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[FB - Duo] Kick-Volley sur l'île de Haut-Pays...

Si on avait prévenu Elie de ce qu’elle allait devoir subir en arrivant sur l’île, elle ne serait sans doute pas venue. Ou bien elle aurait tenté par tous les moyens de s’y souscrire en restant à jouer aux cartes dans le bateau avec l’équipage. Elle s’était entichée de ce vieux soudard de Grand Ben, l’horloger qui avait la particularité de crier sur le pont du navire pour prévenir tout le monde de l’heure qu’il était. Malheureusement Grand Ben et l’équipage du Bien-Pensant étaient repartis le jour même où ils avaient débarqué les passager dans le port de Terre-Dame, la plus grosse des villes de Haut-Pays, une île volcanique dont le cratère principal est connu pour être le point culminant de South Blue.

Si Elie avait débarqué ici, c’était afin de rencontrer un homme Gareth Ombre. Il résidait depuis plusieurs années en Haut-Pays et était l’un des rares qui avaient les faveurs de Marcello Banrgini acteur connu pour avoir le privilège de choisir lui-même les comédiens qui seraient chargés de l’accompagner. Malheureusement, personne n’avait pu la renseigner un tant soit peu sur les habitudes de cet homme, sur où il habitait et ce qu’il faisait de ses journées. Ça avait eu le chic de lui faire détester l’île, en plus de l’atmosphère générale de la ville. En gros, Terre-Dame dégageait dans chacune de ses rues une désagréable odeur de poisson, et le bruit qui se rajoutait constamment n’améliorait pas les choses.

Ce matin-là, elle était déjà de féroce humeur lorsqu’elle fit la connaissance d’une jeune fille qu’elle aurait pu trouver sympathique si la rencontre avait eu lieu autrement, dans un meilleur endroit à un autre moment…

Elie faisait sa promenade quotidienne sur les quais. L’air sentait le poisson, les gens beuglaient pour tout et n’importe quoi. Jusque-là, rien d’anormal. Sauf que sur le chemin de sa petite promenade, un attroupement, quasi exclusivement composé d’hommes à l’air ahuri et tous fixés sur ce qu’il y avait au centre du cercle, lui bloquait le passage. Elle n’avait à ce moment-là pas la moindre intention de s’intéresser à ce qui créait tant d’émules chez la gent masculine à trois neurones des environs du port. Tout ce qu’elle souhaitait à l’instant même était de traverser tranquillement la masse ignare de testostérone qui lui faisait blocus. Malheureusement, alors qu’elle se faufilait entre deux mastards à la bedaine rebondie, un mouvement un peu brutal de l’un d’eux la poussa en direction du centre. Elle perdit l’équilibre à plusieurs reprises, faillit se faire écraser par au moins vingt personnes avant d’atterrir en plein dans une jeune fille, désormais nez à nez avec…

…sa chaussure.

À son grand étonnement celle-ci n’était pas trop le genre qu’elle verrait au milieu de barriques de bières comme celles qui l’avaient poussé jusqu’ici. Barriques de bières qui en ce moment même s’esclaffaient de la scène qui leur était servie.

« Si vous teniez tant à venir embrasser les pieds de la demoiselle, vous auriez pu faire la queue, lança une voix avinée d’un des spectateurs. Ces messieurs et moi-même attendons depuis plus longtemps que vous.
-Attends que je me relève et que je te réduise en purée de pois farcis et on discutera de nouveau, marmonna Elie.
-Comment ? Je n’ai pas compris, vous pourriez enlever votre bouche de ses chaussures avant de parler, continua-t-il, encouragé par les éclats de rire de l’auditoire. »

Elie se releva, s’épousseta un peu avant de fusiller du regard son adversaire du moment. Puis elle se tourna pour relever celle qu’elle venait de renverser. Elle était plutôt jolie avec ses longs cheveux noirs et son sourire enjôleur. Elle mesurait quelques centimètres de moins qu’elle et avait sans aucun doute quelques années de moins, c’était néanmoins elle que les badauds regardaient avec lubricité.

« Et maintenant, comment on sort d’ici, demanda Elie à la jeune fille.
-J'en sais rien ! Et fout moi la paix, répondit-elle en utilisant bien plus de mots qu’elle n’aurait souhaité.
-Bon, je vais encore devoir me débrouiller toute seule… Comment peut-on être autant acclamée et ne pas en profiter, grommela Elie. Chers amis, lança-t-elle à l’assistance, je vais m’en aller maintenant, si vous voulez bien nous excuser, mon amie et moi allons prendre le thé, je lui dois bien ça !
-Hmm... J'en ai pas envie. Mais tu m'as sorti de cette merde, même si je n'avais pas besoin de ton aide, je te dois bien ça.
-Elle est d’accord !! Conclut Elie. »

Son exclamation fut suivie de hourras qu’Elie trouvait d’une débilité monstrueuse. Elle ne savait pas comment tant de monde en était venu à s’extasier sur une gamine encore en pleine adolescence mais elle trouvait ça dégueulasse. Jamais elle n’avait eu autant de fans et elle éprouvait envers la jeune fille une telle jalousie qu’elle se trouvait elle-même odieuse. La comédienne ne comprenait d’ailleurs pas d’où pouvait provenir ce sentiment qu’elle jugeait inutile, surtout que jamais elle ne voudrait être acclamée par des gens comme ça.

Elie faillit fausser compagnie à la petite garce, mais, poussée par un élan de curiosité, elle décida de lui payer quand même un thé pour savoir comment celle-ci faisait. Quand la horde de chimpanzés fut hors de vue, elles purent enfin discuter un peu. Enfin, Elie essaya de discuter avec elle, celle-ci n’ouvrit pas la bouche…

« Et donc, tu fais quoi ici ? demanda Elie alors qu’elles s’asseyaient et que l’adolescente commandait de la limonade.
-Ce ne sont pas tes affaires. Je te rappelle que je suis avec toi par concours de circonstance.
-Chouette une conversation entre adultes ! S’exaspéra la comédienne.
-Avant d'entamer des conversations la moindre des choses, c'est de se présenter. Mais j'ai d'autres choses à faire. Tu m'as l'air sympathique, donc je vais te dire quoi. Je dois aller voir Gareth Ombre. Bye. »

Elie faillit s’étrangler avec son thé tant le nom qu’elle venait d’entendre l’avait surprise. Elle cherchait des informations sur lui depuis près d’une semaine et c’était une fille qui n’était même pas du pays qui lui en fournissait. Comment se faisait-il que toutes les personnes qu’elle avait questionnées n’avaient pas pu lui fournir la moindre information à son sujet si elle le connaissait. En réfléchissant un peu, elle se rendit compte qu’elle n’avait parlé qu’avec des gens d’origine modeste, les hauts quartiers lui ayant été interdits par la police locale, il se pouvait que ledit Ombre ne soit connu que parmi l’aristocratie et non pas par la plèbe…

C’était quelque chose qui l’avait frappée dans la ville ; l’insalubrité des lieux et la pauvreté générale des habitants. Quand elle voyait derrière le mur qui séparait l’aristocratie du bas peuple, la tonne de richesses que les dirigeants gardaient pour eux cela la mettait mal à l’aise.

Elie paya les consommations et poursuivi la jeune fille qui s’éloignait déjà. Elle avait l’air pressée mais la comédienne la rattrapa en la voyant rentrer dans le stade. Elie avait su dès qu’elle l’avait vu que c’était là qu’elle devait aller, mais personne jusqu’ici ne l’avait laissée rentrée, c’était sa seule chance.

« Il y aurait moyen d’emmener quelqu’un avec toi ? La pressa Elie, tout de suite intéressée par cette opportunité.
-Encore toi...
-Réponds, merde, c’était bien y a deux minutes ! Donc ?
-Nan, pas possible ma grande.
-Je te promets qu’après t’entendras plus parler de moi, mais il faut absolument que je voies ce match !
-Si je te fais entrer, tu arrêtes de me saouler avec cette histoire ? Par contre faudra que tu acceptes le rôle qu'on te propose.
-Accepter des rôles, c’est mon métier, donc, on leur dit quand qu’on accepte ? S’excita la comédienne.
-Je n’ai pas encore dit que j’y allais ! L’arrêta Kurumu agacée.
-Oh s’il te plaît !! »

***

Raah, je déteste cette tenue et ces froufrous, grommela Elie intérieurement. L’atmosphère à l’intérieur du stade n’était pas de beaucoup plus agréable que celle de la ville. Au moins les relents de poissons ne parvenaient pas jusqu’ici, et l’odeur de bière n’était pas si forte à l’endroit où elle était.

La jeune fille aux cheveux noirs avait fini par accepter sous la pression quasi constante de son aînée. Elle avait bien tenté de lui expliquer un peu les règles, mais comme la comédienne n’était pas très attentive au jeu, elle n’avait pas tout compris. La seule chose qui l’intéressait à l’heure actuelle était Gareth Ombre. Il était certes plutôt bel homme mais elle préférait laisser les autres jeunes filles le regarder avec des yeux transits d’un amour en tout point factice et trouver une solution pour discuter avec lui et si possible le convaincre de lui présenter Marcello Banrgini.

Elle passa donc l’intégralité du match à mettre en place des stratagèmes qu’elle abandonnait quasiment tout de suite faute de réalisme. À ses côtés, l’adolescente tentait par tous les moyens de suivre tout le match sans perdre les moments intéressants ce qui s’avérait être une tâche assez ardue. Elles furent donc toutes les deux bien occupées. Et lorsque retentit le coup de sifflet final, l’une était déçue que c’en soit déjà terminé, l’autre désappointée de n’avoir rien trouvé de concret.

Les joueurs des deux équipes se serrèrent la main et furent acclamés par la public. L’équipe de Terre-Dame avait remporté la victoire haut la main, ils étaient champions, dans une petite dizaine de minutes on allait leur remettre la coupe. Coulée dans l’or avec des fioritures en argent, Elie avait rarement vu une coupe aussi jolie, et elle devait valoir plutôt cher…

D’ailleurs…

Le bonhomme qui venait de subtiliser ladite coupe au vu et au su de l’intégralité du stade devait le savoir pour oser rendre furibond le millier de spectateur qui attendait la cérémonie…

Les gens mirent une bonne minute à comprendre ce qui venait de se passer, et quand ce fut le cas, le stade devint vite le dernier endroit où un homme sensé voudrait se trouver s’il comptait survivre…


Dernière édition par Elie Jorgensen le Mer 14 Mai 2014 - 11:37, édité 2 fois
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La nouvelle destination de la jeune fille était Haut-Pays. A bord du bateau de croisière, Kurumu était allongée sur une chaise longue, lunette de soleil sur le nez. Vêtue d'un débardeur blanc, et d'une jupe bleue, elle était contente. La demoiselle avait la chance d'assister à la finale de Kick-Volley aux premières loges. Mais, car il y avait un mais, c'était en tant que pom-pom girl. Les places étaient déjà toutes vendue. La môme, étant une grande fan de ce sport, en avait parlé à ses amies. La pauvre était dépitée, mais un beau jour, elle reçut une lettre. L'ado venait d'être sélectionnée pour passer des auditions de pom-pom girl pour la dite finale.

La môme ne comprenait pas ce qui s'était passé, mais ses amies lui expliquèrent qu'elles étaient à l'origine de cette surprise. Voyant que Kurumu était dans le mal-être, elles trouvèrent une affiche qui recherchait des personnes pour le match. Sans réfléchir, elle l'inscrivirent. Finalement, elle fut acceptée et passa le concours. Les critères de sélection étaient simples : il suffisait d'être jolie, savoir bouger et chanter. La demoiselle s'appliqua donc, et resta souriante tout le long jusqu'à avoir la victoire. Seulement, ça ne s'arrêta pas à là, mais elle passa dans les journaux, afin que les spectateurs ne soient pas trop dépaysés de voir une gamine aux côtés de l'équipe de Haut-Pays.

Kurumu ne pouvait pas soutenir l'équipe de Ptyx, puisqu'il n'y en avait pas. D'autant plus, que soutenir celle de Haut-Pays était très bien, puisque d'une part, l'île était assez proche de Ptyx, mais d'autre part, il y avait Gareth Ombre, le meilleur joueur de South Blue. Mais elle savait bien qu'en étant sur la touche à gesticuler pour un rien, elle n'allait pas pouvoir le regarder jouer. Sur le navire tout était calme, il ne manquait qu'une piscine afin de se rafraîchir puisque le soleil tapait assez fort. La fillette attendait juste de poser les pieds sur l'île afin de se dégourdir les jambes. Ça faisait maintenant près de trois heures que le navire était en mer, et un peu moins d'une dizaine de minutes que Kurumu était sous le soleil.

Un message oral annonça l'approche de l'île et la demoiselle retourna à sa cabine pour y prendre ses affaires, et boire un verre d'eau. Elle était en avance puisque le stade allait ouvrir dans deux heures, mais au pire, elle pourra visiter l'île si la température le lui permettait. Il n'était pas question de se promener sous cinquante degrés. Quand le navire accosta, Kurumu prit son temps avant de descendre, mais quand elle toucha le sol avec ses derbies blanches-grises pailletées, qui ne sont autres que ses chaussures, et après avoir fait quelques pas, une foule monstre se précipita vers elle. L'adolescente ne comprenait pas se qui se passait. Les gens étaient devenus fous. Elle les repoussa et leur disait de la lâcher, mais ils ne voulaient pas écouter.

Cette situation durait trop longtemps, et voilà qu'elle venait de perdre sa chaussure. Kurumu était énervée, si elle aurait su que ça allait être comme ça à son arrivée, elle aurait refusé le poste. La fillette repoussa quelques unes des grossières personnes, puis tomba sur les fesses. Elle se retrouva nez à nez avec une ado plus âgée qu'elle. D'un rapide mouvement, la demoiselle récupéra sa chaussure et se rechaussa. Elle avait les cheveux et des yeux marrons clairs, et était plutôt jolie, enfin plus précisément, d'après Kurumu, elle avait une belle tête. La jeune fille aux cheveux noirs regarda Elie dans les yeux, puis lui dit :
-"J'ai cru entendre que tu voulais m'embrasser, ou quelque chose du genre... Bah même pas en rêve." en détournant le regard.

Contre toute attente, Elie les avaient sorties du pétrin et Kurumu la suivit jusqu'à une terrasse. La pauvre avait soif, mais n'arrivait pas à supporter cette odeur de poisson. Quand on lui emmena une tasse de thé, la jeune fille, sans sourire, voulu le remplacer par une limonade fraîche. Boire du thé alors que le soleil tapait fort, allait lui donner envie de dormir.
*Tain, mais c'était quoi ça ? Je suis juste là pour un match de Kick-Volley, et j'ai le monde qui me saute dessus... C'est quoi ce délire sérieusement... Mais bon, je suis tombée sur quelqu'un de plutôt sympathique, ça devrait le faire.*

Après la courte discussion, la demoiselle se leva et laissa Elie à sa table. Elle avait encore des choses à faire, comme visiter l'île, faire savoir à l'équipe de Haut-Pays qu'elle était arrivée, et déguster une bonne glace sur la plage. Seulement, elle venait de faire une erreur... La fillette n'aurait jamais dû parler de Gareth Ombre, puisque Elie revint à elle. Kurumu soupira, et après un rapide échange, elle céda aux demandes incessantes que faisait part cette dernière. C'était la première fois qu'elle accepta tout aussi rapidement. Peut-être que la demoiselle n'avait pas envie de perdre son temps avec une inconnue ? Ou alors, serait ce le soleil qui tapait trop fort ?

Dans tous les cas, l'ado oublia sa balade dans la ville pour se trouver une chambre à l'hôtel. Elle marchait tranquillement, avec sa casquette. Arpentant les rues qui ne sentaient pas l'eau de rose, la demoiselle regarda de temps en temps derrière elle. A chaque fois qu'elle tournait la tête, elle voyait Elie derrière, qui la suivait. Kurumu serra des points.
-"Bon, t'as pas fini de me suivre ?"
Pas la peine d'écouter la réponse de son aînée puisqu'elle aperçut un hôtel. Rapidement, elle s'y rendit et entra à l'intérieur laissant la pauvre fille à l'extérieure.
-"Si tu as les moyens de payer, prend toi une chambre, sinon tu n'as qu'à m'attendre."
Ce n'était pas un hôtel quatre étoiles, mais ça suffisait pour passer quelques nuits. Tant que l'hygiène élémentaire était présente.

Après s'être installée dans sa chambre, totalement seule, elle se fit couler un bain. Elle hésita à se rendre au stade, car agiter des pompons ne l'intéressait pas. Kurumu avait accepté juste pour voir le match. En plus, elle était obligée de s'y rendre puisqu'elle avait dit à Elie qu'elle devait voir Gareth Ombre.
*J'agite des mes bras, et à la fin du match, je le trouve pour qu'il me signe un autographe. Mais y'a cette fille... A tous les coups, elle va compliquer la chose.*
Une demi heure plus tard, elle s'assoupit sur son lit, sans penser à la fille qui devait surement brûler sous le soleil. Il faisait tellement chaud qu'elle s'endormit en quelques minutes.

Finalement, une vingtaine de minutes plus tard, Kurumu se réveilla, prit un sac, et sortit de l'hôtel. Contre toutes attentes, Elie y était. Après était-elle restée devant l'hôtel ? L'avait-on faite entrée ? Était-elle partie se mettre à l'ombre en l'attendant ? Ça c'était un mystère.
-"Bon, suis moi, je vais te faire entrer...." disait-elle d'un air dégoûté.
Quand elles arrivèrent à l'entrée du stade, la demoiselle se présenta et montra un papier qui attestait qu'elle était bel et bien pom-pom girl pour l'équipe de Haut-Pays. Elle lui dit aussi que cette personne, en pointant du doigt Elie, était avec elle.

Un homme de la sécurité montra le vestiaire où les deux filles devaient se changer. Par chance, il y avait un casier non utilisé. Kurumu était gênée de se changer en présence d'une autre personne. Elle se changea dans un endroit où Elie ne pourrait pas la voir.
*Tain, c'est embarrassant... Pourquoi il a fallu qu'elle vienne ? Des fois, je suis trop gentille...*
-"Regarde pas vers moi." s'exclama la jeune fille.

Dans une tenue jaune, aux bords violet, la demoiselle, suivit par Elie, se mirent sur la touche. Le t-shirt arrivait au dessus du nombril, la jupe était trop courte et l'ensemble était moche. Mais Kurumu se rappela que c'était pour la bonne cause. Les joueurs entrèrent sur le terrain, et elle agita ses bras en chantant le slogan de l'équipe. Heureusement que toutes les pom-pom girl se relayaient pour qu'elles puissent observer le match dans les premières loges. C'était sûr, la meilleure place était sur la touche.
-"Tu comprends maintenant pourquoi je n'avais pas envie de venir..." disait-elle à la brune.

Le match commença, et dès les premières minutes, c'était intense. Passe, passe, smash, réception. Ça allait dans tous les sens. Malgré le fait que la môme gesticulait en rythme, elle essayait de ne pas perdre une miette de la rencontre, et n'avait d'yeux que pour Gareth, qui venait de marquer des points pour son équipe. En étant trop dans le feu de l'action, le match prit fin. Terre-Dame remporta la finale.
-"Bon, je vais le voir et lui demander un autographe, comme ça, je pourrais rentrer chez moi rapidos." s'exclama la jeune fille.

Seulement quand elle le vit, un infâme être déroba la coupe sous les yeux des milliers de spectateurs. Kurumu s'en fichait un peu, l'important pour elle c'était l'autographe.
-"Excuse moi, tu pourrais me..."
Il lui répondit qu'il n'avait pas de temps à perdre avec des enfantillages, alors que la coupe venait de disparaître.
Vint au tour d'Elie, mais elle aussi se fit remballer.
*Tain, pour une coupe quoi... Mais doit surement avoir un moyen pour que j'ai son autographe. Peut-être que...*

Elle s'adressa à Elie :
-"Bon, je sais pas ce que tu lui veux à Gareth Ombre, mais on a chacun quelque chose à lui demander. Ce que je te propose, c'est ça.. blablabla."
Puis en s'adressant au joueur désespéré
-"Si cette fille et moi récupérons la coupe, et la ramenons, accepteras tu de nous écouter."
Il était intrigué par la demoiselle, et accepta. Il leur laissa vingt quatre heures pour trouver la coupe et la ramener, en attendant, il allait en parler avec l'arbitre de la finale, qui sera en charge de mettre quelques agents de la marine sur le coup.
-"Bon, toi qui ne t'es toujours pas présentée, on va devoir coopérer. Moi c'est Kurumu."
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Gareth Ombre l’avait à peine dévisagée avant de se détourner d’elle. Peuh. Star ou pas, elle avait besoin de lui et était l’une des seules à ne pas demander un autographe. Bon, certes la coupe qu’il aurait dû être en train d’exhiber fièrement à toute cette assemblée de supporters pansus et beuglards venait d’être subtilisée au vu et au su de tous. Il avait donc des raisons plutôt bonnes de ne pas s’intéresser aux filles à moitié nues qui lui courraient après pour tenter d’obtenir son paraphe sur un ballon, un papier ou un morceau de sein qu’elles ne laveraient ensuite plus pour tenter de garder le plus longtemps possible ce souvenir éphémère de leur star favorite.

La jeune peau de vache grâce à laquelle Elie avait réussi à s’introduire dans le stade et approcher d’aussi près sa cible avait subitement décidé de faire cause commune avec elle pour récupérer la coupe. Si d’ici vingt-quatre heures, les deux jeunes femmes réussissaient à remettre la main sur le trophée, elles auraient droit à un entretien privé avec la vedette. Ce n’était pas gagné, songeait Elie. D’autant que, bien évidemment, les autorités locales, par l’intermédiaire de quelques agents de la marine étaient eux aussi sur le coup. En plus, elle appréciait de moins en moins la compagnie de la jeune fille : Kurumu s’était-elle présentée. Elle lui fausserait compagnie en temps voulu, si elle rapportait la coupe toute seule, elle ne voyait pas quel motif M. Ombre pourrait lui opposer pour esquiver sa récompense.

Les deux jeunes filles sortirent donc du stade au plus vite sans même prendre le temps de se changer. Kurumu aurait bien tenté de passer par la case vestiaires pour revêtir une tenue plus décente, mais la comédienne lui avait fait comprendre que plus vite elles commenceraient les recherches, plus elles auraient de chances de retrouver la coupe.

« Je déteste cette idée de sortir comme ça, grommela Kurumu.
-Tu crois vraiment que j’adore cette tenue ? Fit Elie, grinçante. »

Elles déambulaient donc dans les rues de Terre Dame, demandant aux passants s’ils n’avaient pas vu quelqu’un de suspect partir en courant dans l’une ou l’autre direction en provenance du stade. On leur répondait par des œillades mal placées, ou de francs sourires. Si Elie s'en contrefichait totalement, Kurumu, elle, semblait vouloir déchirer les parties intimes de ces insupportables voyeurs à chaque fois qu'elle en croisait un. C'était bien simple, elle n'aimait pas qu'on la regarde. Elie trouvait ça assez drôle étant donné la tenue qu'elle avait accepté de porter et qui était justement faite pour qu'une attention toute particulière lui soit portée.

C'est une femme plutôt âgée qui leur indiqua leur première piste. Et cela semblait convenir. Selon elle, des rumeurs circulaient sur l'existence d'un groupe de voleurs qui sévissait sur l'île depuis désormais un an. Personne n'avait encore vérifié ces on-dits mais les larcins s'étaient multipliés, prenant une ampleur toute particulière ces dernières semaines. Somme tout c'était une piste bien mince, mais une piste quand même. La vieille dame, entrecoupant son récit qui semblait ne pas vouloir finir de longues crises de toux, finit par leur suggérer de chercher en dehors de la ville, le volcan était un endroit où peu de gens allaient et il était fort probable qu'on puisse y cacher un butin.

« Bon, et bien il me semble que nous n'avons pas de temps à perdre ! On y va ? Oui, il me semble que tu es d'accord, fit Elie. »

Depuis qu'elle avait rencontré la jeune fille, Elie avait pris l'habitude de faire les questions et les réponses. Si elle commençait à vouloir discuter avec l'autre, elle se ravisait tout de suite, certaine que cela ne mènerait à rien. Elle prit donc la direction qui lui semblait la plus appropriée, Kurumu sur ses talons, celle du volcan. Elle trouverait bien un chemin pour y accéder, tant que son but final lui restait en tête elle pouvait tout faire, ou presque...

« Puis je être utile à deux jeunes demoiselles, un peu perdues dans cette immensité grandiose de Terre-Dame, foyer merveilleux des richesses de la mer, n'attendant de vous qu'une promesse de retour hâtif, sitôt ses frontières quittées, déclama un jeune homme à peine plus âgé qu'Elie et dont seul le verbe grandiloquent pouvait atteindre le ridicule de son ancestrale coiffure.
-Casse toi, on comprends rien de ce que tu dis ducon... Grommela Kurumu.
-Vous êtes ? Interrogea la comédienne. Mis à part extrêmement bizarre je veux dire!
-Sir Alec Mirabeau de la Poopoole, pour vous servir. Mon œil vif, acéré et tout à fait transit vous a repéré de loin, j'ai aussitôt accouru pour faire la connaissance des personnes les plus charmantes qu'il m'ait été donné de voir depuis houlà ! Une éternité semble-t-il ! Environ 5 jours pour être précis... Vous ne semblez pas être du coin, j'ai tort ? C'est la première fois que j'aperçois vos minois dans ma ville adorée et merveilleuse, aux parfums chauds, aux gens charmants, aux...
-Putain, encore un casse-couilles, occupes t'en !
-Vous occuper de moi, vous seriez vraiment admirable! Toute la grâce divine qu'on peut attendre en voyant un aussi joli visage ! Mademoiselle, vos beaux yeux me font mourir d'amour ! Que puis faire un homme tel que moi pour servir votre charmante beauté ? »

Elie était on ne peut plus interloquée par ce grand escogriffe à la coiffure bananée. Certes, elle doutait que Kurumu supporte très longtemps la compagnie de l'inconnu, mais elle, ça lui ferait une plutôt bonne compagnie. Et puis, selon ses dires, il était du pays et pouvait très certainement leur servir de guide. Un guide bavard, mais un guide quand même ! Le seul qui n'avait pas commencé par dévisager son entrejambe ou le bas de son dos avant de lui adresser la parole.

« Et bien, contre toute attente, plein de choses, lui répondit Elie avec un franc sourire !
-Mais que... Tenta Kurumu interloquée.
-OH ! Je le savais ! Je savais qu'en m'adressant à vous je pourrais enfin me dire que ma journée n'est pas gâchée, que j'ai accompli un acte qui fait de moi un homme bon et serviable, qui rehausse ma piètre condition d'être humain pour tenter de toucher de la grossière extrémité de mes doigts celle qui vous échoit dans votre qualité de femme, et pas n'importe quelle femme, une femme d'une beauté époustouflante que la lumière du soleil peine à égaler ! Dites moi tout, je suis à vos pieds votre serviteur !
-Ma camarade et moi... Commença Elie. Nous aurions besoin d'un guide. Nous désirons visiter les alentours du volcan et comme vous l'avez fait remarquer, nous ne sommes pas du coin, si vous pouviez...
-Vous savez qu'il est dit de la montagne de feu qu'elle regorge de pillards ! Mademoiselle, c'est dangereux !
-C'est pour ça que nous y allons, pour les pillards, et c'est aussi pour cette raison qu'on vous demande votre aide, le but serait que votre force nous protège de ces bandits !
-Pas besoin de ce guignol pour me protéger de gusses comme ça! Marmonna Kurumu.
-Alors, si c'est ça, je suis à votre service ! Se décida Sir Alec. J'ai le pressentiment honteux que vous vous jetez dans la gueule du loup et je m'en voudrais de vous laisser seules contre le danger permanent qui vous attend dans la montagne ! »

Elie lui adressa un sourire. La perspective d'être accompagnée par quelqu'un qui semblait pouvoir les défendre lui plaisait. Kurumu aurait préféré que sa camarade s'abstienne de lui proposer, mais elle n'avait plus vraiment le choix.
BRRRAAAOUUUM !
Elie sursauta, elle haussa un sourcil interrogateur à l'intention de leur nouveau compagnon. Celui-ci n'avait pas l'air impressionné par la secousse. La jeune comédienne ne fut pas particulièrement rassurée par l'air confiant du jeune homme. Il semblait être le genre à avoir confiance en tout, et surtout en ses capacités à tout savoir faire, dans toutes les situations.

« Qu'est ce que ..? Finit par lui demander Elie.
-La secousse ? Rien de bien méchant, on a l'habitude ici, c'est semble-t-il le grand manitou qui s’entraîne, une ou deux fois par semaine.
-Le grand manitou ? Tu veux dire le chef de la ville ?
-Mais non, le chef de la ville ne s'entraîne pas, il ne peut sans doute pas affronter qui que ce soit dans l'état de délabrement physique où il se trouve ! Malheureusement, le pouvoir est ici souvent relégué aux personnes dont la sagesse n'a d'égale que l'âge avancé dans lequel ils se trouvent. Un culte de la gérontocratie qui ma foi, est en place ici depuis bien cinquante ans, et qui ne pose aucun problème au bas peuple, qui n'a somme toute pas connaissance de qui les gouverne.
-Et donc, ce grand manitou, insista Elie.
-Ah, oui, Manitou ! Manitou le géant, Manitou, l'insensible. C'est l'arme essentielle de l'île, le gouverneur en poste à l'époque avait recueilli et éduqué un bébé géant pour protéger l'île et ses habitants contre toute menace extérieure. Au fil des années, la bête prenait de plus en plus de place et donnait de plus en plus de soucis aux habitants, les autorités ont été forcées de l'éloigner de la ville. Je ne sais pas exactement ce qu'il est devenu, mais il est toujours vivant, il cogne je ne sais où et provoque des tremblements de terre, on a l'habitude maintenant. »

Sir Alec intensifia sa description d'un intense sourire ce qui ne rassura pas le moins du monde la jeune actrice. Après un instant d'hésitation, elle se rendit compte que rester bouche bée comme ça pendant deux heures ne les aiderait pas à rechercher la coupe. Elle se reprit et proposa de ce mettre en route. Elle reçu comme réponse un vulgaire « mouais » de la part de Kurumu et une nouvelle tirade rocambolesque du Mirabeau de la Poopoole. La petite troupe partit donc gravir la petite pente menant au pied du cracheur de lave.

« Roooonnddjjuuu ! Maugréa Elie. Foutu justaucorps qui me rentre dans les fesses, c'est la pire tenue pour marcher que j'ai jamais mise...
-Permettez moi de vous proposer une place ridiculement modeste au creux de mes bras ou bien sur mes larges épaules jusqu'ici inutiles ! Se précipita le jeune dandy au verbe ampoulé.
-Pas question, refusa-t-elle. Si jamais nous tombons sur de la racaille, je souhaite que vous puissiez vous interposer dans les plus brefs délais. Surtout que si vous combattez aussi vite que vous faites des phrases... »

***

Les trois compagnons avaient déjà pas mal marché, et gravit une bonne portion de la montagne quand ils découvrirent la grotte. Elie leur fit signe de se taire et de se cacher dans les buissons avoisinant l'entrée. Elle n'était sûre de rien, mais ce genre d'endroit pouvait fort bien être le repaire d'une bande de malfrats. Euh, attendez là ! C'est pas un brin cliché ce que j'écris ? Ils marchent dans la montagne après une magnifique ellipse permettant de passer les moments chiants et tout à coup, ils tombent sur le repaire des bandits ? Maiouattzefeuque ? Bon, et ben, le réalisme on s'en fout ! Place à l'action!

« Bon, voilà mon plan ! Déclara Elie, un brin d'ingéniosité dans le regard. Blablabla... On fait blibli et ensuite bloblo... Et enfin blublublu! Vous êtes d'accord ?
-Mmmmh... Acquiesça l'adolescente.
-QUEL MERVEILLEUX PLAN ! S'extasia Sir Alec d'une voix infiniment trop forte au goût d'Elie. »

Elle patienta quelques minutes, faisant signe à ses partenaires, et plus particulièrement au débonnaire et inconscient jeune homme. Ne remarquant aucun mouvement venant  de la grotte, elle finit par se dire qu'ils n'étaient pas repérés ou qu'il n'y avait tout simplement personne là-bas. Cruelle erreur, dans un Rp où je le rappelle, tous les clichés sont permis! Le trio s'avança en catimini en direction de l'entrée. Si jamais l'un d'eux refaisait un bruit quelconque, il risquaient fort de tomber sur plus fort qu'eux dans les minutes qui suivraient. Fort heureusement, Sir Alec n'avait pas rouvert la bouche, Kurumu avait décidé une fois de plus de persister dans son mutisme et Elie, avait, de manière fort héroïque, évité d'écraser une branche par un écart de pied de dernière seconde. Ils avaient donc atteint leur but. Et bien entendu, le moment ultra cliché du Rp arrive maintenant comme vous vous y attendiez tous! Bwahahahahahahahahahahah !

« Ekhekhekh ! Puis je me permettre de vous demander ce que font devant mon antre deux jeunes filles habillées de manière on ne peut plus osée et un jeune homme à la coiffure extraterrestre ? Surtout que vos manières silencieuses ne font pas de vous d'innocents visiteurs en qui on pourrait faire confiance... »


Dernière édition par Elie Jorgensen le Sam 24 Mai 2014 - 14:25, édité 4 fois
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Si on avait dit à Kurumu qu'elle sortirait en petit t-shirt et en mini-jupe, elle ne l'aurait pas cru. Elle en était gênée, d'autant plus qu'Elie ne lui avait pas laissé le temps de se changer. La demoiselle en était verte, et même en colère contre la brunette. Il fallait trouver un trophée, mais c'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, autant dire quasiment impossible. La môme sortit du stade, tout en suivant Elie. Elle savait que pour mener à bien cette mission et avoir l'autographe du meilleur joueur de kick-Volley, elles allaient devoir s'entre-aider. Mais Elie ne voyait pas de cet oeil et semblait douter de la gamine. Pour instaurer une ambiance de confiance, Kurumu demanda le prénom de son aînée. Seulement Elie ne lui répondit pas. Cela la mit en rogne, mais ne préféra rien dire. Ce qui la dérangeait le plus était tous ces pervers qui faisaient semblant de faire tomber leurs lunettes, papiers, et autres objets juste pour voir les sous vêtements des deux jeunes filles.
-"Putain ! Mais regardez ailleurs bande de dégénérés."

La demoiselle suivait Elie, et en avait déjà un peu marre de son comportement de chef de troupes, d'autant plus, elle ne la laissa pas répondre avec ses questions rhétoriques, ce qui agaçait encore plus la fillette. Comme si le fait d'être la plus âgée faisait tout. Kurumu avait envie de lui montrer la réalité des choses, mais elle se dit que c'était pour la bonne cause. Plus tôt c'était terminé, et plus tôt elle pourra la lâcher. Marchant sur les sentiers pavés, passant devant de nombreuses maisons, elles quittaient lentement la ville pour aller vers le volcan. L'adolescente continuait de suivre Elie sans hésiter. Au moins, il n'y aurait plus de voyeurs. Il y avait cependant quelques bonnes personnes sans mauvaises intentions qui les mirent en garde. Il y aurait sur ce mont un oiseau assez particulier qui s'attaquerait aux personnes s'approchant trop près de son nid. En plus de ce volatile, des bêtes sauvages y roderaient, ainsi que plusieurs groupes de brigands. De toutes façons, ces explications n'allaient pas changer grand chose, quoi qu'il arrive, il fallait récupérer la coupe si chacune des deux filles voulaient avoir un peu de temps avec Gareth Ombre.

Arpentant le sol rocailleux du volcan, l'odeur du poisson pas frais s'était atténué. La meilleure chose était l'absence de personnes. L'endroit était désert, et la môme décompressa. Elle n'avait pas adressé un seul mot à la brunette, mais voulait savoir son nom. Déjà, c'était elle qui l'avait faite entrée dans le stade, puis c'était encore elle qui lui avait permise de voir Gareth de très près, et de cause, Elie devait lui dire son prénom. Pour Kurumu, c'était la moindre des choses. Au moment où elle s'apprêtait à lui redemander, un homme avec une banane sur la tête arriva. Une personne un peu particulière, mais qui préférait admirer Elie que l'ado, chose que Kurumu appréciait particulièrement. Pour la première fois depuis son arrivée sur cette île, c'était la première personne qui ne prêtait pas attention à elle.

Seulement, il venait à peine de l'ouvrir, que Kurumu l'envoya balader. Il était hors de question qu'il aide les deux touristes, et ce, qu'il soit guide ou non. Si ça se trouvait, c'était un autre pervers, ou alors un brigand. Dans tous les cas, la fillette ne lui faisait pas confiance. Cet homme était un vrai moulin à parole. La demoiselle n'en pouvait plus, et malgré ses remarques, il restait aux côtés d'Elie. Le choc fut dur pour Kurumu quand son aînée décida de le prendre comme guide. Sans réfléchir, elle tira Elie par le bras, la prit par le t-shirt et lui dit clairement, les yeux dans les yeux :
-"Tu sais quoi... Si il nous arrive une merde à cause de ce gars, tu auras intérêt à me supplier à genoux... Et aussi, vu que tu voulais me lécher les pieds au port, je te donnerais l'occasion de le faire. Je le sens pas ce type, mais je t'aurais prévenue."

Elle la lâcha et lui tourna le dos. Soudain un tremblement s'entendit, mais le baragouineur raconta la vie d'un manitou et d'autres délires du genre. Le pire, c'était qu'il y croyait dur comme du fer. Kurumu leva les yeux au ciel, en priant que le chemin en compagnie du clown de service n'allait pas être tout le long comme ça. La demoiselle voulait proposer de se remettre en marche, mais Elie fut plus rapide. A sa phrase, elle s'arracha les cheveux. Elie avait le don pour énerver la petite, mais la fillette pensait qu'elle ne le faisait pas exprès. Il était impossible de marcher avec la tenue de l'équipe de kick-volley, là aussi, la petite en voulait à son aînée. D'autant plus qu'elle ne s'était pas lavée, ni même parfumée pour enlever les odeurs. Comme si se changer allait prendre trois heures... Kurumu avait une bonne hygiène de vie et ne supportait pas de rester dans sa transpiration après avoir fait du sport, ou une promenade. Déjà qu'en été, elle prenait au minimum trois douches...

Elles tombèrent enfin sur l'entrée d'une grotte. Était ce la bonne ou non ? Ça elle ne le savait pas. Kurumu pensait tomber sur une sorte de grizzli, ou de serpents géants. Et voilà que Miss Chef-de-groupe eut la brillante idée de sortir un plan inutile. Évidemment qu'on allait entrer dans la grotte... La demoiselle leva une nouvelle fois les yeux au ciel. La grotte était sombre, mais le guide savait où aller et cela intriguait la gamine. Il devait connaître les coins et recoins de l'île, mais pas les chemins à emprunter dans une grotte, sauf si celle ci faisait partie des endroits à visiter. Marchant près de dix minutes sur le sol rocheux, ils virent de la lumière. Or, ce n'était pas la lumière du soleil, mais une pièce circulaire, assez grande, avec le strict minimum : un bureau, deux chaises, deux tables servant à la décoration, des cadres vides. Mais ce qui choquait le plus, c'était la dizaine de piliers en chêne massif suffisamment espacés et qui formaient un cercle, comme si, les deux jeunes filles se trouvaient dans une salle sacrée où l'on sacrifiait les bœufs.

Un homme se leva. Lunette sur le nez, des cheveux en épis, avec une tonne de gel digne d'un saiyen. Il était plus grand que les deux fillettes, mais pour un garçon, c'était quelqu'un de petite taille.
-"Ekhekhekh ! Puis je me permettre de vous demander ce que font devant mon antre deux jeunes filles habillées de manière on ne peut plus osée et un jeune homme à la coiffure extraterrestre ? Surtout que vos manières silencieuses ne font pas de vous d'innocents visiteurs en qui on pourrait faire confiance... "
-"Boss ! Regardez donc ce que j'ai trouvé" affirma le guide en montrant les deux demoiselles.
-"Bien joué Mapen. Avec ces deux personnes, on va pouvoir se faire un petit pactole Ekhekhekh."
-"Je croyais que vous étiez Sir Alec et guide de Haut-Pays" demanda Elie choquée par la révélation.
-"Évidemment... C'était un piège... De ta faute tout ça, de ta faute..." rétorqua Kurumu qui tapa sa main contre son front.
-"Boss ! Que comptez vous faire ?"
-"Simplement, on va les vendre sur le marché des esclaves. Deux jolies pom-pom girl devraient se vendre facilement. Demander une rançon ne servirait à rien, on ne pourrait pas joindre leur parents."

Sir Alec Mirabeau de la Poopoole de son vrai prénom Mapen, sous les ordres de son chef Gashen, attrapa les deux filles par le cou.
-"Attendez ! Moi j'y suis pour rien dans cette histoire. C'est de sa faute. D'ailleurs, je ne la connais même pas d'abord. On a juste voulu retrouver la coupe et c'est tout." affirma Kurumu qui avait du mal à parler à cause de l'étreinte.

Première fois que la môme ouvrit la bouche pour faire cinq à six phrases. C'était un exploit, mais les paroles de Kurumu étaient sincères et c'était ça qui comptait. D'autant plus que Mapen était plus attiré par Elie, qui était sa fleur illuminant le volcan, et ne portait aucun intérêt à l'ado. Il lâcha la gamine et tentait tant bien que mal à emmener Elie à l'un des piliers, et ce, sous les ordres du boss. Elie n'arrêtait pas de se débattre et poussait des cris, mais finalement, elle se retrouva à genoux, les bras levés et les poignets attachés à un anneau métallique qui se trouvait sur le pilier. Son corps était ligoté au poteau avec des cordes ne faisant pas rire les mouettes. La brunette continuait de demander de l'aide à la petite.
-"Aide moi. On se connait pourtant. On a fait un bout de chemin ensemble." disait-elle désespérée.
A ces mots, Gashen demanda des explications à Kurumu. Tout se jouerait sur la sincérité de la morveuse. Kurumu n'allait pas se gêner pour dire la vérité, après tout ce qu'elle avait subi.
-"Attend, cette fille m'en a fait voir de toutes les couleurs, je ne connais même pas son nom. Ouais, on a fait un bout de chemin jusqu'à tomber sur ce gars. J'ai rien à voir avec elle, si ce n'est retrouver une coupe. D'ailleurs j'aimerais bien voir ce que vous comptez lui faire..."  
Son regard ne flanchait pas, et Gashen comprit qu'elle disait la vérité.
-"Mais attention, une action suspecte de ta part, pourrait entraîner ta mort. Tu peux remercier Mapen qui s'intéresse plus à cette fille qu'à toi, sinon tu aurais eu le même sort... Et en parlant de la coupe, nous nous sommes fait devancer. Nous ne l'avons pas... Mais bon, on vous a vous, et on va passer la brunette à un interrogatoire. Un esclave bien renseigné sur sa vie vaux bien plus qu'un esclave lambda. Quand se sera ton tour, j'espère que tu coopéreras n'est ce pas ? Ekhekhekh."
-"Ouais, je ne suis pas assez stupide pour risquer ma vie..." termina Kurumu qui détourna la tête.

Mapen dû déplacer le bureau pour qu'il soit en face d'Elie, sous les ordres de son chef. Il s'installa sur la chaise, et s'apprêtait à poser les questions. Mapen était aux côtés de la captive et Kurumu aux côtés de Gashen.
-"Alors c'est très simple. Je vois que Mapen t'admire énormément. Il sera donc regrettable qu'il t'arrive un petit malheur, qui te ferais du mal. Le mieux serait de dire la vérité et toute la vérité, sinon c'est le supplice."
Les menaces avaient fait mouches. Les deux filles pouvaient voir qu'il ne rigolait pas, et qu'il était sérieux.
-"Prénom et nom."
-"Elie Jorgensen."
*Elie donc... Dire qu'il a fallu tomber sur des bandits pour que je le connaisse.*
-"Blues sur laquelle tu es née ?"
-"North Blue."
-"Âge."
-"Dix neuf ans."
-"Taille."
-"Un mètre soixante dix."
-"Poids."
-"Soixante kilos."
-"Bien. Pause j'ai mal à la main. Ekhekhekh."

Kurumu n'en pouvait plus. Elie disait la vérité, Gashen prenait des notes, mais assister à un interrogatoire aussi mou, juste pour avoir des informations inutiles commençait à lui prendre le chou. Elle soupira, donna un coup de pied dans un caillou.
-"Y'a-t-il un problème ?" demanda Mapen qui sentait la petite sur les nerfs.
-"Non."
-"Bon reprend." affirma le boss qui venait de boire un verre de saké. Puis il dit :
-"C'est bientôt fini, ne t'en fait pas. Encore une dizaine de questions, et on passe à ta camarade de fortune. Alors, ton rêve le plus cher. Ekhekhekh."
Elie semblait hésitante, mais par peur de subir la colère de Gashen, elle lui répondit franchement :
-"Devenir une grande actrice reconnue sur toutes les mers."
-"Parle moi de toi."
-"J'ai vécu avec une famille de comédiens, j'ai eu une enfance tranquille. Et j'ai joué dans quelques pièces de théâtre, afin d'être connue par une majorité de personnes."
*Mais qu'est ce que je m'en fous... Et dire que je dois l'écouter déblatérer sa vie. Pitié, achevez moi.*

L'interrogatoire semblait presque terminé. Kurumu demanda la permission à Gashen de faire un tour dans la grotte car entendre Elie raconter son enfance et compagnie, elle ne pouvait plus le supporter.  Il accepta, mais lui redit rapidement les consignes. En réalite, la demoiselle cherchait un caillou assez gros pour pouvoir assomer le chef, et s'occuper ensuite, avec l'aide de la captive, du dernier qui était plutôt con comme un manche à balais. Il était chose aisée de trouver des pierres dans une grotte, et il ne lui fallut pas plus d'une minute avant d'en ramener un qui fasse suffisamment de dégâts. La fillette retourna à gauche de Gashen, qui continuait de poser des questions, tout en restant à un mètre derrière lui et en ayant les mains derrière le dos, afin de cacher la pierre.
-"Alors qu'est ce que tu aimes ?"
-"Jouer divers rôles dans divers pièces." lui répondit Elie, qui semblait las de toutes ses questions.
-"Bon, il serait peut-être temps de s'arrêter. Tu as suffisamment d'informations sur elle pour en tirer pas mal de berrys." suggéra Kurumu qui n'en pouvait plus.

Il ne lui répondit pas, ce qui énerva encore plus la gamine. Elle avait beau essayé de garder son calme depuis son arrivée, mais là, c'était la goutte d'eau qui venait de faire déborder le vase.
-"Non mais tu... TE FOUS DE MOI ?" J'exige que tu t'arrêtes.  Je me fiche que tu ais besoin d'informations ! Ça suffit avec les parodies d'interrogatoire !!"
-"Je te rappelle que ce n'est pas à toi de décider. Ton insolence viens de te donner le droit d'être torturée à la place d'Elie." lui dit Gashen, étonné de voir un tel comportement.
-"Pas à moi ?" dit-elle en mettant ses avant-bras parallèle au sol, les doigts pointant vers le ciel. Puis elle reprit.
-"Cette blague. Je contrôle tout depuis le début" affirma-t-elle en lui brisant le crâne avec la roche qu'elle portait à deux mains. Gashen s'écroula au sol.
-"Je ne lâche pas une personne avec qui j'ai fait un bout de chemin, même si celle-ci est insupportable."

Mapen ne comprit pas ce qui se passait, et Kurumu continua :
-"J'arrête de vous mentir et de vous manipuler dans l'ombre, dorénavant je le fais ouvertement. C'EST LA FIN DE CETTE MASCARADE !!" s'écria-t-elle.
Elle lança le caillou à la tête de Mapen. La pierre explosa au contact avec la tête du niait, qui s'écroula au sol. Kurumu prit le soin de ligoter les deux bandits, puis se mit devant Elie.
-"Elie... Tu vois, c'est comme ça qu'on gère." dit elle en la regardant de haut.
-"Ouais bah aide moi maintenant."
-"Pas de merci ? Je peux tout aussi bien te laisser moisir ici. Mais je ne le ferais pas. Parfois je suis gentille."
-"Merci... Bon tu me détaches ?"
-"Hmm.. Actrice alors ? J'ai une requête, donc à toi de voir je veux que tu arrêtes d'être la chef. J'en ai marre que tu prennes tes grands airs sous prétexte que que tu sois plus âgée que moi."

Kurumu faisait les cent pas sans faire attention aux deux bandits. Elle passa ses mains dans ses cheveux, en soupirant, puis reprit.
-"Tu te rappelles de ce que je t'avais dit, si on n'est dans la merde à cause de ta confiance envers ce type, tu devais t'excuser à genoux. Donc j'attends. C'est toi qui choisis... J'espère que tu comprends maintenant pourquoi je ne parle pas aux inconnus. Et je veux des excuses sincères. Car en étant une actrice amateur, on peut se poser des questions sur ton honnêteté."

Elie était déjà à genoux et semblait réticente.
-"Au pire, c'est toi qui vois. Si tu veux rester à moisir ici avec des deux glands, c'est ton problème. Même si ça me ferait chier de te laisser derrière, je n'aurais pas le choix. Sérieusement, pense à ton but... Putain, cette témérité, j'te jure... Tous les mêmes, avec leur orgueil démesuré et compagnie. Moi je me tire. Bye."

Kurumu était honnête. Peste mais honnête. Elle commençait à s'en aller, quand elle entendit une petite voix.
-"Je... suis... désolée."
La fillette s'arrêta et se retourna.
-"Mouais, peux mieux faire. J'aurais préféré que tu le dises plus fort."
-"Je suis désolée" dit Elie sincèrement.
-"Ça me suffira. Tu vois, c'est pas si difficile. Bon on bouge ?"termina la fillette.


Dernière édition par Kurumu Miyazawa le Lun 23 Juin 2014 - 20:59, édité 5 fois
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BRAAAOUUUMM !!!!!

Elie et Kurumu sursautèrent. La terre tremblait de nouveau. Mais cette fois-ci, ça semblait beaucoup plus proche. La comédienne regarda en direction des deux hommes ligotés. Si le chef n’avait pas bougé d’un pouce, le soi-disant Sir Alec revenait à lui. Il regarda tout autour de lui, affolé par ce réveil brutal. Il avait la tête en sang et son attitude confiante qu’il affichait jusqu’à présent l’avait quitté. Quand il eut fini de reprendre ses esprits, il regarda Elie dans les yeux.

« Qu’est-ce que vous faites ? S’alarma-t-il. Avec une secousse de cette force la caverne va nous tomber dessus ! Détachez-moi !
-Pas question… Grommela Kurumu. Tu nous as causé bien trop d’emmerdes…
-On ne va pas les laisser crever là ! Protesta Elie.
-Ils n’ont que ce qu’ils méritent. »

La comédienne regarda la jeune fille avec colère. Cette petite peste se permettait tout et n’importe quoi et ne respectait rien. Elle regrettait presque de s'être excusée, mais la situation était critique : quelques pierres tombaient de la voûte rocheuse, juste au-dessus de leurs têtes. Et contrairement à la secousse qui avait eu lieu un peu plus tôt dans la journée, celle-ci ne semblait pas vouloir s’arrêter. Elle continuait de tout faire vibrer autour d’eux. Elie se précipita au chevet des deux hommes, tentant coûte que coûte de leur ôter les liens. Elle n’était pas assez forte, et Kurumu semblait décidée à ne pas l’aider. Elle ne réussit qu’à desserrer un peu les cordes qui retenaient les pieds des bandits. Puis elle tenta de ranimer le chef. Rien à faire. Elle chercha son pouls. Mort. En examinant sa tête elle s’aperçut que son crâne était défoncé, la violence du choc l’avait achevé.

Elle se retourna un moment, se demandant ce qui pouvait pousser une si jeune fille à faire tout ce qu'elle faisait, d’autant qu’elle aurait très bien pu l’abandonner et s’en aller. Mais non, elle l’avait libérée puis  avait voulu lui « faire payer » sa trop grande confiance en autrui, pour finalement se raviser au dernier moment. Pour Elie, ça relevait de la maladie mentale, de la perversion ou autre chose de bien pire, Kurumu n’était tout simplement pas une personne avec qui traîner. Seul bémol, la petite s’était semble-t-il attachée à elle.

La comédienne se releva et tenta de remettre sur pied son ex-ravisseur. En plus de n’être pas suffisamment détaché pour marcher, sa blessure à la tête le faisait chanceler et elle avait du mal à le soutenir. Petit à petit, ils atteignirent l’endroit où Kurumu attendait depuis la secousse. À ce moment-là, un morceau de plafond s’écrasa près de l’endroit où reposait le cadavre. Paix à son âme…

« Bon, dépêchons nous de quitter cet endroit avant d’être ensevelis par les décombres, la secousse s’est atténuée, mais je sens toujours le sol vibrer, pressa Elie.
-Tu recommences à commander, s’énerva Kurumu.
-Oh, et bien tu n’as qu’à rester là, si ça te chantes ! »

La jeune fille lui emboîta le pas de mauvaise grâce. Elle ne fit pas un geste pour l’aider à faire avancer le bandit. Par conséquent ce fut elle qui sortit la première de la caverne. Elie finit par la rejoindre, servant toujours d’appui au blessé et ce qu’elle vit la laissa bouche bée.

« C’est quoi ce ciel ? Demanda-t-elle.
-Le volcan, répondit Mapen.
-Le quoi… ?
-Le volcan…
-Le… ?
-…
-Mais c’est une catastrophe, fit-elle en fondant en larmes ! »

Kurumu regarda Elie en haussant les épaules. Elle ne supportait pas les gens qui chialaient pour tout et n'importe quoi. Déjà qu’elle avait dû la sauver une fois, elle pouvait bien crever pour qu’elle recommence. D’autant que là, la gamine devrait d’abord sauver ses fesses. Et elles commenceraient bientôt à avoir très chaud.

« Mais, je pensais que les secousses était dues à votre Mamie Toux ou je ne sais plus trop qui ! Continua-t-elle à se lamenter.
-Manitou… Ce sont des légendes, des histoires racontées aux enfants. Le volcan ne se réveille que rarement, c’est la première fois que je vois ça depuis que je suis né, confessa l’homme. Si Manitou existait vraiment, on l’aurait sans doute déjà aperçu, l’île n’est pas si grande que ça, et il aurait désormais presque cent  ans… Vous avez vraiment cru à cette histoire ?
-…
-…
-Bon, les amoureux, j’me casse. »

Cette remarque les fit revenir à la réalité alors qu’une deuxième secousse, encore plus violente que la première les faisait tous trois rouler sur le sol. Un poignard tomba de la ceinture du blessé, visiblement, Kurumu n’avait pas fouillé les deux hommes après les avoir attachés. Elle s’en servit pour libérer les pieds de Mapen puis rangea le couteau dans sa propre ceinture. Après ce qu’il lui avait fait, mieux valait se montrer prudente.

Les trois compagnons de fortune dévalèrent la pente en toute hâte. Plus vite ils auraient atteint la ville, plus vite ils seraient en sécurité. Elie jetait un coup d’œil en arrière de temps en temps. Le panache de fumée s’échappait toujours plus du cratère et des coulées de lave commençaient à descendre le flanc de la montagne. Une autre secousse les fit retomber, elles étaient de plus en plus rapprochées et le nuage de cendres s’étendait toujours. On se serait crûs en pleine nuit. La comédienne continua d’avancer. Depuis qu’elle avait relâché les jambes de Mapen, il ne se tenait plus à elle mais avait du mal à courir. Sa blessure au front saignait. Il fallait qu’il arrête tout effort où il allait perdre beaucoup trop de sang.

« Kurumu, Stop ! On ne peut pas le laisser comme ça ! Cria Elie.
-Oh que si, et je te le prouve, rétorqua la jeune fille en continuant d’avancer.
-Sir Alec… Vous allez bien ? S’inquiéta Elie.
-C’est… Mapen. Mon nom est Mapen. »

L’homme était livide, il s’affala par terre en s’adossant contre un rocher. À son chevet la brunette ne savait pas quoi faire. Elle n’avait aucune notion de médecine et une sainte horreur du sang. Pire que tout, elle ne supporterait pas de le voir mourir. Mine de rien, elle avait de l’affection pour ce pauvre type. Elle lui prit son pouls, le cœur battait très vite, trop vite, elle ne savait pas. La blessure ne semblait pas coaguler, et elle y voyait de moins en moins bien avec le panache de fumée qui recouvrait le ciel. Bientôt, la lave atteindrait l’endroit où ils s’étaient arrêtés, et ce serait trop tard.

De nouveaux bruits de secousse se firent entendre, mais cette fois-ci, curieusement, on aurait plutôt dit un bruit de rochers dévalant la montagne. Elie jeta un coup d’œil à celle-ci sans rien voir et haussa les épaules. Le cas de son nouvel ami était bien plus grave. Et plus elle se demandait quoi faire pour le sauver, plus elle se rendait compte qu’elle ne pourrait rien pour lui. Il avait été perverti par son chef et cela l’avait perdu. Si seulement il ne l’avait pas trahie, Kurumu ne lui aurait jamais lancé cette pierre au visage. Elie sentit des pleurs ruisseler le long de ses joues, alors que la pression de la main de « Sir Alec » diminuait, pour finalement s’arrêter totalement.

Elie se releva et sécha ses larmes. Elle regarda le ciel sans plus aucun moyen de lui échapper. Elle était complètement tétanisée, c'était la première fois qu'elle faisait face à tant de malheurs. Et de toute façon, il serait sans doute trop tard pour échapper au volcan. Bientôt, les cendres retomberaient et il ne resterait d’elle qu’un cadavre consumé sur place, figé par la lave refroidissante.

« Qu’est-ce que tu fous ! S’énerva Kurumu. Tu ne vois pas le truc qui t’arrive dessus ? »

La gamine attrapa la comédienne par la manche et la tira vers la ville. D’ici on pouvait nettement voir les remparts de Terre-Dame, de l’autre côté, comme venait de le dire Kurumu, une masse gigantesque se déplaçait dans leur direction. Elie ne parvenait pas à chasser le bourdonnement de ses oreilles depuis qu’elle avait vu son ami mourir, mais elle entendait très nettement le râle douloureux provenant de la créature humanoïde.

Manitou…

Ainsi le géant existait bien. Plus pour longtemps. Il agonisait. Elie savait désormais où il avait vécu tout ce temps. Au sein même du cratère. Mapen lui avait raconté tout ce qu’on disait de lui en ville. Qu’il était là pour les protéger. Les dirigeants de l’île étaient des monstres. S’il n’y avait pas eu d’éruption depuis si longtemps, c’est qu’à chaque fois, le géant empêchait ça. Elle ne parvenait pas à imaginer quelle souffrance il avait pu ressentir toutes ces années. Et à le voir là, agonisant, le corps brûlé de partout, elle le plaignait. Le volcan avait explosé cette fois-ci, et les débris avaient emporté Manitou.

« Encore quelqu’un qui ne vivra pas bien longtemps… »

Elie pensait à voix haute. Kurumu la traînait de force en direction de la ville. Elle ne pouvait toutefois pas s’empêcher de regarder le géant. Il s’était arrêté et était tombé à genoux. Dans quelques minutes, il serait mort. Trop de morts. Elie détestait voir les gens mourir. Surtout qu’elle n’y pouvait absolument rien. Elle aurait tant aimé en connaitre plus sur lui. Mais c’était trop tard, elle s’éloignait toujours plus de la masse à présent recroquevillée sur elle-même.

« Si on arrive à la corniche là-bas, on pourra se protéger des cendres ! Continue d’avancer Elie, lui ordonna sa comparse.
-Je… »

Puis tout fut noir dans sa tête. Elle ne se souvenait plus de grand-chose. La gamine l’avait mise à l’abri, loin du volcan. Elles étaient à présent pelotonnées toutes deux derrière un rocher, attendant que le massacre se calme. La ville était loin et elles n’auraient jamais pu l’atteindre. Et même… Qu’auraient-elles fait là-bas ? Les remparts n’offraient pas de protection supplémentaire aux retombées de lave et de roches. Il ne leur restait plus qu’à attendre et espérer.

« Pourquoi tu ne m’as pas laissée là-bas ? Demanda la comédienne. Tu aurais eu plus de chances toute seule.
-Je te l’ai dit, je ne laisse pas mes amis crever.
-Amis ? »

Elie regarda Kurumu. Non, certes, jusqu’ici elle n’avait jamais pu la considérer comme une amie. Folle et irresponsable, la gamine. Et puis, tout ce qu’elle lui avait fait… Elie s’était servi d’elle comme elle se servait de la plupart des gens. Pour arriver à ses fins. Et pour arriver à quoi finalement ? Elle s’était embarquée à la recherche de cette maudite coupe pour pouvoir discuter avec Gareth Ombre quelques instants. Il n’aurait certainement rien pu faire pour elle, elle aurait dû le savoir. Mais à y repenser plus sérieusement, il était vrai que la gamine accumulait les efforts pour sauver Elie. Si elle parvenait à maîtriser sa nature de peste, peut être qu'Elie pourrait la considérer, elle aussi comme une amie.

Elles attendirent sous le rocher pendant très longtemps. Une heure, peut-être deux. On avait du mal à se repérer avec le nuage. Il faisait sans doute déjà nuit, mais comment savoir. Elie se recroquevilla en boule sous le rocher. Il faisait une chaleur à crever. Sa tête lui tourna et elle s’assoupit.

***

« Elie... Réveilles-toi... Chuchota Kurumu en secouant doucement la comédienne. »

La gamine avait une mine excitée. Pas affolée du tout, contrairement à ce que la situation aurait exigé d’une personne normale. Non, réjouie et très enthousiaste. Cela ne rassurait pas Elie.

Puis elle le vit. C’était un gigantesque piaf, posé sur une corniche en hauteur. C’était la première fois qu’Elie en voyait un si grand. Était-ce un aigle, un vautour ? Elie n’avait jamais été branchée ornithologie. Elle n’était pas aussi contente que sa comparse de la présence du volatile géant. Il pouvait être extrêmement dangereux et c’est surtout ce côté-là qu’appréhendait la comédienne. D’autant que ses serres faisaient peur à voir, gigantesques elles aussi, d’une taille à vous détacher les jambes du tronc d’un seul coup.

« Kurumu, ne t’approches pas du piaf, c’est dangereux ! La prévint Elie. »

Kurumu ne réagit pas. Elle continua tout doucement d'aller vers l'oiseau. Au fur et à mesure que la gamine avançait en direction du piaf, Elie se tournait de l’autre côté pour ne pas voir. Elle en avait marre de voir les gens mourir et même si elle avait souhaité plus d’une fois ne jamais revoir Kurumu, elle ne voudrait pour rien au monde assister à une telle boucherie. Lorsqu’elle vit que la gamine était à moins de cinq mètres de l’oiseau, Elie ferma les yeux.


Dernière édition par Elie Jorgensen le Mer 14 Mai 2014 - 11:39, édité 1 fois
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Le tremblement était différent du précédent et semblait beaucoup plus puissant. Le plafond de la caverne s'émiettait en commençait à tomber en morceaux. Pire même, puisque c'était la caverne qui s'effondrait. La petite pressa Elie, elle ne voulait pas que cet endroit devienne le cercueil de la brunette. Et voilà le coup de grâce. L'aînée parlait avec Mapen et voulait le sauver. Kurumu pensait que c'était une blague, mais quand elle l'aida à se déplacer, elle en tomba des nus. Après l'enlèvement, Elie voulait encore les aider, du moins l'aider, puisque son chef ne semblait pas être réveillé. La gamine continuait d'avancer dans le tunnel jusqu'à la sortie, en se tenant aux parois, et ce, malgré les secousses interminables. Elle ne regardait pas derrière, cherchait qu'une seule chose, sortir d'ici avant de mourir écrasée par des cailloux. L'ado était trop jeune pour mourir. Un nouveau tremblement fit tomber la petite qui se releva avec difficulté. Pas facile de bouger dans une tenue de pom pom girl. Elie et l'autre guignol arrivèrent à ses côtés. Petite remarque de la brune, qui n'avait pas plu à Kurumu, et détourna la tête avant de reprendre sa route. Une dizaine de minutes plus tard, la lumière du soleil atténuée par un nuage de cendre, la liberté, et la colère du volcan.

Et voilà que les deux parlaient de la pluie et du beau temps, de ce Manitou, alors que rester dans cette zone était particulièrement dangereux. Il fallait rejoindre la ville au plus vite, en espérant que les coulées de laves n'atteignent pas la ville. Le comportement d'Elie gonflait Kurumu, qui allait commencer à perdre son sang. Trêve de blabla, les comptes pour enfant de trois ans afin qu'ils s'endorment n'étaient pas vraiment la tasse de thé de la fillette, qui avait un peu peur pour sa vie. Voyant qu'Elie préférait écouter le guignol du volcan, elle entama la descente du cracheur de feu, pour se rendre en vile, ce qui pourrait la protéger de la lave qui s'approchait rapidement d'eux. Une petite remarque de la môme afin de les ramener à la réalité. Des têtes en l'air ces deux là. Une nouvelle pause, Mapen n'arrivait pas à faire trois. Kurumu grinça des dents et ne prit les pris pas en compte. Quelques minutes plus tard, elle se retourna et vit que la brunette était aux côtés du bandit allongé sur le sol rocailleux. Un bruit assourdissant s'entendit, mais le nuage de cendre derrière eux leur cachait la vue.

L'adolescente prit Elie par la manche et la tira pour la sortir de ce pétrin. Et qui sauvait une nouvelle fois la vie de la brune ? C'était Kurumu évidemment, la seule qui avait encore sa tête sur les épaules. En regardant derrière elle, un géant sur le flanc du volcan. La môme n'en revenait pas, ce n'était pas la première fois qu'elle voyait un géant, mais le péquenot avait raison avec sa légende urbaine. Manitou existait bel et bien. Mais comment a-t-il pu arrêter les éruptions ? Pourquoi personne ne l'avait vu ? Que mangeait-il ? Malgré qu'il existe, cette histoire était un peu tirée par les cheveux. La ville étant trop loin, Kurumu préféra se cacher derrière une corniche, pour être en sécurité le temps d'un moment. Le nuage continuait de se propager et la lave continuait de couler. Quand Elie s'endormit, la petite fit de même, en espérant ne pas mourir maintenant.

Les minutes et des heures passèrent, Kurumu s'était levée. La densité du nuage de cendres était minime, et l'on pouvait voir à travers, et il semblerait que les coulées de laves s'étaient arrêtées et solidifiées. Son aînée dormait encore, mais la petite était choquée de ce qu'elle venait de voir. Un peu plus loin, sur une autre corniche. Un plumage brillant des sept couleurs de l'arc-en-ciel. En réalité, il était majoritairement rouge, avec un ventre blanc, et des ailes dont les couleurs étaient classés suivant un ordre bien précis : rouge, beige et vert. Une crête et un bec dorée. Des yeux rouges dont le contour était cerné par des plumes noirs. Pour finir, sa queue colorée de dorée et jaune pâle, le rendait majestueux, avec une harmonie de couleur. Une taille de trois mètres quatre vingt. de grandes ailes colorés. Des pattes grises-noires. Il est apparenté à un phénix. Du moins, la môme le pensait. La coïncidence était trop grande. Ce majestueux volatile venait d'apparaître à la fin de l'éruption. Il renaissait de ses cendres. C'était l'une des plus colorées de toutes les espèces. La petite était émerveillée, cet oiseau amenait avec lui la joie, le bonheur et la paix.

Elle la réveilla lentement, puis montra l'oiseau à Elie, tout en lui disant de ne pas faire de bruit. Kurumu s'approcha du volatile. La petite avait une idée en tête, mais elle n'en dira pas plus. Elie la prévint que cela pouvait être dangereux, mais elle ne l'écouta pas. La petite émerveillée par l'animal qui devait être unique, était trop proche, et l'oiseau, avec deux battements d'ailes, dissipa le nuage de cendre, et prit son envol laissant derrière lui une traînée de paillettes. Il vola au dessus des deux jeunes filles, les saupoudrant de paillettes aux couleurs de son sublime plumage. La lave s'était solidifiée, et une partie de la ville était détruite. Les secousses avaient disparues, mais le sol était assez chaud. Il ne fallait pas qu'elle le perde de vue.
-"Elie, tu viens, on va le suivre" affirma la môme qui était apaisée, et de bonne humeur.
-"Non, je veux quitter le volcan. Pas question d'y rester plus longtemps."
-"D'accord. On arrivera à se revoir alors. Je reviendrais vite."

Kurumu commença à trottiner. La coupe devenait quelque chose de secondaire. Pour la môme, son idée était bien plus importante. Quitte à ne partir sans coupe, au moins elle aurait vu un oiseau légendaire. En soi, le volatile n'était pas légendaire, mais seulement unique. Il traversait le ciel rapidement. Plusieurs fois, la gamine crû le perdre de vue. La chaleur des coulées de laves étaient encore présente, et se faisait sentir sous les pieds de la petite, qui se dépêchait de passer par dessus quand cela n'était pas possible. Sinon, elle faisait le tour. Petit à petit, elle se rendait compte que le phénix se rendait vers le cratère, et ça faisait plus d'une demi d'heure que la môme courait après l'oiseau. Le cratère était en vue, Kurumu était fatiguée, et le sublime maître des cieux plongea, dissipant toute la fumée. L'ado reprit son souffle et passa sa tête par dessus le sommet, et vit un nid fait de pailles, et de feuilles, protégé tout autour par une barrière de pierre et de boues, comme si, c'était un mur, ou même une barrière protectrice du nid, qui était au sommet du volcan, et donc, qui n'avait pas été touché par la lave. La môme ne voyait rien, et s'approchait lentement mais surement, en prenant soin de ne pas faire de bruits et en évitant les endroits trop chaud pour ses petites mains.

Généralement, Kurumu réfléchissait aux actions et à leurs conséquences, mais devant la vue de ce rapace, elle en avait perdue toute lucidité. Elle pensa rapidement à Elie, qui devait être seule, et surement en danger, vu qu'elle ne savait pas se débrouiller seule. Seulement, la môme se rappelait des dires de la personne qui les avait mis en garde contre l'oiseau, les bêtes sauvages et les bandits. Si la brunette tombait sur des animaux ou des bandits, elle ne lui donnait pas cher de sa peau. Elle devait se dépêcher, mais tant qu'il était là, elle ne pouvait rien faire. Le volatile se grattait les plumes, jeta un oeil aux alentours et à son nid, puis prit son envol. C'était le moment où jamais. Kurumu dans un élan de courage parvint à atteindre le nid, qui lui aussi était d'une taille gigantesque. La môme se retrouvait comme si elle avait dix ans, et fut émerveillée par les joies de la nature. Un oeuf du phénix. Ce qui voudrait dire qu'à son éclosion, le père disparaîtrait dans la cendre. Autour, des plumes de toutes couleurs. Le but de la môme allait bientôt s'accomplir : rassembler les plumes aux sept couleurs pour en avoir le souvenir. Cette assemblage avait bien plus de valeur aux yeux de Kurumu, qu'un autographe d'un joueur de kick volley, qu'elle pourrait avoir en le demandant à son père. L'enfant se baissa, le sourire aux lèvres, et commença la cueillette. Les plumes n'étaient pas abondantes, mais il était facile de trouver les couleurs principales.
*Tiens, une rouge. Là-bas une verte et une beige. C'est cool, je suis au paradis.*

La petite continuait, mais sans s'encombrer. Une plume de chaque couleur suffisait, d'autant plus, qu'elle n'avait pas de sac pour les transporter. Soudainement, elle se demandait si l'hôtel, où elle avait réservé une chambre, et le stade avaient survécu à la destruction, car ça l'embêtait pour ses affaires, mais surtout, elle ne voulait pas monter à bord d'un navire dans cette tenue horrible. La fillette compta ses plumes et en avait 6. De ses souvenirs, elle savait qu'il lui manquait la noire, et pourquoi pas, celle qui serait collector, c'était à dire, la plume regroupant les trois couleurs de l'aile. Kurumu retourna le nid, fouilla sous les pailles et les feuilles, mais y'avait rien. Elle hésita à bouger l'oeuf, et préféra ne pas y toucher. La demoiselle ne voulait pas partir sans avoir la dernière pièce manquante. Les minutes passaient, et elle se demandait si le géant ne cherchait pas à protéger le nid. Mais elle oublia très rapidement cette hypothèse quand elle mit la main sur la fameuse plume noire. Plus petite, mais sans doute l'une des plus jolies avec la dorée.

Derrière elle, une voix, qui s'éleva.
-"C'est bien sympa de nous aider à trouver le piaf. Nous avons dû quitter notre planque, avons perdu notre butin, alors un oeuf de cet oiseau sera le prix de consolation." affirma le chef d'un autre groupe de bandit.
-"Mitsuaki, vous en avez trop dit." dit Toshio, le second du groupe.
-"Tu crois ?"
-"Oui, ce n'est qu'une gamine, pas la peine de dire nos plans, vous vous rappelez que le butin perdu était dû à un échange avec Hirotaka Gouhara."
-"C'est toi qui en a trop dit là. Mais on va se faire la gamine. Elle ne saura plus rien."
-"Nan, je vous interdit de faire des pas de plus. Vous ne devez pas toucher cet oeuf."
-"Ah ouais, on va se gêner."

Kurumu déposa les plumes dans un coin, où elle sera sûre de toutes les récupérer, et s'apprêtait à les combattre. Il y avait quatre ans de ça, elle avait appris à se battre sur l'île du karaté, et avec son père qui l'initiait rapidement au corps à corps, afin qu'elle puisse se défendre. Les sbires arrivaient et la petite se mit en garde. Bon, aux dojos de l'île du karaté, leur professeur leur avait dit de ne pas utiliser les techniques de combat en dehors du dojo. Mais là, la vie d'un oiseau était en jeu, et Kurumu ne pouvait pas les laisser faire ça. Deux Uraken. Coup rapide en deux touches. Le premier, le bras replié, coude en avant, qui touche le sternum de l'ennemi, puis mouvement de l'avant bras qui se relève à quatre vingt dix degrés, pour que le petit poing de Kurumu percute leur visage. Autant que les deux étaient sonnés. Vitesse d'exécution rapide, ils ne pouvaient rien faire. L'Uraken lui a été appris par son père et c'était une technique qui ne se transmettait que de génération en génération. Mitsuaki était vert, et ne pensait pas que la gamine savait se battre. Il sortit un pistolet, mais l'oiseau revint à temps. D'un violent battement d'aile, il fit déguerpir les deux brigands. La môme avait peur pour elle, mais le Roi des cieux ne fit rien. Avait-il assisté à la scène ? Il était peu probable. Pouvait-il lire dans les esprits des gens ? Là aussi c'était peu probable. Le rapace se gratta avec son bec, et fit tomber LA plume collector : celle aux trois couleurs. La demoiselle s'avança lentement, se baissa et prit l'arcenci-aile, nom que la môme lui donna. Elle ramassa délicatement les sept autres et s'en alla, sans faire de gestes brusques.

Une fois éloignée, la petit s'en alla en courant, toute excitée et toute joyeuse. Là, plus rien ne pourrait la mettre de mauvaise humeur. Elle tint fermement les plumes et suivit la traînée de paillettes jusqu'à atteindre la corniche. La môme redescendait du volcan. Les coulées de laves s'étaient bien arrêtées et étaient moins chaudes, et le nuage de cendre était dissipé sur une grande partie du volcan, plus précisément, là où était passé le rapace. Une autre demi heure plus tard, traversant lave solidifié, et un sol rocailleux, la gamine arriva au dernier endroit où elle avait sauvé Elie. Seulement la brunette n'était plus là. C'était embêtant. Comment pouvait elle la retrouver ? Elle s'assit et réfléchissait. Il faisait presque nuit. Le coucher du soleil se reflétait sur la mer. Le reflet du soleil était bien visible, surtout quand on était sur le volcan.

Trêve de rêveries, il fallait retrouver la brunette. Kurumu regarda par-terre, puis vit les paillettes. Évidement, il suffisait de suivre les paillettes. La petite soupira, et suivit le chemin en se dépêchant. Il fallait qu'elle rejoigne Elie, si elle ne voulait pas se faire attaquer par de nouveaux bandits. La piste des paillettes laissée par Elie était minime, mais finalement après avoir trottiné pendant un petit moment, elle l'aperçut au pied du volcan, assise près du bord de la mer, et seule.
-"ELIE ! ELIE !!"
-"J'ai cru entendre Kurumu."
-"ELIE !!!"

La voix de la fillette se rapprochait, et arriva essoufflée aux côtés de la brune.
-"Tu... sais pas... ce que tu... as loupé" affirma-t-elle en prenant son souffle.
Kurumu souffla et posa sa tête contre les épaules d'Elie, qui semblait intriguée par les plumes tenues par la petite.
-"Je retourne à l'hôtel ? Je l'ai aperçu quand j'étais au sommet. Il n'a pas été détruit, comme la partie la plus extérieure à l'île. Je suis crevée."
-"D'accord."
Kurumu se leva.
-"Tu vas pas me dire que tu vas te débrouiller seule face aux bêtes sauvages, bandits et compagnie ? Au pire, tu fais bien ce que tu veux, mais j'ai une piste pour la coupe. Allez salut."affirma-t-elle calmement.
-"Attend, tu ne vas pas me laisser seule ? J'ai pas d'endroit où dormir ?" rétorqua Elie.
-"Bah y'a bien la chambre que j'ai réservé qui a deux lits. Mais je vois pas pourquoi je t'inviterais à venir avec moi. Après tout, j'ai tout fait, t'ai sauvé la vie, je ne sais combien de fois, et toi, mis à part prendre tes airs de chefs, tu m'as pas vraiment aidé." toujours en restant seraine
-"Mais on est amie ?" disait-elle pour amadouer l'enfant.
-"Amie ? Laisse moi rire. Tout à l'heure, ça m'a échappé. Cependant, j'ai de l'affection pour toi. La coupe m'intéresse aussi. Mais moi c'est juste pour avoir un autographe de Gareth. Hors, il s'avèrent que mon papa peut me l'offrir. Suffit que je lui demande. En revanche, pour toi, je doute que quelqu'un puisse t'aider à accomplir ce que tu souhaite faire avec Gareth. Mais toi, qu'es tu prête à m'offrir pour dormir dans ma chambre, mais surtout pour cet indice ? Bien sur, je t'aiderais si il le faut."

L'oiseau avait clairement calmé la gamine, qui était bien plus paisible, amicale, plus entrain à parler aux personnes et plus généreuse. Ça c'était la Kurumu qui ne portait pas le masque de l'asociale, et de la peste capricieuse et arrogante.  Elle repensa à ce qu'elle lui avait dit tout à l'heure, comme quoi elle ne laissait pas mourir des amis. Sérieusement, elle ne pensait pas dire ça un jour dans sa vie, surtout à l'égard d'une fille qui ne voulait pas lui parler. C'était surement la fatigue qui était à l'origine de la prononciation de ce mot. Elle s'était rencontrée par un concours de circonstance, et Kurumu commencait à penser qu'Elie voulait se servir d'elle.

Kurumu s'apprêtait à retourner en ville. Là où les deux filles se trouvaient n'était pas spécialement éloigné de la ville, et de la muraille qui avait presque tenu le choc. Le chemin fut long, surtout à cause des propositions d'Elie qui n'intéressaient pas la gamine. Le trajet jusqu'à la ville dura près d'une quinzaine de minutes. Une fois dans Terre-Dame, l'odeur du poisson remontait dans le nez de la môme, mais ne disait rien et continuait d'avancer. D'ailleurs, elle ne s'était pas énervée après Elie, malgré les suggestions qu'elle avait refusées dans le calme et la bonne humeur. La partie de Terre-Dame la plus proche du volcan était ravagée par les coulées de laves. Mais plus on avançait, et les maisons, bâtiments, hôtels étaient encore debout, malgré les cailloux volcaniques séchés. La demoiselle était calme, les plumes à la main, puis arriva à l'hôtel. Il devait être prêt de vingt et une heures. Un gardien lui ouvrit la porte, mais refusait de laisser passer Elie, puisqu'elle n'avait pas réservée de chambres. Dans un élan de bonté, la môme lui répondit :
-"Elle est avec moi."

Une nouvelle fois, Kurumu venait d'être gentille avec Elie, qui devait bien ça au sublime rapace coloré de mille couleurs.  Elle monta dans sa chambre, déposa ses plumes dans l'un de ses sacs, et se fit couler un bain. Une vingtaine de minutes plus tard, quand elle eut fini de se faire belle et propre, le repas arriva à leur chambre. Dans cet hôtel, la nourriture était livrée dans les chambres. L'ado ne lui avait cependant pas dit la potentielle piste, mais elle ne pouvait pas tout lui dire, même si ça la tentait bien. La môme le lui dirait au réveil, et si, Elie à trouver quelque chose à lui offrir. Car il fallait le dire, Kurumu pouvait tout avoir ou presque. Elle commença à manger pour prendre des forces. Il leur restait encore à peu près onze heures, et c'était largement faisable.
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Elie se remettait peu à peu des événements. Presque quatorze heures de rebondissements dans tous les sens, avec des gens qui mourraient un peu partout. Quand elle était arrivée en ville, elle avait encore vu de nombreux cadavres. Si l’odeur de poisson qu’elle avait quitté en partant dans la montagne persistait, elle était accompagnée désormais d’une désagréable odeur de cendres, de pourriture et de sang. Le nuage de fumée était toujours présent, là, au-dessus de leurs têtes. Les survivants de la catastrophe avaient de plus en plus de mal à respirer convenablement. Cette pollution naturelle allait en tuer plus d’un, il ne fallait pas rester ici. Malheureusement, la plupart des navires à quais avaient sombré, coulés par la chute de roches volcaniques. Les autres étaient inutilisables.

Elie avait réussi à faire en sorte de pouvoir dormir un moment dans un lit, malgré l’agitation qui régnait. Trouver une chambre après un tel événement relevait du miracle. Par une chance extraordinaire, l’établissement où s’était installée Kurumu n’avait pas été détruit ni trop sévèrement endommagé. Elle avait donc pu emprunter le lit de la gamine pour se reposer un peu. Au réveil, elle mangerait, s’ils avaient réussi à conserver de la nourriture potable malgré toute la cendre, et irait trouver un moyen de quitter cet endroit.

***

Bart Krammer regardait dans ses jumelles. Le petit homme rondouillard fixait le nuage de fumée depuis qu’ils étaient arrivés en vue de l’île et ne s’en lassait pas. Un sourire de joie intense occupait la moitié de son visage replet. Il trépignait d’impatience. Il lui restait encore une bonne demi-heure avant d’accoster et c’était un calvaire que d’attendre autant.

« Tu devrais faire autre chose en attendant, Barty, lui suggéra une femme allongée sur un transat. Profite du soleil tant qu’il y en a. »

Isobel Krammer bronzait au soleil depuis qu’ils avaient pris la mer, quelques heures plus tôt. Elle était plus grande que son mari, moins ronde, et sans doute moins pressée de quitter les rayons du soleil pour l’obscurité de l’île sous son nuage de cendres. Non pas qu’elle n’aimât pas son travail, mais elle savait profiter du reste.

Les deux volcanologues avaient tout de suite rappliqué dès qu’ils avaient entendu parler de l’expédition de sauvetage. Ils étaient branchés sur les réseaux Denden en permanence et étaient à l’affut du moindre « volcan », « nuage de cendres », « lave » et bien d’autres mots qui les impliquaient directement. Si les sauveteurs s’étaient montré un peu réticents à embarquer deux civils en direction de la fournaise, ils furent rapidement convaincus par les arguments du couple. Bientôt, ils arriveraient sur l’île de Haut-Pays et pourraient s’attaquer à leurs investigations volcaniques.

***

La flotte de sauvetage se composait de près de dix bâtiments de plus ou moins grande taille. Pour un sinistre de cette envergure, les sauveteurs envoyaient l’artillerie lourde. Il fallait pouvoir évacuer le plus de personnes possible en un temps record. Leur nombre était encore bien trop réduit pour l’ampleur de la catastrophe, mais faire venir autant de navires en un laps de temps si court relevait du quasi miracle. Car s’il y avait quelques officiers efficaces, on ne pouvait pas dire que c’était le cas de la majorité.

Guantanamo Panda, commandant d’un petit navire mais bien organisé, Le Cataplasme, faisait partie des sauveteurs les plus méritants du secteur. Il avait un physique de gorille, des muscles sans doute taillés dans du béton, un air mal aimable. Et pourtant… Commandant d’un navire de sauvetage, enchaînant les missions humanitaires, son dossier était vierge, pas la moindre bavure. Et ce n’étaient pourtant pas les occasions qui manquaient de péter une durite lors d’un sinistre, mais Panda avait un self-control hors-normes.

« Apprêtez-vous à accoster ! Ordonna-t-il à ses hommes alors qu’une centaine de mètres encore les séparait de la berge. Je veux que soient prêts les brancardiers et les médecins. La priorité, je vous le rappelle, ce sont les blessés, nous nous occuperons des cadavres par la suite. Nous devons sauver le plus de gens possible et le gros de l’éruption est passé. »

Et il y en avait du beau monde à sauver. Avec la finale de Kick-Volley qui avait eu lieu plus tôt, politiciens, célébrités et autres riches bourgeois s’étaient déplacés sur l’île. Le vol de la coupe avait retardé le départ de la majorité du public ; ce qui augmentait de beaucoup la populace à sauver, et aussi probablement, le nombre de décès.

« Ah, oui ! Refusez tout pot-de-vin, je prends d’abord les blessés et je doute avoir de la place pour un petit bourgeois indemne qui souhaiterait sucrer une place à un homme dans le besoin. Si certains veulent accompagner leurs amis ou familles alors qu’ils n’ont rien, expliquez leur fermement que nous ne pouvons pas nous le permettre. Fermement j’ai dit, pas avec violence ! »

***

Elie se réveilla. Elle avait un mal de crâne infernal et toussait sans pouvoir s’arrêter. Il fallait absolument qu’elle quitte l’île avant de ne plus pouvoir respirer du tout. Ses yeux la piquaient et elle voyait flou dès qu’elle tentait de les ouvrir. Elle s’assit sur le bord du lit. Sa tête lui tournait.

« Elie, je t’ai commandé de quoi manger, lui dit Kurumu. »

Sa voix résonna dans sa tête comme si on venait de frapper sur un gong à cinq centimètres de son oreille. Elle put à peine prononcer un « merci » et pas assez fort pour que la gamine l’entende. Elle ne pouvait pas rester sans tousser plus de quinze secondes et c’en était extrêmement douloureux. La gamine l’aida à se relever, ce qui accentua ses quintes de toux. Elle tenta d’avaler un morceau de pain que lui tendait Kurumu mais sans succès. Elie recrachait invariablement tout ce qu’elle tentait d’avaler.

Petit à petit, avec l’aide de la gamine, Elie parvint à sortir de la chambre, à descendre l’escalier et à sortir prendre l’air… Qui n’était pas plus respirable dehors que dedans. Ses yeux ne lui permettaient toujours pas de voir quoi que ce soit. Sa gorge la brûlait. Sa tête était comme comprimée. Elie s’affala le long du mur, se prit la tête entre les mains en tentant d’enrayer sa toux. Elle n’en pouvait plus de tousser comme ça, sa position allongée avait permis aux cendres de se déposer, elle n’aurait jamais dû dormir.

***

À peine l’armada de bateaux de secours avait-elle accosté qu’Isobel et Bart Krammer étaient débarqués. Ou plutôt, ils avaient sauté du navire. Instruments et autres matériaux en tout genre bien calés dans des sacs à dos plus gros qu’eux-mêmes.

« Tu vois ce que je vois Isobel ?
-Pourquoi tu poses toujours des questions aussi absurdes ?
-Je vois une ville après un sinistre.
-Pourquoi tu dis toujours des choses aussi stupides ?
-Allons-y, il doit y avoir de nombreux décès en ville, commençons par-là ! Je me sens d’une humeur festive.
-Penses à ces pauvres gens qui sont morts.
-Tu es rabat-joie. »

Les deux acolytes étaient des prospecteurs de mort. Leurs études des volcans ne se limitaient pas à une version géologique de la chose, ils étudiaient les différentes manières de tuer d’un volcan. Quelle n’était pas leur joie quand une explosion arrivait. Ils étaient certains que le bilan serait lourd, une veine !

Lorsque M. et Mme Krammer arrivèrent devant leur premier cadavre, celui-ci allait être emporté par deux gaillards bien solides. Bart intervint juste à temps pour qu’on les laisse faire, montrant aux deux messieurs sa carte de spécialiste. Les deux haussèrent les épaules et s’en furent chercher un autre cadavre à dégager des rues. Le petit homme bedonnant s’accroupit près de son objet d’étude.

« Il est mort.
-Merci Bart, encore une fois, tes déductions sont d’une clairvoyance !
-Je pense qu’on peut estimer que le décès a été causé suite à un choc violent, analysa le petit gros.
-Il a le crâne défoncé, évidemment que c’est un choc violent !
-Si tu mettais un peu plus d’enthousiasme à ton métier, on avancerait peut-être plus vite.
-Oui, oui, et si on était partis un quart d’heure plus tôt, on serait là depuis un quart d’heure, fit Isobel narquoise.
-Je crois que je préférais quand tu m’insultais directement.
-Bon, c’est pas tout, mais, faut bien commencer !
-Oui, mettons-y du cœur ! S’exclama Bart.
-Commençons par le sien. »

Isobel Krammer posa son sac à même le sol. Elle en sortit une seringue, une aiguille qui devait bien faire une vingtaine de centimètre de long, planta la pointe dans une petite fiole, aspira le liquide conservé à l’intérieur, puis, transperçant la cage thoracique du mort, lui injecta son produit directement dans le cœur. À côté, son mari souriait toujours, regardant attentivement le corps, comme s’il allait se mettre à bouger. Mais non, celui-ci, qui était dans une position de cadavre -allongée, soit dit en passant- ne vibra pas d’un décamètre. Une étrange fumée sortait du corps toutefois, et, tandis que la bonne femme dépliait un objet qui avait tout l’air d’être un détecteur de métaux, son mari farfouillait dans la poche de sa veste.

« Attends deux secondes, je vérifie si la pulsation du cœur est suffisante, fit Bart en sortant un petit appareil. »

BIIIIP, BIIIP, BIIIP…

« C’est bon, vas-y, le corps sera totalement déshydraté dans six minutes, ce qui fait qu’on a six minutes.
-Merci Bart, je ne m’en serais pas doutée.
-Je pense à voix haute ! Tu n’as qu’à pas m’écouter !
-Tu parles, je suis la seule personne vivante et présente, les deux à la fois, je t’écoute. Et si tu pensais intelligemment, je ne dirais rien… »

Elle abaissa sa perche métallique au-dessus du corps, passa trois ou quatre fois des pieds à la tête et de la tête aux pieds, tentant volontairement d’éborgner son mari au passage. Puis, après un premier sourire satisfait qui s’effaça bien vite, elle rangea sa perche en vitesse. Les deux volcanologues se relevèrent bien vite, se frottant les mains pour en enlever la poussière, regardant peu à peu le corps fondre, ne laissant plus que la peau sur les os. Données en poche, ils repartirent vers une nouvelle victime. Quant à savoir si la victime en question était celle du volcan ou la leur…

***

Kurumu ne savait pas quoi faire pour aider son amie. Elle était tiraillée entre l’idée d’aller chercher de l’aide et de tenter désespérément de lui apporter son soutien. Aussi, ne fit-elle rien de tout cela, et se contenta de la fixer, alors que celle-ci s’évertuait à cracher la moindre cellule de ses poumons.

L’arrivée opportuniste de deux énergumènes avec des gros sacs à dos et des tenues de scientifiques randonneurs, sisi, ça existe, fut accueillie par la gamine avec moult questions. Enfin, une seule, mais ça faisait déjà beaucoup pour Kurumu qui n’avait pas l’habitude d’ouvrir la bouche pour adresser la parole à quelqu’un.

« Vous pourriez l'aider ? Elle est en train de clamser je crois.
-Je crains que nous dussions attendre un peu, nous ne sommes pas habilités à agir en l’état, répondit Bart Krammer.
-Pourquoi faut-il toujours que tu dramatises ? Et pourquoi faut-il toujours que tu utilises des formulations pompeuses quand tu parles à des extérieurs ? Fit Isobel agacée. Nous allons nous occuper de ton amie, mais il faudra compter, je pense, une vingtaine de minutes avant le début de l’opération.
-QUOI ? Vingt minutes ?! C'est une blague là ?
-Bart, cette gamine est horrible…
-Mais non, je la comprends, plus son amie meurt vite, plus elle est soulagée qu’elle ne souffre pas trop.
-Euh… Tu peux pas juste la sauver ?
-Nous ne pouvons pas agir tant qu’elle n’est pas morte. »

Isobel hocha la tête de haut en bas d’un air grave. Son mari avait totalement et judicieusement raison pour une fois, et elle ne pouvait pas le blâmer d’informer la petite de la forte proportion de personnes décédées dont ils s’occupaient. Mais elle ne le manquerait pas à la prochaine connerie qu’il sortirait. Vous savez, sur ce point-là, on peut lui faire confiance…

***

Guantanamo avait laissé ses troupes s’occuper des blessés sur leur chemin et était parti, Denden en main, pour en repérer d’autres dans toute la ville, surtout vers l’extérieur, où il savait que ses troupes ratisseraient moins. Dès qu’il en avait repéré, il envoyait un message à ses hommes qui amenaient, selon le cas, médecins, brancardiers ou, dans les cas les plus graves, les deux. Pour ce genre de cas, il appliquait lui-même les premiers soins.

Lorsqu’il vit le petit groupe qui attendait juste à côté de l’hôtel, il accéléra le pas. Il avait déjà eu affaire avec deux d’entre eux, et il ne les aimait pas, mais alors pas du tout. Surtout que, pour une fois, ils n’étaient pas accroupis par terre à tripoter des cadavres, ce qui était assez louche quand même.

« Krammer ! Hurla-t-il.
-Oui ? Fit Bart, tandis que sa femme acquiesçait d’un air maussade. Ah, Panda ! Mon vieil ami, que fais-tu là ?
-Tu dis trop de conneries Bart, tu dis trop de conneries… Il est sauveteur, il y a plein de blessés partout, tu ne devines pas ce qu’il fait là ?
-Je viens voir si ta sale bobine est en règle.
-C’est pas des façons de causer à son vieux copain ça ! S’exclama joyeusement le petit gros. »

Derrière eux, Elie continuait à tousser. Le commandant l’entendit et regarda le couple avec fureur. Ils avaient tenté de lui cacher un blessé. Et les blessés, c’était à lui de s’en occuper, pas à ces deux croque-mort. Il se retint de les emplafonner. D’abord, il n’y avait pas de plafond, ensuite c’était une faute grave, de blesser des gens sains alors que d’autres se mourraient à côté.

« Bon, mademoiselle, vous pouvez me dire ce qu’a votre amie ?
-Non Panda, ce ne sont pas des manières, on ne vole pas le cadavre des autres !
-Tu t’enfonces Bart…
-Je ne t’ai pas causé à toi ! Et la demoiselle respire encore, ça ne relève pas de votre domaine abruti !
-Plus qu’une question de minutes mon cher… Rétorqua Bart en tapotant du doigt sur sa montre.
-Il n’a pas tort…
-Donc ? Qu’est ce qui s’est passé ? Demanda pour la seconde fois le commandant à Kurumu tout en ignorant les deux zigs.
-Nous étions sur le volcan quand ça a explosé. Je ne détaille pas, mais nous sommes revenus ici et Elie a piqué un somme.
-D’accord, je vois, fit Guantanamo Panda avant de s’écarter un peu en portant son escargophone à ses lèvres. Je veux deux brancardiers, et deux, non, un médecin à l’est de la ville, Hôtel de la Plage, de toute urgence.
-Vous étiez sur le volcan ? Demandait pendant ce temps Bart Krammer à la gamine tout en se frottant les mains. Mais c’est très intéressant ça… Isobel ? »

Mais Mme Krammer avait devancé son mari. Et elle avait sorti de son sac une toute petite seringue, avec une plutôt longue aiguille et une toute petite dose à l’intérieur. Et avait injecté à Elie son contenu, plantant son aiguille aux environs des poumons de la demoiselle. Ça avait été très rapide, Panda n’avait rien vu. Dans moins de cinq minutes, elle allait arrêter de tousser, de vivre aussi probablement dans les deux minutes d’après. Et le cadavre serait à eux. Le cas était trop rare pour le laisser entre les pattes salvatrices du commandant. Leur étude ne s’arrêterait pas à une simple analyse, pour un tel cas, il fallait creuser plus loin.

« Bon, maintenant dégagez d’ici bande de charognards ! Eructa le sauveteur. J’ai une équipe qui arrive et je m’occupe moi-même du cas.
-Panda, si elle meurt avant que tes brancardiers n’arrivent, elle est à nous, répondit calmement le volcanologue.
-Vous lui avez fait quelque chose ? S’emporta le commandant.
-Pourquoi tant de haine ? Nous faisons notre métier. Nous respectons le tien. Tu gardes les vivants, nous gardons les morts.
-Bart, si tu redis une connerie, je t’étouffe, le prévint sa femme. »

Isobel Krammer tira son mari par le bras, le poussant à s’éloigner de la fille et de son sauveur, qui les suivait toujours d’un regard mauvais et ostensiblement méprisant. Il n’appréciait certes pas qu’on néglige à ce point la vie des gens. Et détruire leur mort lui paraissait encore plus effroyable et inhumain, toutefois, bien obligé, il laissait faire. Mais là, leur proie était encore bien vivante. Elle prenait de temps en temps de longues et atroces respirations, entre ses quintes de toux à répétition.

Guantanamo Panda prit le poignet de la jeune fille. Dans sa main, celui-ci paraissait aussi petit et fragile que chez une enfant en bas âge. Il prit son pouls. Les battements du cœur étaient normaux. Enfin, normaux… Le cœur battait très vite, mais il s’y attendait. Il souhaitait simplement éviter que celui-ci ne s’arrête. Le cœur n’avait aucune raison de la lâcher avant qu’elle s’étouffe complètement. Mais si elle commençait à suffoquer…

Et Kurumu pendant ce temps-là ? Elle était restée en retrait. Enfin, à quelques mètres d’Elie. Au moment où la taciturne Mme Krammer avait injecté son produit, elle s’était fait harponner par le petit gros. Elle avait tout de même remarqué que celle-ci s’était rapidement approchée de la malade, sans parvenir à en voir plus. Plus elle entendait le sauveteur agresser les deux ambassadeurs de mort, plus elle avait envie de lui dire. Ce serait juste une énième façon de sauver Elie. Elle n’aimait pas discuter avec les gens qu’elle ne connaissait pas. Toutefois, là, il y avait urgence. Elle s’approcha du colosse et lui glissa quelques mots à l’oreille.

« Qu’est-ce que vous lui avez fait ?!! Explosa le colosse. Je veux savoir ! Immédiatement ! Vous avez interdiction de toucher aux blessés ! Tout comme j’ai interdiction de vous refuser un cadavre !
-D’ailleurs, en parlant de cadavre…
-Ta gueule, Bart !
-Je tenais juste à dire qu’on ne l’entend plus tousser, fit-il remarquer en pointant Elie du doigt. »

Panda attrapa Elie, délicatement. Le plus délicatement possible avant de l’installer sur son épaule. Elle ne parvenait plus à respirer et il fallait la mettre sous masque à oxygène de toute urgence, aussi, il préférait transgresser les règles et rejoindre ses médecins et tout le matériel de soins plutôt que de les attendre. Si le brancard ne venait pas à Guantanamo Panda, alors, Guantanamo Panda irait au brancard, coûte que coûte. Aussi, il attrapa les deux Krammer par le col, chacun dans une main et les emporta avec lui. Kurumu suivit, inquiète du sort de la comédienne.

***

« Mettez-lui tout de suite un masque à oxygène ! Je m’occupe de faire parler les deux zouaves, dit le sauveteur à ses hommes.
-D’accord monsieur, on lui met un tube ? Que l’air arrive directement à ses poumons. Il faut pouvoir oxygéner le cerveau au plus vite.
-Faites. Je veux juste qu’elle reste en vie. J’en fais une affaire personnelle. »

Un sourire goguenard toujours figé sur sa figure bouffie, Bart Krammer regardait son rival dans les yeux. Isobel regardait son mari avec agacement. Il était toujours trop peu subtil pour marchander avec des gens comme Panda. Il adorait parler, ça elle l’avait remarqué. Mais pour une fois qu’ils tombaient sur un cas aussi intéressant, il aurait pu la boucler, bordel ! Certes, le colosse était arrivé au mauvais moment, mais était-ce bien une raison de tout faire foirer en adoptant une attitude aussi visiblement provocatrice ?

« Bon, les deux horreurs. Maintenant qu’elle est en sécurité, vous allez me dire ce que vous lui avez fait.
-Fait ? Mais nous attendions qu’elle meure voyons…
-J’ai un témoin, Krammer, ne joue pas avec moi, vous avez interdiction de toucher un blessé !
-Bart, pour une fois, fermes ta grande gueule, ça vaudra mieux.
-Vous avez quelque chose à me dire Mme Krammer ?
-Isobel, je suis jaloux, il te vouvoie et te donne du Madame !
-Monsieur Panda, si j’ai bien compris, vous pouvez la garder dans le coma jusqu’à ce que vous trouviez un moyen de la ranimer ? Demanda la volcanologue, sans tenir compte des jérémiades de son mari.
-C’est exact. Et je le ferai. Seulement, si nous attendons, elle risque fortement d’avoir des séquelles irréversibles, et je ne garde pas en vie les gens pour en faire des légumes.
-Nous pourrions peut-être trouver un compromis dans ce cas. »

Le sauveteur n’aimait pas ça. Il savait que Bart Krammer était une immonde pourriture. Une ordure de la pire espèce. Et jusqu’ici, c’était lui qui semblait prendre les décisions dans le duo. Cependant, il se rendait bien compte, que, le cerveau dans l’affaire, c’était elle. Et il n’aimait pas ça. Parce qu’elle était la femme de Bart Krammer et parce que trouver un compromis avec elle serait sans doute une grossière erreur. Il se tourna vers Kurumu.

Cette dernière écoutait attentivement la conversation. En vérifiant toutes les trente secondes ce qui se passait derrière avec Elie. Elle n’arrivait que très rarement à tisser des liens. Elle avait énormément de mal à donner sa confiance aux autres. Ce qui en rebutait plus d’un. Mais Elie n’avait pas cherché à jouer son jeu, elle avait tenté de faire connaissance. Pour de mauvaises raisons au départ, certes. Mais au fur et à mesure que leur relation avançait, elle sentait bien que ce n’était plus le cas. Elie s’était débarrassée de ce côté intéressé qui avait poussé les deux jeunes femmes à discuter ensemble.

« Mademoiselle, en tant qu’amie, vous êtes la mieux placée pour décider de ce qu’on doit faire ou pas à propos de la jeune fille sur le brancard.
-Elle s’appelle Elie, le coupa Kurumu.
-Qu’est-ce que vous préférez ? Attendre au risque que votre amie ait des séquelles ou s’arranger avec ces deux pourritures au risque d’y laisser un bras…
-On peut au moins écouter ce qu’ils ont à proposer. »

Le petit gros ricana, l’air de dire que la gamine était plus maligne que l’armoire à glace. Sa femme tapa du poing sur sa tête et s’avança vers Panda. Une discussion à deux contre deux. Un débat entre les partisans de la vie et ceux de la mort. Bien entendu, pour Kurumu, Elie allait survivre, et c’était l’essentiel. Panda aurait préféré ne pas avoir à céder du terrain aux Krammer. Bart et Isobel allaient devoir batailler pour en obtenir le plus possible. De terrain, je veux dire, pas de morceaux de la demoiselle…

« Nous allons vous dire ce que nous avons fait à la presque-morte tout à l’heure, commença la grande gigue taciturne.
-Déjà ? Ricana le joufflu.
-Bien, j’imagine qu’il y a un mais, sinon, ce ne serait pas un compromis, commenta le colosse.
-Déjà, nous voulons que vous omettiez de mentionner nos agissements sur blessé dans votre rapport. Notre licence n’étant valable que pour les gens dont le cœur a cessé de battre.
-Vous voulez que je passe l’éponge ?! Hors de question.
-Dans ce cas, nous ne pouvons pas…
-Il accepte, intervint Kurumu.
-Petite, il me semble que là, c’est à moi de dire si je suis d’accord ou non.
-Et vous êtes d’accord, il s’agit ici de sauver Elie, et ça me parait être logique que s’ils acceptent de nous aider à la sauver…
-Ils ont tenté de la tuer… »

Kurumu faisait déjà des efforts surhumains pour discuter avec des gens sans les connaître. Mais là, elle trouvait que le colosse s’occupait plus de dégager du secteur les deux croque-morts que de sauver la vie de sa camarade. Et elle lui fit savoir. Au bout d’une intense discussion entre eux, il finit par céder.

Isobel Krammer demanda, en plus de cette immunité dont ils régleraient les détails plus tard, l’intégralité des analyses faites sur la personne d’Elie au sujet de sa toux dévastatrice. Le nom de l’ensemble des remèdes employés pour la sauver devrait aussi leur être envoyé. Elle précisa qu’une radiographie de la trachée et des poumons était attendue. Lorsqu’elle eut fini son discours, elle regarda Panda dans les yeux. Celui-ci ne put qu’acquiescer en voyant que la gamine à côté de lui était d’accord avec ce compromis. Il ne voyait pas bien ce qu’il aurait pu opposer aux arguments de la volcanologue. Elle ne demandait pas la lune, et il aurait accepté sur le champ si ça n’avait pas été eux.

« Marché conclu… Soupira-t-il.
-Très bien, mais je veux être assurée que vous respecterez votre part du contrat.
-On ne va pas se faire avoir comme ça, susurra Bart. »

Guantanamo Panda ne prit même pas le temps de réfléchir. Il asséna un coup de poing dans la face replète du petit gros qui vola sur quelques mètres. Ce dernier se releva le nez en sang, et pour la première fois, son large sourire avait disparu. Il se tenait le visage en jurant. Le commandant, quant à lui esquissa un sourire avant d’ajouter :

« Voilà, comme ça, nous avons tous les deux une raison de ne pas dénoncer l’autre et de respecter ce foutu contrat. »

Kurumu n'avait pas vraiment fait grand cas de la scène, mais ça la démangeait aussi tout particulièrement de dégommer le petit bonhomme. En voyant que c’était chose faite, elle se concentra de nouveau sur Elie. Elle se déplaça jusqu’au brancard pour voir si tout allait bien. Ils avaient inséré un tube dans la gorge de la jeune fille pour oxygéner directement les poumons. Elle trouvait le spectacle bien triste, mais le sauveteur était actuellement en train d’apprendre ce qu’Isobel Krammer avait fait, à savoir, stopper le mécanisme de respiration de la demoiselle. Elle avait paralysé les muscles inspiratoires. Une simple piqûre d’adrénaline au niveau du diaphragme suffisait à les faire repartir.

Elie fut embarquée par les brancardiers jusqu’au navire, il lui restait encore une tripotée de soins à subir, avant d'être de nouveau en pleine forme. S'ils avaient réussi à faire repartir son système respiratoire, elle était encore encombrée par les cendres. Elle avait du ramasser on ne savait quelle cochonnerie, et, n'étant pas la seule victime du volcan, elle mettrait au moins une bonne semaine à s'en remettre totalement. Kurumu regarda tout ce monde partir. Elle devrait attendre que tous les blessés soient évacués pour trouver un navire qui voudrait bien l'emmener hors de l'île. Peut-être pourrait elle utiliser ce temps pour retrouver la coupe, qui sait?

Spoiler:
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Première journée où tout était sans dessus dessous. L'anarchie par ci, l'éruption par là, l'hécatombe aux portes de Haut Pays, un oiseau aux vertus magiques. Kurumu avait fini son repas, et dû penser à tous ces morts, et à cette destruction massive. Elle avait peur, très peur même. Une nouvelle secousse pouvait retentir, une seconde éruption pouvait éclater. Malgré ses grands airs, ses "laisse moi, je suis une grande fille", la môme avait envie d'être réconfortée, de sortir de ce rêve transformé en cauchemar. Une fois qu'elle eut fini la nourriture mangeable, elle alla dans la salle de bain pour verser quelques larmes. La demoiselle n'était pas habituée à un tel massacre, mais se faisait discrète afin qu'Elie n'en sache rien. En y repensant, Kurumu s'était occupée de la brunette, mais surtout, coltiné jusqu'au bout de l'aventure. Chance ou hasard, elle éprouvait un sentiment pour cette personne.

Évidement, dans un élan de bonté, elle lui avait laissé son lit. Kurumu aurait bien voulu dormir, mais avec ce nuage de cendre, il ne fallait pas s'assoupir. Tout le monde le savait.... Du moins, tous sauf Elie apparemment. La petite ne préféra rien lui dire. Après tout, elle était plus grande qu'elle, et ce n'était pas à elle de lui apprendre la vie. Le réveil fut douloureux, et l'ado dû, une nouvelle fois, aider Elie à trouver l'air extérieur et compagnie. Ça l'embêtait, mais bon, elle n'avait pas envie de voir une personne crever dans ses mains. Kurumu prit ses sacs et ses affaires, puis sortit de l'hôtel. Dehors, l'air était un peu meilleur, mais c'était toujours aussi chaotique.

Elles marchaient pour chercher de l'aide, mais deux personnes. Plus précisément, des guignols. Kurumu avait envie de les snober, mais la vie d'Elie dépendait de sa sociabilité. Tant bien que mal, elle leur parlait, jusqu'à l'arrivé d'un autre étrange personnage. Soit disant un sauveteur. Bon, au moins, il saura prendre les choses en main. L'adolescente lui expliqua ce qui s'était passé, sans raconter les détails. Finalement elle laissa Elie et dû réfléchir à son avenir. Soit elle chercherait un moyen pour rentrer, ou alors, elle partirait à la recherche de la coupe. La deuxième idée l'intéressait moins. Se promener au milieu d'une ville ravagé pour un stupide autographe n'en valait pas la peine. Kurumu s'était assise sur un banc, et se frotta la tête. Elle était un peu perdue.

Plusieurs conversations eurent lieu entre Kurumu et les trois zouaves. Un compromis était trouvé, et Elie quitta l'île sur civière. La demoiselle était légèrement triste, puisqu'elle avait envie de chercher le trophée en compagnie d'Elie, et non en solitaire. Elle demandera à son père de lui trouver un autographe, au moins, cette histoire sera réglée en moins de temps qu'il n'en faudra. Maintenant, et le plus important était de rentrer à la maison. Les sauveteurs ne prenaient à leur bord que les blessés, et il était hors de question d'aller accompagner les deux volcanologues. Ils étaient insupportables. Une autre possibilité était de voler un navire, mais ce plan s'avérait être dangereux. Aucune ou très peu de notions de navigation, mais surtout, elle ne savait pas où se trouvait son île natale... Et ça, c'était embêtant.

La meilleure solution qu'elle trouva était d'appeler son père afin qu'il vienne la chercher. Bon, il fallait qu'il soit à la maison, et ça, c'était pas gagné. Et il fallait aussi trouver un escargophone . Pas compliqué, Kurumu demanda à un sauveteur si il pouvait lui prêter le temps de quelques secondes. Il refusa et l'envoya balader. Ça se comprenait, il était en ligne et approximait le nombre de blessés. La fillette attendit. La vie de ces personnes étaient plus importante que la sienne. Une fois qu'il eut terminé, elle redemanda, et il accéda à sa requête. Elle composa le numéro de son père. Ça sonnait.
-"Bonjour, qui est ce ?"
-"Papa ! C'est moi."
-"Kurumu, que me vaut ce plaisir ?"
-"Est ce que tu pourrais venir me chercher steuplait ? Y'a de gros problèmes là où je suis, et il faut que tu me ramènes sur Ptyx. Éruption volcanique tout ça..."
-"C'est embêtant... Où te trouves tu ?"
-"Haut Pays. Allez viens me chercher steuplait. J'en peux plus."
-"Estime toi chanceuse, tu es sur mon chemin. D'ici une trentaine de minutes, au quai d'embarcation."

Puis il raccrocha. Kurumu savait quoi faire. Les sauveteurs faisaient de leur mieux. La petite marchait dans des rues dévastées, avec des maisons détruites et réduites en miettes. Des familles en pleurs, d'autres grièvement blessés. Triste sort de Haut Pays qui aurait pu connaître un autre sort que celui ci, surtout avec la finale. Peut être que le vol de la coupe est lié à l'apocalypse ? Elle arriva sur le ponton. Au large, une multitude de bateaux, mais aucun signe de son père. En même temps, il restait quinze minutes. La fillette s'assit, et se demanda si Elie allait mieux. Ça l'embêtait de l'avouer, mais elle était contente d'avoir passé une journée avec cette dernière, même si ce n'était pas de tout repos.

Kurumu regardait la mer, en faisant le vide, mais surtout, en attendant son père. Elle commençait à s'impatienter. Il avait déjà dix minutes de retard. Un peu plus tard, un navire jeta l'ancre. Un marin invita la môme à monter à bord, chose qu'elle fit lorsqu'elle reconnut le navire de son père. Ce n'était pas un chic bateau, mais il en mettait plein la vue. Étonnement, son papa n'était pas sur le pont, mais elle pensait à se faire une bonne douche, afin d'enlever les cendres qui s'étaient déposées sur elle. Au pire, elle lui racontera ses journées à la maison, derrière un bon repas. La demoiselle était contente. Pour elle, ce n'était pas une mauvaise journée. Les plumes, et une merveilleuse rencontre.
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