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Mer calme et pensées troubles

Mes cheveux roux au vent je me tiens assis sur le rebord à l'arrière du navire, tel une torche indiquant notre position à d'imaginaires suivants. Ce bateau est en effet seul dans sa traversée de l'océan et ça m'arrange, vu que j'ai envie d'être seul avec moi-même. Les yeux dans le vide et assis en tailleur sur cette rambarde, je tiens ma tête d'une main tandis que l'autre pendouille dans le vide avec son fil sortant de la manche. Ma ligne à la mer ne bronche pas, les poissons semblent avoir compris qu'elle n'est là que pour la forme. Il faut dire que j'ai mis mon appât à Bernard-l'ermite hors comme il ne marche quasiment jamais, le quasiment étant une façon détourné de dire une seule réussite. Et encore une réussite c'e... euh une réaction ?! Je remonta mon doigt en vitesse tirant sur le fil par réflexe plus qu'autre chose -oui je pêche sans canne c'est un truc d'amateur ça, les bouchons aussi- et c'était bien lui ! Cette couleur, cette taille ces petites pinces et cette voix.

- Oh tiens c'est vous. Je me disais bien reconnaitre cette savoureuse cuisine. Je suis cont.. mais que faites vous ? Bwaaaaaaaahhhhh !!!

Et plouf, je ne l'entend pas car je l'ai balancé le plus loin possible, mais je l'imagine ce plouf lointain, il me soulage. Bernard l'homme-poisson bernard-l'hermite miniature, en ce jour où je veux pas être emmerdé il est bien la dernière chose dont j'ai besoin. La dernière fois ça avait été une horreur et ...

- Meeeeeeeeeeeerrrrrrrrrrdddeeeeeeeee !!

Cri du cœur alors que je réalise. Mais pourquoi je l'ai balancé, quel idiot ! C'était quoi les chances que j'avais de le pécher une deuxième fois dans ce vaste océan ? J'aurais pu le cuir cette fois ou bien le vendre ! J'aurais aussi pu juste le frapper pour me défouler, mais ça c'était du gaspillage de bonne fortune ! Sans compter que je me suis fait mal avec toute ces conneries...

- Monsieur Tora !! Vous allez bien ?!?

En parlant de blessure ouch... Main sur le torse tout en toussant, je regarde ceux qui m'ont tiré dessus à bout portant au dernier port se pointer. En pleine attaque pirate les deux marins m'avaient pris pour l'un des bandits et avaient fait feu quand j'avais grimpé à leur bord. Du coup maintenant ils ne savent plus quoi faire pour se faire pardonner, de vrais pots de colle. Je suis pas mort bordel ! Ils se sont déjà arrangés pour que moi et Luka avec qui j'étais à ce moment là puissions monter à bord gratis, on devait quitter Inari assez vite donc ça tombait très bien. Ça me suffit sérieux, je leur ai déjà pardonné je leur ai dit, j’essaie de le faire en tout cas. Pas comme si j'avais envie de leur faire mal ou quoi que ce soit, c'était la panique après tout à ce moment là. C'est juste pas encore cicatrisé et dans tout les sens du terme, je veux pas les voir, je peux pas les voir pour le moment...

- Ça va, ça va... Lâchez-moi un peu je vous ai dit !

Un ton sec et dur, un ton que je ne voulais pas employer, je voulais sourire ou plaisanter... Ils font une tête de chien battu maintenant c'est malin, j'ai l'impression d'être le méchant de l'histoire alors que c'est moi la victime. Puis c'était quoi ce "monsieur Tora" aussi, ils ont l'âge d'être mon père ! Ça me fatigue ... Le doc du bateau m'avait pourtant dit repos complet, pour ça que je m'étais isolé et que j'avais utilisé cet appât qui n'attrape rien. J'en ai marre tant pis, je les plante là je vais taxer un pieu tranquille à l'infirmerie, j'ai l'autorisation du médecin pour ça qu'il m'a dit. Première tentative de bilan et de détente raté, c'est pourtant une belle journée avec une mer calme qui laisse du temps pour soi à chacun, cela devrait être facile. J'espère que j'aurais plus de chance là-bas.


Dernière édition par Tora Tsubomi le Dim 11 Aoû 2013 - 18:41, édité 1 fois
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Parcourant le grand navire marchand sous un beau ciel bleu que je remarque à peine, je pénètre à l'intérieur du bâtiment me trouvant à présent sous un ciel de bois que je ne regarde pas d'avantage. Je ne sais pas si je me suis levé du pied gauche ou si la nuit a juste été mauvaise, mais un brin m'agace et je n'ai vraiment pas envie de pousser cette porte. Il faut dire que j'ai jamais aimé faire la sieste, c'est une perte totale de son après-midi passé juste à dormir, la nuit est là pour ça après tout. Cependant là j'ai pas la pêche et faut bien être raisonnable une fois de temps en temps... J'ouvre donc la porte en tirant la tronche afin de regarder l'autre raison qui me donne pas très envie d'être là. Le doc du vaisseau est à son bureau le nez dans les papiers, un petit gros avec une tête de fouine qui vous mets mal à l'aise. Il a pas l'air spécialement joyeux de me voir, il me fixe comme s'il pouvait voir à travers. Je suis sûr que si j'ai la tête dans le brouillard c'est aussi à cause de ses médicaments à la noix ! Les médicaments en général ça a sale gout et des effets secondaires chiants, alors ceux pour quand on a pris un gros truc comme une balle ça peut être que pire !

- Je taxe un pieu. Je frais pas de bruit...

Il ne répond pas vraiment que j'ai déjà tiré le rideau pour m'isoler du reste de la pièce. Il me demande si ça va vaguement et je réponds ouais, fin de conversation. Je détache le bandeau de mes cheveux pour me couvrir les yeux et voilà, manque plus que les boules quiès et ça aurait été parfait. Quoi que c'est assez silencieux, le hublot est ouvert aussi on dirait laissant passer le bruit de la mer, musique habituelle et relaxante. Un autre avantage de la mer calme c'est que les marins n'ont pas besoin de hurler pour se faire entendre et diriger le navire. C'est chiant d'ailleurs pour ça les gros navires, je suis pas spécialement antisocial mais tout ce monde tout le temps autour de soi, tout ce vacarme... Je vivais en ville certes mais en mer on était bien plus tranquille sur notre bateau.

Je relève légèrement le bandeau et tire sur mon haut regardant les bandages de ma blessure. Ça non plus ça serait jamais arrivé si j'étais resté à Luvneel, je commence à me poser des questions sur ce voyage. Était ce vraiment une bonne idée ...? Ma visite à Inari c'était résumé à une bande de cinglé, livrer des sushis et à ... Luka. J'avais voulu aider une gamine dans la rue en lui offrant un repas et un toit, j'ai fini embarqué dans une sorte de complot de la marine puis une attaque pirate ; tout ça pour finir canardé à bout portant et manquait de mourir. J'étais parti pour l'aventure et tout ce que j'avais récolté c'était les emmerdes... Tout ça pour quoi ? Coincé sur un bateau avec mes presque bourreaux et une gamine psychopathe en direction je ne sais où, sans oublier gueule de fouine qui veille mon sommeil. Elles étaient loin les îles de rêve avec leur faste exotique et culinaire. Tout ceci n'était peut-être qu'un rêve de gosse. Je me suis probablement monter la tête je ferais mieux de m'occuper du cas Luka en vitesse et de rentrer...
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Le noir s'accentue, les ténèbres s'intensifient et le bruit des vagues se fait de plus en plus lointain ; Morphée entre en scène. Ou pas. Je ne sens pas venir l'oubli, celui ou l'esprit s'élève dans l'inconnu laissant le corps seul pour qu'il se régénère. Tout ce que je sens c'est un poids, une masse comme si des chaines m'entravaient, comme si les ombres qui m'entourent voulaient m'absorber. Je n'ai jamais eu peur du noir mais là, je ne peux pas m'empêcher de ressentir un profond malaise, alors je pars en courant. Le poids est toujours là au centre de ma poitrine, mais je ne ressens plus les chaines et autres, je les ai oublié et je cours comme jamais à travers les ténèbres. Je fuis ce néant oppressant sans savoir ou je vais, il n'y a aucune lumière aveuglante nulle part en vue pour le moment, cliché mensonger semble-t-il. Je ne sais même pas sur quoi je cours non plus d'ailleurs, il n'y a pas de sol ici. Ah ? J'aurais mieux fais de ne pas y penser car à peine ce bon sens me viens t-il à l'esprit, que comme pour rattraper cet oubli je me mets à chuter dans le vide. L’instinct et l’inconscient font la loi ici, mais parfois la raison et la conscience élèvent un peu la voix influençant mes actions. C’est une véritable inverse du monde des éveillés en fait.

Les ombres dansent autour de moi, m'accompagnant dans cette chute sans fin, semblant vouloir prendre des formes mais s'interrompant avant à chaque fois. Moi je tombe en hurlant, il me semble crier un tout cas. Je lance un fil vers l'endroit ou je me tenais avant mais il ne rencontre que le vide. Il n'y a plus rien. Y avait-il seulement quelque chose pour commencer ? Aucune importance au final, je chute et ça ne me plait pas du tout. Disons le ce fichu sentiment, j'ai peur. La trouille. Les pétoches. J'ai aucune envie de mourir je veux que ça s'arrête. St..Bang ! Volonté d'arrêt interrompue alors qu'un grand trou a fait l'apparition dans ma poitrine, comme si un boulet de canon m'avait traversé.Tout se trouble alors, moi, l'obscurité, tout se met à tourbillonner pour se mélanger jusqu'à ce que je perde pied dans ce cauchemar. Le peu de perception des choses qui me reste se retrouve broyer dans ce siphon alors que le décor change.

Je fini par ouvrir les yeux, émergeant dans une pièce familière et bien plus chaleureuse. Ce n'est toujours pas l'infirmerie du bateau en revanche. Est-ce-que je dors encore ? Normalement oui. Ou alors je ne sais pas comment j’ai fait pour me retrouver dans ma chambre et dans mon lit, car c'est là que je me suis "réveillé". Moi qui voulait rentrer, au moins je suis servi ! Pourtant malgré une certaine sérénité retrouvé, je sens toujours le trouble qui m'habite. Juste à coté de moi en fait ! Pas logique mais quand je tourne la tête, ils sont pourtant bien là mes ennuis du moment. Version têtes blondes alignées cote à côte de mon lit je vois le colonel d'Inari, mes deux marins tireurs, Luka -mais elle c'est normal la tête de gosse- ainsi que d'autres que je reconnais plus ou moins. Celui là ressemble à l'un des pirates de l'autre jour ... ou bien c'est ce vieux con qui habitait à la fin de la rue et qui gueulait pour tout et rien... Quelle idée de me les mettre version petiot, crétin de subconscient ! D'ailleurs j'ai moi même été atteint par ce symptôme rétrécisseur semble-t-il. Le temps de plus ou moins réaliser tout ça qu'ils commencent à parler tous en même temps. Une véritable masse de paroles résonnant dans toute la pièce et me donnant de plus en plus mal au crâne. Ce cauchemar ne s'arrêtera-il donc jamais ? Je me bouche les oreilles mais en vain, rien ne semblant pouvoir stopper ce flot de son, j'arriverais presque à les voir ces fichus ondes sonores. Ce cauchemar cependant sembla vouloir changer de stratégie subitement, le bruit se stoppant d'un coup. L'imposition du silence maintenant ? Je tourne à nouveau la tête pour observer les bambins qui quittent la pièce sagement, après que quelqu'un est ouvert la porte. Une femme se tiens près de la porte faisant sortir les sales mioches avec douceur, silhouette familière que je reconnais sans trop y croire.

- Maman...


Dernière édition par Tora Tsubomi le Mar 20 Aoû 2013 - 17:23, édité 1 fois
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Assis dans mon lit le temps de la surprise je semble soudain retomber dans un rôle, comme si la voir n'avait rien de surprenant en fait. C’est ma mère comme je m’en rappelle, comme je la connais. Petite et ronde avec sa chevelure rousse et courte, ses yeux dorés.. Je lui tourne le dos équipant mon épaisse couette jusqu'à la tête, ne laissant qu'une petite touffe rouquine dépassée. Un gosse se cachant de sa mère sous sa couette, c'est mon rôle du moment. Pourquoi me cacher ? Pourquoi me cacher alors qu'elle vient de mettre à la porte mes ennuis ? Je ne sais pas, ou peut-être que si. Je suis le spectateur et l'acteur de mon propre rôle à la fois, je connais déjà tout ce qui va se passer sans le savoir. Et là je sais que si je me cache ainsi à son approche, c'est que ça a de grandes chances de finir par ...

- Aïaïaïaïiiiiiee

La prise sur mon oreille que ma couette n'a pu dissimuler longtemps est ferme. Je me retrouve tirer vers le haut à présent, par cette poigne familière longtemps oublié. Mettant mes petites main sur la sienne tentant en vain de faire lâcher prise, elle me fait tourner la tête dans sa direction. Elle sourit du genre sourire fâchée, je vais me faire gronder c'est sûr. Pourquoi par contre je ne sais pas encore. Le cauchemar semble terminé mais là, on ne peut pas dire que j'ai l'impression d'être rendu dans un rêve... Mon mini moi préfèrerait sûrement lui aussi être ailleurs. De petites larmes aux coins des yeux, il demande grâce afin de ne pas finir avec des oreilles d'éléphant. Il se plaint toujours de cette douleur que je ne ressens pas vraiment, mais je compatis !

-  Combien de temps tu comptes encore rester au lit. Tu as des choses à faire il me semble. On t’attends.

Toujours  spectateur à l’intérieur de ce moi enfantin, je me regarde m’assoir sur le lit en grimaçant, visiblement peu enclin à écouter les instructions. Elle s’assoit à mes côtés pour ensuite me pincer les joues, pas trop fort mais visiblement décidé à m’embêter. Je repli mes genoux les serrant dans mes bras pour faire bloc, érigeant une nouvelle barrière. Autre protection infantile qui la fait soupirer, elle passe sa main dans mes cheveux et moi, le moi qui regarde le tout de loin soudain, je doute. Je connais ce rêve là, il m’est familier. Depuis combien de temps ne l’avais-je pas fait ?

- Je veux pas y aller, je veux rester avec toi…

Vieille scène d’autrefois, de quand ma mère était vivante et que je ne voulais pas aller en mer. Pourquoi je ne voulais pas ? Je ne m’en souviens plus. Parfois c’était car je voulais jouer, d’autres fois car je voulais rester avec elle ; il y avait aussi la fois ou je m’étais disputé avec mon frère. Ce n’était pas les raisons pour les caprices qui manquaient, normal pour un gosse en même temps. Tout ça pour ?

- Tu n’accompliras jamais rien si tu restes enfermé ici. Tu n’avais pas des choses que tu voulais faire ? Tu veux abandonner ?
- Ouais...

Un ouais qui à défaut d'être convaincant, voir même juste convaincu, se voulait provocateur. Pourquoi devoir toujours faire les choses bien après tout ? Pourquoi ne pas tout laisser tomber quand ça ne marche pas comme on veut ? Ma mère a sa propre réponse à ce genre de démobilisation des effectifs. M’aggripant par le col pour me coucher sur ses genoux face vers le plancher, elle leva sa main en l’air afin de coller une raclée à mon postérieur... Certaines mères vous disent des mots doux et d’autres vous envoient au coin, la mienne faisait cela. Elle aurait été encore en vie je suis sûre qu’elle aurait continué encore aujourd’hui, d’ailleurs elle l'a fait dans mes rêves. Quand j’ai eu du mal à me faire à ma nouvelle vie seul à la maison, quand ces stupides bagarres me compliquaient la vie et mon intégration à mon quartier. Peu importe la raison, quand je me sentais vraiment mal elle apparaissait toujours à un moment avec la même leçon, comme elle va sûrement le faire maintenant.

- Le monde est une grande place Tora... Si tu ne te ne te bats pas pour ce que tu veux, si tu ne te bats pas pour tes rêves, alors il ne fera qu'une bouchée de toi. Alors on se secoue ! Pas de laisser aller !

Leçon sur la persévérance et la valeur du travail, mais aussi sur les revers de la vie. Un peu le crédo familial en fait. Après ça je faisais toujours la tête mais elle me décoiffait affectueusement, me serrant dans ses bras. Ça marchait toujours au final, même si vu mon âge je ne saisissais pas forcement tout. Je voulais évitais une autre fessée plus qu’autre chose. Elle se relevait alors tout en m’encourageant à faire de même d’une main dans le dos, me poussant légèrement vers la porte.

- Allez petit homme, arrête de bouder et tiens toi droit. La vie s’affronte la tête haute et avec le sourire.

Sourire que le mini-moi fini par rendre, même s’il fait un peu aussi grimace. Au final lui et moi avons retrouvé du peps, il est temps d’ouvrir la porte et d’affronter cette bande de sale gosse de l’autre côté. Main sur la poignée, je la tourne sans plus m’occuper de cette mère derrière moi, qui me regarde partir amusée et fière. Subconscient fils à maman ou mère fantôme visitant les rêves depuis l’au-delà, la réponse restera un mystère dissimuler à présent dans la grande lumière finalement apparue. Cachée derrière la porte qui s'est ouverte elle se met au travail, absorbant tout en un instant et me ramenant avec douceur dans le monde des éveillés.
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Réveil en douceur je me sens mieux, plus léger, je sens mes forces revenir. Je vais... Je vais ...! Oui je vais le faire ! Je vais ouvrir les yeux !!! Mais d'abord... Juste encore quelques seconde alors que je reprends un contrôle de plus en plus clair de mon esprit, le temps d'essayer de rattraper ce souvenir de ma mère. Je n'ai pas besoin de dormir pour penser à elle mais là cela semblait si réel, je sens encore comme une chaleur humaine que je sers dans mes bras. Je sers de plus en plus fort cette image floue et qui ... commence à sentir bizarre en fait. Ouverture des yeux d'urgences !

- AAAAAAaaaaaaaaAAAHh !

Saut arrière du lit pour se coller au mur que je grimpe en marche arrière. Être accueilli au réveil par la gueule de fouine du doc, version joues rouges et figés ça peut faire un choc. Le serrer dans ses bras alors qu'il est coucher à côté de vous dans votre lit, ça vous en fait un deuxième ! L'odeur ça arrange rien non plus. Maman elle sentait pas le vieux plein de médicaments d'abord ! ... Quesqu'il fout dans mon pieu ...? ... Toujours figé dans nos positions je le regarde, il me regarde, je le reregarde et ile me rereregarde encore pour finir par cligner des yeux en premier. J'ai gagné ! ... Du mal à garder le fil au réveil moi... Le vieux médecin de bord lui se relève péniblement, comme si de rien n'était. Il se racle alors la gorge afin de retrouver sa contenance et prendre la parole.

- Vous aviez le sommeil très agité. Quand je me suis approché pour voir, vous m'avez pris le bras et n'avez plus lâché prise...

Je continue de le fixer même si mes pieds sont revenus en contact avec le lit, je suis pas une araignée après tout. Je reste quand même collé au mur encore un peu méfiant, ça explique pas tout son histoire pour le moment. Le soupçonné pervers semble lire en moi alors et rajoute, l'air encore un peu gêné de la précédente situation.

- Votre sommeil s'est calmé alors j'ai fini par vous laisser dormir, cependant à mon âge... Il frotta alors son dos de sa main. Je suis encore loin de la retraite, mais pas question de rester debout dos vouté pendant des heures.

Il toussote voulant surement passé à autre chose, idée que j'approuve entièrement ! Surtout qu'il semblerait que je sois le principal fautif dans cette affaire. Reste plus qu'à espérer que personne ne nous ai vu comme ça, mais surtout, que je ne parle pas dans mon sommeil. Appeler sa mère dans son sommeil après avoir fait la gueule à tout le monde toute la journée, ça serait vachement la honte n'empêche.

Me laissant retomber assis en tailleur, le docteur prend ses affaires et viens vers moi pour un bilan médical en silence. Les pitreries sont terminés et il fait son travail, vérifiant que mes cauchemars n'étaient pas dû à une éventuelle fièvre, il refait aussi mes bandages tout en suivant l'évolution de ma blessure. Moi je le regarde faire observant l'expérience à l’œuvre. On ne sait jamais quand on peut avoir des bandages à faire après tout. En parlant de bandages le docteur aussi en a un à la main, ce qui ne semble pas le gêné du tout. Faut dire que c'est pas une grosse blessure, même s'y en y repensant ça me fait autant sourire que ça me fait le plaindre. Peu après notre départ en mer le toubib a entendu parler de nous et nos bobos, il a voulu nous examiner sauf qu'avec la phobie de Luka... Elle l'a mordu jusqu'au sang pour ensuite se prendre un savon par le capitaine, on l'a pas revu depuis, elle doit bouder quelque part. Comme on était toujours ensemble avant ça, j'imagine que c'est la raison pour laquelle il faisait la gueule à mon arrivé. Il a pas l'air rancunier ce doc remarque, il avait ptêtre juste peur qu'elle soit avec moi. Je peux pas lui en vouloir d'appréhender une nouvelle rencontre en même temps. D'ailleurs quand j'y repense...

- Désolé.

Il me regarde l'air étonné se demandant d'où ça sort, mais je n'explique pas. C'est juste que j'ai été vachement con avec lui tout à l'heure, sans parler de mes pensées, alors qu'il m'avait rien fait. Il hausse les épaules et me sourit, la nature l'a certes pas gâté mais en se donnant la peine de le regarder un peu plus en profondeur, on peut voir qu'il a un regard gentil. Son sourire aussi est chaleureux d'ailleurs. Il range alors son matériel me disant qu'il a fini. Ça m'arrange vu que la sieste étant terminé j'ai vraiment envie de bouger, sans compter que j'ai des petits trucs à faire.

- Merci bien, à plus !

Je saute du lit en souriant, me rhabille et sort de là à grande vitesse, pour pas dire en courant. A peine sorti que le doc lui, souriant à la fougue de la jeunesse, sort sa pipe afin de la bourrer et fumer, confortablement installé au fond de son siège et regardant à travers la petite fenêtre ronde. Le ciel est toujours bleu et la mer toujours calme, la journée n'est pas terminé !

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Sorti de l'infirmerie je décide de retourner sur les lieux de mes derniers problèmes, à l'arrière du bateau. Dernière porte à pousser afin de retourner du ciel de bois au ciel bleu, mais d'abord je sors la tête afin d'observer. On tourne la tête à droite, on tourne la tête à gauche puis à nouveau un ptit coup à droite, comme ça qu'il faut faire avant de traverser une zone dangereuse après tout. Je ne vois pas mes deux fans, juste des hommes qui manœuvrent les voiles et d'autres qui resserrent une dernière fois les cordages, avant de passer le relais à leurs potes et aller se reposer. Par le hublot je pensais qu'il était plus tôt que ça mais en fait le soleil commence à descendre, lui aussi prend petit à petit la direction de son lit. Fait chier, j'ai horreur de la sieste. Même si celle là à été bénéfique, j'espère ne pas à avoir à en refaire avant mes 80 ans. Maintenant j'ai l'impression d'être en décalé avec le reste du monde, mais ça ne suffira pas à me faire perdre ma bonne humeur retrouvé.  
Avançant à pas de loup tel un voleur, préférant la discrétion à la vitesse pour atteindre mon but –j’aime pas courir- j’atteins les escaliers menant à l’arrière avant d’être interpelé. Finalement j’aurais été ni rapide ni discret ! Heureusement je constate en me retournant qu’il ne s’agit que d’un inconnu, un gars du bateau que je connais que de visage.

- Yop gamin ! T’as fini ta sieste ? Tiens, t’es de ceux qu’on reçu du courrier.

Gamin gamin, je suis majeur et vacciné hein... Sympa de jouer les facteurs mais bon. Me dites pas que tout le bateau est au courant pour cette sieste aussi ! C'est ptêtre rien pour eux, mais moi ça m'emmerdes. Voyant que je suis contrarié il se barre en se marrant, du coup moi et mon majeur décidons de l'emmerder. Cela fait je reprends ma route d'un pas tranquille tout en m’intéressant à la fameuse lettre. Il n'y a pas le nom ou l'adresse de l'expéditeur mais je reconnais l'écriture, celle du papi, celle de la maison... Juste après avoir rêvé de ma chambre et de maman, voilà des nouvelles de la famille, je dois admettre que ça me fait drôle. Je commence à l'ouvrir avec appréhension, me demandant pourquoi il n'avait pas mis de suivi. Ils ont contracté une dette à des types pas recommandables et sont en fuite ? La marine est plus fâché que j’aurais crû à cause de Luka et leur sont tombés dessus ? Ils ont foutu le feu à la maison ? Va savoir de quoi ils sont capables quand on les laisses seuls ! J’ouvre en vitesse le visage inquiet parcourant la lettre en diagonale, mais il n’y a rien, rien de grave j’entends, c’est juste un stupide oubli. Pff papi ! Me fou pas des peurs comme ça ! … Je deviens ptêtre un peu parano aussi, comme quoi la sieste a pas tout réglé, j’ai encore du stress qui traîne.

Expirant un bon coup et m’accoudant à la rambarde, je décide de reprendre la lecture de cette lettre plus sereinement. Quand je lis plus attentivement, je me dis que l’adresse de l’expéditeur l’a peut-être échappé belle héhé, il enchaine les fautes les une après les autres. C’est bien lui ça, apparemment je viens d’hériter de sa première lettre, ça ne m’étonne qu’à moitié, me demande s’il a eu du mal pour l’écrire... Tout le monde va bien en tout cas ça me rassure, les poissons sont présent aussi. Ils ont décidé de mettre l’ancien à la retraite pour qu’il fasse mon taf haha, pauvre grand-père. Par contre du coup j’ai peur pour la maison, j’ai bien réussi à m’y faire mais pas dis que lui y arrive l’ancêtre. Inquiétude niveau max… J’espère qu’ils ne vont pas manger n’importe quoi. Ils sont aussi capable d’abuser des restaurants à la place et de se mettre dans le rouge financier, ou de bouffer que du poisson. Et là encore on en est qu’aux problèmes liés à la nourriture…

- Ho monsieur Tora. Z’avez reçu une lettre ? Moi aussi héhé.

Je sursaute ne l’ayant absolument pas entendu venir. Mes tireurs qui veulent encore ma peau en tentant la crise cardiaque cette fois ! Euh ? Ah bah en fait il y en a qu’un. Je sais pas trop pourquoi mais ça me choc. Ils ont le droit de se séparer … ?  Il s’accoude lui aussi à la rambarde pour lire et moi je le regarde toujours. De le voir ainsi se comporter normalement, seul, prenant des nouvelles de ce qui doit être sa famille ; ça me casse leur image je dois bien l’admettre.

-  L’nouvelles sont bonnes chez moi. Et vous ? C’t important le courrier après tout pour nous autres en mer. On attrape vite le mal du pays sinon. J’ai aussi une photo, vous voulez voir ?

Il s’approche alors exhibant fièrement la photo de sa femme et ses trois enfants. Je lui prends des mains et la regarde tout en pensant à la mienne de famille. Le mal du pays hein… Je me demande si y a pas de ça aussi aujourd’hui qui m’a jouer des tours. A voir le noir partout, ça fait un peu genre je me cherchais des excuses pour rentrer. Je souris alors comme vaincu en lui rendant sa photo, me rappelant alors la fin de ma lettre. Papi aussi me dit de m’accrocher et qu’il était de tout cœur avec moi pour mon voyage, qu’il fallait pas que je m’en fasse. T’es pitoyable Tora, tu as eu peur et du coup t’as eu envie de rentrer chez toi te planquer. Haut les cœurs ! T’es un homme que diable.

- Merci pour la photo, z’avez une chouette famille je suis jaloux. J’aurais aussi dû penser à prendre une photo avec moi.
- Oh héhé merci.
- Z ‘êtes tout seul ? Je vous croyais inséparable toi et l’autre.
- Qui ça ? Roger ? Non j’évite de parler de ma famille devant lui. Le pauvre a perdu son père le mois dernier et il se retrouve tout seul maintenant.
- Arf dur.
- Ouais, on se connait depuis longtemps lui et moi. C’était un homme bien son père. Mais z’en faites pas pour lui, c’t un solide gars le Roger. En plus on est de la même ville vous savez, du même quartier ; alors je vais pas le laisser tomber !

Ceux  qui ont failli m’abattre par erreur sont Roger et Alfraid, mais ils ne sont pas que ça. Jusqu’à présent je n’ai pas voulu le voir, mais maintenant…

- Alors ne le laissons pas tout seul. Ca va être la soupe t’façon, allons boire un coup.
- Avec plaisir Monsieur Tora !
- Roo et pitiez, enlevez le monsieur tout les deux. Tora suffit largement.

Il se marra alors tout content et enthousiaste que je m’ouvre enfin à lui. La soirée après ça avec Alfred le bon père de famille, veillant aussi sur son ami Roger le fier marin bourru, se passa dans une bonne ambiance. Certes il y a encore de la tension qui traina par ci par là, mais la blessure d’Inari commence enfin réellement à se refermer. Bientôt ce bateau finira par arriver à destination et cette fois, j’espère bien pouvoir le quitter de bon pied avec  la pêche ; si je l’ai pas qui l’aura après tout.
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