A tombeau ouvert... Ou presque
La nuit se fait chasser par l’aube naissante. L’astre du jour ne tarde pas à recouvrir l’ilot de sa céleste lumière. Bienvenue à East Blue, plus précisément à Perdida. Un bout de terre perdu comme son nom l’indique où les autochtones tiennent particulièrement à la quiétude de l’endroit, à ce lieu à l’abri des conflits du reste du monde. Comment il était arrivé là ? Lui-même ne se le rappelait plus. Toutefois, cela n’avait rien de surprenant, cela faisait quelques temps déjà qu’il bourlinguait sur les Blues à la recherche du monde. A la recherche de lui-même, à la recherche des maux des hommes et des causes de l’infamie sur les mers. Il s’était fait étudiant de la vie, d’une vie qu’il menait paisiblement jadis jusqu’à en être privé. Jusqu’à ouvrir les yeux et quitter son ile originelle pour explorer les coins et les recoins des eaux.
Le voici donc affalé sur une table, un filet de bave perlant au coin de la bouche. Il ouvre un œil puis le deuxième et ses mirettes tentent de faire le point sur la bouteille en verre qui lui pend au nez. Il gesticule et son corps volumineux fait grincé la pauvre table en bois qui à toute les peines du monde à ne pas se briser sous tout ce poids. Il n’a pas encore réellement bougé qu’autour de lui tout n’est que désolation ou presque. La taverne est sens dessus-dessous, les flacons d’alcool vide hantent le sol et le comptoir et se comptent par dizaine. Une odeur âcre de vieilles boites de conserve flotte autour de lui, la veille avait dû être plus que mouvementé et lui qui n’avait pas mangé depuis des jours avait dû se rassasier avec ce qu’il avait trouvé. Sa tête le fait atrocement souffrir, on aurait dit qu’un orchestre s’était donné rendez-vous entre ses deux oreilles pour jouer à s’en péter les tympans.
Sa vue trouble… Reste trouble et floue. Il tente de se relever et à toutes les peines du monde à le faire jusqu’à ce que ces piliers qui lui servent de jambes arrivent finalement à le stabiliser sur le plancher qui, devinez-quoi, grince lui aussi sous le mastodonte. Chancelant, titubant d’abord sur place, il s’essaye au dur exercice du ‘marcher droit’. Sa lourde main vient se saisir de son crâne qui est sur le point d’exploser et tout en tentant de masser doucement les zones douloureuses, son esprit essaye de percer au travers de la brume de l’oublie pour retrouver un semblant de cohérence sur les événements passés. Il se revoit alors accosté tard dans la nuit après une dizaine de jours passés en mer. Il marche sur le sol meuble de la plage et en profite pour retirer ses bottes. Là, ces pieds goutent au plaisir de fouler le sable fin et mouillé de la plage. Le flux et le reflux des eaux viennent à intervalle régulier baigner ses chevilles. Il se revoit apprécier ce doux moment et même Zephyr, le vent, est de la fête alors qu’il vient doucement caresser son visage tiré par la fatigue et les affres de la vie en mer.
Chahuté par son mal qu’il le reprend après un court instant d’accalmie, il se dépêche de retrouver ses souvenirs enfouie sous des litres de boisson et autres subtilités ingurgités. Seul. Oui, la solitude de l’endroit l’avait interpellé, certes cette ile était ridiculement petite, mais de là à ne croiser personne alors que des habitations sont bel et bien présente, cela l’avait inquiété. Il était alors sur ses gardes, parcourant paisiblement l’ilot à la recherche d’un quelconque individu qui pourrait lui en dire plus sur cet endroit. Il ne vit ni ne croisa personne jusqu’à ce que la faim et la soif ne le prenne. Instinctivement il se mit en quête de répondre à ces deux besoins et c’est tout naturellement que ces pas l’ont alors conduis à la taverne. Un endroit aussi désert que le reste des quelques bicoques en bois qui jonchaient le territoire.
Il ne mit que quelques instants à éclairer les lieux à l’aide d’un fond d’huile qui se révéla plus qu’utile pour raviver les flammes mortes des diverses lanternes présentes sur les assises de fer cloués aux différents murets. La taverne semblait à présent déjà plus vivante et le grand gaillard fila ensuite aux cuisines se préparer un met dont il avait seul le secret. Ne trouvant rien ou presque et se rabattant sur des conserves aux allures inquiétantes, il eut la brillante idée de faire passer le goût de tout ceci par une première, puis une deuxième, puis une flopée de rasades d’alcool dont regorgeait ce commerce. Il revient doucement à lui dans le présent et il se souvient vaguement du blondinet assommé sur le comptoir et de la jeune brune roulée en boule un peu plus loin, deux personnages qui l’avaient rejoint durant la nuit pour partager victuailles et autres joyeusetés. D’où venaient ces gens, d’où ils étaient ? Cela n’a pas paru important sur le coup. Il a vu en eux des camarades d’infortunes qui, comme lui, étaient arrivés sur l’ile poussé par les vents d'un destin hasardeux. Quoi qu’il en soit, la montagne quitta ensuite la taverne pour se rendre sur la place de la ville. Depuis son réveil il entendait comme un bruit sourd, il pensa d’abord que c’étaient les tambours de sa nuit mouvementé qui lui jouaient encore des tours, mais le bruit s’accentuait au fur et a mesure que ses pas le conduisaient plus bas sur le sentier qui menait à la plage.
Quelle était ce bruit ? Et pourquoi diable le ciel était-il tout rose ? Pire encore, que fait ce lapin en costume posé sur mon épaule ? Bordel, où suis-je ?
Le voici donc affalé sur une table, un filet de bave perlant au coin de la bouche. Il ouvre un œil puis le deuxième et ses mirettes tentent de faire le point sur la bouteille en verre qui lui pend au nez. Il gesticule et son corps volumineux fait grincé la pauvre table en bois qui à toute les peines du monde à ne pas se briser sous tout ce poids. Il n’a pas encore réellement bougé qu’autour de lui tout n’est que désolation ou presque. La taverne est sens dessus-dessous, les flacons d’alcool vide hantent le sol et le comptoir et se comptent par dizaine. Une odeur âcre de vieilles boites de conserve flotte autour de lui, la veille avait dû être plus que mouvementé et lui qui n’avait pas mangé depuis des jours avait dû se rassasier avec ce qu’il avait trouvé. Sa tête le fait atrocement souffrir, on aurait dit qu’un orchestre s’était donné rendez-vous entre ses deux oreilles pour jouer à s’en péter les tympans.
Sa vue trouble… Reste trouble et floue. Il tente de se relever et à toutes les peines du monde à le faire jusqu’à ce que ces piliers qui lui servent de jambes arrivent finalement à le stabiliser sur le plancher qui, devinez-quoi, grince lui aussi sous le mastodonte. Chancelant, titubant d’abord sur place, il s’essaye au dur exercice du ‘marcher droit’. Sa lourde main vient se saisir de son crâne qui est sur le point d’exploser et tout en tentant de masser doucement les zones douloureuses, son esprit essaye de percer au travers de la brume de l’oublie pour retrouver un semblant de cohérence sur les événements passés. Il se revoit alors accosté tard dans la nuit après une dizaine de jours passés en mer. Il marche sur le sol meuble de la plage et en profite pour retirer ses bottes. Là, ces pieds goutent au plaisir de fouler le sable fin et mouillé de la plage. Le flux et le reflux des eaux viennent à intervalle régulier baigner ses chevilles. Il se revoit apprécier ce doux moment et même Zephyr, le vent, est de la fête alors qu’il vient doucement caresser son visage tiré par la fatigue et les affres de la vie en mer.
Chahuté par son mal qu’il le reprend après un court instant d’accalmie, il se dépêche de retrouver ses souvenirs enfouie sous des litres de boisson et autres subtilités ingurgités. Seul. Oui, la solitude de l’endroit l’avait interpellé, certes cette ile était ridiculement petite, mais de là à ne croiser personne alors que des habitations sont bel et bien présente, cela l’avait inquiété. Il était alors sur ses gardes, parcourant paisiblement l’ilot à la recherche d’un quelconque individu qui pourrait lui en dire plus sur cet endroit. Il ne vit ni ne croisa personne jusqu’à ce que la faim et la soif ne le prenne. Instinctivement il se mit en quête de répondre à ces deux besoins et c’est tout naturellement que ces pas l’ont alors conduis à la taverne. Un endroit aussi désert que le reste des quelques bicoques en bois qui jonchaient le territoire.
Il ne mit que quelques instants à éclairer les lieux à l’aide d’un fond d’huile qui se révéla plus qu’utile pour raviver les flammes mortes des diverses lanternes présentes sur les assises de fer cloués aux différents murets. La taverne semblait à présent déjà plus vivante et le grand gaillard fila ensuite aux cuisines se préparer un met dont il avait seul le secret. Ne trouvant rien ou presque et se rabattant sur des conserves aux allures inquiétantes, il eut la brillante idée de faire passer le goût de tout ceci par une première, puis une deuxième, puis une flopée de rasades d’alcool dont regorgeait ce commerce. Il revient doucement à lui dans le présent et il se souvient vaguement du blondinet assommé sur le comptoir et de la jeune brune roulée en boule un peu plus loin, deux personnages qui l’avaient rejoint durant la nuit pour partager victuailles et autres joyeusetés. D’où venaient ces gens, d’où ils étaient ? Cela n’a pas paru important sur le coup. Il a vu en eux des camarades d’infortunes qui, comme lui, étaient arrivés sur l’ile poussé par les vents d'un destin hasardeux. Quoi qu’il en soit, la montagne quitta ensuite la taverne pour se rendre sur la place de la ville. Depuis son réveil il entendait comme un bruit sourd, il pensa d’abord que c’étaient les tambours de sa nuit mouvementé qui lui jouaient encore des tours, mais le bruit s’accentuait au fur et a mesure que ses pas le conduisaient plus bas sur le sentier qui menait à la plage.
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Quelle était ce bruit ? Et pourquoi diable le ciel était-il tout rose ? Pire encore, que fait ce lapin en costume posé sur mon épaule ? Bordel, où suis-je ?