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La belle plante !


Port de Norland. 23h00.

Un bateau se rapprochait lentement des côtes, à proximité du port, mais cependant en retrait. Il n'était guère recommandé pour des pirates d'accoster trop près de la civilisation. Rebelles certes, mais avec des limites ! Le but était pour eux de se reposer suite à une traversée mouvementée, suite à une petite tempête rafraîchissante mais stressante. Tout le monde s'était donné pour la franchir sans encombre, aucun dégât n'était à noter. Une certaine fatigue, tout au plus. Ainsi, avant de prendre le chemin qui les mènerait un beau jour sur Grand Line, ceux qui s'appelaient les Desperados voulaient profiter d'un peu de calme pour jeter l'ancre et se reposer.

Tandis que le soleil dardait ses rayons sur un type blanc aux cheveux blancs et manteau rouge qui avait trouvé le moyen de s'endormir sur le pont sans arriver jusqu'à son lit, les premiers éveillés firent un petit bilan de leur situation.

- Je crois qu'on a une fuite.

Une fuite ? Non, pas d'eau dans le navire, bien merci. Les Desperados avaient toujours eu à leur bord un charpentier, pas de quoi s'inquiéter. Par contre...

- Dans mes réserves, oui. J'étais sûre d'avoir pris plus de nourriture que ça.


De quand datait leur dernier ravitaillement ? Quelques jours, sur une autre île.

- La facture indiquait tout, mais je me suis faite avoir à la livraison.

Elinor, la cuistot, avait demandé à un homme subjugué par ses charmes incontestables de lui faire parvenir au bateau une liste très complète de victuailles nécessaires à la navigation en mer pendant plusieurs jours. Finalement, la tempête s'était montrée plutôt bénéfique, car elle avait obligé la jeune femme à faire le tour du propriétaire et constatée que pour une pirate, elle avait encore à faire des progrès. Surtout en matière de naïveté, puisqu'elle s'était faite arnaquée en beauté par l'outrecuidant commerçant roublard et malhonnête. Bien sûr, elle aurait dû vérifier le paquet lors de la livraison, mais l'enthousiasme du départ lui avait ôté toute prudence. A part jurer, insulter, et soupirer, elle ne pouvait rien faire d'autre d'utile, et se résigna à partir en ville pour rattraper son erreur. Elle se dirigea hors de sa cuisine, attrapa par le col le premier membre d'équipage qui lui tombait sous la main (de préférence  avec des muscles pour porter les paquets, et avec l'air revêche pour effrayer les empêcheurs de tomber en rond). Et ce fut ainsi qu'Axel fut désigné volontaire.

Luvneelgraad. 10h00

Il leur fallut un peu de marche pour atteindre Luvneelgraad, mais c'était là-bas que se trouvaient le quartier commerçant de cette île enjouée et semblant connaitre une éternelle ambiance festive. Outre les couleurs les plus éclatantes explosant aux yeux des visiteurs (tentures, étalages, fleurs, vêtements des passants), les rues étaient emplies de musiques variées, mais toujours joyeuses. Un instant Elinor prit la main d'Axel et se mit à danser avec lui, jusqu'à ce qu'elle comprit qu'il n'était pas doué pour la chose et abandonna l'idée. On ne peut pas être doué pour tout.

Après avoir trainé, la jeune femme distingua enfin l'échoppe qui lui convenait. Son expérience en cuisine l'avait mené sur les différents terrains du métier, y compris le choix d'un fournisseur. D'accord, elle s'était faite avoir la dernière fois, mais sur la livraison, pas sur la qualité des produits. Et là dessus, elle se trompait rarement. Elle examina donc l'ensemble de chaque vitrine, scruté les moindres détails, chassé les plus petites anomalies. Elle se doutait que ce n'était pas une activité passionnante pour un non-initié mais elle avait besoin de bras.
Elle commença à accumuler dans le panier du vendeur de qualité les ingrédients nécessaires à la popote quotidienne. Elinor était intransigeante. Elle voulait que les membres de l'équipage soient satisfaits, et pour cela, elle resterait ici des heures s'il le fallait.

- Fais pas cette tête, Axel, c'est pour la bonne cause.

Quand elle eut enfin fini, elle posa (Axel posa, pardon) le panier (le chariot) devant le commerçant qui se mit à faire les comptes. La note s'allongeait au fur et à mesure et le prix tomba. Parfait, le devis lui convenait, à la jeune fille, c'était dans les cordes des Desperados.
A condition d'avoir pensé à prendre de l'argent en quittant le Marvel... La cuistot se pencha vers son ami charpentier, et lui demanda s'il avait commis la même bourde, ou si par bonheur il avait pensé à prendre quelque chose avec lui.


Dernière édition par Elinor Lafayette le Lun 16 Juin 2014 - 6:04, édité 1 fois
    Ouh, rude journée pour le punk. Et ça n'allait pas en s'arrangeant.

    Car, en effet, il avait été mis en esclavage contre son gré (parce qu'encore, s'il s'était soumis par choix, d'accord, mais là...) par la belle rousse qui lui servait de cuistot. Et voilà qu'il la suivait partout, se transformant en caniche de compagnie. A un moment quand même, il décida de réfléchir un peu à la raison pour laquelle il obéissait aveuglément, lui, fier esprit libre et rebelle. Et au fur et à mesure des soupirs de dépit, la raison lui apparaissait de plus en plus clairement : il avait la dalle. Mais encore, si ce n'était que lui, ça irait. Il était parti de Bliss avec seulement une barque et des outils, alors la faim, il connaissait. Il pouvait survivre. Par contre, ce qui lui coûterait la vie, ce serait un autre Drop Kick surprise d'une Elphys affamée. Parce que, quand Elphys faim, Elphys pas contente. Et quand Elphys pas contente, Elphys taper. Taper Axel, et Axel mal. Tout simplement parce qu'ils s'entendaient bien, pardi, et qui aimait bien, châtiait bien. Quelle idée de tisser des liens avec une gamine. Et puis quel dicton tellement...

    Bref, le caniche tirait la tronche, mais restait un caniche. Et on y allait : on dansait avec la maîtresse, on savait pas danser, mais on faisait semblant, on portait ses affaires parce qu'après tout, on servait vraiment qu'à ça, et maintenant, on devait payer parce que maîtresse avait oublié le fric sur le bateau. Alors, Cyber-toutou, vu qu'il était gentil (et qu'il avait peur de la tarée aux canons qui s'était mise au catch), il chercha dans ses poches un petit instant, puis dans son sac. Les retournant dans tous les sens, les sortant, comme un paranoïaque, devant le vendeur à la moustache trop grosse qui cachait son sourire absent. Axel tirait la tronche de "je cherche, mais je trouve pas", jusqu'à ce qu'un petit éclair apparut sur son visage. Fier et rassuré, il prit son pactole, et tendit hautement la main vers la cuisinière pour lui montrer... deux berrys. Rude. Journée.

    En voyant la mine dépitée de ses deux clients, le Staline du supermarché s'impatientait, croisant les bras et fronçant les sourcils. Ça allait mal se passer. Déjà, ne pas payer c'était s'attirer des ennuis. En général, des ennuis à uniformes bleus et à casquettes assorties. Et quand on était débraillés, et qu'on naviguait avec un joli bout de tissu noir montrant la tronche actuelle de Feu Mr.Maggie (bref, un pavillon à tête de mort), le bleu, ou d'ailleurs toute forme d'autorité, ça nous allait pas très bien au teint. Donc il fallait s'en sortir. Et vite. Fallait quand même avouer que ça pouvait être ironique comment un simple vendeur pouvait tout de suite se révéler plus dangereux qu'un Laboon enragé...

    Et là, un éclair de génie. Une ampoule brillante au-dessus de la tête du cyborg. Une idée magique, mêlant sa fainéantise et son ingéniosité. Il sortait alors un petit sourire, et s'approcha doucement de maîtresse Elinor. Parce qu'en effet, il s'était rappelé de la manière dont Elinor obtenait toujours tout ce qu'elle voulait, que ce soit de la part des Desperados, ou de sombres inconnus. Aussi, le visage d'Axel à quelques centimètres de celui de la voluptueuse diablesse, il tenta de faire quelques petits gestes discrets, quelques petits regards, en essayant de capter celui de son interlocutrice. Une fois obtenu, le punk baissa les yeux en direction de la poitrine de la cuistot, remonta, puis fit un léger mouvement de tête vers Moustache-de-fer. Il refit cette suggestion encore une fois, puis pencha légèrement la tête sur le côté, la bouche en cul-de-poule. Il s'assura qu'Eli avait compris (regard fulminant, sourcils choqués, lèvres crispées... check !), et il s'éloigna de quelques pas. Il se permit juste de murmurer quelques mots.

    "J'ai pas d'autre solution. Après, je dis ça, je dis rien..."


    Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Sam 14 Juin 2014 - 17:29, édité 2 fois
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    - Hein ? Ah oui, d'accord !

    Elinor n'était pas très forte dans la compréhension du langage des signes. En gros, il l'encourageait à mettre ses talents en avant. Rien de plus facile, c'était parti pour l'opération séduction alors. Elle s'approcha du marchand en souriant. N'empêche, ils étaient bien gentils. Ils étaient des pirates, et d'habitude, les pirates, ça part en courant avec un larcin, ça ne paie pas ! Mais Elinor avait longtemps travaillé avec des fournisseurs, et leur prendre le pain de la bouche avait le don de la culpabiliser. De sorte qu'il était impossible pour elle de voler. Sauf s'il s'agissait d'un commerçant fortuné et antipathique, mais ce  n'était pas le cas du monsieur qu'elle avait en face de lui.

    - D'accord, je n'ai rien pour payer, et Axel non plus. Mais pour compenser, sachez que je suis une très bonne cuisinière, et que je pourrais vous préparer un excellent repas. C'est bientôt midi d'ailleurs. Qu'en dites-vous ?

    Vu qu'Axel leva les yeux au ciel avant de se taper le front avec la paume de la main, visiblement, elle n'avait pas compris les intentions du charpentier pour convaincre le marchand.
    A ce sujet, elle s'attendait à ce qu'il fasse plus de problèmes, mais non. Il accepta. Il invita alors Axel et Eli dans sa maison (il n'avait pas peur le bougre, cela aurait pu être un coup-fourré. Sûrement qu'elle transpirait tellement l'innocence qu'on lui donnerait le bon dieu sans confession). L'homme était un peu âgé, et n'avait visiblement pas de femme chez lui. Des cadres avec des photos attestaient de son veuvage. Il aurait pu se laisser aller dans sa maison, mais non, tout était nickel. Propre comme un sou neuf.

    - J'ai une femme de ménage qui vient ici tous les jours, pour la boutique et pour chez moi. Voila la cuisine.

    Il commença à taper la discussion à Axel en lui servant de la bière, tandis qu'il donna carte blanche à la rouquine pour préparer ses plats. Elle ne se fit pas prier, et piocha allègrement dans les produits bon marché et de qualité du vieil homme. Elle passa près d'une heure, supportant les bruits d'estomacs qui réclamaient plus de rapidité. Puis finalement, après une cuisson intense, un découpage à faire pâlir un sabreur, un déluge de parfums et de couleurs, elle servit à table les résultats de son alchimie culinaire, sûre de faire mouche.
    Le vieux goûta. Le silence se fit en attendant le verdict.

    - Ouais, c'est très bon.

    D'accord, Axel et Elinor s'étaient retrouvés ici parce que l'un et l'autre avaient oublié les berry dans le navire. Ils ne devraient pas faire la fine bouche face à la critique, bien contents de s'en sortir sans qu'il ne fasse appel à l'armée du pays pour les bouter hors de ces terres. Pourtant, la remarque du chaland la fit sortir de ses gonds.

    - COMMENT CA, BON ?

    - J'ai dit :"très bon".

    - COMMENT CA, TRÈS BON ? Pourquoi vous ne dites pas excellent ?

    - Ah, je ne nie pas que vous ayez un talent, mademoiselle. Bien au contraire, vous êtes un chef. Peut-être que pour un autre plat, je vous aurais donné de l'excellent. Mais là, c'est juste très bon.

    Si Axel ne l'avait pas retenue par la queue de cheval, elle aurait sauté sur les fourneaux pour recommencer. Sauf qu'il fallait se douter que le commerçant ne laisserait pas Elinor retenter le coup et épuiser ses réserves juste pour des expériences. La générosité avait des limites, il était déjà bien gentil d'accepter le marché.

    - C'est bon pour moi, jeunes gens. Je me suis régalé, demoiselle, ne vous fâchez pas. Je vous offre même un panier de pommes, la Red Line Chief. Un sommet en la matière !


    - Vous avez dit que pour un autre plat, vous auriez dit excellent, pourquoi pas celui-ci ?

    - Parce que quand le Grand Coq du roi, qui était un ami, et dont j'étais le fournisseur attitré, venait souvent tailler une bavette à la maison, et me préparait exactement la même chose... Sauf que lui, il y ajoutait un ingrédient supplémentaire qui relevait incroyablement le goût. Paix à son âme.

    - Et on le trouve, où, cet ingrédient miracle ?

    Le petit vieux se mit à rire.

    - Ah, ça, ma bonne dame, si tout le monde pouvait mettre la main sur l'ingrédient du vieux Yaka ! Cette plante aromatique a été récupérée dans le nouveau monde, et a été plantée dans le Potager Royal. Y'a pas grand monde qui peut s'approcher du lopin de terre où elle se trouve. C'est une plante qui se mérite, croyez-moi !

    Les yeux d'Elinor s'allumèrent d'une lumière diabolique. Elle se tourna vivement vers Axel, lui fit comprendre du regard qu'il n'était pas question de quitter cette île sans rendre visite à cette herbe magique.



    Dernière édition par Elinor Lafayette le Dim 15 Juin 2014 - 16:55, édité 1 fois
      "Oh, que non !"

      Et le charpentier d'intervenir. Il s'était levé abruptement du fauteuil magenta bien confortable du papa du supermarché, manquant de renverser sa bière. Sous les regards oppressants de la cuisinière et du critique (quoique plutôt médusé pour le critique, le regard), Cyber-toutou ne flanchait pas cette fois. Parce que Médor connaissait bien sa maîtresse, et que ces yeux-là ça voulait dire qu'une seule et unique chose.

      "Non, non, non, non, non, oh que non !"

      Vraiment ? Six non, Axel ? Ces six non suffiront-ils ? A cette pensée sauvage et pourtant on ne peut plus logique, le cyborg s'arrêta un instant. Il avait quelques secondes à peine pour développer un argumentaire suffisamment convaincant pour arrêter Elinor dans sa folie. Aussi, vu qu'il n'était pas, mais alors là, pas du tout du type intello, le punk décida d'improviser et prit la rousse par le bras pour la traîner dans un coin un peu plus reculé de la pièce. Il pensa tout de même à s'excuser auprès de l'hôte.

      "Excuse-nous trente secondes, Moustache."

      Une fois bien calé dans son petit coin, il prit la parole avant que la cuistot ne puisse dire quoi que ce soit. Rex montrait des dents, claquant des chaînes en grognant, parce qu'il aimait pas les ennuis. Il en avait eu déjà pour son argent, sur ce navire de timbrés. Et, nom d'un Arashibourei, ça sentait vraiment les ennuis cette histoire.

      "Non, non, non, Eli, il n'en est pas question. Non !"

      Ah, parce que c'était le nombre de "non" qui clochait ? Vraiment ?

      "Eli, tu te rappelles pourquoi on est venu ici ? Pour faire des provisions, pas pour autre chose ! Juste des provisions, toutes simples, toutes mignonnes, toutes sages dans leur aspects légumineux. Pour faire ton job. Alors déjà, moi c'était pas censé me concerner, mais je suis venu quand même. Et j'ai fait TOUT ce que tu voulais Eli, je t'ai accompagné, j'ai porté les courses, tout. J'ai été sage, aussi sage que les provisions. Alors s'il te plaît, est-ce qu'on peut simplement rentrer au bateau ?"

      Axel marqua une petite pause et, se rendant compte que c'était Eli, il jugea que ce n'était pas suffisant, comme argumentatoire. Il reprit alors.

      "Eli, provisions. Pas problèmes, provisions. Parce que si on des ennuis à nos trousses, adieu les courses. Il va falloir qu'on speed, qu'on laisse tout ici et qu'on parte en vitesse. Et une fois parti, qu'est-ce qui nous manquera ? Les provisions. Donc non, Eli. On va rentrer au bateau bien sagement, je ne veux pas être partisan de ce genre de caprices. Saches que rien ne me fera changer d'avis et, et, et..."



      "... Et merde."

      Alea jacta est, comme dirait l'autre. Nous revoilà quelques temps plus tard, en pleine nuit, au bord d'un bâtiment annexe de l'armée royale. Pas un bruit, pas un seul habitant de sortie ce soir-là, à Luvneel. La brise soufflait doucement, et les lampadaires éclairaient deux abrutis de Desperados en train de s'agiter près du grillage. Un regard dépité s'affichait sur le visage de Cyber-Toutou, alors qu'il faisait la courte échelle à son adorable petite diablesse aux arguments trop convaincants. Axel était franchement déçu de lui-même. Mais où était ce fort et viril guerrier de métal ? Cet homme honorable à la volonté aussi dure et poignante que la matière qui composait son corps ? Mort, ou endormi, sûrement. Certainement bourré ou indisponible, parce que tout ce qu'il restait de lui à l'heure actuelle, c'était Rex qui s'insultait intérieurement. Le terme de "soumis" s'introduisait fréquemment dans ce flot d'insultes contribuant à minimiser son "aspect de virilité premier", fierté de chaque homme (oui, bon, ses bijoux de famille, mais je voulais rendre ça moins pathétique).

      Une fois Eli passée de l'autre côté, Axel fit un petit "Rock Out" pour se propulser à son tour au-dessus de la grille. Ils se cachèrent ensuite dans l'ombre d'un mur qui passait par là. Enfin, qui se tenait là, ou plutôt... Enfin bref, ils se cachèrent. Bon, ils avaient quand même prévu le coup, nos petits Desperados. Ils étaient arrivés de nuit, savaient qu'il y avait un grillage, et connaissaient également l'emplacement de la plante. Le reste, c'était de l'impro, mais prévoir tout ça, c'était déjà un exploit pour eux. Ils se rapprochèrent petit à petit du mini-bâtiment visé. A pas de chats, de velours. Axel n'avait jamais été aussi discret de sa vie. Vu qu'il était déjà dans la mouise, autant minimiser les dégâts, n'est-ce pas ? Bientôt, ils arrivèrent près de l'entrée, et se blottirent tous deux contre un mur. Le punk jeta un coup d'oeil. Deux gardes. Ah, on dirait que l'un d'eux allait finir son service, en juger par l'état de fatigue de ce dernier, et le discours qu'il tenait à l'autre ("Bon, je vais prendre ma pause"... aucun mérite quant au discernement d'Axel). Après deux minutes, il ne restait plus qu'un seul garde.

      Soudain, une chaîne sortit de nulle part et agrippa le cou du veilleur. Estomaqué sur le moment, il lâcha son arme et ne put rien faire d'autre que se laisser attirer vers le coin sombre d'un mur, promptement. Sa cible revenue à lui, Axel la plaqua contre lui, le bras droit autour du cou, la main droite sur la bouche de la victime. Étouffant tout râle de sa proie, le punk vérifia si personne n'avait vu cet enlèvement ninja. Une fois rassuré, il mit sa main gauche de l'autre côté du cou du pauvre garde, croisant les bras, et les détendit d'un coup sec. Le corps tomba, devant le regard effrayé de la cuistot. Et le punk de la rassurer.

      "Il est juste inconscient, t'en fais pas."

      Il laissa alors la rousse menotter et bâillonner le captif (avec une certaine facilité d'ailleurs... c'était suspect), puis elle se dirigea vers l'entrée. Le punk vérifia alors si le pouls de son otage était toujours présent (bah oui, il était brutal, l'Axel, il était pas sûr de ce qu'il faisait...), puis rejoignit Bonnie. Cette dernière l'informa que la porte était fermée, alors Clyde crocheta la serrure (également avec facilité. C'était moins suspect, déjà).

      Une fois sa part du larcin commise, Axel laissa alors Elinor entrer, tandis que lui montait la garde. Selon les plans, il n'y avait qu'une seule pièce dans cette petite infrastructure, et la plante y était forcément. Donc normalement, aucun souci : entrer, prendre la plante, et se barrer en courant. Un peu stressé, le cyborg restait néanmoins consciencieux dans ce qu'il faisait. L’œil attentif, le regard omniprésent, les poings serrés : il était préparé à ce que Murphy lui tombe dessus à n'importe quel moment.

      Ceci dit, en remarquant qu'Elinor prenait du temps, il commençait à s'inquiéter.

      "Eli, qu'est-ce que tu fiches ? C'est qu'une plante, grouille-toi !"


      Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Dim 15 Juin 2014 - 20:25, édité 4 fois
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      - C'est une plante, certes, mais si je ne prends pas la bonne, l'opération commando n'aurait servi à rien. Et je n'aimerais pas avoir perdu mon temps après avoir pris de tels risques.

      Elinor n'était pas stressée. Au contraire, elle ne tenait pas en place depuis qu'elle avait décidé de réussir la quête du Végétal Miracle qui relevait les plats. Devoir assommer et immobiliser les gardes ne lui importaient pas (d'ailleurs, Axel s'occupait formidablement de couvrir ses arrières. Et ses avants. Et les côtés aussi), tant qu'elle trouverait son Saint Graal ! Ce jardin était un véritable trésor : il y avait tellement de plantes extraordinaires ! A noter ces tomates géantes, qui pouvaient nourrir un régiment pendant une semaine entière, pour peu qu'on accepte de ne manger que ça durant ce temps. Ces espèces étaient-elles naturelles, ou un produit d'expérience génétique sur la flore comestible ? Les producteurs étaient-ils à la recherche de la performance au mépris de la qualité ? Elle proposa de tester sur pièce, mais dut affronter un refus d'Axel. déjà qu'ils allaient voler une simple plante, il n'allait pas s'amuser à se balader dans les rues avec une tomate géante sur le dos, passant pour une étrange tortue plutôt appétissante !

      Puisqu'on parlait d'Axel... Lui, en revanche, se montrait plutôt tendu, ce qu'elle trouvait étonnant. D'ordinaire, il agissait avec humour et détachement, cherchant la bagarre, avec ce petit grain de folie qui allumait son regard. Mais pas aujourd'hui. Il était nerveux. Lui, le dynamique aventurier. Pourtant, elle ne l'avait pas obligée à le suivre, alors pourquoi rechignait-il autant ?
      En fait, si, elle l'avait un peu obligée à venir avec elle, mais c'est parce qu'elle appréciait sa compagnie. S'il 'n’était pas content, il n'avait qu'à l'assommer, la ramener sur le bateau, où elle l'aurait privé de repas jusqu'à ce qu'elle arrête de bouder. Alors pourquoi, pourquoi donc se laissait-il tirer ainsi par le bout du nez avec autant de facilité ?
      Elle se demanda si finalement, ses charmes de jeune fille en fleur n'atteignaient pas aussi les membres de l'équipage, et pas seulement ses victimes désignées. Elle avait l'habitude de faire du gringue pour obtenir des faveurs, mais jamais au sein de l'équipage ! Ou alors, c'était en toute innocence. Elle n'allait pas s'en plaindre ; cela demeurait fort utile ! dire que sans le moindre effort, elle parvenait à jouer à la poupée avec le charpentier (avec ses scies, ce dernier tenait plus que Chucky que de Barbie). Aurait-elle réussi à s'introduire dans ce bâtiment bien protégé sans l'honorable présence du dévoué cyborg ? elle n'était pas assez forte pour vaincre seule. Un homme à ses côtés était une chose plaisante, même si elle aurait préféré qu'il soit plus enjoué et moins rabat-joie. Bah, elle le récompenserait dès qu'ils seraient de retour chez eux, sur le Marvel Genbu !

      - Je vais la chercher de ce pas, cette plante, pour que le Pantouflard robot puisse faire sa petite sieste !

      Elle s'arrêtait à chaque plantation, mais rien ne ressemblait à la description du marchand. Peut-être avait-il menti, après tout. Elle aurait dû s'en douter, dès lors qu'il avait dit "Très bon !" C'était un mensonge ! Ni la plante, ni le chef n'existaient ! Après tout, qui pouvait mieux cuisiner qu'elle ce plat originaire de North Blue ? Derrière son masque de vieux respectable se cachait un renard futé qui avait voulu prendre du bon temps sur le dos des deux pauvres pirates. Il n'avait rien d'autres à faire de la journée ! Il devait bien rire maintenant !

      - Ah !! Elle est là-bas !

      Oh, méchante Elinor qui jugeait ce brave vieillard sans même le connaître ! Il existait donc, cet ingrédient miraculeux ! Armée d'une pierre de ciseaux, elle désigna l'objet de son désir, situé à cinq mètres de leur position. Elle tira Axel par la manche, pour qu'il arrête de trainer des pieds, et arriva à l'endroit exact où la plante avait été semée.
      Oh, méchant vieux qui s'était joué d'eux en leur donnant une description vague ! Ah, ça, il existait l'ingrédient miraculeux ! Mais ce n'était pas avec des ciseaux qu'elle parviendrait à couper la tige ! Axel et ses pieds de fer allaient pouvoir se mettre au travail : timmmmberrr ! Elinor comprenait à présent pourquoi le boutiquier avait dit à son sujet :"c'est une plante qui se mérite !", et "personne ne peut l'approcher".

      De loin, la plante pouvait paraître épaisse, mais petite. Sauf qu'elle était immense : la terre avait été profondément creusée, pour y installer un pot dans lequel elle avait été semée. Elinor n'était pas docteur en jardinage, mais à quoi servait-il de creuser la terre pour garder une plante en pot ? Cela avait pour conséquence qu'elle se trouvait terriblement haute (3 mètres, au bas mot). A la limite, ce fait ne correspondait pas à l'inconvénient majeur de cette variété rarissime. Sa tige était épaisse, comme cela avait été indiqué ci-dessus. Là encore, la partie était jouable.
      Mais ce qui provoquait le ressentiment de la jeune fille concernant l'horrible farceur de tantôt était un détail, un petit rien...

      La belle plante ! 559862plante

      - Euh... Il est mort de quoi exactement, le Maître Coq du Royaume ?




      Dernière édition par Elinor Lafayette le Lun 16 Juin 2014 - 6:06, édité 1 fois
        "Devine..."

        Une sale journée, aucun doute là-dessus... Sur toutes les plantes qu'il pouvait exister, concombres, tomates, poireaux, aubergines, ainsi que toutes les plantes aromatiques, il fallait que la plante qu'ils allaient chercher soit carnivore. Il le fallait. Incroyable... Mais bon, on y était déjà, dans la mouise, dans le territoire maître de la mouise, donc autant faire les choses qu'on était venu faire, et ne pas trop râler. Le punk essayait vraiment de voir le bon côté des choses, même si cette plante était... particulière. Tout d'abord, les ennuis de l'autorité royale n'étaient pas encore arrivés. Et ensuite, la plante était endormie (elle ronflait en plus. Incroyable...). Tout ce qu'ils avaient à faire, c'était la trancher net avant même qu'elle n'ait le temps de se rendre compte que la saison de la moisson était arrivée (d'ailleurs, qui moissonnait - non, qui CULTIVAIT une plante comme ça ? Vraiment débile, cette armée royale...). Une chtite coupe, puis une fuite pronto. "Emballez, c'est pesé", pas vrai ? Le job ne paraissait franchement pas compliqué. Et évidemment, c'était Axel qui devait s'y coller.

        Il s'approcha doucement de la tige et se mit en garde : jambes fléchies, coude droit en arrière, poing droit fermé, main gauche en avant. Tout était clair dans sa tête : activer son "Rock on" et tout de suite projeter son avant bras vers la tige. Les tronçonneuses allaient vibrer et la tige allait tomber en deux-deux. Mais les tronçonneuses, ça faisait du bruit. En conséquence, les pirates n'avaient droit qu'à un seul essai. Calme et concentré, le punk s'immobilisa un instant et tourna la tête vers Eli. Elle hocha la tête, indiquant qu'elle était prête, et Axel lui rendit son signe. Une seconde. Axel se concentrait. Deux secondes. Il fixait l'emplacement précis de la tige qui allait subir une éviscération "tronçonnesque". The X spot. Trois secondes. Inspirer, retenir son souffle. Et go.

        Le cyborg expira et les tronçonneuses se mirent à rugir. Presque instantanément, le punk s'appuya sur sa jambe droite pour propulser son avant-bras et... glissa lamentablement. Car ce qu'il n'avait pas remarqué, c'est que la plante bavait pendant son sommeil. Et que cette bave, extrêmement glissante, était pendant tout ce temps sous les pieds métalliques du cyborg. Quand les tronçonneuses se mirent en marche, son pied ne put trouver la stabilité nécessaire, et l'avant-bras du punk manqua sa cible de cinquante centimètres. Axel tomba pathétiquement, la tête en avant, deux mètres plus loin. Ayant complètement raté la tâche la plus simple qu'il avait à faire de toute la soirée, il releva la tête, emplie de honte, et rouvrit les yeux. A ce moment, tout son corps se mit à se raidir d'un coup sec. Car avec le bruit des tronçonneuses et de la maladresse, la plante était réveillée, et sa gueule était désormais devant le visage terrifié d'Axel. Ce dernier esquissa un sourire timide, factice et sa bouche tremblante articula les mots :

        "Coucou, chérie."



        La plante se mit alors à rugir (euh... avec quelles cordes vocales ?) face au cyborg à terre, tellement près que le vent produit par son souffle (qui d'ailleurs sentait la noix de coco... curieux, ça) décoiffa presque le cyborg. Presque, parce que de toute manière une permanente aussi magnifique que la sienne... Quand Axel se rendit compte que la gueule végétale voulait désormais le bouffer, il ne se perdit plus dans ces pensées triviales. Il roula sur le côté, évitant de justesse les dents de la terre, et se releva aussi vite qu'il put. Il se mit en garde sans plus attendre. Il évita une seconde attaque de la plante, puis une troisième. Face au quatrième assaut en dix secondes (elle était rapide c'te foutue plante...), il se décala sur le côté, encore une fois, et riposta par deux jolis coups de poing bien placés sur la joue gauche (enfin, si on peut appeler sa une joue...) de Mlle Ivy. Il finit ce petit enchaînement par un grand coup de pied et, à en juger par les râles de la plante, ça avait fait mouche. Fier de lui et de ses réflexes, le punk frappait ses poings l'un contre l'autre, provoquant la plante.

        "Bouyah ! Hey, poupée, si tu me veux vraiment, va falloir faire plus d'efforts !"

        A peine avait-il fini sa phrase que la plante se rua sur lui. N'ayant pas le temps d'éviter, le cyborg réussit néanmoins à saisir chacune des deux mâchoires de la plante avec une main. Pris un peu de court, il essayait de maintenir la gueule ouverte alors que celle-ci voulait vraiment croquer son petit cyborg en chocolat. Et fallait dire qu'il allait pas tenir bien longtemps : Mlle Ivy avait vraiment la dalle. Axel était désormais en position de difficulté, alors qu'il frimait vingt secondes plus tôt. Encore une fois, le punk était victime de son ego à tendance mégalomaniaque, et il ne pouvait pas faire grand chose d'autres que de tenir le coup et d'espérer qu'il ne finisse pas à l'intérieur du paysage sombre qu'il observait presque de l'intérieur...


        Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Dim 15 Juin 2014 - 20:25, édité 1 fois
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        A la vue de cette plante et de ses attributs particuliers qui la rendaient coriace, Elinor se demandait une nouvelle fois si le vieux ne les avait pas fait tourner en bourrique. Franchement, elle ne donnait pas envie d'être cuisinée, celle-là ! Quoiqu'il fallait éviter de se fier aux apparences ; les escargots ne sont pas beaux et bavent aussi, ils n'empêchaient pas d'être comestibles et délicieux.
        Sauf que les gastéropodes n'ont pas de dents.

        A la grande surprise de la cuistot, son jardinier par défaut ne se montrait pas très efficace. Il ne devait pas être en forme. Outre ses protestations au sujet de cette intrusion, le voilà à présent faisant du patinage artistique sur bave. Il menaçait, qui plus est, de réveiller tout le palais. En toute sincérité, pour les opérations discrètes, choisir Seido ou Stefan serait plus pertinent...
        A défaut d'alerter les gardes, ce fut à la plante d'ouvrir l’œil pour attraper son casse-croûte nocturne. Si cela se trouvait, le mystère gustatif de cette chose avait pour origine ce qu'elle ingurgitait... Comme si elle était farcie. Peu désireuse de manger un émincé d'Axel et ses petits légumes, Elinor tenta une approche latérale, profitant de la diversion offerte par un dîner qui reprenait enfin du poil de la bête. Ah, enfin, Axel le fou, Axel le provocateur, le fier, était de retour !

        De son coté, la jeune femme voulait aider la capturer et pouvait arrêter la plante, tout du moins la ralentir. Quoi de mieux pour enfermer un végétal qu'un Panier à Salade !  Grâce à son fruit du démon, elle créa un filet de minettes de taille suffisante pour recouvrir entièrement la plante, lança sa création métallique du mieux que possible, en s'inspirant du geste des pêcheurs sur leur barque. Bonne surprise ! Le lancer fonctionnait du premier coup ! Ivy la carnivore s’empêtrait les tiges dans les trous, hurlait encore plus fort. LE charpentier allait apprécier ce moment de répit, et pouvait à présent désherber du feuillu sans danger (enfin, presque).
        La plante se débattait, comme enragée. L'odeur agréable de noix de coco qu'elle diffusait se mit étrangement à se sentir le soufre. Elle aspira une grande bouffée d'air, comme un apnéiste avant de plonger. Gonfla sa gorge...

        - Elle fait quoi, là ?

        Malheureusement, sans leur encyclopédie aux yeux bleu-vert et aux cheveux longs, aucune réponse ne vint les éclairer. En revanche, la boule de feu qui suivit, éjectée par Miss Verdure, se chargea de drôlement les allumer ! Au passage, la peu solidaire plante enflamma ses congénères moins résistantes. (Super, maintenant, en plus du vol, les Desperados seraient responsables de l'incendie !). Pour parfaire ce moment de bonheur, les torches du château indiquèrent aux pirates le réveil de ses habitants.
        Elinor jura, mais pas question de s'arrêter en si bon chemin, ils y étaient presque ! Elle ne pouvait pas faire grand chose contre le feu, les tuyaux d'arrosage trop loin pour agir. Elle pouvait tenter de l'immobiliser le plus longtemps possible.

        - Il faut faire vite, on va avoir de la visite ! Je vais la compresser au max dans les menottes ! Tu es prêt ?

        Elle donna le signal du départ et se connecta à ses menottes pour en contrôler le serrage. Voila qui était fort pratique avec ces objets, la capacité de jouer sur son diamètre était une possibilité dont elle n'usait pas souvent, mais qui se révélait à présent pratique. La plante n'appréciait pas, quant à elle, l'effet presse-purée. Elle se contorsionnait en crachant son feu. Mais limitée dans ses mouvements, elle devait se résoudre à renoncer à un Axel rôti, trop vif pour elle maintenant qu'elle était prisonnière.
        Ce n'était plus qu'une question de secondes...


        Dernière édition par Elinor Lafayette le Lun 16 Juin 2014 - 6:09, édité 2 fois
          Ah, parce qu'en plus, ça crachait du feu c'te bestiole ?! Axel ne le découvrit que trop tard. Se prenant la boule de feu de plein fouet malgré l'aide SM d'Eli, le cyborg fut projeté un peu plus loin, entre les tomates transgéniques et les melons tout aussi gigantesques (sérieusement, c'était quoi leur problème à l'armée royale ?). Un peu groggy sur le coup, le Chainsaw reprit vite ses esprits quand Eli lui faisait le point sur la situation : si on devait tondre la plante, c'était maintenant ou jamais. Mais comment approcher un truc de trois mètres qui crachait des flammes ?

          Le punk se releva, et le débrouillard, l’ingénieux en lui se réveilla. Non, pas le tuyau d'arrosage, ce ne serait sûrement pas assez efficace (rappelons que c'était une PLANTE). Alors, y aller normalement, et frapper désespérément Mlle Ivy dans l'espoir qu'elle tombe toute seule ? Pas assez sûr. Et ce fut à ce moment que l'éclair de génie frappa Axel, lui imprimant son sourire de psychopathe sur la tronche. Avec son sourire en tranche de papaye, il aurait presque pu appartenir à ce potager bizarre. Les tronçonneuses rugirent.

          "Et la foule retient son souffle tandis que Giriko se prépare. Soudain, il y va. Passant les lignes ennemies comme un fil à travers du beurre, il court, il s'élance, rien ne l'arrête. Il prend son élan, et tente l'impossible. Sa détente légendaire s'accompagne du plus beau saut de toute l'histoire de la piraterie..."

          Son "Rock Out" s'activa, et le Chainsaw apparut, juste au-dessus du complexe Plante-Menotte-Eli. Majestueux comme un aigle en plein air, aussi impressionnant qu'une hallucination Mugiwaresque, Axel se tenait là, volant presque au-dessus de l'adversité, et tenait en ses mains un énorme melon.

          "Il marche, il court, il vole ! Va-t-il réussir ? Giriko, au summum de son bond, retombe maintenant en direction du panier. Il le tente, il le tente, il le tente..."

          Les cent kilos mécha-humains étaient maintenant sujets à la gravité, et le cyborg de foncer droit sur la plante. Tout était calculé. Sa chute arrivant presque à son terme sur une Ivy en colère, il saisit alors le melon à pleine mains et, presque magiquement, l'enfonça directement en plein dans la gueule du Gros-Méchant-Brocoli.

          "SLAM DUUUUUUUUUNK !"

          Fier de lui, Axel se tua la gorge à hurler son exploit titanesque. Sans perdre de son élan, il atterrit près de l'Ivy désormais inoffensive (Maman avait toujours dit," on parle pas la bouche pleine...") et réactiva ses tronçonneuses. Il fonça alors sur sa cible, en faisant cette fois-ci attention à la bave (pas deux fois de suite, non, même pour un débile comme Axel) et trancha net la tige principale de la plante. Il profita de son élan pour trancher quelques autres petites tiges annexes, tel un ninja futuriste, au cas où ce n'était pas la tête qu'il fallait cuisiner. Les restes de la plante formaient désormais un joli petit tas vert et rouge, près des pirates. MISSION COMPLETE !

          Enfin, pas tout à fait. D'ailleurs, le jeune Giriko, se considérant maintenant comme le meilleur basketteur de la planète, effectuait plusieurs mouvements de danse ridicules dans son coin.

          La belle plante ! Tumblr_inline_mygeyq2mA11r1mdnj

          Rythmé par les bruits de tronçonneuses, le semblant de danse qu'il faisait (d'ailleurs, étant plus du "headbang rockeur" qu'autre chose) était accompagné d'un petit air qu'Axel chantonnait, qu'il avait retenu lors de sa dernière soirée au bar.

          (Bon, alors faudrait m'expliquer l'anachronisme ici, je le vois pas du tout !).

          "Who let the dogs out ? Wouf ! Wouf, wouf, wouf !
          -Ils sont là ! Ces maudits voleurs sont là !
          -Wouf ? "



          C'était couru d'avance ça... En effet, avec toute la prestation scénique et maladresses du Chainsaw, l'armée royale débarquait interrompant son chant de guerre légendaire. Fallait dire qu'avec tout le bruit qu'il faisait, c'était dur de ne pas le remarquer... Et bientôt les soldats royaux tenaient les deux pirates en joue. Jetant un petit coup d’œil à une Eli au regard "JeVaisTeFrapperSiFortQueJamaisTuNePourrasMarcherANouveauPetitCyborgDégénéré", Axel esquissa un petit sourire en levant les épaules. Mais bon, devant l'insistance des soldats quant au fait de coffrer les deux zozios chapardeurs, Clyde se dit alors qu'il fallait les sortir de là. Il se plaça devant Bonnie et présenta sa paume de main droite face aux empêcheurs-de-tourner-en-rond. Et avec le même sourire drogué qui avait tabassé Ivy à coup de tranchoir et de melon de basket, il meubla un peu son prochain mouvement.

          "TCHOO-TCHOOO !"

          Et à peine la phrase prononcée, un épais nuage de vapeur sortit de la paume du cyborg, tel une locomotive avançant à tout rompre. Et à l'exemple de cette locomotive, Bonnie et Clyde allaient pouvoir se frayer un chemin à travers soldats et fusils, ou les tabasser pronto. Malheureusement, comme cette locomotive, ce nuage de vapeur, cette diversion ingénieuse, cette solution divine (ah, trop de louanges? Vraiment ? D'accord, d'accord...) consommait énormément d'énergie dans les réservoirs d'Axel. Il ne s'en rendit compte que trop tard, mais toutes les galipettes qu'il avait fait les minutes d'avant lui causaient maintenant une sacrée migraine. Trop faible pour enchaîner tous les caprices de la cuistot et les ennuis qui allaient avec, il se sentait un peu groggy. Il posa une main sur ses yeux fatigués et avec l'autre, il saisit celle d'Eli. Bien que plutôt doué, le Chainsaw était plus flambeur qu'autre chose, dans tous les sens du terme. Il pouvait encore courir, et suivre des instructions simples, mais pour ce qui était de les trouver tout seul... Encore une fois, on comptait sur la cuistot pour sortir l'entité Desperados de ce mauvais pas.


          Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Dim 15 Juin 2014 - 20:26, édité 2 fois
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          Que de bruit, que de bruit. Ok, ils avaient déjà réveillé toute la maisonnée, mais était-ce nécessaire d'en rajouter une couche ? Déjà que le feu allait les faire repérer séance tenante, il fallait définitivement faire un trait sur un temps de répit. Heureusement que dans tout ce tintouin, Axel avait enfin réussi à venir à bout de Verdurette, avec une méthode artistico-aérienne à faire pâlir un corbeau.

          - 5.8 5.8 5.7 5.8. Ah la la, c'est une belle performance ! Dommage que le concurrent décide d'être aussi discret qu'une fanfare branchée sur un ampli ! Bah, au moins, dans tout ça, on a gagné un melon !

          Malgré leur empressement nécessaire, Elinor s'empara de la déflorée et retira la cucurbitacée de la gueule du monstre. Faudrait pas que ce repas providentiel post-mortem ne détériore notre erreur de la nature. Elle plaça la sphère sucrée dans le filet, à côté de Feu miss Ivy (Ah ah ! Feu miss Ivy... Feu... Laissez tomber.)

          Quand elle eut terminé de bien fermer le filet et de le hisser sur son épaule, elle eut une envie de confier ce fardeau au si serviable charpentier. Un soupçon de culpabilité la prit pourtant. Axel l'avait suivi de force pour faire des courses, pas pour réaliser les désirs égoïstes d'une cuisinière bornée. La moindre des choses était au moins de porter le larcin elle-même. Un aboiement la fit sortir de ses pensées. Il faisait quoi, là ? Il ne voulait pas un drapeau rouge et une enseigne lumineuse au dessus de sa tête, pendant qu'on y était ?
          Rongeant son frein, elle oublia ses remords en tentant de lui envoyer une transmission de pensée bien rageuse :"JE vais te frapper si fort que jamais tu ne pourras marcher à nouveau, petit cyborg dégénéré !" Pourvu que le message soit passé.

          Maintenant, il fallait s'enfuir. Lutter dans la situation actuelle serait noble, mais quand on est armé d'une plante verte, d'un melon et d'un danseur émérite, cela devient difficile d'effrayer l'ennemi. Donc, repli stratégique, écran de fumée et Bip Bip !
          Sauf que les plans d'Axel n'étaient basés généralement que sur l'instinct. Elinor se sentit obligée de trouver une solution. Tandis qu'une armée royale en pyjama et bonnets de nuit leur courait après.

          Dans leur course effrénée, Elinor se demandait bien où ils pouvaient être. L'obscurité et la méconnaissance du terrain les désavantageaient., contrairement à leurs poursuivants. A défaut de trouver la sortie, il leur fallait atteindre une autre issue plus improvisée.

          - Faut trouver le mur d'enceinte !

          L'idée de la belle rousse ne brillait pas par son originalité En même temps, elle ne cherchait pas à recevoir le prix de la meilleure utilisatrice de fruit du démon, et Baste soit de la variété ! Elle trouvait son fruit bien limité, mais utile néanmoins. Entraînée par la rapidité d'Axel, elle en profitait pour se préparer à la suite des opérations.

          Ils ne tardèrent pas à se retrouver au pied du mur (expression prenant ici tout son sens). Axel lâcha Elinor qui en profita pour confier son panier à salade un petit temps. Elle assembla habilement un nouveau filet, surnommé le Gigante Scolapasta, qu'elle parvint à accrocher aux statues décoratives du mur, judicieusement placées pour leur venir en aide. En effet, elle ne pouvait pas accrocher ses menottes dans le vide et sans extrémité. Le nouveau filet sans support n'aurait aucune chance de supporter leur poids.
          Elle récupéra son bien, et débuta en même temps que son complice l'escalade du filet et saute par dessus l’obstacle, dans une épreuve digne de fort Boyard. Elle l’imita et retomba dans la rue sans trop de bobo. Les entraînements récents l'avaient aidé à s'endurcir physiquement et à produire ses menottes de plus en plus vite. Quelques mois auparavant, elle n'aurait pas passé le mur et commençait à peine la seconde ligne de son tricot.
          Satisfaite, elle contrôla le détachement de chaque cercle de métal, laissant le filet s'écrouler par terre et empêchant les soldats de suivre leur chemin. Ils devaient faire le tour à présent.

          - Arrêtez-les, ils sont là !

          Les Desperados durent reprendre leur suite après de courtes réjouissances. Elinor avait monté le filet à 100 mètres du portail principal du palais royal...


          Dernière édition par Elinor Lafayette le Lun 16 Juin 2014 - 6:14, édité 1 fois
            Quand les deux Desperados se rendirent compte que l'échappée phénoménale des menottes d'Eli leur avait fait gagner seulement trente secondes, Axel fixa son acolyte en secouant la tête.

            *Eli, je veux bien être le plus imbécile de nous deux, mais t'es censée être le cerveau...*

            Ce regard cessa quand l'armée royale commençait leur tapage. Les portes commençaient à s'ouvrir, il fallait faire vite. Très vite. Plus le temps d'être stressé, ou de reprocher à Eli la débilitation mentale profonde que lui avait causé le contact prolongé avec les Desperados. Le punk soupira alors, avant de prendre le sac sur son épaule. Le tournis lui était un peu passé. Aussi, même s'il ne voulait vraiment pas se battre avec la milice de Luvneel, il pouvait courir. Clyde observa alors Bonnie fixement, droit dans les yeux, pendant une demi-seconde. Enième tentative de télépathie avec Eli... Il se contenta néanmoins d'hocher la tête, et de glisser quelques petites paroles sur ce qu'il allait se passer.

            "Suis-moi."

            Ni une, ni deux, le cyborg se mit à courir désespérement, et la pauvre Elinor d'essayer de suivre. Il entama une grande rue, avant de bifurquer soudainement sur la gauche, dans un coin sombre. Il emprunta alors cette toute petite, cette minuscule ruelle pongée dans le noir. Il continuait sa course, sauta par-dessus un clodo endormi, et se baissa ensuite pour éviter une planche qui traînait par là, visant la tête des "casse-cou" comme Axel. Et il arriva ensuite sur une autre rue, un peu plus grande. Il tourna ensuite à droite, puis prit une impasse sur la gauche. Il sauta ensuite par-dessus le mur, et continua son chemin jusqu'à arriver à une petite maison, un peu éloignée de tout. Bon, en plein Luvneel bien sûr, mais dans la mesure où un parcours du combattant était nécessaire, et qu'elle se trouvait entre deux habitations abandonnées, elle était éloignée, oui.

            Le Chainsaw ne ralentit qu'à ce moment-là. Il s'immobilisa à quelques centimètres de la porte, et fut heureux de trouver une Eli sauvage derrière lui. Une Elinor qui avait dû paumer un poumon ou deux sur la route, mais une Eli quand même. Conscient qu'à ce rythme-là, ils n'allaient pas aller bien loin, il tapota l'épaule de son acolyte, comme pour la féliciter, et frappa à la porte. D'ailleurs, c'était vraiment étonnant de voir à quel point Axel, dénué normalement de quelconque sens de l'orientation, retrouvait excellement bien son chemin dans les rues de Luvneel. Et puis, qui était la personne qui habitait ici ? Dans ce recoin paumé qu'Axel était probablement le seul à connaître ?

            Le poing du cyborg heurta trois fois la porte, violemment.

            "Jensen ! JENSEN!"

            Et une voix fatiguée et rauque de bientôt lui répondre (bientôt, ça voulait dire trois autres coups de poings plus tard).

            "Ouais, ouais, j'arrive. C'est qui ?
            -Giriko.
            -Anders ?"


            La porte s'ouvrit alors, dans un grincement assez déplaisant, et laissa apparaître un brun d'une quarantaine d'années, affublé d'un bandana rouge et de lunettes vertes.
            La belle plante ! Take_i10
            L'homme était maigrichon, et ses habits étaient à moitié déchirés. Décoiffé, des poches sous les yeux, son haleine sentait horriblement fort. Un mélange de whisky et de... Boh, on sentait surtout le whisky. Il aurait pu expirer sur une allumette que ça n'étonnerait personne s'il parvenait à provoquer un incendie. Néanmoins, aussi apathique que pouvait paraître le personnage, ce dernier écarquilla les yeux quand il vit ce Giriko en particulier sur son palier. Et ce dernier de répondre nonchalamment, avec une main sur la nuque.

            "Non. Axel."



            Jensen fit entrer rapidement les deux personnages, sans même hésiter un seul instant, sans poser de questions. Il semblerait qu'il avait réagi d'instinct : Axel = ennuis. Cette réaction systématique et son attitude protectrice immédiate montraient qu'il connaissait bien cette boule de folie aux cheveux oranges. Le semi-vieux ferma la porte de ce petit salon, dont l'éclairage se résumait à deux bougies et demi. Il fit ensuite s'asseoir les deux pirates sur son canapé mauve qui tombait en lambeaux. La déco n'était pas bien faite, et la maison tombait presque en ruine. Une vieille habitation qu'il avait là, le Jensen. On le revit bientôt réapparaître d'ailleurs, proposant du café à nos deux compañeros, et après avoir complété le sien avec du scotch, il finit son verre d'une traite, et se préparait à repartir se coucher. Comme si de rien n'était, comme s'il n'avait rien vu. Il ajouta, avant de se retirer, un clin d’œil et une petite phrase à l'attention du punk :

            "T'en fais pas, gamin. Ton vieux est pas dans le coin."

            Cette réaction déclencha chez le cyborg un profond soupir de soulagement. Sur son visage, on pouvait enfin voir disparaître les traits d'inquiétude qu'il avait arboré toute la journée. Il s'affala sur le canapé, comme si on lui avait enlevé un poids gigantesque sur la conscience, devant un Jensen hilare, avec sa voix abîmée, faible, imbibée depuis trop longtemps dans de la liqueur orange.

            Le vieux jeta un regard à Eli, à sa plastique surtout, et soupira un petit "Hé bé, y avait pas de pirates comme ça à mon époque... T'as de la chance, gamin."  avant de s'éclipser en douce. Axel en profita pour passer un DenDenCoupDeFil à Elphys, afin de lui dire de détacher l'ancre et de faire attention à eux. Le cyborg revint ensuite s'asseoir près d'Eli, et lui fit un bref topo.

            "Okay, faut que je t'explique. Andrew Jensen est un ami de la famille. On allait souvent travailler avec mon grand-père à Luvneel, puis on allait trinquer avec ce vieil abruti. Voilà pourquoi je connais aussi bien la ville."

            Le cyborg soupira un instant, d'un air résigné, en secouant la tête. Il reprit son topo bien assez vite.

            "T'en fais pas, on est en sécurité ici. On partira par les toits, au petit matin."

            Son constat fait, le jeune Giriko jeta le sac au pieds d'Eli, s'affala sur ce canapé quasiment en miettes, et posa un bras sur ses paupières fatiguées.

            "Purée... Heureusement qu'il est pas là le vioque..."


            Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Dim 15 Juin 2014 - 20:27, édité 2 fois
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            Tu connais bien la ville, mais pas le palais Royal... Dommage, ça nous aurait été utile.

            Elle regarda le décor autour d'elle, et trouva ce décor délabré plutôt glauque. Quelle vie avait pu mener ce vieil homme pour en arriver là ? Elle n'imagina pas quelque chose de très joyeux, et plaignait sincèrement ce gentil monsieur qui leur ouvrait la porte pour les héberger le temps que ça se tasse. Elle but son café, qui n'était pas si mauvais, et attendit que leur sauveur aie le dos tourné pour prendre un peu de whisky pour en mettre une grosse goutte ; voila qui réchauffait un peu.
            Elinor se leva, laissant le canapé à son complice, et fit le tour de la bicoque en pensant à leur navigateur qui préférerait sûrement se rendre que de rester plus longtemps dans ces lieux. Elle préféra changer de préoccupation et se pencha vers la plante farcie au melon. Elle se sentit un peu coupable à l'idée d'avoir entraîné le charpentier dans une galère pas possible parce qu'elle était égoïstement partie tête baissée vers son objectif sans penser une seule seconde à ses états d'âme, et à sa volonté de ne rien faire.

            Elle l'avait obligé à sortir de sa nonchalance, ce n'était pas inutile en soi. Mais elle l'avait mis en danger par son caprice, ce n'était pas très sympa. Comment faire pour se rattraper ? Non, elle ne laisserait pas sa plante et la ramènerait quoiqu'il advienne, c'était trop tard pour reculer. Elle trouverait bien une manière de se faire pardonner, va. Elle avait les atouts pour ça (non, ce n'est pas ce que vous pensez...). Déjà, elle lui laisserait le canapé pour dormir et irait voir où elle pourrait se positionner autrement pour se reposer, voire veiller s'il le fallait. Elle irait taper la bouteille avec Pépé Délabré et lui tirer des informations du nez au sujet d'Axel. Il semblait si bien le connaitre, lui et sa "famille", qu’elle apprendrait forcément quelque chose de croustillant ! Bonne idée, se dit-elle en sachant qu'elle allait encore avoir du remords par la suite de ses actes diaboliques.

            - Dis donc, ton vieux... Il était si dur que ça ? Tu as l'air de le respecter, à ta manière, mais... le cr...

            Raté pour la demande de confidence. Elle devait sacrément l'avoir vidé pour qu'il se soit endormi aussi vite. A moins qu'il ne fasse semblant. La cuistot s'approcha sur la pointe des pieds, étudia le souffle et la respiration, suivie d'un... ronflement léger. Il dormait donc. Elle débusqua dans un coin de la pièce une serpillière (ah non, pardon, un gilet. Aussi, c'était bizarre de mettre une serpillière sur cintre) et en couvrit Axel pour qu'il puisse dormir tranquille. N'optant pas pour le repos, se sentant trop excitée par les événements de la nuit, elle alla rejoindre leur hôte.

            - Ça vous dirait de jouer à un jeu ?

            L'homme la regarda un peu surprise, il la croyait endormie. Elinor regarda dans le dépotoir qui servait de cuisine, et débusqua toutes les bouteilles d'alcool qu'il possédait (elle connaissait toutes les caches possibles et imaginables, inutile de résister).

            - Si vous gagnez, je vous aide à financer la rénovation de votre taudis. Si je gagne, vous répondrez à mes questions concernant Axel.

            Le vieil homme se leva péniblement de la chaise où il était vautré, alla chercher deux verres et se mit à sourire, les yeux brillants d'une lueur qu'il n'avait pas eu depuis bien longtemps.


            Dernière édition par Elinor Lafayette le Lun 16 Juin 2014 - 6:15, édité 2 fois
              "Ce taudis ?"

              Jensen se mit à rire bien gentiment. Contrairement aux membres de la famille Giriko, il n'avait pas l'organe vocal démesuré : pas de rires plus gras qu'un mammifère marin, pas d'esclaffades faisant trembler le sol, non.

              "Mam'zelle, deux raisons pour lesquelles c'est une mauvaise idée : premièrement, ce "taudis", comme vous le dites si bien, me convient admirablement. La déco, c'est plus de mon âge, ça..."

              Il posa alors deux doigs d'une main sur le poignet de l'autre. Certains gestes restaient universels.

              "Et deuzio, vous allez pas rester ici suffisamment longtemps pour jouer à siffler les bibines. D'autant plus que vous auriez pas gagné, mam'zelle. Mais si vous voulez qu'on parle de ce bon à rien, c'est faisable."

              Il prit les verres promis, et ils se retrouvèrent bientôt assis l'un en face de l'autre, se préparant à remplir puis vider les verres, encore et encore. Jensen déboucha la première bouteille orangée d'un coup sec, se foutant royalement du fait qu'Axel ronflait juste à côté de lui. Il servit un double à la cuistot, puis se versa un double-double personnel (oui, un verre plein, mais lui, il appelait ça un "double-double"). A ce moment, le jeune Giriko ronfleur, sentant l'odeur de sa dulcinée alcoolisée favorite, commençait à s'agiter un peu dans son coin, menaçant de se réveiller dans les secondes suivantes. Alors, sans perdre son calme, sans lâcher son verre, le vieux lui fila une tarte, envoyant sa mandale dans la face du punk, sans scrupules ni explications. Et le cyborg de se rendormir. Ah, là, ce n'était plus un doute mais une certitude que Jensen connaissait Axel comme le dos de sa main.


              Andrew se mit à l'aise, et reprit une gorgée.

              "Toujours pas changé le p'tit Axel... Même après toutes ces années."

              Et il commença à narrer à Eli sa rencontre avec les Giriko. Le vieil Anders, BigPapaCyborg, était assez demandé en raison de la qualité de ses oeuvres à Bliss. Cependant, il n'avait jamais apprécié la présence de la Marine sur son lieu de travail. Aussi, les contrats qu'il préférait étaient sur Luvneel. Jensen, lui aussi charpentier, avait remarqué l'efficacité du bougre d'acier. Et fatalement, ils se parlèrent, ils buvèrent, et s'écrasèrent chez le pauvre Jensen. Malgré leurs tempéraments différents (le calme de l'un et le Girikisme de l'autre), le courant passait bien entre Anders et Jensen, c'était le cas de le dire. Et ce dernier de complimenter le cyborg pour cette force de caractère. Un rire gras s'était fait entendre, et une phrase sortit alors :

              "Tu devrais voir mon petit-fils dans ce cas, tu serais surpris ! Bwahahahaha !"

              Et une semaine après le petit-fils en question vint aider son grand-père.

              Jeune charpentier, Axel Giriko n'était pas tout de suite le meilleur sur le terrain, mais tentait de le devenir chaque jour de travail passant. Jensen et Anders lui apprenaient les ficelles du métier, petit à petit et bientôt, il parvint à égaler à peu près ses mentors. Non, Axel était un travailleur appliqué. Toujours à l'heure, toujours nickel, et toujours la bonne humeur avec les collègues. Par contre, ce que le vieux au bandana remarqua vite, c'est que ce petit bout de punk attirait fatalement les problèmes, quels qu'ils pouvaient être. Ou c'était insolence envers un garde royal, ou bien une petite amie qui avait pété un plomb et voulait se venger sur Axel... Quand ce n'était pas Anders qui courait après son petit-fils pour lui mettre une rouste.

              Le vieillard se perdait entre soupirs et gorgées, plus profonds l'un que l'autre au fur et à mesure que l'histoire avançait. Quand il eût terminé de narrer cette petite anecdote, ses yeux perdus revinrent sur son interlocutrice.

              "Bref, la vie était mouvementée avec les Giriko, oh que oui. Mais Dieu que c'était bon. Mais je suppose que vous le savez, non ?"

              Il frappa alors la face du punk endormi du dos de la main. Ce dernier ne se leva pas pour autant.

              "Il doit vous mener la vie dure cet abruti, n'est-ce pas ?"
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              Ce fut ainsi qu'Elinor apprit beaucoup sur ce cher Axel, autour d'un bon verre. De deux bons verres. De trois bons verres, ah, ça réchauffe. Le Charpentier n'avait pas été élevé dans la douceur, comme Elinor. A peine tentait-il de se réveiller : paff, une baffe. Pas étonnant qu'il soit devenu timbré à présent. Anders était un homme bon vivant, pas forcément méchant, mais quelque peu brutal dans sa manière de voir l'éducation. A coup de mandales. Il devait avoir la joue bien dure... Au moins, il n'avait pas eu l'air malheureux, malgré les problèmes dans lesquels il se jetait. La jeune femme sourit affectueusement.

              - Il n'a pas changé... Je comprends mieux certaines parties de sa personnalité. Pour d'autres, j'avais compris qu'il n'y avait aucun espoir. Vous pouvez me resservir de votre petite eau de vie ? J'adore ! Mais je vous rassure, à présent, il n'est pas le seul à s'attirer des ennuis. Dans notre équipage, on a tous plus ou moins ce don... Tenez, que je vous raconte ce qui nous amène chez vous.

              Elle débuta son propre récit. L'arrivée dans l'île, les courses, l'argent oublié, la proposition d'un repas de remboursement, la vexation de la jeune femme, l'entrée par infraction dans le jardin du Palais, le combat contre la plante, sa cueillette et la fuite.

              - Et je suis entièrement responsable !

              dit-elle avec un énorme sourire alors qu'il n'y avait pas franchement de quoi se vanter... L'hôte se mit à s'esclaffer en écoutant son histoire. Elle en profita au passage pour le remercier, et lui demanda s'il pouvait vérifier demain matin si la voie était libre. L'homme était d'accord : mettre un peu de piment dans sa vie ne le gênait pas, avouant qu'il s'ennuyait un peu depuis le départ des Giriko, il fallait bien le reconnaitre. Il conseilla à la rouquine de se coucher un peu. La journée du lendemain allait être rude. mais elle refusa.

              - Tout à l'heure, vous avez insinué que je ne tiendrais pas la route dans un jeu d'alcool avec vous. Je demande à voir....

              Et elle commença un jeu à boire, histoire de faire mentir le vieux.

              Le lendemain quand elle ouvrit les yeux, elle était à moitié écroulée sur la table, et se demandait si elle dormait depuis des heures ou bien juste cinq minutes. Elle décolla ses paupières, prit appui sur la table et se mit de l'eau sur la tête, histoire de se réveiller un peu mieux. Elle s'approcha en douceur du canapé où se trouvait Axel, et vérifia s'il dormait encore. Vu que c'était le cas (à moins qu'il n'eut été assommé par le bourru bonhomme une nouvelle fois), elle le secoua un peu, en douceur, pour le faire revenir à lui.

              - Axel... Debout... on devrait y aller !

                "Nguezguezé ?"

                Axel se réveilla en sursaut, malgré les efforts d'Eli d'y aller mollo. Enfin, fallait dire que dans l'état où elle était, la maladresse était de mise. Le rouquin secoua rapidement la tête, trois fois de suite, avant d'observer la personne qui le sortit des bras d'un Morphée agressif. Il se frotta les yeux avant de regarder attentivement le visage d'une Elinor moins belle que d'habitude.

                "Ouh... Toi, t'as bu avec Jensen hier."

                En remarquant un regard fuyant et peu empli d'assurance, le punk eut confirmation de ses soupçons. S'en suivit alors un sourire, qui évolua petit à petit en vaste esclaffade. Une esclaffade qui d'ailleurs, à l'exemple du Giriko qu'il était, était dodue et très sonore. Aucun répit pour la pauvre gueule de bois de la cuistot. Le cyborg se leva d'une traite, sautant presque du canapé, et tapota franchement l'épaule de sa compatriote. Sans once de respect, de pitié.

                "T'as raison, Eli, on devrait y aller."

                Et sur un petit rire narquois, il prit le sac volé d'hier soir, et fit un tour dans la cuisine, voir Jensen. Oh non, ce n'était pas sans compassion qu'il se moquait gentiment d'Elinor, quand même. Au contraire, le nombre de fois où le petit punk s'était retrouvé dans un état pitoyable à cause de Jensen et d'Anders... Non, non, ses remarques un poil taquines furent évoquées pour une seule raison : on ne boit pas avec Jensen. Jamais. Et les moqueries étaient le meilleur moyen d'accentuer cette vérité générale.

                En parlant de ce vieux croulant, Axel partit le voir, lui, paisiblement allongé dans un coin de la cuisine. Le vieux charpentier était en train de boire une tasse de café, peinard, tranquille. Il avait même rajouté une petite dose de whisky. Les yeux à peine ouverts, mais l'air serein. Comme fier d'avoir tenu sa réputation, malgré les printemps qui se succédaient. Et quelle réputation... Le punk le salua et lui demanda si la voie était libre. Sans même prononcer un mot, Jensen fit un mouvement du dos de la main, assez équivoque : "Tire-toi gamin, et plus vite que ça." Axel le remercia, attrapa Eli, et partit. Et Jensen, lui, souriait.

                "Et dire que j'ai pas pu bouger d'ici... Elle tient bien l'alcool, cette petite."


                A Luvneel, les gardes étaient sur le qui-vive. Des patrouilles en veux-tu en voilà, dans de nombreux coins de rues, cherchant une seule chose : attraper les fieffés gredins d'hier soir. Mais heureusement, la population de la ville, quant à elle, s'en fichait royalement (Naha ! Jeu de mot surprise !). Se contentant de vivre sa vie, de faire son bruit quotidien, elle fournit une couverture à nos deux pirates, en plus de celles qu'ils portaient pour passer incognito. Et bientôt, ils arrivèrent aux quais. On assomma le dernier garde vite fait bien fait, et on s'approcha d'une frégate sans voile. Pas plus différente des autres, se perdant dans la masse des navires-marchands. Axel s'approcha du navire, et en sentit le bois.

                "Oooooh ! C'est bien mon Genbu chéri ça !"

                Il toqua trois fois sur la coque, et une échelle descendit. Mine de rien, ils n'étaient pas si débile que ça, les Desperados. Ils grimpèrent et levèrent l'ancre, en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.

                Clyde s'approcha de Bonnie, lui tendant gentiment le sac. Il prit alors la parole.

                "J'imagine que t'as parlé avec le vioque hier soir. Elle est cool ma famille, hein ?"

                Un sourire enfantin se dessina sur la tronche du punk. Axel n'était pas triste et désespéré, ou complètement marqué à vie par l'éducation qu'il a reçu, non. Il était vraiment content d'avoir grandi comme ça, entre l'alcool et les claques. Et sûrement qu'Elinor, mieux que personne, connaissait l'importance d'une famille. Allez savoir pourquoi Axel pensait ça. Sûrement son côté Mama, en plus des histoires qu'Eli lui avait conté. Le charpentier lui tendit une orange, contre le mal de crâne, et croisa les bras, en désignant le sac du menton.

                "Bon... J'attends ma récompense moi, maintenant !"

                ----------------------------------

                "Monsieur Jensen, vous êtes sûr ne pas avoir vu ces individus dans les parages ?
                -Non, je vous ai dit ! Foutez-moi le camp !"

                Et le garde partit du palier du vieux charpentier. Ce dernier ferma la porte, et observa les deux papiers que lui avait donné le garde. Des avis de recherche, d'Elinor Lafayette, et d'Axel Giriko, pirates qui n'en étaient pas à leur premier méfait. Un sourire apparut sur le visage de Jensen, alors qu'il s'attardait sur la mise à prix de la tête du Giriko Jr.

                "Ha, p'tit con va... J'ai hâte de voir ce qu'Anders va en penser..."


                Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Dim 15 Juin 2014 - 20:28, édité 1 fois
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                - Merci pour l'orange... comme pour le reste. Je suis contente aussi d'en savoir plus sur toi, même si c'est par un intermédiaire. T'es vraiment un homme intéressant !

                Elinor n'était pas fille ingrate, et se montrait reconnaissante pour tout ce qu'il avait fait pour elle, petite enfant gâtée et capricieuse qui l'avait emmené dans cette aventure impromptue. Mais pour une cuistot, à l’affût de la moindre saveur nouvelle, il n'aurait pu en être autrement. Elle aurait fait la même chose avec n'importe quel membre de l'équipage, mais avec Axel... Elle avait eu droit à plus de piment ; et une bonne gueule de bois. Elle était pourtant une bonne buveuse, avec beaucoup d'expérience, mais Jensen dépassait tous ceux qu'elle avait défié sur le sujet.

                - Suis-moi dans la cuisine.

                Souriante, traînant le sac jusque dans son antre, elle récupéra une bouteille qu'elle avait caché dans une trappe (merci Axel, je suis sûre que tu la connaissais, vu que tu l'avais aménagée, mais tu n'étais pas allé fouiller dedans). Elle la lança vers le charpentier qui la récupéra, comme elle l'avait prévu.

                - Je ne me souvenais pas de t'avoir promis une récompense, mais... Tiens, c'est pour toi. C'est l'une de mes meilleures créations et je la trimbale depuis mon départ de mon île natale. Savoure-la bien !

                Tandis qu'il débouchait la bouteille en promettant de l'honorer, elle se pressa son orange et la but un peu. C'était acide sur la langue mais agréable cependant. Et sa tête lui tournait moins. Dès qu'elle se sentit plus gaillarde, elle extirpa la plante, le melon toujours bloqué dans sa mâchoire dangereuse. Satisfaite, elle les plaça dans le garde-manger en se frottant les mains. Elle allait avoir un travail d'expérimentation à faire au préalable, étudier le goût, le mariage de ses saveurs, avant de pouvoir faire un pied de nez au marchand qui avait provoqué la tornade rousse. Mais avant, elle avait besoin de cuver. Elle s'approcha d'Axel pour lui poser un fugace baiser sur ses lèvres, terrible frustration peut-être pour un homme, mais suffisant pour Eli.

                - Merci de m'avoir supportée, Axel.  Je vais me reposer...

                Elle le salua de la main tandis qu'elle le dépassait. Arrivée dans sa cabine, elle s'effondra sur le lit, afin d'évacuer alcool et nuit blanche.

                ***

                Lorsqu'elle se réveilla, le bateau avait déjà repris la mer. Elle prit une bonne douche, histoire de sentir bon et de se rafraîchir un peu. Elle avait du pain sur la planche, et les membres de l'équipage devaient mourir de faim. Elle repensa à tout ce qu'avait dit Jensen. Axel n'avait pas eu une jeunesse facile, n'ayant pas une vie aussi lisse et morne que la sienne. Il avait été forgé, au sens propre et figuré, pour devenir ce qu'il était. Une petite ironie la fit sourire : Axel était du genre à s'attirer les ennuis, et pour une fois qu'il avait été sage et raisonnable, il s'était laissé entraîner par la cuistot. Elle essaierait toutefois de rendre l'existence du charpentier plus douce, pour compenser avec son enfance mouvementée.

                Arrivée dans sa cuisine vide, elle se frotta les mains pour encourager son travail. Mais sa surprise fut de taille lorsqu'elle découvrit le garde-manger grand ouvert. Un chapardeur dans l'équipage ? Sa plante était toujours là, mais il manquait le melon.
                Une réflexion rapide allait sûrement l'amener au coupable. Il était exclu que Gin, Elphys et Axel ne se tournent vers les fruits s'ils avaient faim. Les victimes seraient plutôt la charcuterie, ou la viande en général, les gâteaux. Seido ? Non, trop droit pour prendre sans lui demander.

                Mécontente, elle se rendit dans le bureau du navigateur. Oui, cela pouvait être surprenant, quand on sait qu'un fruit, notamment un melon, pouvait mettre du jus partout. Mais Stefan était avide de fraîcheurs vertes, même si cela lui devait une demi-heure de nettoyage. Elle avait mis longtemps avant de comprendre qu'il était responsable de ces larcins, mais comme il n'était pas fort sociable, il lui arrivait de se servir sans prévenir pour mieux s'exiler à l'heure des repas.

                - Tu t'es encore servi ? dit-elle, mécontente, en croisant les bras.

                Stefan, plongé dans un livre, leva à peine les yeux.

                - Peux-tu fermer la porte s'il te plait ?

                - Justement non. Plus la poussière entrera dans ta pièce aseptisée, plus tu parleras vite.

                En soupirant, le navigateur referma son livre avec respect pour cet objet sacré et plongea ses beaux yeux menthe à l'eau directement dans ceux de la cuisinière. Ah, le manipulateur, il savait que cela marchait à chaque fois pour la calmer !

                - Je n'ai rien pris dans ta cuisine, aujourd'hui. De quoi m'accuserais-tu ?

                - Vol du melon qu'on a récupéré hier.

                Il nia en secouant la tête, et posa son dos contre le dossier de la chaise en croisant les bras à son tour, son regard exprimant l'émotion typique de l'intellectuel s'adressant à quelqu'un de limité.

                - Je n'ai rien volé, si c'est ce que tu crois, mais j'ai peut-être une explication. Explication que je t'aurais donné si tu étais venue me voir après avoir discuté chez le marchand avant de vous lancer sans réfléchir dans votre quête. Le jour où vous comprendrez qu'il faut venir me voir avant d'agir, vous ferez des progrès.

                - Encore faut-il que tu acceptes de nous recevoir, l'ermite !

                Il ne releva pas le sarcasme et reprit la parole.

                - Le marchand t'a-t-il dit le nom de ta plante, lorsqu'il te l'a grossièrement décrite ?

                - La Pépépé, si je ne m'abuse.

                A peine eut-elle fini d'articuler que le navigateur se leva, récupéra sans hésitation un livre dans son immense bibliothèque personnelle, ouvrit une page du premier coup (il connaissait vraiment son fonds et ses ouvrages par cœur ?) et montra un dessin de la plante en question.

                - C'est elle ?

                Impressionnée, la rouquine acquiesça. Stefan se mit à étaler sa science sans même regarder le texte. Ce type avait des connaissances et une mémoire à tout épreuve.

                - La P.P.P, alias Pyro Plant Pyranha. Plante aromatique de Grand Line, venue du Nouveau Monde, particulièrement dangereuse. La Jardinière de Luvnell avait pour rêve de constituer, pour son cuisinier de mari, un potager hors du commun, et y est arrivée après des années de voyages, d'achats à des ventes aux enchères. Sans vouloir faire de jeu de mot, les espaces verts du Palais étaient son jardin secret, et elle avait défendu à quiconque de mettre les pieds là-bas sans elle. Hélas, elle mourut sur Grand Line lors d'une tempête. De sorte que son époux, le cuisinier du Roi, fut chargé de maintenir ce potager, connu des botanistes du monde entier pour ses spécimens spéciaux.

                - Spéciaux ?

                - 99% des plantes sont carnivores.

                Et pendant qu'ils discutaient dans le bureau, le melon faisait son jogging sur le pont, se déplaçant par petits bonds rapides derrière une Elphys hurlante à l'idée de se faire dévorer les fesses.

                Spoiler: