[Fiche d'île] Îlipucie

En fait d'île à proprement parler, Îlipucie est un archipel de petits îlots reliés entre eux par un agrégat de ponts. La plupart des îlots sont si petits qu’ils ne peuvent accueillir qu’une seule maison. Le tout forme un complexe plus ou moins bloubiboulga ou les îles les plus petites forment la périphérie d’un tas d’autres îles plus grosses au sein desquelles sont érigés tous les commerces et bâtiments administratifs. Les locaux (qui ne sont réputés ni pour leur originalité, ni pour leurs jeux de mots, encore moins, donc, pour l'originalité de leurs jeux de mots) appellent cela respectivement la périphérîle et le centre-île. Rapport à la structure dédaléenne de l'archipel, les gens se retrouvent obligés de traverser les maisons de leur voisins, ou les arrières salles des boutiques pour accéder à leur propre logement, ce qui, à la manière d'un burin social Darwiniste, a fait des Îlipuciens le peuple le plus honnête et engageant du globe - une catégorie où peu de concurrents se poussent au portillon soit dit-en passant. Le mode de vie Îlipucien se base donc sur ses deux indéfectibles piliers que sont l'imperméabilité à la malhonnêteté et la règle d'or de la cohabitation sereine : la chaussette sur la poignée de porte.

Récemment, une secte du nom de Kol'gæte s'est rendu maîtresse de l'île. Ses membres, de plus en plus nombreux à mesure que le mouvement s'étend par bouche à oreille, prônent le brossage de dents intempestifs (une habitude qui (faut-il le rappeler) fout l'émaille des dents en l'air) après toute utilisation de la bouche - fut-ce pour parler, chanter ou encore boire de l'eau. Parmi les plus grands fanatiques, certains poussent le vice jusqu'à se brosser les dents après s'être brossé les dents - puisque le premier brossage de dents suppose une utilisation de la bouche au préalable. Tout manquement est sévèrement puni par une cruelle sanction ritualisée (entendez par là, un lavement à la brosse à dent géante jusqu'à ce que mort s'ensuive ; Rituel pouvant parfois s'étendre sur plusieurs jours). Si la secte n'a que peu d'incidence sur la vie de tous les jours des Îlipuciens (exception faite, bien sur, d'une attention scrupuleuse à l'hygiene dentaire), un vent de révolte gronde. Et avec lui, la rumeur s'étend ; Celle qu'un groupe de résistants païens qu'on appelle les Caramels Mous se prépare à botter la secte hors de l'archipel. Et comme si le destin d'Îlipucie n'avait pas assez de belligérants en jeu, le bruit court que le Colonel Gastrôpwalpwal, Îlipucien de naissance et véritable légende locale, se serait vu accordé l'autorisation d'intervenir après des années de supplications auprès de ses supérieurs (ou, plus précisément : après une pléthore de poings sur la table pour autant de tables commandées chez le menuisier de l'État-Major).


En l'absence de forces de la Marine en garnison sur l'île, la secte Kol'gaete s'est permise de mettre en place une milice urbaine entièrement dévouée à la cause buccale. Elle se compose d'un demi-millier de miliciens standards (20 Dorikis) sous les ordres d'une cinquantaine de chefs de milices (700 Dorikis). Le tout est administré par un conseil communément appelé "le Ratelier" composé de quatre bonhommes portant le titre d' "Incisifs" . Tous les soldats de la milices sont armés d'une brosse à dent au format marteau de guerre. Les plus retords du tas maîtrisent le brossage martial. La milice a récemment eu vent de la rumeur concernant les Caramels Mous et a renforcé ses patrouilles en conséquence.


 ► [1621] ARRIVÉE DE KOL'GAETE SUR ÎLIPUCIE
La secte découvre l'île et, avec elle, un peuple bien trop honnête et crédule pour saluer l'arrivée d'une douzaine de bateaux de guerres aux canons menaçants autrement que par de chaleureux sourires et autres compliments sur la qualité des armes à feux braquées dans leur direction. Elle décide donc de s'y installer.