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La vapeur froide.


Pourquoi se promener aux alentours de cette île figée par le temps ? Pourquoi ne pas entrer au cœur de l'aventure via ce courant d'eau par exemple ? Ça va, on va pas rencontrer un Amiral. Oui, je sais très bien que je n'ai même plus la moitié de ma force. Il faut voir le bon côté des choses ma Luka. Nous sommes encore vivants et nous pouvons sourire à la vie.

N'aie pas peur des hurlements provenant du centre, c'est pas grand chose. Je peux nous protéger à tout moment. Et puis, ne nous précipitons pas dans notre imaginaire. Tu vas pas me dire que t'as la trouille des gros monstres ? Comment ça, derrière-moi ? UNE LIBELLULE GEANTE !

Aaaaaaaah ! Aaaaaaaah ! Au secours !

Mama !

- T'as la phobie de ces bestioles ?
- Chuuut ! Fais quelque chose ! S'il te plait.
- Dac, capitaine. Mais je vais la laisser venir à toi encore un peu. C'est qu'une petite bête qui fait zzzZ.


Recroquevillé sur moi-même, je me ressaisi et je reprends mon rôle. Ah oui, Luka... Ne m'appelle plus ton capitaine. Y'en a eu du chemin depuis le royaume de Luvneel. D'ailleurs, t'as bien grandi à mes yeux. Une gosse qui me fait la morale, c'est bien beau à entendre. Surtout pour sa dignité.

Mais tu sais bien que ça va pas m'arrêter. Tu sais bien que mon idée première est toujours là. Je t'ai dit qu'on va grimper sur le dos d'un dinosaure. J'ai pas changé d'avis. Alors, t'as beau me rabaisser, j'aurais toujours le courage de faire ce que je veux.

Enfin, mon envie est invisible. Je me le cache depuis une éternité...

- Je vais dans ma cabine, je reviens.


Je ne peux refouler ce sentiment désagréable d'être qu'une ombre entre les lumières. Pourtant, j'aimerais retrouver la raison, mais je l'aime plus que moi-même. J'aime une cause perdue. De mes mains en fer forgé, je frappe le plancher sans le briser.

Assis, les jambes croisés, je me suis contenté d'un espoir renaissant sans cesse dans la flamme de mon regard. D'un battement de cil, c'est mon cœur qui s'est arrêté pour l'avoir perdu de vue. Et maintenant, je craque. Chaque fois que je me retrouve seul, je ne peux m'empêcher de penser à elle. Je ne le dis à personne, je refuse d'en parler. Je ne veux pas en faire une histoire, je souhaite simplement vivre à ces côtés jusqu'à la fin.

La jouissance d'un rêve qui ne se réalisera pas, c'est ce qu'on appelle de la folie. Ça m'échappe et mon sang bouillonne. Sensation d'amertume et de sérénité. Je suis une dualité et mon plaisir solitaire s'articule dans un désir que personne ne peut combler.

Mais je ne suis pas le seul à être déprimé.

Une déprime invisible.

J'apprends que le temps ne m'aide pas à oublier. C'est un sablier vide qui n'arrête pas de se retourner. Il le fait sans cesse pour voir si quelque chose se produit. Mais le rien invisible retenu entre les parois existe aussi en dehors. Les deux néants veulent ne faire qu'un. Mais la matière est une catin.

Le timing est une pute.


    Sans transition, je sors de ma cabine pour retrouver Luka. Elle est assise près du mât, sa chevelure noire brille sous ce soleil de plomb. Encore une illusion d'optique, fatigué des yeux, je suis sans doute en train de rêver, oui, un mirage. Ce n'est pas Luka.

    Y'a t-il eu une Luka à bord ? Qui sait ? Sommes-nous si proches d'une fin ou d'un début ? Je ne ressens rien, même pas sa présence.

    Que faire ?


      C'est simple, y'a rien à faire. On patiente, on attend avec sagesse le soleil couchant, signe d'une nuit bien longue. Le printemps est bien là et les étoiles au dessus de ma tête d'homme sont une source de lumière. Faudrait penser à faire un petit feu de camp. On sait jamais, peut-être qu'un mec des cavernes pointera le bout de son nez criant : Il va faire tout noir !

      La nuit tombe.

      Les cris de dinosaures s'éteignent et le silence prend place sur cette île.

      Je m'ennuie.


        L'ennui mêlé à la raison transforme mes pensées digne de la capitale du monde en un désert aussi chaud qu'Alabasta. C'est pas bagdad dans ma tête, encore moins babylone. Il n'y a ni tour de princesse, ni conte de fées. Une simple idée qui me trotte depuis plusieurs heures. Une vague idée froide.

        Elle décrit mon ras-le-bol envers des facteurs stress qui bousculent mon intuition première. Elle fait changer mon style et quand j'ose prendre une plume pour écrire un mot, je n'arrive pas à me projeter. Pourtant, c'est simple, il suffit d'essayer.

        Essayer d'imaginer une pièce bleue, elle serait vide et c'est là que j'irais prendre notre café en admirant le soleil levant. On aura bien des choses à raconter dans cette bulle philosophique. Alors on s'échappera vers le centre de la jungle printanière et sauvage. On déposera enfin les armes pour aller se promener au bord du petit lac à dos de Dino. Je te sourirais sans comprendre pourquoi je remarque pas l'instant présent qui marque nos pas. Je m'en vois bien navré de marcher sur une crotte de Tyranno.

        Je sais pas si on peut appeler ça du Panache.

        Enfin, on est pas dans du Cyrano et je voudrais bien croire que le destin nous expose des chemins à prendre. Je me laisse emporté par une brise d'air qui me souffle d'agir au lieu de rêver. Je me rends compte que la piraterie, ce n'est pas fait pour moi et ma Luka, je ne peux t'amener à réaliser tes rêves.

        Je pense trop à ma Matilda.

        Je suis fatigué de me battre contre tous.

        Fatigué d'être seul.

        A quoi bon vous faire une leçon de morale quand le peuple souffre en silence. Nous recherchons des trésors cachés et nous suivons nos envies en oubliant la principale source de bonheur. Je cours après un amour matériel... ''Matilda''

        J'ai peut-être trop d'espoir. J'ai trop de désespoir mais j'espère, tu sais. Tu l'as toujours su. J'aimerais me rouler par terre, revenir vers toi une seconde fois. T'espérer une dernière fois.

        Comme une seconde chance, on avancera à la vitesse du son pour ensuite ralentir vers les immensités qui font la beauté d'une simple marguerite. Un parfum de bonté dans un champ stérile. J'ai hâte d'écouter le mirage de ta voix. Un tremblement à l'échelle tachycardique. A un point d'affolement, de la créativité dans les mots, la douleur et la joie.

        J'effraie les vieux monstres sous mon lit, pourtant j'ai peur du noir. Nos couleurs sont moins effrayantes, tropical, taro, un peu casse brique sur la fin.



        Dernière édition par Mizukawa B. Sutero le Ven 11 Avr 2014 - 11:36, édité 1 fois


          Ce n'est ni le premier jour ni le dernier. Je te revois en dessous de ces nuages gris et ce rayon de soleil, entourée de tes amis, j'ai de suite ôté mon masque pour te saluer. Puis, je me suis détaché de ton regard pour m'isoler dans ma forteresse de solitude. Dans une cellule imaginaire, là où je fabrique mes déguisements. Et je te retrouve devant le miroir éternel. Toi... Je me dis que c'est la plus grosse blague que mon subconscient puisse me faire.

          Et tu me nargues de plus belle, tu redécores mon endroit et ta musique remplace l'eau glacée des parois. Je ne peux plus respirer, je me crame les ailes, je vole trop près du soleil ? Es-tu vraiment mon étoile ?

          La première question posée fait vivre la forteresse.

          Et la dernière ?

          Je te revois dans les airs, je te regarde dans le blanc des yeux, tu me souris, mais je suis fatigué de courir nuage après nuage pour n'apercevoir qu'une petite lueur d'espoir. Tes ennemis n'ont pas gagné la bataille, même si t'oublies notre histoire, je serais là pour te rappeler notre victoire. Et la guerre n'est pas terminée. Certes, tu as brisé le miroir éternel, mais il reste ces fragments. Des souvenirs, des moments où le malheur n'est que vague rumeur.

          Avons-nous trouvé le bonheur ?
          A ton honneur,
          A mon horreur.




            A ce qu'il parait, je déprime de nos jours heureux. Je revois ces instants où la pluie a marqué mes souvenirs. Soudain, une goutte d'eau gelée me tombe sur la nuque. Je redescend sur terre, enfin dans les profondeurs. Je m'amuse à jouer avec l'azote bleu qui sort de mes poumons, ça me rappelle la fois où je t'ai aperçu dans mon univers.

            Ces champs de blé secoués par le vent, l'odeur sauvage qui vient caresser notre âme et l'élever au plus haut vers les rivières enchantées, là où les sourires réchauffent les plaies. J'ai trébuché pour mieux te faire rire et j'en rigole encore. Je t'avoue, j'ai très peu labouré ma terre. L'enseignement que j'ai reçu ne m'a pas servi à faire de l'agriculture. J'ai pas la main verte pour ces choses là. A l'hiver, je me suis réveillé et j'ai semé les grains d'espoirs trouvés sur mon oreiller. J'ai arrosé ma vertu la veille de l'an, emprisonné dans une cage. Mais, c'est déjà la prison dans ma tête. Et encore, y'en a une autre sous une autre, sans cesse, comme un éternel retour sur répétition.

            J'ai brassé.

            J'ai bu et je me suis endormis,
            J'ai perdu la raison et je me suis couché,
            J'ai loupé la moisson et je me suis étalé,
            Me reste encore une saison parfumée,
            Printemps de nos caprices.

            Le délice d'une innocence cachée qui fait surface et illumine le monde caché. Cette pièce que tant de pirates cherchent. Je pense au One Piece. Une monnaie qui ne paie pas. C'est un trésor caché sous terre. Et ô combien de frères avons-nous perdu dans les océans pour notre quête désespéré de liberté. Regardez sous vos pieds. Je m'assois près des barreaux de la cellule et d'un espoir éternel, je me vois vous rappeler sans les mains, la mesure à prendre. Je dose selon l'envie que je fais envoler de mon être comme un frisbee pour qu'il me revient envié.

            La bonté de l'optimisme. C'est quand t'es coincé jusqu'à la mort, près de la mort, quand tu dors à côté de son souffle glaciale, quand tu t'imagines une issue lyrique. La fin d'un chapitre, tu casses un mur, tu regardes tes dorikis, ta popularité, ta renommée, c'est là que tu te dis que t'es coincé dans une force gravitationnelle. Ce qu'on appelle Espace-temps. L'indissociable ? Mais où-vais je ? Ah, mais juste là près des barreaux de ma cellule d'Impel Down au cinquième sous-sol. Le réaliste ? Ah mais, je m'évaderai en me m'arrachant les poignets de mes dents. J'ai la rage, je sentirai pas le goût de ma chaire souillée par l'hypocrisie. Et je vous y invite.

            Ma température est constante,
            ainsi la vôtre.

            J'hérite de la volonté
            L'orphelin du D.
            Petit prince des ténèbres,
            à la recherche de
            l'altruisme.


              Soudain !

              Je me réveille en sueur.



                Luka ! Luka ! Où est-elle ? Elle a disparu !

                Je me suis assoupi alors que je suis le capitaine, le veilleur qui prend soin de ses proches. Mais comment ? Je n'espère qu'une chose. Que ceci soit la suite d'un rêve mais je me pince les joues et la peine me gagne.

                Je me prends conscience que tout est bien réel. J'ai fait un rêve étrange, celui d'être à nouveau dans ma cellule, au fond d'un trou au 5ème niveau et dans la chute de cette histoire, Matilda, l'amour perdu que mon subconscient s'obstine à la faire revenir dans la réalité.

                Je panique à l'idée d'être fou. Suis-je finalement qu'un personnage non joueur ? J'aimerai tant tourner la page et passer à autre chose mais mon coeur est envieux.

                L'envie, ma vertu.
                Ma plume du moment,
                Un poste que je convoite depuis ma sortie d'Impel.
                1er sorti, dernier servi ?
                Je préfère mourir en homme libre que de vivre en homme de monstre...


                ...

                Au fond Luka, tu as été mon ange de la mort ?
                Et pourquoi autant de temps à me l'avouer...

                Mais où es-tu pour me prendre ?
                Je t'attends !
                Je vais pas rester 1 an ici quand même !



                  Et pourquoi pas ? Voilà que tu m'apparais comme une fleur bleue, tu me tends la main, tu me rassures dans ma paranoia. Je n'ai fait que rêver...

                  - Capitaine, heu... Grand frère ! J'ai trouvé de l'eau froide.

                  De la vapeur ? Mais de la vapeur froide ? C'est de l'eau ? Vas-t-en ! Vas-t-en ! Misérable insecte, qu'as-tu fais de Luka !?

                  - Mais Capt'ain, c'est moi, c'est moi Luka !

                  Foutaises ! Je n'ai rien à vous offrir, pas le moindre beignet ! Et le bruit de mon estomac mime la faim de tout un peuple gouverné par la racaille noble. Des coeurs de pierre ! D'une pierre, ils ont construit un monde désuni et ma peur d'être cuisiné m'envahit. Même faible et sous la torture, je ne dirais pas un mot ! Qu'avez-vous fait de Luka !

                  - Mais Capt'ain, c'est moi, c'est moi Luka !

                  Mon étrange phobie gagne du terrain et bouscule mon quotidien. Piqué par une mouche géante et pré-historique, mon cauchemars continue dans une pièce éclairée par une lumière grésillante. Lâchez-moi, pauvre personne. Je suis Mizukawa Barrel ! Le sutero qui n'a pas sa place six pieds sous terre. Papy fait de la résistance et je vais vous coller des beignes !

                  - Mais Capt'ain, c'est moi, c'est moi Luka !

                  Des murs noircis par le charbon des hommes me retiennent là, ici bas, asphyxié par une issue condamnée, retenue par la voix d'une jeune fille qui pleure de désespoir.

                  - Capt'ain ! Capt'ain ! Buvez cette eau, vous risquez de mourir !

                  Triple buse ! Par les cornes de Wakam le noir ! Et la barbe de Wakam le rouge ! Belle dame chantant un petit navire ! Sirène des océans ! Malédiction ! La parque vient à moi ! A l'abordage, moussaillons !

                  Ne me retient pas dans cet enfer, là où je navigue sans barque avec une douceur cuite à point. Parfums de caramel, un délice en bouche qui fait cogner mon coeur à tout rompre. A l'eau ! A l'eau !

                  J'ai perdu le fil, le contact...

                  Transmission coupée... Je démarre au quart de tour, un poil disjoncté, je branche le câble chez vous et pourtant je souhaite la mort des satellites. Où est ma planète uni ?

                  - Ça va aller mieux, Capt'ain... Reposez-vous !


                  Mon mal-être esquisse la seule vue du ciel bleu azur, caché par les deux cerisiers du jardin. Je me sens à la dérive face à un sourire printanier. Mains moites, front en sueur, je n'ai ni le courage, ni la volonté de lever le poing. Ma révolution s'est achevée en 1789. L'air est caprice et je ne trouve aucune bouffée d'oxygène pour me réveiller de cet état de crise.

                  - Luka, tu es bien là ? ... Zzzz

                    Rêve-Souvenir 1625
                    Mizu-Etna.

                    - C'est un bon vivant ton neveu.
                    - Un peu idiot mais il a de la détermination à revendre.
                    - Futur Roi des Pirates... Un rival à Barrel.
                    - Lloyd ? Ahaha !
                    - Hahaha !

                    Des rires de malentendus, des sourires retrouvés. Les cloches sonnent huit fois et je fixe l'horizon sans oser la regarder.

                    La regarder s'en aller.

                    J'oublie, je m'enfouis déjà. J'oublie ces heures de bonheur. Je me lève le cœur léger. Soulagé d'avoir trouvé une amitié éternelle. Comment pourrais-je oublier l'ange qui m'a réveillé ? Je me souviendrai de cet ancien volcan, ta tanière. Louve dans cette bergerie, tu veilles à compter ces moutons et ô combien j'admire la couleur violine de ta volonté. Quand t'endors ce troupeau affamé.

                    A ces moments lilas ♪

                    On en rêvera, On en rêvera,
                    Je rêve déjà.



                      Et là je me réveille après un long sommeil. A mon chevet, une Luka inquiète de mon sort. Des heures à me passer un gant d'eau froide sur le front. Sacrée fièvre digne d'un samedi soir aux tanneries. Les tanneries, c'est le genre d'endroit malfamé où pirates et révolutionnaires foutent le libre arbitre dans un coin paumé de leur tête. Le libre arbitre qui te permet d'agir et d'être ce que tu es et non pour essayer de devenir quelqu'un. Je me suis pas trop, c'est normal, je suis encore tout patraque du réveil.

                      - Ne pleure plus, Luka.
                      - Maiiis... S'niif ! Je pleure pas ! Je t'interdis de dire ça !
                      - Merci d'avoir été là et non las, L.A.S.
                      - Pff ! T'es con !

                      Il suffit d'une bonne tape de ma camarade, un fou rire à la Luffy et un bon petit déjeuner pour reprendre des forces et enfin se tenir debout, je peux. Façon Yoda. Le dos bien droit, muni de sa fierté d'homme et un sens irréprochable de l'aventure. Façon Dayo.

                      Mais je patiente quelques heures avant d'annoncer mon départ vers ces immenses arbres qui façonnent la belle végétation de cette île paradisiaque. Un paradis de petit gars, un jardin pour ces habitants. Ses parfums d'épices qu'on ne trouve uniquement dans les cales de vieux bateaux. C'est sûrement l'humidité ou le climat sauvage qui me fait chavirer vers tant de lyrisme. C'est pas que j'ai une folle envie de m'ennuyer, mais je vais bouger plutôt que prévu.

                      C'est décidé, sans même y réfléchir. A choisir entre une promenade de santé et l'ennui mortel, c'est emballé, pesé, mis sous vide et envoyé.

                      Luka comprendra, elle est assez grande pour se débrouiller seule.