Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Cœur d'acier

- Alex Cole… raconte moi ton histoire …

- Tu veux connaître mon histoire, vraiment ? Tout ? Jusqu’à notre rencontre ? Elle un peu longue et commence sur l’île céleste d’Ordealia, celle là même où nous nous trouvons aujourd’hui…

- Beaucoup de gens connaissent l’île d’Ordealia, mais ne connaissent en fait qu’une facette de cette cité céleste, mais il y’en a 3. La supérieure, la naturelle et l’inférieure, celle d’où je viens. La supérieure est une immense cité fondée il y a 700 ans, moderne, peuplée de gens riches et éduqués.  L’inférieur se situe sous celle-ci, dans une strate de nuage inférieure à la belle cité, elle n’est composée que de tribus dont certaines sont les pauvres ouvriers de la cité supérieure. La naturelle est quand à elle plus éloignée de nous. Reliée à l’île principale par une unique Milky Way, on raconte qu’elle est sous le contrôle de prêtres qui vénèrent un animal sacré, le griffon je crois, ou peut-être est-ce l’hippogriffe ou le canard…  ça n’a de toute manière pas d’importance dans cette partie de l’histoire, les prêtres interdisent aux communs des mortels  d’y mettre le pied, donc je ne l’ai qu’aperçue.

Mon histoire commence donc dans cette partie inférieure d’Ordealia en 1600, ou plutôt en 1604, parce que je n’ai aucun souvenir d’avant ce jour atroce qui restera le traumatisme de toute ma vie, ce jour durant lequel j’ai perdu mes ailes, ma voix, ma famille, ma tribu et mon sens de l'équilibre. Je me souviens que ce jour les hommes de la tribu n'étaient pas là, que les enfants avaient leurs classes militaires, mais moi j'étais là au village avec les femmes qui préparaient les repas. Etais-je le seul enfant, je ne me souviens pas, mais peut-être que j'étais le plus jeune, pas encore assez vieux pour aller aux classes. C'est là qu'ils ont attaqués, massacrés, pillés. Et me voilà quelques minutes plus tard, muet, amputé, désorienté et tombant régulièrement dans ma fuite.

On m’a retrouvé à moitié mort, baignant dans mon propre sang, dans un caniveau d’une rue déserte de la cité supérieure. Ma peau et mes cheveux n’étaient à l’époque pas aussi sombre qu’aujourd’hui, aussi la famille qui m’a trouvée et recueillie devait penser que j’étais l’un d’entre eux. On m’a soigné, recousu, mais les médecins n’ont rien pu faire ni pour mes cordes vocales, ni pour mes ailes. J’ai ensuite été adopté par la famille qui m’a trouvé, le couple qui m’a adopté m’a aimé, je pense,  du moins jusqu’à mes 6 ans, quand ma peau et mes cheveux, en s’assombrissant, marquèrent définitivement mes origines inférieures. Mon frère adoptif, véritable enfant du couple qui m’avait recueilli, m’a d’aussi loin que je me souvienne, toujours raillé que ce soit sur mes ailes, ma démarche ou plus tard sur ma peau et mes cheveux. Il faut dire que lui était l’enfant parfait d’Ordealia, blond, grand et musclé… Je déteste ce mec, Eirik Svein, je te hais !


- Tu avais un frère ?

- Je ne t’en ai jamais parlé ? Eirik Svein n’a jamais été un frère pour moi, tout comme le couple qui m’a recueilli n’ont jamais été mes parents. Eirik Svein était leur fils, il avait tout du fils parfait, et de l’Ordealien supérieur aussi, ce type blond aux yeux bleus, ses petites airs de riche Ordealien, avec son complexe de supériorité et son arrogance. Il m’a toujours fait souffrir. Dès que sa mère tournait le dos, il en profitait pour me frapper, me voler mon dessert, peu importe la méthode, il trouvait toujours un moyen de m’atteindre, comme ce jour, je crois que c’était mon 1er jour d’école…


Dernière édition par Alex Cole le Mar 13 Aoû 2013, 00:21, édité 2 fois
    - Oh ? Tu as été éduqué à l’école d’Ordealia ? C’est là-bas que tu as appris à te servir de dials et à construire des armures ?

    - Non ! … Enfin pas vraiment... Là-bas aussi j’ai été rejeté et dès le premier jour…  Quand nous sommes arrivés à l’école, Eirik, mon frère s’est empressé de courir annoncer la nouvelle aux élèves. Au moment où l’on rentrait en classe pour la première fois, il posa volontairement son pied sur ma cape qui tombant au sol, révéla aux yeux de tous, les cicatrices là où auraient du se trouver mes ailes. Un enfant du bas, muet, sans ailes était inscrit dans l’école. L’information arriva très tôt aux oreilles de professeur qui avaient deux façons de se comporter avec moi : Ignorer mon existence ou alors m’humilier devant la classe en essayant de m’interroger, puis voyant que je ne pouvais répondre, me punir pour insolence ou travail insuffisant, ajoutant au passage un zéro à ma moyenne.  Mais les autres étudiants avaient un comportement bien pire avec moi que les étudiants. Ils m’insultaient dans les couloirs, abîmaient mes affaires de cours, mon casier fut fracturé plusieurs fois, mon repas du midi m’était volé. Ils lancèrent également un jeu, le but était de m’atteindre dans le dos, à l’emplacement même de mes cicatrices. Un objet de loin, 5 points, un coup de poing, 10, …

    Le pire moment de la semaine était le cours de sport. On y pratiquait le seul sport d’Ordealia, la boxe céleste, un sport de combat basé sur les attaques aux poings, renforcés avec des dials. Le professeur refusait que je pratique ce sport noble, en Ordealia supérieure, il était selon ses dires réservé à l’Elite de la cité et un enfant d’en bas n’était bon qu’à jouer les sacs de frappe. C’est ainsi que, 4h par semaine, affublé de la tenue ridicule en mousse, censée me protéger des coups de mes camarades, je devais encaisser leurs attaques.


    - Alors c’est comme ça que tu es devenu aussi bon en parade et en esquive ?

    - Oui, j’ai également appris quelques bases de la boxe céleste en les observant…

    - Alors, tu as eu une enfance difficile...

    - J’ai attendu, enduré, autant que je le pouvais. Je rêvais de liberté, de partir loin, dans un monde dans lequel je serais respecté et apprécié. Je voulais me faire des amis, avoir une vraie famille. Quelques années plus tard, quatre pour être précis, j’ai agis. La veille au soir, j’avais surpris une conversation entre mes parents adoptifs :  

    - On ne peut pas le garder plus longtemps. Tout le monde sait que c’est un habitant d’en bas maintenant, un paria. En plus il n’apprend rien à l’école, il ne parle pas… nous n’en ferons jamais un être éduqué digne d’habiter Ordealia. On devrait le renvoyer d’où il vient, ou mieux, le vendre pour qu’il rejoigne les mers inférieurs, les aquatiques.
    - C’est vrai que de toute façon, sans ces ailes, il serait surement rejeté partout où il ira en restant sur les célestes. Demain soir, nous chercherons un bateau venant des aquatiques, il en passe régulièrement et nous irons le vendre à un quelconque équipage… mais qui va vouloir d’un gamin muet qui ne sait rien faire ?
    - Surement un navire restaurant, pour faire la plonge, où un navire de la Marine pour nettoyer le pont.

    Il fallait que je trouve le courage de fuir, je savais qu’ils étaient sérieux et qu’ils se débarrasseraient surement de moi le lendemain. Je les avais souvent surpris à parler de moi, se demander si ils allaient se débarrasser de moi, mais ils ne s’étaient jamais mis d’accord pour passer à l’acte depuis 4 ans que je vivais chez eux.

    Le lendemain, jour où je t’ai aperçu pour la première fois, serait ma dernière journée parmi les Ordealiens supérieurs.


    Dernière édition par Alex Cole le Jeu 04 Juil 2013, 10:33, édité 1 fois
      - Raconte-moi cette dernière journée.

      - En me levant le matin, je me demandais  quelle serait la meilleure situation pour moi. Devais-je me résigner à quitter les célestes et partir vivre loin de la terre de mes ancêtres ? Ou me résigner et accepter de travailler comme mousse sur le pont d’un navire de la marine ou encore comme plongeur dans un navire-restaurant ? Non…

      Malgré tout ce que les gens pensaient de moi, malgré toutes les persécutions que les professeurs et les élèves me faisaient subir à l’école, j’y avais appris beaucoup de choses,  j’étais même plutôt un bon élève… enfin je l’aurais été si les professeurs avaient daigné me noter correctement et corriger mes devoirs écrits. J’aimais la mécanique, l’apprentissage de comment deux pièces assemblées vont donner vie à un nouvel outil remplissant une fonction précise. Je voulais pousser mes connaissances dans ce sens et pouvais éventuellement partir et me mettre à la recherche d’une île, d’un endroit, où quelqu’un m’apprendrait tout ça… le trouverais-je sur les mers aquatiques ?

      La journée se déroulait comme une journée normale,  c’est ce jour là durant mon trajet vers l’école que je t’ai rencontré pour la première fois, enfin croisé plus exactement. Je tentais d’arriver à l’école discrètement, tentant de ne pas me faire remarquer par les autres élèves. J’en avais peur, je savais de quoi ils étaient capables, et j’avais appris à être prudent et à me méfier des gens. Je faisais un détour de plusieurs kilomètres chaque matin pour contourner la ville et n’y croiser personne. Mais les gens finirent par comprendre, et quand j’arrivai à l’école ce matin là, mon frère et sa bande de potes, m’attendaient à l’entrée arrière du bâtiment par laquelle j’avais prévu de passer.
       

      - Et qu’as-tu fait ? Tu t’es fièrement battu contre eux j’espère ?

      - Non … j’ai fuis. Je me suis mis à courir, cherchant une autre entrée de l’école pour leur échapper…

      - J’aurais honte à ta place…

      - J’avais honte. Je m’en voulais d’être aussi peureux… J’aurais voulu être comme toi, je ne te connaissais pas encore, je venais à peine de te voir, mais tu me semblais fort. J’aurais voulu être toi.
      Oui j’avais honte à ce moment, mais j’avais plus peur que honte…


      - Et comment se termine cette journée ?

      - Je t’ai dis que depuis que je n’ai plus mes ailes, j’ai perdu mon sens de l’équilibre ?

      - Oui…

      - Je me suis vautré au bout d’un mètre dans ma fuite... Mon frère m’a attrapé et m’a porté en direction du couloir principal. Ses amis nous ont suivis me frappant dans le dos. Arrivé à hauteur de mon casier dans le couloir, Eirik m’a forcé à l’ouvrir, puis m’a dis :


      - Puisque tu veux te cacher, entre là-dedans.



      Il me poussa à l’intérieur du casier et referma la porte derrière moi. J’étais prisonnier, enfin pas pour longtemps, car j’avais à l’intérieur de mon casier ma boîte à outils des cours de mécanique et commençait dans le noir le plus complet à en dévisser la porte.

      Quelques minutes plus tard, alors que tous les élèves étaient déjà en cours, je me retrouvais donc dans le couloir, la porte du casier dans la main. C’est là que l’idée m’est venue. Elle m’avait traversée l’esprit ce matin déjà quand je t’avais aperçu… je glissai donc la porte sous mon vêtement, portant des habits amples, elle ne se remarquerait pas et j’éviterais ainsi les coups toujours aussi douloureux à cet endroit.

      Mon dos désormais protégé, je retournais assez fièrement en cours. Je me sentais confiant en contact de cette pièce de métal. J’étais encore plus fier de moi en voyant l’effet de surprise que je provoquai sur mes camarades en entrant dans la salle de classe. Je m’installais tranquillement dans le fond de la pièce, dans l’indifférence complète de l’instituteur et mon frère quand mon frère se leva de sa chaise et me dit :



      - Qu’est-ce que tu fais là, rebut ? il me semble que ta place est dans le casier, non ?




      Je ne répondis pas et continuais à m’installer.


      - Les rebuts dans ton genre n’ont rien à faire là.



      Il retira la chaise au moment où j’allais m’y asseoir. Je tombais au sol dans l’hilarité générale de la classe, y compris le professeur qui faisait semblant de ne pas voir la scène tout en écrivant sa leçon au tableau. Eirik continua.


      - Regarde ce que j’ai pour toi, déchet.




      Il sorti un dial de sa poche. Un jet.


      - Tu connais ? C’est comme ça qu’on s’en sert.



      Il fixa le jet à son coude et arma un coup de poing.



      - JET PUNCH !!!


      Le coup de mon frère adoptif arriva aussi vite qu’une balle de revolver et heurta la porte du casier qui me protégeait le dos, qui sous l’impact du choc tomba de sous mes vêtements. Le son du métal fit sursauter le professeur. Les élèves regardèrent la scène en s’éloignant de moi. Je me retournai pour constater que sa main avait du se fracturer lors de l’impact. 


      - OUIN !!! 



      De sa main valide il me pointa du doigt lorsque le professeur arriva vers nous.


      - Il m’a agressé avec cette plaque de métal.


      Le professeur l’attrapa et le conduisit à l’infirmerie. Je ne savais pas quoi faire, allais-je réellement être accusé d’agression alors que je n’avais fait que me défendre ? Un comble après avoir passé quatre années à supporter les moqueries et les attaques. Lorsque l’instituteur revint dans la salle, je n’avais pas bougé d’un centimètre. Les autres élèves n’osaient plus m’approcher, j’avais l’impression d’être face à l’une de ses meutes de loups célestes dont si on tue le chef, le reste de la meute se laisse mourir. L’instituteur revient ensuite dans la pièce et m’attrapa par le col me conduisant directement chez le proviseur.

      Accusé d’agression, de dégradation de matériel et d’insolence, j’ai fuis avant que mes parents adoptifs n’arrivent, convoqués par l’établissement. J’ai couru aussi vite que j’ai pu, tombant régulièrement dans ma course par manque d’équilibre, mais en fait personne ne me suivait. Ils devaient se moquer complètement de ce qu’il m’arriverait une fois dehors, simplement contents de s’être débarrassé de moi.

      Mon manque d’équilibre failli me coûter la vie, lorsque dans ma précipitation je chutai dans un trou à travers un nuage. Je fermai les yeux, m’attendant aux suites d’une longue chute à m’écraser dans le monde d’en bas, celui des mers aquatiques, mais elle fût stoppée par un bras mécanique fixé à un bateau qui naviguait sur la strate la plus basse de nuages.
        - Un bras mécanique ?
        - Oui, c'était le bateau de pêche du professeur Edward Brown. Alors que je passais au travers des nuages, ma toge s'est accrochée dans son attirail, prévu pour attraper les plus gros poissons célestes.
        - Alors ce fut ta première rencontre avec le professeur ?
        - Non. Il ne m’a pas remarqué, il était sur sa barque en train de bricoler un nouveau prototype de canne à pêche pendant qu'une dizaine d'autres étaient, mécaniques et autonomes, en train d'amonceler un énorme de tas de poissons célestes à l'arrière de son frêle esquif. Je me suis donc débattu pour me libérer, en vain, durant plusieurs heures avant de tomber endormi dans cette position inconfortable.  

        Il devait être midi quand je me suis réveillé, où plutôt quand mon estomac m'a réveillé. J'avais passé la matinée accroché à son invention, et je sentais les effets de la chaleur et du soleil qui tapait désormais à son intensité maximale, j'étais complètement déshydraté. Le bateau était en mouvement et par chance son propriétaire naviguait en me tournant le dos, et ne m'avait donc pas encore vu, car malgré le tas de poissons qui nous séparait, avec son teint de peau pale et ses ailes, j'avais quand même reconnu un habitant des îles supérieures.  Il me faudrait un plan pour fuir lorsque nous serons arrivé à destination et que je serais libéré de ce bras mécanique.

        Le voyage dura plusieurs dizaines de minutes, mais bizarrement nous ne remontions pas vers les strates supérieures. Au contraire, nous nous enfoncions profondément sous une épaisse couche de végétation, qui me faisait penser que nous étions sous la troisième partie d'Ordealia, la Naturelle. Les arbres et végétations denses qui descendaient de l'île céleste au dessus de nos têtes avaient formées une jungle composée de nombreuses plateformes, soutenues par endroit par des pistons ou autres inventions du professeur, bien qu'à l'époque j'ignorais que tout cela était sa création. Le bateau s'arrêta à proximité d'une maison, la seule que j'avais vu dans cet étrange décor, mélange parfait entre nature et technologie, un nouveau bras mécanique sorti de l'avant du bateau et s'accrocha à un pont métallique, le professeur attendit l'arrêt complet du bateau, ouvrit la porte de la maison, et vint décharger le navire. Quand il m'aperçu il s'écria :


        - oh ! Drôle de prise, je n'ai jamais vu pareil poisson ... ah mais non c'est un être vivant ! D'où viens-tu toi ? ça fait longtemps que je n'ai pas vu le moindre habitant trainant par ici... tu es tout rouge, tu ne parles pas ? Tu as soif peut-être ? Ça fait longtemps que tu es retenu par mon attrape-poissons ?

        Tout en parlant il enfila en suite ses lunettes il examina la poignée, cherchant un moyen de me libérer. Il actionna un bouton, qui n'eu pas pour effet d'ouvrir la mâchoire de l'engin mais de le redresser, ainsi suspendu ma toge craqua et je m'effondrai alors torse nu, sur la plateforme métallique, révélant à l'étrange personnage les cicatrices de ma mutilation.

        L’inconnu fût intrigué par ma cicatrice, je profitais de cette hésitation pour me redresser et partir en courant à travers  la jungle. Je l’entendis crier derrière moi :


        - Hey ! Attends gamin ! Où vas-tu ?

        Où j’allais ? Bonne question ! Je n’en avais pas la moindre idée. Je savais juste que je ne voulais pas avoir à discuter avec qui que ce soit… encore moins avec un Ordealien supérieur, même si il n’y habite apparemment pas.

        La course ne dura pas longtemps. Alors que je jetai un œil en arrière pour constater que le professeur se précipitait derrière moi, je basculai à nouveau, retenu cette fois-ci de la chute par un amas de lianes, qui formaient un trou, suffisamment grand pour que j’y tombe et que ma jambe s’y coince.

        Le professeur s’arrêta devant moi.


        - Alors ? que se passe t-il ? d’où viens-tu ? Toi aussi tu as été rejeté par les Ordealiens ? Je le vois. Ces mutilations, cette peur que tu as de moi… Mais rassures-toi, je ne suis pas comme les habitants de l’île. Moi aussi j’ai été rejeté.  Tu ne parles pas ? Tu sais je n’ai pas beaucoup de compagnie habituellement, alors si tu veux rester habiter ici, peu importe ce que tu cherches à fuir, ça ne me dérange pas.

        J’ai appris avec le temps à connaître le professeur, très distrait, toujours en train de penser à sa prochaine invention, il ne prenait pas le temps de faire attention aux détails qui ne concernait pas ces constructions. Il ne remarqua donc ni mon mutisme, ni le fait que ma jambe était coincée.

        - Bon… tu sais où est ma maison au cas où tu change d’avis.

        Il revint tous les jours, quelques minutes devant l’ouverture dans lequel j’étais toujours coincé, m’apportant eau et nourriture qu’il laissait à quelques pas de moi. Au bout de quelques jours, il sembla comprendre que j’étais muet et me donna un papier et un stylo pour que je puisse communiquer. Il n’avait pas la même arrogance que les habitants d’en-haut, si bien que je commençais à m’habituer à sa présence, je lui écrivais alors que j’étais bloqué. Le lendemain, il arriva avec une machine à pistons, qui souleva la liane qui me retenait prisonnier.

        J’étais convaincu que je pouvais faire confiance à cet ange, mais la vue de ses ailes me faisait peur, moi qui avait si souvent été raillé par des ailés pour ne pas en avoir, si bien que je reculais alors qu’il me proposait de l’accompagner chez lui. Il vit dans mon regard ce qui me posait problème, attrapa un couteau, coupa ses ailes et les jeta au sol avec le couteau.


        - Moi aussi j’ai été chassé de mes terres natales. Nous sommes pareils maintenant. Je suis le professeur Edward Brown, enchanté !

        J’attrapai alors le papier et le stylo et y inscrit mon nom : Alex Cole.


        Dernière édition par Alex Cole le Ven 26 Juil 2013, 15:48, édité 2 fois
          6 mois passèrent, j’habitais désormais avec Edward Brown et apprenais avec lui la mécanique, la robotique, nous forgions nous-mêmes les matériaux dont nous avions besoin en utilisant des rebuts.

          Ouais, je sais. Tu apprends tout plein de trucs cools, tu fabriques des armes dangereuses, Bla bla bla … t’as pas une histoire intéressante à raconter ? On devait parler de notre rencontre, non ?

          Justement j’y viens… car c’est à cette période, que nous nous sommes rapprochés. Je reprends…

          Ça faisait donc 6 mois que j’habitais avec le professeur suivant ces enseignements avec rigueur, commençant à fabriquer mes propres petits objets, quand le professeur m’a demandé de l’accompagner sur une île, non loin d’Ordealia, où il se rendait pour échanger quelques unes de ses créations et butins de pêche contre des matériaux et dials pour ses futures inventions.

          Et c’est là que tu interviens... Je me suis souvenu du jour où je t’ai vu pour la première fois. Ce jour à l’école où j’ai mis la plaque de métal sur mon dos et fracassé le poing de mon frère. Alors, si j’ai d’abord refusé la proposition du professeur, je l’ai finalement rejoins sur le bateau, au moment où il s’apprêtait à partir, portant un casque, cachant entièrement mon visage, forgé rapidement pendant la nuit. Le casque bien vissé sur la tête, ma toge recouvrant l’ensemble de mon corps, j’étais prêt à affronter la ville, les gens, … ils ne pourraient pas m’identifier en tant qu’habitant inférieur ou d'ange handicapé, je serais à leur yeux, le gars qui porte un casque et une toge. Pour la première fois, je me sentais comme le guerrier en armure.

          C’est là que le projet a muri dans ma tête, si à découvert j’étais un enfant peureux, une fois caché, je devais fier et courageux.

          D'ailleurs c’est en rentrant de cette balade en ville que le professeur Brown m’a offert l’Audio Dial.


          - Je suis fier de ce que tu as fait aujourd’hui. Si tu es amené à retourner en ville, voilà quelque chose qui te sera utile. C’est un Audio Dial. Il peut enregistrer les choses que tu entends et les répéter. Ce n’est pas un modèle très performant alors tu es limité en enregistrement à 100 mots.

          J’ai passé la soirée à faire parler le professeur, enregistrant  des phrases, des mots, j’ai passé la nuit à traquer des sons. J’étais un enfant à qui on avait donné un jouet, à qui on avait rendu une abilité, la parole.
           
            Neuf années s’étaient écoulées. La vie suivait son cours dans les strates inférieures d’Ordealia. Nous inventions des armes, dessinions des plans, fabriquions des choses avec les moyens qui étaient à notre disposition… C'est-à-dire peu. 


            L’imagination du professeur à dessiner des plans et proposer de nouvelles idées farfelues était sans limite. Les matériaux disponibles sur cet île et la technologie dont nous disposions en était une. Alors il me racontait souvent des histoires de pirates, ces fiers aventuriers des mers, qui avaient accès à toutes sortes de richesse, qui voguaient librement sur toutes les mers du monde. Je suis sur qu’il rêvait d’être un pirate… C’est pour ça qu’il est partit.

            J’avais dessiné un nouveau plan, une armure, embarquant toutes sortes d’armes, une sorte de guerrier ultime et lui avait confié afin qu’il me donne son avis. Je savais que je ne pourrais jamais construire une telle machine de guerre sans quitter Ordealia, j’avais dessiné ces plans à partir de technologies que je ne connaissais qu’à partir des livres du professeur.

            Ce plan, c’est tout ce qu’il m’a laissé à son départ. Je me souviens de ce jour. J’étais parti à la pêche et à mon retour j’avais retrouvé la maison vide. Il était parti, emportant avec lui le peu de matériaux qu’on avait, les meubles, ses plans, … Je retrouvais dans un coin de la pièce ma boite à outils ainsi que le plan que je lui avais confié avec l’annotation :

            Pars à l’aventure, construis là, deviens un fier pirate et peut-être qu’un jour nous nous recroiserons.


            Il avait décidé de partir… après tant d’années passées à rêver de piraterie, de technologie encore non découverte, de matériaux nobles, il avait franchi le pas et s’était décidé à partir à l’aventure. Maintenant c’était à moi de le faire. Mais je savais que le monde était rempli de gens encore plus forts et violents que ceux que j’avais déjà rencontré. Je ne pourrais pas partir sans arme. Il me faudrait construire, aussi rudimentaire soit-elle, une première version de l’armure, une première version de toi …




            H.S N°1 – Les petites histoires des PNJs d’Alex Cole:




            Dernière édition par Alex Cole le Lun 12 Aoû 2013, 16:20, édité 1 fois
              Et voilà, comment nous nous sommes enfin rencontrés ? Après tant d’années à  rêver de moi, à m’imaginer, à m’envier, te voilà me fabriquant, dans une version primitive… 

              Tu as travaillé pendant quoi ... 3 ans ? pour chercher, acheter, tous les matériaux avec lesquels tu m’as bâti… notamment cette arme, l’impact dial, que tu as installé dans ma main droite.

              Et c’est ainsi qu’après des années de travaux, tu m’as finalisé, moi Pirate Machine, dans cette première version. Alors évidemment tu as voulu tester mon pouvoir, alors nous sommes montés à Ordealia supérieure, dans ce club de boxe céleste… et j’ai provoqué des gens.

              Me voilà au centre du ring, 3 gars autour de moi. J’en fixe un, choisi au hasard, je ne bouge pas d’un centimètre. J’attends qu’ils attaquent. Le premier se jette sur moi. Saute et dive kick. Je le réceptionne de la main droite et le repousse. Notre audio dial lui lance :

              « Merci … chargement … impact dial… »

              Les autres arrivent, ils tentent une approche à 2. Ils courent côte à côte dans ma direction. Au moment où ils arrivent à ma hauteur, ils se séparent, un à gauche, un à droite. Je balance ma main droite sur celui qui vient par ma gauche…

              « IMPACT DIAL »

              K-O en un coup. Puissant ce dial. Evidemment pendant que j’attaquais celui de gauche, je n’ai pas esquivé celui de droite. Il me balance un crochet dans la hanche… je ne sens rien. Je me retourne lentement vers lui… pas très mobile cette armure, il faudra revoir ça.

              J’y travaille.

              « Impact Dial »

              K-O à son tour. Ils sont faibles dans cette salle.

              Le troisième prend son temps. J’ai l’impression qu’il a compris que j’avais attaqué les 2 avec une seule arme, que je n’ai qu’une seule arme.

              Il prend son temps, avance lentement, temporise, esquive mes coups mais ne cherche pas à contre-attaquer. Il est rapide, tourne autour de moi, il a compris cette foutue faiblesse de mobilité. Il arrive dans mon dos, pas le temps de me retourner.

              Je prends son high kick derrière la tête, je suis sonné. Il enchaine avec une série de coup de poing il est rapide. Je prends tous ses coups avant de me retourner. Je lui fais face.

              « Jet-Dial ! ». Son coup est rapide, très rapide. Il avait un Jet Dial derrière le coude. Je prends son coup de poing boosté dans le torse. L’armure se brise sous la puissance de l’impact. J’ai perdu.

              La prochaine fois, donne moi plus d’armes s'il te plait... et corrige ce défaut de mobilité.  

                Ne t’inquiète pas pour ton prochain combat. Ces nouvelles griffes rétractables feront le taf… je travaille dessus depuis 1 an.

                Depuis le jour où nous sommes rentrés de ce combat perdu. Je t’avais rafistolé rapidement, histoire d’essayer de t’améliorer mais sans savoir comment. Par contre pour la mobilité, ne t’attends pas à des miracles. Sans avoir accès à de meilleurs matériaux, je ne pourrais pas faire grand-chose… C’est pour ça qu’il faut partir d’ici au plus vite.


                Et c’est ces choses qui vont nous y aider ? 

                Hey ! J’ai passé 1 an à les mettre au point !! Alors ne l’appelle pas « cette chose » s’il te plait, ce sont les … slicers.

                Franchement… c’est un peu naze comme nom, non ?



                Allez, raconte moi comment tu as eu cette idée.

                Les griffes des lapins célestes…

                ça se passe il y a 3 ans, sur le chemin du retour de la salle de boxe. Je venais de me rendre compte que nous n’étions pas encore assez forts…  


                C’est toi qui m’as créé ainsi…

                Je ne voulais pas revenir, recommencer à bricoler pour le même résultat. Je n’avais peu de matériel, pas de nouveaux dials, et pas le temps d’attendre. Il me fallait une idée… vite. Le professeur m’a toujours interdit de pénétrer dans la 3ème partie d’Ordealia, la naturelle, parce que selon lui il y avait des créatures dangereuses, très dangereuses. Me rappelant de ça, je me suis décidé d’enfreindre cette règle, observer les créatures sauvages et hostiles de l’île me donnerait peut-être une idée, un truc que je pourrais réaliser, autres que tous les plans que j’avais dessiné et qui me demandait des tonnes de matos et de dials…

                En fait je crois que le plus dangereux de cette île n’était pas les créatures. A peine j’avais mis un pied sur l’île qu’un groupe de personnes est arrivé. Des grands types, étranges, en toge noire, la tête recouverte par un capuchon. L’un d’eux prit la parole :


                - Cette île est un domaine sacré. Tu n’as rien à faire ici.

                Tu étais au fond de mon sac, en pièce, je ne savais comment réagir. Je reculais, tremblant, vers le bord de l’île sachant très bien par où redescendre pour retourner chez moi… mais j’avais peur.

                Un autre prêtre prit la parole.



                -          Tu ne comprends pas ? Tu n’es pas le bienvenu sur cette terre.

                Il s’élança vers moi, une large épée à la main. J’esquivais la lame, qui d’une souplesse extraordinaire se plia en 2 pour m’atteindre.  Projeté sur le coté, je me relevais, genou à terre. L’homme à l’épée s’avança vers moi, son épée levée bien haut dans le ciel.


                - Les gens faibles comme toi ne sont pas dignes de notre ordre…  tu va mourir.

                Il abaissa lentement son épée dans ma direction quand s’interposa une créature s’interposa entre moi et mon bourreau. Il arrêta la lame avec les paumes de sa main. Le possesseur de l’épée appuya lourdement sur son épée, comme s’il pensait pouvoir passer au travers de la créature qui le retenait. Son visage toucha le plat de sa lame, au niveau où les mains du monstre retenaient l’arme. C’est à ce moment que la créature déploya ses griffes, lacérant le visage du gars à la capuche qui recula. La créature prit la fuite feintant de charger les autres hommes qui avaient regardés la scène sans y participer pour éviter qu’ils ne se mettent à attaquer et j’en profitais pour fuir de mon côté, sautant dans le vide au bord de l’île, me rattrapant à une liane pour rentrer chez moi dans la partie inférieure de cette île dans laquelle se situait l’atelier du professeur.

                Voilà comment est née l’idée des griffes rétractables. Attaque par surprise, arme rapide, tranchantes et pouvant également être défensive pour arrêter certains types de coups. Voilà comment tu devras l’utiliser… pour la mobilité, par contre, il faudra attendre d’avoir de meilleurs matériaux…

                Après 3 ans à te retaper et à t’ajouter les Slicers, te voilà enfin prête. A l’heure. Car oui, nous avions une date limite. Ce tournoi dont nous avons vu le prospectus il y a bientôt un an. Le grand tournoi d’Ordealia va commencer et c’est là-bas que nous allons faire nos preuves.

                ... Je suis toi, tu es moi. Nous sommes Pirate Machine. Et nous allons devenir un fier guerrier de métal. EN ROUTE ! 




                H.S n°2 – Les petites histoires des PNJs d’Alex Cole: