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[fb 1622] enquête, métal à foison, ordures à nettoyer ! (pv : Ylvikel)

Rapport du soldat Spirit, année 1622 – une rencontre qui aurait pu être néfaste.

Ce jour là, Heaven aurait bien aimé fermer les yeux et les rouvrir sur le plafond de sa chambre, afin de se rendre compte qu'il vivait bien un quelconque rêve, et que son maître ne venait pas réellement de lui ordonner de se rendre dans l'un des coins les plus paumés de South Blue pour une corvée de nettoyage. «Ça te forgera le caractère » avait-il savamment lâché à son disciple à présent gradé et plus que blasé à l'idée une nouvelle fois de larbin au vieux colonel qui se délestait ainsi de ses responsabilités. Certes, il lui devait sa liberté nouvelle, et à ses côtés, il tenait le moyen de se racheter, mais là, on le faisait vraiment passer par les pires épreuves. La corvée de chiottes, la corvée de patates, c'était de la rigolade ! Non, évidemment, cette fois, il en fallait plus encore, toujours plus pour le pauvre soldat, fraîchement promu lieutenant. Mais plutôt que de le laisser jouir de ses nouvelles responsabilités, le vieillard sénile et soiffard qui lui servait de maître lui ordonna de se rendre seul sur une petite île appelée Waste Island, l'île des déchets. Rien que le nom était à vomir. Et pire que tout, on l'y envoyait pour récupérer des indices sur les visites régulières d'un pirate recherché. Une seule raison à sa nomination pour cette mission : son jeune âge. Il n'éveillerait pas les soupçons du haut de ses seize ans le bougre. Et merde quoi ! Pourquoi devait-il être le seul à subir les pires des tests simplement pour progresser ? Il pouvait pas lui apprendre directement des techniques de combat et l'envoyer à la chasse aux pirates reconnus ? Dans un soupir las, il rendit les armes et lâcha dans un marmonnement sa réponse à son supérieur :

« Très bien... Je vais la faire votre foutue mission. »

L'officier haussa un sourcil, et tira un coup sur son cigare, fermant les yeux pour recracher un épais nuage de fumée. Il tamponna ensuite le dossier devant lui, et indiqua sa destination au jeune homme sur la carte. Une fois cela fait, il le congédia sans même lui adresser d'encouragements, à moins que « crève pas gamin » n'en ait constitué un. A pas lents, Heaven se rendit dans ses quartiers pour récupérer quelques affaires, notamment son sabre, et nota dans son carnet de route la date et l'heure de son départ, sans oublier d'y griffonner quelques lignes insultantes à l'intention de son charmant supérieur. Une fois satisfait et paré, il referma le sac de toile qu'il avait sorti pour l'occasion et prit la direction de l'embarcadère ; le port n'était qu'à quelques minutes de marche, et au loin à l'est, le soleil matinal s'élevait au dessus de South Blue, caressant de ses chauds rayons la peau pâle du lieutenant. Ce dernier se laissa aller à une courte pause, fermant les yeux pour jouir de cette douce chaleur et s'étirer – bien évidemment, la convocation l'avait fait se lever bien avant l'aurore, en dépit de son manque cruel de sommeil – puis jeta un œil à l'embarcation qui lui avait été allouée pour l'occasion. De petite taille, à peine plus grande qu'une barque, le pont était constituée de planches d'un bois de pauvre manufacture, et était recouvert de lichen mélangé aux algues marines. Une cabine au fond était suffisamment spacieuse pour lui permettre de s'y tenir debout, suffisamment étroite pour l'empêcher d'y dormir. Un mât qui s'élevait à cinq mètres de hauteur portait une voile en toile blanche grossièrement cousue, qui flottait paresseusement dans la brise matinale. Une barre permettait de diriger le navire, et un banc avait été posé juste à côté pour permettre à l'unique passager et donc pilote du navire la possibilité de s'asseoir et de limiter les crampes potentielles. Le minimum d'esthétisme, le minimum de confort, le symbole de la marine non apparent. Le parfait bateau de clodo qui lui éviterait au moins une arrivée sous les balles. D'ailleurs, il avait dû laisser son uniforme dans sa chambre, portant à la place une tenue simple quelque peu délavée pour éviter d'attirer les regards. Si le bateau était camouflé, lui devait l'être aussi. Le jeune brun embarqua donc dans la coquille de noix – ou cercueil pour les intimes et selon le point de vue – qu'on avait préparé pour lui. Le tout avec une pointe de dégoût et une motivation dont le pourcentage atteignait les tréfonds de la numération. Bref, il était dans un état des plus piteux, le parfait client pour l'abattoir. Et dans sa tête, il n'en était pas loin...

***
Le voyage ne devait durer qu'une journée ; l'île se trouvait en effet à quelques encablures du QG local de la marine, et la mer était calme. Heaven avait étudié le dossier qui contenait une description complète des lieux : autrefois considérée comme l'île poubelle de South Blue, Waste Island était vite devenue un carrefour pour les revendeurs et autres amateurs de ferraille. Peuplée essentiellement d'artisans, l'endroit était à présent un trésor de trouvailles récupérées dans des charniers ou issues de rapines dont la marine avait plus ou moins connaissance sans réellement réagir – après tout la plèbe avait bien le droit à ses divertissements et ce marché n'était pas fréquenté habituellement de grands bandits – ou d'objets fabriqués à partir de carcasses délaissées sur l'île par des propriétaires en mal de nouveautés à acheter. En résumé, il s'agissait d'une casse où l'on pouvait à très bas prix trouver des objets du quotidien réparés à partir de matières certes, moins nobles, mais également moins chères. Les artisans qui y vivaient formaient une sorte de grande famille, et il n'était pas rare de croiser l'un d'entre eux en train de venir en aide à l'un de ses collègues et concurrents. Une fraternité, donc. Joli en apparence, mais depuis quelques temps, le QG avait remarqué des déplacements suspects en partance de l'île. Un bateau de taille importante et n'arborant aucun pavillon y avait été repéré, et des témoins interrogés par les soldats en poste à ce moment là ont signalé la présence d'un pirate recherché depuis plusieurs mois dans les mers australes, auteur de plusieurs pillages, notamment de revendeurs de cuivre, et également de poudre, ce qui, bien sûr , n'augurait rien de bon. Voilà pourquoi il devait enquêter. Pour savoir si un quelconque trafic souterrain se dissimulait derrière l'innocente fabrique.

Sa destination se dessina à l'horizon au crépuscule. Alors que le soleil se mourrait lentement à l'ouest, dans les brumes locales, une île se dessina à l'horizon. Heaven sut qu'il était arrivé à bon port en voyant les immenses montagnes de carcasses métalliques entassées les unes sur les autres, et les bruits caractéristiques du travail du fer et autres métaux. Les marteaux répétaient inlassablement le même choc dans un lourd fracas, les pièces encrassées et inutilisables étaient envoyées au brasier pour les faire fondre et espérer un recyclage potentiel. Dans le cas contraire, elles étaient simplement rejetées, ou bien « gardées en souvenir » comme un bibelot quelconque. Portes-bonheurs, bijoux divers, il n'était pas rare de croiser un autochtone arborant avec fierté en collier ou bracelet un clou rouillé et tordu, ou bien un anneau en cuivre délavé et verdâtre. Une brise froide fit frissonner le jeune homme, perdu dans son inspection des lieux, et il enfila un pull grossièrement cousu et grisâtre qui, certes n'était pas des plus esthétiques – détail qui, par ailleurs, ne le dérangeait nullement – mais le réchauffa au bout de quelques secondes et lui apporta un réconfort certain. Une fois parvenu à l'embarcadère, le soldat infiltré vérifia bien que son sabre était correctement dissimulé sous sa veste, et s'arrangea un peu aux styles locaux en défaisant totalement sa coiffure, enfin, disons plus que d'habitude, juste les épis par ci par là qui manquaient pour parfaire son costume ; le reste, il l'improviserait une fois sur le terrain. Satisfait, il sortit de son embarcation et l'attacha à l'un des poteaux d'amarrage, puis se dirigea vers ce qu'il pensa être la ville, en fait un tas de cabanons construits avec des pièces de récupération et le bois d'épaves de bateaux. Une odeur répugnante d'algues séchées se mêlait à l'iode dans l'air, ce qui contraint le jeune homme à pincer du nez pour avancer, mais en dehors de cela, l'endroit n'était pas plus ragoûtant qu'un autre. Restait à savoir par où commencer.

    [HRP : Désolé de l'attente, j'ai eu beaucoup de partiel ces derniers temps.]

    Ces derniers temps, il n'était plus à ce qu'il faisait. Pourquoi ? Il ne savait pas vraiment. Peut-être que la mort de son oncle hantait toujours son esprit. Se dire qu'il était inutile et qu'il n'avait rien pu faire, c'était la pire des choses. Néanmoins, il fallait voir le bon. Et pour lui, c'était l'apprentissage d'un nouveau style de combat. Il avait appris le maniement du kusarigawa. Cependant, il ne voulait pas abandonner son katana au détriment de cette nouvelle arme. Que devait-il faire ? Le choix était cornélien pour lui. Pourtant, il était bien plus habile avec ce dernier qu'avec la chaîne. Au bout de quelques instants, il réussit à se décider. Il allait tout simplement en faire fabriquer un et s'entraîner de temps en temps avec. Il ne fallait pas perdre les acquis. L'être humain a tendance à oublier vite ce qu'il a appris s'il ne pratique pas régulièrement. Cette règle s'appliquait aussi pour le jeune blond. Il devait donc s'en procurer une au plus vite afin de ne pas régresser davantage. Mais où allait-il trouver une telle arme ? Il fallait trouver un forgeron qui accepte de fabriquer une telle arme. De plus, il allait devoir négocier le prix. Ylvikel était un noble, mais un noble fauché.

    Un jour en mer, il croisa un navire marchand. Il monta à bord et sympathisa avec les occupants. Après un diner bien arrosé, il en vint à parler de sa recherche de forgeron. Ces derniers venaient justement d'une île très réputée pour ces derniers. Par chance, il ne se trouvait qu'a quelques lieux de l'île en question. Les marchands lui indiquèrent le chemin à prendre et le nom de l'île. Elle s'appelait Waste island. Ils lui dirent aussi qu'elle était considérée comme une île poubelle. Pourquoi ? Il n'en savait rien, et puis d'un côté, ça ne l'intéressait pas. Il continua à festoyer avec ses hôtes. Il se réveilla au petit matin. Les marchands étaient encore sou de la veille. Il avait passé un bon moment, mais il avait perdu assez de temps. Il devait se mettre en route. Il prit quelques provisions sur le navire de ces hôtes et regagna son petit voilier. Le voyage ne fut pas très long. Il mit environ une dizaine d'heures pour arriver à destination.

    Dans un premier temps, il se contenta de faire le tour de l'île pour inspecter les lieux. Les marchands lui avaient dit que c'était une île poubelle. Et ce genre d'endroit attire toujours de dangereux criminels. Pourquoi ? Allez donc savoir. La merde peut-être … Quoi qu'il en soit, il trouva une petite crique et décida d'amarrer là-bas. Son bateau était maintenant en sécurité, il ne restait plus pour lui qu'à trouver ce fameux forgeron. La nuit venait de tomber sur l'île, apportant avec elle une odeur d'algues séchées. Bref, ça puait. Pourtant, il ne se laissa pas décourager, il allait bien finir par s'y habituer au bout d'un moment. Il s'enfonça un peu plus sur cette terre inconnue, puis finit par tomber sur une petite ville. Il y avait encore beaucoup de monde et les bruits de marteau résonnaient. Il y avait bien des forgerons. Un petit sourire apparut sur son visage. Seulement, lequel devait-il aller voir ? Il ne voulait pas d'un amateur, et un forgeron de renom serait bien trop cher. Il devait trouver le juste milieu. Il se mit donc en route en quête d'un homme capable de satisfaire ses attentes. Il était tellement concentré à le chercher, qu'il ne faisait guère attention à ce qui se trouvait devant lui. Et la sentence ne se fit guère attendre.

    PAF

    Il venait de percuter quelque chose, ou quelqu'un. Il se frotta le crâne comme pour se remettre les idées en place. Il avait percuté un jeune garçon de seize ans. Que foutait-il au milieu de la route ? Il ne voyait pas qu'il faisait chier ? Enfin, s'il était là, peut-être pourrait-il le renseigner.


    « Quelle idée de s'arrêter en plein milieu ! Tu ne pouvais pas faire attention ? Bref, passons. Je suis à la recherche d'un forgeron qualifié, sais-tu où je peux en trouver un ? »

    Il regarda le jeune homme. Était-il vexé ? Il n'en savait rien, et puis d'un côté il s'en foutait. Lui, tout ce qu'il l’intéressait, c'était de savoir s'il allait être d'une quelconque utilité. Qu'allait être sa réponse ?
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    [HRP : ben voilà la même exams et tout, du coup j'ai pris un peu de temps désolé, et encore plus pour la longueur pas terrible ^^']

    Les instants de réflexion n'étaient pas les moments favoris d'Heaven. Savoir qu'il devait faire un choix parmi innombrables possibilités sans que l'une d'entre elles se détache des autres l'exaspérait. Il n'aimait pas se retrouver dans ces moments où il avait le choix pour quelque chose qui lui déplaisait. Il avait face à lui plusieurs habitations, impossible de savoir lesquelles étaient des magasins, dans lesquelles les habitants sauraient lui apporter les réponses dont il avait besoin. Il devait repérer quelqu'un susceptible de le guider vers les forgerons les plus habiles du coin, car il était probable que le pirate en question n'agisse qu'auprès de ces artisans de renom. Il resta ainsi un long moment à se demander ce qu'il allait faire, incapable de se décider, jusqu'à ce qu'un choc inattendu le fasse tomber à terre. Agression volontaire ? Etait-il découvert ? Dans le doute, le brun fit volte-face, prêt à sortir son arme. Il n'aurait pas gardé bien longtemps sa couverture dans ce cas, mais mieux valait préserver sa vie plutôt que de se battre pour une mission perdue d'avance.

    Mais il n'en était rien, tout du moins ce fut l'impression d'Heaven lorsqu'il fit face à celui qui venait de causer sa chute. Il s'agissait d'un jeune homme, en apparence plus âgé que lui – il n'aurait pas su donner un chiffre précis – et dont la chevelure blonde laissait entrevoir des reflets dorés dans la lueur du soleil. En fait, s'il était agressif, il ne l'était pas comme le serait un pirate reconnaissant un ennemi, loin de là, il pétait un câble parce que le jeune homme dans lequel il venait de rentrer était au milieu du chemin ! Mais il était pas bien lui ? Il pourrait s'excuser, c'était lui le coupable dans l'affaire! Et en plus il se permettait de lui demander une direction ? Non seulement le brun n'en savait pas plus que lui parce qu'il ne venait pas de cette putain d'île, mais en plus, là, ce type venait de l'énerver. Il se releva, s'épousseta d'un geste rageur, et releva ses yeux sur le blond dans un regard noir :

    « Non mais ça va pas ? Tu me rentres dedans parce que tu regardes pas devant toi et tu t'excuses pas ? Nan je sais pas où le trouver ton foutu marchand, je suis pas d'ici. Par contre, j'en cherche un aussi, t'as qu'à me suivre, on aura peut-être plus de chances en cherchant à deux. »

    Au fond, l'autre pouvait bien lui répondre ce qu'il voulait et ne pas le suivre , le brun s'en contrefichait. Il voulait juste trouver les preuves dont il avait besoin et se tirer d'ici au plus vite. Le trip globe-trotter sur l'île aux forgerons le tentait pas trop, surtout s'il devait rencontrer encore ce genre de type complètement fêlés. Il n'attendit d'ailleurs même pas sa réponse, trop impatient de se barrer de là, et se rua vers le premier quidam passant devant son regard, excédé par son temps de réflexion bien trop long à ses yeux. Le type faisait deux têtes de plus que le jeune soldat, qui nullement impressionné par la carrure de celui qu'il estimait être un forgeron, l'invectiva :

      « Hé m'sieur, m'sieur ! Vous pourriez m'aider ? »

    L'homme tourna le regard vers l'adolescent qui fonçait dans sa direction en secouant le bras ; il haussa un sourcil, et s'arrêta pour laisser le jeune homme le rejoindre, avant de répondre sur une voix bourrue :

    « - Qu'est-ce que tu veux gamin ? Dépêche toi, j'ai pas tout mon temps, et t'as trop l'air d'un pouilleux pour avoir besoin de mes marchandises.

    - Ah bah sympa ! C'est pas la politesse qui vous tue ici dis donc ! Bon, je veux juste avoir un renseignement, vous sauriez où je peux trouver les artisans les plus connus ici ?

    - Tu me demandes sérieusement de t'orienter à la concurrence ? De toute façon, t'as rien à foutre là bas. Mais si ça t'amuse, vas plus loin au nord, ici c'est le quartier des débutants. Ce que tu recherche, c'est dans la zone argent, celle où habitent les fondateurs de l'île, et où les gens jettent les métaux précieux. »

    Sans plus un mot, l'artisan poussa un long soupir et repartir vers son établi d'un air dédaigneux. Ah putain cette île était vraiment blindée de gens malpolis, et en plus on se foutait de lui ? Mais quelle mission de merde ! M'enfin, il avait des informations pour commencer vraiment ses recherches, c'était déjà ça de pris. Il se retourna vers le blond, et lui indiqua :

    «  Bon, t'as entendu j'imagine ? Moi je vais par là. A toi de voir ce que tu fais. »

    Et sans plus attendre, il prit la direction indiquée par le marchand, en espérant secrètement que ce vieux ne s'était pas foutu de sa gueule. Piège ? Connerie ? Il le saurait de toute façon en allant voir.


        Une allumette craque sur une botte et s'embrase. Une main la porte à une cigarette et l'allume. Tirant quelques bouffées du bout de papier incandescent avant de souffler un épais nuage de fumée...

        L'homme regarde le bateau à amarrés un peu plus bas. Un petit voilier. Un joli petit voilier, simple et fonctionnel. L'idéal pour un voyageur solitaire. Surement volé... L'homme n'aime pas les voleurs. Il pense à l'artisan qui a passé du temps à construire ce bateau, à choisir le bois, à l'assembler, à le polir. L'homme à toujours aimé le travail du bois, l'odeur saine de la sciure, la sensation du grain du bois sous la main...

        Quel dommage qu'il soit pour détruire tout ça... Il y a des fois ou l'homme n'aime pas ce que son travail l'oblige à faire. Mais c'est son travail, et quand la famille demande quelque chose, l'homme obéit. C'est normal, c'est comme ça que les choses doivent êtres. C'est sa famille.

        D'un coup de pied il renverse le tonneau qu'il a amené, et celui se met à dégorger à grandes goulées un épais liquide noir. Du pétrole. L'homme n'aime pas toujours son travail, mais il le fait toujours bien...

        Pendant que le tonneau se vide il prépare rapidement une torche avec le matériel qu'il a pris soin d'emporter. Et il y met le feu avant de la jeter négligemment au pied du mat. En soldat consciencieux il attend que la voile s'embrase, puis que la chaleur soit assez forte pour que le pétrole déversé s'enflamme lui aussi. Et ce n'est qu'une fois sur que rien ne pourra plus sauver les possessions de l'homme dont il vient de bruler l'embarcation qu'il s'en va...

        Quand la fumée commence à se voir du village voisin, il est déja loin...
        C'était bien sa veine. En cherchant un artisan de renom, il venait de tomber sur un mioche. Et maintenant, il doit jouer la nounou. Bordel ! Quel manque de chance. Il haussa les épaules et suivit le petit garçon. Après tout, il allait peut-être pouvoir se servir de lui afin de négocier les prix. Mais bon, vu l'intelligence des artisans de ce quartier, il pouvait craindre le pire. Il suivit le mioche pendant une bonne dizaine de minutes avant de s'arrêter. Pourquoi ? Après mure réflexion, il en déduit que c'était une perte de temps de le suivre. Après tout, il n'avait pas besoin d'une arme de bonne qualité. Il voulait juste s'entraîner de temps en temps afin de ne pas oublier les enseignements du vieux.

        « Petit, je ne te suis … plus. Il est déjà parti. Tant pis. »

        Apparemment, il avait réfléchi un peu trop longtemps. Le mioche était parti et n'avait même pas remarqué que son partenaire de « galère » ne le suivait plus. Enfin, ce n'était pas bien grave. De toute façon, sa tête ne lui revenait pas. Que voulez-vous, y en a comme ça. Il commença alors à rebrousser chemin. Des artisans y en avaient ! Et des ploucs aussi … malheureusement. Certes, il ne voulait pas une arme de grande qualité, mais un minimum quoi ! Et là, c'était vraiment ras les Paquerette. La vraie difficulté, c'était de trouver un artisan potable parmi tous ces bras cassés. À cette idée, un petit sourire apparut sur son visage. Vraisemblablement, ce n'était pas gagné, mais il faut toujours penser positif. Sinon, la merde est appelée et quand on l'appelle, elle ne nous quitte plus.

        Plusieurs minutes plus tard, il trouva un atelier tenu par une jeune femme plutôt séduisante. C'était une blonde aux yeux bleus et les cheveux longs. Une pure merveille. Et comme tout homme qui se respecte, Ylvikel n'a pas pu résister à cette beauté fatale. Il s'avança vers cette dernière d'un pas souple, mais ferme. Il voulait la charmer et il n'allait pas y aller de main morte. Il fit un petit sourire pour s'annoncer et prit la parole.


        « Je ne pensais pas voir une telle beauté dans un tel endroit. Vous venez d'illuminer ma journée. Moi qui étais sceptique de venir sur cette île, m'en voilà tout comblé. »

        La jeune femme se retourna et inspecta la bête puis finit par décrocher un sourire et lui tendit la main. Et d'un acte très noble, Ylvikel la lui baisa comme tout homme respectable. Par ce biais, il annonçait aussi sa puissance et son rang. Et dans un jeu de séduction, c'est sûrement la partie la plus importante. Pourquoi ? Parce que les femmes sont cupides et elles aiment avant tout l'argent que l'homme. Dire le contraire serait faux, même si ça existe …

        « Je me nomme Ylvikel Strauer. Ravi de faire votre connaissance. Mademoiselle ? »

        « Marion Drayab »

        * Drôle de nom.*

        « Est-ce votre boutique ? »

        « Oui. Que puis-je faire pour vous beau gosse ? »

        Eh bien, eh bien, a priori elle n'était pas insensible à son charme, ou à sa fortune. Allait savoir … Quoi qu'il en soit, la porte était entrouverte et il ne restait plus qu'à la pousser. Et c'est ce qu'il allait faire. Il lui fit un sourire.

        « J'aimerais m'acheter un kusarigama. Mais je suis sûr qu'une belle femme comme vous en possède. »

        « Monsieur est charmeur. Et ce n'est pas pour me déplaire. Il m'en reste trois. Lequel désirez-vous ? »

        Ylvikel les scruta avec attention. L'un d'entre eux avait une chaine trop petite. Ce qui le rendait moins intéressant. Un autre avait une lame en piteux état et qui donnait l'impression que cette dernière se briserait d'un instant à l'autre. Le choix était vite vu. Mais il vit semblant d'hésiter afin de ne pas vexer la belle demoiselle.

        « Finalement, je vais prendre le troisième et vous en prime. » Lui dit-il avec un beau sourire.

        Marion rangea alors les deux autres armes puis attrapa la cravate d'Ylvikel et le tira jusqu'à elle. Qu'allait-elle faire ? Avait-il dépassé les bornes ? Pourvu qu'elle ne le plante pas avec l'arme qui voulait acheter, ça serait con ! Imaginez en gros titre : Mort par l'arme qu'il voulait acheter, car il ne sait pas draguer. Rien qu'à cette idée, Ylvikel devint bleu. Mais Marion ne s'arrêta pas pour autant. Il ferma les yeux pour ne pas sentir la douleur. Mais ce fut toute autre chose qu'il sentit. Une respiration saccadée et de l'humidité. Aucun doute possible ! Elle venait de l'embrasser. Cette fois, c'était sur. Il avait touché le jackpot. Ils s'embrassèrent tous deux de manière langoureuse et tendre. Il avait bien fait de venir ici.

        « Je peux te l'offrir si tu veux. Ce n'est pas un problème. »

        Ylvikel fit alors un sourire et l'embrassa de nouveau pour la remercier. Les hommes à côté de lui étaient complètement dégoûtés, mais c'est la dure loi de la vie. Il allait prendre la parole pour lui proposer d'abandonner son étal pendant une heure ou deux, mais quelque chose vint les déranger. Une fumée noire au loin s'élevait dans le ciel, le problème c'était que son embarcation se trouvait justement dans ce coin.

        « Bordel ! »

        Il se mit alors à courir comme un dératé vers la fumée noire, oubliant de prendre avec lui l'arme offerte par la demoiselle. Tant pis, ça serait une occasion de la revoir. Après quelques minutes, il arriva devant son embarcation ou plus tôt de ce qu'il en restait … Qui avait bien pu faire ça ? Et pour quelle raison ? Finalement, ce n’était pas forcément une bonne idée d'avoir accosté sur cette île … Dégoûté et dépité, il retourna chercher l’arme qu'il avait oubliée. Au moins, il allait pouvoir trouver du réconfort dans les bras d'une femme et ça, ça allait lui redonner le sourire. Lorsqu'il retourna devant la boutique, Marion était là en train de l'attendre.

        « Qu'est ce que c'était cette fumée ? »

        «  … Mon bateau … »

        « Oh mon dieu ! Je suis désolé … Allez, viens. Je vais t'offrir un verre. »

        Et sur ces mots, ils partirent dans le bistro le plus proche du coin. Et de fil en aiguille, ce qui devait arriver arriva. Ça aurait pu être une excellente journée si un con n'avait pas brulé son embarcation, mais lui en haut avait décidé autrement. Au moins, il avait passé une bonne après-midi. Dans le lit, Marion s'était endormie sur son torse. Elle était si belle quand elle dormait. On aurait dit une petite poupée qui ne demandait qu'à être câlinée. Ylvikel la serra dans ses bras ce qui eut pour effet de la réveiller. Il crut s'en prendre une bien placée, mais la belle lui fit un simple sourire. Comme pour exprimer sa joie.

        « Tu sais, j'ai un bateau si tu veux. Je ne m'en sers jamais alors tu peux le prendre si tu veux. »

        « C'est vrai ? Ça ne te dérange pas ? »

        [color=mediumpurple]« Non, vas-y. C'est ma façon à moi de te remercier de cet agréable moment »

        Finalement, c'était une bonne journée ! La belle lui indiqua un peu plus tard où était ancré son bateau. Ils se quittèrent alors tous deux en se promettant de se revoir un jour ou l'autre. Mais le plus tôt possible. Un dernier baiser et Ylvikel repartit en mer. Il fit un signe de la main et s'allongea dans la barque.

        « Eh bien, on se serait cru dans un roman à l'eau de rose. Mais bon, ce n'est pas pour me déplaire … »

        À ces mots, il s'endormit. Il avait réussi à récupérer une arme et une barque sans dépenser un sou. Mais pour l'instant, le repos du guerrier avait été bien mérité …
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