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[Log:4] On the road again

#1 : Meet the monster.

  • Hé.


  • Quoi ?


Ma dextre s’arrête subitement, coupée en plein élan. Mon inspiration, si soudaine, s’échappe à petits feux, et je constate, impuissant, qu’elle se consume sans que je ne puisse rien y faire. Elle aurait pu mieux choisir son moment.

  • T’sais, pour l’autre fois.


Ah non, j’ai pas vraiment envie de faire dans le sentimental, là.

  • Non, j’vois pas de quoi tu parles.


  • Si, tu sais très bien.


Ses pas légers font craquer le plancher presque méthodiquement.

  • Tu devrais être couchée à cette heure là, gamine.


Elle s’assoit, toise mes écrits, avant que je ne les froisse nerveusement. Lire ce que j’écrivais, LORSQUE j’écrivais me contrariait au plus haut point.

  • J’ai envie de crever l’abcès.


Sa tête se pose sur mon épaule. Je l’ai déjà dit, j’suis pas d’humeur là.

  • Ok si tu veux mais par contre tu gardes tes distances.


  • Tu sais Akira, tu peux faire n’importe quoi pour avoir l’air méchant aux yeux des autres, ta vraie nature te rattrape. Tu fais croire aux autres que leur vie t’importe peu, tu essayes d’avoir le mauvais rôle, de jouer les connards, mais au fond, tu sais bien que tu es tout le contraire. Je t’en parlerai une autre fois, quand tu te seras calmé dans ton délire de brun ténébreux trop complexe de la life tavuh.


Elle rajouta, sa voix emplie de malice :

  • C’est drôle. Tu es tout son contraire.


  • Le contraire de ? De qui ? Tu vas parler oui ?


Trop tard. La donzelle se terrait dans un silence qu’elle s’amusait à savourer.

***

C’est l’genre de bourrasque qui te donne l’impression de t’envoler. Le genre de calamités élémentaires que j’vois pas tous les jours dans les régions chaudes du West Blue. Tu comprends pas ce que tu reçois sur la tête, tellement la grêle est compacte. Et la salace, elle se mêle à la pluie. L’genre de giboulée qui ressemble plus à un cataracte qui se déverse sur ton crane qu’à une vulgaire averse. Pis niveau visibilité hein, on frôle le zéro. Heureusement qu’on a not’ éternal truc. L’eau s’infiltre dans mes bottes, frictionne avec mon corps d’ores et déjà trempé. Mes mains n’ont jamais étés aussi moites, comme paralysées par le froid et l’humidité.

  • Carguez la grand voile !


Putain de job de merde. J’aurais dû devenir pâtissier, ou végapunk. Putain ça doit être la belle vie Végapunk. Tu branles rien, tu t’contentes de voir tes sous-fifres galérer, tu choppes leur inventions, la gloire qui va avec, et en prime t’as du blé illimité. Putain mais moi avec tous ces biftons j’inventerais une machine pour tuer les Dragons-Célestes , pour sûr. Mes mains agrippent fermement la corde. On va jamais s’en sortir, putain on va crever, putain on va crever.

Je dis ça à chaque fois, mais ça fait une dizaine de jours qu’on survit. ‘Faut dire que derrière, il gère le papy. Et puis, ce qu’il y’a de bien avec le temps changeant par ici, c’est qu’il peut tout aussi changer en ta faveur qu’en ta défaveur.

  • Remontez les huniers !


Que quelqu’un le fasse à ma place, j’vais finir par me taper une crise cardiaque.

***

En l’espace de quelques minutes, le ciel était devenu tout aussi azuré que celui des quatre grandes mers. Mais quelque chose l’obstruait à ma vue.

Une ombre avait fait son apparition sur le navire.

L’ombre d’un étrange croisement entre un serpent de mer et une tortue terrestre.

Et la bêbête ne semblait pas amicale.

  • Merde j’aurais dû voter Extrême-Droite. C’est vrai que les mélanges interraciaux, c’est immonde.


Immonde, tout comme la patte géante qui me filait dessus.

Putain mais pourquoi je dis ça d’une façon aussi décontractée.

JE VAIS MOURIR !


    #2 : Finally

    Des trucs comme ça, ça existe vraiment ? Non mais, parce que j’ai des doutes. En plus, cette saloperie pouvait pas trouver meilleur moment pour se montrer. J’étais totalement crevé après ce « mini » orage. Mes muscles se contractèrent soudainement, comme par reflexe, et j’avais pu esquiver la patte de la chimère qui avait manquée de m’aplatir. Le plancher du navire trembla violemment, manquant de céder. Heureusement, la carrosserie du Kuri était assez résistante pour supporter, même de façon critique, le coup asséné. Mais à la longue, cette résistance pourrait bien finir par faire défaut.

    Tous mes compagnons étaient sur le qui-vive, armes brandies et poings armés. La bête ne semblait pas sur le point de se calmer alors que deux des charpentiers se lançaient sur elle. Leur poigne en guise d’arme, Yukio et Fubuki s’attaquèrent carrément à la tête de l’hydre. En espérant qu’elle ne repousse pas. Leur poings s’abattirent simultanément sur la caboche de l’affreux jojo, tandis que Ralf s’élançait dans les airs, épée sortie, prêt à le fendre en deux. Mais la sénestre de l’hybride filait à toute allure vers le jeune spadassin, prête à l’arrêter dans sa course pour l’envoyer en pleine mer. Deux de mes sabres s’élancèrent vers la menace, l’immobilisant avec difficulté.

    Mais ce ne fut pas assez, et le monstre hocha sa tête dans tous les sens, envoyant les deux combattants valser dans l’eau, et renvoya le troisième d’un simple hurlement en sens inverse, sans omettre de balancer son arme une dizaine de mètres plus loin.

    • Jun, occupes toi d’eux ! Masuka, vise la tête et ne lésine pas sur les munitions. Les autres, préparez vous à attaquer dés que je vous en donne le signal.


    Le ton était donné. L’asiat’ avait sorti ses guns et visait la tête, tandis que je tirais toujours sur les chaines de mes sabres pour retenir la main du monstre.

    Et puis, un éclair passa sous mes yeux. Enfin, éclair, un homme. C’était bien le papy. Merde, j’en avais déjà vu des mecs qui courraient vite, mais là… J’ai à peine le temps de le voir. Le corps frêle à la crinière alpestre prend appui sur la rambarde du navire, et saute, agrippant la queue de la tortue-serpent, l’immobilisant quelques instants. Le signal attendu se fit savoir.

    Je n’avais pas beaucoup d’options. Je tirais sur mes chaines une dernière fois, pour me propulser droit sur sa main autour de laquelle j’avais entouré mes chaines. Mon troisième sabre sortit de son fourreau, pour trancher la patte de toutes mes forces. Putain, une peau de serpent-tortue, c’est pas facile à couper…

    Le sang gicla un peu partout, manquant de tacher mes habits. Je retombais un peu comme je pouvais. L’autre patte du monstre fendait horizontalement l’air, rasant tout sur son passage, mes compagnons y compris. J’essayai de courir encore une fois, mais j’avais oublié le gros morceau de chair qui pendait à mes chaines, tel un boulet.

    Trop tard, la peau dure et écailleuse du monstre me frappa en plein dedans. La rambarde qui m’intercepta craqua, sans pour autant céder.

    ***

    Quand je me réveillais, y’en avait plus que deux, de debout. Le monstre, et le papy. Même Masuka était sonné et ne pouvait plus faire grand-chose. Je fis la seule chose qu’il m’était donné de faire. Je lançai mon pistolet de toutes mes forces vers Erin :

    • Attrapes ça papy !


    Mais le vieillard ne me regarde même pas, ne cherche même pas à attraper l’arme qui pourrait lui sauver la mise. Il se retourne vers moi, le regard noir, la voix hystérique et tremblotante, pas du tout comme celle d’habitude :

    • QHOUIUOIII ? QUI T’AS TRAITE DE VIEILLARD LA ? REPONDS MOI SOLDAT ! AAHAUWAHAHA, TU VAS M’ASTIQUER LE NAVIRE UNE CENTAINE DE FOIS AVEC UN CHIFFON EN FORME DE BARBE TOUT EN RECITANT UNE CHANSON PAÏENNE A L’ENVERS !


    Le monstre osa profiter du moment d’inattention pour asséner un coup. Mais le pap.. J’veux dire, le capitaine, saisit sa dextre, et la retourna d’une aisance déconcertante, l’obligeant à allonger sa caboche sur le navire. Caboche que le leader névrosé était entrain de violemment tabasser tout en hurlant :

    • IL M’A TRAITE DE PAPY ! PA … PY ! ET PUIS QUOI ENCORE VIEILLARD TANT QU’ON Y EST ? ET TOI, TU NE ME LAISSES MEME PAS PUNIR MON HOMME DE BORD CONVENABLEMENT ! JE VAIS M’AMUSER A DECOUPER TA PEAU POUR EN FAIRE DES TRUCS AVEC MON AGE DESSUS, TIENS !



    ***

    • Akira t’es juste un génie ! Mec t’es conscient que tu nous a sauvé la vie ?


    • J’avoue, traiter Erin de papy, fallait l’faire. Moi j’aurais jamais eu les cojones pour, mais ‘faut croire que ça nous a sauvé.


    • Ouais bah, vous voudriez pas aider pour montrer votre gratitude ?


    • Quand je te disais que parler de son âge à Erin, c'est tabou...


    Putain, astiquer le navire en chantant une chanson païenne à l’envers, c’pas facile… Ca faisait une dizaine de jours que j’étais obligé de recommencer, parce que à chaque fois j’me trompais dans l’ordre des mots. Mais en même temps, j’avais pas fait exprès de l’app’ler papy moi, c’est sorti comme ça… Après ouais, ‘faut croire que ça l’a motivé, tant mieux, on s’en serait peut-être pas sortis sans ça.

    • Dudule la b*** (comme je censure) à… Oh merde j’me suis encore trompé !


    Et que j’recommence depuis l’début…

    • Ile en vue !


    Ou pas… Pour l’instant, plus urgent se profilait. Enfin…