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[FB 1620] Prison Brique

Deux mois se sont écoulés, plus qu'un mois avant la libération. Les murs de la prison raisonnent toujours autant, c'est une habitude à prendre. Pas de calme, pas de temps de réflexion, pas de méditations. Toujours les même cris à chaque nouveaux arrivants, bienvenue chez nous mon frère : Là où les règlements de comptes ne se font que très rarement à l'arme blanche et où les assassinats furtifs se déroulent en publique. Je suis toujours dans la même cellule mais pas avec le même codétenu, il change toutes les semaines, motif ? Une mort accidentelle, un transport d'urgence à l'hôpital le plus proche en passant par le changement de cellule pour passer un séjour au trou. Le trou ? J'en ai déjà fais les frais, une sorte de cage où les cris de détresse et de démence n'atteignent pas la surface. Là où les pires rebuts sont rassemblés, là où ceux qui se parlent à eux-mêmes passent leurs journées à jongler entre leurs personnalités...

Yo... euh.. man !


J'ai quand même réussi à trouver ma place, je fais partie intégrante du gang des Los Cabots. LE gang de la prison, celui le plus craint et le plus respecté. Mon rôle de trésorier m'enchante au plus haut point, voilà la seule chose qui fait passer ces journées à la vitesse de la lumière. Le seul hic c'est que j'ai plus le droit à l'erreur si je ne veux pas retrouver mon corps découpé en petits morceaux.

Hey...
oh !


Quoi ? Encore un nouveau qui va se faire charcuter. Combien je devrais parier sur lui ? Je le dévisage un instant il a l'air plutôt faiblard, un gringalet quoi. Puis c'est un jeune surtout, sous la vingtaine du moins. Il a l'air de vouloir passer pour quelqu'un de fort, de vouloir ne montrer aucunes faiblesses. Avec moi ça ne se passe pas comme ça, derrière son allure de pseudo-puissant se cache un homme qui a du mal à s'exprimer, un homme intimidé, un homme déstabilisé. Aller, 1000 berrys qu'il ne tiendra pas une semaine.

Yo l'nouveau.

Il hésite à me répondre mais il ne le fait pas. Il rentre dans la cellule et commence à tourner en rond. S'il continue je ne vais pas hésiter à lui faire manger un barreau, de prison je précise. Il a vraiment l'air gêné ce n’est pas comme si j'ai la tête d'un gros dur, quoique. Bon j'vais quand même détendre l'ambiance, histoire de le mettre dans le bain.

Un topo avec moi : Tu dors en bas, tu ne me parles que quand j't'y invite et j'espère pour toi que tu ne ronfles pas sinon tu ne te réveilleras jamais.


Il me jette un regard inquiet et n'a pas vraiment envie de répondre. Bon j'y suis peut-être y aller un peu fort.

Tu peux parler là.

Oui oui...c'est compris Monsieur, oui.


2000 berrys qu'il ne tiendra pas trois jours. Où est passée sa confiance en lui ? Haha c'est mon charisme qui doit y faire pour quelque chose. Il continue à tourner sur lui-même, merde alors il va me donner le vertige.

Pose ton cul là !


On entend des rires venant des autres cellules puis quelques paroles.

Du calme Mr. Propre, tu nous fais le coup à chaque fois. Hahahahaha


Traumatise pas ta nouvelle chérie le Bege ! Hahahahaha


Vos gueules !


Hahahahahaha

Le bleu est immobile, tout blanc et me lance un regard vide. 'Tin j'passe pour quoi là. Je descends du lit, je l'attrape par le col et je le pose sur la couchette du bas. Non je ne m'apprête pas à le... enfin bon tu comprends. Il tremble et laisse entrevoir des gouttes de sueur le long de son visage. Je m'assoie à côté de lui puis pour le rassurer je lui murmure quelques mots.

T'as fait quoi ?


Il regarde ses pieds et commence à parler dans sa barbe mais je l'arrête tout de suite. Vous trouvez pas qu'il manque un peu de...

Regarde-moi quand j'te parle !


Il sursaute et a du mal à soutenir mon regard.

J'.. j'ai.. voler un do..document qui va.. qui vaut une fortune et j..je me suis fait prendre.


Voler ? Document ? Fortune ? C'est savoir me parler là, on va s'entendre mais pour l'instant je dois le mettre en confiance.

Je n'suis pas méchant mais il ne faut pas s'amuser. T'as pris combien de temps au juste ?


Deux... deux années.


Mmh le papier doit contenir des informations très lucratives et éventuellement très importantes. Il faut que je sache ce qu'il y a. Il faut, il faut, il faut, à moi les berrys.

Tu as l'emplacement du document maintenant ? Il contient quoi ?


Le gusse voit que je suis fort intéressé. Il en profite pour surenchérir.

Si tu arrives à me faire sortir d'ici, je te dirai tout ce que je sais.


Il a cru que j'avais les clés de la prison ou quoi ? Sérieusement elle est complètement conne son idée mais la récompense au bout doit en valoir la peine. Mais attends il ne serait pas en train de me rouler là ? Qui peut m'assurer que ce qu'il rac...

Un acte, c'est tout ce que je peux te dire maintenant.


Il me fixe avec insistance, il est convaincu que s'il reste ici il ne sortira pas vivant. Histoire de ne pas passer pour un pigeon je lui ferai cracher le morceau avant qu'on s'évade. Donc au final trois jours pour organiser l'évasion. Mais pour le moment...

T'as pas intérêt à me baratiner, je connais du monde à l'extérieur. Moi et mes potes on n’aura aucun mal à te retrouver.


Le compte à rebours commence maintenant.



Dernière édition par Justino Bege le Mar 30 Oct 2012 - 15:38, édité 2 fois
    2 jours et 10 heures avant la grande évasion.


    Là j’suis au camp de travail d’intérêt général. Le décor est pour le moins spectaculaire. En effet une mine sans fond où l’obscurité est omniprésente dans ce secteur où on doit être trois ou quatre à creuser un tunnel. Un tunnel pour escorter les futurs prisonniers, encore un coup de folie du riche directeur, ma parole j’lui ferais bien les poches à celui là. J’commence à fatiguer ça fait depuis le lever du soleil que j’mine et que j’vois la lueur du soleil disparaitre petit à petit, la nuit tombe. Le sifflet d’un garde m’indique qu’il faut retourner à la mai… à la prison. J’ai hâte de rentrer me reposer, j’ai hâte que ce jour de travail se termine. Je lâche ma pioche, j’éponge les quelques gouttes de sueur sur mon front avec le dos de ma main et j’commence à nettoyer mon marcel blanc.

    Oy ‘tino ! Vi, vi, viens m’ai, m’aider à décrocher cerochervitefait !

    Je reprends la pioche puis je rebrousse la galerie afin d’arriver au niveau d’un gars assez baraque. Un membre de mon gang. Plus qu’un membre, le chef en personne. Deux mètres zéro zéro pour cent kilos de muscles, j’vous dis pas la montagne. L’excuse du rocher il me l’a déjà fait une cinquantaine de fois en deux mois, plus sérieusement même moi je fais mieux que ça. Je garde la mine fatiguée ou plutôt la mine d’un « je-m’en-foutiste ».

    Que pasa patron… ?


    Il faut savoir que dans l’organigramme du gang, la hiérarchie c’est comme au boulot : Un taulier qui branle rien, les RH qui s’occupent du recrutement, la compta’ pour faire les comptes, les employés de bureau pour les tâches ingrates et les hommes de ménages pour nettoyer tu sais quoi. Moi j’suis une sorte de conseiller général en terme de trésorerie, plus haut que la comptabilité quoi. Tout ce qui est affaire externes, échanges commerciaux. J’me rends compte qu’j’ai été inculpé à tort pour trafic d’armes illégales mais qu’au final je le fais pour de vrai, ironie du sort hein. Pour en revenir à la situation, l’boss lâche sa pioche et s’assois sur un tas de gravier en bougeant sans arrêt.

    Oy oy oy, j’ai un, un business en c’c’cours là, faut que tu m’donnestonavisabsolument.


    J’t’écoutes patron.


    Mon esprit s’éveille et la fatigue ne fait plus effet, temporairement en tout cas. J’ai les sens à l’affut. L’oreille bien tendue, prête à recevoir n’importe quelle information croustillante. Au fait, l’boss est dopé aux pilules, c’est pour ça qu’il parle ultra-speed et bégaie très légèrement.

    Oy, là ! Oy !!! J’ai un c’c’coup en interne avec l’l’l’autre gangdelaprison. Ils ont des nouvellespilulesdelamortquitue à-à-à c’qui paraît.


    Des pilules pour toi encore ? Ou pour faire de la revente ?


    Hahahaha ! P-p-pour fairedelarevente ‘tino !


    Menteur ! Hahaha j’te connais trop bien niveau pilules.


    Un deuxième coup de sifflet provenant de la sortie se fait retentir. Le deuxième est un avertissement, après ils viennent nous chercher. Reprenons la discussion.

    Oy oy oy oy oy oy at-at-attends monsieur le garde ! On a untrucdeouf là ! – ‘tino tapes quelques coups dans la roche.


    Je tape à contrecœur contre les minerais, c’est toujours la même chose.

    J’arrive voir alors !

    Oy non oy oy ! On vous l-l-le ramène monsieur l’garde !


    5 minutes pas plus !


    Oy ok chef !


    Ah oui s’il y a bien quelqu’un au dessus du patron dans le gang, c’est bien les gardes. Un système ingénieux qui consiste à cirer leurs pompes. Effectif par contre ? Je doute.

    Oy c’est bon Justino tu peux arrêter. Hahahaha effectivement c’est p-p-pour moi mais c’est pas tellement grave, on sera pasennégatif hein hein hein ?


    A la rigueur il faudrait en vendre une partie.


    C-c-combien ?


    25% tout au plus. Ca fera un bénef’ pourri mais ce n’sera pas de la perte.


    J’j’aurai en toutpourtout une centaine de pilules, calcu.. 25 pilules.

    Oy oy c’c’est b-b-beaucoup non ?!


    Il faut faire marcher les affaires.


    J’te f-fais confiance.


    Bon vous sortez ou c’est moi qui vous sors ?!


    Il p-p-peut toujours essayer ceblaireau ! Hahaha


    T’as raison boss mais vaut mieux pas s’attirer d’ennuis maintenant.


    Il me regarde d’un air perplexe puis il se lève en me tapotant dans le dos.

    Heureusement qu-qu-qu’t’es là pour gérer le business.

    Merci boss mais j’aurais un service à te demander.


    Il se retourne et me défi du regard. Je crois que j'ai poser la mauvaise question à la mauvaise personne, et merde !

    Dis toujours.

    Je prépare un coup pour une évasion, ça te dit de te joindre à moi chef ?

    Je le vois sauter dans tout les sens comme si on annonce à un gamin qu’on va faire un tour dans un parc d’attraction.

    Oy oy oy c-c-carrément ! J’te croyais moins con que ça ‘tino !

    Bien, vu qu’t’es souvent ici, tu pourrais subtiliser une pioche demain et la cacher dans ta cellule. Avec ta carrure t’auras pas de mal pour ça boss.


    Il réfléchit un instant et me regarde avec un air d’idiot.

    P-pourquoi faire ?


    Je lui mime les mêmes mouvements que lorsque l’on creuse dans la galerie avant de reprendre la marche vers la sortie. Il hoche la tête pour montrer son approbation. Une fois à la sortie du tunnel le garde nous engueule de n’avoir rien trouvé et nous raccompagne à la prison. Ma cellule et la sienne sont en face à face au premier étage. Je suis complètement exténué mais j’ai un business à faire avancer et une évasion à fignoler. Le bleu est allongé sur la banquette du bas et me regarde arriver.

    Pas trop dur ?

    Il a payé pour me parler ? Bref c’est pas grave, j’suis tellement crevé que j’abandonne pour se soir.

    Ca va.

    Je me couche sur mon lit en hauteur et je ferme les yeux. Prochaine étape soudoyer un gars qui a accès à la laverie. Dans quelles aventures je m’embarque ? En tout cas l’adrénaline que ça procure, c’est juste monstrueux ! Haha !
      1 jour et 22 heures avant la grande évasion.


      Le matin fraichement passé et le p’tit déjeuner dégueu’ durement digéré, il est temps de se mettre au boulot. Aujourd’hui c’est jour de corvées. Certains font du repassage, certains du lavage, d’autres des parties de cartes et les plus costauds font dans le forage de tunnel. L’nouveau est assigné à la cuisine, le seul endroit où il n’y a pas de magouilles. Tu m’étonnes, tu veux échanger quoi contre trois patates et un steak ?

      Après être sorti de ma cellule, j’me dirige vers la laverie. Si tout marche nickel, j’peux m’procurer des uniformes de gardes. Avec ça on passe dehors incognito. J’me frotte les mains et j’le peux, tout marche à merveille. Il faudrait que j’pense à harceler un peu l’bleu, histoire d’avoir encore un peu d’infos’. Pendant l’trajet, les esprits s’échauffent. Deux p’tits groupes de malfrats sont en train de former un seul et unique gang. Les avis divergent et l’affrontement est inévitable. Je continue ma marche pendant qu’j’observe d’un œil distant les gardes désemparés. Dur de maîtriser un groupe n’est-ce pas ?

      J’arrive enfin dans la salle où tous les détenus lavent leurs tenues. Le brouhaha est moins fort, les murs d’ici sont sûrement isolants. J’m’approche du chariot de linge sale pour en attraper un petit tas. J’analyse et je n’vois pas d’uniformes de gardes. Putain ! Ca n’rentre pas en ligne de compte ça. A mon avis, seul certains prisonniers de confiance doivent avoir accès à ces vêtements. Ah ! Vittorio ! Cette enflure est le meilleur en termes de suce-boules. Je jette un œil autour de moi. J’le vois pas pourtant il est facile à reconnaître : Un okama en bonne et due forme. J’te dis pas combien d’fois il est passé dans les douches !

      J’m’approche d’un lavoir puis j’fais le sale boulot. Faut que j’pense à un plan d’action parfait, infaillible. Pour le moment, ça donne au brouillon : Premièrement, se déguiser. Deuxièmement, creuser un trou et sortir le plus rapidement possible. C’est vraiment une esquisse d’amateur. J’vais devoir y mettre plus de volonté mais… j’n’ai jamais abordé un sujet comme ça merde. J’devrais abuser de ma situation au sein du gang ? J’pense que…

      Hihihi Ouais les gars-euh, on s’prévoit ça tout à l’heure-euh ?

      Bouahahaha pas d'problèmes ma jolie.


      J’ai l’œil vif et j’me retourne. V’là Vittorio, l’mec le plus prisé de la prison. Il sort d’une petite chambre, une sorte d’arrière-boutique. J’n’ai pas vraiment envie de savoir ce qu’il s’y passe mais j’ai besoin de ces uniformes. J’nettoie le dernier marcel rapidement en laissant quelques traces de terre boueuse. Je prends la pile de linge propre puis je bouscule « sans faire exprès » l’okama.

      Heyy-euh ! Tu fais quoi-euuh ?


      Excuses moi, j’ai trébuché.


      Ayant attiré son regard, je lui fais signe de bien m’écouter. Ce dernier se penche, tout ouïe.

      Il s’passe quoi dans la petite pièce là ?


      Il fait glisser son index le long de ma poitrine puis me qualifie de :

      Petit coquin, j’ai compris, viens voir.


      J’ai comme une sensation de dégout, j’recule ma tête et mes yeux sont aussi ronds que deux pastèques. Si ça peut me permettre de savoir ce qu’il y a dedans, j’dois le suivre. Sans perdre de temps, je m’avance dans la petite pièce avec l’okama. J’observe ce qu’il y a dedans : du matériel d’entretien et une étagère avec quelques vêtements spéciaux, les habits tant convoités, ceux des gardes.

      Alors-euuh ?

      Obnubilé par l’analyse, j’n’ai pas fais gaffe à ce que disait Vittorio.

      Alors quoi ?

      Tu veux que j’te fasse quoi-euuh ?

      Ca craint ! J’sens que j’vais lui ressortir mon p’tit déj’ ! Bon il faut que j’me ressaisisse. C’est l’moment ou jamais de s’approprier les fringues. Si j’loupe cette occasion, il n’y en aura pas d’autres.

      Rien du tout. J’veux savoir si ça te tente de sortir d’ici et de rejoindre tes potes, les travestis ?...


      Il me regarde d’un air complètement suspicieux. Ca passe ou ça casse.

      N’me dis pas que t’as pas envie de les revoir. J’ai déjà tout de prêt, il ne manque plus que ces uniformes.


      Euuh, mais j’n’ai pas envie de finir au trou-euuuh


      Chuuuut, j’t’ai dis que t’es le dernier sur la liste, après toi, le plan est abouti. Pas de raison de croire qu’c’est un coup fourré. T’as envie de finir tes jours ici ?


      Euuuh, bon d’accord-euuh mais comment j’m’y prends-euuh ?


      J’te donnerais un signal et tu viendras avec le chariot de linge propre dans une cellule spécifique. Evidemment, dans le ramassis de linge propre, tu mettras les uniformes. Il n'y a aucuns risques pour toi.


      Oui chef-euh ! J’ai compris-euh !


      Bien, mieux vaut ne pas s’éterniser ici, j’vais passer pour quelqu’un que je n’suis pas.


      De retour dans la laverie, j’me dirige vers le chariot de fringues sales et j’recommence mon taff du jour. Mission semi-accomplie, j’espère qu’l’okama tiendra parole.