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Troisième Epoque: Si de là-haut elles savaient pourquoi le Monde.

J’approche.

La goélette de Shri file droit sur le courant presque calme. Il n’y a pas eu trop de gros temps depuis Thriller Bark. Au démarrage, bien sûr, jusqu’à ce que je me sois assez éloigné de la zone du Triangle. Et puis quelques jours après, juste quand j’ai croisé cet équipage au pavillon noir. Ils ont fait demi-tour et fui avant que je puisse leur demander où nous étions. J’avais pourtant pris soin de descendre le fanion de corsaire du mât, il faut croire qu’ils m’ont reconnu à la lunette et que mes traits n’ont pas trop changé depuis avant la prison. Et puis après il y a eu la tempête et je n’ai pas pu les rattraper que les flots les avaient déjà engloutis eux et leur navire.

Mais pas moi… J’ignore si c’est ce navire qui est spécial ou si tous ces jours vécus sur ou dans l’eau depuis ma sortie d’Impel Down m’ont redonné du cœur. J’ai à peine senti que le roulis s’intensifiait et puis déjà le beau temps revenait. Ou alors c’est la mer qui m’épargne, qui prend soin de moi le temps que.

Le temps d’approcher peut-être.

J’ai contourné hier et cette nuit la zone de forts courants du milieu de Grand Line. Je suis si près désormais que, n’était la barrière constituée par les abysses qui m’en séparent, je sentirais presque la vie grouillante des pauvres âmes de Jaya. Les effluves du sang brassé par ce lieu de perdition, les milliers de mille vies que destins et fortunes y confrontent, qui s’y agglutinent et qui s’y battent. Je n’entends pas encore le fracas des os qu’on y brise ni celui des familles qu’on achève d’y déchirer, mais je peux le deviner derrière l’écume qui balaie le bois du pont. Et voir cette mousse blanche projetée sur les bois de mon navire, la voir s’élever haut dans la pénombre du soir qui tombe puis s’abattre de toute la vitesse à laquelle je vogue contre les planches et les cordages, l’image me rappelle l’Ecume que j’ai abandonnée aux mains sales de Jack Sans Honneur.

De lui aussi je me suis rapproché, il n’est plus si loin alentour, avec quelques autres de ceux que j’ai marqués jadis. Finalement c’était bien vers lui que j’étais censé me diriger alors qu’Izya demeure dans mon dos là-bas vers la fin de toutes les voies. Bah. L’un comme l’autre, je les reverrai, même si pour l’heure la préséance semble favoriser les corsaires. Alors à bientôt Jack Wrath Calhugan, et à un peu plus tard Izya Sélindé.

J’arrive.

Une brise un peu fraîche m’annonce la terre à quelques dizaines de lieues. Dans la fumée du tabac que j’allume puis déguste à la bonne santé de Shri Parama, je m’amuse à reconnaître des fantômes plus ou moins connus. J’ai soldé la plupart de mes dettes depuis que je suis sorti, et ma conscience est plutôt tranquille face à leurs visages bien vite dissipés par la lumière de lune. Quand j’accosterai et côtoierai de nouveau ces bêtes humaines de pirates, il sera temps d’être réactif, mais là ce soir sur ce pont et sous cette voûte céleste, je reste relâché.

Relâché sans doute un peu trop.

La constellation de la Biche et ses treize soleils fendus me passe sous le regard puis s’efface sous l’image d’un énorme roc plus noir que la nuit et que je prends d’abord pour un simple nuage. Puis l’ombre s’évanouit soudain et je comprends mais trop tard qu’il n’était venu que dans mon troisième œil. Et je comprends mais trop tard que ses pointes acérées n’étaient pas les fils d’un coton qui s’étire pour se dissiper mais bien celles de lames rocheuses plus tranchantes que le fil d’un sabre. La pipe me tombe de la main avec ses odeurs un peu trop herbées pour être, réflexion faite, tout à fait saines. Et le bruit de son choc contre le pont à mes pieds résonne plus fort dans ma tête que celui de l’étrave qui se fend puis éclate. La séparation du fourneau et du tuyau est une scène plus émouvante pour mon empathie qui l’observe en coin que les échardes de la proue volant dans tous les sens et jusqu’à mon visage. Et déjà l’horizon tangue et penche, et déjà je glisse.

Mes doigts ne se cramponnent à ce qu’ils trouvent que pour mieux lâcher, mon esprit ne combat l’adversité que pour mieux abandonner. La gravité, le tabac qui n’en était pas et la soudaineté de l’instant amoindrissent mes réflexes et me rendent pataud. L’attrait des profondeurs moites, humides puis complètement mouillées est fort puis trop fort. Sans avoir eu le temps de maudire qui ou quoi que ce soit je suis déjà immergé. Mon dos se tourne contre le vide en-dessous dans un dernier instinct de survie et des yeux je contemple le firmament. Entre les débris du bateau les astres reviennent un à un. Ils tanguent un peu par-delà le voile liquide.

Et quand je suis déjà loin sous la surface, quand le calme revient, les étoiles brillent une dernière fois.


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Tu es obligée d’y aller ?
C’est une mission importante… Alors oui.
Et le Léviathan n’est pas important ?
Tant que vous ne le crashez pas dans des récifs ou que vous ne le cramez pas durant mon absence, ça ira…
Hm…
Et puis, ça va servir ma promotion et ma réputation ! C’est important pour moi Oswald…
Je sais, je sais… Mais gérer tout le monde tout seul, c’est un peu « angoissant ».
Ils te vouent tous un culte, Oswald. Je ne vois pas ce qui t’angoisse. Au pire… Tu peux te servir de Jeska pour cogner Oliver.
Héhé… Bonne idée.
Je te laisse alors.
Sois prudente.
Toi, sois fort.

*

Une traversée en solitaire.
Ça faisait longtemps.

Tellement qu’elle se sent incapable de déterminer une date : la dernière fois ? Y a-t-il déjà eu une dernière fois ? Probablement pas. Elle n’en a plus l’habitude et commence à peine à prendre ses marques après cette semaine au large, sans île à l’horizon et comme point de chute une terre d’acier sous l’eau. Un sanglot lui échappe entre deux tremblements. Ses dents claquent tandis que la rouquine a du mal à se réchauffer. Elle ne peut compter que sur elle et une chance incroyable qui, pour l’instant, lui a permis d’éviter une terrible tempête et rester entière sur son navire.
Elle relève la tête de sa couverture en laine. A l’étroit dans sa cabine, elle regarde l’horizon par le hublot de sa chambre, assise sur son lit minuscule, dans des draps à moitié trempés. Un ciel bleu rosé, digne d’un matin après un terrible orage… Une tempête dans la nuit, une autre qu’elle essuie en restant en vie. Tremblante, les lèvres sèches et les cheveux dégoulinants, elle n’en peut plus de tenir sa carte entre ses doigts crispés.

Son embarcation est solide, se rassure-t-elle en se servant une tasse d’eau bouillante. Assez pour arriver à bon port, continue-t-elle pour elle. Soufflant sur la fumée qui se dégage de sa tasse, elle la porte à ses lèvres en jetant un coup d’œil à sa cabine. Le sol est jonché de feuilles et de livres, mis à sac durant la tempête. L’armure, elle, par contre, est entière. D’une couleur bleutée, courbée parce que le plafond est trop bas pour sa stature immense, elle n’a pas bougé d’un pouce depuis leur départ de Navarone. Contrainte de rester inerte pour l’instant…

La présence d’une personne manque.

Un soupir.

La jeune fille se relève, pose sa tasse et entame un rangement de la pièce. Elle entasse les papiers trempés sur son petit bureau, redresse la chaise qu’elle range. Elle prend la décision d’enfermer toutes les cartes et toutes ses fiches dans une pochette qu’elle pose ensuite sur sa table. De l’encre s’est renversée sur le parquet, la rousse se baisse dans le but d’éponger. Mais alors qu’elle entame le nettoyage, un bruit sur le pont attire son attention. Un tintement régulier qui l’amène dehors. Près de son unique mât une machine vibre sur le bois faisant trembler la totalité du navire. Le dispositif qui lui a été remis à Navarone détecte vraisemblablement quelque chose. La machine, ressemblant à une énorme boite grise avec un écran radar et une lumière rouge, montre sous la mer la présence d’une masse correspondant apparemment à ce qu’elle recherche.

Serenity est là, semble-t-il.

Lorsqu’elle relève les yeux, elle voit à côté de son embarcation une goélette d’une taille raisonnable avec une décoration un peu m’as-tu-vu, tirant sur le violet bordeaux, avec des voiles blanches déchirées. Encastrée dans des récifs, elle oblige la rouquine à se précipiter vers sa voile pour la rentrer et à jeter son ancre pour ne pas finir dans les mêmes rochers. L’ancre descend, descend, mais pas totalement, car elle rencontre quelque chose sur son passage qui lui permet de s’attacher, de ne pas bouger.

Serenity ?

Lilou pousse un soupir en écoutant sa propre voix. Rassurée, sûrement, de retrouver son navire à son retour… En espérant que personne ne passera entre temps… Au milieu de nulle part, c’est peu probable. Mais quand même.

Elle s’équipe rapidement. Enfile sa combinaison souple et place sur son nez le masque à air qui lui permettra de vivre jusqu’à trouver Serenity. Armée de son armure bleutée, elle se met sur le bord du navire, assise sur la rambarde. Elle active l’air et attend un temps. Lunettes de plongée sur les yeux pour lui permettre de voir, elle bascule en arrière pour rentrer dans l’eau fraiche de Grand Line.

Le froid la foudroie. Elle tressaille. Son corps se contracte immédiatement pour résister à la différence de température entre l’extérieur et l’eau.

Elle tombe, s’enfonce, comme absorbée par le fond en tentant de se décontracter. Les yeux clos le temps de réaliser. Yeux qu’elle ouvre après quelques secondes. Elle prend ses marques. Au-dessus, la surface qui brille sous le soleil tout juste levé de Grand Line. En-dessous, les abysses.

Elle nage jusqu’à la chaîne de son ancre et descend avec elle. Dans ces abysses toujours plus sombres et toujours plus profonds.

Au fond des océans les plus dangereux du monde pour retrouver Serenity.

Advienne que pourra.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 29 Déc 2013 - 16:49, édité 1 fois
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Les étoiles. Quand la lumière revient, j’ai ouvert les yeux sur un monde où elles brillent encore.

Un monde lisse où je n’ai ni chaud ni froid, où je ne me sens ni mal ni bien, où je n’ai ni faim ni soif. Un monde différent où tout luit des mille couleurs d’une bulle de savon au plein soleil. Il y a des plantes dressées autour de moi, et des herbes alanguies à mes pieds, et des poissons dans les airs et des. Et les plantes dressées brillent et les herbes alanguies brillent et les poissons brillent et les.

Je me redresse et me demande si c’est donc là le secret des profondeurs. Une terre où poissons et terrestres se côtoient comme l’animal côtoie l’insecte dans le monde à la surface. Je me redresse et me demande si les poissons qui volent sont les derniers ersatz envoyés par ma conscience afin de me laisser mourir d’asphyxie sans souffrir. Je me redresse et je suis sur un sol de mousse comme il y en avait dans les forêts du monde que j’ai foulées. Mes bottes s’enfoncent de quelques pouces dans ce sous-bois trop beau, trop coloré pour être réel.

Et quand je marche de droite et de gauche j’ai l’impression tantôt d’être léger comme l’éther et tantôt que mes vêtements sont lourds et pris par un vent que je ne sens pas sur mon visage. Avec un peu d’attention j’avise que mon manteau volète de ce même vent que je ne sens, que je ne perçois pas. C’est comme si le poids n’était rien ici, ou comme s’il n’avait pas le même sens qu’en la terre des vivants.

Mes pas sous les arbres m’emmènent vers la direction la plus lumineuse et bientôt j’atteins une clairière où rien n’a de sens. Les arbres sont des lianes tirées vers le ciel et les plantes de grosses feuilles souples comme des nénuphars qu’un courant imperceptible agite et fait onduler en permanence. Je m’approche d’un massif et, alors que je ne voulais que toucher, mes doigts déchirent sans effort ce qui a la texture d’une algue.

Comme je les relâche les fibres arrachées s’élèvent, mues par une force invisible, vers les cieux, tandis que de minuscules poissons viennent tournoyer autour de moi ainsi que je l’ai déjà vu faire sur des requins ou d’autres gabarits sous-marins du genre. Dans les yeux hallucinés d’une de ces créatures étranges qui cherche à me baiser la peau nue de sa bouche sans dents, je distingue cette même interrogation que j’ai à son égard : qu’est-ce que c’est ? Les chairs de la bestiole giclent sous mes molaires et je sens le goût et les écailles. Je les sens que j’avale et qui descendent jusqu’à mon estomac qui commence à digérer. Je ne rêve pas et, si je suis mort, je le suis avec beaucoup d’aise. Une merveille d’imagination pour enfer, je ne m’attendais pas à tant de confort.

Il ne manque que la présence d’autres êtres comme moi. Et à proximité je ne sens vraiment et absolument personne. Même cette sardine que je viens de tuer, je ne la sentais pas. Et maintenant que j’essaie, même ces plus gros spécimens qui me tournent au-dessus dans les lianes exubérantes et ensoleillées, je ne les perçois pas. Mes yeux les voient mais un masque intangible que mon esprit ne conçoit pas les barre à mes autres sens.

Un long moment je me perds à apprécier le spectacle que m’offre mon imaginaire. J’ai beaucoup gagné en sérénité, je n’aurais jamais pensé être capable de créer un tableau semblable. Si le dernier instant doit être plein de vie, ça manque de bruit. Et s’il doit être plein de mort, ça manque de l’ombre dont sont grevés mes souvenirs des profondeurs d’Impel Down. La mémoire de ce passé me fait frissonner et je sors de ma torpeur.

Je dois bouger pour rester déconcentré, alors je vais tout droit jusqu’à trouver quelque chose. N’importe quoi.

Sur quelques dizaines et centaines de toises il n’y a que le sol à l’herbe visqueuse, avec des plantes aquatiques qui ne pousseraient pas dans un monde de la surface. Entre ombres et lumières, j’évolue jusqu’à me heurter contre un mur que je n’avais pas pressenti et que même avec la plus grande attention je ne ressens toujours pas sur ma peau. C’est comme un film qui s’étirerait sous mes doigts que je tends devant moi mais qui durcit quand j’y lance mon poing à pleine vitesse. Mais, s’il n’y a rien de tangible, encore une fois les yeux sont rois et à chaque contact une onde multicolore résonne et se dissipe dans ce que je comprends être une enveloppe protectrice et étirable avec douceur. Je suis à l’intérieur d’une bulle.

Et cette muraille ou membrane au-delà de laquelle je n’aperçois rien qu’une réalité sombre et froide et morte, sont-ce les murs de mon imagination qui se termine ? Je dois trouver quelque chose, une porte, un problème, une solution pour en sortir. Et si comme je m’en aperçois bien vite la bulle a la forme d’un œuf tout lisse en sa partie externe, c’est que l’issue de cette boule où je m’enferme est au plein centre. Et si le milieu n’est au final pas l’échappatoire dont j’avais besoin, j’essaierai de grimper les troncs mous jusqu’à leur sommet. Je trouverai bien un poisson assez costaud pour m’assister dans mon escalade. Mourir à l’aise, très bien, mais plus tard.


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Devant elle, un monde improbable.

Alors qu’elle descend progressivement, s’accrochant aux maillons de sa chaîne en battant des pieds pour rejoindre Serenity, la rouquine écarquille les yeux de stupéfaction.

Création impossible au fond des océans, c’est bien ce qu’elle cherche qui se trouve sous ses mires ébahies. Là, devant elle, une énorme bulle d’air se dresse fièrement, englobant des souches et des troncs et des branches d’arbres gigantesques qui percent vers le ciel. Autour, des poissons gravitent, à droite et gauche, allant et venant à travers cette structure molle immense qui ne perce pourtant pas. Prenant une grande inspiration, elle continue sa descente en presque rappel pour ne pas tarder à frôler la surface.

Respiration lente, un peu douloureuse à cause de la pression, Lilou se sent légèrement oppressée et à présent certaine de ne pas être faite pour vivre au fond des océans. Regardant avec attention et précaution son équipement auquel elle s’accroche, la rouquine se charge d’attraper l’ancre et passe à travers la bulle, retenant son souffle de peur qu’il ne s’échappe.
C’est à l’intérieur qu’une autre forme de gravité la prend. Elle sent ses pieds repartir en avant et ses mains, tenant fermement la chaîne qui lui permet de rester en vie, porter le poids d’un corps entier qu’elle ne sentait qu’à peine quelques minutes plus tôt. De la pression ? De la gravité ? Ou une autre forme de gravité peut-être ? Elle n’a pas le temps de penser à ce qui régit ce petit coin d’univers parallèle. Il ne lui suffit d’ailleurs que de deux mains gauches un peu maladroites pour que ce soit la chute libre.

Un cri perce sa gorge alors qu’elle tombe en ricochant et cassant les quelques branches qui tentent bon gré mal gré de ralentir sa chute. De chaque collision retentit des « Ouille » ou des « Crac » qui font fuir la faune du coin. C’est finalement un tas de mousses et d’algues qui l’amortit, étouffant à moitié le bruit du choc. Une onde part mais ne revient pas, et tous les poissons s’échappent à travers bois, fuyant l’envahisseuse rousse du coin. Loin. Très loin d’elle et son bric-à-brac d’acier.

Aïe…

Immobile, elle attend. De sentir tout son corps, de sa tête à ses pieds stupéfaits par ce qui lui arrive.

Enfin.

Elle se redresse doucement, s’accrochant à la souche énorme d’un arbre titanesque en tentant de tenir sur ses grandes béquilles. Se passant une main derrière la tête machinalement pour vérifier que tout est à sa place, elle daigne enfin lever les yeux et sortir de sa stupeur. Les poissons reviennent doucement dans sa direction, frôlent les algues et les branches, zigzaguent pour la toucher. Elle reste là, immobile, prenant au bout de quelques minutes la peine d’éteindre son masque à air. Grande bouffée, elle retire le masque et attend de voir si elle va mourir étouffée. Inspiration encore. Elle vit.

Et elle respire surtout.

L’endroit est étonnant, qu’elle se dit pour elle-même. Elle a l’impression de marcher dans l’eau comme elle marcherait dans l’air. Un clown passe devant ses yeux, la regarde et part en courant comme pour fuir un prédateur. Elle a envie de le poursuivre mais trop prise par la merveille qu’elle a devant les yeux, elle l’oublie pour se concentrer sur une anémone qui ondule au gré d’un courant qu’elle ne ressent pas.

Quelques minutes comme ça. Assise devant la fleur des mers à essayer d’onduler comme elle.

Jusqu’à ce qu’elle se sente idiote et reprenne sa route. Jusqu’à ce qu’elle se rappelle les ordres de l’Amiral et la mission qui l’a amenée jusqu’ici. Un soupir lui échappe bien malgré elle et elle avance de quelques pas en sortant de son sac à dos un plan censé lui indiquer une entrée plausible. Quelques recherches avec un sens de l’orientation plutôt mauvais, Lilou finit par trouver le début d’une trappe sous une racine. La poignée est accessible mais l’entrée est fine.

Elle se baisse, fait rentrer son sac qu’elle lance à l’intérieur, puis se glisse par l’ouverture assez grande pour elle et son attirail.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 29 Déc 2013 - 17:06, édité 1 fois
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J’ai trouvé l’issue mais elle n’est pas la solution à mes problèmes.

Sous la trappe à l’endroit prévu, en parfait état de fonctionnement comme par hasard malgré les plantes autour et dessus, sous le sol moelleux de ma riche imagination, j’ai pénétré le dédale de mes pensées les plus obscures. Cinq puis dix puis vingt puis cent couloirs partaient en tous sens, zigzags et croisements et escaliers peinturlurés de rouge ou de bleu ou de noir comme s’il y avait plusieurs compartiments à mon monde intérieur, affublés chacun de numéros et de lettres peints à la chaux et plus ou moins effacés comme s’il y avait une hiérarchie entre tout.

La chute dans l’échelle après la trappe m’a fait douter, avec cette impression que j’ai eue de tomber d’une baignoire pour me retrouver dans un désert tout sec, mais comme il n’y avait aucune eau à mes pieds quand je me suis relevé dans la coursive où j’étais, j’en ai déduit que j’étais toujours dans ma tête.

Et dans ma tête il y a des pièces avec des choses et des pièces avec des machins. Et dans ma tête les couloirs reliant ces pièces l’une à l’autre sont éclairés par une plante qui court au plafond comme une vigne sur un mur et dont de petits tentacules sont aussi luminescents qu’une luciole en plein rut. J’ai trouvé ça formidable d’ingéniosité et je me suis félicité parce que quand même, c’est assez impressionnant comme principe.

Ensuite j’ai exploré et dans l’aile jaune j’ai trouvé un salon avec un orgue et dans la rouge une salle de gym avec spa et dans la bleue une bibliothèque avec des magazines coquins et une autre avec des traités par dizaines sur la mécanique des fluides et d’autres encore sur la biologie cellulaire. J’en ai lu quelques-uns, d’une sorte puis de l’autre puis de la troisième. J’ai fumé un cigare gros comme le barreau de la chaise sur laquelle je m’étais installé pour lire et j’ai reniflé du scotch d’une bouteille neuve dont l’étiquette à moitié effacée disait quinze.

Quinze ans d’âge.

Et quand j’ai eu vraiment soif après ce cigare trop vieux qui me retournait les entrailles, quand les effluves de la bouteille m’ont fait éternuer au moment de me rincer la gorge avec son contenu, je suis reparti et j’ai tourné et encore tourné dans ce labyrinthe. Tourné jusqu’à avoir faim et tourné jusqu’à avoir soif d’eau fraîche.

Et puis je suis entré dans la zone verte où je n’étais pas encore allé.

Et dans la zone verte de mon Ça il y a beaucoup de poussière et plus grand-chose, et dans la zone verte de mon Ça, ça sent le vieux renfermé qui a déjà un pied dans la tombe et qu’il ne faut pas déranger même pour s’assurer qu’il n’est pas encore mort. Même la lumière y est plus froide et même la lumière y est plus faible.

J’ai toujours les papilles sèches mais je me sens comme aimanté par cette ombre qui rampe dans les tunnels devant moi et à ma gauche et à ma droite et je n’ai plus envie d’aller chercher à boire. Parce que peut-être qu’en plein cœur de mon âme il y aura la solution à toute ma vie. Les traités d’alchimie que j’ai parcourus plus tôt mentionnaient que le secret de la vie est au cœur du cerveau et si je suis en train de mourir j’ai bien envie de vérifier. La plante au plafond est devenue une jungle si dense que la lumière des petits sacs de chairs colorés ne perce plus partout. Et au sol il y a de plus en plus de ces étranges tuyaux dans lesquels je me prends les bottes. Et je suis toujours ces couloirs dont certains sont bardés de portes que je ne peux ouvrir. Bientôt j’ai la sensation de tourner en rond autour d’une salle que condamnent toutes ces ouvertures verrouillées.

Un peu d’attention autour de moi m’apprend que les portes sont chacune lettrées de A jusque H, ce qui en fait huit et je suppose à les rejoindre l’une après l’autre qu’elles sont disposées régulièrement autour de la pièce centrale. A raison de vingt pas entre chaque entrée, ça donne une surface chiffrée de… plein de chiffres. J’ai envie de savoir et je veux rentrer mais je sais que je ne peux y aller avec la manière forte. Un coup mal placé et c’est toute mon imagination qui m’engloutirait d’un coup dans une ruade de défense.

Je remarque par contre qu’il y a cette lumière qui clignote dans mon dos dans le noir du corridor froid, dès que j’ai quitté la proximité d’une porte pour aller à la suivante. Et quand je m’approche de l’endroit, toujours le même, où naît cette étincelle, je vois une nouvelle plante, une espèce de cactus si ça se trouve carnivore qui se referme et se resserre et se contracte quand j’ai le nez pointé sur lui, comme s’il ne voulait pas que je voie ce qu’il renferme. Alors je pose mon doigt sur sa peau cartilagineuse et dentée et je l’assomme de mon aura. Je suis en mon royaume d’esprit, qu’il m’obéisse. Les pans de sa carapace se déplient doucement, accompagnés d’un peu de ce qui doit être de la sève. La lumière est là, rouge, qui clignote deux fois d’agonie puis s’éteint. La porte coulisse et derrière un soleil m’éblouit que je ne peux fixer. Même les paupières fermées ma rétine chauffe et je n’entends qu’une voix de métal.

- Pa…pa… ?


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Elle atterrit souplement sur le sol dur.
Le bruit résonne dans les longs couloirs d’acier.

Elle remet le sac sur son dos et regarde autour. Sa main frôle les murs grisonnants et solides, recouverts d’une fine couche de saleté. Apparaient au plafond des souches et des racines, caressant les cloisons. Quelques feuilles parsèment le sol poussiéreux. La rousse avance d’un pas lent dans ce long dédale de galeries, de tuyaux et de branches. Un carrefour se présente à elle, elle tourne à droite spontanément, se disant que de toute façon elle a bien du temps à perdre.

Combien perdu à arpenter ce passage ? Elle ne sait pas mais finit tout de même par arriver dans une cabine qui semble encore habitée. Lit défait, coussin enfoncé, un hublot crasseux qui donne sur l’océan, seule fenêtre sur le monde… Elle passe ses doigts sur la table de chevet comme pour enlever la fine particule qui la recouvre. Elle commente l’odeur de renfermé avec un petit sourire amusé.
Deux pas en arrière, elle retombe face à une porte qui donne sur une autre pièce. La porte de la cabine se referme dans un bong sourd, Lilou sursaute en se retournant violemment. Souffle court dû à l’atmosphère oppressante, elle se sent sur le qui-vive, les muscles contractés et l’oreille en permanence vigilante. De n’entendre que sa propre voix et ses propres pas, être seule depuis tout ce temps… Elle soupire et n’y prête plus attention. Sûrement un mécanisme usé qu’elle se dit, qui aurait besoin d’un coup de chiffon pour aller mieux.

Elle visite. Se promène. Regarde. Revient. Y Retourne. Et s’arrête.

Enfin.

Dans une petite bibliothèque, elle note la présence d’une vie. Qui date de quelques jours, à peine. Un petit sourire, elle se demande si un homme ou un poisson ne vivrait pas ici. Elle attrape le cigare éteint et le porte à son nez. L’odeur du tabac est forte même s’il est là depuis longtemps. Froid, sec, les cendres dans le cendrier. Elle le repose et se tourne vers la bibliothèque qui lui fait face. La chaise mal rangée, un livre posé sur la table à côté, probablement pas lu complètement, elle s’en saisit et le fait regagner les étagères où il doit avoir sa place.
En continuant son exploration, elle note que plusieurs courts-circuits l’empêchent d’ouvrir certaines portes, ou ce qu’elle suppose être des courts-circuits. Que l’intérieur des murs renferme d’autres machineries qui doivent être rouillées et usées, et qu’il faudra les remplacer si on remet le Serenity d’aplomb. Des grésillements attirent son attention par moment, le temps de plaquer son oreille contre une paroi pour écouter plus attentivement.

Lilou tire sur le col de sa combinaison qui l’oppresse un peu. Ses cheveux trempés ne l’aident pas à se réchauffer. Elle a hâte de retrouver son confort sur le Léviathan, son lit, sa couette et un sèche-cheveux qui marche, une pièce plus grande que ce qu’elle a là sur son petit navire. Et de la compagnie surtout. C’est donc d’un pas décidé qu’elle quitte les couloirs bleus pour se rendre vers…

La salle des machines.

Ses pas résonnent toujours dans un silence pesant. Elle avance calmement vers des dédales de couloirs grisâtres, perdant leurs couleurs au profit de teintes plus « scientifiques ». Elle suppose qu’elle trouvera son bonheur par ici et qu’elle pourra partir. Plus elle progresse, plus des dizaines et des dizaines de fils jonchent le carrelage terreux. Câbles et racines s’entremêlent les uns dans les autres pour rendre le terrain difficilement praticable. Un pas de plus, sous une racine plus solide et c’est la chute.

Ouille…

Elle pose ses deux paumes contre terre pour tenter de se relever, mais Lilou sent, contre sa combinaison, un lien la parcourir et enserrer sa taille. Un autre contre ses jambes. Prise d’angoisse, elle presse le mouvement, mais on attrape son genou fermement l’empêchant de le prendre comme appui.

Qu’est-ce que… ?!

Elle se retourne et remarque qu’autour de ses chevilles, des dizaines de câbles l’enserrent et plus elle lutte pour s’en défaire, plus la prise est serrée. Elle se redresse, passe ses mains pour tenter de défaire l’attache, mais sous ses yeux stupéfaits, un autre lien lui saisit le poignet et l’oblige à lâcher.

Mais !?
Intrusion détectée.
Quoi ?!
Alerte.

La rousse tire sur les câbles à l’aide de son autre main. De toutes ses forces, elle arrache un brin mais dix autres lui sautent dessus.

Alerte.

Elle sent du mouvement dans sa combinaison, mouvement qu’elle suppose être des fils électriques. Elle tente de les arracher encore par la force mais elle se retrouve vite submergée par le nombre. Tout autour, ça s’agite, ça gigote. Venant de l’intérieur des murs, ondulant comme des serpents et des vers de terre… Elle est dégoûtée par l’image, prise d’un frisson qui la pousse à accélérer la cadence pour se relever.

Alerte.
Non ! Pas alerte ! Pas alerte du tout ! C’est quoi ce bordel ?!
Elimination de l’intrus.
Qu-AAAAH !

Trou noir.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 29 Déc 2013 - 17:13, édité 1 fois
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- Pa…pa… ?

D’abord je suis incertain d’avoir bien entendu ce que je crois avoir entendu. Mais, comme issue d’un vieux phonographe qui tournerait en boucle, la voix désincarnée reprend et revient et ne s’interrompt pas. Pa…pa… Ce sont des images d’Izya qui m’assaillent, alors que je garde mes yeux clos sous la violence de la lumière ambiante par rapport aux tunnels que j’ai traversés pour arriver au cœur de la zone verte, au cœur de mon monde imaginaire. Pa…pa… En fait c’est bien vrai. C’est bien au centre du cerveau que réside le secret de la vie. Pa…pa… Oui, je suis père. Mais son père à elle, bien vivante, alors pourquoi les mots qui ricochent à mes oreilles sont-ils si froids, si neutres ? Ils résonnent comme s’ils avaient été jetés à travers le temps et l’espace pour m’atteindre. Est-ce que c’est qu’elle va mal ? Est-ce que c’est qu’elle va bien ? Est-ce que c’est qu’elle est morte ? Est-ce que c’est dans ma tête ?

Izya ?
- I…zya…est…un…nom…fé…mi…nin... com…po…sé…de…deux…voi…yelles…d’une…con…sonne…et…d’un…gliiii…iiiide…
Euh, c’est pas faux. Mais tu n’es pas Izya alors, hein ?

Sur son dernier mot la voix a buté, s’est étirée jusqu’à mourir et ne reprend plus après ma propre parole. C’est comme si le disque du phonographe avait cessé de tourner. D’ailleurs, il manque un grésillement que je ne percevais pas mais qui était bien là avant. Et la lumière… la lumière baisse, mes paupières refroidissent, je peux ouvrir les yeux.

Et d’un regard circulaire dans les dernières lueurs du soleil qui faiblit devant moi j’avise l’énormité de ce que j’ai en face de moi. La salle entière et toutes ses toises carrées de surface que je n’ai pas calculées sont occupées par une machine à la complexité qui correspond sans doute bien aux tréfonds de mon esprit. Comme les couloirs avant et comme les étages et les escaliers et les couleurs. Des dizaines de tuyaux, de tubes, de troncs, de plantes et de points lumineux qui s’éteignent les uns après les autres comme le couloir derrière moi s’éteint et comme j’imagine toute la bulle au-dessus s’éteint. Un dernier cahot dans les mécanismes étendus à l’air devant moi, un dernier son sans sens dans le pavillon de cuivre que j’avise à ma droite et d’où devait sortir la voix. Et puis le noir et le rien.

- I…

Une éternité a passé, le froid, la faim, la soif sont revenus, tout semblait mort là où je tâtonnais. Les plantes sur lesquelles je posais mes mains n’étaient plus que des bouts flasques d’un tout plus gros que je ne voulais surtout pas visualiser. J’ai quitté la salle circulaire pour essayer de remonter dans les hauteurs de ma tête, mais je me suis perdu. J’ai atteint une chambre dans le noir, j’ai reconnu une chambre au lit dans lequel j’ai pu dormir. Ici il n’y avait pas de plantes, pas de bois, rien que du métal et un matelas mou qui n’a pas remué dans un spasme mou quand je me suis allongé dessus. Et puis quelque chose m’a extirpé hors de la torpeur où m’avaient plongé la nuit et la fin de mes pensées.

- ni…

Un pressentiment peut-être, d’abord rien, puis quelque chose que je sentais remuer, diffus, partout dans les couloirs et partout dans le noir. Je n’ai pas bougé tout de suite de ma couche mais j’ai cru entendre…

- tia…

Cette voix et ces mots qui brisent le silence et s’y répandent tels les morceaux d’une fenêtre rebondissant à terre lorsqu’on la brise. Je ne les rêve pas, je ne les ai pas rêvés. Je vis encore. Ma tête est lourde, mon souffle rauque, mais je vis toujours.

- lisationsystèèèème !

L’instinct me fait plonger au sol, recroquevillé sur moi-même. Mais je suis tout seul dans la coursive rouge où je me trouve. Et les plantes du plafond exsudent un gaz que j’évite de respirer car il m’irrite les muqueuses, et se rallument et clignotent. Une sirène se met en route qui vrille mes tympans et les lumières s’éteignent à nouveau mais pour revenir aussitôt, stables cette fois et uniformes sur toute la longueur de corridor que je peux apercevoir. Le vacarme cesse à son tour puis je suis de nouveau seul. Je dois retourner dans la zone verte. J’y retourne.

J’y retournerai.

D’abord je m’égare, longuement. Je traverse la zone jaune de nouveau et j’y découvre une salle de billard où je joue longtemps parce que ça fait longtemps. Et puis je rejoins la zone bleue où je lis beaucoup parce que j’aime beaucoup. Dans la zone noire je trouve à manger, des tonnes et des tonnes de nourriture et des réservoirs pleins d’une eau douce dont je me délecte. J’oublie même la zone verte. Je suis bien dans mon esprit, il est bien pensé, tout confort.

Ce n’est que lorsque la voix retentit à nouveau dans les couloirs que je me rappelle où je suis et réalise que, si je ne veux pas mourir, il faut que j’arrête de végéter dans ma conscience. C’est un piège qu’elle me tend, je dois batailler pour arriver à en sortir. Batailler ferme, batailler fort. Et trouver l’issue de ce labyrinthe. La trappe là-haut n’était que l’un des seuils que je devrai passer.

Sans doute parce que le rouge m’attire, je suis les lumières les plus vives de cette teinte et ma course dans les tunnels m’envoie droit dans une zone où le volume de la voix est à son maximum. Une lourde porte me barre la route que je sais comment ouvrir.


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Plongée dans un noir complet, elle se débat comme elle le peut en hurlant à pleins poumons des ordres qu’on n’entend pas, tente de s’agripper en enfonçant ses ongles dans l’acier. Mais rien ne se fait et elle glisse, irrémédiablement tirée en arrière par une dizaine de fils qui ne veulent pas la lâcher. Plus elle lutte, moins elle bat des jambes. Finalement, ses deux chevilles se retrouvent ligotées, comme ses genoux et enfin ses hanches. Mais elle se bat toujours pour sa survie, parce que c’est une question de survie pour elle et rien n’y fait pourtant.

Contrôle système.

Certains câbles craquent pour laisser place à deux autres plus décidés encore à la traîner. Elle se retrouve finalement dans un conduit étroit dieu sait où : elle ne voit rien, n’entend rien sinon ses propres cris et son combat, où elle ne sent que le métal contre son buste et les liens à ses jambes qui remontent à son cou. L’air commence à lui manquer quand la prise serre trop et que sa lutte lui demande trop d’énergie et de souffle. Elle va pour perdre conscience alors elle cherche à contrôler sa respiration comme elle le peut. Tenter de se calmer, reprendre le pouvoir parce que tout est une question de contrôle et c’est quand elle pense qu’elle tient le bon bout qu’un monde s’effondre en-dessous d’elle.

Une plaque glisse brutalement, la laissant aux prises avec la gravité. Elle tente de se rattraper à quelque chose tandis que son cœur se soulève… Mais pas bien longtemps parce qu’elle atterrit droit dans un bassin d’eau vaguement chauffé. Un aquarium pour gros poisson visiblement inhabité avec du sable au fond et quelques cailloux pour la décoration. Des algues ondulent et on peut y voir une miniature d’épave sous-marine… Son souffle se fait la malle, elle s’agite pour remonter, bat des bras pour regagner la surface. Lorsqu’elle y arrive, la trappe se referme sous son nez et ne tient plus du tout à s’ouvrir. Elle frappe, le poing fermé, en buvant à moitié la tasse.

Sirène… détectée.
Je ne suis pas une sirène !
Réinitia…lisation… sys…tème.
Non ! Sors-moi de là !

Elle cogne contre la paroi, cogne encore mais rien ne se passe et finalement, elle passe la tête sous l’eau avec une bouffée d’air. Les yeux ouverts, elle garde le contrôle, nage jusqu’au coin le plus proche. Elle triture, cherche une issue et c’est en nageant qu’elle se prend une glace en plein visage. Un cri lui échappe comme son oxygène. Elle remonte vite pour ne pas mourir asphyxiée. Elle s’accroche à un maigre rebord pour ne pas couler et peste contre cette machinerie stupide et archaïque pas capable d’identifier une rouquine en combinaison de plongée.

Je ne suis pas une sirène !
Hybride femme… poisson localisée… et… certifiée. Erreur.
N’importe quoi ! Je porte une tenue spéciale, andouille !
Andouille en… prépara…tion pour la… sirène.

A peine a-t-elle dit ça qu’une saucisse plonge dans son bassin pour s’enfoncer. Lilou hallucine, hurle à pleine gorge pour se faire entendre mais cette fois, le système lui répond tout bêtement qu’elle ne peut pas manger plus de trois andouilles par jour.

La voilà bien. Qu’est-ce qu’elle peut bien faire d’une andouille ?

Rien. Mais elle peut au moins tenter de briser la vitre qui la sépare de l’extérieur. Alors elle replonge et s’enfonce progressivement, tâte la vitre et va pour envoyer un violent coup. Mais un mouvement attire son attention et elle croit discerner la silhouette d’un homme. Alors elle cogne contre la vitre en pensant fort qu’il faut qu’on la sorte de là.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 29 Déc 2013 - 17:17, édité 1 fois
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Salut…


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Elle tend l’oreille. Se frotte les yeux pour bien voir malgré la buée sur sa rétine.

Il a parlé. Elle en est sûre. Mais elle n’a rien entendu avec cette séparation de verre. Alors elle se rapproche de la vitre pour mieux discerner les formes, le visage du nouvel arrivant, pouvoir le regarder dans les yeux pour savoir à qui elle s’adresse. Et là…

Elle se retrouve comme deux ronds de flan, complètement dépitée par ce que le hasard lui offre. Elle se demande si c’est une blague. Parce que ça ne peut qu’être ça. Et quand elle comprend que non elle commence à penser que le chlore lui monte au cerveau, que le destin s’acharne très probablement sur elle, qu’on souhaite la voir mourir dans un aquarium pour poisson dans un sous-marin fou…

Elle voudrait lui demander ce qu’il fait ici. Que ce n’est pas pour jouer.

Mais ça…

Ça viendra plus tard.

Genre… Après qu’il l’ait sorti de là.

Alors, elle lui montre la vitre du doigt, et lui mime un coup de poing.

Et elle espère, dieu ce qu’elle espère, qu’il comprendra un traitre mot de ce qu’elle cherche à lui dire.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 29 Déc 2013 - 17:18, édité 1 fois
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Décidément plonger dans les récifs de mon inconscient nébuleux, c’est plutôt une chouette expérience.

Elle est là, derrière cette paroi en verre avec une andouillette dans chaque main et son air courroucé qui lui va si bien. Je n’aurais pas cru que ce serait elle que mes fantasmes révéleraient, et j’aurais encore moins cru que ce serait dans une piscine que ça se passerait. Mais après tout, peut-être que c’est la frustration accumulée depuis l’archipel vert et cette mine asséchée au fond de laquelle adoraient les adorateurs de la grande laitière Vashkiri.

Ne pas pouvoir piquer une tête depuis tant et tant de lunes, mine de rien, c’est quelque chose qui a pu me manquer. Est-ce que je me baignais avant ? Est-ce que je nageais avant ? Je ne m’en souviens même plus. Peut-être que c’est ça que son avatar est venu me remémorer. J’ai froid pour elle, comme on a froid dans l’eau où on végète. Ses cheveux roux volent en couronne autour de son minois déformé par les bulles d’air. Des mèches s’agitent puis se collent sur son visage et ses yeux. Je m’approche.

Je suis un peu déçu. J’aurais pensé mon esprit capable de faire mieux après tout ce que j’ai vu plus haut. Mais non, je ne la sens pas dans mon monde de coton, elle n’existe pas et n’est bien qu’une projection. Ou alors c’est l’eau dans laquelle elle baigne, ou sa combinaison bizarre dont je me demande où je suis allé pêcher le design, qui fait écran ? Mais je pouvais toujours ressentir la présence et la vie de Pride qui s’enfuyait dans mon dos quand j’ai quitté Thriller Bark… Ou alors je suis en train de m’éteindre à mon tour et mes capacités avec, même dans mon esprit. La suite, rouquine, apporte-moi la suite du programme. A quoi ai-je pensé ?

Quelles folies allons-nous accomplir cette fois dans ma seigneurie mentale ? Quel cyclope allons-nous mater, quelle nonne allons-nous inviter dans notre partie fine ? Elle sera plus belle que ces monstres dans mes souvenirs j’espère. Allez, j’attends le prochain acte, montre-moi à quoi je rêve. Au moins cette fois ton canard ne t’accompagne pas, nous serons tranquilles toi et moi. Moi et toi, Lilou.


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Elle commence à désespérer.

De le voir sourire derrière la vitre, à regarder comme un gosse l'aquarium dans lequel elle se trouve. A parfaitement la voir, à probablement la reconnaitre mais à ne pas réagir. Elle tambourine à la vitre pour le réveiller, pour qu'il l'écoute même si elle ne peut rien dire. Des bulles lui échappent qu'elle voudrait rattraper quand elle comprend que sa cage thoracique se vide progressivement...

A quoi pense-t-il ? Pourquoi ne la sauve-t-il pas ?

Lilou sent l'air lui manquer, ne plus circuler comme il faudrait. Elle sent sa vue se rétrécir et son ouïe déjà compromise se brouiller. Alors elle s'énerve et frappe un grand coup et un autre encore. Mais l'eau absorbe le choc à chaque fois et elle ne fait que cogner contre une vitre qui ne brisera certainement pas de ce côté. Elle voudrait le faire au Haki mais elle a du mal à se concentrer et ne distingue plus les détails du Tahar en face d'elle. Ni ses cheveux bruns, ou sa barbe naissante, ou ses yeux brillants... Juste un tas flou indistinct.
Elle tente une remontée pour reprendre de l'air mais en arrivant là-haut, sa main touche le plafond et il n'y a plus d'écart avec de l'air. Le niveau a monté sans qu'elle ne le remarque...

Le sort s'acharne !

Et sa dernière chance se trouve réincarnée en un pirate qui n'a pas du tout l'air de comprendre les tenants et les aboutissants de son problème actuel...

Alors le tout pour le tout, elle lui demande de suivre son doigt des yeux. Et elle écrit.
« Aide-moi. »

En espérant qu'il ait tout suivi.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 29 Déc 2013 - 17:20, édité 1 fois
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Le ballet qu’elle me sert est un peu crispé mais ça doit venir de moi. Je sens toujours ces frissons le long de ma colonne. Autant d’eau autour de moi, je me sens oppressé. J’ai l’impression d’y être largué et de devoir y nager moi-même. Du coup, ça se ressent dans les mouvements que je projette et lui fais faire. Sans doute.

A moins que…

Elle a écrit à l’envers mais comme c’est moi qui lui ai fait agiter le bras j’ai lu ce qu’elle voulait écrire.

Hin…

J’y suis. C’est le scénario classique. Elle est la damoiselle en difficulté et moi je suis le preux sauveur qui la tirera, de sa mésaventure. Une rousse en détresse, toute l’histoire de ma vie.

Hinhin…

Autour de nous dans la pièce il y a des vases et des rocs que je pourrais utiliser pour fracasser la vitre, mais j’aime bien l’idée d’aller moi-même au front. Je trouve que ça fait plus chevaleresque et je crois que ressurgit mon passé de colonel. Comme au temps du onzième régiment où je menais les hommes au turbin. Enfin, où j’aurais dû les mener si j’avais eu le temps de prendre mes fonctions.

Accroche-toi, Lilou Bennett Phillip Jacob…

Peut-être que c’est de ça qu’il s’agit. Je profite du moment où je me noie pour me refaire des histoires que j’ai manquées. Elle, la rouquine-poissonne, j’ai toujours subi ses interventions. A Bliss, c’est elle qui a manqué me noyer. A Peutin Port, c’est elle qui m’a aidé à réparer la Sublime que je n’avais pas encore rebaptisée. Et sur Clockwork, c’est encore elle qui m’a tapé dessus la première. Je n’ai jamais eu le temps d’installer ma routine habituelle avec elle, et au fond de moi je dois vouloir réparer cette injustice.

J’arrive !

Le verre cède en dix milliers de mille petites cloches du plus fin cristal qui s’effondrent à terre aussitôt balayés par cent muids d’eau qui inondent la pièce entière avec moi dedans.

Mh.

Pas le temps d’autre chose que bomber le torse et durcir les mâchoires. Je suis entraîné autant par le corps de Lilou qui m’arrive dessus que par l’avalanche. Encore une expérience que mon inconscient voulait me rappeler. Un bon bain froid et intégral. C’est réparé. La voix neutre reprend. Elle n’appelle pas son papa cette fois mais je ne comprends pas ce qu’elle dit avec mes oreilles éteintes. Et tandis que le flot nous emporte dans le couloir le plus ombragé de mon Moi intérieur, je tombe dans un coin encore plus noir de l’inconscience.

Mise en abyme dans l’abysse.


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Elle ferme les yeux, met ses bras devant elle comme son dernier rempart vers ce qui l’attend et se trouve finalement embarquée par le courant. Le verre se décompose, éclate en mille morceaux et l’eau file irrémédiablement vers la sortie toute fraichement trouvée. Prise dans cette histoire, la rousse s’écrase au passage sur l’homme qui l’a libérée, s’accrochant comme elle le peut à son manteau trempé lorsqu’elle le sent partir en arrière. Et la puissance du torrent qui s’écoule les emmène loin. Ils glissent tous deux le long des couloirs en buvant la tasse au passage avant qu’enfin ça ne s’arrête.

Et qu’ils s’arrêtent.

Structu…re endomma…gée…

Elle souffle et manque de s’étouffer. La rousse finit par se retourner sur le dos et recrache toute l’eau qu’elle a avalée malgré elle. Elle tousse en essayant de se relever et remanque de se casser la figure. Le sol est tout de suite beaucoup plus glissant à cause de la flotte qui stagne. Quelques centimètres, c’est rien. Mais pour les circuits électriques, ça plait tout de suite beaucoup moins.

La salle des machines, il faut y aller…
Eva…cuation… de l’eau….

Lilou se relève d’un bond, va pour foncer dans une direction avant de patiner et de revenir en arrière. Non, il y a aussi prioritaire ! Aussi étrange que cet endroit…

Tahar Tahgel !

Qu’est-ce que tu fais ici ?!
Error System.

Elle l’aide à se remettre sur ses pattes en omettant de le remercier de sa bonne aide (qui a mis très (trop ?) longtemps à arriver à son goût). Les yeux exorbités, sans savoir vraiment comme réagir, elle s’arrête avec l’air courroucé pour le regarder. Lui. Comme à son habitude. Trempé jusqu’aux os mais inchangé.

Un an déjà ?

Et tout ça de passé.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 29 Déc 2013 - 17:24, édité 1 fois
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Héhé, alors Poupée, heureuse ?

Je ruisselle encore par tous les pores de mes vêtements débraillés et mon souffle revient progressivement au calme. D’abord un bourdonnement à mes oreilles puis des sons confus puis le voile devant mes yeux se déchire et je la vois elle, encore à me crier dessus pour asseoir ses airs de jeune fille indépendante. Elle prend la mouche qui passait entre tous ces tentacules végétaux. L’eau et l’humidité qui s’évacuent les rendent tout choses, les tentacules. C’en est presque inquiétant. Leur agitation suit celles de mes neurones et synapses se remettant en route avec entrain au creux de mon cortex. Elle est vraiment bizarre sa combinaison.

Ça vient d’où ces fringues ?

De quel sombre recoin de mon âme j’ai extirpé ces formes torturées et ces gadgets ? Et la ligne rouge là c’est pour quoi ? Et le bouton là-devant il sert à quoi ? Oh, il désosse tout ? Comme c’est pratique. Enfin c’est mieux, comme ça je te vois avec tes vrais vêtements de femme. Tout de suite plus mignonne, gazelle.

- Intrusion ! Intrusion !

La voix de mon fils illégitime et même pas reconnu me fait me rappeler que peut-être le scénario n’est pas si simple, où je la sauve avant de profiter d’elle dans un cloaque imaginaire où mes dernières fractions d’existence seraient extrapolées le temps de mille et une nuits de plaisirs. Peut-être que nous devons encore explorer un peu de mes méandres tourmentés, affronter des dangers ensemble et puis après nous pourrons.

Par là.

Elle attendait une réponse à une question je crois, mais je n’ai pas entendu laquelle et elle n’a pas répété. Nous pénétrons la zone verte et nous enfonçons dans la forêt humide de ses galeries. Et je n’ai pas répété à travers sa bouche. En toute logique de toute façon, si moi je sais, elle aussi. Puisqu’elle est une projection de moi. C’était juste une perche tendue pour provoquer l’apparition de ce sourcil frustré sur son visage. Réussi.

Couloirs, porte, cactus.

Attention à tes beaux yeux, Chérie.

Haki.

Mon fils, je suis ton… père.

Je n’ai pas réussi à le dire à Izya et je me crée la contrainte de devoir le dire à une machine pour me sauver de l’éternité. Même mon inconscient ne me ménage pas. Et à propos de ménage, il n’a pas été fait ici. La lumière est plus supportable que la dernière fois parce que des algues ont poussé un peu partout. L’humidité de la piscine vidée ?

- Pa…pa ?
C’est ça, Papa. C’est moi que voilà.
- Retard sur arrivée prévue de quatre-vingt-sept ans, huit jours, trois heures et douze minutes, procédure de sécurité numéro vingt-huit-douze, démarrage des protocoles de reconnaissance de paternité.
Euh.

Un dard à faire pâlir plus que les insectes sort doucement du plafond derrière moi puis croit m’avoir en fonçant droit sur ma nuque pour s’y planter. Je renâcle un peu à l’idée géniale alors forcément l’aiguille me traverse comme de raison.

Euh, fiston ? Fiston ?
- Veuillez renseigner votre demande.
Tu n’aurais pas une autre façon de vérifier ?
- Erreur 403, tentative de contournement de la procédure, non-autorisé.
Fiston !
- Intangibilité détectée, dispositif GM-X, activation.
Lilou ?

Elle se raidit à mes côtés, c’est bon signe. A défaut d’installer ma routine de maître-nageur sauveteur elle est là pour qu’on s’entraide sur un pied d’égalité. Un pied d’égalité. Et c’est son tour, cette aiguille-là ne me traversera pas. Ou plutôt si, elle me traversera. Mais elle le fera vraiment, de devant à derrière, comme un emporte-pièce, au plein milieu de mon cou.

Aide-moi, tu veux ?


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Très malin…

Elle soupire en essayant d’attraper le bras articulé qui avance dangereusement vers le cou de Sieur Tahgel. La rousse l’attrape a deux mains, plante les pieds dans le sol pour ralentir sa route vers son coéquipier d’infortune. Ça ne fait pas grand-chose, mais l’idée est là. Tahar se retrouve rapidement acculé dans un coin de la pièce, tout de suite beaucoup moins en confiance face à cette seringue en granit marin qui aura vite fait de le tuer s’il l’approche de trop près. Alors qu’il est là, à ne demander rien à personne, deux autres bras sortent du plafond avec des pinces géantes pour tenir fermement le manteau du pirate.

Immobilisé, ou en tout cas, plus ou moins, il presse Lilou d’une réplique presque sarcastique, qui la fait soupirer encore une fois alors qu’elle est clairement en plein effort. Tant pis pour le plan « je le retiens, cours », plan B. Elle se concentre, avec tout son sérieux, et ferme sa main en tenant le mécanisme dans son autre bras. Elle envoie un poing recouvert de haki pour briser l’articulation d’un coup sec. Le boulon se déboulonne et la main tombe avec la seringue qui roule jusqu’à une rainure sur le sol.

On mettra ça sur sa note. Tant pis.

Tiens le coup tu veux… J’ai à faire.

Le reste du bras mécanique, apparemment mécontent de s’être fait abimer, tente de s’en prendre à la rouquine qui ne se laisse pas faire. Plusieurs coups et un combat acharné plus tard, c’est le bras entier qui est démis de son socle pour rencontrer le sol et ne plus bouger du tout, rendant dans un dernier crissement désagréable son dernier souffle.

Je vais te libérer, bouge pas.

Elle lui lance un regard et tourne vite les talons jusqu’à ce qu’elle imagine être l’ordinateur central. Un clavier gigantesque sous ses yeux, plein de chiffres, de lettres, de flèches, de symboles étranges, même des dessins qui n’ont aucun sens et des couleurs qui n’ont rien à faire là. La souris à côté comporte plus d’une dizaine de touches de couleur… Lilou soupire… Le cerveau génial et tortueux de Végapunk avait réussi l’impossible : rendre complexe la chose la plus bêtement simple… Un clavier et une souris. La rouquine approche son doigt d’une touche d’apparence inoffensive. Et lorsqu’elle appuie dessus, un grincement sinistre retentit. Le clavier disparait pour laisser place à un piano gigantesque.

Ah,… ça ne doit pas être ça.

La jeune femme attrape la souris toujours en place et tente un retour en arrière. Après quelques essais infructueux, le clavier revient devant elle. Une autre touche et…

Tu sais jouer à Pacman, toi ?

Retour en arrière encore. Chaque touche qu’elle effleure lui ouvre l’accès à un nouveau jeu. Tous y passent : Scrabble, Monopoly, Pictionnary, même une poule jouant de la trompette apparait. Par contre, aucune trace de l’accès vers l’ordinateur central et ses commandes…

Le temps que je désactive le contrôle automatique et toutes ses conneries… Tu m’expliques ce que tu fiches ici ?


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 29 Déc 2013 - 16:11, édité 2 fois
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Tu sais pourquoi je suis là.

Forcément elle sait, c’est une construction mentale. La question c’est pourquoi, elle, elle est là.

La question c’est pourquoi toi tu es là…
- Protocole d’urgence treize-pe
Chut toi ! Les adultes parlent !
- Définition. Adulte : qui est parvenu au terme de sa croissance. J’ai atteint mon plein potentiel au deuxième jour du premier mois de l’an mil cinq cent trente-huit, je suis adulte, je peux parler.
Non mais oh ! Chut j’ai dit !
- Protocole d’urgence treize-petit-a.

Faute de cible précise au milieu de cette jungle de tentacules, la vague de haki fait moins d’effet au système que prévu. Après avoir chuchoté sa rengaine la voix se tait pourtant. Je suis curieux de voir quel protocole j’ai inventé.

Retour à la rouquine. Moi je suis dans mon monde mais elle aussi. Selon le registre officiel il y a deux cent et huit veuves ou orphelines que j’ai sauvées des griffes de leurs affreux maris, enfants, frères, pères, voisins, lieutenant de garnison. Alors pourquoi elle précisément en cet instant ô combien précieux pour moi ? Pourquoi je l’ai choisie parmi toutes les autres ?

Hein, pourquoi ?

Un craquement dans mon dos. Littéralement. Les pinces de pierre achèvent de me broyer les épaules pour venger leur sœur brisée par Lilou, et j’ai une épiphanie. C’était ça, le protocole ? Mais surtout, est-ce que par hasard ce ne serait pas à cause de Jempa qu’elle est venue en fait ? Sans doute que si, après la voix qui demandait son papa c’est logique.

C’est à cause de Jempa, c’est ça ?

Si c’est pour me refaire le coup de il existe mais je voyage sans lui, qu’elle ne s’attende pas à ce que je tombe encore pour ses fausses vérités et, tout son attirail, tout le potentiel qu’elle a développé pour se débrouiller sans son canard, rien n’y fera. Il me faut des preuves et je doute qu’elle en ait dans sa poche. Elle n’écoute qu’à moitié en plus.

En haut à gauche, le raisin ! Mille points je te dis !

Le gros du danger est passé mais la tension grimpe une fois de plus en flèche car la vitesse des méchants à Pac-Man a augmenté. Les petites ampoules qui servent d’écran réverbèrent une drôle de lumière Je vois la veine au front de Lilou se mettre à battre plus fort. A cause du fruit que je lui ai indiqué ou à cause de ma question sur notre fils putatif ?

Non mais relax, c’est pas un gros mot, putatif.

Elle tourne la tête comme si elle ne comprenait pas. Pourtant elle doit bien m’avoir entendu penser, non ? C’est comme ça que ça doit marcher ? C’était comme ça avec le poisson à Impel Down et avec toutes les hallucinations que j’ai eues par le passé. Elle se passe la langue sur les lèvres, qu’elle mord juste après. La douleur que je me projette dans les veines me force à me focaliser sur des points précis mais je ne verrais pas ces détails si l’instant n’était pas dramatique. Il va se passer quelque chose, il va forcément. Ses doigts sur les flèches de déplacement courent trop vite, deviennent trop noirs. Yapabon.


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Peut-être qu'elle doit réussir un jeu pour accéder au contrôle de la machine.

Tentons.

Ce que je fais ici ?

Pourquoi il répond par une question, d'abord ? Elle fronce les sourcils en tapant frénétiquement sur les touches du clavier. L'entendre baver des bêtises à côté l'agace un peu. Qu'est-ce qu'il tente de lui faire comprendre ? Qu'est-ce qu'il s'imagine ? Tahar Tahgel a beau être un personnage haut en couleur, il pousse un peu trop loin pour elle actuellement. Elle l'ignore le temps de faire manger au petit personnage jaune une cerise. Petit soupir, les personnages s'accélèrent et elle a de plus en plus de mal à parler et manipuler le jeu en même temps...

Je dois ramener ce sous-marin à la base marine la plus proche... Je ne savais pas qu’on avait rendez-vous pour l’occasion.

Encore plus de penser à ses obligations... Ses autres obligations. Tahar Tahgel, sur un navire au milieu de nulle part. Une prime de quatre cent cinquante millions devant ses yeux. Un évadé d'Impel Down, l'assassin de Pride, le chien fou... Lui, encore lui et toujours lui, avec elle et ses responsabilités. Elle manque de peu un fantôme en tentant de revenir à la conversation. Oublions qui il est, elle a plus urgent à traiter... Et puis, ce n'est pas vraiment dans ses cordes de traquer les monstres, se rassure-t-elle en détournant les yeux quelques secondes.

Tu n'as pas répondu. Qu'est-ce que tu fiches ici ?!

Un coup de haki, son doigt ripe d’une touche sous la surprise… Un petit cri lui échappe suivit d’une mine déçue : elle vient de perdre. Le bonhomme disparait en s'évanouissant après avoir mangé un fantôme. Elle n'a jamais été très douée pour les jeux vidéos, c'était couru d'avance.

Echec. Extinction du programme. Veuillez vous exterminer vous-même.
Saleté...

Bien, la voilà loin de toute possibilité de contrôle, ça lui coupe complètement l'accès à l'unité central maintenant. Elle peste après Tahar, lui remettant la faute dessus parce qu'il l'aurait distraite avec ses propos... L'écran s'éteint et le clavier ne répond même plus. Pour couronner le tout, la poule qui joue de la trompette réapparait pour faire un morceau. C'est bien sa veine... Elle se relève de sa chaise et se prépare à repartir explorer le vaisseau...

Bon... Le contrôle automatique n'est pas désactivable d'ici, il faudrait aller au coeur du navire pour que je le débranche manuellement... Tu sais où c'est ?


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 29 Déc 2013 - 17:29, édité 1 fois
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Euh, Lilou, très cher fantasme, toi être bien gentille mais grand Tahar écrasé avoir mal.

Alors je n’aurai qu’un mot pour te répondre en cette heure de grande réflexion :

AÏEUH.


Troisième Epoque: Si de là-haut elles savaient pourquoi le Monde. 661875SignTahar
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    Si tu as un problème, tu demandes gentiment.
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