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Remontée mécanique [Pv Edhan Royard]

On avait quitté le port. Le combat avait été rude, surtout pour moi. J'étais blessé un peu partout. Mon corps était immaculé de sang après plusieurs heures. J'essayais de me soigner tant bien que mal. J'avais de la chance, Edhan me servait d'apprenti. Point performant, mais, il était utile. Sa mission était de me ravitailler en bandages, pendant que je bandais mes blessures. Une chance qu'on soit deux, car je ne sais pas ce que je ferais sans lui. En même temps... ma vie n'aurait pas autant bougé.

On se dirigeait vers Grandline. Quitter les quatre mers afin qu'on puisse rejoindre Howard.Prince. On voulait savoir si cet homme était bien le vrai. Si c'était le cas, une joie inexprimable serait de la partie. En revanche, le contraire était beaucoup moins rassurant. Les armes en main, je pense qu'on aurait la même idée si ce pirate était un imposteur. Je ne pouvais pas me l'imaginer, au fond de moi, j'étais sûr de trouver un ancien compagnon.

- Merci Ed'. Mon combat fut rude... Sans toi, je pense que j'aurais mis plusieurs mois à me remettre. Mais, l'heure n'est pas au remerciement, huhu. Nous avons encore du chemin à parcourir.


Je souffrais. J'avais généralement l'habitude de torturer mes cibles, mes otages. Même si j’utilisais plus de cadavres que de véritables corps. Les hommes vivants étaient parfaits, car il est plus facile de percevoir les performances des produits ingérés sur des hommes qui ressentent des douleurs. Être l'acteur de son propre jeu était très amusant. Il était plus facile de décrire les situations dans lesquelles je serais. C'était la même chose quand je testais certaines drogues sur mon corps. Heureusement, je suis encore là pour en parler.

Sanzo ne prenait que des drogues, des élixirs qui contenaient le moins de risque pour son corps. Il ne voulait pas perdre de temps dans ses expériences. Le temps, c'est de l'argent comme on dit. La recherche pouvait-être monstrueux, et s'il par malheur, il créait un monstre dans ses laboratoires improvisés, il aurait pu s'en occuper rapidement. Faire une légère coupe dans la nuque ou bien une petite incision au niveau du coeur afin d'enterrer vite fait bien fait le présumé.

- Donne-moi, mes graines de pavot. J'en ai besoin pour la douleur.

Les graines permettent de réduire la lancination. Je devais séparer les molécules  grâce à un pilon. Je pilais les graines. J'agrémentais la poudre à une pâte concoctée un peu plus tôt afin de le coller sur les plaies. Ce n'était pas tout, je devais aussi frotter les pâtes pour qu'elle intègre directement à la peau. J’espérais seulement que la pluie ne serait pas de la partie. Une morphine légale.

Le cap des jumeaux, un lieu terriblement terrifiant. Entre les bateaux coulés, la carcasse d'un calamar. Les poteaux qui représentaient de nombreuses tombes de pirates en autre par la grande déferlante. La traversée réservait des surprises.

La pommade grâce aux graines de pavot commençait à faire effet. Je pouvais de nouveau bouger librement même si les mouvements amples étaient prohibés. Deux à trois mouvements des épaules avant le déchirement du deltoïde. Un muscle important. Évidemment, le canal n'allait pas être de tout repos. Deux navires-pirates se présentaient sur les deux côtés de notre bateau. Ils semblaient prêts à l'abordage.

- On n’avait pas besoin de ça en plus, huhu. Je crois qu'on va devoir se battre Edhan, prépare-toi à faire tout le travail, ou presque.

J'aidais comme je le pouvais. Les canons étaient chargés avec ce qu'on avait. Surtout sur mon flanc à cause de mon épaule. Il y avait des fourchettes, des assiettes. Les coups feraient mal si ça touchait. Les boulets se trouvaient sur le flanc gauche, avec mon compagnon. Le commandant de la frégate s'éleva au-dessus des autres. Le calme plana pendant quelques secondes avant de se déchainer.

- Bande de petits cons, on réquisitionné votre bateau sans rechigner.

- Alors, toi, la ferme.

La balle de révolver se planta directement dans le crâne du vulgaire pirate.
Le pivert était chaud comme une braise, même si les blessures allaient lui faire mal. Les tirs de canons tonnèrent.
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Pas un moment de repos. Je commence à me dire que suivre Sanzo n'est pas la meilleure idée que j'ai eue. En même temps il semble que tous ces dangers et toutes ces épreuves que l'on a traversé ont fait de nous de véritables compagnons. Cet homme dont je me souvenais à peine suite à notre rencontre il y a plus d'une décennie de cela, je l'ai retrouvé et si j'ai pu dire que je le considérais déjà comme un ami à l'époque, ce n'était probablement pas entièrement vrai. Mais cela à changé maintenant, je crois qu'on en a vu assez ensemble pour dire que ce lien entre lui et moi n'est plus une simple alliance mais une amitié qui commence doucement à se former.

Cela dit je ne compte pas m'arrêter là, il n'est pas la seule personne que je désire retrouver, il y a encore tous les membres de son ancien équipage et surtout, le capitaine de celui-ci. Ces paroles qu'il m'a dites lors de nos retrouvailles flottent dans mon esprit : une vague qui a renversé leur bateau et qui a peut-être décimé l'équipage entier. Et pourtant Sanzo a survécu, alors pourquoi pas d'autres ? D'ailleurs on a entendu parlé de Howard Prince, ancien compagnon de Sanzo également, séparé de lui et du reste des Démons lors de cet événement tragique. C'est vers lui que nous nous dirigeons en ce moment d'ailleurs, peut-être a-t-il retrouvé d'autres survivants, peut-être même est-il en compagnie du capitaine, cet homme au charisme étrange qui, même étant aussi jeune et naïf que je ne l'étais, m'a donné goût à l'aventure simplement par ses récits. Mais une autre pensée traverse mon esprit, et si Sanzo et Prince ont simplement été chanceux... et le reste de l'équipage est réellement mort ? Non pire encore, et si Sanzo et le seul, et ce Prince que nous poursuivons n'est en réalité même pas celui que nous connaissons ?

Je soupire, secoue la tête comme pour éjecter ces pensées néfastes de mon esprit et sors mon paquet de cigarettes de ma poche, appuyé sur la rambarde du bateau qui m'empêche de tomber à la mer. A chaque fois que je sens mon esprit divaguer, j'en fume une. C'est comme une ancre qui rattache mon esprit à la réalité. A quoi bon s'inquiéter ? Ce qui doit arriver arrivera, point à la ligne. J'ai adopté cette philosophie un peu après la trahison de mes « compagnons » chasseurs de prime, au même moment d'ailleurs où j'ai commencé à m'encrasser les poumons de cette substance malsaine. Cette époque où je ne savais plus quoi faire, mon état physique comme mental étant critique, et où le seul soulagement dans les deux cas, a été la nicotine.

Bon, maintenant calmé, la pause est terminée. On a un bateau, un semblant de navigateur, et nous prenons la direction de l'océan de tous les périls. Après s'être un peu remis de notre rencontre avec ces deux charmantes marines riche en péripéties, on a pris quelques jours pour se reposer. Sanzo commence à se remettre de ses blessures, mais il a encore besoin de mon aide pour changer les bandages entre autres. Heureusement qu'il est bon médecin, je n'aurais pas su que faire si j'étais dans sa situation. Cela dit il m'est tout de même reconnaissant du peu d'aide que je lui apporte et ça ne fait que me conforter dans l'idée que le suivre n'est finalement pas une si mauvaise idée. D'ailleurs l'heure est venue pour lui de retirer les bandages ensanglantés qu'il a et de les remplacer par des propres. Je me redresse et m'approche de lui pour lui venir en aide.

"Si on continue comme ça, on va pas tenir longtemps. A chaque fois, l'un d'entre nous quitte l'île en sang. Tiens tes bandages."

Pendant qu'il s'occupe de panser ses propres blessures, j'appelle le capitaine du bateau. Après quelques temps, il a fini par accepter son sort, nous servir de larbin jusqu'à notre arrivée sur Grand Line. Je sais qu'il est primé, pas une grande prime mais une prime quand même, alors j'hésite encore quant à ce que je ferai une fois atteint note destination. Cela dit, vu à quel point il nous a été utile jusque là, je penche pour le laisser s'en aller tranquillement. Bref, selon lui, nous ne tarderons pas à atteindre Reverse Mountain, bon à savoir.

Je retourne auprès du Pivert avec ses graines de pavot. A quoi ça sert, bonne question. Il me semble que c'est pour la douleur, un remède relativement efficace et qui n'est ni difficile, ni long à concocter. Je le regarde préparer cette patte peu appétissante, soulagé que l'application est cutanée et non pas par voie orale, pour lui comme pour moi si le moment vient où ce traitement m'est nécessaire. Le reste du voyage se passe calmement, Sanzo qui se repose, le capitaine qui s'assure de la navigation, et moi qui glandouille dans le nid de pied comme à mon habitude. Puis nous apercevons enfin notre destination : Red Line, Reverse Mountain, le passage qui nous mènera à Grand Line, à notre objectif, à la joie ou au malheur. Je reste émerveillé devant cette montagne, ce courant qui défie les lois de la gravité et nous amène inexorablement vers le sommet, là où un arc-en-ciel apparaît, comme soutenu par l'édifice naturel. Malheureusement je n'ai pas le temps d'en voir plus, comme d'habitude, les ennuis nous poursuivent.

"Eh les gars, on a de la visite... Deux navires. Je ne sais pas s'ils sont hostiles encore mais on ferait mieux d'être vigilants."

Bien sûr, ces deux équipages, pirates à en juger leurs étendards, se feront probablement une joie de réduire la concurrence. L'océan de tous les périls porte bien son nom, le danger est partout : le temps, les créatures, les hommes, tous constituent un obstacle de ce que j'en ai entendu. Il est tout à fait normal de réduire le nombre d'obstacle le plus tôt possible quand on en a l'occasion. Si je le pouvais, je le ferai moi-même – non sans m'assurer qu'une prime ne fait pas partie du lot – et annihilerais ces deux équipages, mais à trois contre tous, ça risque de changer la donne. Pour cette raison, je garde l'espoir qu'ils seront tout à fait pacifique, aussi peu probable que cela soit.

Ah oui, comme le dit Sanzo, c'est presque du deux contre tous là... et je ne sais même pas si le capitaine de notre « taxi » est capable de se battre. Avec sa prime, je pense que oui, mais il y a aussi la possibilité qu'il s'allie aux autres pour se venger de nous... Mais non, il commence à préparer les canons, disposés sur chaque côté du pont. De son côté le Pivert se prépare aussi du mieux qu'il peut, malgré ses blessures. Il semblerait que le personnage principal dans cette petite escarmouche soit Kill Shot, moi. Une petite goûte de sueur se forme sur ma tempe et coule le long de ma joue, je sors mes deux flingues dorés et me prépare. Pour la première fois j'aurais préféré un peu de paix. Se battre contre un groupe d'ennemis sur terre c'est une chose, le faire sur mer c'est autre chose.

"J'aurais du refuser, je savais que c'était une mauvaise idée. A trois, en direction de Grand Line, vous vous rendez compte que c'est du suicide maintenant ? Ces deux équipages doivent être expérimentés s'ils-"

"C'est pas le moment. La priorité, c'est s'en tirer en vie. Je mène la danse, mais tu es le chef d'orchestre sur ton bateau, tu donnes les ordres en ce qui concerne les canons, assure toi simplement que le bateau ne coule pas. Le reste, j'assure."

Mon sourire et mon ton affichent une confiance en moi qui n'est en réalité pas présente dans mon esprit. Mais lui dire d'entrée que nos chances sont maigres n'est pas la meilleure idée pour le motiver. Je me retourne vers la frégate qui nous approche pas la droite pour constater qu'elle est maintenant assez proche de nous pour pouvoir apercevoir les pirates qui composent cet équipage. Je n'aime pas leur gueule du tout, et encore moins leurs expressions... Ils ne sont de toute évidence pas là pour jouer avec nous. Celui qui semble être capitaine monte alors sur les cordes et s'adresse à nous. Puis comme un point d'exclamation qui signale le début du combat, le revolver de mon compagnon crache son projectile qui va se planter droit dans la tête de l'orateur.

En voilà une mort ridicule. Ça me rappelle que la mort nous guette à tous moments, et ça n'en sera que plus vrai à l'avenir. Personne n'est à l'abri d'une balle perdue, car contrairement à ce que l'on pense quand on entame ce genre d'aventure, notre mort n'aura pas forcément lieu lors d'un combat épique avec pour témoins des milliers de gens. Cet homme vient de mourir d'une simple balle, et est tombé dans la mer, au milieu de tous ces autres cadavres d'hommes et de navires. J'ai presque mal pour lui, il mériterait une meilleure mort, ou du moins un meilleur endroit pour mourir, car les morts n'ont pas de pêchés. Mais c'est eux ou nous, et je parie qu'eux se feraient une joie de pisser sur nos cadavres s'ils en avaient l'occasion. Le choix est vite fait.

Les canons grondent soudainement du côté droit, l’œuvre de Sanzo qui semble bien décidé à les envoyer six lieues sous les mers. Ils semblent encore sonnés par la mort soudaine de leur chef, mais une fois le choc des canons ressenti, ils se ressaisissent. Ils crient comme pour se donner du courage, nous insultent pendant que certains pleurent la mort de leur leader. J'en déduis qu'il est temps pour moi de passer à l'action. Un épéiste saute vers notre bateau pour nos aborder. Je tire une balle dans sa direction, qu'il esquive d'un mouvement, sauf qu'il rate notre bateau de très peu et plonge. Peut-être qu'ils ne sont pas si terrifiants que ça ? Un équipage pirate qui a voulu s'attaquer à plus fort que soit, trop tôt... maintenant c'est trop tard.

Ce qui m'inquiète maintenant, c'est l'équipage qui arrive de l'autre côté. Je lance un regard furtif pour voir qu'ils arrivent presque à notre niveau. Si on doit se battre contre deux équipages à la fois, ça va être plus difficile. Finissons-en avec celui-ci. Ils semblent encore désordonnés suite à la mort subite et inattendue de deux de leur compagnons. Ils peuvent faire les durs, mais voir deux amis mourir devant ses yeux, qu'on soit pirate, marine ou ce que vous voulez, ça fait mal, et c'est perturbant. Sanzo ne se relâche pas, et avec les coups de canon il parvient à faire dévier légèrement le navire ennemi. L'un des membres de l'équipage parvient juste avant à sauter sur notre pont pendant que je suis occupé ailleurs. Il se dirige vers le canonnier improvisé, mais pas question que je le laisse l'atteindre. Je tire deux balles devant lui qui l'arrêtent net dans sa course, je me rapproche rapidement et lui balance un coup de pied.

Grave erreur, il attrape ma jambe et m'envoie un coup de savate dans le ventre. Ça m'apprendra à sous-estimer mes adversaires, il semblerait que je ne peux m'empêcher de faire cette erreur. D'autant plus que celui-ci semble se battre à mains nus, donc doué au corps à corps, mon point faible. Je me relève malgré mon souffle coupé et m'éloigne rapidement de lui. Il est plus rapide que moi cela dit et il arrive rapidement à portée pour balancer un coup de poing dévastateur. Rien à voir avec ma rencontre précédente avec Misaya... Heureusement j'ai toujours d'aussi bon reflex, j'esquive en balançant ma tête et en profite pour viser sa tête et tirer une balle tout en étant dans une position improbable. La balle frôle sa joue mais il parvient à en réchapper. Cette fois j'en profite pour prendre mes distances avec lui. On reste là sans bouger, attendant une ouverture de la part de l'autre... mais le temps ne joue pas en ma faveur quand je vois ses petits camarades rapprocher à nouveau leur navire du notre. Leur bateau est bien endommagé je vois, et ils ont probablement dans l'idée de nous buter et récupérer le notre.

Les choses se présentent mal...


Dernière édition par Edhan Royard le Jeu 29 Aoû 2013 - 8:58, édité 3 fois
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La peur. Un sentiment qui était très présent. J'avais d'immenses doutes sur ma survie. La douleur était déjà là. Je ne pouvais rien y faire. C'était indéniable. En revanche, mon partenaire était plutôt frais. Il pouvait se battre de ton son saoul sans aucun problème.

Mon épaule ressemblait vraiment à une blessure de guerre. Celle d'un vieux soldat qui ne souhaite pas se ressasser de sa plaie. Un passé lourd révélateur de secrets enfouis. Sûrement, mais, je n'étais pas dans le même cas. J'avais mal, et je voulais simplement me retirer du combat. Lutter, c'était la seule chose que je pouvais faire. J'aurais voulu profiter du '' repos du guerrier ''. Ce n'était ni le lieu, ni le moment et ça, je ne pouvais rien y faire.

Le ciel resplendissait. Son bleu azur n'indiquait qu'une belle journée en perspective, même si, la météo pouvait changer à tout moment. Une pluie tempétueuse, un temps orageux. Tout et rien. Je n'avais vraiment pas de don pour reconnaitre le changement de température et de climat. Je pouvais prédire une pluie intense quand les nuages étaient noirs, comme quatre-vingt-dix pour cent des habitants du monde.

Le sang se mélangeait à la sueur. Le sale goût dans la bouche me faisait reculer. J'avais craché le restant d'hémoglobine dans la mer. Les bandages me faisaient du bien. La fraicheur de ceux-ci atténuait la douleur. Une douleur qui ressemblait à un coup de crosse en pleine mâchoire qui reste plusieurs jours après le coup. La réanimation allait être longue. Les mouvements larges me mettraient encore plus dans la misère.

- En sang ? Même plus, je dirais... Heureusement que je possède quelques connaissances en médecine, huhu. Une vraie chance.

C'était totalement exact. Je ne croyais pas à cette chance, mais le sang coulait à flot à chaque fois qu'on portait d'une île. Cela signifiait qu'on avait encore besoin d'entraînement pour s'en sortir sans blessures. Si on passait cette montagne, je m'entraînerais durement.

- Merci Edhan.

À présent, il me fallait de la salive de sangsue. Un anticoagulant très efficace, son nom l'hirudine était facilement récupérable. L'attraper était le plus difficile dans l'affaire. La recherche était épineuse. Même si on possède les moyens, nous n'avons pas forcément le matériel, et réciproquement. Surtout sur un bateau volé. Je n'avais que le nécessaire pour les premiers soins. Je regardais le ciel, tranquillement.

- Le voyage va être long...

J'étais nerveux. Je ne souriais plus. Pour dire, je n'avais même pas fini mon repas de tout à l'heure. Les bateaux étaient à notre portée. Mon tir avait fait mouche en pleine tête. Je gardais mon souffle. J'hésitais. Mes mouvements ralentissaient. Je n'avais pas ces bons réflexes qui m'avaient permis de rester en vie pendant plusieurs années.

Retrouver cette résolution qui m'avait animé. Trouver cette porte au fin fond de mon coeur. La pourfendre sans état d'âme afin de survivre à ces deux galions.

Les canons tonnèrent sans remords même après la mort du capitaine.

Les nôtres firent de même sans relâche. Enfin, autant qu'on le pouvait, car on n'était que deux à enfiler des boulets dans nos canons. Surtout le handicap que je trimballais avec moi. Les troues dans la coque n'allaient ne pas arranger la chose. On faisait autant de dégâts qu'eux. Un peu moins, mais, cela avait permis de faire reculer le bateau pirate pour arrêter l'abordage. Certains sautèrent dans l'eau, évidemment, le bateau était trop loin. Deux d'entre eux avaient réussi en plus de celui qui s'occupait d'Edhan. Je n'avais plus le choix. Le sabre en main droite, j'écartais les lames des deux pirates. Le pivert ne pouvait pas abandonner alors que son compagnon donnait tout pour survivre. J'esquivais difficilement les attaques. Après quelques secondes, l'affrontement s'acheva. Mon sabre s'enfonçait directement dans le coeur du premier. Le deuxième quant à lui mourra d'une balle de notre esclave. La mort était passa en un éclair. Il m'avait sauvé la vie. Je lui étais reconnaissant. Avant de mourir, il avait réussi à m'entailler une partie du ventre.

Je retenais mon souffle pour ne pas crier. Mon épaule recommençait à me faire mal. Aujourd'hui, je devais éviter de jouer au loto.

Je devais aller reboucher les trous. Sans ça, le bateau allait couler comme une vieille coquille vide. Je n'avais pas pour habitude de laisser mes partenaires comme cela, mais c'était prioritaire.

- Hey captain ! Occupe-toi de ce bateau. Je compte sur toi !

Il restait dubitatif. Normale, ça prime et son humanité ne lui permettait pas de foncer tête baissée à tuer des pirates.

- Comment je fais pour assurer la défense du bateau sans hommes ?

C'était tout à fait normal de douter, de s'inquiéter. Qui ne le serait pas dans cette situation ? Je lui répondis avec un rire narquois.

- C'est ça le défi, assurer la sauvegarde du point sans hommes.

Une tâche compliquée. Il fallait seulement qu'il tienne quelques minutes. Cinq minutes à tout cassé, le temps que je récupère ceux dont j'avais besoin pour concocter une petite surprise. Une solution miracle peut-être ?

Dans une hâte extrême, j'avais attrapé le bol avec la fameuse pâte que j'avais bricolée avec les graines de pavot. J'allais m'en servir pour boucher les trous. Comme un peintre, je lançais la pâte avec mes mains le plus vite possible. Je devais faire vite, remonter pour aider mes compagnons.

Il m'avait fallu cinq minutes pour reboucher les dix trous. J'aurais pu faire plus vite sans cette foutue épaule. C'était le jeu. Je remontais les escaliers pour revenir sur le pont. Au même moment, un pirate m'attendait. Dans mon incroyable élan, je m'étais explosé le nez sur la première marche. Quel idiot. Être aussi maladroit dans un tel moment. En tout cas, grâce à ça, j'avais réussi d'éviter le coup de mon adversaire. En dégringolant les marches, j'avais la chance d'avoir des balles dans mon chargeur. Celui-ci fit la même chose que moi, mais tète la première.

- Attention, ça glisse !

J'avais récupéré tout un tas d'objets. Des couteaux, des fourchettes, des verres. Ça allait être beaucoup plus efficace qu'un boulet de canon. On pouvait faire plus de morts, car, ça pouvait partir n'importe où.

- Attrape ça, capitaine. Ouvre-le feu dès que tu peux. On va en avoir besoin.

Il exécuta les ordres sans broncher. Sa vie en dépendait. La nôtre aussi par la même occasion. La vaisselle grondait. Les pirates devenaient moins nombreux. Entre la fourchette dans l'oeil, la cuillère dans le cerveau, et le couteau dans la rate. On avait de quoi faire. D'un coup d'épaule, j'avais réussi à envoyer un subalterne dans l'eau.

- Plus que deux utilisations...

Le sang coulait, mais je ne pouvais pas abandonner, pas encore. Je voulais continuer à vivre. De nombreux boulets passèrent au-dessus de nos têtes s'échouant sur le bateau pirate qui nous attaquait. Un coup de chance ? En tout cas, l'autre galion avait réussi son coup, faire échouer un navire. Il sombrait dans l'eau comme de nombreux bateaux avant lui.

On se dirigeait vers l'ascenseur. Le moyen d'atteindre GranLine, notre but. Un but qu'on devait dépasser.
L'autre bateau pirate esquissait un sourire. Un passage de témoin ?
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Et merde, je n'arrive pas à me débarrasser de cette pourriture et voilà que deux de ses camarades se sont invités à la fête. J'ai déjà du mal avec ce salaud, je me serais passé de plus de difficultés. Heureusement, ou malheureusement, les deux nouveaux arrivants se dirigent vers mon camarade, ne lui laissant d'autre choix que de sortir un sabre et de se défendre, mettant un court terme à la salve de boulets de canons.

*BAM*

"Tu crois pouvoir regarder ailleurs en plein combat ?"

La baigne que je viens de me prendre est une réponse en soit, mais pour que ce soit clair : non. Et à en juger l’enchaînement qu'il essaye de me mettre dans les dents, il semble vouloir faire en sorte que ça me rentre bien dans la tête : concentre-toi ou tu peux te considérer mort. J’esquive avec peine cette rafale de coups de poing et de pied grâce à ces même réflexes qui m'ont sauvé la vie plus d'une fois. Bien sûr, pour quelqu'un dont la constitution est aussi faible que la mienne, éviter les coups est une nécessité, et mon bon sens de l'observation et mes réactions rapides font que je suis encore en vie à l'heure qu'il est.

Un bond en arrière et deux balles tirées semblent le calmer. On en revient à cette situation stagnante , mais le temps me manque. J'amorce l'assaut cette fois, je cours vers la gauche en gardant une distance constante entre lui et moi, et décoche une salve de balles dans sa direction. La soudaine action semble le surprendre, et il ne réagit pas assez vite, résultant en une balle transperçant sa cuisse et une autre dans le flanc. Pour un combattant comme lui, cela signifie la défaite, la mort. Je m'attends à ce qu'il ne se relève et vienne placer deux ou trois coups, mais non, il reste là agenouillé sur le pont du bateau, un regard et une expression qui signifient clairement "je suis dans la merde".

C'est tout ? C'était aussi simple que ça ? Alors j'aurais pu me débarrasser de lui dés le début ? Mais cette crainte dans mon cœur, cette situation étouffante, m'ont retenu et fait hésiter. Bien sûr qu'il est meilleur que moi au corps à corps, je suis une quiche finie quand il s'agit de se battre aux poings et aux pieds, même aux armes blanches, et me rendre compte qu'il me dominait dans ce domaine m'a fait croire qu'il me dominait partout ailleurs. Soit je sous-estime mes ennemis, soit je les sur-estime, je n'arrive pas à un juste milieu, hein ?

Mon revolver fini par cracher une balle qui va se loger dans sa tête pour en finir une bonne fois pour toutes. Maintenant que j'en ai fini, je crache le sang dans ma bouche et me retourne vers la tignasse verte pour lui venir en aide. Je vois qu'ils en ont fini sans moi, ce qui me fait pousser un soupire de soulagement. Cela dit Sanzo a encore subit une blessures, son état ne fait que s'aggraver... Je le vois courir vers les escaliers qui mène aux autres pièces du bateau. Je me retourne vers le capitaine et lui lance un regard interrogatif, auquel il me répond par un simple haussement des épaules.

Pas le temps de s'y attarder, voilà qu'ils arrivent en masse maintenant leur bateau rapproché suffisamment du notre, deux d'entre eux arrivent même par les airs grâce aux cordages de leur bateau. Instinctivement, on se met dos à dos, face à cet évident désavantage numérique. Les ennemis attaquent ensembles. Mes revolvers semblent alors semer la mort en continue, ne s'arrêtant qu'une fois les barillet vide, que je recharge rapidement pendant que mon allié s'occupe de les tenir à distance ou de faire plus de victimes à l'aide de son sabre. Je dois bien avouer qu'il se débrouille bien, il est un peu plus faible que Sanzo et moi, mais reste un très bon combattant.

Très vite, ils se rendent compte que l'avantage est pour nous, malgré la différence de nombre évidente. Plus le temps passe, moins ils sont nombreux. Alors que j'en achève un, je vois un bretteur se diriger vers les escaliers. Je m'apprête à le poursuivre mais un coup de feu retentit, me confirmant que Sanzo s'est chargé du reste. Le voilà de retour, avec toutes sortes d'ustensiles. Je comprends ce qu'il veut faire, une très bonne idée pour finir ceux qui restent sur leur navire. Il est enfin temps de mette fin à cette escarmouche avant que les autres ennemis de l'autre côté n'arrivent, ce qui risque d'arriver incessamment sous peu.

"Achève les moi, je fini ceux là !"

Les coups de canons retentissent à nouveau, mais cette fois les projectiles sont de la vaisselle et de l'argenterie, qui fait peu de dégâts au navire, mais de très gros dégâts à l'équipage. Si on peut faire une telle chose, c'est parce que les canons sur ce navire ne sont pas situés dans l'un des niveaux inférieur du bâtiment, mais bien sur le pont, permettant une plus grande maniabilité de l'arme. Bref, je me concentre à nouveau sur mes deux ennemis en face, cette fois sans l'aide du capitaine qui m'a laissé m'en charger pour venir en aide au Pivert. Les lames de ces deux abrutis viennent de tellement loin que je vois le coup venir depuis une semaine. J'esquive rapidement sur le côté et braque mes flingues sur eux pour cracher à nouveau la mort sur les deux pauvres matelots.

Au même moment, trois boulets de canons nous passent par dessus et vont détruire le mât puis la coque du galion ennemi. Nous n'aurions pas mieux fait, mais pourquoi ? Cette question flotte dans mon esprit tandis que des cris de détresse s'élèvent sur le navire de nos ennemis, puis plus rien. Plusieurs minutes de silence, un silence presque insupportable, une paix éphémère qui aurait du me soulager mais qui ne me mets que plus les nerfs à vif. Une raison évidente de leur soudaine implication dans ce petit combat, de NOTRE côté, serait l'élimination rapide d'un équipage nombreux. Mais la bataille penchait largement en noter faveur vers la fin, ils auraient du se débarrasser des plus forts avant tout... Pas que ça me dérange qu'ils ne l'aient pas fait.

"Eh, ils ne sont peut-être pas hostiles, ceux-là !"

Ça me fait presque mal de devoir le contredire et mettre fin à ce soudain enthousiasme.

"Ça m'étonnerait, reste sur tes gardes. Pour tout te dire, ceux là m'inspirent encore moins confiance que les précédents."

Je l'entends grogner mais je ne relève pas. Je sens une légère secousse, qui m'indique que nous entamons notre montée vers le sommet, le bateau neutre - à défaut de savoir s'ils sont pacifique ou non - juste à côté de nous à présent, assez près pour que je puisse détailler chacun de leurs visages. Ils semblent plus forts que les derniers, bien que beaucoup moins nombreux... Finalement ce long silence prend fin, lorsque le capitaine de l'équipage adverse saute sur notre pont. Mais toujours pas un mot, pas un cri, pas un coup de feu, juste ses pas sur le bois trempé et rougi par le sang de nos précédents ennemis.

Puis subitement, il dégaine son pistolet à silex, je réagit au quart de tour, et l'instant d'après nous nous braquons mutuellement avec nos armes respectives. Voilà un départ sur les chapeaux de roues. Mais pas encore de coup de feu, on reste encore là à se regarder pendant plusieurs secondes, moi cherchant à comprendre ses intentions, lui n'affichant pas la moindre expression. Jusqu'à ce que ces lèvres s'élargissent en un grand sourire, puis un éclat de rire. Je me contente d'un léger sourire, toujours incertain de la position de cet homme et de son équipage.

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Ce blondinet me suit de son regard hétérochrome, comme une proie guettant les moindres gestes de son prédateur, prêt à se défendre au moindre faux mouvement de ma part. J'avoue avoir été perturbé par ses yeux, ce genre d'anomalie est plus fréquent chez les animaux, c'est bien la première fois que je vois ça chez un humain et je dois admettre que ça a son charme. Une posture qui semble relaxée, une pointe de désinvolture même apportée par ce petite sourire qui se veut rassuré, et pourtant je sais que tous les nerfs de son corps, tous ses muscles sont sur le qui-vive. A côté de ça, une tenue qui ne ressemble pas du tout à celle d'un hors-la-loi sillonnant les mers, mais plutôt à un jeune homme raffiné, malgré le nombreuses entailles et blessures parcourant son corps. C'est ça, il est l'incarnation de la désinvolture harmonisée au raffinement. Vraiment fascinant...

Ah, me voilà parti dans mes pensées, j'ai l'impression d'avoir été hypnotisé, ou peut-être simplement perturbé par cette présence qu'il dégage. Ce n'est pas le moment d'admirer qui que ce soit, j'ai peut-être ici une chance de ramener de mon côté des pirates doués. Car je les observe depuis tout à l'heure grâce à mon longue-vue, et je sais que ces hommes seront une ressource importante à mon équipage. Soit ça... soit je les achève...

Ma main saute sur mon arme à feu, attachée à ma ceinture. Je pensais le prendre par surprise, mais me voilà pris à mon propre jeu, sa vitesse de réaction n'est pas celle d'un pirate ordinaire. Toujours dans un silence d'église, mon pistolet est braqué sur son front, tandis que le canon doré de son arme me menace.

Ça y est, je ne peux plus garder mon calme, je me laisse aller à un rire presque dément. Je suis tombé sur une perle. Je veux jouer, je veux le défier, je ne vis que pour ces paris dans lesquels je joue ma vie, pour ces moments d'euphorie ou plus rien n'est sûr, tout est incertain, ma victoire, ma défaite, ma vie, ma mort... Faites vos jeux !

"Heh, excusez moi ce manque de tenue. Les présentations sont d'ordre. Je suis Jack Rand, capitaine des BlackJack pirates. Et vous êtes ?"

Je range mon arme et le vois faire de même. Bien sûr, faire la mauvaise décision pourrait mener à une mêlée générale dans laquelle l'avantage serait notre, peu importe à quel point ils sont doués individuellement.

"Edhan. Tu veux quoi ?"

Encore une fois, ce sourire carnassier s'affiche sur mon visage. Apparemment, même son clair désavantage ne le rend pas plus docile. Ou bien il est idiot et incapable de juger la situation ?

"Vous trois, rejoignez mon équipage. Ou mourrez, je vous laisse le choix..."


Dernière édition par Edhan Royard le Dim 8 Sep 2013 - 3:32, édité 3 fois
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Reverse Mountain. C'était la route qu'on avait choisie. Un cap dans notre vie qui allait tout chambouler. Grandline était considéré comme la route de tous les périls. Et nous pirates, avions déjà du mal à tenir sur les quatre mers... Le plus grand défi qu'on allait avoir dès le début de ce second voyage n'était pas devant nous, mais à côté.

Mes yeux étaient perdus dans le ciel bleu azur. Perdu dans mes propres pensées, je fus réveillé par des tirs de canons. Le canonnier du second équipage était très habile. La cible de ses tirs se brisait sans même pouvoir oser lever le petit doigt. En même temps, on commençait à prendre la direction de Grandline. L'eau éclaboussait le pont de temps à autre. D'un coup, un des boulets s'écrasa directement devant moi. J'avais réussi à réduire le souffle de l'explosion en me protégeant avec une planche en bois. Elle fut totalement détruite, mais elle avait le mérite de m'avoir sauvé la vie.

Je titubais. Mon ouïe avait été affectée. La difficulté de me déplacer était très mal venue en plus de mon bras gauche. Je ne pouvais plus entendre les tirs, mais il me restait mes autres sens. Ma vue était devenue mon seul atout pour esquiver les rafales lancées par le canonnier. Le dernier tir qui nous était parvenu m'avait rasé d'un mètre. Le pirate avait envoyé un boulet ramer un peu trop bas. Mon esquive légendaire fut récompensée par la chaîne d'un autre de ses boulets. Survivre ? Je n'avais aucun mot de ce genre en tête, je voulais seulement sauver Edhan de ce triste sort qui devait être le mien. J'irais même me sacrifier en plongeant dans les abimes pour le soustraire à sa mort.

Le soleil s'enfuyait en face de ma main. J'avais l'impression d'être abandonné face à face de mon destin.

On montait de plus en plus. L'équipage adverse était beaucoup moins nombreux que le précédent, mais plus puissant, c'était indéniable. Ils auraient crié à l'abordage bien avant vu notre nombre.Deux pirates s'étaient arrêtés juste sur ma position. Mon ouïe commençait à revenir petit à petit. L'homme avait des bandages sur ses bras, ça signifiait qu'il combattait à main nue, en revanche, l'autre pirate, une femme possédait un petit couteau dans sa botte gauche.

- Hey marimo, vous vous battez bien à trois, mais ce n'est pas finis, il manque la cerise sur le gâteau. Prêt pour le second round ?

- Arrête ça, tu veux ! À cause de toi il va se mettre sur ses gardes... T'es vraiment nul, Erald.

- C'est toi qui le dis ? Tu l'aurais égorgé directement sans même le prévenir.

Prévenir, le mot était juste, la fille dégaina en moins d'une seconde avant de décocher un coup prompt en direction de ma gorge. Un réflexe de dernière minute. J'avais réussi à reculer ma tête, de quelques centimètres. Je sentais l'air me trancher la peau sur une petite épaisseur. Il n'y avait pas de quoi s'affoler, mais son couteau était très bien affuté.

Le colosse m'éjecta en dehors du bateau sur un coup d'épaule terrifiant. Si je tombais maintenant, c'était la fin de mon aventure, mais aussi de ma vie. Dans un ultime coup de survie, l'ancre arrêta ma chute. Je remontais lentement en essayant de garder mes forces pour le combat. Le mien venait juste de commencer, Edhan quant à lui combattait à priori le capitaine pirate. Le pont mouillé par les vagues incessantes du canal ne laissait qu'à fortiori un sol glissant. Le pivert allait-il prendre son envol sur Reverse Mountain ? Je ne le savais pas encore.

- Marimo ? Réfléchis, réfléchis... Vous parlez de ces algues vertes en formes de boules non ?

Ok, mes cheveux avaient pris la forme d'une algue verte, mais, elle n'avait pas la forme d'une coupe afro pourtant.

- Vous êtes bien trop fort pour moi...

- C'est vrai mon gars, AHAHAH ! Ça se voit tant que ça ?

Mes chances auraient été deux fois plus conséquentes si mon bras et mon endurance étaient à cent pour cent. Il était toujours ballant dans le vide. Il me restait une à deux utilisations avant de ne plus pouvoir l'utiliser pendant un long moment. Ma posture ressemblait en tout point à celle d'un boxeur avec malheureusement un seul bras.

- Myriam, tu me laisses, il me plait bien ce garçon, ok ?

- Ouais, ouais. Tu m'avais laissé le dernier, j'accepte même si il est nettement plus fort que l'autre pirate.

- T'es la plus gentille Myriam, AHAHA !

- Hey, enfoiré... Arrête de gueuler, tu me files la gerbe.

- C'est la première fois qu'on me la fait celle-là. Surtout par un mec proche de la mort.

Mort ? Non, il me restait quelques coups en réserves, suffisamment pour survivre une bonne dizaine de minutes voir moins si aucuns deux ne marchaient. Le pirate s'activa la provocation n'avait pas fait effet, ça ne peux pas marcher à tous les coups, n'est-ce pas ? En baissant rapidement la tête, son premier coup passa à côté. En esquivant sur la droite, ce fut le deuxième. Je ne lui avais pas donné le temps de mettre le troisième coup, mon poing était parti avant le sien. Ce que je n'avais pas prévu qu'il était rapide le bougre. Son attaque me laissa sans mot, si vif et puissant. Un excellent guerrier. De nouveau en position, je me concentrais sans lâcher aucun de ses mouvements de vue. Il s'était passé la même chose que trente secondes auparavant. La même cadence de frappe, identique poing par poing. De vigueur, j'utilisais mon bras gauche sous la forme d'un uppercut lui brisant une dent au passage.

Il s'envola et retomba sur ses deux pieds avec une pirouette mirobolante. Fantastique.

- Huhu, le pivert va s'envoler assurément.

J'écoutais passivement la présentation du capitaine des BlackJack. Rejoindre son équipage ? Agresser ces '' futurs hôtes '' ? C'était très agréable comme invitation.

- Vous ne prenez pas de gant avec nous, monsieur Jackouille. Je crois que nous devons décliner votre offre si chaleureuse.

Si sociable ce capitaine, à n'en pas douter.

- T'es pas encore un despote, mon pote. Tu as encore le temps avant de pouvoir nous donner de véritables ordres.

Je lachais une gerbe de sang près des pieds du capitaine.

- Oops, vous m'en voyez désolé... Mais, j'ai un combat à continuer avant de tomber sur cette mer enflammée.

J'avais enfin trouvé un tranquillisant. Je me l'étais injecté dans le bras gauche pour le propager plus rapidement afin d'atténuer la douleur. Je regardais droit dans les yeux Myriam, la femme au couteau. Il fallait que je bluff, et vite.

- Myriam, c'est ça ? Vous êtes vraiment très jolis. Le brun vous va à ravir.

Elle se tenait la tête en regardant le sol. J'étais abasourdi, je ne pensais pas que les compliments allaient marcher. J'enchainais sur Erald, le gugusse.

- Ça ne serait pas un dragon des mers là-bas ?!

- Où ça ???

Il avait tourné la tête. En profitant de l'inattention, j'avais envoyé un coup de pied dans le couteau porte-bonheur de la fille. Un drame que j'aurais voulu volontiers échapper.

- Erald, on échange ! Sans discuter !

Ses yeux étaient devenus rouges, fous de rage. Elle s'avançait dangereusement sur moi. La montée était finie. Le bateau s'envola sur plusieurs mètres en l'air. Je mettais agrippé comme un forcené à la rambarde tout près de moi. Myriam quant à elle s'envola et fut repêchée en l'air par ses compatriotes. Un changement rapide d'adversaire à ne pas m'en déplaire.
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Tch, cet enfoiré présente directement le projet. On se soumet, ou on crève. Ses larbins sont déjà en train de faire une démonstration de force en se mettant à deux contre Sanzo. Démonstration de force ? Mon cul, juste de la fourberie, il veut montrer quoi comme ça, qu'on a aucune chance de résister ? J'admets, cette situation n'est pas du tout à notre avantage, le Pivert n'est pas capable de se défendre correctement, et même si c'était le cas, nous sommes en clair désavantage numérique et la différence d'aptitudes reste encore à déterminer. Le pire restant notre état, car si on a pu se débarrasser de l'équipage précédent, ce ne fut pas de tout repos, les multiples entailles parcourant nos corps en témoignent. Partir dans une bataille sans merci contre eux n'est certainement pas une bonne idée.

Je dois trouver un truc pour sortir de cette situation, mais il me presse de répondre, il le fait exprès, il a sûrement envoyé ses deux hommes sur mon ami pour me perturber. "Si tu ne choisis pas vite, l'offre va expirer". Enfoiré... Tu espères voir du doute sur mon visage, je ne te ferai pas ce plaisir, regarde comme je suis décontracté, calme... C'est faux, j'ai sacrément envie de te tirer une bastos entre les deux yeux, mon con, mais ça je ne le montre pas.

"Enculé..."

"Quoi ?"

"Enrhumé."

"... Huh ?"

Putain je n'peux même pas aller en aide à mon équipier, il ne me laisserait pas faire, et ses potes derrière lui, encore sur leur navire, sont prêt à nous sauter dessus au moindre faux mouvement... Il me faut un miracle, un truc qui puisse nous faire sortir de là... Sanzo a déjà donné sa réponse, un non catégorique. J'aimerai en faire de même. Notre navigateur semble dépassé par les événements, je crois qu'il est désespéré. Bah, je n'peux pas vraiment lui en vouloir.

"Et toi, Edhan... c'est ça ? Qu'en dis-tu ?"

Je dirai volontiers "va te faire foutre", je ne suis pas du genre à m'incliner devant qui que ce soit croyez-moi. Mais là, ça porte à réflexion... Ma fierté vaut-elle le coup de sacrifier ma vie ? Là tout de suite, je dirai oui. Mais ça ne veut pas pour autant dire que je ne peux pas garder ET ma fierté, ET ma vie... et NOS vies même. Réfléchis bordel... Mmh ? De la pluie ? Non, c'est le courant qui atteint le sommet de la montagne et qui retombe tel un arrosoir sur nous. Ça rafraîchi, ça atténue cette puanteur morbide métallique qu'est l'odeur du sang, ça lave le pont du sang qui l'a souillé. Rha, je me prends toutes les gouttes sur le côté gauche de la gueule, ce qui m'oblige à fermer mon œil... Attendez...

"Haha... Hahahaha.... BWAHAHAHAHA !"

Ils me regardent tous comme si j'étais devenu fou. On pourrait le croire, mais je vous assure que j'ai encore toute ma tête, même pas un boulon qui manque. La raison de ce soudain éclat de rire : je viens juste de trouver notre porte de sortie.

"Hey Jacky. Tu as jamais désiré voler ?"

"Mmh ? La pression t'aurait fait perdre la raison ? Je suis dé-"

Je sors mes flingues, les braques vers son bateau, tire deux fois puis tape un sprint vers lui. Cela le surprend, mais le capitaine des BlackJack réagit rapidement, me braquant son arme sur le front, et tirant pendant que ses potes réagissent en même temps et tentent d'aborder à leur tour notre navire pour me foncer dessus. Sans prévoir le soudain bond que les deux bateaux viennent d'effectuer. La balle passe à côté, moi j'ai assez de vitesse pour lui faire un tacle monumental, les autres partent tous dans les airs. Quant à nous, on heurte le pont, lui sous moi prenant une grosse partie des dégâts, puis on s'envole à notre tour.

"Aaargh !"

Je vois leur bateau partir devant le notre, soudainement propulsé par le vent derrière, celui-ci soufflant dans la même direction que le courant. Oui, j'ai tiré sur les nœuds retenant leurs voiles, leur permettant ainsi de se déployer et donner une vitesse dangereuse au navire. Je ne sais pas ce qu'il y a au dessus de la montagne, mais au pire ils retomberont de si haut sur la flotte que le bateau se brisera. Au mieux, ils passeront au dessus de la montagne pour s'écraser sur Red Line. Je suis un putain de génie !

Ah... ça y est, nous sommes au dessus de la montagne. C'est si beau que j'en oublierais presque ce qu'il se passe ici. Cependant, le spectacle qui s'offre à moi ailleurs semble plus intéressant à mes yeux. La chance m'a sourit, le courant prend un angle pour redescendre, du coup leur bateau vient passer au dessus, et redescend inexorablement vers sa destruction... J'entends des cris de détresse, et ça me fait sourire. Le visage de Jack, auquel je suis toujours accroché, perd son teint et devient livide. Son équipage presque entièrement décimé devant lui. Les derniers survivants étant lui-même et ceux qui s'occupaient de Sanzo jusqu'à maintenant. Enfin, pas pour longtemps... Les rôles s'inverse, c'est mon canon qui est braqué sur son front.

-------------

Qu'est-ce qu'il fait ? Il sort ses armes... Haah... j'imagine que c'est un non. Quel dommage, mon équipage n'accueillera pas ces jeunes gens à son bord. La seule consolation qu'il me reste est ce duel qui m'attends, ce blondinet contre moi. Que dis-je, consolation ? Je ne peux cacher mon excitation à vrai dire, j'espérais en vérité qu'il refuse, ça ne rend les choses que plus intéressantes ! Pour entamer les festivités, je pointe mon pistolet sur lui et ti- WHOA !

Merde ! Il a prévu le saut du bateau... Haha, j'aurais du m'attendre à tant de sa part ! Mmh ? Attendez... Mon navire... vient de prendre une soudaine accélération... Non...  C'est ce qu'il cherchait à faire depuis le début... Cet enfoiré !

NON !

NOOOOOOOOOOOON !

Mon navire ! Mon équipage ! Tous envoyés à une mort certaine par un seul homme ?! Cet espèce de... !

...

Haha... Comme c'est ironique. Il y a cinq minutes, les BlackJack étaient clairement en position de force. Depuis le début j'avais un avantage, une garantie derrière moi : mon équipage. Quoi qu'il arrive, même si je venais à perdre ce duel, mes hommes seraient là pour m'éviter la mort... Mais maintenant je suis seul, je viens de tout perdre, tout ça à cause... d'Edhan...

Salaud, même si c'est la dernière chose que je fais, je te ferai payer la mort de mes compagnons.

-------------

Alors ? Tu sais ce qu'est le désespoir maintenant ? Tu pensais m'avoir, tu as été trop sûr de toi... Dommage, tu n'auras eu qu'un essai. Et cette balle marque la fin de ta première et dernière tentative à me prendre pour un con.

"J'ai toujours rêvé de pouvoir voler, moi.

*BAM*

"Urgh !"

Damn, sacré baigne qu'il vient de me foutre ! Je viens de rater une chance inestimable... et nous voilà tous les deux à nouveau sur le pont du dernier navire encore en état. Serait-ce de la rage que je lis dans ses yeux ? Dans son visage... et partout ailleurs en fait, c'est clairement de la rage. C'est compréhensible, perdre tout son équipage comme ça... Bah, c'est la vie.

J’espérais expédier ça rapidement, mais je n'aurais pas autant de chance j'imagine. Les festivités commencent, il fonce vers moi tel une furie après avoir changé de flingue, espérant s'approcher de moi rapidement et mener un combat au corps à corps, évidemment mon point faible. Classique, mais je serai idiot de te laisser faire. De mon côté, je cours vers le côté, en un cercle au tour de lui, en même temps que je ne lui tire plusieurs balles. Toutes esquivées ou déviée par son coutelas bien sûr. Ça aurait été trop facile.

A mon tour de me défendre. Il tente de me trancher la poitrine, mais je vois le coup venir et tente d'esquiver d'un pas en arri- Non c'est ma jambe qu'il visait ! Sa lame est parée juste à temps par mon revolver doré, et me permet de reculer sans subir de blessure. Ce fut moins une. Je connais les risques qu'il y a à se laisser faire entailler la jambe, le foyer de nombreux vaisseaux sanguins et nerfs, et ce n'est pas du tout une bonne chose ! Et il semble le savoir, à en juger les multiples feintes suivie d'un coup vers mes membres inférieurs. Il a beau être enragé, il sait ce qu'il-

*CLING*

Est-ce de la chance que mon arme se soit trouvée à cet endroit précis à ce moment ? Son arme, tandis que j'étais concentré sur les coups bas, vient de changer de cible pour ma gorge... Je viens de voir ma vie défiler devant mes yeux, et pourtant je suis encore en vie... Mon cœur bat la chamade, encore plus que quelques secondes plus tôt. Mon aventure aurait pu se terminer ici, j'ai presque du mal à m'en rendre compte. Note pour plus tard : les gens qui n'ont plus rien à perdre son spécialement dangereux...

En attendant, je profite de sa surprise devant sa tentative infructueuse de mettre fin à ma vie pour lui balancer un coup de pied dans l'estomac qui l'envoie reculer. Deux autres balles son esquivées habilement par Jack et une autre par moi même lorsqu'il contre-attaque à l'aide de sa propre arme à feu. Il ne me reste plus qu'une balle, et il ne me laissera pas recharger... Cette dernière doit compter !

Profitons de l'effet de surprise, je fonce vers lui, le contraire de ce à quoi il s'attendait de ma part. Une balle à bout portant est le meilleur moyen de sécuriser sa mort après tout. Il réagit rapidement cela dit, comme prévu, et swing sa lame horizonta-WHOA ! Glisser à un moment pareil, la chance m'a abandonnée ?! Non attendez... Me voilà juste sous-lui, il semble me chercher du regard... Pour lui, ça a du ressembler à une disparition soudaine ! Il ne se rend compte que trop tard de ma position, j'ai déjà mon flingue braqué sur son menton. Je regarde une dernière fois son visage, mémorisant cette expression de détresse...

*BAM*


Dernière édition par Edhan Royard le Dim 8 Sep 2013 - 3:31, édité 2 fois
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La fille avait pris son envol vers l'au-delà. Elle avait complètement oublié son environnement. Utiliser les particularités du décor donnait un avantage plaisant. Un coup de génie ou bien de la chance ? Je ne savais pas du tout, ça pouvait même être les deux. Edhan s'en sortait bien mieux que moi. Il esquivait sans reproche les attaques du capitaine adverse. Je faisais pâle figuration en comparaison. J'enchainais les rictus forcés sans pour autant me laisser abattre. Je reprenais mon souffle depuis notre ascension fulgurante. Il restait donc le plus balèze des deux, une belle affaire...

Notre bateau n'allait pas très bien. Des trous partout, et heureusement, la coque étaient sauvés par les graines de pavot. Une drogue médicinale intéressante pour la fermeture de brèches. Il flottait, c'était plus que suffisant, on pouvait continuer notre route si on ne mourait pas contre eux.

J'étais encore plus excité. La joie d'avoir annihilé quasiment deux vaisseaux pirates à trois. Il nous restait seulement un adversaire chacun, sans compter notre bon vieux capitaine. Le chef, Jack'Rand. Et sûrement son bras droit, Erald. J'y croyais de plus en plus à notre victoire, incertain avant l'envoi.

- Je suis très content d'avoir pu vous rencontrer.

Les coups de feu d'Edhan avaient sonné la fin d'un rêve, celui de Jack. À l'atterrissage, son bateau avait explosé en mille morceaux. Certains d'entre eux se plantèrent dans le nôtre, la voile n'avait pas été touchée, heureusement, on pouvait encore naviguer avec le vent.  J'avais soif, à force de me recevoir des volées d'eau fraîche, mon corps en demandait. Je n'avais pas le temps, pas pour l'instant. Mon opposant se fichait pas mal du saut. En faisant de même, je lâchais la barre sur laquelle je me retenais. L'envol du pivert fit son entrée, mon adversaire fit de même. Nos poings se rencontrèrent pendant une demi-seconde en l'air. J'esquivais de droite à gauche les attaques d'Erald.

Nos corps sujets à la gravité retombèrent rapidement. L'impact de nos poids laissa deux petits cratères sur le pont du bateau. Il était rapide, il ne me laissait pas reposer une seule seconde. Son coup m'avait bien touché en plein ventre. Le sang et la bave se dispersèrent sur son visage, lui donnant un joli masque naturel.

- Huhu, très joli.

Les directs continuèrent à pleuvoir, j'avais du mal à esquiver, je ne pouvais plus tenir ce rythme soutenu. Il me restait suffisamment d'énergie pour entamer une dernière contre-attaque. On se tenait tous les deux droit, prêt à bondir l'un sur l'autre. Je faisais semblant de garder la tête haute pour lui montrer que j'avais encore des ressources.

On s'élança, le vent s'arrêta. En tournant sur moi-même, j'avais réussi à m'échapper de son attaque. Un poing rempli de colère. Une esquive tournoyante avant de lui planter un couteau papillon dans la nuque. Je ne pouvais plus me relever, j'avais épuisé la totalité de mes forces. Edhan avait fini de son côté.

- Je vais faire une petite sieste maintenant.
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