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Sixième Chapitre ; Réunion au sommet {Rhinos}


    - Merci bien. Sur ces simples mots, les soldats que j’avais mobilisés, se dispersèrent rapidement au sein même du Léviathan. L’ordre était très clair : Tous les officiers de ce navire devaient rejoindre la grande salle de conférence où se tiendrait une réunion plus ou moins urgente. Maintenant que j’étais rétabli et après avoir parlé à l’Auditore, je me sentais prêt à reprendre dès à présent mes fonctions de capitaine. Une bonne chose pour tout l’équipage. Je croisai mes bras en scrutant l’horizon. Bien de choses s’étaient passées depuis notre ascension sur Grand Line. Little Garden et Drum avaient été les lieux de terribles combats. C’est dire à quel point que même cette voie de Grand Line sensée être la plus facile, était en fait plus difficile que nous l’imaginions. Le Léviathan avait encore subi gros, même s’il semblait toujours tenir le coup. Une très bonne chose. Il en allait de même pour mes hommes. Quand bien même diminués aussi physiquement que psychologiquement, tous n’abandonnaient pas pour autant l’objectif que nous nous étions fixés depuis notre départ de Shell-Town. Le courage de ces hommes me faisait chaud au cœur. Ils me donnaient l’envie de faire autant d’efforts. Et le début de ces efforts-là se concrétisait par la réunion que j’organisais. L’atmosphère s’éclaircit légèrement, et l’air devint soudainement un peu plus chaud. Ce brusque changement climatique était révélateur : Alabasta ne devait plus être très loin maintenant. Encore deux ou trois jours et c’était bon. A cet instant précis, j’eus un frisson. Bien longtemps que je ne m’y étais pas rendu. Je me rappelais très vaguement des dunes de sables de la région et du palais royal, mais sans plus. Intérieurement, j’avais vraiment hâte. L’occasion inespérée pour moi de me ressourcer, même si mon petit doigt me disait que notre séjour dans ce royaume n’allait pas être de tout repos. Je me faisais peut-être du sang d’encre pour rien, mais les évènements des premières îles m’avaient rappelé à quel point Grand Line était une mer dangereuse ; et cette situation me rendait encore plus méfiant que jamais. Le danger pouvait surgir de nulle part sur ces eaux. Il me fallait donc faire très attention, ce qui expliquait pourquoi je convoquais tous les officiers à moi. J’avais donc pour objectif de dresser un bilan sur notre parcours et de ce bilan, résulteraient des décisions importantes pour rendre notre voyage on ne peut plus sûr. Les rumeurs sur le Léviathan avaient dû se répandre comme une trainée de poudre. Vigilance allait être donc de mise. - Bouge ton derrière. Ils ne vont pas tarder à arriver. Une voix chaude et féminine attira soudainement mon attention. J’eus un sourire sans pour autant me retourner vers la personne, sachant pertinemment qu’il s’agissait de Ketsuno. Il n’y avait qu’elle pour me parler ainsi, sans compte qu’il ne m’avait pas été difficile de reconnaitre sa voix. Je sortis une clope de ma poche avant de l’allumer tranquillement. Comme toujours, la première taffe était celle que je savourais le plus. Du pur bonheur, j’vous dis pas. L’apparition timide du soleil, vint également me combler de joie. Cette journée était partie pour être moins grise et morose que les précédentes. C’est dès lors que je me retournai vers mon assistante personnelle, avant de passer une main sur sa chevelure. La jeune femme gonfla ses joues et pesta sans rien tenter contre moi, néanmoins. Je m’amusai à la taquiner pendant quelques secondes, avant de prendre ensuite la direction de la salle où les officiers devaient se diriger à tout prix. Il ne me fit pas plus de cinq minutes pour arriver à destination, et une fois sur place, j’eus la surprise de constater que la salle avait été rapidement aménagé La salle était grande, luxueuse, bien éclairée. Elle abritait un écran géant et une grande table autour de laquelle il n’y avait au pas moins d’une vingtaine de siège. Tranquillement pour ma part, je pris place à l’autre bout de la salle. Il n’y avait plus qu’à attendre les convoqués, en espérant que ces derniers n’allaient pas tarder.
    -Hgnnn… Comment j’explique ça moi…

    "T’as qu’à inventer un truc logique non? "

    -Comment t’explique mon rôle sur le pilier idiot?! Le mec se gourre de pilier et s’retrouve tout d’un coup au beau milieu d’une pagaille sans nom où il pète la gueule d’un corsaire! Comment tu expliques ça dans un rapport toi bordel!?

    "Euh… Dis que t’étais ailleurs? "

    -…Tu me désespères…

    D’un geste rageur, je fis valser les monticules de paperasse sur mon bureau. Décidément, faire un rapport n’était pas ma tasse de thé. Surtout lorsque le rapport en question demandait ma version des faits des évènements de Drum, le nombre de morts et de blessés dans notre camp, la façon dont certaines grosses pointures avaient connu la mort.
    Envy? Aucune idée d’où il pouvait se trouver ces derniers temps. Krabbs? Mieux valait-il ne pas y penser. Rafaelo? Encore moins, le seul souvenir de ma conversation avec ce dernier suffisait à me faire broyer quoi que ce soit à portée de main.

    Réalisant piteusement les trop nombreux papiers jonchant le sol de mon bureau, j’entrepris de ramasser ces derniers lorsqu’on cogna à ma porte. Oubliant mon dernier désarroi quant à la rédaction de mon rapport qui était malgré tout en retard, je me dirigeai vers la porte nouvellement remise sur ses gonds. La personne sur le seuil revêtait un jeans et une camisole sombre mettant bien en valeur ses courbes féminines. Sa chevelure rousse chatoyante reluit lorsqu’elle me fit un sourire avenant. Sourire qu’un palmipède surdimensionné me fit à son tour lorsque son imposante silhouette surgit derrière la rouquine. Lilou et Bee, mes deux nouveaux amis nouvellement rencontrés sur Drum.

    -Salem nous convoque en réunion, Oswald. Magne-toi, on fait pas attendre un Contre-amiral.

    -Kwak!

    Sur cette réplique appuyée d’un Bee cancanant, la mécanicienne m’envoya un clin d’œil complice auquel je répondis d’un léger sourire.

    -Très bien, je ramasse mon manteau et j’arrive. Répliquai-je en retournant ramasser de façon brouillonne les papiers toujours éparpillés au sol. Pressé, je fauchai au passage mon manteau de Marine que je posai sur mes épaules, époussetant d’une main distraite mon costard bicolore.

    -Allons-y. dis-je à Lilou alors que je m’engouffrai dans le couloir, un air mystérieusement assuré planant sur mon visage.

    J’avais désormais des amis pouvant compter sur moi, et sur qui je pouvais compter. Le Destin avait enfin admit sa défaite. J’étais maintenant maître de mon avenir, les embûches se feraient moins douloureuses et nombreuses à l’avenir, j’en avais la certitude.

    -Alabasta est en vue, j’imagine?

    -Touché, on risque d’accoster d’ici quelques jours.

    -Tu…Tu as toujours des projets, une fois arrivée?

    -Oui, j’aurai besoin de ton aide, comme convenu.

    Sur cette réplique, je gagnai en confiance et accélérai le pas. On nécessitait de mon aide, et je l’offrirai avec joie.

    -Et en ce qui concerne Drum…ma crise de l’autre jour…

    -Oswald?

    -Euh, oui?

    -Cesse de t’inquiéter.

    -Héhé, pas de problème.

    Il était vrai que je n’avais pas besoin de ressasser le passer. Me causer inutilement du tors semblait loin d’être une idée judicieuse, sur ce, je gardai le silence alors que nous progressions à travers les couloirs du colossal navire de guerre. Lilou sur mes talons, cette dernière ne semblant toujours pas très à l’aise à l’intérieur des dédales de couloirs de l’immense bâtiment. L’air, même lorsque l’on se trouvait ailleurs que sur le pont, gagnait en chaleur et des effluves estivales et sablonneuses s’immisçaient aux fragrances boisées que dégageait le titanesque navire. Bon avertissement de l’arrivée à notre destination toute proche.

    Lorsque nous pénétrâmes dans la salle de réunion, seuls Salem et Ketsuno avaient pris place et attendaient patiemment l’arrivée des autres officiers. J’échangeai un fier et franc sourire au Contre-amiral et destinai un regard enjoué à sa cousine qui gardait malgré tout la droiture que lui demandait son grade. Oui, décidément, Drum m’avait changé, non seulement moi, mais mon entourage qui me percevait désormais différemment. Tirant un siège à la droite d’Alheïri, j’envoyai un d’incertitude vers Lilou, plus précisément vers le volatile qui la suivait gaiement.

    -Hmm, est-ce que les animaux ont droit d’assister à la réunion? Dis-je d’un air invitant à l’humour.

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    Une réunion, hein ? La première de ma vie. Je suis surprise d’y être si tôt conviée. Devant ce fait, je suis presque sûre que ça parlera de Drum, des actions de l’équipage sur l’île, des bavures des uns, et des réactions des autres. Probablement, de l’approche d’Alabasta, de ce qui va s’y passer. Je panse ma plaie du mieux que je peux, passant un coton sur la morsure encore vive que j’ai à l’épaule. Marque que ce cher Ylvikel me laissera à vie. Je soupire, recouvre ma blessure d’un pansement, lui-même recouvert de mon haut. Je n’ose plus me découvrir les épaules. Je ne veux pas qu’on me pose de question. Je ne veux pas que ça laisse de cicatrice. Je ne veux pas me souvenir de cette entrevue pour le moins violente.
    Je termine, prends un dossier que je fourre sous mon bras et me dirige vers le bureau d’Oswald. Depuis la dernière fois, double-face semble s’être calmé. Et au cours de notre conversation, je sens son entrain à vouloir m’aider. En pénétrant dans la pièce, je m’installe non loin de lui. Bee monte sur une chaise et pose son bec sur la table, scrutant tous les membres posés autour avec un air d’abord méfiant, puis soudain plus décontracté. Poussant un « kwak » de soulagement jusqu’à l’arrivée de Stark Lazar. Bee ne peut s’empêcher de le fixer, gardant un œil vigilant sur ce type qu’il ne supporte pas (comme à peu près la totalité de l’équipage).

    Une chose est sûre, ce n’est pas lui qui ira répéter le contenu de cette réunion à d’autres.
    Bwak.

    Je rends son sourire à Oswald, et avise Salem qui a l’air confiant mais sérieux. Je pose devant moi le dossier que j’ai pris tantôt. Je l’ouvre et dévoile un plan de notre immense navire, avec quelques gribouillis à droite à gauche. Oswald y jette un coup d'oeil distrait, essayant de comprendre mes croquis pour visualiser ce que je prévois pour le fabuleux bateau de l'amiral. Lui enfonçant le coude dans les côtes pour qu'il se reconcentre sur la réunion qui démarre à peine, je pousse mon dossier vers l'avant pour m'adosser contre mon siège, croisant les bras sur ma poitrine avec la mine soucieuse :

    De quoi allons-nous parler ? Nos actions sur Drum ou nos prévisions sur Alabasta ? Peut-être pourrions-nous nous pencher sur les améliorations et réparations à faire sur le Léviathan durant notre escale ?

    [HRP : Désolée, c’est très court. ^^']
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    Maintenez le cap, nous ne sommes plus très loin d'Alabasta désormais, ce n'est l'affaire que de quelques jours, tout au plus. Je vais m'absenter un moment, le Contre-Amiral me demande, n'en profitez pas pour vous relâcher. Le pire a beau être derrière-nous, sur Grand Line, nous ne sommes jamais à l'abri d'une tempête. Venez me chercher si les conditions météorologiques se dégradent, cela me fera une occasion de quitter cette foutue réunion...

    Oh que non, je ne voulais pas quitter mon poste aujourd'hui. Ou alors si, mais pour aller m'enfermer dans ma cabine et y prendre du repos. C'est simple, ces derniers jours ont été abominables, je n'ai dormi que quelques heures par nuits et il a fallu lutter tous les jours pour contrer cette saleté de mer indomptable. Résultat, la fatigue marque les traits de mon visage, ainsi que mon humeur. Et contrairement à ce qu'on pourrait l'imaginer, je ne suis pas plus facilement irritable, c'est même tout l'opposé. Je suis déjà lasse rien qu'à l'idée d'imaginer ce que va donner cette réunion des officiers. Parmi eux, seront présents les deux personnes les plus détestables au monde. Je parle bien entendu, de chevelure de feu, au tempérament de peste, Lilou. Qui d'ailleurs ne devrait même pas être à bord, ni même avoir un grade, selon moi. L'autre étant évidemment monsieur schizophrénie renforcée à la poudreuse, le déboussolé Double-Crasse.

    Contraint d'y assister, je ne peux prétexter aller mal et éviter de me retrouver entouré d'incapables qui me feront sortir de mes gonds une fois de plus. Je le sais, je le sens. A la minute ou Double-Crasse l'ouvrira, je ressentirai le besoin de lui faire fermer sa bouche. Et me connaissant, je n'emploierai pas des mots doux, qui épargneront sa pauvre âme sensible de midinette. Quand j'attaque, que ce soit verbalement ou physiquement, je cogne pour tuer, pas faire pleurer. Il va me falloir faire un effort pour ne pas tendre l'oreille lorsque viendra le tour de cet abruti, de s'exprimer. Détourner mon attention sur autre chose, comme s'imaginer taillader les veines de la rousse à l'étrange pouvoir, l'observer se vider de son sang. Rien que cette image suffit à me redonner le sourire. Un sourire malsain, ne vous détrompez pas. Avant de rejoindre la salle de réunion, je vais me passer un peu d'eau sur le visage, histoire de me tenir éveillé.

    Messieurs, Mesdames. Je vous souhaite bien le bonjour ! A toi aussi, étrange petite chose jaune et qui semble avoir une dent contre moi. T'aurais-je froissé par mégarde, à toi aussi ? Il faut m'excuser, ce n'était pas mon intention, j'apprécie beaucoup les...

    J'allais dire canard, mais est-ce que cette chose capable de grossir et de s’agrandir est réellement un pathétique petit canard ? Je ne pense pas. Du coup, je ne termine pas ma phrase. Ce n'est pas comme si quelqu'un l'aurait souhaité, de toute façon. L'équipage semble vouloir verser dans l'humour, durant le temps que je prends pour me caler les fesses sur une chaise. Humour qui n'est pas le mien, qui ne me fait donc pas rire et qui a même tendance à me faire souffler. Je m'installe en bout de tables, afin d'avoir chacun des officiers dans mon champ de vision et ainsi, ne rien rater. Si j'en remarque un qui somnole, qui se désintéresse de la réunion ou qui semble perturbé, je vais me faire une joie de le briser. Je suis certes affreusement fatigué, les cernes en étant la preuve, mais je ne me priverai pas de ces petits plaisirs. Entretenir la haine qu'ils éprouvent à mon égard, dieu que c'est bon !


    Dernière édition par Stark Lazar le Ven 26 Juil 2013 - 16:05, édité 3 fois
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    Oswald eut pour réponse un sourire. De même pour Lilou. Un regard dubitatif pour Stark, puis un rire de bon cœur. Telles avaient été mes réactions, avant que les autres officiers ne fassent leur apparition et ne s’installent. Les portes se refermèrent enfin derrière le dernier lieutenant, sonnant ainsi le début de notre fameuse réunion. Pas moins d’une trentaine d’officiers m’honoraient de leur présence.

    - Tout d’abord, merci d’avoir répondu si vite à mon appel. Je suis vraiment fier de vous avoir à mes côtés, et votre dévotion me fait chaud au cœur. Je me doute également que vous avez tous des occupations, donc je tâcherai de ne pas trop prendre votre temps. Cette entrevue entre nous sera concise, ne vous inquiétez pas. Mais pour qu’elle soit courte, il vous faudra éviter certains comportements et remarques désobligeants. Au final, j’espère vraiment que nous passerons un bon moment, même si nous sommes dans le cadre du travail.

    Je marquai une courte pause et posai mes yeux sur Lazar en particulier. Le sourire qui naquit sur mon visage était clair : Tu joues à l’enfoiré, je te fous dehors à coups de pieds comme si tu étais mon gosse. Les quelques trouble-fêtes qui faisaient partie de la réunion commencèrent à s’agiter. Quand le contre-amiral glisse des sous-entendus pareils, ça ne rigole plus du tout. Ils ne le savaient que trop bien.

    - Bien. Ceci étant dit, je tenais également à vous présenter mes sincères excuses. Du fond du cœur, je vous demande pardon.

    Sourire aux lèvres, je portai alors ma main droite sur ma poitrine, comme pour appuyer mes dires. Il eut de l’étonnement dans l’air. Beaucoup furent surpris de me voir présenter des excuses, ce qui était normal. Les hauts-officiers avaient pour la plupart une fierté monstre et un égo démesuré. Ils préféreraient plutôt mourir que de devoir faire comme moi. Pourtant, j’avais appris depuis tout jeune que l’humilité ne tuait pas, ce pourquoi il ne m’était pas difficile de prononcer ces mots sincères.

    - J’ai tendance à dire que plus qu’un équipage, nous sommes une famille. Après tout, plusieurs d’entre vous me connaissent et me suivent depuis des années, non ? Il est donc normal que j’en vienne à vous présenter des excuses. En fait, les raisons sont toutes simples : J’ai énormément failli à mon rôle de garant du Léviathan depuis notre passage sur les deux dernières iles. Certains de mes choix ont été irréfléchis, égoïstes, si bien que nous avions dû essuyer beaucoup de pertes pour une simple mission à la base.

    Rafaelo Auditore et nos investigations sur Little Garden étaient des exemples parmi tant d’autres de mes erreurs. Erreurs qui n’allaient plus se reproduire.

    - De ce fait, je pardonne également toutes les fautes que vous ayez pu commettre. Graves ou non.


    Cette fois-ci, mon regard se dirigea vers  Double Face, en plus d’un sourire plutôt malicieux. Je savais beaucoup de choses à son sujet. Beaucoup plus qu’il ne le pensait. Mon mantra m’avait momentanément permis d’écouter ses fameuses discussions avec Lilou et Rafaelo, mais je n’allais pas le mentionner. J’attendrai qu’il vienne lui-même tout m’avouer. Il eut quelques petits rires dans la salle. Les autres pensaient plus à « l’affaire du pilier » qu’autre chose. Les pauvres étaient bien loin du compte…

    - Avant de prendre un choix important et si le temps nous le permet, j’organiserai plus souvent des réunions de ce genre pour solliciter votre aide. D’ailleurs, ette sollicitation commence dès maintenant. On va passer en revue tout notre système de sécurité. Etant donné qu’il a été par deux fois inefficaces, je serai particulièrement attentif à toutes vos suggestions. Il n’est plus question de laisser l’ennemi nous infiltrer aussi facilement que par le passé et je pense que vous partagez ce point de vue avec moi, n’est-ce pas ?

    Je comptais spécialement sur Stark et Oswald pour des suggestions. Avec leurs esprits délurés, la surveillance serait certainement moins laxiste sur le Léviathan. Je me tournai enfin vers notre ingénieure en chef. Il n’y avait qu’à voir mon beau sourire pour comprendre qu’elle était la prunelle de mes yeux. Ma chouchoute, en quelques sortes.

    - Comme tu l’as deviné plus tôt, je pensais à te demander un rapport bref sur le Léviathan. Est-ce que tu as pu le visiter entièrement ? Quel est son état à l’heure actuelle ? Qu’est-ce que tu prévois comme amélioration outre le canon pacifista et le système de vapeur qu’Ibuki prévoyait ? De quels matériaux as-tu besoin ? Puisque que tu es là, il serait bon que tu nous exposes toutes tes idées. Les avis de nos collègues sur tes projets ne seront pas de trop, et nous aviserons ensuite en fonction de nos moyens.

    Ça ne rigolait plus. Lilou avait maintenant une grande pression et de lourdes responsabilités sur épaules. Etant donné que notre ex-ingénieur en chef souffrait d’une maladie, l’arrivée de la rouquine avait été saluée par tous. Tous nos espoirs s’incarnaient en elle.

    - La parole est à vous, jeunes gens. Vous avez toute l’attention de votre capitaine !

      Et bien…

      Moment d’hésitation, je garde mon dossier près de moi en regardant tour à tour les membres autour de cette table. Prenant ensuite une grande inspiration, je commence mon explication avec un voix neutre et une mine professionnelle et sérieuse :

      La réparation du système à vapeur avance à merveille, Capitaine. Elle sera sans doute terminer avant notre arrivée à Alabasta. Pour le canon à Pacifista, je pourrais peut-être finir de le mettre au point et en faire un prototype avant Jaya. Ça restera un prototype, par contre, il aura besoin d’être changé, améliorer et roder.

      J’avance déjà les plans d’un futur canon, toujours à l’état de plan, qui commence à circuler entre les mains des personnes présentes.

      En ce qui concerne les ailerons sur les côtés, je pourrais les mettre à profil dès que j’en aurais fini avec la machine à vapeur et le canon Pacifista. Avec un peu de chance, ça arrivera vite. Nous pourrons sans douter voler.

      De nouveau, des plans circulent, que je passe à Oswald qui les passent à son voisin. On y voit dessiner le Léviathan avec un mécanisme précis, surmonté d’une sorte de toile censée porter le navire et l’élever. Une montgolfière, ça serait l’idée. Planer sur des courants aériens, aussi. Mais ça ne serait pas aussi simple que sur le papier.

      Le blindage du Léviathan est sûr, mais une vérification de routine ne sera pas de trop en arrivant à Alabasta. En ce qui concerne la sécurité à bord, je ne peux pas faire plus que ce qu’on a déjà. Maintenant, c’est une question humaine, pas technologique. Nous ne pouvons plus nous permettre d’accepter n’importe qui à bord, même des civils, sans au moins une enquête minutieuse en parallèle. Cette histoire d’assassin et d’Auditore en dit long sur le manque de rigueur dont on a fait preuve, nous ne pouvons plus nous permettre ce genre de frasques. Nous pourrions mettre à contribution le Centre d’Archives Trovahechnik pour trouver des informations sur nos invités. Ce n’est peut-être pas très noble, ni très drôle, mais on en est réduit à être beaucoup plus regardant sur nos invités et nouveaux arrivants.

      Cette fois, j’avance un numéro de Denden que je tends à Salem.

      En parlant d’Auditore, nous avons reconstruit ce qu’il avait détruit, ce n’est plus qu’une question de finition, à présent. J’ai déjà passé commande pour tous les dispositifs dont nous aurons besoin, avec l’aide du lieutenant-colonel Jenkins et de Mihai, les réparations et projets avancent plutôt bien. Comme idée, nous pourrions équiper le Léviathan d’un système d’exploration sous-marine, de plusieurs brumisateurs pour des approches furtives nocturnes,  d’un réaménagement de l’infirmerie et des blocs opératoires, le docteur s’en est plaint il n’y a pas longtemps. Si certain ont des demandes particulières, il suffit de les dire…
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        Lilou gérait vraiment. Je ne l’avais jamais vu être aussi sérieuse qu’elle ne l’était là, maintenant. Du temps avait passé, et on était très loin de la pile électrique qui cherchait un tas d’embrouilles dans toutes les villes dans lesquelles elle passait. De quoi me rendre un brin nostalgique pour quelques secondes. Hormis cela, j’approuvais tout ce qu’elle avait dit. J’imaginais un seul instant ce qu’elle pourrait devenir si jamais elle bénéficiait d’un apprentissage poussé auprès des plus grands membres de la division scientifique. Une Vegapunk en devenir. Voilà ce qu’elle reflétait et je n’en étais pas peu fier, vraiment.

        - Quelqu’un a-t-il des objections ?

        Parmi les officiers, ils y avaient quelques charpentiers et deux ou trois scientifiques. J’attendais de leur part un quelconque retour, mais ils avaient l’air d’être tous d’accord sur les projets de la jeune marine, puisqu’aucun ne prit parole. Personne ne semblait également avoir de préoccupations, ce qui était de bon augure, puisqu’elle allait pouvoir se concentrer sur les optimisations urgentes du Léviathan, de ce fait. Personnellement, je ne pouvais qu’en être heureux. Si j’avais été quelque peu chamboulé par l’état de notre ex-ingénieur en chef, la venue de la rouquine pouvait être assimilée à une grosse bouffée d’air frais.

        - Bon ben, tu as carte blanche. En plus d’être officiellement devenue l’ingénieure en chef de ce navire. Je pense que là aussi, il n’y a aucun problème, non ?


        Je lui fis un clin d’œil sous les applaudissements des officiers qui étaient avec nous ici. Oui. Ils avaient tous accepté Lilou, sans aucun problème apparent. Seule Ketsuno grillait une cigarette dans son coin, les yeux fermés et les bras croisés sous son opulente poitrine, sans trop s’occuper de cette nouvelle. En gros, elle n’en avait cure. Je soupirai en me demandant jusqu’où elle n’aimait pas Lilou. Ça devenait tout de même incompréhensible. Puis je me levai. Vu que personne n’avait aucune idée concernant la sécurité du Lev, il n’était point nécessaire de continuer. J’allais tout simplement me décarcasser pour trouver solution.

        - Bien. Ce sera tout. Vous pouvez disposer. J’enverrai de nouvelles consignes de sécurité à chacun d’entre vous pour ne plus que nous ayons à essuyer la moindre infiltration. Merci d’être venus si rapidement et bonne journée à vous !


        La réunion était close. Et déjà les officiers se dirigeaient vers la sortie.