équipe, j’ai toujours aimé.

    Quatre heures de queue en plein cagnard pour obtenir mon badge, j’t’en foutrai de l’organisation ! J’avais eu droit à un dépliant pour expliquer la marche à suivre, et un plan des trois iles.
    Fallait maintenant que je retourne sur Loca pour le tirage au sort des équipes, comme je m’étais inscrit in extrémis, fallait pas trainer, le tirage commençait dans une heure dans l’atrium central.
    J’étais arrivé un peu en retard, de ce que je comprenais, l’annonce des équipes avait déjà été annoncées, des dizaines de concurrents étaient serrés les uns contre les autres sur la place pour voir le tableau des tirages, certains exultaient, d’autres pleuraient déjà.
    En jouant un peu des coudes malgré ma petite taille, je parvins à accéder au tableau des équipes, un brave bordel ce tableau, un enchevêtrement de graphiques, de numéros et de noms s’étalait sur un près de deux mètres, il me fallu près de quinze minutes pour y trouver mon nom.
    Apparemment, j’étais parti pour faire équipe avec un certain Sharp Jones ainsi qu’un gars au nom quasi imprononçable : Piotre Kowaknowinsky. On nous avait attribué le stand trois, y’avait plus qu’a s’y rendre. Les stands des athlètes étaient un peu à l’ écart du reste de Loca, fallait avoir le pass pour s’y rendre. Des dizaines de box avaient été dressés à ciel ouvert, chacun peint d’une couleur différente, avec un numéro peint sur chacun des trois murs qui le composait, un simple rideau finissait le box.
    Merde, le notre était rose.

    Je passai le rideau, à l’intérieur, deux gars étaient en train de discuter, un gars habillé comme s’il allait à son bal de promotion, très class mais dont le visage avait été remplacé par un crâne nu ! Passé la surprise je regardai l’autre type, une vraie montagne de muscle à la barbe chenue et aux cheveux longs et grisonnants, pour le coup, les deux avaient l’air de tenir la distance.

    -Salut, chuis Sam!

    On vise l'Or et rien d'autre ! Plan_t10
      Rendu devant le tableau d’affichage comme des centaines d’autres figurants, Jones attends patiemment que les organisateurs annoncent la couleur. Les noms sont tirés un à un les uns à la suite des autres, la joie des athlètes sélectionnés est immense tandis que ceux qui attendent encore et toujours le verdict voient leur angoisse grandir au fil que les noms défilent.

      « Sharp Jones »

      Le Black Mask est à son tour soulagé d’apprendre qu’il a été retenu par le comite de direction. Il s’avance sur l’estrade où sont disposées les équipes et attend d’en savoir davantage sur les deux autres larrons qui composeront cette « dream team ». Bientôt il fut dirigé vers le box n°3 où il devra attendre ses futurs coéquipiers pour débuter ces jeux. 5 équipes différentes ont déjà été composés, rassemblant des individus à la fois étranges et introvertis tandis que d’autres à l’inverse, sont complètement extravertis. Cette sélection promettait de donner des résultats inattendus et saugrenus mais qu’importe, personne n’échappe à la marque du destin et à sa tribulation. Jones resta attentif au tirage lorsqu’il apprit qu’un certain Piotre Kowaknowinsky figure dans l’équipe. Jones jette un œil rapide sur le physique du type et conclut direct à la grosse brute sans cervelle. Sûr qu’il allait faire chier celui-là mais bon on ferait avec. Le dernier larron, Sam Sylvius fut appelé à rejoindre l’équipe. Sam Sylvius, Sylvius Sam, ca faisait très copie conforme de Serious Sam, un chasseur de prime loufoque et réputé sur North Blue qui avait déjà fait écrouer pas mal de raclures. Jones se frottait les mains et tandis qu’un sourire édenté s’esquissait aux commissures de ses lèvres. Et vous savez pas quoi, Vl’a qu’un type à la mine blafarde et au teint pas frais comme s’il avait hiberné pendant 1 année durant dans les cavernes enneigés de Drum se pointe au box. Un type chétif, voûté, qui tient à peine sur ses jambes se présente à Jones, l’archétype du quasimodo des temps modernes ct’enfoiré bordel. Ce Sylvius Sam lance alors la discussion, histoire de briser la glace avec Jones et l’autre gros tas de muscles à la barbe soigné.

      « Salut chui sam »

      Nan sans déconner, ce mec là avait un don pour les entrées en matière. Quelle mouche avait bien pu piquer Sharp pour qu’il se retrouve avec un gugusse pareil. En plus de son physique aguicheur, vl’a qu’il bouffe ses mots le bougre ! Manquerait plus qu’il bave de partout pour que le tableau soit PAR-FAIT. D’emblée Jones met les points sur les i et les barres au t avec l’énergumène en question.

      «Hé bien que voila, une pointure pour parfaire notre équipe, manquait plus que toi au tableau pour un met des plus savoureux, Sharp Jones mais appelle moi Sharp. J’espère que t’es plus balèze qu’a ce qui n’y parait. Je vise l’or et rien d’autre moi, mon pote ! Le gros body buildé sur le banc c’est Piotre Kowaknowinsky, il est un peu bourru mais ca a l’air d’un bon gars.»

      « Comment ca bourru ? »

      « Disons que ton tempérament ne plait pas à tout le monde Piotre héhé mais je suis sur que Sam va parfaitement s’adapter à ton comportement. »

      « Ouais Vaudrait mieux, j’pas l’intention d’changer de toute manières. »

      Des échanges se nouent tant bien que mal entre les 3 partenaires d’infortunes. Ca déblatère des insanités, des inepties en tous genres surtout de la part du Kowaknowinsky qui ramène toujours tout à sa pomme. Le genre de type Me, Myself, I, blindé d’orgueil et de préjugés et certain de gagner. De son côté, le sylvius parle pas des masses, plutôt taciturne comme mec, va soir si ce n’est pas le petit numéro de Kowknowinsky qui le met mal à l’aise mais toujours est t’il que les épreuves débutent demain et que nos 3 comparses vont devoir faire pot commun. Les logements prévus pour les athlètes retenus se situent sur l’île intermédiaire, suite luxueuse payé par le contribuable et le sponsoring événementiel, que demande le peuple ? Après une nuit agité où Morphée n’était pas de mise en raison de la compétition imminente, nos trois hommes se retrouvent en bas de l’hôtel…du moins 3 c’est ce qu’ils escomptaient car pour l’instant seul Sam et Sharp poireautent sur le parvis de l’établissement. Une attente interminable qui n’en finit pas si bien que Jones, ne comptant pas faire le pied de grue plus longtemps, décide d’aller chercher l’enflure qui les fait languir. Il allait connaître de quel bois se chauffe Sharp, cette énergumène.

      Le trio risquait de se faire radier de la compétition s’ils ne respectaient pas scrupuleusement les horaires fixés par le comité de direction des jeux. Cet âne bâté n’avait pas pensé plus loin que le bout de son biceps en nous mettant ainsi en péril et bien que Jones éprouvait l’envie furieuse de lui coller une balle entre les deux yeux, il avait besoin de ce type pour les épreuves. Rendu à la chambre 402, celle de Kowknowinsky, Jones ne prend pas la peine de taper sur la porte. Il pénètre dedans sans crier gare et bien mal lui en as pris. Il découvre avec stupeur notre gros lourdaud la gueule fourré dans une tarte aux pommes, le four buccal grand ouvert parce que y’a pas de termes plus approprié pour un mec pareil. L’œil livide, aussi blafard que la peau de l’autre compère en bas, l’expression figé, pas besoin d’appeler les services médicaux, il avait passé l’arme à gauche. L’ironie du sort veut que ce soit toujours les plus robustes, les grandes « force de la nature « qui soient rappelé le plus tôt à Dieu héhé. La justice divine avait fait son œuvre faut croire, ct’e brute épaisse avait succombé à son pêché mignon et c’était fait avoir comme un novice. La situation était loin de se prêter à une bonne partie de rigolade entre potes, il allait falloir trouver un autre type qui ferait office de cinquième roue du carrosse ou plutôt de quatrième dans le cas présent.

      Jones s’approcha du cadavre, examina brièvement la scène et comprit que notre gus avait été empoisonné. Ces chacals d’adversaires avaient déjà ouvert les hostilités en supprimant l’élément qui était le plus enclin à leur faire gagner la partie. Ah les sales enflures ! Ils n’avaient pas perdus de temps pour tirer à boulet rouge sur la « dreamteam «, si seulement ils avaient pu évincer le sylvius a la place, ca lui aurait fait une belle jambe plutôt Hmmh. Nul doute que les commanditaires de ce petit coup fumant avait camouflé la chose pour qu’elle soit percu comme un « aléa naturel inhérent à l’existence ». On allait l’avoir dans l’os à moins qu’on arrive à choper in extremis un troisième type pour se joindre aux festivités héhé. Jones savait pertinemment qu’il ne fallait pas que la femme de ménage ou que le garçon d’étage tombe sur le corps de ce gros balourd testostéroné. Aussi il décida de ne pas y aller par quatre chemins et de découper le corps rapidement pour en faire plusieurs parties qui seront ensuite fourgués dans le tapis au sol et transporté en dehors de l’hôtel. Être boucher, c’est ma passion !...ou pas mais dieu sait que la tournure des évènements ne lui laissait guère le choix. Après des coupes multiples et des implosions fines à travers l’anatomie, il réussit à compacter le corps en 4 parties distinctes : la tête, les bras, le torse et les jambes. Ce qui y’a de bien avec la chair des macchabés c’est qu’on coupe comme s’il s’agissait de beurre hahaha…blague à part. Le Black Mask enfourne les parties dans le tapis avant de le rouler et quitte la chambre, le tapis maintenu sur l’épaule droite de ce dernier. Et merde, pas de bol vl’a qu’il tombe sur le garçon d’étage bien lourdingue.

      « Mais qu’est ce que vous faites ? Vous n’avez pas le droit d’emporter un tel bien hors de l’établissement, c’est strictement interdit ! »

      « Ecoute bonhomme, ca t’intéresserait un pourboire de 100 billets ? »

      « …ouais »

      « Alors prends ca et tu n’as rien vu Okay, l’artiste ? Ne me fait pas regretter ce que je t’ai donné… »

      Jones lui file la liasse comme attendu et se grouille de rejoindre Serious Sam, enfin sa pâle copie dans le hall d’entrée.

      « On a un petit blême avec notre poto commun. Figure-toi qu’il a un peu trop forcer la dose sur de tarte aux pommes… »

      Jones fait signe à Sylvius de le suivre en dehors de l’hôtel, le tandem s’isole non loin de l’hôtel tout en restant à l’abri des oreilles indiscrètes et indésirables.

      « Le gros, il a rendu l’âme dans sa foutu tarte ce matin. Quelqu’un l’a empoisonné, bordel. Tu vois le topo ? Faut qu’on trouve un troisième partenaire sinon on l’a dans le baba. Et le tapis, baaaah j’ai rien trouvé de mieux pour emporter notre pote hors de l’hôtel sans qu’on éveille les soupçons du personnel. »

      Jones ne savait pas comment le Sylvius allait prendre la chose mais une chose était sur, il ne pourrait pas davantage pâlir d’angoisse, c’était d’ores et déjà un véritable cachet d’aspirine. Toujours dur à encaisser ces aléas surtout quand du fric est dans la balance et bien assez tôt, les deux hommes décidèrent de se rendre le plus vite possible au stadium pour trouver un partenaire viable. Jones s’était débarrassé du tapis en le balançant dans la flotte, le Piotre coule à pic ni vu ni connu et avec lui son existence de frivolité et d’abêtissement. Arrivé au stadium, Sam et Sharp se mettent en quête de trouver le type adéquat mais ne trouvent pas chaussure à leurs pieds lorsqu’ils tombent désespérément sur quelqu’un d’éminemment particulier…

        Oh-Oh ! Y a un Os






        En toi brille un soleil
        Reflété dans tes iris
        L'Or de cette vie
        Accompagne la Chance du Malheureux
        Ô que tu as de beaux yeux !
        Prends garde
        Ou on les volera
        Pour le Trésor qu'ils gardent



          Une coquille se perd à la dérive. Les flots ondulent, la déplacent, l'enlacent et la caressent. L'eau glougloute, ronronne au bois poli des mots doux, cherchent une faille, un trou, une fissure où se faufiler. Mais la coque est impénétrable. Une bulle de sécurité, un rond de sureté. Juste une noix, une noix géante, douillette et agréable. Un bout d'île, souvenir de la maison.
          Un foyer à la dérive, avec sa graine vivante.


          ***

          Pan D'Or dormait profondément.
          Après la chute, elle avait entrouvert un petit hublot dans la coque de son navire improvisé hermétiquement clos. Tout comme ses ancêtres des années auparavant, elle avait employé la technique de la noix géante, une grosse graine d'un arbre gigantesque présent sur l'île. Elle faisait bien 5 fois sa taille et était suffisamment confortable, après qu'elle l'eut emménagée à sa façon. Elle avait emmené du bambou au Pan DaTonic. Beaucoup, à vrai dire. Des fruits, aussi, mais moins. Et elle avait entassé des coussins, pour que la chute ne lui brise pas le cou. Ça aurait été stupide de mourir de façon si lamentable, en tombant de la cascade...
          Les Pandas eux-mêmes avaient construit sa coquille de transport, l'armant de rames pour que Pan puisse ensuite se déplacer sur l'eau, lui expliquant tout un tas de chose pour que Pan comprenne la nécessité de fermer la noix le plus régulièrement possible, pour éviter d'y faire entrer de l'eau, et donc de se noyer. Explication que Pan avait oublié sur le champ.
          L'instinct, toujours le mieux !
          Sa boîte ronde avait donc une autonomie d'oxygène de quelques heures, suffisamment pour que Pan puisse se confronter à une tempête. Enfin, fort heureusement, elle n'eut pas l'occasion d'en faire l'observation. Mieux valait peut-être ainsi, d'ailleurs....

          Après quelques jours passés en compagnie de l'Ennuie, Pan décida que dormir était son prince charmant.
          C'est ce qu'elle fit. Ce qu'elle faisait lorsque sa coquille heurta la coque d'un petit bateau.

          - WESH LES GARS! Y A UN ŒUF DORE A LA MER !

          Hé ouais, Pan avait peint son moyen de transport couleur or. Ça irait bien avec ses yeux, qu'elle avait dit.

          - C'est p'tet l’œuf de la poule aux œufs d'ors, noah ? Ça nous rapporterait beaucoup des œufs d'or de la poule aux œufs d'or, noah !

          - Ta gueule, Glandu, tu radotes. Et puis une poule, ici ?

          - BEN WESH LA POULE DE MER AUX ŒUFS D'OR, C'EST CLASSE, WESH !


          - Ta gueule, Boudin, tu nous hurles dans les oreilles et on est à côté.

          Après mûre réflexion, les trois curieux clampins présent sur le bateau hissèrent la boîte de Pan sur le pont. Après avoir compris que ce n'était PAS un œuf, ils tentèrent d'ouvrir cette chose inconnue au bataillon. Et ils y parvinrent. A la nuit tombée seulement, où Pan s'en extirpa en baillant.
          Surprise !
          Après de longues minutes d'incompréhension et d'explications - pas forcement dans ce sens-là -, les trois hommes acceptèrent la gamine à bord de leur rafiot. Ils trouvèrent même sa présence amusante. Ça apportait du piment.

          Les Trois frères - car ils étaient frères ! - avouèrent à Pan qu'ils se dirigeaient vers une île rigolote avec des jeux. Ce fut la seule chose que Pan retint. Elle débarquait dans un nouveau monde dont elle n'avait entendu parler que très peu, et n’y connaissait absolument rien. C'était les premiers hommes d'en bas qu'elle rencontrait, et elle trouvait leur compagnie... curieuse. Ils se chamaillaient sans arrêt en tentant de gagner les faveurs de Pan D'Or qui, malgré son jeune âge, restait la seule fille du navire. Les trois frères trouvaient ça sacrément intimidant.

          Ils tentèrent de la faire boire, mais alors même qu'ils étaient tous ébréchés à un point de non-retour, Pan pétait la forme en ayant eu l'impression de boire de l'eau. Elle sortit donc son alcool à elle, son Pan DaTonic, et leur remplit un verre à chacun. Alors qu'ils s'endormaient comme d’honnêtes hommes repus, Pan réfléchit. Devait-elle rester à bord ? Ils semblaient dignes de confiance. Gentils autant que stupide. Doux et attentionnés autant que maladroits et incohérents. Mais ils ne lui feraient certainement aucun mal. De plus, elle ne pouvait rester à bord indéfiniment. Elle devait trouver une île, avancer dans sa recherche… et elle ne connaissait rien à ce monde. C’était même la première fois qu’elle voyait un bateau. Et les trois frères avaient tendance à parler de choses dont elle ne saisissait pas la subtilité. Non qu’ils soient subtils, d’ailleurs, mais les sujets, eux, regorgeaient de détails incompréhensibles pour la pauvre Pan plongée dans un monde totalement inconnu.
          Après plusieurs jours d’errance sur les flots, ses hôtes fêtèrent leur arrivage sur la prochaine île. Ils étaient tristes de devoir y abandonner Pan, mais eux-mêmes ne repartiraient pas de l’archipel d’aussi tôt ; ainsi, ils préféraient laisser Pan D’Or trouver un autre équipage qui daignerait l’emmener ailleurs, là où elle le souhaitait.

          La fillette n’avait bien évidemment pas expliqué aux frères ce qu’elle faisait ici, cachant ainsi son secret, et l’histoire de son île. Elle leur avait simplement avoué qu’elle venait d’une petite île perdue loin d’ici, et qu’elle était à la recherche de son frère. Ce qui n’était pas totalement faux sans être l’exacte vérité non plus. Enfin, vous avez compris.

          Durant cette fameuse soirée, Pan appris l’existence de Bubulle. Le poisson rouge estropié de Boudin. Boudin, c’était l’ainé. Pas le plus futé des trois, et surtout pas le plus discret. Il était incapable de parler sans hurler. Et Bubulle était à la fois son animal de compagnie et son meilleur ami.
          Un petit détail seulement, Bubulle était un poisson mort, qui avait été empaillé par le cadet, Taggle, pour pas que son frère soit triste. Boudin n’avait jamais remarqué la différence, c’est pourquoi, ce soir là, il offrit le petit aquarium rond avec le poisson mort à Pan D’Or. Qui ne put qu’accepter, de peur de le froisser.

          C’est ainsi que Pan D’Or accosta sur l’archipel de la Trinité avec son bocal à poisson, sa boisson et sa coquille de transport.
          C’était le matin, premières lueurs de l’aube. Pan dissimula ses affaires à la vue de tous en les glissant sous un des nombreux pontons en bois présent sur une longue langue de terre qui s’étirait entre deux îlots. Les planches du ponton en bois étaient quelques peu pourries, mais une sorte de cale abandonnée était cachée par de grosses caisses emplies de filet à poisson et autres cordages. C’était donc une cachette parfaite. Facile à retrouver, d’ailleurs, car un grand drapeau représentatif de l’île claquait dans le vent juste au-dessus.

          Pan D’Or s’en alla donc sereine, avec seulement l’aquarium sous le bras. Elle déambulait dans un dédale de tentes toutes plus imposantes les unes que les autres, slalomant et sautant par-dessus les ficelles permettant de les maintenir en place. Elle ne savait pas bien où elle allait, mais une chose était sûre : Il y avait de la nourriture quelque part. Elle tentait vainement de suivre un fumet alléchant, mais ne parvenait qu’à se perdre dans un une foule grossissant à mesure que les minutes s’écoulaient, et qui se déplaçait vers un point bien précis. Pan D’Or fut entrainée contre son grès, poussée, piétinée voir subitement portée par une vague humaine impatiente.
          Mais brutalement, Pan D’Or se retrouva devant un stand de sandwichs, avec des hot-dogs appétissant. Pan ne connaissant pas, elle en attrapa un et croqua aussitôt dedans, puis goûta les autres. Quand le vendeur repéra son manège et lui demanda de payer, Pan crut que c’était une pratique courante pour se renseigner sur la satisfaction du produit. Elle répondit donc avec son plus grand sourire : « C’est très péyé, très très ! » qui fut accueillit par le cri du vendeur. Un cri qui hurlait clairement « SECURITE ».
          Pan savait ce que ce mot signifiait en soit, mais n'en comprenait pas l’emploi. Elle fut donc la première surprise lorsque deux hommes gigantesques la saisirent aux aisselles. Ils n'avaient d'ailleurs pas besoin de se mettre à deux : Pan faisait la taille de leur cuisse.
          Elle fut entrainée dans des ruelles où les gens se faisaient de moins en moins nombreux. Pan n'avait pas le temps de se plaindre, intimidée par toutes ces habitations bien différentes de ses maisons souterraines à elle.
          Et puis, au bout de ce qui parut une éternité à Pan D'Or - elle ne sentait plus ses bras qui étaient parcourus de fourmis -, ils pénétrèrent dans une habitation immense, empruntèrent des couloirs sacrément étroits par opposition à la grandeur des pièces, et finirent dans un bureau. Pan D'Or fut forcée de s'asseoir dans un fauteuil tellement mou qu'elle y disparut presque entièrement.

          - Chef, on a trouvé quelqu'un qui répondait à vos descriptions,
          fit l'un de deux géants.
          - Ouais, petite, maigrichonne et avec un air idiot, fit l'autre.
          - Hé ! protesta Pan D'Or.

          En face de la fille, un bureau. Derrière ce bureau, un autre fauteuil leur tournait le dos. Celui-ci pivota, laissant apparaître un nain, laid, avec une énorme moustache qui lui mangeait la moitié de visage. Et avec de gros yeux globuleux. Pan D'Or lui trouva des airs de crapaud, avec son crane dégarni et luisant.
          Le nain eut un rire grotesque qui fait exploser Pan de rire. Le petit homme l'ignora.

          - Ecoute petite, ça te dit de participer à une série de jeux ?

          - Euh...
          - Parfait ! On t'a trouvé une équipe déjà. Suis nous !

          Le bonhomme se leva, disparaissant derrière son bureau. Pan se dit que c'était mal venu de se moquer, du coup, elle évita. De peu. Elle tenta de s'extirper du fauteuil tant bien que mal, puis suivi le nain. Elle même faisait bien trois tête de plus. C'était d'un ridicule.. D'autant plus qu'il possédait des talons.
          Bref, ne sachant trop quoi faire, Pan se dit que si elle les suivait, elle serait peut-être récompensée.
          C'est donc ce qu'elle fit.

          ***

          Le stadium était gigantesque. Une foule de participants se frayaient un chemin parmi les spectateurs et ceux qui tentaient de feinter les agents de sécurité pour avoir une place devant dans le stadium.
          Leur petit groupe se contenta de se faufiler dans un passage à l’abri des regards et réservé aux VIP. Pan ne savait bien évidemment pas ce que signifiait ce mot, mais elle ne se sentait pas le courage de dire au nain qu'il pouvait se garder toutes ses explications.
          Du coup, elle ne l'écoutait que d'une oreille.
          Ils empruntèrent un méandre de tunnels sombres avant de sortir de nouveau à l'air libre. Ils marchèrent encore un peu, puis, dans un groupe d'une trentaine de personnes, en ciblèrent deux que le nain entraina à l'écart. Pan ne les aperçut pas sur-le-champ, dissimulée par un des deux gorilles.

          - Haa, mes chers amis ! Je me présente, Simon Caprio, je suis l'organisateur du COÏT, ainsi que le directeur du service de sécurité. J'ai cru comprendre que vous aviez perdu un membre. Nous vous en avons donc sélectionné un de notre cru ! Ou plutôt, une !

          Le nain semblait aimer les mises en scène en plus des mensonges, car il fit un "TADAA" avec ses bras. D'un signe de tête, ses deux hommes de mains laissèrent apparaître Pan D'Or.

          - Je vous présente...

          Simon Caprio s’interrompit, haussant un sourcil en regardant Pan D'Or. Il s'attendait à ce qu'elle se présente, mais ne connaissant pas ces coutumes bizarres, Pan jeta juste un regard par-dessus son épaule sans comprendre.

          - Et bien, quel est ton nom ?! s'impatienta le nain.
          - Euh... Pan D'Or.
          - Pandore, donc. Voici vos nouveaux coéquipiers : Sam Sylvius et Sharp Jones ! Oh, et vous n'avez pas le choix, si vous ne la prenez pas vous êtes illuminés, vous ne pouvez pas choisir les membres du groupe. Bien, sur ce, je vous laisse, j'ai d'autres affaires plus importantes à régler. Bon courage pour les jeux, et que la Trinité soit avec vous !

          Et sur ces belles paroles, il les planta tous là en tournant ses talons hauts, suivit par ses deux ombres.
          Pan D'Or ne comprenait absolument plus rien. Elle le regarda s'éloigner, puis se tourna vers les deux inconnus. Le premier avait un air de cadavre qui lui fit froid dans le dos, et le deuxième...
          Pan D'Or hurla à s'en briser la voix.

          - M-m-mais, vous êtes un-un.. un... euh... squelette ? fit la fillette en dévisageant le deuxième inconnu.

          Pan recula : elle était horrifiée que quelqu'un puisse paraître si maigre. Prise d'une idée subite en regardant le groupe de personne non loin d'eux, elle s'éloigna aussitôt et disparu dans la foule. On entendit un "HE!" s'élevant de l'attroupement, puis la silhouette menue de la fille Panda réapparut, trois gros sandwichs dans les mains. Elle en donna deux au squelette, et un au cadavre.

          - Tenez monsieur Squelette, avalez. Vous aussi monsieur cadavre, vous avez pas l'air très frais.

          Pan s'immobilisa enfin, droit comme un i, son regard allant de l'un à l'autre avec une expression d'horreur peinte sur son mignon minois. Elle guettait les deux hommes avec l'espoir d'une gamine qui aurait accidentellement marché sur un escargot en espérant ne pas l'avoir tué et de le voir se trainer à nouveau dans sa bave.
          Mais aucun des deux hommes ne semblaient vouloir manger. Pan commença à s’inquiéter. Et s'ils mourraient ?
          Elle s'avança donc, pris un sandwich des mains du squelette, arracha un bout avec sa menotte et le tendit au visage du curieux personnage.

          - Là, vous devez ouvrir la bouche, le prendre, mâcher et avaler. Comme ça,
          dit Pan en mimant l'exemple.

          Puis elle l'observa de nouveau avec ses grands yeux attendrissant en se disant que peut-être, il avait compris. Sinon, elle se promit de leur faire avaler de force, quitte à ce qu'ils s'étouffent.


          Sharp et Sam s’étaient tous deux mis en quête de la perle rare du type qui pourrait rétablir leurs chances de gagner ces foutus jeux olympiques et c’était loin d’être une mince affaire. L’objectif était de trouver le gus dont le métabolisme se rapportait quelque peu à celui de leur partenaire crevé et autant vous dire que de trouver un mec de 2 mètres, aussi stock et baraque que Kowknowinsky, ca relevait du grand art, de l’épingle qui se cache dans la botte de foin, du miracle qui n’arrive qu’une fois tous les 300 ans lorsque les lunes des planètes Zorg et Storg rentrent dans un alignement lunaire parfait, provoquant ainsi l’éclipse du soleil sur notre belle et chère planète bleue. Trop petit, trop ventripotent, Trop cinglé parfois même, notre tandem avait beau retourné chaque foutu dalle devant ce stadium flambant neuf et pourtant ils ne trouvaient pas chaussure à leur pied. Le Sylvius avait pas l’air plus inquiet que ca comme d’habitude, sa gueule figé ne laissait toujours rien transparaître et fallait bien reconnaître qu’il ne faisait pas preuve d’une démonstration d’énergie démentielle pour tomber sur le troisième larron de la farce. Les spectateurs prenaient peu à peu place dans le stade olympique si bien qu’ils avaient de moins en moins de chance de mettre la main sur le type tant attendu, surtout que pour corser la donne, y’avait les types de la sécurité qui les reluquait avec un air méfiant et soupçonneux tout en se tortillant leurs belles moustaches bien étoffés. Ils foutaient la haine avec leurs airs bien proprets et leurs tronches avenantes, ils se prenaient pour des agents du Cipher Pol ces olibrius peut-être avec leurs bretzels moustaches qu’ils arboraient avec tant de fierté et leur petit uniforme rayé en nylon.

          Spoiler:

          Ils pensaient la faire à qui sérieusement ? Trois verres dans le buffet et ils tombaient dans les pommes. Tiens les pommes, comme l’autre abruti qui nous a mis dans cette bourbier presque insondable. La compétition allait bientôt débuter et les équipes entreraient en lisse, aussi nos deux comparses, résignés, décidèrent de se référer au C.O.I.T pour leur annoncer leur situation problématique. Bien entendu, ils n’allaient pas formellement leur annoncer que Kowknowinsky avait fait une attaque subite suite à une ingurgitation de tarte aux pommes, fallait pas pousser mémé dans les orties non plus. C’étaient déjà assez honteux d’avouer que cette enflure s’était fait la malle alors si en plus on leur balancer que ce gros débile avait succombé à ce doux plaisir, la dream team deviendrait alors la risée des autres équipes.

          Jones et Sylvius s’exécutèrent et dévoilèrent le pot aux roses comme convenu et les délégues sportifs du C.O.I.T ne semblaient pas plus embarrasser que ca au regard de la tournure des évènements. Jones sentait bien poindre en eux, un sentiment de satisfaction et de triomphe. Ces salopards avaient sans doute tout manigancé depuis le début, ma tête sur le billot que ces types étaient les commanditaires de l’assassinat du Musclor Bodybuildé. Seulement leur réponse aux déclarations de Jones et de Sam fut troublante et mystérieuse, ceux-ci les invitaient à rejoindre leur box tout en les rassurant qu’un troisième partenaire allait bientôt les rejoindre.

          Le Magicien d’Os et l’armoire à glace qui avait plus de la glace que de l’armoire se dirigèrent comme prévu à l’emplacement escompté comme stipulé par les délégués. Jones restait suspicieux, tout ca ne lui disait rien qui vaille. Son expérience dans le milieu des magouilles et des manigances lui faisait penser qu’il y avait anguille sous roche. Il ne comprenait pas vraiment le comportement du C.O.I.T mais saluait aussi d’une certaine façon leur initiative pour ne pas disqualifier l’équipe. Subitement, non…pas croyable…Une éclipse lunaire en pleine journée vint stupéfaire tous les participants et l’assistance. Ce n’est pas possible, l’alignement PARFAIT de Zorg et Storg. La chance pourrait t’elle finalement sourire à Sharp et Sam ? C’est du moins ce que Jones croyait quand il vu se pointer au box un type en costar rayé 3 pièces, le cigare aux bords des lèvres…

          - Haa, mes chers amis ! Je me présente, Simon Caprio, je suis l'organisateur du COÏT, ainsi que le directeur du service de sécurité. J'ai cru comprendre que vous aviez perdu un membre. Nous vous en avons donc sélectionné un de notre cru ! Ou plutôt, une !

          -Pandore

          Je sentais ces enflures rigoler intérieurement. Ce foutu Simon Caprio devait bien se fendre la poire dans sa foutu barbe de nain. Je jetais un œil à la gamine qui était posté à côté de lui, encore jeune, chétive, innocente. Ses grandes prunelles dorées me scrutaient, inquiète et apeuré comme lancé dans une aventure qui la dépassait totalement. Haute comme trois pommes à la peau aussi blanche que les reflets opalins de l’ivoire taillé, livrée presque qu’a elle-même dans un milieu où manigance et truandages sont monnaie courante. Cette gamine n’avait pas eu de bol mais j’étais interloqué par les taches noires et blanches affichés par son épiderme. Vl’a que la gamine était pt’et malade en plus, pigmentation anormale de la peau ? Bwarf, elle avait l’air fine à ressembler à un dalmatien version punky avec ses mèches pourpres hahaha. Tandis que Caprio prenait le large, la gamine prit son courage à deux mains et partit chercher l’on ne sait comment, des sandwiches pour Sam et moi. A peine ai-je le temps de regarder Sylvius que celui-ci est dorénavant pétrifié comme s’il avait vu la faucheuse elle-même. On aurait pu lui coller quelques baffes à travers la tronche qu’il n’aurait pas sourcillé pour autant. Pire que Livide, on l’aurait cru anémique ou exsangue tant son teint manquait de fraîcheur et de couleur. MAIS BORDEEEEL, Pourquoi fallait t’il que le sort s’acharne autant sur ce trio maudit. Qu’est ce qu’il avait cette espèce de buse, parle enflure, jacte, crie, hurle, qu’on sache au moins ce qu’on tu as. Se pourrait t’il que ce soit l’arrivée de cette Pandore qui le mette dans un état pareil…Pt’ain il fait son timide, son putain de timoré en face de la gamine. J’ai beau passer la main devant ses orbites, son regard reste vide comme figé. Pandore lui file alors un sandwich, il bouge c’dal, reste ataraxique, et vl’a que je m’improvise Nurse et que je lui fourre moi-même le sandwich à travers le gosier dans l’espoir que ca le fasse émerger le bougre.

          « Pandore c’est bien ca ? Je suis pas vraiment un squelette petite, c’est un déguisement tu vois comme celui du panda que tu portes. Reste derrière Serious Sam et tout ira bien. «

          La cérémonie d’ouverture des J.O commence et je réalise dans quel panade je me suis fourré…pt’ain si on rafle l’or, je veux bien me pandre…Skulljoke haha. Les applaudissements retentissent de toutes parts tandis que le show commence. Feu d’artifice, Démonstrations de danse rythmique ayant pour thème les ogives et les nains, sans doute un clin d’œil pour le 4ième anniversaire du COIT…allez savoir. Ca pète de partout, j’en ai plein les mirettes et je fais comme tout le monde, je savoure le spectacle qui nous est donné de voir. Du côté de la loge des directeurs du COIT, Caprio semble littéralement jubiler tant le gigantisme de la scène est au rendez vous. Un type avec des bretelles sort bientôt de l’une des énormes arches que comporte le stadium, il court de manière olympienne tel un auguste dont l’ascension majestueuse des marches ne saurait être entravé. Il allume bientôt la flamme des jeux tandis qu’une ogive énorme sortant sous la terre, s’élève sous la terre et érige de toute sa magnificence cette quatrième édition des jeux olympiques de l’archipel de la trinité. Simon Caprio se lève dans un applaudissement général et déclare l’ouverture solennelle des J.O.

          Les séances de qualifications commencent et l’écran géant sur lequel figure les différentes épreuves indique que la boxe aux petits doigts est la première d’entre elle. Un énorme ring de boxe est en train d’être installé par le staff technique tandis que nous devons nous concerter avant de concourir dans une mêlée générale où l'on affronterait une autre trio. La boxe aux petits doigts ? si c’est pas se foutre du monde vraiment…comme si on était des tafioles ! le gros Kowknowinsky aurait atomisé n’importe qui à cette épreuve mais là…
            *Gaps ! Une fille ! Ils nous ont collé… Une fille !
            Roo, c’est pas vrai, c’est pas vrai, c’est pas vrai !*


            J’étais pétrifié, pitié, pas ça.

            *C’est pas grave Sam, c’est une gamine, il peut rien t’arriver de grave, respire, respire.*

            -...Vous aussi monsieur cadavre, vous avez pas l'air très frais.

            *Gaaa! C'est pas à toi qu'elle parle, t'inquiète pas Sam, tout baigne... Raaaaa!*

            Alors que Sharp, l’homme lyophilisé tentait de m’enfourner un sandwich dans le gosier, je tentais de reprendre le dessus sur moi-même.

            *C’est pas grave Sam, c’est une gamine, rien qu'une môme, c’est pas encore une vraie femme, en plus regardes sa tête, même pas certain qu’elle soit humaine.
            Allez fait quelque chose, essaye de parler*.

            -Gneeee !


            Merde, rien à faire. Je dévisageais le petit bout de fille devant moi, incapable de bouger, un demi-sandwich enfoncé dans la bouche. Au bout d’un moment et au prix d' effort surhumain, je réussi tout de même à faire un pas en arrière.

            *C’est bien Sam, ça revient. Calme, calme.*

            Puis je fis un autre pas, puis un autre, puis un autre jusqu'à me retrouver derrière le dos de Sharp. A moitié caché derrière l’homme squelette, je commençais à retrouver mes moyens, heureusement pour moi, c'était une gamines, avec une femelles adultes je serais probablement tombé dans les pommes. Mais sûr ce coup là, je commençais à reprendre mes esprits.

            -Sharp ! Sharp, C’est une fille ! T’as vu c’est une fille!

            Je retrouvais mes moyens petit à petit, si je restai un peu loin d’elle et que j'évitais de lui parler, tout pouvait se passer pas trop mal.

            -Sharp, faut que je te dise, j’ai un petit problème avec les filles.

            Sans attendre qu’il me réponde, je filai en courant aux vestiaires. Les choses étant ce qu'elles étaient, fallait faire contre mauvaise fortune joyeux visage, le pire c'est qu'elle avait l’air plutôt gentille cette gamine... Décidément j'y arriverai jamais.
            Les vestiaires étaient pleins à craquer et puaient la sueur, tout un tas d'athlètes étaient en train de se préparer ou de s'échauffer. De loin, je voyais la môme se diriger vers ce qui pouvait le plus s’approcher de ma vision de l’enfer: le vestiaire des filles, alors que Sharp me rejoignait, il avait l’air passablement agacé, fallait pas être devin pour comprendre pourquoi.
            J’enfilai mon débardeur et mon short sans dire un mot, j’étais beau avec mon ensemble noir sur fond blanc, on aurait dit un zèbre.

            Fallait pas oublier pourquoi on était là, on visait l’or et rien d’autre, mais c’était quand même mal barré. Sitôt prêt, je parti en direction du ring central avec les autres, prenant soin de me tenir à bonne distance de Pan d’or, la pauvrette ne devait pas bien comprendre pourquoi je restais si distant, remarque, elle pensait peut être que je ne l’aimait pas,remarque ça m’arrangerait, elle éviterai peut être de me reparler comme ça.

            La boxe aux petits doigts est une épreuve de combat à six, elle se déroule sur un ring sans cordes et les règles sont simples : d’abord, on n’utilise que ses petits doigts pour frapper l’adversaire, selon les adversaires, ça pouvait prendre du temps. Un combattant est éliminé s’il tombe Ko, s’il tombe du ring ou s’il abandonne. On peu frapper et saisir toutes les parties du corps. Le dernier debout sur le ring fait gagner son équipe.

            On avait attendu plus d’une heure que vienne notre tour. De tous les combats qu’on avait vu en attendant, une seule équipe se détachait vraiment du lot. Une équipe de trois gros bras, ils avaient torché leur assaut en quelques minutes sans qu’aucun d'entre eux ne soit éliminé. Ceux là il allait falloir les surveiller. Sur le ring, un type en costume rayé prit la parole un porte voix à la main.

            -Mesdames et Messieurs, voici maintenant le sixième combat de sélection. Il oppose l’équipe trois à l’équipe sept : Jones, Sylvius et euh … D’or à Beck, Kingston et Wu Jin. Début du match dans cinq minutes.

            Spoiler:

            Sharp sauta sur le ring suivi de Pan et je montai en dernier, un peu en retrait. En face de nous se tenaient nos trois adversaires, un gros tas de saindoux avec une tête de cochon tout rose, un rasta man avec des énormes locks qui avait l’air bien stone et un vieux chinois édenté avec un œil fermé. L’arbitre, un drôle de type avec d’énormes moustaches nous fit nous rapprocher et nous réexpliqua les règles.
            Beark! Le gros tas puait la transpiration, le rasta puait la gandja, et le pépé puait le pipi, en fait, elle n’était pas si mal nôtre équipe. Moi je suis plutôt rapide, j’avais probablement mes chances avec le gros, Sharp risquait de faire très mal avec ses doigts squelettiques et le rasta semblait être un peu mou. Reste à savoir de quoi la môme était capable. Je sais pas pourquoi, mais je sentais mieux le coup que Sharp.
            Puis, on s’est reculé, Pan à regardé Jones, Jones m’a regardé, et moi j’ai regardé cet espèce de nain dans les tribunes, Carpaccio ou j’sais pas quoi, ce bonhomme ne me revenait pas, et lui, il nous lâchait pas du regard.

            "Ding "

            C’était parti.
            Sitôt que la cloche eut retentit,je fonçai en trombe sur le gros mangeur de saucisses, envoyant une pluie de coups dans le bonhomme, les petits doigts raides comme du métal. Son épaisse couche de gras absorbait quasiment tous mes coups sans qu’il ne bronche, il répliqua d’un énorme coup avec la tranche de l’auriculaire sur ma clavicule, le gars avait des petits doigts gros comme mes poings, le coup me fit mettre un genou à terre. A coté Sharp ne semblait pas avoir plus de réussite, contrairement à ce que j’imaginai, le rasta était rapide et même s’il ne parvenait pas à toucher Jones, il évitait tous les coups que le squelette portait. Je ne voyais pas bien Pan, mais elle avait l’air de tenir la route.
            On n’avait pas pris le bon adversaire, je me serai mieux débrouillé avec le rasta. Mes coups restaient sans effets contre Beck et Kingston dansait autour de Sharp comme dans un ballet. J’voyais Pan maintenant, le vieux Wu Jin, tentait de la repousser dans un angle afin de la faire tomber, les choses ne se présentait pas bien.

            Malgré ma garde serrée, Beck parvenait à me secouer à chacun de ses assauts. Fallait changer de stratégie. Au moment où le rasta passa dans mon dos, je lançai un attaque vicieuse en faisant un demi tour et envoyai un uppercut du petit doigt en plein dans… ses fesses. Mon attaque eu l’effet escompté, le black musculeux qui faisait toujours face à Jones sursauta de surprise, Sharp avait à présent l’opportunité de reprendre l’avantage…
            Moi, je payais maintenant d'avoir tourné le dos à mon adversaire...
              Saperlipanda !






              « Eh - Ho, Eh - Ho !
              On mange' du s'pe'r'héro ! »



                C'est bruyant. Lumineux, douloureux. Des gens partout. Des cris, des rires, des insultes, des pleures. Trop de gens. Trop de bruit. C'est une arène. Ce sont des sauvages ; aucune finesse, aucune tendresse. Rien qu'un combat de coq. Ces hommes sont terrifiants, car bien loin d'être des hommes, ce sont des bêtes. Ils sont dangereux.
                Perdue dans cette cohue. Et dans ce monde de brutes sans valeurs et sans chaleur. Sa maison lui manque. La douceur lui manque. Alors Elle s'arme d'une carapace. De tout son courage, de toute sa détermination.
                Elle changera le monde d'un sourire et d'un rire.


                ***

                Pan D'Or se laissa entrainer à la suite de Monsieur Squelette.
                Elle n’avait pas apprécié le fait qu’ils ne mangent pas ses cadeaux galamment – volés – offerts. Mais n’avait pas insisté. Au moins Monsieur Squelette avait-il eu l’amabilité de forcer Monsieur Cadavre à manger son sandwich. Elle était prête à leur donner la becquée lorsque Monsieur Squelette s’était alors gentiment adressé à elle comme si elle était une gamine de 12 ans. Ce qui devait effectivement leur paraître comment étant le cas. Elle avait même naïvement gobé son mensonge à propos de son apparence de cadavre tel qu'elle l'aurait fait avec une tarte au bambou. Bien qu'elle lui ait répliqué qu’elle-même n’était pas déguisée, mais que c’était de la vraie fourrure de Panda. Elle ne s'était pas plus étendue sur le sujet, craignant d'en dévoiler trop sur son île natale.
                Elle était certes trop naïve pour ce monde cruel et sans pitié, mais elle ne faisait pas non plus confiance à ces étrangers. Elle n'était pas stupide. Dupe, peut-être, mais pas stupide.
                Elle n'avait pas réfléchis longtemps avant de les suivre. Elle ne savait pas où elle allait, ni dans quelle direction elle se rendait, mais avait-elle réellement le choix ? Même avec les yeux bandés son ignorance aurait été identique. A l'heure qu'il était, son chemin était dicté par une autre qu'elle.
                Un jour, son fidèle ami Hunter lui avait dit que si elle ne pouvait aller contre le vent violent car trop légère, elle pouvait aller dans son sens. Se laisser souffler, pousser, guider par l'air. Hunter lui avait dit que le Destin n'était qu'un synonyme du vent, et que le chevaucher était bien plus simple qu'aller contre lui.
                Penser à son ami réveilla sa migraine. Cette migraine qui lui tenait compagnie depuis qu'elle avait mangé le fruit de l'arbre sacré du Peuple Panda. Ces murmures quasi incessants dans son crâne faisaient maintenant partie intégrante d'elle. C'était un bourdonnement parfois lancinant qui lui vrillait la tête, tel le battement d'ailes d'une abeille. Pan entendait même parfois un chant, doux et mélodieux, qui lui rappelait alors les chansons ancestrales des Pandas, avec les raclements des bambous de son île frappés à l’unisson entre eux.
                Les murmures ne cessaient que lorsqu'elle n'y prenait plus garde, qu'elle les oubliait, trop occupée par d'autres quelconques affaires immédiates. Comme suivre des inconnus dans un monde inconnu peuplé de dangers inconnus.
                Le soir, lorsqu'elle vacillait à la lisière de l'inconscience, les murmures se faisaient plus proches, plus présents, plus insistant. Mais comme elle s'endormait, la migraine devenait alors une douce mélodie, une berceuse comme celles que lui chantait sa mère, avant et elle se laissait aller dans les bras de Morphée.

                Pan D'Or revint dans le présent alors qu'elle trébuchait sur un cageot en... en une matière inconnue, semi souple, semi rigide – elle apprendrait bien plus tard que c'était du plastique. Curieuse matière qui n'existait pas sur son île. Elle se redressa in extremis, mais pas assez vite pour que son nez ne heurte le dos de Monsieur Cadavre Ambulant. Qu'elle se mit à appeler McA. Elle trouvait cela mignon comme nom, et puis elle ne parvenait pas à retenir son vrai nom. Bien que Monsieur Squelette l'ait appelé plus d'une fois Serious Sam.
                Ce dernier, au contact de Pan D'Or, sembla la fuir aussitôt, à une distance improbable pour communiquer. La fillette n'avait pas même eu le temps de s'excuser. Mais captant le regard à la limite de la panique de McA, elle se dit qu'il valait mieux qu'elle le laisse tranquille. Peut-être lui aussi n'était-il pas d'ici, et avait peur de ce monde tordu ? Sur son île, les hommes étaient gentils et courageux, et aucun ne ressemblait à ses deux comparses qu'elle suivait aveuglement. Ceux là était trop maigrichon, trop osseux. Pan se fit même la réflexion que s'ils avaient vécu sur son île, ils se seraient fait bouffer par les premiers monstres venus.
                Pan se rappela alors que Monsieur Squelette lui avait intimé de rester derrière McA. Elle se demanda un instant comment elle pouvait réaliser cet exploit, étant donné que ce dernier la fuyait comme si elle était couverte de vers. Si elle s'approchait trop près de lui, il galopait aussitôt à l'opposé. Et à force d'avoir répété le manège une dizaine de fois, elle avait abandonné l'idée de demeurer dans son ombre. Du coup, elle se plaça aux côtés de Monsieur Squelette.

                Elle se trouvait toujours à ses côtés lorsqu’ils assistèrent au lancement des JO, où Pan D’Or fut tellement époustouflée par le spectacle qu’elle ne cessait d’agripper Jones pour lui montre de-ci de-là des feux d’artifices où des lumières étonnantes qui lui coupaient le souffle. Pan n’avait jamais vu de choses pareilles. Elle était émerveillée, comme la gamine de 15 ans qu’elle était, choyée dans un monde totalement différent de celui-ci. Les merveilles qui défilaient devant ses yeux ne cessaient de la surprendre, et elle poussait des exclamations et des cris perçants. Qu’elle ne connaisse Monsieur Squelette que depuis quelques minutes à peine ne semblait en rien entacher la proximité qu’elle avait alors naturellement adaptée envers lui. Elle-même ne savait pas pourquoi. Certainement l’émotion d’être perdue dans ce monde, d’assister à une situation inédite qu’elle voulait partager avec quelqu’un, aussi inconnu au bataillon soit il.
                Après les feux d’artifices, tous les trios participants durent se rendre dans des vestiaires non mixtes et revêtir leurs maillots. Bien entendu, Pan D’Or n’en ayant pas, on lui attitra d’office un uniforme jaune canari. Un simple T-shirt jaune assorti à une jupette affreusement simple et laide. Heureusement son haut n’avait pas de col échancré, autrement elle aurait eu l’air vraiment niais. Une fille aussi filiforme qu’un bambou, plate comme le pont d’un navire et vêtue d’un décolleté ne pouvait pas être plus ridicule. Pan ne put se résigner à retirer à retirer sa fourrure, et refusa obstinément ce qu’ils appelèrent des « chaussures ». Sur son île, c’était des « chaussons », fait de tiges de bambou et de cordes, et étaient bien plus confortable que leurs « chaussures ». Elle ressortit donc des vestiaires nu-pieds, n’ayant rien emmené avec elle et tout laissé dans sa coquille.

                ***


                Elle rejoignit son équipe à la sortie, et ne pu s’empêcher de grimacer en voyant l’accoutrement de McA. Elle lui fit remarquer que le noir ne lui allait pas du tout, et ternissait son image aussi surement que s’il s’était déguisé aux couleurs de la nuit. Elle lui avoua même qu’avec un peu de couleur et un joli sourire franc, il ferait moins peur aux gens.
                McA sembla si perturbé qu’elle lui ait adressé la parole qu’il en rougit. Du moins fusse l’impression qu’eut Pan avant qu’il ne se détourne d’elle et ne s’éloigne subitement, limite en courant. S’il avait pu s’envoler, sûr qu’il l’aurait fait !
                Monsieur Squelette, quant à lui, ne s’était pas débarrassé de son déguisement, mais avait meilleure allure que McA.
                Ils pénétrèrent tout trois dans l’arène, une alcôve tellement peuplée de gens et d’un brouhaha assourdissant qu’il était impossible de communiquer sans hurler à son tour.
                Les premiers combats qui défilèrent sous leurs yeux ébahis attirèrent toute l’attention de Pan D’Or, qui n’en prêta plus aucune à ses compagnons. S’ils discutaient d’une tactique pour combattre leur adversaire, elle n’en connaissait pas les détails. Elle ouvrait ses mirettes et ne perdait pas les affrontements une seule seconde. Au bout d’une longue demi-heure, elle s’assit à même le sol, commençant sérieusement à s’ennuyer. Elle avait noté depuis longtemps le point faible de tous ces lourdauds qui se trainaient sur le ring. Tous les coups étaient permis, ou presque, et aucun combattant n’avait encore pensé à faire la chose la plus évidente qui soit.
                Mais comprenant que le but était de gagner, Pan ne se chargea pas de les mettre à jour. C’était un jeu, et même si Pan aimait s’amuser, elle n’aimait pas perdre.
                Alors qu’elle allait proposer un jeu de distraction à ses deux amis, leur trio fut enfin convoqué sur le ring. Pan ne comprit pas pourquoi on l’appela D’Or. Le monsieur qui les avait appelés n’était pas fichu de lire son prénom correctement ? C’était comme s’il avait appelé un Panda « Da ». C’était illogique.
                Elle fit part de sa remarque à Monsieur Squelette, lui expliquant qu’elle ne comprenait pas pourquoi il avait mangé la moitié de son nom. Etait-ce une coutume chez eux ? Devait-elle appeler tout le monde par la moitié de leur nom ? Au lieu de Monsieur Squelette, ça deviendrait Squelette tout court ? Et pour « McA », devait l’appeler A ? Ou « Ca » ? Même si elle avait inventé leur nom de toute pièce, pour elle, ils s’appelaient maintenant ainsi.

                ***

                Le début du combat fut annoncé par une clochette qui écorcha les oreilles sensibles de Pan D’Or, qui grimaça. Juste avant, elle avait jeté un regard interrogatif à Monsieur Squelette, ne sachant trop ce qu’elle devait faire, et attendant une quelconque instruction de sa part.
                Mais une fois le signal donné, elle n’eut d’autre choix que d’improviser. Elle fut quasiment aussitôt isolée de ses compagnons par un vieil homme édenté aux airs lubriques et au regard vicieux. Pan n’était même pas sûr d’avoir parfaitement compris les règles. Il fallait se servir exclusivement de ses doigts ? Mais la paume de la main pouvait elle entrer en jeu ? Alors même qu’elle s’interrogeait sur les règles du jeu, elle reçu une gifle à quatre doigts qui lui cingla la joue. Elle y porta sa main pour apaiser la douleur.

                « Ahouille ! Ca fait mal ! »


                Elle n’eut pas le temps de répliquer que le vieux dégarni lui sauta agilement dessus, l’attaquant sans interruption de ses doigts malingres et osseux. Pan se mit sur la défensive, comme lorsqu’elle se faisait attaquer de toute parts par des serpents après avoir posé le pied dans un nid. Ca, c’était sur son île. Aujourd’hui, elle était face à un centenaire bien plus lent et maladroit que les vicieux serpents de son île natale. Elle n’allait tout de même pas le laisser la frapper sans réagir !
                Comprenant que son adversaire tentait de l’éliminer en l’éjectant du ring, Pan se mit à sautiller allégrement autour de lui, virevoltant bien trop vite, esquivant ses attaques pour le moins douloureuses. Elle dansait d’un pied sur l’autre avec l’énergie d’une gamine super active de 15 ans. Le vieux n’en menait pas large. Profitant d’avoir déboussolé son adversaire en lui tournant autour bien trop rapidement pour qu’il ait le temps de la toucher, Pan D’Or jeta un coup d’œil à ses amis. Ils n’en menaient pas large. Elle remarqua que ses coéquipiers non plus n’avaient pas pensé à sa botte secrète. Elle soupira. Décidemment, pour Pan D’Or, les garçons n’étaient pas bien dégourdis.
                Mais subitement, McA surpris la fillette en ayant recours à une technique peu conventionnelle qui eut pourtant l’effet escompté. Pan se mit à rire, avant de se faire violemment gifler à nouveau la joue par les doigts du vieux serpent. Elle se frotta la pommette en grommelant des insanités.

                « Tu vas payer pour ça, parole de Panda ! Prépare des lunettes Papi. »

                La gamine attendit alors le moment idéal pour se faufiler sous le bras tendu dans sa direction du grand père pour se redresser nez à nez avec lui. Une fois dans la place, elle n’hésita qu’une fraction de seconde avant de plonger ses ongles dans les yeux de l’ancêtre. Par surprise et douleur, ce dernier se jeta en arrière, loin des griffes acérées de la fillette Panda sauvageonne. Elle suivit le mouvement de son adversaire, sautillant dans son sillage jusqu’au bord du ring, où elle se contenta de faire un croche patte au vieil homme qui bascula dans le vide d’une pichenette, après que Pan D’Or l’ait déstabilisé.
                Pan ne s’attarda pas. Elle fit volte face. Personne ne semblait l’avoir encore remarqué. Sauf peut-être le gars bizarre avec ses cheveux en queues de rats, qui n’osait pas s’éloigner de Monsieur Squelette. La fillette réalisa qu’elle avait dû louper quelque chose entre le moment où McA avait utilisé sa super technique et l’instant présent, car ils n’étaient plus du tout placés de la même façon. Pan D’Or se décida très vite. Monsieur Squelette lui donnant l’impression de s’en sortir, elle sauta sur le dos du Monsieur Saucisson pour venir au secours de McA.
                Son plan tomba à l’eau lorsqu’elle glissa du corps moue et huileux, pour ne pas dire gras et immondemment gluant de Monsieur Saucisson. Pan se retrouva donc le cul par terre, toute dégoulinante. Elle trouva ça tellement ignoble d’être recouverte de cette substance qu’elle ne pu s’empêcher de hurler un :

                « Bouarf, Man ! T’empeste ! Pire qu’une merde de Panda ! C’est immonde, c’est ignoble ! J’vais me laver comment moi maintenant ?! »

                Si sa mère avait entendu cette phrase, nul doute qu’elle serait descendue de l’île pour lui en coller une. Au moins son exclamation subite eut-elle le mérite d’attirer l’attention du gros plein de soupe qui se détourna de McA pour focaliser toute son attention sur la gamine insultante au possible. Et ce n’était même pas une technique de sa part ! Juste de la spontanéité. Spontanaïveté même !
                Voyant que le rhino-boy se ruait vers elle, Pan se redressa rapidement et se mit à courir dans le ring, poussant des petits glapissements de souris lorsqu’elle sentait son souffle tout près d’elle. Elle hurla vaguement à McA de faire quelque chose, mais elle l’avait perdu de vu. A un moment donné, elle faillit heurter l’autre mec aux queues de rats et ne l’évita qu’à la dernière seconde en passant sous ses grandes musclées, qu’elle gifla et griffa au passage avant de se relever et de détaler comme un lapin. Elle fini par se prendre McA de plein fouet en jetant un coup d’œil derrière elle.

                « Bon, si t’as une idée pour te débarrasser de Rhino-boy, j’veux bien être de la partie. Essaies les yeux, ou le nez, si tu veux je te le perturbe. »

                Pan D’Or mit aussitôt son idée à exécution. Elle attira l’attention de Tas de Graisse en l’insultant au possible et en tournoyant autour de lui. Manquait plus que McA se réveille. Et pour Monsieur Squelette.. Il semblait s’en sortir pas si mal que ça.

                La boxe aux petits doigts était aussi loufoque que la discipline le laissait supposer. Fallait d’ailleurs avoir un sacré grain pour l’avoir élever au rang de sport olympique ou se foutre littéralement de la gueule du monde. Cette boxe se résumait en réalité à employer uniquement ses phalanges pour parvenir à ses fins, il y aurait de fait des inégalités entre les concurrents, vous vous doutez bien qu’un bon gros baril de 1 mètres 90, de graisse suintante partait avec plus de chances que la gamine esseulé qu’on nous avait entiché Sam et moi. C’est du moins ce que je me suis dit après que le tirage des équipes ait été rendu et que j’apercevais sur le tableau d’affichage, la trogne bouffi de Beck le colosse très en chair. Un rasta man et un vielle épave en décomposition l’accompagnaient pour former ce trio particulièrement hétéroclite. Les deux groupes montent sur le ring, du côté gauche Beck et ses nazbrocks et de l’autre, notre dream team tout aussi singulière leur faisait face. Le trio du grassouillet partait en position de favori, nul doute que les acclamations continues du public pour leur pomme suffisait à s’en rendre compte… mais vous savez ce qu’on dit les apparences sont parfois trompeuses et le Black Mask avait une sacrée idée derrière la tête pour plier le match en deux deux sans trop se fatiguer. La cloche retentit, annonçant le début du match. A peine a-t-on le temps de s’avancer que je vois Sylvius se ruer sur le ventripotent et ses gros bonnets graisseux, il fait preuve d’une vigueur déconcertante et assène au gros plein de soupe des coups en veux tu en voila mais la graisse de Beck amortit les chocs et bientôt le retour de bâton flanque Sam par terre. Le vicieux petit vieux style moine en robe s’est naturellement dirigé vers la seule fille du groupe, pensant qu’il n’aurait aucun mal à la faire plier à sa volonté libidineuse.

                Seulement, Pandore n’est pas fille qui se laisse prendre à parti par un septuagénaire, elle eut rapidement loisir à le mettre hors course grâce à un croche patte sinueux qui expulsa la vieille breloque hors du rin. Hahaha Maligne et fourbe à souhait la gamine, vl’a qu’elle remonte dans mon estime celle-là. Je la pensais jeune et naïve mais c’est une vraie sournoise aguerrie hahaha, faut dire qu’il s’agit d’une femme et ca j’ai tendance à l’oublier en dépit de son âge. Le vieux bonze hors d’état de nuire, elle va porter assistance à notre cadavre ambulant de partenaire en se jetant à tombeau ouvert dans la bataille. Elle insulte et injurie Beck mais se fait bientôt courser par ce dernier qui, irrité par les remarques de Purple Teen, se met à la pourchasser comme un taré. C’était un bon moyen de focaliser l’attention de cette brute épaisse pour que « chui Sam « profite de l’occasion pour régler le compte de Mr Patapouf qui aurait bien besoin d’une liposuccion. Il y gagnerait au change, il perdrait sa graisse et pourrait en tirer parti dans la fabrication de savon de haute qualité… si c’est pas merveilleux ce qu’on fait de nos jours. De mon côté, j’éprouve de sacrés difficultés à ne serait-ce que toucher le rastaman aux locks bien épaisses. Shooté comme pas deux, le mec est comme qui dirait en transe psychique si bien qu’il n’a aucun mal à esquiver mes coups…de phalanges ! Pourtant je n’aurais besoin que de quelques touches pour envoyer valser cette énergumène dans les nuages et ce grâce aux propriétés de mon métabolisme si singulier. Il était temps d’inverser les rôles et de se concentrer sur Beck qui risquait de tout faire capoter si je laissais couler l’incident. Je jette un coup d’œil à Sam, histoire de se concerter et de vérifier qu’on est sur la même longueur d’onde puis instinctivement, comme d’un commun accord, je me faufile sur la trajectoire de Pan tandis que Sam fait écran au type aux dreads. Je fonce littéralement sur Beck et vient lui caser mon auriculaire en plein dans le nombril de son sac de graisse. Hébété Beck s’arrête aussitôt alors que purple teen continue sa course sans se retourner.

                « Il est temps de faire fondre cette graisse mon gros, je te mets à la diète drastique, mon pote ! »

                Frapper dans le nombril n’était pas un geste anodin, c’est le centre de gravité de tout corps humain normalement constitué. Vrai que Beck n’avait plus grand-chose de l’être humain conventionnel mais c’était sans doute à cet endroit précis que les couches de graisse de ce bibendum étaient les moins importantes. Une explosion vive retentit au niveau du nide de Beck, retournement de situation mon ami, histoire de bien forcer le trait, j’enfonce la phalange au plus profond de sa graisse afin de le dézinguer une bonne fois pour toute et ce dans l’espoir qu’il ne se relève. Sa constitution corpulente est ainsi faite qu’il pourrait potentiellement se relever si je ne mets pas les formes héhé. L’explosion suscite un vent de panique dans l’arène, Beck passe à travers les cordes et s’écrase tel un bloc de marbre sur le sol brut encerclant le ring. K.O technique, Sharp ne mégote pas avec les moyens et dieu sait que lorsqu’il faut annoncer la couleur, il répond présent sans hésiter. On n’a jamais vu pareille chose se produire dans la compétition depuis des lustres mais qu’importe je n’ai pas enfreint les règles et ce n’est que rendre la monnaie de sa pièce à cette enflure de Caprio. Rastaman est abasourdi par ce retournement de situation si bien qu’on a l’effet de surprise de notre côté ce coup-ci. Je fonce vers Sam et le chope par les pieds afin de le faire tournoyer, à l’instar d’une toupie.

                « FormatiooooooooooN Dream TeeeeeeeaM. Shasam d’Or »

                Shasam est littéralement la contraction des blaze de Sharp et de Sam tandis que d’Or vient apporter la note subtile tout en faisant référence à Purple Teen. Nom de technique un peu foireux, je vous le concède mais bon, l'urgence de la situation me permet pas de réfléchir à un nom potable haha. Il est temps de faire un sacré combo et de leur montrer qui sont ceux qui tiennent les rennes ici bas. En suivant ma logique, Sam agrippera Pandore à son tour et nous n’aurons aucun mal à prendre de court l’autre débile et l’envoyer à perpète les oies. La force centrifuge de la toupie nous permet de balayer tout ce qui se situe sur le ring.

                  « FormatiooooooooooN Dream TeeeeeeeaM. Shasam d’Or »

                  Malin la tête d’os ! J’avais compris ce qu’il voulait faire et j’avais agrippé Pan par les chevilles, elle avait alors tendu les bras en avant, petits doigts dressés.
                  Sur le coup, pris dans le feu de l’action, je n’avais même pas réalisé que je tenais dans mes mains des chevilles de FILLE !!! Merde, merde, merde, j'avais déja qu'une idée, la lacher!
                  A chaque révolution, nôtre ami rasta se rapprochait du bord du ring et ne semblait savoir comment s'en sortir. Pareil pour moi, c’était une vrai torture de garder les mains posées sur la gentille Pan, j'éprouvais une sorte de peur panique au contacte des filles je n’allais pas tenir très longtemps. Chaque seconde qui s’écoulait, fallait que je lutte contre mon aversion pour ne pas la lâcher et l’expédier hors du ring…
                  Rahhhhhh ! Je tenais Pan par le pouce et l’index pour limiter le contacte physique, Kingston lui avait esquivé jusqu’ici, mais était tout au bord du ring.

                  -Gnnnnneeeeee !!! C'est insupportable!


                  Je ne pouvais plus tenir, fallait que je lâche la petite ou j’allai faire une attaque d’apoplexie. J’attendis d’être en face de nôtre ennemi et défit mon emprise sur les cheville de la môme qui fila vers le rasta désemparé, si mon coup était bon elle irais droit sur lui, sinon, elle sortirais probablement du ring. Sharp me lâcha également et je me remis sur mes jambes après un roulé boulé. Au moment ou je me relevai, Pan , les petits doigts en avant percuta le plexus solaire de Kingston qui fut éjecté à deux mètres du ring. Pan avait fait preuve d’une agilité hors du commun et avait atterri sur ses pieds comme un papillon sur une fleur…

                  Franchement, la classe. Kingston se tenait la poitrine, couché sur le gazon, il était passé du marron au bleu, le coup de Pan lui avait probablement coupé la respiration.
                  Finalement on s’en était pas mal sorti pour une première épreuve, Pan était venu en claquer cinq à Sharp mais quand elle s’était approchée de moi, j’étais resté paralysé. Elle était restée là la main en l’air attendant que je claque dedans, mais rien à faire, c’était au dessus de mes forces ; je lui avais tourné le dos et était descendu du ring. Elle, elle m’avait regardé avec ses grands yeux remplis d’incompréhension.

                  -Sharp, dis lui qu’elle s’est bien débrouillée.

                  Les choses se sont un peu compliquées par la suite. Alors que la foule exultait, un des juges avait levé un drapeau rouge pour signifier une faute. Le coït était une grande discussion…
                  Le problème nous avait expliqué l’arbitre, c’était que lorsque Pan avait fait tombé le vieux Wu Jin, elle avait commencé par lui faire un croc en jambe et cela était considéré comme une infraction au règlement. Caprio avait l’air très remonté contre nous et était en grande discussion avec les les autres membres du Coït… Ce nain avait une tête de vendu, depuis le début, on avais un peu l’impression qu’il faisait tout son possible pour nous sortir de la compétition, et a priori, le point de règle discuté l’était à sa demande.
                  Il avait fallu plus d’un quart d’heure pour que les arbitres tranchent; deux voix pour l’exclusion, trois pour la validation de nôtre victoire. Il avait finalement été retenu que le croche patte était accidentel et que le coup qui avait définitivement fait sortir Wu du ring était la pichenette de Pan, Le coup éliminatoire devenait donc valide. On était passé à deux doigts de l’exclusion, on allait devoir être très attentifs, ce sal nain n’allait pas nous faire de cadeau.

                  On était pas resté voir la fin des épreuves, fallait être en forme pour la suite. Demain, dernière épreuve éliminatoire avant le pentathlon, le tir à la corde avec les dents…
                  Bonne nouvelle, je suis passé chez le dentiste y’a pas longtemps…


                    Baby Panda lost his teeth !






                    « In the Spring we made a boat
                    Out of feathers, out a bones
                    We set fire to our homes
                    Walking barefoot in the snow
                    distant rhythm of the drum
                    As we drifted towards the storms »



                      Toujours la même chose. Même bruit, même faux semblant. Et toujours cette tempête, sous ce crâne, cette bête rageuse qui griffe les parois de ses serres. Toujours la même rengaine, toujours la même migraine.
                      Et ces voix, ces murmures, ces conseils, cette tristesse. Colère, joie, plaisir, frustration ! Tant d'émotions si contradictoire, tant de chemins... Exquise solitude, douce diablesse qui enferme de ses chaines l'Esprit Libre. Le panda se bat. Ils survivent. Leur mémoire, leurs pensées.
                      Fighting !


                      ***

                      Pan D'Or fit ce qu'on attendait d'elle. Ce qui était extrêmement rare. Mais heureusement pour son équipe, elle fit ce qu'il y avait à faire, avec même un certain brio.
                      L'adolescente fut jetée tel un boulet de canon sur l'ennemi, tout ongles dehors, ses petits doigts tendus comme des arcs. Au moins avait-elle compris le principe du jeu en soit...
                      Lorsque les membres de son trio la lâchèrent, elle se remit sur pieds agilement, d'une petite pirouette. Puis resté immobile alors même que les applaudissements de la foule se déchaînaient. Pan prit une inspiration, puis bougea à peine les doigts.
                      La douleur foudroya ses petites menottes et elle se mit à sautiller en soufflant sur ses doigts rouges, les larmes aux yeux.
                      Elle reprit contenance le temps d'aller en taper 5 à Monsieur Squelette. Idée stupide qui fit doubler de volume ses pauvres articulations endoloris. Elle secouait encore ses mains dans les airs lorsqu'elle vit McA. Elle lui tendit sa menotte, même douloureuse, elle ne voulait pas le mette à l'écart. Mais il s'esquiva l'air de rien pour éviter l'accolade.
                      Elle n'avait pas insisté. Juste baissé les yeux. Elle l'avait entendu dire à Monsieur Squelette de lui dire qu'elle s'était bien débrouillée. Mais elle aurait voulu qu'il le lui dise... qu'avait-elle donc fait de mal ?

                      Après le mach, il y eu une remise en question sur la technique de Pan pour mettre son adversaire K.O. Elle ne s'en était pas préoccupé, toute son attention focalisée sur ses mains plongées dans un seau d'eau fraiche. Eau qu'elle avait ensuite avalée en suçotant les glaçons. C'était froid, mais c'était rigolo.


                      Le soir venu, une tente fut attribuée au petit trio. Pan D'Or sautillait sans arrêt. Leurs quartiers étaient relativement grands. Il y avait trois couchettes, dont une en hauteur qui tenait sur des pieds en bois. Pan se l'appropria aussitôt en grimpant dessus, ignorant la petite échelle.
                      On emmena au trio une lettre avec le cachet du Coït. Pan ne s'y intéressa pas, laissant les « grands » se charger des détails. Visiblement, c'était les règles pour le jeu du lendemain. Quelques heures plus tard, avant que le soleil ne se couche à l'horizon, on leur apporta des plateaux repas, avec toute une gamme de nourriture.
                      Pan D'Or bondit de joie – et de son lit – en se rétamant la tête la première. Elle qui est agile comme un Panda, dés qu'il s'agit de nourriture, la patience et la prudence ne font plus parties de son vocabulaire. Ses doigts allaient mieux. Son nez, pas.
                      C'est le nez rouge et gonflé qu'elle se jeta telle une morfale sur les plateaux, séparant les gamelles en trois parties équitable pour ses confrères. Elle prit la sienne et retourna la grignoter avec délice sur son lit, observant ses amis d'en haut. Elle ne tenta pas d'engager la conversation, trop occupée par la nourriture. Eux non plus ne semblaient pas bavard. C'était agaçant.
                      Une fois sa gamelle finie, elle la lança droit vers l'entrée de la tente. Un bruyant « AIE » la fit se cacher sous les couettes.

                      « Si on me demande, je suis partie, je suis pas là, j'ai jamais existé, et j'ai pas lancé mon assiette dehors et personne ne se l'est prise ! »


                      La nuit venue, Pan la passa agitée. Elle entendait la respiration des deux hommes dans la tente avec elle telle une berceuse. Mais un mal de tête lui vrillait les tempes. Des murmures sans cesse plus fort bourdonnaient dans sa tête, alors que d'ordinaire, c'est l'heure où elle les entend le moins.
                      Elle fini par s'assoupir, épuisée par sa journée, un bambou dans une main, sa capuche Panda dans l'autre.

                      Le lendemain, Monsieur Squelette lui demanda si elle se sentait prête pour le tir à la corde avec les dents. Pan ne comprenait pas le contexte, alors elle lui mentit en lui disant que ce serait un jeu d'enfant. Jeu d'enfant pour qui ? Mystère...
                      Comme la veille, leur trio fut accueilli par une salve d'applaudissement – à en faire grincer les dents. Pan se boucha les oreilles, agacée. Ces jeux commençaient sérieusement à lui peser sur les nerfs. Tout comme la fois précédente, on leur édicta les règles. Cette fois ci, les équipes devaient s'affronter en tenant l'extrémité d'une corde ( une extrémité pour chaque équipe ) seulement avec les dents, et tirer le plus fort possible pour renverser les autres.
                      Le présentateur appela leurs adversaires. Le premier, un homme poisson requin terrifiant, monta sur le podium préalablement installé.
                      Spoiler:
                      La mâchoire de Pan s'en décrocha. Elle tira la manche de Jones, ahurie. Elle n'avait jamais vu ça.
                      « C'est quoi... ? C'est un VRAI ? Tu crois que je peux le toucher ? »

                      Le deuxième semblait... être Pan D'Or, mais version masculine et plus vieille. Il mangeait une banane, un grand sourire béant aux lèvres. Pan se fit la remarque qu'elle l'aimait déjà. C'est pourquoi elle s'éloigna aussitôt de son groupe pour quérir une banane auprès du garçon... qui lui donna la fin de la sienne.
                      Spoiler:
                      Elle revint vers son trio, toute guillerette. Au passage, elle avait flatté l'encolure de l'homme requin, manquant de perdre sa patte au passage, mais n'avait rien perdu.
                      A son retour, Jones lui fit un regard du type – tu pactises avec l'ennemi toi maintenant ?
                      Et Pan avait répondu d'un regard pétillant de joie – C'est qu'une banane Papa Squelette, détends ton déguisement !
                      Le troisième et dernier membre de l'équipe adverse était, au grand dam de McA, pas un mais une concurrente.
                      Spoiler:
                      D'un même mouvement, Jones et Pan s'étaient tournés vers leur compatriote, décortiquant sa réaction, l'observant passer du blanc au vert, du vert au rouge, et inversement jusqu'à ce que ses yeux ne disparaissent de leurs orbites.
                      Pan D'Or se tourna vers Monsieur Squelette.
                      « Dites, on a pas besoin des yeux pour tirer la corde, si ? Si on lui attache un truc pour qu'il ne puisse plus voir, ça réglerait son problème. Non ? »
                      Pan n'était pas stupide. Elle avait bien saisi le fait que McA avait un soucis. Un gros soucis, même, avec la fille. Avec LES filles.

                      Le shasam d’or avait porté ses fruits, Sam et Pandore avaient bien remplis les rôles qui leur incombaient et c’était tant mieux, cette foutu connerie de boxe petits doigts étaient désormais terminé et nous en sortions vainqueur bien évidemment. Le prochaine étape ? Le tirage de corde avec les doigts…si cet épreuve n’était pas la quintessence de la stupidité, je veux bien devenir Okama et m’exiler sur kamabaka ? Ce comité de direction au nom si sulfureux se fout vraisemblablement de notre gueule mais que diable, je finis toujours ce dans quoi je me suis engagé, question de fierté d’orgueil. Le tir a la corde avec les dents…une « discipline « dans laquelle je risque d’avoir du mal depuis que je suis devenu ce que je suis. Mes chicots déjà bien dévasté ne me seront d’aucun secours tout comme les explosions dans le cas présent. Va falloir qu’on innove parce que y’a fort à parier qu’on risque encore de tomber sur des montagnes de muscles bien décérébrés qui n’auront de cesse de nous faire mordre la poussière et de nous écarteler aux 4 quatre coins du globe. La nuit venue, on nous place dans des quartiers de fortune, une vulgaire tante pour seul toit et qui plus est on ne peut pas faire chambre à part. Youhou le pied, la dream team toujours unie quoi qu’il advienne ! Un mec se pointe bientôt avec des plateaux entiers de bouffe qu’il dépose sur la table. Ni une, ni deux que la gamine se rue sur la bouffe comme une dingue et s’empiffre de tout ce qui lui passe entre les doigts. Un ventre sur patte la gamine, une sorte de Jewelry bonney de notre époque. Je me dis qu’elle a pas du grailler depuis des lustres tant elle est gloutonne mais si elle peut se révéler aussi efficace qu’aujourd’hui, elle peut bien bouffer des tonnes que ca me dérangerait pas le moins du monde.

                      Le lendemain, c’était une autre histoire sur le ring, nous avions été convoqués à 12H précises. Purple Teen bondissait et sautillait partout comme elle en avait pris la fâcheuse habitude tandis que Sam et moi affichions nos gueules sérieuses et cloisonnés. Bientôt, nos adversaires se pointent dans l’arène en roulant des mécaniques. J’ai un mauvais pressentiment, une appréhension soudaine qui va se vérifier bien assez tôt. Un homme-poisson de 3 mètres de la race des requins pénètre sur le ring, autant vous dire d’emblée que sa mâchoire est aussi acéré que vous pouvez l’imaginer pour un gus de sa taille. Une mocheté rachitique aussi pâle et amorphe que Sam se manifeste bientôt à la droite de l’homme-poisson. Elle doit bien faire 50 kilos à tout péter, rien à becter dessus, même moi avec mes seulement mes os, je suis certain que je pèse davantage que la demoiselle. Encore une femme... et qui dit femme dit introversion subite de Sylvius bordel. Le bonhomme devient aussi rouge qu’une tomate et tremble presque à la vue de la donzelle en piteuse état. Encore elle aurait cherché à gommer ses imperfections mais elle en était loin…comme en témoigne son accoutrement de mauvais goût et tendancieux. Chaussure à talon, débardeur noir et pantalon en cuir noir…mouais c’est pas trop le profil de femme pour porter ses fringues là. Le dernier gus, c’était encore un paumé de la vie, un type assez niais pour bouffer une banane alors qu’il s’apprête à tirer de toutes ses quenottes une corde bien rigide, allez savoir si c’est pas un message subliminal dirigé vers la gente féminine mais en tout cas, je me méfie de ces marginaux, on sait jamais comment ils peuvent réagir. A peine-ai-je le temps de zieuter ces types que Pan se précipite vers the coolos pour bouffer un bout de banane, pt’ain paye l’esprit d’équipe ! Je passe outre, bien conscient qu’on a éminemment besoin d’elle.

                      Les arbitres se pointent bientôt et tendent la corde à égale distance entre notre team et les autres abrutis congénitaux qui nous servent d’adversaires. Je me rends bientôt compte que quelque chose semble tracasser le camp ennemi comme si un évènement inhabituel et totalement indépendant de leur volonté venait de se passer. La mocheté du groupe semble avoir trouvé son âme sœur en la personne de Sam…vrai que maintenant que je les observe, ils ont aussi une teinte de peau identique et leurs mines tellement réjouies semblent aller bien ensemble. Que ce soit vrai ou non, vu l’âge et la tronche de cette gonzesse, elle cherche à se caser et elle a du se dire qu’un mec comme Sam ferait parfaitement l’affaire. Que ce soit vrai ou non, là c’est le coup de foudre, la fille se jette la tête la première sur notre bon Sam comme elle l’aurait fait avec une tablette de chocolat. La réaction de Sam ? j’ai vraiment besoin de vous la décrire ? hahaha. Le pauvre, tandis qu’elle blottit son corps frêle contre le sien, un sentiment de peur doit le transir au point qu’il n’arrive même plus à bouger le petit doigt qu’il utilisait dans l’épreuve précédente. Ses deux potes la rappellent bientôt à l’ordre mais elle ne veut plus quitter son cher et tendre. Si elle continue de la sorte, elle risque l’élimination par forfait et ca ce serait tout bon héhé. J’en profite pour glisser quelque mots dans l’oreille de Sam pour faire en sorte qu’il rentre dans le jeu de la fille.

                      « Joue lui la sérénade habituelle et décrispe toi un peu ! Fait en sorte de lui faire croire que tu files le parfait amour avec elle et on la met hors jeu héhé »

                      L’épreuve n’a pas encore commencé qu’elle s’éternise déjà. Pandore observe Mca avec grand soin avec ses grandes prunelles, elle attend pt’et de savoir ce qui se trame ici… l’est encore jeune cette gamine, ne la privons pas de son innocence. Ca me laisse le temps de trouver un subterfuge pour limiter l’influence de la grosse poiscaille. En force brute, on est à la ramasse, ce type peut nous prendre solo avec une seule de ses canines mais j’ai bien une idée derrière la tête. Faudrait trouver un moyen pour que cet abruti casse la corde et que l’on gagne par forfait. Plus facile à dire qu’a faire mais tout le tohu bohu occasionné par la dulcinée et son prince charmant me laisse le champ libre pour que j’opère. La foule commence à s’impatienter et insulte le trio et les arbitres pour qu’ils rendent leur verdict, j’aperçois dans sa tribune di caprio qui pète une durite au regard de la tournure des évènements. Ca ne fait que commencer petite enflure héhéhé. Un éclair de lucidité me traverse subitement l’esprit, le pot de peinture qui idolâtre Sam, elle doit bien avoir un nécessaire de maquillage avec mascara, vernis à ongles et tout le bordel…hmmh. Tandis qu’elle focalise toute son attention sur Sam et l’embrasse de tout part, j’en profite pour lui subtiliser sa trousse de maquillage et m’empare de son vernis à ongle couleur chair, que je répand précipitamment sur la corde du coté de nos adversaires. Ca passe ou ca casse mais j’ai bon espoir que l’autre énergumène d’homme requin n’y voit que du feu… si tel est le cas, il va tirer comme une buse et le temps qu’il cogite, il aura déjà rompu la corde… du moins c’est ce que je suppute.

                        Une journée, c’est vingt quatre heures, ni une de plus, ni une de moins. Ceci dit, y’a des fois où les heures filent à une telle vitesse qu’on ne les voit pas passer et y’en à d’autres où le temps vous semble tellement long qu’on a envie d’une seule chose, être déjà au lendemain.
                        Aujourd’hui avait été une journée particulièrement longue, elle avait commencée tôt , on s'était imposé dans la douleur et l'effort dans l'épreuve de boxe, on avait dû donner beaucoup d'énergie. Le soir arrivé, cette journée ne semblait toujours pas vouloir s’achever.
                        Ça faisait bien quatre heures que je tournais-virais sur ma couchette et pas moyen de trouver le sommeil, entre l’accumulation du stress, la môme qui parlait dans son sommeil de je ne sais quel panda et les ronflements de Jones, pas moyen de trouver la quiétude. D’ailleurs je me demandais comment c’était possible qu’un squelette soit capable de ronfler ? Bref, fallait que je m’aère un peu la tête.


                        Alors je me suis dit qu’une petite promenade nocturne me ferait surement du bien, j’ai enfilé mon short et mes baskets et suis sortis de la minuscule tente qu’on nous avait attribuée, marchant au milieu du camp des athlètes à la recherche d’un peu de sérénité, ou à défaut, d’une pomme à grignoter.
                        Les choses sont étrangement faites des fois. Alors que je mettais enfin la main sur une pomme bien juteuse, une Granny Smith pour être précis, j’entrevis un peu plus loin, à deux tentes de moi, ce petit fourbe de Caprio. Dès la première seconde, la sale trogne de ce type ne m’était pas revenue avec son visage de merlan frit, huileux à souhait, ravagé par l’acné, et ses yeux de crapaud qui regardaient chacun dans des directions opposées. Dame nature avait surement eut un compte à régler avec le nain.
                        Qu’est ce qu’il pouvait bien foutre ici à cette heure de la nuit ? Je n’allais pas tarder à le savoir.
                        J’avais suivi furtivement le nabot jusqu’à une grande tente en bordure de camp des athlètes et dans laquelle il s'était faufilé, juste après s’être assuré de ne pas avoir été suivi. A mon tour, j’avançai à pas de loup sur les traces de Nimbus 1er et trouvai un endroit discret où je pouvai à la fois rester dans l’ombre et zieuter un peu ce qui se passait dans cette tente…


                        Sur le chemin du retour, je marronnais sévère. Cette petite enflure de peigne zizi de Caprio essayait de nous doubler depuis le début, nous et les autres équipes. J’avais vu cet enfoiré discuter avec les trois bodybuilders bien bronzés de la veille, ceux qui m’avaient impressionné lors de la première épreuve. Leur tente était immense, ils avaient des vrais lits et pas des matelas à même le sol comme nous, ils étaient là tous les trois en train de se faire masser, chacun par une jolie masseuse en maillot de bain. Beurk !!! Caprio, il était là, en train de s’égosiller, ce qui n’avait pas l’air de toucher plus que ça nos trois concurrents. A peu de chose près, il disait un truc du style.


                        -Va falloir assurer les mecs ! Je vous rappelle que j’ai parié tout mon pognon sur vous ! Dix années à me faire chier dans ce bled paumé, à magouiller, à escroquer le COÏT et tout le reste! J’ai pas fait tout ça pour qu’à la fin, un zombie, un sac d’os et une gamine mauve me fassent perdre plusieurs dizaine de millions de berrys ! Je fais tout mon possible pour leur mettre des bâtons dans les roues à eux et aux autres, mais faut quand même que je reste discret, faudrait pas que je me fasse repérer maintenant. Alors de deux choses l’une, soit ils se font éliminer, soit il faudra les éliminer ! Quel que soient les moyens, je vous promets que vous n’aurez pas à le regretter…
                        Les gros loulous avaient ricané avec leurs rires de badboys et moi, j’en avais assez entendu, j’étais parti réveiller Sharp pour lui expliquer le topo, remonté comme une pendule.


                        Sharp faisait la gueule, il avait pas apprécié que je le réveille dans la nuit et avait encore moins apprécié ce que je lui avais dit. On préférait ne pas mettre la gamine dans la confidence, elle avait déjà pas mal l’air de planer, pas la peine d’en rajouter.

                        Le lendemain, j’devais pas avoir bonne mine, enfin j’veux dire, ça devait être pire que d’habitude parce que je n’avais pas beaucoup dormi. Je m’étais bien tartiné la frimousse de crème solaire ce qui ne devait rien arranger, et là, malgré ma trogne de goth déprimé nourris aux antidépresseurs, ilse passa le truc le plus inattendu de toute ma vie. Alors que je m’échauffais pour la nouvelle épreuve, pendant que Jones toisait un énorme tas de muscles piscicole et que Pan partageait une banane avec un de nos adversaire, je me figeai soudainement dans une position d’étirement fort peu gracieuse, un bras en l’air et penché de coté, totalement paralysé par le regard féminin qui s’était posé sur moi…

                        *Gaps !*

                        Vraiment j’étais pas verni ! Deux filles en deux jours, c’était vraiment lourd là. En plus, celle là me regardait comme si j’étais un tako sushi !

                        *Mais qu’est ce qu’elle a, celle là ? J’ai une trace de marqueur sur la gueule ou quoi ?!*

                        Et là, la fille ou plutôt, la femme, qui n’était pas déplaisante à regarder ceci dit, se jeta sur votre serviteur. Je poussai un cri d’angoisse mental, incapable de faire fonctionner mes cordes vocales, c’est pourtant pas l’envie qui me manquait ! C’était la sensation la plus étrange et paradoxale que j’avais jamais éprouvé, c’était à la fois absolument terrorisant et absolument merveilleux. J’étais au bord de l’asphyxie, je devais être cyanosé, je savais même plus si je respirais encore et c’était en même temps doux, tendre, chaud et un peu humide aussi.

                        -Joue-lui la sérénade habituelle et décrispe-toi un peu ! Fait en sorte de lui faire croire que tu files le parfait amour avec elle et on la met hors jeu héhé !

                        Marrant le squelette ! J’eu la présence d’esprit de répondre à Sharp :

                        -Gnnnnnnnn !!!

                        Super réplique hein ?

                        Bunk!

                        Je ne sais pas combien de temps s’était écoulé depuis que j'avais perdu connaissance mais alors que Sharp me faisait de l’air de ses mains osseuses, je revenais doucement dans ce monde. S’il avait pu sourire, je suis certain qu’il se serait bien foutu de ma gueule, je n’en étais pas certain mais j'étais persuadé qu’il se marrait au fond de lui.
                        La foule semblait s’impatienter, Sharp me dit doucement à l’oreille.

                        -T’inquiète, on à tout arrangé. T’as juste à tirer Sam.

                        J'avais du faire un gros effort pour reprendre le contrôle de mon corps, la minette qui m’avais pris pour une sucette était en train de s’expliquer avec un arbitre et venait de prendre un carton jaune. Ses deux comparses avait l’air dégoutés. Encore un jaune et ce serait l’exclusion pour eux, bon point. Tout à coup, je sentis quelque un m’attacher un ruban autour des yeux.

                        -Voila McA ! Comme ça vous vous sentirez surement mieux non ?

                        C’était la voix de Pan !
                        Si elle n’avait pas eut le défaut d’être une fille, on aurait surement pu devenir copains tous les deux, au final, je commençais à bien l’aimer cette équipe de bras cassés.

                        Ne plus voir cette fille rendait la situation presque supportable. Ça prit encore quelques minutes puis l’épreuve commença enfin, Jones me mit la corde à la bouche et je serrai les dents.

                        -Mesdames et Messieurs début de la seconde épreuve de qualification qui oppose Sharp Jones, Pan D’or et Sam Sylvius à Mou-Klor, Pan Dul et Vanda Poison.
                        Applaudissez les biens forts !


                        Pendant que la foule s’excitait, je faisais le vide dans mon esprit.

                        Un signal retentit.

                        C’est parti ! La corde se tendit dans ma bouche de façon violente, elle était agitée de soubresauts. J’ai vite compris ce qui se passait, on avait placé Pan devant Sharp et moi en dernier, l’homme poisson lui devait être en première ligne ce qui fait que vu sa taille, la gamine était probablement pendue par les dents à un metre du sol !
                        Celui qui lache la corde est éliminé. Fallait que Pan tienne le coup pour donner du poids.
                        J’espère que le plan de Sharp tenait la route parce que là, c’était mal engagé. Je tirais comme un sourd mais malgré toute ma volonté, je sentais qu’on perdait du terrain, mes pieds glissaient sur le sol.
                        Si on gagnait celle là, on pouvais prétendre à l’or cest certain.
                          Courage, fuyions !






                          « Cogno regarde ça ! J'ai des mains faites pour l'Or, mais elles sont dans la merde! »



                            Au diable la victoire ! Embrasses l'ivresse du jeu ! Par dessus-bord la fierté du gagnant ! Oublies les doutes, les pensées, la peur. Soit guidée par l'envie et le désir de bondir plus haut que les nuages ! Déploies tes ailes pour dominer le peuple de ton ombre majestueuse.
                            Tu respires pour sourire, alors vie pour jouer.


                            ***

                            - Ohé ! protesta Pan D'Or en se faisant bousculer par une grosse brute.
                            L'armoire à glace faisant le triple de son gabarit, elle dévia de sa trajectoire et marcha sur le pieds d'un inconnu tout de noir vêtu. L'homme fit si peur à la fillette que celle-ci s'empressa de rejoindre son trio en se collant tellement contre Jones qu'elle le fit trébucher plus d'une fois. Jusqu'à ce qu'il lui intime de garder un peu plus de distance. C'est qu'elle agace vite cette Pan D'Or...
                            Cette journée semblait très mal partie.
                            Il faisait chaud et Pan avait faim. Leur misérable déjeuné avait été bien plus médiocre que le repas de la veille, et l'estomac de la fille-Panda criait famine dans un concert de bruits plus incongrus les uns que les autres. Pan ne cessait de tapoter son bidon en fronçant les sourcils et en marmonnant. C'était foutrement gênant. Les gens se retournaient sur son passage, curieux de comprendre d'où venait cet étrange bruit. C'est pour quoi elle chipa tout ce qui ressemblait à de la nourriture avant le second jeu.

                            ***

                            Leurs adversaires étaient aussi hétéroclites que leur propre équipe. Pan s'amusa de constater qu'elle avait trouvé son égale au masculin, et que McA avait trouvé le sien en version féminin. Mais elle quand elle proposa à Monsieur Squelette de bander les yeux de McA, elle n'avait pas imaginé une seule seconde que cette fille aussi cadavérique que laide s'enticherait de leur partenaire. Non pas qu'elle trouvait McA moche, mais son air morose n'attirait pas non plus foule, et n'invitait pas à la conversation.
                            Pourtant, lorsque la fille sauta littéralement dans les bras de son ami Cadavre Ambulant, elle ressentit un sentiment très proche de la jalousie. D'où se permettait-elle de le toucher, alors qu'elle même faisait pour qu'il soit à l'aise ?
                            Pan fit la moue en dévisageant cette moule collante. Une vrai glu cette fille. Avant même que le jeu ne débute, la fillette s'était mise en tête d'écraser à plat de couture l'équipe adverse. Personne de la gente féminine n'avait le droit – outre elle-même – d'approcher et de toucher son McA ! Peu importait la raison.
                            Pan D'Or se fit même la réflexion curieuse que si jamais cette étrange nenette ne lâchait pas sur-le-champ son ami, elle se chargerait elle même de la décoller ! A coup de... de pierre !

                            Mais le destin dut comprendre l’enjeu de la situation car le parasite féminin fini par abandonner – clairement à contre cœur – son cher et tendre, à la grande satisfaction de Pan D'Or qui osa murmurer à Jones un : « La prochaine fois qu'elle pose une griffe sur lui, je lui fais manger ses chaussures bizarres ! »

                            ***

                            Alors même que Pan D'Or avait repéré un mignon-cute-kawai papillon qui voletait devant ses yeux et qu'elle tentait de l'attraper de ses menottes, elle repéra du coin de l’œil le manège de Jones. Elle ne comprit bien évidemment pas ce que trafiquait monsieur Squelette, ni ce qu'était cette étrange substance que celui-ci étendait sur un bout de la corde, mais lorsqu'elle le lui demanda, il se contenta d'un clin d’œil en lui faisant signe de se taire avec un doigt en travers de ses lèvres.
                            Pan haussa les épaules. Ces êtres humains adultes avaient décidément des manies trop curieuse pour la jeune fille-Panda qui tentait de s'adapter.
                            Ce n'est que plusieurs minutes plus tard que Pan réalisa l’événement qui avait – de façon imprévu – fait lâcher à la moule son rocher : McA avait tourné de l’œil. Mais ne le constata que trop tard, car ce dernier avait déjà repris connaissance. Elle se maudit de s'être faite déconcentrer par un fichu papillon jaune, et se précipita à la rencontre du duo de garçon. L'étrange spectacle de Monsieur Squelette faisant du vent à Monsieur Cadavre Ambulant était plus qu'étrange, mais ne fit par rire Pan, qui s'éclipsa discrètement.
                            Elle disparue durant un laps de temps très court, durant lequel elle subtilisa agilement un bandeau jaune canari au très cher nain Di Caprio. Même les deux gorilles ne la virent pas manigancer son coup de traître.
                            Elle revint vers son équipe, triomphante, et sourit de toutes ses dents à Monsieur Squelette qui la réprimanda d'un regard noir pour son absence. Mais la gamine lui agita le foulard devant les yeux, avant de l'entorticoter grossièrement autour de la tête de McA. Elle dût s'y reprendre à trois fois, car les deux premières, elle ne se contenta pas de l'aveugler; elle l'étouffa aussi sûrement qu'un anaconda l'aurait fait.
                            Son travail enfin terminé, elle s'exclama joyeusement :
                            « -Voilà McA ! Comme ça vous vous sentirez sûrement mieux, non ? »
                            Elle recula de deux pas, observant son travail.
                            « Comme ça, si vous la voyez pas venir, vous ne me verrez pas lui faire un croche patte... »ajouta-t-elle pour elle même en marmonnant.

                            L'habituel présentateur hurla alors le début du jeu.
                            Pan D'Or se mit à son poste – ou plutôt, se laissa guider par Monsieur Squelette qui la positionna devant leur trio – avant de s'emparer à pleine dent de la corde qu'on lui tendait. Un sifflement retentit, annonçant l'ouverture de l'épreuve.
                            Aussitôt, ils se mirent tous à tirer la corde, chacun de leur coté. Le choc ébranla Pan D'Or qui se retrouva à quelques centimètres du sol, les pieds pédalant dans le vide. Son premier réflexe, qui fut d'accrocher la corde de ses deux mains, fut interrompu par le jury qui avoua cette action interdite. Elle dut donc abandonner son idée, et se laisser pendre par la tête. Une sensation atrocement douloureuse qui fit battre le sang à ses tempes.
                            Pan tint le coup quelques minutes, vraiment... mais alors qu'elle réalisait que leur équipe glissait déjà et qu'elle ne servait strictement à rien, elle lâcha prise.
                            Un « HOUUUUUU » bruyant retentit, rapidement agrémenté par le cri du présentateur :

                            « ET PAN D'OR LACHE PRISE ! ELIMINATION PAR ABANDON ! La partie se joue donc entre les derniers RESTANT ! »

                            Pan se retrouva sur le cul, entre les participants. Elle jeta un regard à son équipe, puis aux adversaire. Encore une fois, une sublime idée germa dans son esprit !
                            Elle se redressa. Son temps était compté.
                            « Monsieur Squelette, McA, écoutez moi ! Vous devez ABSOLUMENT tenir le coup ! Si vous lâcher, je vous ferai manger des vers de terres ! Tenez bon, ne cédez pas tout de suite ! »cria Pan en se mettant à courir au travers de la foule.
                            Elle se rua vers les stands de confiserie, de viandes, de fruits et de bonbons. Elle chaparda au maximum d'ingrédients, ne faisant qu'un seul aller retour qui l'obligea à tenir une montagne de nourriture au-dessus de sa tête et dans ses bras qui lui cachait la vue. Elle s'excusa en passant au milieu de spectateurs, bousculant tellement de monde qu'elle créa une combat de coqs dans l'assemblée. Il faut dire qu'elle était suffisamment petite, menue et rapide pour que personne ne réalise que c'était elle, et non le voisin qui avait marché sur les pieds, donné des coups de coudes ou de genoux à tire-larigots.

                            Pan revint vers l'affrontement en moins de temps qu'il ne lui en fallait pour faire pipi. Les gens ne semblèrent même pas s'apercevoir de sa présence.
                            Elle alla s'installer juste à côté de son équipe, et se mit à étaler sa petite récolte. Rien que de voir toute cette nourriture la fit saliver. Elle planta des bâtonnets en bois de brochettes à la viande dans la terre sablonneuse, puis dans le récipient support qu'elle avait subtilisé avec le reste elle entassa sa marchandise en sucre ; bonbons, gâteaux au glaçage, beignet au chocolats, ...
                            Elle avait emporté suffisamment de gâteries pour nourrir un petit régiment d'enfant, et si elle empilait le tout en une montagne, celle-ci ferait assurément sa taille.
                            Une fois sa mise en place terminée, elle leva les yeux sur la bataille.
                            Son équipe perdait clairement du terrain, les pieds de ses compagnons glissa sur le sol sablonneux. Ils avaient une limite rouge à ne pas dépasser. S'ils le faisaient, ils étaient éliminés d'office. Plus que quelques pas et ils étaient fichus.
                            Grommelant, Pan D'Or focalisa son attention sur le garçon exactement comme elle. Il était obnubilé par le garde manger de Pan, et salivait dessus à tel point que la corde glissait maintenant entre ses dents. Il était en dernière ligne. Pan lui fit un clin d’œil, avant de lui faire comprendre à l'aide de signes que s'il le désirait, tout était à lui. Les yeux du garçons sortaient limite de ses orbites en forme de cœur, dirigés droit sur la bouffe.
                            La corde glissa encore. Centimètres par centimètres.

                            Bon, premier point réglé.

                            Pan se leva et s'épousseta. Plus qu'un pas de géant avant que Monsieur Squelette ne franchisse la ligne rouge.
                            Toute guillerette, la fillette se dirigea en bondissant en balançant ses bras vers McA. Arrivé à sa hauteur, elle lui glissa un :
                            « Faites moi confiance, ne vous préoccupez de rien McA, faut juste que vous teniez la corde, peut importe ce qu'il se passe autour de vous, ok ? »

                            Elle attendit patiemment qu'il déglutisse, puis qu'il hoche la tête en prononçant son habituel « Gnnnn ». Lorsqu'elle acquit son consentement, Pan se mit à farfouiller dans ses vêtements, non sans avoir menti en lui assurant que ce n'était pas elle qui le touchait, mais un garçon. Elle ne cessa sa recherche qu'après être tombée sur un de ses nombreux couteaux qu'il gardait sous ses vêtements. Elle le vit suer à grosses goûtes, et elle supputa que son mensonge n'avait pas fonctionné.
                            Mais peu importait du moment qu'il ne lâchait pas prise.

                            Pan entreprit alors avec de grosses difficultés à déchirer ses habits. Première étapes, son haut. Heureusement avec le temps qu'il faisait, il ne portait pas grand chose. Mais cela n'arrangea pas pour autant le boulot de Pan, qui tentait fébrilement d'arracher les couches de tissus à son ami. Elle y parvint alors que la foule rugissait de satisfaction.

                            « -ET PAN DUL LACHE LA CORDE ! PLUS QUE DEUX CONTRE DEUX ! HOLALALALA ! IL FAUT CROIRE QUE LA NOURRITURE EST PLUS IMPORTANT QUE L'OR POUR LES JEUNES DE NOS JOURS ! »
                            Pan jeta un regard derrière elle, et elle vit le jeune garçon s'empiffrer. Il leva même le pouce à l'attention de Pan D'Or en engloutissant un morceau énorme de viande, qu'il mélangea avec un beignet d'une couleur rose douteuse.
                            Dans un soupir attristé – sa délicieuse nourriture allait partir en fumée ! - elle reporta son attention sur McA en le débarrassant du dernier bout de tissu qui le recouvrait.
                            Plan B, elle devait maintenant prier pour que le commentateur soit aussi con qu'elle le supposait.

                            « -MAIS QUE FAIT PAN D'OR ? ELLE DESHABILLE SON CAMARADE ! AURAIT-IL TROP CHAUD ? QU'ELLE EST MIGNONNE ! »

                            Victoire ! Il l'était.
                            Pan D'Or fit deux pas en arrière, affichant un sourire satisfait. Plus que quelques secondes et Jones franchirait la ligne, bien que depuis l'abandon du garçon dans l'autre équipe, il ait réussi à stabiliser leur place et gagner du temps.
                            La jeune fille jeta un regard à l'équipe adversaire. Comme elle s'en était douté, la fille ne tirait plus du tout sur la corde, mais sautillait sur place pour tenter d'apercevoir son Ô Prince des Ténèbres dévêtu par-dessus l'épaules énorme du requin.
                            Ce dernier, réalisant ce qu'il se passait, décida de prendre les choses en mains.
                            Il carra les épaules et tira d'un coup sec, pensant qu'il suffirait de cette petite traction pour forcer l'équipe de Pan à franchir la limite. Mais les choses ne se passèrent pas comme il l'aurait voulu.
                            Certes, Jones et Sam firent tout deux un bon en avant, telles des marionnettes tirées par des fils invisibles, mais dans le même temps, la corde céda du entre les deux du requin, ou plutôt juste avant sa mâchoire en dents de scie.
                            Le lien se brisa, coupant le vol plané de Jones et Sam avant que leurs pieds ne quittent réellement le sol, et le coup du destin fit mumuse avec la gravité de tel sorte qu'au lieu de s'étaler de tout leur long de l'autre côté de la ligne rouge, l'équipe de Pan perdit l'équilibre et bascula en arrière, la corde toujours coincée entre leurs dents.

                            Le rugissement de la foule s'éleva, et le présentateur cria leur victoire à grand renfort d'applaudissements.
                            Pan trottina jusqu'à Monsieur Squelette et l'aida à se relever, avant de retirer le bandeau des yeux de McA.
                            « -Dites... vous croyez qu'on va avoir droit à un buffet ? L'autre zouave m'a mangé toute ma nourriture... et j'ai faim. » demanda Pan D'Or avec un air désespérément malheureux peint sur le visage et en leur montrant du doigt le garçon qui s'empiffrait.



                          Dernière édition par Pan D'Or le Jeu 13 Sep 2012 - 10:55, édité 2 fois
                            Je n’aurais jamais cru cette gamine assez maligne pour nous tirer du mauvais pas dans lequel on s’était fourré, Sam et moi-même. Faut dire que j’ai eu une sacrée trouille bleue quand ses quenottes ont lâche la corde, je pensais la défaite inéluctable mais elle a encore sauvé les meubles cette Purple Teen, chapeau bas mademoiselle. On s’en était tiré fort bien et cette pandore se révélait finalement la seconde carte maîtresse de notre dream team. Pourquoi la deuxième ? Parce que je suis la première, pardi ! On était quand même parti de mon cheminement d’idée pour remporter la gagne ! C’était quand même à moi que devait revenir les honneurs…enfin bon, le public, lui, préférait ovationner la jeune fille qui avait rivalisé d’ingéniosité… il faut parfois que certains restent dans l’ombre pour que d’autres brillent sous les feux de la rampe. Parait que derrière tout grande femme se cache un homme…bah je crois que j’incarnais parfaitement ce rôle-ci… Comment ca, c’est l’inverse ?! N’importe quoi. Bref toujours est t’il que nous avions une nouvelle fois tiré notre épingle du jeu. Ca n’avait pas été sans pertes et fracas, enfin je ne parle pas pour moi mais plutôt davantage en ce qui concerne le sort de Sam. Le timide et poltron Sam aka « Gnéééééé-man « pour les intimes se retrouvaient littéralement défroqués et torse nu devant une foule en délire. Sa peau avait viré au violet sombre tant il devait avoir honte de s’être fait presque totalement dénuder par la jeune fille. Les commentateurs n’avaient pas perdu une miette de ce spectacle…si, si, si…particulier et intriguant. Cette pandore n’avait pas perdu de temps et plus nous avancions dans cette aventure saugrenue, plus je me disais que ce Sam Sylvius devait dégager quelque chose de particulier par rapport aux femmes, pt’et des phéromones ou un truc du genre qui lui permettait d’être totalement irrésistible pour la gente féminine. La mocheté encore, bon je m’étais dit que ca relevait de l’exception mais maintenant pandore…j’étais persuadé que ce mec avait une carte dans sa manche, un atout certain et indéniable que tous les maris et célibataires du public devaient lui envier à l’heure actuelle. Le sam n’était désormais plus qu’en caleçon pour le plus grand plaisir de ces dames. Franchement qu’est ce qu’elle pouvait bien trouver à un type de son envergure ? Petit, trapu, pas spécialement musclé, un peu court sur pattes, loin d’être une vedette de cinéma ou d’incarner le mâle dans toute sa splendeur. Di caprio tentait de se contenir mais les sueurs qui glissaient de son front gras et adipeux me faisait penser qu’il était loin d’être à l’aise dans son costar de chez Boyn & Becker, une fameuse marque de couture très en vogue. Bientôt, une émeute éclata dans le public, des cris, des hurlements de femme en délire, désireuse de palper le jeune homme, de se blottir contre ses muscles frêles et endoloris mais qui n’avait rien perdu de leur prestance. Toutes voulaient leur photo et leur autographe du héros, du grand, du majestueux Sam sylvius ! Enfin ca, c’est ce que gueulait le commentateur dans son den den, je crois qu’elle voulait bien plus que cela… le personnel d’encadrement avait flairé le bon filon et ne cessait de surenchérir quant à cette affaire.

                            « Vous le voulez ?! Il est célibataire, grand et mystique ! Il n’appartient qu’à vous de l’embrasser ! »

                            On s’orientait tout droit vers une ruée à l’homme ou plutôt une chasse à l’homme ! Di caprio essayait lui aussi de calmer le jeu mais fallait se rendre à l’évidence messieurs, Sam sylvius est un sex symbol dont le sex appeal dépasse l’entendement de notre simple compréhension. Les stadiers essayaient de calmer le jeu et ces femmes enragés, elles pleuraient et vociféraient encore et encore pour que leur grand amour ne leur jette ne serait-ce qu’un seul de ces regards rempli de class. Elles avaient presque l’air de hooligans ces femmes, c’était juste complètement dingue et ca ne m’étonnerait pas que notre héros fasse la une de la gazette demain. S’apercevant qu’elles ne pourraient toucher le bellâtre au charme inoui, toutes ces femmes décidèrent de concert d’enlever leurs sous vêtements et de les balancer sur le stade en offrande à leur dieu vivant pour célébrer son triomphe. Des sous-tif, des culottes, des trucs encore plus horrible et plus vieillot étaient envoyés à tout berzingue à travers le stade. Y’en avait pour tous les gouts et de toutes les couleurs. Sam s’en reçut bientôt sur le coin de la tronche et découvrit à l’intérieur d’un soutien gorge, des numéros personnels de den den pour joindre la dulcinée qui lui avait fait parvenir le précieux objet. Di caprio fit bientôt imposer le silence par la force, ne supportant pas l’attirance naturelle de ces femmes pour Sam. Les maris étaient satisfaits et dévisagèrent la dream team pour ce mouvement de foule impromptu. Une pause de 10 min fut observée afin de déblayer de l’arène tous les sous-vêtements largués sans retenue. La phase des qualifs est désormais terminée, nous sommes désormais en lice pour le pentathlon, l’épreuve final réunissant les meilleures formations de ces jeux olympiques. Le shasam d’or, on est fier, on est glorieux et on est prêt à en découdre une nouvelle fois encore dans une épreuve de…dégustation de hot dogs. Le libellé de l’épreuve est assez inédit, ils entendent par « dégustation », ingurgitation à outrance de hot dogs en un temps donnée. C’est juste que dégustation fait plus gourmet, fait plus gastronomique. Deux tables immenses sont bientôt dressé sur le ring, des nappes blanche en tissus sont bientôt disposés sur chacune d’elle tandis qu’entre les deux tables, un énorme four à pierre amovible est installé. Un homme poulpe nous rejoint et revêt bientôt un tablier et une toque. Il saisit de ses 8 appendices de multiples spatules et allume le four tout en s’étirant ses membres comme s’il s’apprêtait à fournir de précieux efforts.

                            « Faites gaffe, ils ont de sacrés morfales en face, j’espère que vous avez rien becté depuis des jours sinon ca va être difficile héhé »

                            Le commentateur initia bientôt le début de l’épreuve en nous introduisant auprès du public.

                            « Dans le coin droit, la dream teaaaaaam « Shasam d’Or « avec la malicieuse Pan, le sex symbol et le euhhh…Squelette dandy, Jones, affronteront dans le coin gauche, les terribles, les féroces, les gouffres sans fond, les gros plein de soupe, Les euhh….Ventrogloutons ! Composé de Mich E Lin, Grey S. Athraire et Garg. Ant’ Tuah. «

                            Spoiler:

                            3 types montent bientôt sur le ring, des bidons en avant d’une proéminence telle que je me m’interroge sur la taille de leur anneau gastrique. Le premier a des tatouages tribaux étalés des avants bras jusqu’aux pectoraux, il est immense et son look n’est pas sans rappeler les mafieux que je fréquente. Le deuxième est chauve et me fait penser à un bibendum tant les plis de son bide sont multiples et s’inclinent en direction du sol, gravité oblige faut croire. Le troisième larron est sans aucun doute le plus cinglé des droits. Sa chemise bleu ciel et ses cheveux roux m’informe d’emblée que c’est le plus dangereux des droits. Pour preuve, des tâches de ketchup figurent par endroit sur les carreaux de sa chemise. Ses doigts adipeux débordent de graisse et se matière grasse, je suis quasi certain qu’il vient de s’enfiler quelques hot dogs pour se mettre en bouche cette enfoiré !

                            Le cuistot s’attelle à la tâche et prépare hot dogs sur hot dogs, histoire de constituer un stock de départ suffisant. Des arbitres moustachus comme ceux aperçus auparavant se mette en tête des tables afin de comptabiliser le nombre de hot dogs engloutis par chacune des deux équipes. Avec Pandore, la morfale, on a nos chances de l’emporter. Tout le spectacle précédent pour le petit numéro de Sam a fait saliver toutes les femmes de l’assemblée et a su réveiller leur appétence. Pandore ne fait pas exception à la règle et je me dis qu’elle va se défouler à coup sûr sur la bouffe…

                              La pelouse du stade était couverte de milliers de sous vêtements, tantôt à pois tantôt à rayures, avec des canards, des cerises, des fleurs, des têtes de mort même ! La foule féminine était à la limite de l’hystérie collective, j’étais purement terrorisé, à moitié à poil, face à plus de filles que je n’en avais croisé dans toute ma vie et toutes me regardaient… Et puis je l’ai vu. Il est pourtant parti de loin dans les gradins, et il s’est rapproché rapidement, fendant l’air non sans une certaine grâce.
                              J'étais incapable de bouger, aussi immobile qu’une momie myopathe, il n’y avait que ma paupière gauche qui s’agitait de spasmes nerveux. Je l’ai pris en pleine figure, un soutien gorge rose avec un gros nœud, un bonnet D, accroché sur le sommet de mon crane, pendant devant mon œil, il était encore tiède. De l’intérieur glissa alors un papier qui tomba à mes pieds, dessus, écris au rouge à lèvre, un numéro de Den Den.
                              Sur le coup, la seule issue à laquelle je pensai fut le suicide, un coup bref et rapide dans la carotide et hop, en moins de deux, fini, plus d’histoire mais, la gamine qui m’avait outrageusement désapé m’avait également délesté de toutes mes lames…

                              Comme je n’envisageai pas de me suicider à coup de tronche sur le carrelage, je mis cette idée de coté.
                              Le visage aussi fermé que la porte de la prison de Classic Town, et au prix d’un indicible effort, je repris un peu le contrôle de mon corps, fermant mon esprit à toutes ces femmes aux seins nus qui scandaient mon nom, à Vanda Poison qui venait de défigurer un agent de sécurité à coup d’ongle pour remonter sur le ring de l’épreuve, à ce soutien gorge qui pendait accroché par une bride à mon oreille.
                              Si j’avais su comment ça se passerait comme ça, je me serai vendu comme esclave à Saint Uréa et aurai envoyé l’argent à mes vieux, ça aurait pas été pire.
                              Le pire ce n’était pas ça, le pire, c’est qu’il était impossible de retrouver mes vêtements au milieu de cet énorme tas de lingerie que les types chargés de l’entretien venaient d’amonceler.
                              C’est à ce moment que j’ai compris que ma santé mentale serait probablement altérée à jamais, au moment où j’ai enfilé ce que j’ai trouvé pour ne pas rester en calbut, je m’en souviendrai jusque sur mon lit de mort de ce tee-shirt court qui m’arrivait bien au dessus du nombril, il était rose avec une tête de chat qui souriait en disant Moshi-Moshi, et ce petit short mauve, avec des dentelles sur la bordure. J’espérai juste qu’un journaliste de la gazette n'aurait pas la mauvaise idée de me prendre en pho…

                              FLASH !

                              -Merde... Et toujours pas de couteau à portée de main.

                              (…)

                              La dernière épreuve de sélection allait pouvoir commencer, pendant que le poisson poulpe (à qui j’aurai volontiers arraché un bras pour préparer ma très célèbre salade de poulpe) empilait les hot-dogs, je toisais les trois gros lard qui nous faisaient face. Ces trois là avaient probablement gagné l’épreuve de boxe haut la main, et d’après ce que m’disait Jones, au tire à la corde, l’équipe perdante n’avait même pas réussi à les faire bouger d’un poil. Rien d’étonnant vu le gabarit.


                              « Faites gaffe, ils ont de sacrés morfales en face, j’espère que vous avez rien becté depuis des jours sinon ca va être difficile héhé »


                              Le moins qu’on puisse dire, c’est que Jones avait le sens de l’observation. Mais j’étais pas intimidé outre mesure, parce que notre Dream team avait une arme secrete : une fille panda.

                              Le signal retentit, on était six face à face et les gros moches envoyaient de sacrées bouchées. J’ai pas l’air comme ça mais j’ai bon appétit, j’allais enfin pouvoir extérioriser toute la tension accumulée au cours des dernières heures. Pour être certain d’aller au bout des choses et comme on avait le droit d’assaisonner les hot-dogs comme on le souhaitait, je pris une minute pour me concocter une sauce façon Sammy : Wazabi Extra fort, Piment Oizo, Raifort rapé, et une pointe de poivre monosugoi.
                              Mon premier sandwich était fort, très fort même mais, l’estomac ainsi anesthésié, j’allais pouvoir m’empiffrer comme jamais sans en souffrir, j’attaquai mes adversaire de front.
                              Sharp avait probablement plus d’espace stomacal que je ne l’imaginais, il enfournait à une cadence démoniaque. Pour une fois, on tenait la dragée haute. On avait du manger une vingtaine de sandwich chacun, notre plateau était déjà à moitié vide. Hormis le gros rouquin, les gros nous regardaient en mangeant comme des porcs, ils transpiraient à grosse gouttes, sans nous lacher des yeux. D’un coup ils avaient semblaient avoir moins confiance en leur estomac, ils avaient la trouille, ça se lisait dans leurs yeux. En fait c'est pas de Sharp ni de moi qu’ils avaient peur, je le compris en jetant un oeil à ma gauche, ils avaient peur de Pan qui venait d’attaquer son troisième plateau...
                                Tako, l’homme poisson rivalisait de vitesse pour faire cuire ses hot dogs, c’était là un savoir-faire que peu d’hommes poiscailles pouvait se vanter d’avoir et je comprenais dés lors pourquoi sa gueule pourpre visqueuse figurait dans le guide Mochelin des restos dans lesquelles, on quitte la table en lâchant un rot de la longueur de l’alphabet tout en se palpant la panse comme un bourru, histoire de bien signifier à tous que vous veniez de vous engouffrer un repas copieux. Le trio des gros lards engloutissaient des plâtrées de 4 ou 5 hot dogs en deux-deux mais on n’était pas autant à la ramasse que je l’aurais cru. Je dévorais tellement de bouffe que je prenais à peine le temps de l’avaler tout en croisant les doigts pour pas que le bout de graisse mal ingéré vienne se loger dans la conduite nasale et me foute un sacré handicap sur le dos. Bizarrement je me félicitais encore inconsciemment d’avoir accepté la gamine « panda « et le fait qu’elle gobe sans sourciller 2 fois ce qu’on bouffait Sam et moi combiné me faisait pt’et penser qu’elle était pt’et issu du mammifère tacheté comme quoi Mère Nature nous réserve bien des surprises.

                                Ce n’était pas une épreuve, c’était une véritable beuverie, le royaume de la graisse à outrance, de l’huile de palme et de toutes ses joyeusetés caloriques et obsédantes qui finiront par vous faire exploser le bide. Les Ventrogloutons s’arrosaient le gosier de bière pour faire passer l’assortiment unique et bizarrement la présence de sous-tifs et autres gaines de sécurité taille XXXXL à 3 mètres ne semblaient guère déranger l’appétit des deux camps ni le nez d’ailleurs. Il allait encore falloir ruser pour se mettre la chance de notre côté, on dit souvent que la chance tourne, c’est souvent mon cas mais avec l’autre désespéré qui broie du noir à n’en plus finir, on n’est pas sorti de l’auberge. Le pire c’est que monsieur prend le temps de se faire des sauces maisons pour agrémenter son met, il s’est cru dans un resto cinq étoiles et compte sans doute commander une salade au chèvre chaud pour continuer. Pour le coup, la mixture de Sam m’interpelle, la teinte cramoisie et le « fumet « qu’elle dégage va même me conduire à goûter l’assaisonnement douteux. Bien mal m’en a pris, je la sens brûler toute ma gorge et appréhende l’instant où elle gagnera le peu d’estomac qui me reste encore. Aussitôt ingurgité, je ressens une chaleur démoniaque au creux des poumons, de celle qui vous lance et qui vous brûle tel les flammes de Lucifer l’auraient fait. Bordel, ce foutu Sam m’en aura fait voir des vertes et des pas mûres, tandis que je cherche comme un forcené un moyen de désaltérer le feu sacré qui me ronge les entrailles, le Sammy ne peut plus arquer et est au bord de la crise de foie et je l’apercois encourager Pan alors qu’il a la bouche pleine et offre aux involontairement aux spectateurs un remix de la « guerre des étoiles » version bout de gras et tripes. La bière, la flotte, la nappe, tout y passe pour le peu que ca interrompe le mal diabolique. Après plusieurs minutes, me vl’a soulagé, une bouffée de terre meuble au coin du gosier a eu raison de la bête. Comment ce nabot féminophobe avait t’il pu bien se farcir ses hot dogs, à croire que les évènements l’avaient amené à devoir se prendre ce remontant du feu de dieu, histoire de cautériser la honte morale qu’il venait de subir.

                                J’agrippe Monsieur Sex Symbol et me le prend entre quatre yeux, il va encore nous sauver la mise, le bougre du moins je l’espère :

                                « Sam, va falloir faire des étincelles avec ta sauce Taco XXhot et si tu peux la rendre plus épicé encore, cela n’en sera que meilleur. Pas de gnnnnnnnh ou gnééééé qui tienne, grouille toi et fissa ! »

                                Je chope la coupelle dans laquelle Sylvius avait concocté sa mixture légendaire et me précipite du côté des assiettes où sont empilés les hot dogs, j’arrose littéralement le plat des Ventrogloutons de sorte que ca ressemble à un nappage mexikano maison et pour la petite touche gastronomique du Chef Sharp, je balance le surplus basané que j’ai sous les ongles pour agrémenter la saveur.

                                « Celle-ci c’est moi qui régale, goutez moi ces délices, vous m’en direz des nouvelles, les gars ! »

                                Nos potes, les obèses de l’anneau vagal y voient que du feu et s’enfournent les merguez. Je ricane sciemment puis dérobe un moulin à poivre laissé là en évidence, comme s’il n’attendait que ma perfidie, pour être employé à des fins malveillantes. Qui joue avec le feu, finit toujours par se brûler à fortiori lorsqu’il s’agit de celui du dieu des enfers…

                                  Je crois que à ce moment là, j'étais au bout de ce que je pouvais avaler, une bouchée de plus et c'était la régurgitation assurée. Régurgitation égal élimination. J'en avais des sueurs froide, crâne d'os n'en menait pas large non plus. Y'avait plus qu'a espérer que sa stratégie allait payer. J'avais vraiment mal au bide, j'devais être tout vert , y'avait que Pan qui grignotait encore goulûment.

                                  Puis soudain, un des gros lard est tombé au sol en se tenant le ventre, son compère avec les gros tatouages était devenu rouge comme un homard bien cuit et avait lui aussi arrête de manger pour se jeter tête première sur un gros tonneau de bière, faut croire que la petite fourberie de Sharp était en train de payer. Le dernier Ventroglouton a enfourné deux sandwich de plus et s'est figé sur place, puis il à tapé avec son poing sur sa poitrine à plusieurs reprises avant de lâcher le plus gros rot que j'avais jamais vu, et je dis vu parce que lorsqu'il à relâche l'air prisonnier de son estomac, une flamme longue d'un mètre est sorti de sa bouche ! Je savais que ma sauce était forte mais je pensais pas à ce point.
                                  Il a regardé les sandwichs et s'est mis à régurgiter des dizaines de kilos de Hot-dogs mâchés . Manque de chance, il venait de tout dégueuler sur son copain qui se tenait au sol, et le vomit, c'est contagieux. Deuxième salve pour les gloutons, le tatoué à son tour vomissait tout ce qu'il pouvait, et le troisième à suivi... Et moi aussi, à la vue de toute cette gerbe et ces éclats de « Bluuuurp », mon estomac prit la décision que tout ce que je m'étais forcé à manger devait ressortir. Du coup Sharp a sauté du ring, s'est planqué derrière une tonnelle et à lui aussi libéré son repas gargantuesque.
                                  Pan était la seul à continuer à manger, nous autres on était éliminés.


                                  -Et c'est une victoire incroyable de Sharp et son équipe !


                                  Avait hurlé le commentateur dans le Den Den Micro. La foule aplaudissait à n'en plus finir ! J'y croyais même pas, on avait encore gagné ! Pan nous à regardé Sharp et moi, on avait du mal à tenir sur nos quilles. Et là elle à dit le truc auquel je m'attendais pas :

                                  -Vous croyez qu'il y aura du dessert ?

                                  Cette fille, valait mieux l'avoir en photo qu'à table.

                                  Cette fois y'a eu aucune contestation, le COÏT nous avait déclaré vainqueurs, on était en finale pour le pentathlon. Une série d'épreuves qui auraient lieu le lendemain.
                                  J'ai pas attendu trop longtemps avant de filer me reposer. J'ai signé quelques autographes et je suis parti en courant pour éviter un troupeau de filles qui voulaient me faire j'sais pas quoi.

                                  (,,,)

                                  Le calme était revenu, la nuit aussi, après cette journée, fallait vraiment que je dorme.
                                  Dans un demi sommeil, j'voyais des saucisses partout, de la moutarde et des petits pains. Toute cette boustifaille tournait autour de moi. C'était purement affreux, plus jamais de ma vie je ne mangerai ou cuisinerai de Hot-dogs.

                                  -Sharp... Tu dors ?

                                  -Nan, j'fais que penser à des saucisses.

                                  -Moi aussi, on va prendre l'air ?

                                  -Ouais, ça me fera peut être du bien.

                                  Il devait être deux heures du matin, et devinez qui on à croisé,comme par hasard ?[/size]
                                    Le triomphe une fois encore nous avait sourit, cette ébauche de stratégie avait rencontré le succès escompté, me demandez pas par quel miracle nous en étions arrivés à ce stade, je ne serais pas foutu de vous donner une réponse convenable. Plus on poursuit cette aventure rocambolesque, plus je me dis que la gamine est un don du ciel…enfin don du ciel, façon de parler bien entendu, je doute que nos potes ailés s’engouffrent des montagnes de bouffe en tous genre comme ce qu’elle vient de gober. Les juges, effarés et interloqués par la tournure des évènements nous dirons…fort ragoûtant nous déclarent vainqueurs avant de s’en aller gerber comme des gorets sous le ring. Les trois ventrogloutons sont évacués du ring via des brouettes gigantesques adaptés à des anatomies profondément anormales, ils balbutient à moitié inconscients dans leur mixture aigre. Le temps de regarder du côté de la loge du comité des jeux, Caprio s’est fait la malle avec ses gorilles…il doit encore prévoir une magouille insidieuse à nous caser pour la prochaine épreuve.

                                    Je sais pas pour ce qui est de Sam et de la gamine mais de mon côté j’ai opté pour la solution radicale du stylo pour dispenser l’estomac du surplus de bouffe qui me mettait plus mal qu’autre chose, j’ai quand même une ligne de rêve à entretenir, vous le comprenez aisément j’imagine. 2 heures durant, je tiens compagnie à la cuvette tout en miroitant les contrastes ocres et verdâtres de mes régurgitations passagères.

                                    « Beaaaaauaaah… »

                                    Le Sex Symbol lui a décidé de se pieuter avec le vide plein. Libre à lui s’il l’envie subite lui prend de régurgiter ses draps via ce genre de pollutions nocturnes. Je l’entends balancer toutes les 10 secondes des blurps sans interruptions suivi d’un relent de sauce chili sauce aigre douce tout droit issus des entrailles de notre gothique préféré. Panoramix goutte au contrecoup de sa potion magique héhé faut bien que quelqu’un s’y colle et je m’en voudrais de réveiller la gamine qui dort à points fermés et ronfle comme un véritable panda. Les heures s’écoulent inlassablement sans que l’on parvienne Sam & moi –même à trouver la moindre bribe de sommeil, faut dire qu’avec les ronflements intempestifs Force 8 de Pandore, l’aurait fallu être sourd pour que Morphée vienne nous diluer sa douce musique au creux des tympans. D’un commun accord, on sort de du logement de fortune qu’ils ont osé nous refiler pour nous reposer, un trou mité de partout où les pans en tissu rafistolés et cousu tiennent en équilibre précaire puis l’on s’oriente tout à fait innocemment vers les locaux du COIT, l’histoire d’une petite escapade nocturne, parait que ca favorise le transit intestinal. Je ne vais pas vous faire le tableau, les dirigeants et autres grands responsables du comité se réservent le mobilier luxueux et les avantages en nature qui collent bien à la fonction qu’ils président. Y’a pas à dire, ces salauds se refusaient rien et bien mal en prenait à ceux qui venaient leur en faire la remarque, ces mecs étaient des petits bureaucrates qui jouissaient outrageusement de leurs petites connaissances de l’administration. La demeure de Caprio trônait en haut d’une bute qui lui concédait une vue globale sur le village olympique, comme si le nain soucieux de son complexe de petite taille, éprouvait le besoin irrépressible d’être plus haut que ses vulgaires sujets. Rentrer dans la baraque de Caprio était une autre histoire. Le sieur avait placé ses molosses à la grille et des visio den den tout autour de sa propriété de nabab.

                                    « Va pas être de la tarte de foutre un pied là dedans Sam. «

                                    « Ouais, pour sûr Sharp, surtout que depuis les évènements de cet aprèm…je suis fiché dans le coin »

                                    Fallait la jouer en douceur et pas faire de vagues, les calibres des gorilles en évidence refroidissaient gravement les volontés les plus graves. Un plan, une diversion suffisamment ingénieuse pour que des brutes épaisses doté d’un QI en dessous de la moyenne du royaume mordent à l’hameçon vulgaire qu’on allait leur tendre. On pouvait bien utiliser la soudaine célébrité de Sam pour créer une émeute mais c’était trop tape à l’œil et annihilerait notre semblant de couverture. J’aperçois soudainement un gamin des ruelles en haut d’un arbre camouflé par les branchages qu’il a disposé soigneusement autour de lui. Une sorte d’enregistro den den au creux des mains, il prend en images tout ce qui se trame chez le châtelain. Une vingtaine de minutes s’écoule, perché en haut, le gamin interrompt enfin sa sale besogne et redescend discrètement le long du tronc en faisant preuve d’une agilité remarquable. Notre tandem le chope silencieusement au moment où il pose pied à terre.

                                    « Alors petite fouine, on s’improvise paparazzi en herbe ? Fais-moi voir ca ? »

                                    « HEY lâchez moi, s’pèce de malade, Lâchez ca tout de suite ou je crie et vous vous faites repérer. Je vous connais, vous savez, tout le monde ici vous connait depuis l’évènement de cet après midi. »

                                    « Ferme-la, petit malin, t’as gagné. Bon combien de billets ? Mon pote te fais même une dédicace si il faut, pas vrai Sam ?! »

                                    « Burp… »

                                    Je vois des billets apparaître dans les prunelles humides du gamin, j’ai touché la corde sensible qui va le faire incliner dans mon sens.

                                    « Baaaaah l’appareil m’a bien coûter dans les 5000 Berrys et l’enregistrement en vaut bien 10000 B. Mais si votre pote me fait un dédicace, je vous fais le tout à 10000. »

                                    *Perd pas le nord le gamin, je m’attendais à une somme dérisoire mais bon*

                                    « Pas le temps de négocier avec toi, marché conclu. »

                                    Sam lui griffonne un autographe sur un bout de papier qui trainait dans la poche du chiard et nous file le den den enregistreur avant que l’on déguerpisse d’ici avant que cette rencontre ne réveille des soupçons un peu trop concrets.

                                    De retour dans la tante, on se mate le contenu du précieux enregistrement. L’enregistrement fait état d’une discussion de Caprio avec ses sbires au cours de laquelle, il évoque les différents pots de vin qu’il a versé aux compétiteurs et ses magouilles au sein du Comité d’organisation pour prendre les rennes du COIT, version autocratique. Les termes employés ne laissent pas planer le moindre doute sur ses attentions et je me félicite d’avoir déboursé ses foutus 10 000 Berrys, c’était un investissement qui va se révéler particulièrement propice pour la suite des opérations. Je glisse sinueusement le den den dans ma poche intérieure de chemise, histoire qu’une enflure ne vienne pas nous le subtiliser.

                                    Le lendemain, nous vl’a levé sur le pied de guerre dés l’Aube, paré à en découdre plus que jamais dans les épreuves du pentathlon. Pandore fut celle qui se réveilla le plus tôt et nous fourra à Sam & moi des tartines bourrés de trucs et d’autres à travers le gosier en prétextant penser à notre santé héhé. Cette gamine était résolument incroyable, toute cette bouffe emmagasiné ne semblait pas l’avoir gêné outre mesure hier et vl’a qu’aujourd’hui, elle remet le couvert, si je puis dire héhé.

                                    Le rendez-vous est situé à 7 heures tapantes au stadium, les sbires de Caprio doivent déjà être à pied d’œuvre depuis l’aube pour fomenter leurs manigances. Rendu à l’arène spéciale du pentathlon en forme d’ellipse, un juge long bras se pointe bientôt au centre du ring et chauffe la foule comme il se doit. L’arrivée de Sam n’est pas passé inaperçue et pour prévenir les jets impromptus de sous vêtements en pagaille, des barrières ont été dressés. Ouais des barrières, tu parles, ca les empêche pas d’afficher des messages à fort contenu suggestif, ces femmes là. ‘Fin bon faut qui s’y fasse le petiot désormais, c’est la rançon de la gloire qui veut ca héhé.

                                    Étrangement je reconnais que peu d’équipes qui étaient là initialement, les trois paumés là bas au fond avec leurs binocles sur la tronche, ouais je me les remémore mais l’autre charpenté là avec sa gueule de trois pieds de long, je m’en rappelle foutre rien. Je subodore que Caprio a interverti certaines équipes avec celles qu’il a concoctées et élaboré avec soin… un regard du côté de Sam pour savoir qu’on est sur la même longueur d’onde.

                                    La prochaine épreuve, celle de la course en sac promettait de défier la chronique une fois encore. 1 borne et demie avec le dit sac dans les pattes, la course était organisé sur le modèle du relais où l’on passe le sac à son congénère pour qu’il poursuive l’itinéraire. Le personnel encadrant nous ramène les sacs en toile de jus, ils ont pris soin de les lester un « tant soit peu « pour qu’on ne passe pas les petons au travers. La rengaine habituelle, on nous en refourgue un bien crade et foutrement lourd. Je regarde au fond du sac et constate une bonne dizaine de kilos d’objets de plombs en tout genre… les équipes concurrentes se fendent la poire comme s’ils avaient été mis au courant de cette mascarade. C’est Sam qui s’y colle au début suivi de ma belle gueule d’amour et de l’innocente Pandore. Ah oui, j’oubliais… pour compliquer la donne, des obstacles ont soi disant été disposés sur les trajets…

                                      Bon, on était finalement arrivés en finale, mais pour la première épreuve du pentathlon, ça s'annonçait déjà moins bien. On était cinq équipes en finale dont l'équipe bodybuildée de Caprio, un trio d'énormes bonne femmes super moches mais qu'avaient l'air costaudes elles aussi, y'avait les trois frères Bestio, c'est comme ça que Pan les avait nommé, une équipe d'hommes de cro magnons bas du front super poilus, et une équipe bizarre composée d'un géant de deux mètres passés, encore un homme poisson, une pieuvre comme le préparateur de hotdogs et un petit gars tout sec.
                                      Puis y'avait nous, l'équipe la plus bigarrée de ces vingt dernières années, le « Shasam d'Or ».

                                      Bizarrement, on avait été surpris de voir le public nous soutenir tout le long de nos épreuves, il nous aimait ce public. La gazette parlait de nous comme des favoris, on signait des autographes... Pour la première fois de ma vie, j'étais quelqu'un. Bon, peut être pas celui que j'aurai imaginé, mais quelqu'un quand même, et c'était déjà bien.
                                      J'm'étais pris d'affection pour la petite Pan, même si par sa condition, elle me filait la frousse, parfois, j'me détestais d’être comme ça. Sharp aussi, je l'aimais bien, sa roublardise et sa malice faisait de lui un personnage attachant ; bon, un tricheur aussi, mais c'est qu'un détail.
                                      Notre place en finale, on l'avait quand même méritée. Mais là ça s’annonçait compliqué.

                                      Dix minutes que je sautais comme un couillon et j’avançais pas bien, j'avais pataugé presque dix minutes dans une mare de boue disposée sur le parcours puis j'avais galéré pour passer une barrière de bois, j'ai fini mon tronçon complètement épuisé, on devait être troisième, pas mieux. Au relais, j'ai passé le sac à la mioche, elle avait du ramper sous des cordes tendues à raz du sol puis était passée dans un tunnel sans lumière, à la sortie, on était bon derniers, Pan en avait les larmes aux yeux. Elle avait fini la course comme elle avait pu. Sharp m'a regardé et m'a dit :

                                      -T'inquiète, on va rattraper tout ça.

                                      Le ton y était, mais pas le cœur, on savait lui comme moi que ça allait sérieusement compromettre nos chances de succès.
                                      Quand ce fut son tour, je le vis alors donner tout ce qu'il avait dans le coffre pour rattraper le temps perdu, il se démenait comme un démon, défonçant les obstacles, reprenant mètres après mètres l'avance que nos concurrents avaient pris sur nous, j'en revenais pas, Pan et moi, on hurlait son nom pour l'encourager, la foule nous suivait, il la voulait vraiment cette médaille, tant et si bien qu'il avait limité la casse. A l'arrivée, on était derniers mais il avait rattrapé énormément de terrain, finalement on avait encore une chance !

                                      Pas le temps de réfléchir, c'était l'heure d’enchaîner avec l'épreuve suivante, Sharp, nous avait rejoint pour l'épreuve du vélo en triplette. C'était un grand vélo avec trois pédaliers, trois selles et un seul guidon, mais c'était les Jeux de la trinité, et aucune épreuve n'était normale, particularité de ce vélo : les roues étaient carrées... Héhé, à nouveau, la chance (qui nous avait déjà bien aidée) repointa le bout de son nez.
                                      L'équipe des grosses bonnes femmes n'arrivaient pas à avancer, elles étaient bien trop lourdes, nous on était légers comme des plumes, pan devait pas faire plus de trente kilos, moi à peine plus du double et Sharp, même s'il était puissant, bah c'était qu'un tas d'os.
                                      C'était une épreuve pénible et chaque tour de roue réclamait une énergie folle il était hors de question que j'me laisse aller maintenant, surtout après l’effort que Sharp avait du fournir pour remonter, moi et Pan, on donnait tout. Bientôt, on arriva en vue des hommes des cavernes, encore un effort et on reprendrait la troisième place. Si on y parvenait, on aurait toutes les chances de faire un très bon score à l'épreuve suivante, parce que c'était le tire à l'arc les yeux bandés, et ça c'était ma came.

                                      Allez, un hurlement pour se donner du courage:

                                      Raaaaaaarglll!

                                      Bon c'était un petit hurlement, mais j'étais un peu fatigué là.
                                        Peut-être que de t'entendre si motivé inspire tes coéquipiers. Peut-être que c'est de la chance. Peut-être que c'est le destin. Quoi qu'il en soit, vous dépassez vos adversaires à moins de quatre mètres de la ligne d'arrivée, et vous voilà donc en troisième position.
                                        Le commentateur, toujours en bretelles, frise l'apoplexie alors qu'il commente l'ordre d'arrivée.
                                        Spoiler:

                                        Vous avez le temps de vous étirer et même de manger un morceau pendant que le centre du stade est réaménagé pour la nouvelle épreuve. Le tir à l'arc, les yeux bandés. Sauf que vous apprenez très bientôt que ce n'est pas vous qui tirez.... mais des hommes-lapins d'un genre bien particuliers.... et ils tirent les yeux bandés, comme le dit l'énoncé de l'épreuve.
                                        On vise l'Or et rien d'autre ! Images?q=tbn:ANd9GcSeg5fItNAiFrGxA-bVgfjdCyV8I4fK5e47Mep-rAI55n1fYC49o2NXRc10Iw
                                        Le but est pour vous de traverser dans le sens de la longueur le stade, sous les tirs des homme-lapins. La première équipe avec ses trois membres pouvait alors démarrer la quatrième épreuve.

                                        Bien entendu, les pointes de flèches ne sont pas perçantes, mais particulièrement énervantes. Chaque flèche déclenche, à l'impact, un nuage de fumée qui entoure la cible, en plus de colorer la peau et les vêtements. Autant de handicaps qui se rajoutent à la menace archère. De plus, le centre de pelouse verte est parsemé d'obstacles... ou de défenses devant la déferlante de tirs. Finalement, le grillage qui retenait les sous-vêtements féminins ne servait peut-être pas qu'à ça.

                                        Vous tirez un numéro et êtes placés en ligne en fonction de votre tirage. C'est ainsi que tu te trouves séparé de Sharp et de Pan. Bizarrement, tu te sens tout petit, encadré comme tu l'es d'un Okama et d'un Bodybuildé. Si tu te méfies de ce dernier, tu as soudain un frisson qui s'empare de tes entrailles quand la grande blonde te fait un clin d'oeil exagéré :
                                        - « Ah, mon petit chou, j'espère que ces archers là sauront répéter l'exploit d'hier. Tu as un très joli petit popotin, darling ~~♥ »

                                        Et là, le départ est donné.
                                        Les flèches s’abattent. Les homme-lapins tirent absolument dans tous les sens, et semblent être pris d'une frénésie dansante. Très étrangement, aucune de leur flèche ne les touche. Ils semblent sentir le projectile et font toujours le dernier pas de côté au dernier instant possible pour éviter les coups. Mais là n'est pas la question, car le Bodybuildé vient de te faire un croche-patte en douce et profite de l'occasion pour s'emparer au vol de trois flèches et de te les envoyer dessus. Les effets s'accumulent sur toi, et tu sens qu'avec le chaos ambiant, tous les coups sont permis.