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Jurassic P.

Les précédentes semaines avaient été particulièrement éprouvantes, que ça soit pour moi ou pour Anko. Nous étions passés d’une guerre civile dans le pays du zéro absolue à une escapade en mer, tournant à la dérive pour Anko, et aux retour de vieux souvenirs que j’aurais préféré oublier pour moi, à la cohabitation avec une cinglée, aux réveils de vieux démons hantant mon esprit, en passant par la remise en question de ma personne et de mes sentiments, pour se retrouver embarquer dans l’enfer des criminels, s’étant transformé en enfer psychologique pour moi, des retrouvailles parfois non désirées, de la trahison, du sang, des larmes, de la romance impossible le tout saupoudré d’écaille de dragon et de cheveux roux.

Bref, pour faire court : ça avait été un sacré bordel.

Il était donc normal pour moi de penser qu’une fois que tout cela serait terminé, j’aurais enfin eu un peu la paix….

Mais noooooooon, bien sur, les choses auraient été trop faciles. Dame Fortune n’aurait pas trouvé ça suffisamment drôle. C’est pour cela qu’après la Grande Evasion d’Impel Down, on me conduisit à Marie-Joie (oh, douce ironie), afin de me faire subir trouze mille interrogatoires en tout genre et sur tout et n’importe quoi.

Il faut dire qu’entre ma disparition soudaine de Drum, mon mois passé avec Izya Selindé, désormais connue sous le nom de Izya Tahgel, fille du tristement célèbre Tahar Tahgel, et ma présence à Impel Down lors de l’évasion, les hauts placés de la marine et du gouvernement s’étaient mit à se poser pas mal de questions sur moi…….Questions qu’ils n’ont pas hésités à me balancer à la figure, comme si j’étais un vulgaire criminel.

« Avez vous sympathisé avec la Izya Tahgel ? Vous a-t’elle fait rejoindre son camp ? Vous lui avez-vous passé des informations confidentielles en échange de certains…. Services ? Il parait que vous étiez dans les petits papiers du traitre Red autrefois. Pourquoi avez-vous quitté Drum et votre mission si soudainement en compagnie de cette jeune femme ? Vous les avez aidé à s’évader, pas vrai ?! Pourquoi est ce que vous vous promenez avec un serpent sous vos vêtements ? Que faisiez vous à Impel Down à ce moment la ?!», et caetera, et caetera…. Ils avaient même poussé le vice jusqu’à menacer de torturer Anko, et ils lui avaient fait recracher tout ce qu’elle planquait dans son estomac….

Mais pour quoi me prenait-il ? Un traître ? Un criminel ? Un type ayant suffisamment peu de volonté pour aider la racaille de la mer en échange de malheureux pot de vin ou moment de plaisir ?! Si c’était de la bouffe, à la limite, je dis pas, mais merde quoi……..

Bon….. Après, c’est vrai que la moitié des choses que j’avais répondues étaient fausses…. Mais ça ne voulais rien dire, hein. Jamais je n’ai trahis (en tout cas volontairement) le gouvernement mondial ! Et ce n’était pas de gaieté de cœur que j’avais aidé Tahar et ses potes à s’évader, ou que j’avais omis de transmettre la plupart  des infos que je possédais sur Red ou Izya.


C’était une question de survie….. Et de sentiment un peu aussi, mais surtout de survie ! Et MA survie et celle d’Anko étaient bieeeeeen plus importante que je ne sais quelle trahison débile que subissait mes employeurs.


Et lorsque cette survie était mise en jeu, je n’hésitais pas à utiliser toutes les magouilles, tous les mensonges possibles pour arriver à mes fins. J’avais bluffé, baratiné, enchaîné bobards sur bobards, plus encore que dans ces émission escargophoniques « réalité », agit comme un mythomane au point de faire passer tous les membres du CP6 pour des bonnes sœurs, maniant les salades mieux qu’un chef cuisinier d’East blue……


Et je m’en étais sorti. La volonté de ne pas perdre tout ce que j’avais réussi à accomplir ces dernières années, et de ne pas devenir une cible de mission pour un ex collègue, couplé au retour en bonne et due forme de mon traitement, m’aidant à te plus péter de plombs aussi facilement qu’avant, la disparition de nombreux poids de mes épaules (et de mon cerveaux), l'absence de preuve et de témoin direct contre moi (merci Red et ses trous noir) et surtout : la présence de mon adorée Anko, je m’en étais sorti. Visiblement, toutes mes « petites » modifications de la réalité avaient été gobées par mes tortionnaires. Et le reste, n’étant que vérité, était aussi passé comme une lettre à l’escargoposte.

J’étais donc sauvé, je n’avais plus de raison de m’en faire : on ne me jarretait pas du Cipher Pol, je m’étais fait réprimandé pour mes erreurs (comme quitter ma mission, ou me laisser capturer par une pirate), mais vu mon aide apporté à Impel Down, on ne m’en tenait pas rigueur, d’ailleurs, plusieurs personnes m’avaient félicité pour mon courage la bas (être l’un des rares survivants à avoir vu de près le groupe d’évadé, et l’un des deux seuls à avoir assisté aux événements du sous sol numéro 1 aidait bien), n’existant techniquement pas aux yeux du public de par mon statut de CP9, je n’avais pas à repousser les centaines de journalistes voulant avoir un maximum de témoignage et de détail sur «l’un des événements du siècle »…. Bref, c’était tout benef’ pour moi. Enzo P. Hisachi et sa fidèle Anko s’en sortaient encore une fois sans trop d’égratignures d’une affaire compliquée…..



Enfin, ça, c’est ce que je pensais jusqu’à ce que je reçoive une nouvelle convocation.

Et cette fois ci, elle ne venait pas d’un haut gradé de la marine voulant à nouveau m’interroger, d’un noble voulant que j’accomplisse l’un de ses caprices, ou du personnel de la cuisine me menaçant une énième fois de me faire frire avec mon serpent si je retournais piocher dans les cuisines durant la nuit parce qu’il savait que c’était moi (mais encore fallait il le prouver, les bouffons)…… Non, l’ordre venait de quelqu’un que je qualifiais de « Roi des mers terrestre », et ceux me connaissant bien savaient désormais à quel point cette personne me terrifiait…

Il s’agissait ni plus ni moins que de mon grand patron : le chef du CP9.


Et c’est pour cela que je me tenais devant ce qui devait être son bureau, encore couvert des bandages témoignant de la souffrance que mon corps avait subit ces derniers temps, convocation en main, caressant fébrilement la tête de ma petite Anko, toute aussi mortifiée que moi.


Le grand chef, le big boss du CP9, l’homme que l’on estimait assez mortel et compétant pour diriger la troupe d’assassins secrets officielle du gouvernement mondial. Pourquoi voulait-il me voir ? Quelqu’un avait il émit des doutes concernant ma versions des fait, ou alors il avait flairé qu’il y avait Anko sous roche ? Cet homme la n’était pas le genre de personne à se faire avoir par les mensonges ou les belles histoires, ni à se faire impressionner pour peu de chose.


Je ne savais pas du tout ce qu’il me réservait…. En fait, je ne savais même pas s’il serait la en personne ou pas : je ne l’avais jamais rencontré avant, et je n’étais probablement pas le seul. Peut être qu’une fois passé cette porte, j’allais me faire poignarder dans le dos, ou accueillir par une dizaine de collègue, doigts pointé sur moi, prêt à me cribler de trous à coup de Shigan ?


Les scénarios que j’imaginais faisaient légion dans mon esprit, et chacun arrivait à être encore plus glauque que le précédent……. Mais j’étais tellement tétanisé que je ne trouvais même pas la force de paniquer…… Et quelque part, je suis sur que c’était ça, la chose qui inquiétait le plus Anko.


Dernière édition par Enzo P. Hisachi le Sam 30 Mai 2015 - 13:40, édité 8 fois
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La salle sur laquelle ta porte s'ouvre est… vide.

Non, pire, elle est vide et beaucoup trop sombre, à l'exception de cet improbable puits de lumière qui tombe au beau milieu de la salle pour éclairer un drôle de coffre. Une petite caisse de bois et d'acier munie d'un puissant cadenas surdimensionné.

Où est ton patron? T'aurait-on posé un lapin?

Jurassic P. Cp9noxe

-Bonjour.
-AAAAAAAAAHH!

Cette voix, comme un murmure, te saisi d'une frousse monumentale lorsque tu comprends qu'elle vient de derrière toi. Tu tentes de te retourner, mais on t'en empêche d'une poigne forte.

-Agent Hisashi. Je suis Noxe.

Tu es toujours sous le choc lorsque tu es poussé vers le centre de la pièce, réalisant petit à petit que tu étais bien seul dans le long couloir du QG lorsque tu as pénétré dans la pièce. Brusque mouvement d'air dans ton dos, il s'est réfugié plus profondément dans l'ombre… à moins qu'il soit lui-même une ombre? La pénombre autour de toi se fait plus oppressante comme tu comprends que tu es en présence de l'homme dont personne ne connait l'identité, l'ombre vivante dont le vrai nom, le vrai visage, n'est connu que des Cinq Étoiles. Et toujours à côté de toi ce drôle de coffre qui semble prit dans la même galère que ton serpent et toi.

Murmure digne du chuintement d'une lame, plainte d'un acier trop aiguisé et trop peu souvent utilisé.

-Ceci est pour vous, Agent Hisashi.

Il parle du coffre? Peut-être qu'il parle du coffre. En fait, l'idée que tu te fais du sujet de sa phrase se clarifie lorsque de l'ombre fond vers toi une clé dorée. Une clé qui, étrangement, semble probablement ouvrir ce foutu cadenas. Eh ben... plein de surprises, le mystérieux Noxe.

La serrure se laisse gentiment faire lorsque tu y insères son sésame et le coffre, quant à lui, te révèle quelque chose auquel tu ne t'attendais très certainement pas.

-Un cadeau d'en haut. C'est moi qui offre. Souffle la voix de Noxe dont tu distingues la silhouette s'approchant du puits de lumière, sans toutefois sortir de la pénombre.

-Alors, Agent P. , bon appétit.

C'est loin d'être une question, ou même une invitation, c'est un ordre. Du genre qu'on exécute à l'instant même.
    Il était la, devant moi, sa silhouette restant perceptible malgré le manque de lumière : Noxe, le grand chef du CP9, se tenait en personne devant moi. Et sa présence avait réveillé chez moi la panique, mais aussi l’excitation. L’excitation d’être à nouveau face à l’un des grands de ce monde, d’être face au meilleur assassin du Gouvernement, un modèle de puissance et d’influence que j’aimerais un jour égaler. C’est pour croiser ce genre de personne que j’avais quitté le calme et la tranquillité de Purgatoris après tout. Et puis, comble du bonheur, s’il se tenait là devant moi, c’est qu’il ne voulait pas m’éliminer, sinon, je me serais éteins sans même apercevoir un bout de son masque.

    Mais évitons de penser à ce genre de chose. Je suais déjà suffisamment comme ça, et impossible de savoir si c’était à cause de l’aura presque étouffante de l’homme, de son statut d’assassin redoutable (et redouté), ou tout simplement parce que je me trouvais enfin face à mon boss. C’est toujours un peu stressant de rencontrer celui qui signe votre chèque à la fin du mois. La différence avec mon job c’est que le chef pouvait aussi signer mon arrêt de mort….. Raaaaah, j’avais dis que je ne penserais pas à des trucs comme ça !


    Anko, elle, reculait lentement dans mes vêtements, guettant le moindre mouvement que pourrait faire Noxe. Ce dernier la terrifiait visiblement, et je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça. Néanmoins, le chef du CP9 lui avait à peine jeté un regard avant de se remettre à me fixer de ses yeux plus perçants qu’une lance en granit marin.


    Très rapidement, une donnée dont j’avais déjà pris conscience plus tôt me revint à l’esprit : c’était peut être la seule fois où j’allais rencontrer cet homme, je me devais donc de dire quelque chose, au moins pour qu’il retienne qui je suis. Malheureusement, mon cerveau était un peu trop en surchauffe pour que quelque chose d’utile ne me vienne en tête, et par réflexe, je choisis l’option de l’étiquette. Ca ne me coutait (presque) rien d’essayer après tout.




    -B...Bonjour monsieur ! Oui, je suis l’agent Hisachi ! Enzo P. Hisachi ! Et voici ma partenaire Anko ! C’est un immense honneur pour nous deux de vous rencontrer ! Que puis-je faire pour vous rendre service monsieur ?


    J’enchainai immédiatement avec l’une de mes plus belles courbettes, mais avec une pointe de déception mêlée à un peu de soulagement, je n’entendis aucune réaction de la part de Noxe. Et en me redressant, au lieu de le voir tendre une arme pour m’éliminer, parce que « je n’aime pas les lèche-bottes/les inutiles/les serpents/vos chaussures », je le vis me tendre une clé. Pas la moindre idée d’où il avait pu la sortir, étant donné que j’avais à peine perçu son mouvement.



    -Ceci est pour vous, Agent Hisashi.


    Et donc, cette clé, toute dorée, était pour moi. Drôle de cadeau, j’aurais préféré de la nourriture, très franchement. Ou quitte à ce que ça soit doré, j’aurais aimé que ça soit quelque chose de valeur…..Pour m’acheter à manger avec. A moins que cette clé soit vraiment un objet de grande valeur, ou un truc que l’on peut revendre une petite fortune auprès d’un collectionneur de clé. D’ailleurs, ça existe les collectionneurs de clés ? Boarf, surement, moi je collectionne bien les emmerdes. Ou alors, la clé servait à ouvrir quelque chose. Surement ce drôle de coffre avec un super cadenas que j’avais aperçu en étant poussé dans la pièce.


    Mouais…Très franchement, je ne serais pas surpris qu’il y ait vraiment un collectionneur de clé quelque part à qui je devais remettre  cet objet mais bon…


    J’essayais d’interroger du regard Noxe, fixant la clé et ensuite le coffre, mais ce dernier m’empalait toujours avec ses yeux. N’ayant pas beaucoup d’autres options, je finis par prendre la clé pour essayer d’ouvrir le cadenas, et le petit « clic » qui résonna dans la pièce une fois la clé tournée me fit comprendre que j’avais surement fait le bon choix.

    Ouvrant lentement le coffre tout en priant intérieurement pour que le contenu ne me saute pas à la tronche ( dans le sens explosion et dans le sens littéral) , je découvris avec stupeur un fruit.

    Décidément, il était fort ce Noxe : finalement il m’avait bien apporté de la bouffe ! Vraiment, quel talent !

    Et puis, je réalisai soudainement que ce n’était un fruit que je connaissais. Ou plutôt, ce n’était pas un fruit que je reconnaissais, mais dont je connaissais bien les caractéristiques. Les spirales présentent un peu partout sur ce dernier et son étrange forme me rappelaient fortement à ceux que j’avais vus autrefois dans des livres.


    Oui, si je ne me trompais pas, il s’agissait d’un fruit du démon.




    - Un cadeau d'en haut. C'est moi qui offre. Alors, Agent P. , bon appétit.


    En entendant cela, la panique, l’admiration, la sueur, tout ça se stoppa pour laisser place à la réflexion. J’étais face à un fruit du démon, l’une de ces bizarreries qui donnait des pouvoirs tout aussi bizarres. On me donnait ça, à moi ? Ca semblait trop beau, ça semblait beaucoup trop beau….. Et si c’était en fait un faux fruit et qu’il était empoisonné, hein ? Non, non, si on voulait ma mort, alors je n’aurais même pas passé la porte de cette pièce, je le savais bien. C’était forcément un vrai fruit….. Mais quel genre de pouvoir pouvait-il donner ? Peut être que c’était des pouvoirs minables, qui m’affaibliraient, une sorte de punition ? Il faut dire que le fruit était assez petit, il ne contenait surement pas une grande puissance. Mais ça ne voulait rien dire, ça, après tout, un pouvoir, même tout pourri, pouvait toujours devenir redoutable avec un peu d’imagination.

    Est ce que Noxe savait lui-même quels genres de pouvoirs ce fruit pouvait donner ? Après tout, de ce que je savais, c’était rare de savoir ce que contenait un fruit du démon. Oui, mais c’était Noxe quand même, le chef du CP9, ce genre d’info il devait les avoir sur des post-it collé à son frigo ! Mais il y avait quand même une faible chance qu’il ne sache pas….. Il comptait ptet m’utiliser comme cobaye ?!

    Ou alors il valait mieux que je le garde en réserve pour le revendre ? C’était peut être la meilleur solution ? Mais non, vu le ton de mon chef, je devais clairement manger ce fruit maintenant.  C’était tant que ça un avantage de manger ce genre de fruit ? Surtout que ça faisait perdre des forces dans l’eau de mer ces saletés…. Déjà que je nageais super mal en temps normal, alors avec ça en plus….. Je deviendrais une proie facile pour les saloperies de la mer….. Non, non, je ne voulais pas devenir encore plus faible face aux monstres de l’océan !

    Et puis, l’image de Red traversa rapidement mon esprit. Puis de Lilou et Bee,  puis celle de Tahar, de toute la clique d’évadés d’Impel Down, de tous les puissants gardiens de la prison…. D’Izya aussi…. Et enfin, de Noxe, ici présent avec moi. Tous ces gens avaient un point commun : ils étaient puissants. Plus puissants que moi. Et à un certain niveau, je les avais admiré pour leur puissance, parce qu’avec cette dernière, ils imposaient leur survie. Ils écrasaient les autres avec, quel qu’en soit le prix, envoyant au diable la maladie, leur job, leur affiliation….

    Je les admirais tous un peu, et je les jalousais tous un peu aussi…. Je voulais devenir comme eux…. Je voulais devenir puissant, parce que c’était l’un des meilleurs moyens de survivre dans ce monde….. La loi du plus fort n’est pas forcément la meilleure, mais celui qui sait comment bien utiliser sa force s’assurera au moins la tranquillité et la liberté.

    Je voulais devenir plus fort….. Je DEVAIS devenir plus fort, que ça soit pour moi, pour Anko, ou pour mes idéaux ! Au final, quel que soit le pouvoir que ce fruit me donnerait, je pourrais toujours en tirer un avantage ! Et puis, qu’est ce que j’en avais à faire de ne plus pouvoir nager ?! Anko pourrait toujours m’aider à ne pas couler, et de toute façon je n’avais qu’à me débrouiller pour ne plus atterrir dans l’eau. Izya avait acceptée de sacrifier ses talents de natations et tous les avantages qui allaient avec au nom de sa survie, alors pourquoi ne en pourrais pas en être capable ?!

    C’était décidé, j’allais manger ce fruit, et si je n’étais pas satisfais du résultat, alors Dame Fortune aurait du souci à se faire !


    J’ordonnai à Anko de sortir de sous mes vêtements et d’attendre à coté, au cas ou je prendrais feu ou quelque chose du genre, et, saisissant du bout des doigts la queue du fruit, je le ramenai devant ma bouche avant d’enrouler ma longue langue autour, pour finalement le mâcher un peu et enfin l’avaler.


    Les livres et les témoignages disaient que les fruits du démon avaient un gout atroce, mais très franchement, comparé à certains trucs que j’avais du manger sur Inferno, celui la n’était pas si mauvais que ça.


    Je fermai les yeux quelques secondes, me concentrant, espérant que mes nouveaux pouvoir allaient se manifester immédiatement, mais en les rouvrant, rien ne semblait avoir changé.

    Un peu déçu, je cherchai Noxe du regard pour pouvoir le remercier, mais ce dernier semblait introuvable. Par réflexe, je baissai la tête et effectivement, il était toujours la, me fixant toujours avec ses yeux perçants (bien qu’ils semblaient l’être un peu moins), sauf que cette fois ci, il semblait pencher pas mal la tête en arrière. Je n’avais pas souvenir qu’il était aussi petit. M’enfin, peut être qu’en fait, il se cachait dans l’ombre pour que l’on ne puisse pas voir le tabouret dont il se servait pour se mettre à la hauteur des gens ?

    J’avais malgré tout la désagréable sensation d’étouffer un peu depuis que j’avais mangé ce fruit. Peut être que mon estomac ne le supportait pas aussi bien que ce que j’avais imaginé. Mais bon, de toute façon, mes pouvoirs finiraient bien par se manifester à un moment ou à un autre, je devais me montrer patient. Je tournai la tête vers l’endroit où s’était posé Anko, et je la vis me dévisager, un air estomaqué sur le visage. Elle semblait presque tétanisée. Ce fruit ne m’avait quand même pas rendu plus moche que je ne l’étais déjà, non ?

    Je voulu tendre un bras vers elle pour la ramasser tout en tâtant mon visage avec l’autre, mais ni l’un ni l’autre n’atteignit sa destination. Plutôt surpris par cela, je me mis à bouger les bras dans tous les sens, les sentant à peine, et je senti que des choses se cognaient sur une partie de mon corps que je ne connaissais pas….. C’était quoi ce délire ?

    Regardant de nouveau Noxe tandis que la panique faisait son grand retour (j’avais un fruit qui me rendait manchot, super), je vis ce dernier une sorte de cadre dans lequel une image bougeait. L’image d’un grand reptile à l’air assez effrayant. Je fus tellement surpris par la chose que je ne pu m’empêcher de hurler un peu.



    -OUAAAAAAAAAH !


    Quelque chose clochait avec le cri de surprise que je venais de lâcher. Ma voix semblait beaucoup plus grave, et puis surtout, ça ressemblait plus à un rugissement qu’à un cri. Je regardai à nouveau Noxe, remarquant que la bestiole dans son cadre avait des yeux vairons, de la même couleur que les miens….. Et je finis enfin par réaliser : ce qu’il tenait dans les mains, c’était un miroir, et la bestiole, c’était moi. Le fruit m’avait transformé en une énorme créature, qui, après réflexion, ressemblait pas mal à certaines que j’avais vu en image dans des livres sur les dinosaures.


    C’était ça : j’étais devenu un dinosaure ! Je pouvais me transformer en dinosaure ! Et je voyais déjà les centaines d’utilisations possibles que je pourrais faire de ce pouvoir ! Oh, merci Dame Fortune, et merci Noxe !  Ce dino la n’avais pas l’intention de se laisser éteindre !

    J’aurais probablement sauté de joie si le plafond de la pièce n’était pas aussi bas. L’excitation dévorait mon corps, et j’avais hâte d’aller dans un endroit un peu plus espacer pour essayer ce nouveau pouvoir !




    -Merci ! Merci infiniment pour ce cadeau monsieur ! Par contre, vous pourriez me dire ce que je dois faire pour reprendre ma forme normale ? J’aimerais bien aller tester les possibilités qu’offre ce nouveau corps !

    …..

    Monsieur ? Il y a un souci ? Vous savez comment on fait pour reprendre forme humaine quand on a mangé un fruit du démon, pas vrai ?

    ….

    Pas vrai ?!





    Et une emmerde supplémentaire à ma collection, une !


    Dernière édition par Enzo P. Hisachi le Sam 30 Mai 2015 - 13:44, édité 1 fois
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    Sous sa cagoule, Noxe dégluti péniblement en levant les yeux de plus belle vers l'immense créature qui se tient devant lui. C'est bien la première fois qu'il voit un reptile de cette taille être vêtu d'un chapeau haut-de-forme et arborer une touffe de cheveux de cet acabit. Si le tissu du costume de l'agent Hisachi est étiré de toute part sous la taille croissante de sa nouvelle forme écailleuse, ce n'est néanmoins pas le cas des manches de son pardessus qui pendent mollement. À l'intérieur de celles-ci, on distingue deux petites pattes griffues se débattant tant bien que mal en gigotant péniblement. Le pantalon du Cp s'est fendu à l'arrière pour laisser s'échapper une monstrueuse queue verdâtre qui s'écrase contre les murs et ébranle l'étage au grand complet sous l'excitation du Enzosaure.

    -Eh ben… il y a bien une façon de te faire revenir à ton état normal, mais je préfère garder mes agents frais et dispo… explique l'assassin tout de noir vêtu, avec lassitude. À priori, ce n'est pas la première fois qu'il doit se taper ce genre de cours sur le pouce.

    -Écoutez bien, Agent Hisachi. Vous allez me fracasser ce plancher. Maintenant!

    Sur le moment, ça ne te frappe pas out de suite qu'il te demande de détruire le bureau du Cp9, tu ne réalises pas non plus de quelle facon tu pourrais procéder sous cette forme. Mais Noxe a déjà son idée à lui et se faufile sous toi pour te chatouiller la queue d'une agile caresse du bout des doigts.
    Une caresse… pour l'assassin le plus efficace du gouvernement?

    Peu importe, le chef du Cp9 obtient l'effet escompté et sous ses chatouilles, ton pied griffu et énorme se soulève par réflexe et se fracasse contre le plancher. En moins de temps qu'il ne le faut à Anko pour siffler de terreur, le sol se fissure et s'écroule, vous entraînant tous trois dans une chute de plusieurs mètres. Votre lieu d'atterrissage où tu t'écrases avec la grâce d'un cachalot hors de l'eau? Un hangar mal éclairé qui se couvre d'un nuage de poussière que ton colossal corps saurien soulève en s'affalant contre le sol bétonneux.

    Noxe se réceptionne en silence comme un véritable félin, non loin de toi.

    -Vous aurez remarqué, Agent Hisachi, que j'ai fais vider cette aile-ci du Bureau pour m'assurer que ce fruit pouvant être potentiellement dangereux ne blesse personne.

    Le hangar est vide, assez grand pour que tu tiennes de toute ta hauteur et que tu t'y déplaces sans problème. Noxe, lui, a soudain entre les mains un lasso à la provenance plus que questionnable qu'il fait tourner au dessus de sa tête comme s'il cherchait à attraper un bestiau…



    À ATTRAPER UN BESTIAU?!

    Ça sent le roussi pour toi, parce que le regard de Noxe qui perce sous son masque est soudain devenu bien plus pétillant que tout à l'heure. Tu l'as vraiment devant toi, le dard insaisissable du gouvernement.

    -Allez Enzo! On va pratiquer tes techniques du rokushiki sous cette forme! Essaie d'échapper à mon lasso grâce au Soru!
      Mais il était complètement malade l’autre ! Me chatouiller comme ça sans prévenir… Et puis j’aurais pu me blesser avec cette chute Ou pire, atterrir sur Anko…. D’ailleurs, où était elle tombée ?

      Je me mis à bouger mon énorme tête dans tout les sens, à la recherche de ma petite chérie,  priant pour qu’elle ne se soit pas fait mal durant la descente.  Je finis par l’apercevoir, au milieu des débris, encore sonnées par tout ce qui venait de se passer.


      Ma première réaction avait été de foncer vers elle, afin de m’assurer que tout allait bien, mais la personne qui allait le plus souffrir dans l’histoire, c’était moi. Mon bébé reprit conscience, et voyant un énorme reptile aux dents acérées courir dans sa direction, elle prit peur et chercha à s’enfuir comme elle le pouvait.

      Elle ne me reconnaissait pas…. L’être le plus important au monde à mes yeux,  celui a qui j’étais prêt à confier ma vie à n’importe quel instant, ne me reconnaissait pas. Ma petite Anko adorée me fuyait, terrorisée par ma nouvelle apparence.

      Ouch !

      J’ai souvent été blessé dans ma vie, que ça soit au corps, au cœur ou à l’esprit. J’ai été frappé, cogné, coupé, planté, transpercé, molesté, mordu, mâché, avalé, presque digéré, brûlé, électrocuté, fouetté, torturé, trompé, brisé, broyé, lacéré, tabassé, mais j’avais rarement eu aussi mal qu’en ce moment même.


      N’ayant aucuns soucis pour la rattraper à coup de grandes enjambées, j’essayais fébrilement de l’attraper, la voix tremblotante, une larme commençant à couler sur mon visage….. Mais ma tête était trop grosse et mes bras bien trop petits pour pouvoir l’atteindre.



      -An….Anko, Anko voyons, c’est moi ! C’est moi, Enzo, c’est papa ! Tu me reconnais, h…hein ?!


      Mais la réaction qu’elle eu n’était clairement pas celle que j’espérais. Elle se blottit le plus possible dans le coin de la pièce où j’avais réussi la coincer, tremblant de partout, ses crochets dégoulinant de poison et bien mis en avant, cherchant à me dissuader d’approcher.  Elle essayait de se défendre, mais semblait terrorisée malgré tout. Pourtant, elle avait l’habitude des grandes créatures à l’apparence flippante….. Etait ce le fait de ne plus savoir où j’étais qui la mettait dans cet état ? Ooooh, la brave petite, même dans une situation pareille elle s’inquiétait pour moi. Il me fallait trouver un moyen de lui faire comprendre que j’avais changé d’apparence, et en vitesse.

      Mais visiblement, mon chef ne comptait pas m’accorder quelques instants afin que je règle ce petit souci familial.



      -Allez Enzo! On va pratiquer tes techniques du rokushiki sous cette forme! Essaie d'échapper à mon lasso grâce au Soru!

      -Un lasso ? Comment ça un lassOOAAAAAAAAARH !


      J’eu juste le temps de me jeter sur le coté pour éviter l’attaque. Noxe qui avait sorti une corde de je ne sais où s’était visiblement mit en tête de faire du rodéo sur mon corps de T-rex, ou en tout cas de s’en servir comme excuse pour tester mes capacités. Et si esquiver un bête lasso n’aurait pas été un problème en temps normal, dans le cas présent, les choses étaient beaaaaucoup plus complexe. Parce qu’il s’agissait du big boss du CP9 après tout. Donc sa façon d’agir était plus…. « violente » que la norme. Et par « violente », je veux dire qu’il projetait son lasso à la vitesse d’une balle de fusil. Allongé sur le coté suite à mon esquive, je tentai de me remettre debout, mais mes nouveaux bras étant beaucoup trop petits pour soutenir mon poids, je du utiliser mon énorme tête comme appui pour me redresser. Je tournai rapidement la tête vers Anko afin de voir si elle allait bien, et visiblement, je n’étais plus la chose qui attirait son attention. Non, c’était plutôt la corde encastrée dans le mur qui se trouvait à un mètre au dessus d’elle qui l’inquiétait désormais. Corde qui, en une fraction de seconde, s’arracha du mur pour retourner dans les mains de Noxe, avant que ce dernier ne se remette à la faire tourner au dessus de sa tête.


      Par le petit déjeuner de Dame Fortune, si ce truc réussissait à passer autour de mon cou, j’allais perdre la tête…. LITTÉRALEMENT !


      Le plus grand assassin des mers projeta à nouveau sa corde canon dans ma direction, que je réussi à nouveau à esquiver de peu grâce à un bond vers l’avant. Vu la vitesse à laquelle il agissait, rester sur place et tenter de tout éviter finirait par m’être fatal, je décidai donc de commencer à courir, ayant désormais la place pour me déplacer comme je le voulais avec cet immense corps.

      Avec ces puissantes jambes, j’arrivais à me déplacer assez rapidement, faisant le tour de la salle en accélérant de plus en plus, essayant de ne pas quitter des yeux mon chef. Mais manque de bol, voyait que je réussissais à m’en sortir juste en courant de façon normale, le bonhomme décida de corser un peu les choses, changeant régulièrement de place en un clin d’œil et envoyant son lasso meurtrier de plus en plus fréquemment.

      Ouais, il voulait définitivement que je me serve le Rokushiki pour m’en sortir. Ça n’aurait pas été vraiment un souci, sauf que voila, JE NE SAVAIS PAS UTILISER LE SORU !  Il n’avait pas lu mon dossier ou quoi ?! Même si j’avais réussi à maîtriser les bases du Soru, mon entrainement avait tourné court, et je n’avais jamais réussi à aller jusqu’à l’utilisation parfaite de la technique. Et môssieur Noxe voulait que je lui sorte le Soru, la, comme ça, dans un tout nouveau corps que j’avais à peine eu le temps de découvrir en plus…..Non, mais attends une minute…. Il l’avait probablement lu mon dossier s’il avait décidé de me filer un fruit du démon et tout….. Donc il savait que je ne maîtrisais pas le Soru…. Mais il devait aussi savoir que je réagissais mieux en situation de survie…..


      Malin. Ce type était un enfoiré, mais il restait très malin. Digne du chef du CP9.

      Ou alors il avait vraiment très envie de faire du rodéo sur un T-Rex…..


      Mais je n’avais plus le temps de penser à ça, je devais me débrouiller pour bouger à la vitesse du son ou j’allais subir le même sort que les autres Tyrannosaure. Me remémorer les bases et la méthode à employer pour utiliser le Soru ne fut pas réellement un problème, mais les mettre en pratique, c’était autre chose. Mon corps devait réagir en vitesse, car esquiver les assauts de lasso devenant de plus en plus compliqué. Voyant Noxe ramener la corde à lui à toute vitesse pour la énième fois, je m’arrêtai de courir, décidant de lui faire face, prenant une grande inspiration ( et ce fut un chouilla long, bon sang, j’avais du coffre avec ce nouveau corps) . Ça faisait suffisamment longtemps que je bougeais dans tout les sens avec cette apparence de T-rex pour m’habituer un peu à mon physique actuel. J’avais cessé de chercher à utiliser mes bras, désormais à la limite de l’inutile. Je contrôlais bien maintenant mes énormes jambes, et j’avais une meilleure maîtrise de l’immense queue qui se balançait à l’arrière de mon corps.

      Je fixai Noxe droit dans les yeux, et, contre toute attente, je le vis plisser légèrement les yeux,  comme s’il répondait à mon regard, comme s’il avait compris ce que j’essayais de dire : « «Le premier qui dégaine à gagné ». Une étrange ambiance avait envahit la pièce, me donnant une sensation similaire à celle que j’avais ressentis lorsque j’avais appris le Tekkai. Néanmoins,  pour une raison qui m’échappait, j'entendais aussi des bruits d’éperons et de sabots. Surement un effet secondaire de la chute.

      Mais il était temps de mettre un terme à cette histoire. Il commença à faire tourner son lasso, je plissai un peu plus les jambes, et en une fraction de seconde, tout éclata : il projeta le nœud de la mort dans ma direction avec la puissance d’un canon, tandis que je me mis à hurler :



      -SORU !


      Avant de rapidement me déplacer sur le coté


      -BOUARGL !


      Et de me manger le coté de la corde en plein sur la joue, ce qui m’envoya m’écraser contre le mur du fond de la pièce dans de grand fracas, écrasant plusieurs éléments du mobilier au passage.

      J’avais été trop lent. Je l’avais bien senti : j’avais été trop lent. Je n’avais pas réussi à utiliser le pas éclair du sixième style. Pourquoi ? Pourquoi cela ?! Toute les conditions étaient réunies pour que réussisse mon coup pourtant : j’avais bien respecté les consignes de mes entraînements, mon corps était bien échauffé, j’étais dans une situation particulièrement dangereuse donc la motivation était la, et j’avais beuglé le nom de la technique pou maximiser les chances de réussite, alors pourquoi ?

      Tournant ma tête sur le coté en essayant de me focaliser sur ce que je subirais si je ne remplissais pas les attentes de Noxe plutôt que sur l’horrible douleur qui ravageait mon « visage », mes yeux atterrir sur une petite silhouette reptilienne qui avait cessée de trembloter, et qui désormais me regardait avec de grand yeux interrogateur, la tête légèrement penchée sur la droite. Anko.

      Et la, je réalisai que je n’avais pas réellement remplie toutes les conditions pour réussir à utiliser le Soru. Ma vie était en danger et mon corps était prêt à agir, certes, mais mon esprit ne s’était pas encore remit du choc que la réaction d’Anko avait provoquée plus tôt chez moi. Sans ce petit serpent, je pouvais peut-être être moi-même, mais je ne pouvais pas être complet.

      J’entendis Noxe recommencer à faire tournoyer son lasso, et pourtant, je ne bougeais pas. Je restais la, allongé sur le coté, à fixer dans le yeux l’ange à écaille qui se tenait devant moi.



      -…

      -Qu'y a t’il ? T’es toujours surprise par mon relooking ?

      -….Kssss ? (Enzo ?)

      -Kéhéhé, j’crois que ce coup que je viens de prendre m’a un peu plus secoué que prévu : je jurerais t’avoir entendu prononcer mon nom.

      -… Ssssskssssss ?

      -Mais même avec le crâne en compote, j’arrive encore à te comprendre ma chérie. Je sais que je dois te sembler bizarre maintenant avec toutes ces écailles…. Et aussi les plumes que j’ai à la place des cheveux visiblement…. Mais dans tous les cas, j’suis toujours le même gars bizarre avec qui tu traine depuis si longtemps. T’as qu’à regarder mes satanés yeux si tu veux une confirmation : ils ont toujours pas la même couleur.

      -….

      -Rihihihi… Anko, j’vais pas te mentir, j’ai besoin de toi pour m’en sortir… Comme toujours d’ailleurs. Donc, est ce que tu voudrais bien me faire confiance à nouveau…. Je sais que c’est plutôt pitoyable comme demande, mais je suis de toute façon quelqu’un de pitoyable, et avec toi, je ferais toujours preuve d’honnêteté. Du coup, on oublie ce petit incident et on reprend les choses comme avant ?

      -….



      Anko ne siffla rien,  car elle savait qu’il n’y avait pas besoin de réponse à ma question. Elle se contenta de me jeter un dernier regard avant d’onduler dans ma direction. Je la senti parcourir mes vêtements et remonter tout le long de mon corps. Ma volonté étant définitivement de retour, j’appuyai mon crane contre le sol afin de me redresser complètement, pour finalement voir ma petite An’ qui avait atteint le sommet de ma tête pendouiller à coté de mon œil, utilisant visiblement mes plumes/cheveux comme moyen d’accroche. Je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir stupide : lui demander de me refaire confiance ? Comme si elle avait, ne serait-ce qu’un instant, cessée d’avoir confiance en moi.


      -Ssssss ! (C’est parti !)


      Ayant l’impression qu’un immense poids sur mon esprit avait été complètement annihilé, je pouvais désormais réfléchir pleinement à la situation pourrie dans laquelle je me trouvais. Mais je n’étais plus inquiet désormais, j’avais tout ce dont j’avais besoin pour réussir à utiliser le Soru : ma petite Anko, et le désir brûlant d’en finir avec tout ça.

      Noxe cette fois ci, ne prit pas le temps de vérifier si j’étais prêt ou non, il envoya directement son lasso dans ma direction, ce qui me fit réagir quasiment par instinct.



      -SORU !


      Mes énormes jambes se mirent à bouger à une vitesse fulgurante. Sans vraiment comprendre ce qui m’arrivait, mon corps se retrouva dix mètres sur la gauche, plus précisément dix mètres sur la gauche du lasso, ce qui signifiait que j’avais réussi à l’esquiver. Et que donc, j’avais réussi à utiliser le Soru ! Mais je n’eu même pas le temps de réagir, un autre lasso de la mort fut envoyé sur moi vitesse grand V. Cette fois ci, ce fut sur commande et non pas à cause de l’instinct que mes jambes se mirent à agir, enchaînant une dizaine de pas sur le coté à la vitesse du son.


      -SORU ! SORU ! SORU !


      J'enchaînai avec une deuxième esquive, puis une troisième, puis une quatrième. Commençant à prendre gout à la sensation de vitesse que m’offrait la technique, je l’utilisai pour avancer vers Noxe, pour tenter de passer dans son dos, puis de traverser la pièce. Anko, elle, s’accrochait fermement à mes plumes, la langue pendouillant sur le coté, la bouche grande ouverte, une sensation de bonheur intense collée sur le visage : pour elle aussi c’était l’éclate.

      L’excitation et l’euphorie prenant petit à petit le dessus, je ne pu m’empêcher de m’exclamer avec mon énorme voix :



      -Monsieur ! Monsieur, vous avez vu, j’ai réussi ! J’ai réussi à correctement utiliser le Soru ! C’est grâce à votre entrainement, décidément, merci monsieur No……


      En me retournant vers le chef du CP9, je vis que ce dernier avait repris son regard perçant et impénétrable habituel. Et en observant l’état de la pièce, je pus supposer pourquoi : le Soru pour se déplacer rapidement, c’est bien, mais avec des pieds faisant la taille d’un humain et un corps pesant probablement plusieurs tonnes, ça avait tendance à faire des dégâts. Une bonne partie du mobilier était complètement écrabouillé, et le sol était désormais jonché de traces de pas géantes allant dans toutes les directions. Les murs étaient pour la plupart rempli de trous, mais ça en revanche, ça n’était pas ma faute…. Enfin, pour le mur effondré sur la droite, c’était probablement la mienne, mais tout de même, quelle idée de lancer une corde avec une si grande vitesse…. .

      Malgré tout je n’avais qu’une envie : me faire tout petit. Et peut être n’était ce qu’une sensation, mais j’avais l’impression d’effectivement rétrécir de plus en plus. Le sifflement d’une Anko à taille normale et le fait de pouvoir de nouveau regarder mes mains sans m’exploser le dos me fit comprendre que j’avais repris mon apparence humaine… Le changement de forme était donc dépendant des émotions ? Il me fallait trouver en vitesse un moyen d’apprendre à maîtriser mes métamorphoses. Ne sachant pas quand j’allais redevenir un énorme dinosaure, je m’empresser d’attraper Anko qui se trouvait sur ma tête et de la serrer contre moi : par Dame Fortune ce que ça m’avait manqué. Et en parlant de Dame Fortune, j’espérais de tout cœur que cette dernière serait de mon coté dans les minutes qui allaient suivre : je n’avais aucune envie d’être celui chargé de rembourser le souk que toute cette histoire avait mit dans le coin.


      Dernière édition par Enzo P. Hisachi le Sam 30 Mai 2015 - 13:58, édité 6 fois
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      Assis sur une colonne écroulée, le lasso jeté sr son épaule, Noxe contemple d'un œil dubitatif l'étendue des dégâts. Son regard passe de ta silhouette gênée jusqu'aux amoncellements de gravas et de poussière qui parsèment l'énorme salle d'entraînement. Des traces de pattes reptiliennes sont imprimées profondément dans le béton du sol, encore fumantes suite à la violence de tes soru.

      -Non… Non… t'auras pas à payer…

      Lui, en contrepartie, risque très fortement de se faire taper sur les doigts pour la mise à sac d'un aussi gros local. Mais bon, quel est le prix nécessaire pour faire naître un si grand potentiel? Pour Noxe, savoir un agent de ton envergure parmi ses meilleurs unités, ça vaut bien tous les sous-sols du QG de Marie-Joie.

      Parlant de QG…

      -Ouvrez! 3…2…1… On se déploie les gars!

      Un bélier de fer avec comme éperon le visage de Noxe forgé à même l'outil explose les gonds d'une porte de l'autre côté de l'immense hangar. Le genre de porte blindée qu'on ne verrait pas s'effondrer si facilement… Sauf s'il n'y avait pas trois agents du CP9 portant ledit bélier.

      Spoiler:

      Le plus grand des trois, gueule carrée, air de chien, le shigan au clair, hèle le Boss.

      -Boss! On nous a signalé la présence d'un horrible monstre dans les environs! Vous êtes sains et sauf?

      Une clope au bout des lèvres, retroussant ses manches d'un air menaçant, le visage goguenard, le médium du trio horriblement cliché te lance:

      -Tiens, tiens! L'agent P! Ça fait longtemps qu'on ne vous a pas vu dans les environs. On m'a dit que les infiltrations ça vous réussissait pas… Alors on vous a envoyé vous faire zigouiller à Impel?

      Le troisième, tout soru dehors, ricane et approuve la réplique de son congénère, en bon petit dernier d'un trio que tu reconnais avec amertume. Les frères Niels, trois teignes qui n'étaient que bureaucrates et stagiaires jusqu'à il y a de cela deux ans. Depuis leur promotion en tant qu'agents d'intervention autonomes, ils se sont employés à devenir le trio le plus chiant de l'entièreté des bureaux du CP.

      Elvis. Le plus grand. Garry. Le fumeur. Tony. Le nuisible.

      Trois emmerdeurs de base qui devaient se siroter un café en attendant patiemment leur chèque avant que tu ne fouttes le boucan dans le QG au grand complet. Trois emmerdeurs que tu connais bien du temps où tu n'étais pas en vadrouille sur les mers.

      -C'est plutôt rare, au CP, Agent P, mais je vais t'enseigner une bonne vieille technique. Vous tombez à pic, les gars.

      Faut croire que Noxe n'a pas dit son dernier mot, parce qu'il gesticule vers les trois gus. Ce langage codé, il te revient à l'esprit lorsque tu vois les frères se séparer et tirer des flingues de sous leur costards. Oui, la technique que tu crois reconnaître, c'est celle du surnombre. Une technique assez basique que les agents du CP9 adorent utiliser pour jouer avec une victime. Seulement, tu te demandes bien où veut en venir Noxe avec tout ça, même que tu ne comprends guère pourquoi les frères Niels agissent ainsi sans se poser de question.

      -On en a pas fini Enzo. Tu te doutes bien que j'ai lu ton dossier, et je ne laisse pas mon poulain sortir d'ici sans qu'il ne soit fin près à révolutionner le monde du CP…
        Oh, non, par le macramé de Dame Fortune, les frères Niels. La fratrie d’emmerdeur à son grand complet venait de débarquer dans la pièce dévastée, pour mon plus grand malheur. Ces trois gaillards ne me portaient pas dans leur cœur, et ils ne se gênaient pas pour me le faire savoir. Et bon sang ce que le sentiment était réciproque : trois petits feignants passant leur journée à attendre la bouche grande ouverte que tout les bienfaits du monde leurs tombent dessus, sans avoir fait le moindre effort pour le mériter.

        Soyons d’accord : je n’ai absolument rien contre le fait de jouir de tous les avantages que cela donne d’être un agent du CP9. Mais ces trois la…. Ces trois la ressemblaient plus à des parasites qu’autre chose, c’était le genre de types à faire le minimum d’effort pour recevoir leur du, tout en prenant les autres de haut avant d’aller se réfugier derrière leur statut de trio et leurs contacts dans les plus hautes sphères pour faire fuir leurs potentiels détracteurs. Ouais, c’était des sales gamins qui n’osaient jamais rien entreprendre tout seul, et encore moins assumer la moindre faute. Et en plus de cela, il fallait supporter leur vanité et leurs grands airs. Pffff, voir des cafards se prendre pour des lions, ça a toujours eu le don de m’agacer.

        Et le fait d’être l’une de leur cible préférée quand il s’agissait de moquerie n’aidait guère.  Certes, avec mon apparence plutôt unique et mon affection intarissable pour un serpent,  j’avais l’habitude d’être celui que l’on pointait du doigt en riant, sauf qu’en temps normal, ce genre de chose me passait au dessus de la tête, et dans le pire des cas je pouvais toujours me permettre de couper les dits doigts pointés. Mais ces trois abrutis réussissaient malgré tout à être insupportables. C’était un peu comme des mouches volants autour de mes oreilles : des êtres pitoyables, que je pouvais tuer avec deux doigts, mais qui émettaient  un bruit incroyablement agaçant, et réussissaient toujours à esquiver la claque mortelle de justesse.



        -Tiens, tiens! L'agent P! Ça fait longtemps qu'on ne vous a pas vu dans les environs. On m'a dit que les infiltrations ça vous réussissait pas… Alors on vous a envoyé vous faire zigouiller à Impel?

        -Hé ouais, que voulez vous ? Une mission ne se déroule pas toujours sans accrocs…. Oh, attendez, vous ne devez pas connaitre ça tout les trois : il faut aller sur le terrain pour ça. En tout cas je vous trouve le teint pale : il faudrait penser à nourrir d’autre chose que ce produit la machine à café des bureaux les gars !


        Le trio n’avait guère apprécié ma réponse, mais Noxe se mit à parler avant même qu’il n’eut le temps de réagir.


        -C'est plutôt rare, au CP, Agent P, mais je vais t'enseigner une bonne vieille technique. Vous tombez à pic, les gars.


        A ces mots, A, Bru et Ti s’écartèrent les uns des autres et chacun sorti une arme à feu de sa poche.


        -On en a pas fini Enzo. Tu te doutes bien que j'ai lu ton dossier, et je ne laisse pas mon poulain sortir d'ici sans qu'il ne soit fin près à révolutionner le monde du CP…


        Son poulain ? Ok, c’était gentil de sa part, sans sarcasme. Je n’étais pas le meilleur agent du monde, loin de la, mais c’était toujours sympa de savoir que mon travail était apprécié, et qu’on voyait au moins un peu de potentiel en moi. Surtout après les évènements de Drum et d’Impel Down. Mais je n’avais pas le temps de profiter du compliment : Noxe claqua des doigts et les trois frères Niels se mirent à me tirer dessus. Automatiquement, Anko eu le réflexe de passer dans mon dos, tandis que j’activai le Tekkai afin d’encaisser sans broncher les balles de leurs pistolets. Ca n’était rien de bien compliqué au final, et cela m’amena à me demander si Noxe voulait tester mes réflexes.

        Puis une horrible douleur vint s’installer dans mon ventre. Et tandis que mes pieds se décollaient du sol et que mon corps commençait à être projeter vers l’arrière, je me dis que 1 : ça n’était probablement pas mes réflexes qui étaient testé en fait, et que 2 : quel qu’ait été le sujet du test, j’avais de toute évidence échoué. Car je venais de me prendre en plein bide un bout de débris lancé à une vitesse impressionnante par le chef du CP9.

        Après avoir été percuter un mur de plein fouet, je tentai de me redresser avec difficulté, tandis qu’une Anko fébrile sorti la tête au niveau de mon col, se demandant ce qui venait de se passer. Me remettant de la douleur, je me mis à regarder Noxe, essayant de comprendre son geste, mais son regard restait le même, impassible, indéchiffrable. Les trois idiots, en revanche, affichaient tous un sourire mesquin : ils ne devaient pas comprendre plus que moi les raisons de l’action de Noxe, mais me voir en prendre plein la tronche était un divertissement largement suffisant pour eux.

        Et le plus grand assassin du monde claqua de nouveau les doigts. Et, tel une machine bien huilée, les frères Niels se remirent en position, me visant avec leurs armes, puis tirèrent tous en même temps dans ma direction. Je devais réfléchir vite : utiliser le Tekkai n’était pas ce que Noxe voulait me forcer à faire, mais dans ce cas la, quel était le but de cet exercice ? Je n’avais malheureusement pas le temps de pousser la réflexion trop loin, alors j’essayai d’esquiver les balles avec le Soru cette fois ci : après tout, peut être qu’il voulait juste s’assurer que je maîtrisais aussi la technique en forme humaine.

        Ni une, ni deux, je fis dix pas de coté à une vitesse fulgurante, me sentant tout de même bien plus léger que sous mon apparence de dinosaure. Je n’eu même pas le temps d’espérer voir le voir une réaction de mon chef : la fratrie infernale se mit de nouveau à me tirer dessus. Alors, j’esquivai une nouvelle fois, puis une autre, et la, je réalisai que les débris sur le sol commençaient à beaucoup trop obstruer mes déplacements. De ce fait, je bondis dans les airs grâce à un Geppou afin d’esquiver la nouvelle salve de balle….. Et je me pris de nouveau un projectile de Noxe dans l’estomac.


        Sans le Tekkai pour résister un peu plus.


        La douleur m’aidait à me sentir vivant, certes, mais la c’était peut être un chouilla trop.


        Et une fois de plus, je fus projeté à grande vitesse en arrière, atterrissant contre le plafond cette fois. En m’y cognant, je fis chuter avec moi une poutre qui atterrit en plein sur mon dos, et sur le corps de la pauvre Anko. Par Dame Fortune ce que ça faisait mal. C’est pas qu’Impel Down me semblait moins dangereux, mais presque la.

        La seule chose que l’on put entendre après le sifflement pénible d’Anko et mon cri de douleur, ce fut les rires de la sainte trinité des casseurs de bonbon, qui ne regrettaient clairement pas d’avoir dévissé leurs fesses de leurs chaises pour une fois dans leur vie.

        Je me redressai péniblement, tâtant ma pauvre petite Anko pour voir si elle allait bien, quand j’entendis un claquement de doigts résonner dans la pièce : la machine se remettait en marche, les trois guignols brandirent de nouveau leurs armes, attendant le signal de Noxe pour tirer. J’essayais de me repasser toutes les informations que j’avais pour cet « exercice » afin d’essayer de comprendre ce que le big boss attendait de moi : parce que soyons honnête : si ces capacités en temps que chef du CP9 n’étaient plus à prouver, il aurait gagner à prendre quelques conseils en matière de pédagogie. C’est pourtant pas compliquer d’expliquer à quelqu’un ce que l’on attend de lui tout de même !

        Mais en dehors de sa manie de faire des mystères avec tout, s’il ne m’avait rien expliqué c’était probablement parce que j’étais capable de comprendre tout seul ce qu’il attendait de moi. De toute évidence, ce n’était pas mes réflexes à sortir le Tekkai ou ma capacité à encaisser des balles de pistolet qu’il cherchait à tester. Lorsque j’avais tenté d’esquiver les tirs à coup de Soru, il n’a pas réagit de suite, mais au final, il m’a quand même sanctionné. Peut être veut il que j’esquive les balles, mais pas avec le Soru. Ni le Geppou. Mais ça voudrait dire….. Le Kami E ?

        Mais j’ai le même souci avec le Kami E qu’avec le Soru, ou même qu’avec les autres techniques du Rokushiki : je possède les bases, je pourrais m’en servir, mais je n’arrive pas à les maitriser complètement… Mais attendez : il à bien préciser qu’il avait prit connaissance de mon dossier non ? Il est donc au courant de tout ça. C’est peut être donc ça son objectif : me faire maîtriser les techniques manquantes du Rokushiki. Parce que bon, même si ça a un coté impressionnant, j’imagine que ça ne fait pas très sérieux un agent du CP qui se promène avec seulement deux techniques du Roku maîtrisée et 4 imparfaites.

        Malheureusement, un autre claquement de doigt coupa court à mes réflexions. Ça n’était plus le temps de penser, c’était le temps d’esquiver. La première salve de balle vu éviter de justesse grâce à un Soru. En même temps, j’étais en train de me repasser tout l’entrainement que j’avais fait pour le Kami E dans ma tête, me rappelant des méthodes pour détendre mes muscles, de la maîtrise opposée au Tekkai.

        Une deuxième salve de balle arriva, ainsi qu’un deuxième Soru pour l’esquiver. Je m’attendais à devoir éviter la troisième quand je réalisai avec horreur que Noxe avait fait un rapide mouvement de la main vers la pile de débris à coté de lui. Ma punition pour être un mauvais élève allait arriver à toute vitesse. Tentant d’oublier le stress qui commençait à monter, je commençai à relâcher tous mes muscles, essayant de ne pas m’effondrer bêtement sur le sol. J’entendais Anko déglutir sous mes vêtements, ses anneaux évitant soigneusement mon estomac. Elle avait raison : si je me prenais à nouveau un coup comme ça dans le ventre, je risquais de finir percé comme un ballon. Je pris donc une rapide et désespérée inspiration avant de me préparer pour le missile Noxien. Aller, ça passait ou ça cassait.



        -KAMI-E ! Pfiouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu.


        Je sentais mon corps de détendre au même rythme que j’expirais. J’avais l’impression d’être une baudruche qui était en train de se dégonfler. La sensation n’était pas vraiment désagréable. Je me mis à me pencher vers l’arrière, profitant de ma souplesse nouvelle, formant presque un angle droit avec mon corps.


        *fiiiiiiiiiiiiIIIIIIIIOOUUUuuuuuuuup………BROAAAAAAAAAAAAM*


        Au dessus de moi, un morceau de béton venait de passer à la vitesse du son, avant d’aller transpercer le mur se trouvant loin derrière moi et de le faire s’effondrer sur lui-même. Je penchai ma tête un peu sur le coté, pour observer la réaction du chef du CP, mais je vis surtout les frère Niels, une pointe de déception sur le visage, appuyer sur leur gâchette. Ni une, ni deux, je me mis à balancer mon corps sur les cotés pour esquiver les balles. Ils se mirent à tirer sans s’arrêter, avec un rythme beaucoup plus irrégulier, mais je me contentais de me dandiner dans tous les sens, avec la souplesse d’un foulard au vent, ondulant mon corps pour éviter les balles.

        En fait, le Kami- était très simple à déclencher une fois que l’on avait goûté à la chose : c’était littéralement le Tekkai, mais en inversé. Par les dés pipés de Dame Fortune, j’adorais cette sensation, encore plus que celle que m’offrait le Soru. J’avais l’impression d’être un vers, de pouvoir bouger mon corps comme bon le semblait, enfin libérer de la contrainte des muscles et des os, mon corps tanguait et se pliait comme du papier, et j’aimais beaucoup ça. Anko, elle, réussi très rapidement à me suivre sans aucun problème : profitant de sa souplesse naturelle de serpent, elle ondulait son corps au même rythme que le mien, esquivant tout aussi bien que moi les tirs qui nous menaçaient. Avec mon apparence de grande perche, la scène devait être assez drôle à voir, mais pour les frères relous, les rires avaient laissé place à l’agacement. De temps en temps, ils se rebiffaient, observant les yeux pleins d’espoir Noxe relancer un projectile dans ma direction, mais je les esquivais désormais sans soucis.

        Et après quelques minutes à me voir jouer les algues intouchables, le grand chef  décida que cela suffisait. En un éclair, il se retrouva à coté de moi, et me lança un regard me faisant comprendre que je pouvais m’arrêter. Immédiatement, je me mis à stopper le mouvement, redurcissant mes muscles, et me redressant pour faire face à l’assassin.




        -J’espère que j’ai rempli vos attentes monsieur !

        -Hey, agent P, depuis quand tu sais faire ça toi ? T’es pas sensé être le plouc pas fichu de faire autre chose qu’un Tekkai ?!

        -Et toi Tony t’es sensé être le type tellement incompétent qu’il a besoin tous les matins de ses deux frères pour lui rappeler qu’on met un pantalon une jambe à la fois, mais pourtant t’es agents du Cipher Pol : comme quoi la vie est pleine de surprise, pas vrai ?

        -Oh, va te faire foooOOOOOOH !


        -Qu’est ce qu’il y a Elvis, t’as tellement peu de répartie que t’arrive même plus à te souvenir de comment on insulte ? ….Qu’est ce que vous avez à me regarder comme ça ? Et arrêtez de me pointer du doigt! Vous vous croyez malins? Moi aussi je peux le faire bande d....Attendez une minute, c’est une griffe ça ?


        Pour une raison qui m’échappait, ma main était désormais incroyablement plus….bestiale. Elle tait couverte d’écaille, et les bouts de mes doigts s’étaient transformés en griffes. Je vis Anko passer sa tête devant moi, et commencer à me regarder de la tête aux pieds, les yeux un peu plissés, reflétant un mélange de surprise et d’admiration. Je me tournai vers Noxe pour constater qu’il paraissait de nouveau plus petit, mais pas autant que la dernière fois. Le chef du CP9, son visage toujours stoïque, récupéra en un clin d’œil un miroir quelque peu fêlé et le brandit devant moi.


        Je pu observer ma nouvelle apparence, qui devait être la forme « hybride » que peuvent prendre ceux ayant mangé un zoan : j’étais désormais un peu plus grand (je devais atteindre les trois mètres), et si mes yeux n’avaient pas changé, ma bouche était désormais celle d’un T-rex, allongée et garnie de dents pointues et tranchantes. Ma peau était désormais couverte d’écaille, sauf au niveau de mon torse, et j’étais désormais plus musclé. Mes pieds étaient devenus ceux d’un tyrannosaure, composé de trois larges doigts griffus et d’un plus petit doigt à l’arrière. Mes bras étaient toujours aussi longs, bien qu’un peu plus musclés, et chacun de mes doigts se terminait désormais par une longue griffe. Pour finir, une longue queue sortait désormais du bas de mon dos, et mes deux cornes, trônant toujours fièrement sur ma tête, semblaient plus pointues que jamais.

        Anko, qui tout comme moi avait finit d’admirer ma nouvelle apparence, vint se placer fièrement sur mon épaule. Une fois de plus, nous étions sur la même longueur d’onde : cette nouvelle forme était géniale.

        Jurassic P. 1419818075060236600


        Inconsciemment, je me mis à recourber les bras, comme quand j’étais transformé complètement en T-rex, et je me mis à ricaner :



        -Kakakakakaka, il n’y a pas à dire, ce nouveau pouvoir à du bon. Alors monsieur Noxe, que dois je faire maintenant ? Voulez vous que je teste cette nouvelle forme ? Sur ces trois la par exemple ? Kéhéhahahahahahaha !

        -Ssssssiiiiiiriiisrisrisri !


        Jurassic P. 1419818027024595800


        Dernière édition par Enzo P. Hisachi le Sam 30 Mai 2015 - 14:18, édité 2 fois
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        Noxe s’époussette les mains contre sa tenue sombre avant de redresser son regard d’acier vers toi. Il plisse les yeux d’un air malicieux. Ses pupilles passent de toi au trois Niels qui déglutissent péniblement en implorant en silence la pitié de leur patron. Il leur semble bien moins juste, ce jeu, lorsqu’en plus de se retrouver face à un godzilla hybride ascendant épouvantail doublé d’un performant agent secret, on a l’impression de se faire laisser tomber par son employeur. Un sourire prend naissance sous le masque du plus grand assassin au monde alors qu’il croise les bras, ses yeux affichant un air amusé. Décidément, Noxe semble bien apprécier ton engouement pour l’opportunisme dénuer de scrupule dont tu fais preuve. Il s’assoit calmement sur un gros morceau de béton – du genre qu’il t’aurait balancé par la tronche quelques minutes plus tôt – et t’adresse la parole.

        Fais-toi plaisir, Enzo.
        M… M… Maiiiiiiis ! BOOOOOSSS !!
        Ne vous plaignez pas, les gars. Sinon vous êtes virés.
        QUOI ?!
        Dernière chance…!
        Ou… Oui Boss !

        Satisfait tandis que les trois frères se décomposent à vue d’œil en anticipant la raclée que tu leur réserves, Noxe lève un index en l’air alors qu’une étincelle taquine brille dans ses yeux.

        Seule condition, Agent P ! Tu peux les buter, ça, aucun problème bien sûr. Cependant, tu n’as pas le droit de les toucher physiquement !


        Ne pas les toucher physiquement ? Comment profiter de ta force monumentale de saurien, le cas échéant ? À quel jeu ton employeur joue-t-il encore, en gloussant comme un gamin sous sa cagoule, en t’imposant la seule condition t’empêchant de donner une véritable rouste à ces trois emmerdeurs de choix ? Si ça se trouve, le chef du CP9 s’amuse encore à jouer les grands sages shonen en te faisant réfléchir, mais où veut-il en venir, ce sacré Noxe ?

        Ah, et si tu brises la règle, je me rangerai à nouveau de leur côté, hihi ! rajoute-t-il en agitant son index en l’air.

        Les trois frères, suite à l’écoute de la condition, sont désormais tout sourire. Laissant de côté leur lamentations collectives, ils sont désormais bien prêts à en découdre, l’un se craquant les jointures, l’autre dégainant ses doigts comme des armes, tout shigan dehors, le dernier piaffant comme un cheval impatient. Ragaillardis, les trois Niels se lancent sur toi malgré ta forme impressionnante, sous l’œil intéressé de Noxe qui espère bien te voir te sortir d’une telle situation.
          Je n’étais pas en train de rêver : Noxe venait de plisser les yeux, et parlait d’un air un chouilla  plus enjoué. Pour la première fois depuis que je l’avais rencontré, le chef du CP9 affichait autre chose que son habituel air impassible. Et je ne pouvais m’empêcher d’être intrigué, intéressé, mais aussi de me demandé si c’était une bonne ou une mauvaise chose.


          -Fais-toi plaisir, Enzo.
          -M… M… Maiiiiiiis ! BOOOOOSSS !!
          -Ne vous plaignez pas, les gars. Sinon vous êtes virés.
          -QUOI ?!
          -Dernière chance…!
          -Ou… Oui Boss !


          Okay, pour le moment, c’était clairement une bonne chose ! On me donnait la possibilité de pouvoir « tester » ma nouvelle forme sur les frères Niels, ce qui me faisait plus que plaisir ! Après tous ces entrainements extrêmes, j’avais bien le droit de me défouler un peu. Je commençai à gigoter mes doigts griffus, faisant un petit sourire en coin à Anko, quand la voix de Noxe s’éleva de nouveau dans la salle.


          Seule condition, Agent P ! Tu peux les buter, ça, aucun problème bien sûr. Cependant, tu n’as pas le droit de les toucher physiquement !


          Mon sourire s’effaça brusquement.


          Ah, et si tu brises la règle, je me rangerai à nouveau de leur côté, hihi !


          Finalement, c’était une mauvaise chose.
          Et tandis que le chef du CP9 gloussait en agitant son doigt dans les airs, le trio d’incompétent s’approchait lentement de moi, visiblement prêt à me faire regretter d’avoir ne serais-ce qu’envisager le fait de pouvoir les frapper à loisir pour mon bon plaisir. Les trois se jetèrent alors sur moi en même temps, pointant déjà du doigt afin de me lancer un shigan.

          Ce qui était plus que prévisible de leur part. Ayant senti venir un tel coup depuis déjà un bon moment, je m’étais déjà préparé à les esquiver en fléchissant à l’avance mes (encore plus que d’habitude) immenses jambes.



          -Ge….PPOU !


          Etant devenu spécialiste dans le maniement du saut lunaire, j’eu décollé bien avant que les trois guignols n’eurent le temps de me toucher, m’offrant au passage la très amusante vision d’Elvis se coinçant le doigt dans le sol et se faisant percuter par accident par Garry. Mais je n’avais pas le temps de me moquer, car les frères Niels, malgré leur statut d’incompétents profiteurs du système (et de la machine à café), restaient des membres du CP9, donc malgré tout un minimum dangereux : je devais donc éviter de trop les sous estimer.

          Autre raison de ne pas m’adonner de suite à la provocation et à la moquerie :  le plafond se rapprochait beaucoup plus vite que prévu. Si j’avais pensé à prendre en compte ma nouvelle forme avant de préparer mon esquive, je n’avais pas envisagé que la différence de force que m’offrirait se nouveau corps serait si importante. Forcément, avec une combinaison entre mes longues et robustes jambes et les puissantes pattes d’un Tyrannosaure, mon Geppou  m’avait propulsé bien plus haut que prévu.

          Qu’à cela ne tienne, j’étais doué pour l’improvisation. Tendant les bras vers le haut, je me réceptionnai avec mes mains, enfonçant mes doigts griffus dans le plafond, puis profitant de l’inertie provoquée par la propulsion, je remmenai aussi mes jambes au plafond, faisant de même qu’avec mes mains et enfonçant les trois énormes doigts de pieds muni de griffes à l’échelle dans un autre morceau de plafond. Il me fallut un court moment pour trouver mon équilibre et éviter de tout relâcher, et ces quelques secondes manquèrent de m’être fatales : Tony m’avais poursuivi en utilisant lui aussi le Geppou, de même que Garry, qui zigzaguait dans les airs à l’aide d’un mélange de Geppou et de Soru, tout en me tirant dessus avec son flingue.

          Je me durci immédiatement afin d’éviter de me prendre une balle, tandis qu’Anko fila se lover contre mon ventre, utilisant ainsi mon corps comme protection. Je comptai les coups tiré par Garry guettant le moment où il se retrouverait obliger de recharger, et une fois l’ouverture que j’attendais arriva, je me mis à ramper le plus vite possible le long du plafond, à la façon d’un énorme lézard.

          Pendant ce temps, Elvis, qui avait enfin réussi à se décoincer le doigt du sol, avait lui aussi sorti son arme, et se mit à son tour à me viser. Le souci était que des trois frères, c’était clairement lui qui avait la meilleure précision, et je n’avais pas vraiment le temps de m’arrêter pour lancer un Tekkai. Dame Fortune merci, j’aperçu enfin ce que je cherchais depuis le début : le trou que j’avais fait dans le plancher de l’étage du dessus quand j’étais sous mon autre forme. M’engouffrant dans ce dernier, je me retrouvai à l’étage du dessus, profitant d’être de nouveau sur du sol pour me redresser et me tenir prêt à réceptionner l’arrivée de mes deux assaillants.

          Bien que Noxe m’avait donné carte blanche pour les tuer, je devais éviter d’arriver à cet extrême. Non pas que l’envie m’en manquait, mais soyons honnête : ça n’allait pas être très bien vu si je me mettais à tuer des membres du CP, surtout avec toutes les suspicions qui planaient sur moi. Néanmoins, contrairement aux fois précédentes, je savais déjà ce que le grand chef attendait de moi : il voulait probablement continuer dans mon entrainement pour le Rokushiki, alors il cherchait à me faire utiliser le Ran Kyaku.

          Je me mis à donner des coups de pieds dans le vide, comme à l’entrainement, afin d’essayer de générer des lames d’air, mais bien évidement, ça n’était pas aussi simple. Mais peut être qu’avec ce nouveau corps, il me serait plus aisé de déclencher la technique. Je me repassais déjà tous les mouvements décrits dans le manuel du Rokushiki, encore une fois une demande de concentration, prendre de grandes inspirations, et réussir à bouger sa jambe assez vite pour fendre l’air. Je pouvais le faire, je ne me faisais pas de soucis à ce sujet, mais comme pour les techniques précédentes, je devais faire vite, car les deux représentants de la fratrie des abrutis venaient d’arriver à mon étage. La jambe tendue vers l’arrière, je me tenais prêt à les réceptionner : cette fois ci, je n’allais pas perdre du temps et me laisser blesser inutilement. Je claquai des doigts afin qu’Anko s’écarte de mes jambes, et voyant les deux têtes de pipe face à moi, je lançai mon assaut.



          -RankyAKU !


          Je senti mon premier pied partir dans le vide alors que le deuxième décollait petit à petit du sol. A mon grand regret, Garry et Tony ne s’étaient pas fait découper par une terrible entaille de vent, mais malgré tout, ils semblaient plutôt apeuré, cherchant à s’écarter le plus possible l’un de l’autre. Alors que mon corps partait vers l’avant, je commençai à réaliser pourquoi ma voix m’avait semblé plus grave l’instant d’avant : j’avais encore changé de forme, pour me retrouver transformer en T-rex. Et ce grand coup de pied dans le vide avait foutu en l’air mon équilibre, et je me retrouvais donc emporté par mon propre poids en direction du trou que j’avais fait plus tôt dans la journée.  Tombant tête la première je cherchais un moyen de réactiver mon changement de forme, pour finalement déclencher un Tekkai, afin d’amortir ma chute.

          Et je percutai le sol la tête la première, mais dans un moins grand fracas que ce à quoi je m’attendais : ma tentative de changer de forme avait marché, j’avais repris mon apparence humaine. Anko me fixait, la tête elle aussi en bas, m’indiquant du regard que quelque chose se trouvait à ma gauche : Elvis, qui avait évité de justesse mes cornes, désormais profondément plantées dans le sol. Alors qu’il se redressait, encore essoufflé par la surprise que ma chute lui avait provoqué, et essayant de le cacher derrière un sourire narquois presque crédible, je cherchai à retirer mes cornes du sol et à me redresser, afin de retenter le coup avec le Ran kyaku…. Sauf que non. J’avais beau pousser de toutes mes forces avec mes bras : impossible de les décoincer du sol.

          Ha ha ha. Très drôle Dame Fortune, vraiment.

          Anko enroula sa queue autour de ma taille et essaya de tirer elle aussi de toute ses forces, mais cela ne marcha pas non plus. Le visage d’Elvis prit une expression presque sadique, tandis que j’entendais ses trois frères redescendre de l’étage du dessus en amortissant leur chute à coup de Geppou. Du coin de l’œil, j’apercevais la silhouette de Noxe, toujours assis sur son morceau de débris, et je me demandais quelle tête il pouvait bien tirer en me voyant dans cette situation ridicule. J’étais sur qu’il affichait une expression à mi chemin entre l’amusement, la déception et la pitié. Non, pas la pitié : le grand chef du CP9 ne doit pas savoir ce que c’est, mais il devait être tout de même très désappointé.

          Et c’était à tort.

          Car comme je l’ai toujours dis : « Ceux qui pensent que le ridicule ne tue pas ne m’ont jamais vu travailler ! », parce que la pose que j’avais manquait peut être de classe, mais elle ne serait nullement une gêne pour la suite de l’exercice, bien au contraire. Elvis commença à s’adresser à moi, tandis que j’entendais ses frères ricaner au loin.



          -Halala, agent P, encore une fois vous restez le même : un type pitoyable qui n’a pas mérité sa place. Quand je pense que le boss trouve que vous avez du talent, pffff. Vous devez vous sentir con dans cette position, hein ?

          -Con, pas vraiment, juste un peu mal à l’aise à cause du sang qui remonte à la tête. Mais ne vous inquiétez pas, s’pas la première fois que ce genre d’incident arrive, et ça sera pas la dernière. Excusez moi mon grand, mais vous pourriez vous écarter légèrement ? J’ai envie de bouger librement mes jambes et je n’ai pas le droit de vous toucher.

          -Ton ptit numéro du mec qui perd jamais la face marchera pas cette fois, ag…

          -Anko, s’il te plait ? Fait s’écarter le monsieur.

          -KSSHAAAAAAAAAAA !


          Anko avait projetée sa tête vers le visage d’Elvis, s’étendant sur toute sa longueur, le forçant à faire un petit bond en arrière pour l’esquiver, me laissant juste assez de place pour bouger comme je le voulais. Car tant que je pouvais encore gigoter les jambes, cela voulait dire que j’allais gagner. Gainant mon torse, je commençai à redresser mes deux longues jambes vers le haut, me tenant ainsi droit comme un piquet, puis j’inclinai celle de droite dans la direction d’Elvis, avant de la remettre lentement dans sa position de base. J’étais très concentré, je respirais correctement, j’étais dans une situation ou je n’avais pas le droit à l’erreur, Anko était à coté de moi et mes jambes étaient clairement ce que je pouvais bouger le plus facilement :  je ne pouvais pas réunir de conditions plus optimales pour lancer un Ran Kyaku. Aucune raison que je me rate, tout ce temps à utiliser le Geppou m’avait appris à bouger les pieds aussi rapidement que nécessaire. J’abattis ma jambe droite dans la direction d’Elvis, hurlant le nom de la technique pour compléter l’exercice.


          -RAN KYAKU !


          Et comme prévu, un sifflement se fit entendre. Une lame d’air partie à toute vitesse dans la direction d’Elvis, qu’il esquiva de justesse en se décalant vers la gauche…. Comme prévu. J’abattis ma deuxième jambe, lançant une seconde lame d’air, qui cette fois toucha sa cible de plein fouet, l’envoyant valser au loin. Atour de moi, les rires se stoppèrent, et j’entendis Tony commencé à avancer vers moi tout en proférant un juron, qu’il n’eu pas le temps de finir de dire. Ayant anticipé ce genre de réaction, je fis aussi vite que possible un angle droit avec mes jambes afin de lancer de nouveau un Ran Kyaku, mais à l’horizontal cette fois, afin, sans mauvais jeu de mot, de couper l’herbe sous le pied à Tony. Surpris que je ré attaque aussi vite, il tenta de sauter pour esquiver le coup, mais ses jambes furent malgré tout touchée, et il s’aplatit par terre, face contre sol. Ne perdant pas de temps, je me remis en position piquet pour relancer un autre Ran Kyaku, qui ne parti pas cette fois : j’avais visiblement perdu le rythme. Deux petites secondes de concentration et la peur que Tony se relève trop vite me permirent de retenter une nouvelle fois le coup, réussissant cette fois ci mon attaque.  

          J’espérais que la lame ne l’avait pas touchée en pleine tête, afin d’éviter d’avoir des problèmes, mais mes soucis d’état d’âme professionnel mis à part, je réalisé que Garry, le dernier du trio, n’était plus dans mon champ de vision. L’avantage avec les frères Niels, c’est qu’ils étaient très prévisible, et je me doutais de l’endroit où se trouvait ma prochaine cible : dans mon dos. Etant incapable de me retourner, cela voulait dire que mon dos étant l’angle mort idéal pour m’abattre. Sauf qu’il ne fallait pas oublier que je n’étais jamais seul. Je laissai tomber mes jambes vers l’arrière, me mettant en position de pont (qu’il est bon d’être si souple), me préparant pour la suite.



          -An, ma chérie : il est où précisément le troisième buveur de café ?

          -Sssssss !

          -Par la ? Non ? Plus à droite ? Allez, oriente Papa avec ta queue !

          -Ssssss RSH ! KSSSS !

          -Ici ? Merci mon cœur.


          Décalant mes pieds rapidement dans la direction donnée par Anko, je balançai avec force ces deniers vers l’avant de mon corps, me permettant de faire le mouvement pour générer une nouvelle lame d’air, en diagonale cette fois, que mon adversaire ne s’attendait probablement pas à voir sortir vu le cri de douleur qu’il lâcha.

          Je l’avais fais, j’avais réussi à finaliser l’entrainement pour le Rokushiki qui attendait depuis si longtemps…. Enfin presque. Je me doutais de ce qui allait venir ensuite, et je tentai d’orienter ma tête dans la direction de Noxe, tout en essayant de ne pas me briser le cou au passage. Afin de me dégager du sol, je tentai de reprendre ma forme hybride, ce que je réussi à faire sans trop de problème, prouvant que je commençais à prendre le truc pour changer de forme, mais malheureusement pour moi, mes cornes étant toujours présentes avec cette forme, je restai coincé dans ma position. Tapotant du bout des griffes le carrelage au dessus de mon crâne, j’osai m’adresser au chef du CP9.



          -Boss, j’espère que vous êtes satisfait pour cet entrainement la aussi ! Et je suppose que nous allons passer à la dernière technique de la liste, non ? Donnez moi les instructions, je vous obéirais au doigt et à l’œil !


          Dernière édition par Enzo P. Hisachi le Sam 30 Mai 2015 - 14:24, édité 1 fois
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          Ah oui ! Bonne idée ! Ah oui j'ai un bon plan pour celui-là hihihi...

          Alors bon, le Shigan, pour toi, puisque t'as de longues griffes, ça va être plus simple, quand même. Alors je me suis dit que ce serait pas mal du tout si tu t'entraînais à percer plus que de la chair humaine. Au début je t'aurais bien dit de percer les frères Niels... mais ils ont assez dégusté comme ça. Attends un instant...

          Mushi mushi ? Ouais, apportez-moi le matériel que j'ai fais descendre au sous-sol.


          La lourde porte d'acier préalablement défoncée par les Niels laisse entrer un chariot poussé par un petit larbin. Chariot sur lequel on retrouve un paquet d'objets hétéroclites que Noxe commence à trier, tandis que le petit livreur frisé constate l'étendu des dégâts du dépôt. Noxe appose sa signature sur le document que lui tend le bureaucrate, puis se tourne vers toi avec un air malicieux.

          J'ai trouvé un paquet de trucs bien plus intéressants à te faire percer pour voir jusqu'où tu peux aller ! Mais attention, j'te les balance par la tête !

          Il te dit ça que déjà un lourd bouclier du Moyen-Âge fond sur toi à la vitesse de l'éclair !

          Allez ! Perce-moi ces trucs comme du gruyère Agent P ! T'as le droit d'utiliser tes nouvelles techniques également... parce que moi je redouble de rapidité !

          Et il redouble effectivement de vitesse, te lançant une pièce de pacifista recyclé, une mine sous-marine et le morceau d'une quille de cuirassé.

          Qu'est-ce qui lui est passé par la tête ?
            Les trois frères Niels étaient dans les vapes, le type de l'entretient (comment s'appelait t'il déjà ? Robert ? Fillibert ? Camembert ?  Oh, qu'importe !)  qu'avait appelé Noxe pour lui ramener de bon gros objets bien lourd et bien métallique devait se retenir de faire une attaque voyant dans quel état j'avais laisser les lieux, et Noxe lui même commençait à me parler de percer des choses. Le moment était donc enfin arrivé : l'heure était venu pour moi d'apprendre le Shigan. Enfin ! Enfin !

            De toutes les techniques du Rokushiki, celle qui m'intéressait le plus était de loin l'art du doigt pistolet. Pour moi qui était connu (de mes ennemis et de mes ex petites amies) pour utiliser mes phalanges de façon très impressionnante, pouvoir leur donner la puissance et la vitesse d'une balle était la porte ouverte à de nombreuses et merveilleuses possibilités ! Des quatre techniques que je ne maîtrisais pas, j'avais le plus travailler le Shigan. De tous les entraînements forcé et extrêmes que me faisait subir moi bien aimé chef, celui la allait être le plus simple à accomplir.

            En tout cas, c'est ce que j'ai pensé. Pendant 3 secondes.

            Puis Noxe me donna ses directive : transformer en passoire ce qu'il allait me lancer. En sachant que, contrairement aux autres fois, il ne me donnait pas de contraintes cette fois. Au contraire, il m'autorisait à utiliser tout ce que j'avais appris précédemment pour pouvoir réussir. Sous entendant que cette fois ci, il se retiendrait beaucoup moins. Tout cela couplé au fait que j'étais encore tête en bas, les cornes enfoncées dans le sol. Et que l’exercice allait commencer incessamment sous peu.

            Donc pour reformuler : lancer un Shigan allait être bien plus facile que de lancer l'une des autres techniques du Roku de la journée. Réussir cet exercice, voir carrément y survivre, allait être beaucoup, beaucoup, beaaaaaucoup plus compliqué.


            Que Dame Fortune soit avec moi.


            Et c'était parti ! Les premiers projectiles me fonçaient dessus à grande vitesse (une seconde, IL A BALANCÉ UNE MINE DANS LE LOT LA?!) et je n'avais guère le temps de réfléchir. Me transformer en T-Rex ne servirait à rien, car même si mes corne allaient disparaître, je risquais de perdre mon équilibre, et prendre 30 secondes pour me relever en ce moment se révélerait juste fatal. Pas le choix, il me fallait esquiver les premiers jets. Anko, elle, réagit à l'instinct et se cacha immédiatement sous mes vêtements.



            -KAMI-E!


            Mon corps devint souple comme le papier, me permettant d'esquiver tel un homme-drapeau les projectiles de Noxe, me donnant un peu plus de temps pour penser. Si je ne pouvais pas m'extirper du sol, alors je n'avais qu'à le briser.


            -GEPPOU INSEKI !


            J'entendais des craquements tout autour de moi, alors que ma tête, désormais dure comme le fer, s'enfonçait violemment dans le sol, l'éclatant et libérant ainsi mes cornes. Sans plus attendre, je me remit sur pied, cherchant immédiatement du regard le chef du CP9, réalisant avec horreur qu'il avait disparu.

            Détectant un léger bruit dans mon dos, j’eus juste le temps de me baisser afin d'éviter un canon lancé comme un boulet, suivis d'une paire de jambe de Pacifista. Un peu sous la panique et dans l'espoir d'être moins massif (et donc plus dur à toucher), je repassai en forme humaine avant de m'éloigner à l'aide du Soru. Noxe avait de nouveau disparu, et deux projectiles venant de cotés opposé arrivèrent rapidement dans ma direction : un autre canon et un torse de pacifista.

            L'assassin le plus célèbre du gouvernement en avait visiblement assez de me voir simplement esquiver ses assauts et il avait visiblement décidé de corser un peu les choses. Soit, il était grand temps pour moi de m'essayer officiellement au Shigan !

            Je n'allais pas réussir à frapper les deux objets à la foi, donc, il me fallait en éviter un et réussir à frapper l'autre. Me disant que le canon étant moins gros et de ce fait plus simple à esquiver, je me tournai en direction du torse de Pacifista, reculant mon bras comme lors de mes jeux de main. Mais cette fois ci, mon index était fièrement brandit. Je n'avais pas le temps de faire le vide dans ma tête ou de contrôler ma respiration : je m'étais entraîner suffisamment de fois sur de la tôle et des feuilles de métal, tentant de mimer les rapides mouvement d'un serpent allant frapper sa proie.

            Pour une fois, j'étais parfaitement en confiance, je savais que je pouvais réussir à sortir un simple Shigan sans aucun problème. Il ne me restait plus qu'à faire une chose : hurler le nom de la technique !



            -SHIGAN !


            *PAN*

            Mon doigt frappa le morceau de machine avec violence, perçant la carapace métallique de l'objet, et le stoppant brusquement dans sa projection. Immédiatement après, je me laissai tomber à plat ventre sur le sol, entendant le canon passer au dessus de ma tête et aller s'écraser au fond de la pièce (de tout évidence sur Elvis, qui poussa un gémissement de douleur).

            Je n'étais pas souvent arrogant concernant mes capacités, mais sans surprise, j'avais réussi à sortir un doigt pistolet sans aucun problème. Ou presque. Car il y avait deux facteur que je n'avais pas prit en compte : la force de mon employeur, et PUTAIN CA FAIT HYPER MAL DE TROUER DU MÉTAL COMME ÇA !!!

            Mon index était terriblement endolori, l'ongle avait de toute évidence éclaté sous le choc, faisant s'écouler un beau filet de sang de ma main. Anko, voyant ma blessure, s'empressa de placer sa bouche par dessus, essayant d’atténuer ma douleur, un peu en vain. Il est vrai que l'utilisation du Shigan demande de savoir reproduire la vitesse du Soru avec son bras, mais aussi la résistance du Tekkai pour ne pas s'éclater les os. Je pensais avoir maîtriser cette dernière depuis longtemps, mais de toute évidence ça n'était pas suffisant.

            Et la raison était très claire : Noxe. Le chef du CP9 n'avait pas du tout l'intention d'y aller de main morte avec moi pour cet entraînement la, mais je n'imaginais pas qu'il mettrait tant de force dans ses actions. Il devait savoir que je maîtrisais quasiment le Shigan, et il a donc voulu me faire aller directement au niveau supérieur : je ne devais pas simplement me servir de la technique, je devais exceller avec.

            Je le vis plissé les yeux depuis un coin de la pièce, probablement satisfait que j'ai passé la phase «1 » de l'exercice. Il disparu alors sous mes yeux, ayant apparemment décider de passer lui aussi au niveau supérieur : tout autour de moi, les projections d'objets métalliques étaient constante : morceau d'armure, bouclier, canon, mine, tête de Pacifista, tout volait dans ma direction à grande vitesse.

            Je réussi à esquiver d'un geppou la première fournée tout en passant sous ma forme hybride. Sortant mon doigt de la bouche d'Anko, j'allais devoir réceptionner tout ce que Noxe m'envoyait, que je le veuille ou non. Mais je n'étais pas complètement désespérer, car, même si cela faisait peu de temps que je possédais ce fruit, certains éléments m'avaient déjà sauté aux yeux : tout d'abord, j'avais la sensation d'être plus agile sous ma forme humaine. Néanmoins, tous les coups que je m'étais pris sous ma forme animale et hyrbide m'avaient fait beaucoup moins mal, probablement grâce aux écailles et au gain de muscle que m'offrait ces apparences. Donc, si je voulais réussir ces exercices, il me fallait de l'une de mes deux nouvelles formes. Hors, vu la taille ridicule de mes bras en forme animale, il était hors de question que je me transforme en T-rex pour l'instant, il me fallait donc tenter le coup sous mon apparence hybride. Avec ses longs doigts griffus et ses bras musclés, les Shigan délivrés comme cela devraient être d'une qualité bien supérieure à ceux de ma forme humaine.

            Et j'allais pouvoir vérifier immédiatement cette hypothèse, voyant un énorme bouclier me foncer dessus. Imitant la position que j'avais prise plus tôt (avec quelque difficulté du au fait que j'étais dans les airs), je projetai mon doigt à toute vitesse en direction du bout de métal, me faisant immédiatement assourdir par un grand bruit sourd : celui du bouclier qui venait de se fendre en deux.

            Atterissant sur le sol, je ne perdis pas de temps : mes deux index partirent chacun leur tour transpercer les objets que Noxe me lançait. Le rythme était particulièrement difficile à tenir, surtout que le grand chef accélérait de plus en plus la cadence, Il était impossible pour moi de tout arrêter, et plusieurs projectile de métal vinrent percuter mes jambes, mon ventre ou mon dos. Anko essaya de me soutenir du mieux qu'elle pouvait, tentant de dévier certains des objets avec sa queue, mais la pauvre n'arrivait à stopper que très peu d'entre eux, et elle se blessait au passage. Mais ça ne l'arrêtait pas, pas plus que moi, car comme toujours nous étions embarqué dans le même bateau et on allait devoir s'en sortir ensemble.

            La griffe au bout de mon doigt faisait des merveilles pour transpercer l'acier, et elle se révélait bien plus efficace que mon simple doigt nu, mais mes index commençaient malgré tout à fatiguer, et je n'allais pas pouvoir tenir le rythme éternellement. Mais tandis que je cherchais une solution pour pouvoir me sortir de la boucle dans laquelle j'étais bloqué, les jets s'arrêtèrent brusquement. Mes mains ensanglantées se réjouissaient de cette nouvelle, mais, comme à chaque fois, la fortune me fit comprendre qu'il s’agissait juste d'une petite accalmie avant que la partie violente du cyclonne ne débarque.

            En effet, en face de moi, je vis Noxe soulever d'une seule main une carcasse complète de Pacifista, puis prendre un peu d'élan avant de la projeter violemment sur moi. De toute évidence, il s'agissait de la partie finale de l'exercice : le gruyère que je devais faire arrivait à toute vitesse sur moi. Presque remotivé à l'idée de terminer enfin avec ce calvaire, je soulevai mes main, près à réceptionner le Pacifista. J'avais mal, certes, mais tous ceux qui me connaissent réellement savent que la douleur peut être une excellente source de motivation. Je n'attendis pas l'arrivé de l'objet : fonçant dessus grâce au Soru, je me mis à tournoyer autour, frappant de toutes mes forces avec mes deux mains, comme si l'amas de ferraille avait tenté d'atteindre à ma survie. Lorsque le Pacifista termina sa course, ce fut sous la forme de dizaines de petits débris, troués de tous les cotés.

            Ignorant le grand fracas qui résonna dans toute la pièce, j'avançai en direction de mon chef, essouflé, les bras ballants, du sang s'en écoulant tout le long. Je repris ma forme humaine tandis qu'Anko sorti de sous mes vêtements afin de se dresser fièrement sur mon épaule.

            Je ne savais pas si Noxe était satisfait de moi, mais en tout cas j'étais au moins quasiment certain de ne pas l'avoir déçu. Alors que je m'approchais, je l'entendis marmonner plusieurs choses, sans vraiment réussir à les comprendre, probablement parce que j'étais trop étonné du fait qu'il le faisait avec une voix clairement féminine. J'oubliais la réputation du grand chef du CP9 : on ne sait rien de lui : homme, femme, animal ou robot, une chose en tout cas était sure : c'était un individu plein de surprise..... et à la pédagogie plus que particulière.

            Mon corps et celui d'Anko étaient en morceau, tout comme le rez-de chaussez du bâtiment où l'on se trouvait,  je m'étais probablement fait encore plus d'ennemi au sein du gouvernement, mais qu'importe : je possédais désormais un fruit du démon, le Rokushiki, et j'avais la nette impression d'avoir fait sensation, ne serait-ce qu'un tout petit peu, aux yeux d'une personne pour qui j'avais une certaine admiration.

            Après cette longue et fastidieuse journée, il ne me restait qu'un problème à régler : manger un morceau. Et pour une raison étrange, j'avais une terrible envie de viande.




            FAIM FIN
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