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Sombre ruelle... [Loth]

J'évolue dans les galeries inondées qui me servent de nid. Le froid y règne, et des effluves nauséabondes s'échappent ci et là, mais je m'en moque. Rien ne m'intéresse, si ce n'est la faim tiraillante qui harcèle mon corps et mon esprit depuis des lustres. A quatre pattes, j'évolue dans cette eau rendue opaque à la recherche d'un moyen d'obtenir ma pitance. La dernière fois que j'ai tenté de me trouver à manger à l'extérieur de ce lieu, j'ai été poursuivi à travers cet amas de bâtisses sans comprendre pourquoi.

Les êtres qui vivent dans la lumière, au dessus de moi, semblent agressifs et dangereux, surtout s'ils se rassemblent pour me chasser. Je dois trouver une autre alternative que l'attaque frontale si je veux pouvoir obtenir un butin plus conséquent que le malheureux poisson de l'autre fois. Sans conviction, j'escalade lentement l'échelle qui me mène à l'extérieur de ce que les civilisés nomment "égouts", et c'est trempé et malodorant que je m'en échappe.

Une fois à l'air libre, je m'ébroue et entame de trouver un lieu où démarrer ma traque. Atteindre les hauteurs n'est pas difficile, les habitations de ces hommes permettant des accroches simples d'accès et visibles, qui plus est. Je me situe actuellement dans un lieu isolé, ce qui joue en ma faveur. J'espère que mes poursuivants m'ont oublié, et j'envisage d'escalader un mur pour obtenir un point d'observation au sommet d'une maison.

Les odeurs diverses et variées me parviennent, mais ces dernières sont bien moins déplaisantes que l'omniprésente puanteur de mon domaine. Mieux, elles me font frémir d'envie alors que je masse mon estomac fatigué par le jeun prolongé. En chasse ! Il est temps de prouver que le dernier des Seekers dispose d'une adresse suffisante pour se nourrir par ses propres moyens en dehors de sa terre natale ! S'adapter, évoluer, c'est là mon principal atout.

Sous mes yeux, j'aperçois la proie parfaite. Un femme, jeune et passablement apte à l'accouplement de mon point de vue, mais qui ne servira pas ce genre d'intérêts aujourd'hui. J'ai un bien meilleur traitement à lui réserver, pour la punir d'avoir été si imprudente et de ne pas m'avoir redouté. Je suis un chasseur, le plus efficace d'ailleurs. Prenant appui sur le toit, je bande mes muscles pour préparer un saut, et je bondis sur ma victime avec l'adresse du fauve. Cette dernière ne me voit pas venir, ou tout du moins pas assez vite, et c'est avant de pouvoir hurler qu'elle reçoit mon poing sur le sommet du crâne.

La femelle s'effondre lamentablement, à l'ombre de cette ruelle, et je me lèche les babines. Première cible, première victoire. La chasse est simpliste sur les terres civilisés, cela me réjouit. Je me penche sur ce que portait la donzelle, à savoir un sac de vivres bien rempli. Fruits, légumes, poissons divers, autant d'aliments que je vais m'empresser d'engloutir en ricanant. Je fourre mon museau dans le sac renversé, et commence à dévorer goulûment ce qui se trouve à l'intérieur.

Je suis dissimulé, ma victime est inconsciente, alors je peux me permettre de me restaurer sans me soucier d'un éventuel perturbateur. J'ai observé les lieux avant d'agir, personne ne passe par ici.

Personne, vraiment ?


Dernière édition par Nazgahl Cradle le Ven 2 Mai 2014 - 20:19, édité 1 fois
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-Tu veux bien t’attaquer à un adversaire à ta taille, immonde créature ?

La voix tonna et sonna le glas du relatif cocon de tranquillité que s’était créé Nazgahl. La goule s’interrompit et porta le regard sur le perturbateur. Accroupi sur un bas muret, il avait l’apparence d’un jeune homme svelte au regard alerte et méfiant. Sa longue chevelure blonde flottait sous la brise automnale. Il dévisageait Nazgahl avec un profond dégoût.
La bestiole elle, le dévisageait avec un appétit de plus en plus grand, de plus en plus dévorant. La raison ? Le jeune homme trimballait avec lui un énorme sac à dos qui semblait capable contenir les provisions de toute une vie. Une alléchante odeur d’ailleurs en émanait ravivant la faim de Nazgahl. Sans crier gare, il bondit sur le nouvel arrivant, toutes griffes dehors, sa cible était le sac. Leste à l’image d’un oiseau de proie, le blondinet évita la goule avec un petit saut périlleux et se réceptionna sur ces jambes dans la ruelle. Nazgahl s’accrocha au muret par une main, le reste de son corps se balança dans le vide. Il ricanait d’une émotion contenue, il était en face d’une proie qui semblait difficile. Une proie qui semble-t-il n’était pas intéressé par l’affrontement.
Le blondinet saisit la jeune femme inconsciente, la souleva sans effort, tourna le dos à Nazgahl puis s’enfuit aussi vite que ses jambes le lui permettaient.

- Night Stalker

La goule bondit de muret en muret à une vitesse incroyable et rattrapa en moins de deux ses proies. Emportée par sa vitesse, elle lacéra le jeune blond au niveau de l’épaule déchirant de par ce fait la sangle du gros sac qu’il portât. Le sac pendit d’un côté, le déséquilibra et c’est face contre terre qu’il s’écrasa sur le sol poussiéreux de la ruelle. La femme inconsciente glissa de ses bras par la même occasion et tomba lourdement sur le sol. Un bruit sinistre en résulta ce qui déclencha chez le blondinet une poussée de haine. Nazgahl par contre était aux anges. A quatre pattes, il fonça sur ses proies à terre, irrésistiblement attiré par l’odeur qui s’échappait du sac. Un peu trop obnubilé par ce sac était-il. Il tendit une main griffue pour s’en emparer quand son instinct le prévint d’un danger imminent. Il étendit ses pattes et abaissa son centre de gravité ce qui lui permit d’éviter in extremis la balle de revolver qu’avait tirée son jeune adversaire. Ce dernier tremblait mais semblait en proie à une détermination sans faille.

- Tires toi de là où je te descends, lui cria-t-il, sa main fermement crispée sur son révolver.
- Pas sans ma pitance, lui répondit à Nazgahl d’une voix douce.

De sa main droite, la goule rasa le sol et projeta une nuée de poussière dans les yeux de son adversaire. Profitant de sa diversion, elle empoignât le sac et disparut dans une venelle avant que son vis-à-vis ne puisse comprendre ce qui lui arriva.


****


Loth détestait plus que tous les retardataires. Il les détestait autant que les faux billets. Assis à la terrasse d’un petit café, le Marchand Hérétique broyait du noir en prenant son mal en patience. Il se résolut à commander un truc à manger quand la craintive serveuse vint pour la trentième fois lui demander ce qu’il désirait. Depuis deux heures déjà qu’il s’encroûtât dans cette chaise, il avait assez abusé de la gentillesse de ces gens, pensa-t-il. A moins que ce fut par peur de sa rutilante armure ou de son affreux masque qui faisait pleurer la veuve et l’orphelin. D’ailleurs, il ne s’aurait compter le nombre de gens passés par là en le regardant d’un air ahuri vite submergé par l’inquiétude. Loth n’en avait que faire du regard des autres, il y était habitué.
Il poussa un soupir de satisfaction quand il vit apparaitre dans la rue la source de son attente, j’ai nommé Hermès, son coursier favori. Loth fronça les sourcils quand il analysa le style plutôt débraillé de son intermédiaire. Ses cheveux blonds toujours impeccablement coiffés étaient en bataille, mangés par la poussière. Son visage semblait éraflé par endroit, de même que ses bras. Un bandage sanguinolent lui ornait l’épaule droite.

- Où est ton sac ? lui demanda d’emblée Loth sans prendre nouvelle de son état.
- Désolé, Monsieur, pleura Hermès rongé par la culpabilité. Il…Il  a été v..volé, begaya-t-il.
- Volé ? répéta calmement Loth qui n’y croyait pas. La statuette s’y trouvait-elle ? demanda-t-il en redoutant la réponse.
- Oui, parvint-il à articuler la gorge serrée.

S’il y a une chose que détestait Loth encore plus que les faux billets et les retardataires c’était qu’on lui dérobe un bien. Un bien qui valait son pesant de trois millions de berry qui plus est. La statuette en question était celle d’une déesse méconnue d’un obscur peuple qui vécut jadis dans les régions septentrionales de North Blue. Loth l’avait retrouvée pour le compte d’un éminent professeur en archéologie. Il devait la remettre en main propre à son nouveau propriétaire le lendemain au coucher du soleil ici même, à Shell Town.

- Ne paniquons pas, disciplinons nos esprits, intervint Loth. Que peux-tu me dire sur ce voleur ?
- C’était une… une espèce de bête sauvage. Quand j’ai tiré sur elle, la balle l’a ratée mais a déchiré ce morceau de son pantalon, répondit Hermès en lui montrant un petit bout de tissus puant et sale.  
- Son pantalon ? Je dois me considérer heureux que tu tires comme un pied alors. C’est parfait, au moins on a un début de piste pour retrouver notre coquin. Nous ferons un tour du côté de l’animalerie. Il nous faut un limier.

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Ce perturbateur à la crinière blonde s'était avéré véritablement dérangeant, il m'avait même forcé à user de l'une de mes techniques afin de le rattraper, lui et mon repas. Lorsqu'il avait pointé cet étrange objet métallique sur moi, j'avais immédiatement fait le rapprochement avec l'armement des individus ayant attaqué mon île. Cet engin était meurtrier, aussi j'avais décidé de tenter une retraite stratégique pour éviter une éventuelle blessure. Aucune difficulté pour m'enfuir, étant suffisamment agile pour évoluer dans ce dédale sans être ralenti par la configuration des lieux.

Une fois hors de portée de mon possible poursuivant, j'avais entrepris de me restaurer en toute tranquillité. Isolé sur un toit, comme à mon habitude en somme, je m'étais lancé dans une orgie de nourriture où je croquais à pleines dents dans globalement tout ce qui se trouvait au fond de ce sac. Petit problème alimentaire, mes crocs rencontrèrent subitement une surface solide, ce qui me fit instinctivement reculer. Après m'être frotté la mâchoire en grognant, je me calmais pour comprendre la nature de ce qui venait de me blesser.

___


Il s'agit d'un petit objet semblable aux statuettes rituel de mon clan, une forme d'artefact à la symbolique forte. Intriguant, mais représentant un intérêt bien moindre que les restes de fruits et légumes qui n'attendent que d'être dégustés. Je range le petit objet en forçant pour le coincer dans la chaîne de mon pantalon, pousse un petit rire nerveux en fixant ma nourriture et me remet à déguster à quatre pattes, faisant fi de l'indigestion probable qui risquait de suivre.

Cela étant, j'avais tout de même été bien angoissé par cette étrange rencontre. La petite partie de chasse à laquelle je m'étais livré plus tôt aurait bien pu se terminer en queue de poisson. Parlant de poisson, j'ai toujours faim et l'un d'entre eux m'attend au fond du sac. J'y fourre ma tête et le secoue vivement, autant par envie que par joie. La faim s'éteint, laissant place à la satisfaction et à la fierté. Il m'en faut plus, davantage de cette nourriture au parfum délicat et enivrant. Qu'il est bon de s'alimenter, qu'il est jouissif de vaincre. Aujourd'hui, je suis victorieux et c'est un nouveau rire mauvais qui s'échappe de ma gorge. Ma pitance engloutie, je bondis joyeusement sur mes pattes arrières et saute sur place en cognant mes pectoraux à plusieurs reprises, le tout en poussant des petits piaillements de bonheur.

Je suis bruyant, bien trop bruyant. Mais bien entendu je ne le réalise que trop tard, à l'instant où j'aperçois le blondinet de tout à l'heure qui évolue dans les rues, au dessous de ma position. Il est accompagné d'un autre individu, vêtu d'une armure relativement impressionnante, mais également d'un petit animal à fourrure qui, je crois, m'a déjà repéré et s'apprête à avertir ses compagnons bipèdes.

Ils semblent scruter les lieux à ma recherche, ou plutôt à la recherche de ce qui se trouve au dessus de mon fessier. Je laisse un petit sourire narquois prendre place sur mon visage. J'ai bien mangé, et quand j'ai bien mangé, je deviens joueur. Mes adversaires ne m'ont pas encore aperçu, et c'est avec toute ma subtilité et ma classe naturelle que je m'apprête à les attirer à moi. Aucun risque qu'ils ne me rattrapent, ils sont bien trop peu agiles pour y parvenir. J'inspire profondément, contractant tous mes muscles en me cambrant en arrière. Suite à quoi, je relâche toute cette pression en poussant un hurlement si puissant qu'il fait vibrer les fenêtres du bâtiment sur lequel je me tiens. L'attention de l'assistance étant attirée, je passe une main dans mon dos pour extraire la statuette de ce qui reste de mon pantalon. D'une main, je la secoue bien en évidence tout en éclatant de rire.

"C'est ça que vous voulez, me trompe-je ?"

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Popotin à gauche, popotin à droite. Il est temps de leur montrer ce que le dernier des Seekers vaut lorsqu'il s'agit de provocation gratuite. Je suis agaçant, je le sais, et c'est sur cet aspect de ma personnalité que je m'appuie afin de forcer mes adversaire à entrer dans ce petit jeu dont je fixe les règles. Je secoue tout mon être, sur cette masse de béton et de tuiles qui me sert de scène. Mon corps est désarticulé, mes membres deviennent tentaculaires et j'adopte d'improbables postures dans un ordre que seul moi peut comprendre. Exaspérant, c'est le mot.

"C'est ça que vous voulez ? Venez le chercher ! C'est ça que vous voulez ? Venez le chercher ! C'est ça que vous voulez ? Venez le chercher !"

Gesticulant en dressant mon trophée au dessus de ma tête, je ricane en sautillant d'un pied sur l'autre. Vont-ils se prendre au jeu ? Je l'espère. Au delà de la chasse, il y a l'amusement. Le jeu est la base fondamentale de tout bon chasseur, cela reste pour moi une absolue conviction. Mais je dois admettre que la mine du blond n'indique pas clairement qu'il est disposé à s'éclater.
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Loth leva les yeux vers le toit de cette maison au loin où dandinait la créature -faute d'un meilleur nom- qui fièrement exhibait la statuette qui importait tant au Marchand Hérétique. Elle les narguait, sautait sur place comme un dément. "Elle voulait jouer", pensa immédiatement Loth. Étrangement, ce constat le rassura profondément, il avait eu peur qu'un autre forbans ait été sur les traces de la statuette.  

- C'est elle, c'est la chose qui m'a attaqué ! Se plaignit Hermès.
- Merci, j'ai vu, je ne suis pas aveugle, lui répondit Loth d'une voix cassante qui réfléchissait à toute vitesse à la meilleure manière d'écourter ce qui se profilait comme un enfantillage. Tu n'aurais jamais dû fuir la première fois. Elle cherche un affrontement, alors, qu'il en soit ainsi, conclut Loth de guerre lasse. Passes à l'attaque.
- A vos ordres, monsieur. Dance des brumes

Rapide, Hermès plongea la main dans la sacoche qu'il avait à la hanche, en ressortit une espèce de grenade qu'il lança droit sur Nazgahl à quatre pâtées de maisons de là. Étrange changement, pensa la goule, le jeune homme semblait d'une adresse peu commune et pourtant c'était le même qui l'avait raté quelques minutes plus tôt. Elle ne se perdit pas en vains analyse. Prenant appui sur les pieds -ou pattes à vous de voir- elle bondit en arrière pensant que le projectile était destiné à l'atteindre. C'est surprise donc qu'elle le vit exploser à mis distance en déployant un rideau de fumée entre ses poursuivants et elle.
   
- Tsssssssssss, renifla Nazgahl qui voyait aussi clair dans cette diversion qu'un géant en plein jour.

Leste, la goule bondit de toit en toit. Il était impératif de changer de position, les adversaires s'étant évanouis sous le couvert de la fumée. Deux maisons plus loin, elle sauta et descendit dans les ruelles poussiéreuses de ce quartier désaffecté depuis longtemps déserté de ses habitants. C'était le lieu idéal pour son jeu de cache-cache, surtout avec des poursuivants qui se prenaient au jeu.

Des poursuivants, malgré tout, un peu trop facile à repérer pour lui, il le réalisa. La raison? Les aboiements intempestifs de la boule de fourrure qui leur tenait lieu de pisteur et que Nazgahl avait aperçu au loin. Comment pouvaient-ils se targuer de poursuivre un individu avec une alarme collée sur eux?
La goule décida de leur montrer un avant goût de ses talents, histoire de les émoustiller davantage. Rapide, silencieuse, à quatre pattes, elle arpenta les ruelles et deux minutes plus tard, atteignit la zone où le clebs donnait de la voix. Elle avait eu le temps de réfléchir sur le chemin. Cet animal était agaçant, très même. Elle braillait mais surtout permettait aux humains de la retrouver. Ils seraient tellement désemparés sans lui. Et plus ils seraient désemparés et mieux Nazgahl se porterait. La conclusion devint évidente, il fallait se débarrasser de la boule de fourrure pour rendre le jeu plus excitant.

Aussi, elle aiguisa ses griffes planquée derrière un muret. L'animal était là, juste au tournant de cet angle droit. Elle n'allait pas le faire souffrir. Il était même plus probable qu'il ne sente rien tellement elle allait y aller de sa vitesse.
Nazgahl fusa à ras le sol, prit un virage en épingle à cheveux, déboula dans la ruelle les griffes toutes dressées puis s'arrêta net, cloué sur place par un sentiment indicible.
Une erreur était-ce au final?

La distance lui avait fait commettre une erreur. D'aussi loin, il n'avait pas pu estimer la taille de la boule de fourrure et s'était enduit en erreur en pensant qu'il s'agissait de n'importe quel chien de base. Celui là avait la taille d'un ours ou plus, des crocs redoutables, des griffes bien plus longues et acérées que celles de la goule.
D'un coup de patte redoutable, le molosse griffa l'air. Les réflexes de la goule prirent le dessus et elle roula à terre d'un un tonneau pour éviter cette attaque qui ne la rata pas pour autant. Une longue griffure sanglante marquait son bras droit.

La seconde de réflexion qu'il fallut à Nazgahl pour réaliser sa méprise profita à ses poursuivants. Hermès émergea d'une venelle adjacente et cibla la goule de quelques couteaux de jets. Prompte et ressaisie, elle effectua plusieurs espèces de salto arrière en évitant les projectiles. Elle se réceptionna mais n'eut pas le temps de souffler, un pied armurée fendait l'air.

Nazgahl s'étendit à plat ventre sur le sol pendant que l'attaque de Loth effleurait sa tête. D'une main, il se saisit du pied volant dont l'élan le souleva du sol. Il lâcha le pied de Loth, atterrit à la verticale sur un mur opposé.

- Pounce

Nazgahl concentra toute sa puissance dans ses jambes, et fusa sur Loth à la vitesse d'un boulet de canon. Avait-il renoncé à se protéger ou était-il trop lent pour réagir? se demanda Nazgahl qui remarqua que l'homme en armure ne semblait se protéger d'aucune garde particulière. La goule le heurta de plein fouet au plastron et l'homme ne broncha que de quelques centimètres. Il faisait dans les 2m30, ce n'était pas un petit morceau pensa la goule qui recula précipitamment. A sa droite, Hermès bloquait le chemin, à sa gauche, le molosse faisait barrière et derrière elle une maison tenait lieu de cul de sac.

- J'espère que tu as mieux à me monter, lui dit Loth en dégainant Appolyon sa gigantesque épée.

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Cette situation est dangereuse, le jeu se transforme à nouveau en chasse. A une différence près, je suis devenu proie et non traqueur. Le titan d'acier que j'ai percuté a très légèrement reculé lorsque je l'ai percuté, mais rien qui ne puisse l'alarmer. Je siffle d'effroi lorsque j'aperçois l'immense lame qu'il dégaine, et c'est par pur réflexe que j'esquive l'assaut latéral qu'il me porte. D'un bond, je saute pour éviter d'être tranché en deux par le colosse et, profitant de cette mince fenêtre d'action qui s'offre à moi, je profitede la taille de cette arme pour appuyer ma main droite sur sa surface et pousser vers le haut.

Je rebondis et désarçonne mon adversaire par la même occasion, ce qui m’octroie suffisamment de temps pour lui administrer un violent coup de pied au niveau de la tempe. Le coup n'a rien de mortel, ni même de douloureux à en juger par la réaction, ou plutôt l'absence de réaction de mon ennemi. Son crâne pivote doucement sur la gauche, mais il lui suffit d'une pauvre seconde pour se reprendre et s'emparer de ma jambe à l'aide de sa main libre.

Je hurle de surprise et siffle tandis qu'il me projette en l'air, usant de mon corps comme d'un fouet. Je retombe, à une vitesse telle que je perçois le vent qui file entre mes bandelettes, puis soudain je rencontre le sol lors d'un violent choc frontal. Instinctivement, je me redresse grâce à une pirouette habile et j'effectue une roulade pour passer au travers du barrage de couteaux projetés par le blond à cet instant précis. Une autre  Il soutient son allié d'une manière un peu trop agressive, comme si ce dernier n'était pas assez dangereux à lui tout seul. Je dois m'occuper de ce tireur d'élite, et vite.

Déjà l'homme en armure se réoriente vers moi, non content de m'avoir massacré l'estomac et la mâchoire en un seul assaut. Mon regard s'accroche au sien, et ma pupille rougeoyante le fixe longuement tandis que je laisse apparaître mes griffes pour le provoquer. Je me mets à courir en sa direction mais, bien entendu, le blondinet n'est pas d'humeur à ce que je lacère le visage de son leader. C'est là toute la subtilité de mon assaut. Alors même que le jeune lanceur de dagues me prend pour cible et projette ses lames meurtrières sur moi, j'effectue un salto arrière et repart dans cette direction, retombant à quelques mètres de lui. D'un coup de pied rageur, je le plaque au sol. Instantanément, je saute contre un mur pour prendre de la hauteur et repart dans sa direction, dans l'espoir de placer une Track fatale. Trop rapide, trop précis, trop brutal. Dommage pour lui.

Malgré son habileté, il est incapable d'adopter une garde assez solide pour m'empêcher de le projeter à terre avec violence. Sèchement plaqué contre les pavés, il est victime de ma technique et se fait sauvagement lacérer le torse. Pas le temps de l'achever, malheureusement, car déjà la bête à fourrure géante ouvre sa gueule pour me réduire en miettes. Je siffle en entendant la griffe furieuse frôler mon oreille, tranchant l'air et menaçant de peu de m'arracher la tête. Cette fois, ce n'est pas passé loin, aussi je décide de bondir sur le toit du bâtiment, ajoutant une petite pique verbale au passage afin d'agacer mes adversaires.

"Vous n'êtes pas très bons à ce jeu mes petits, kihihihi"

Rire sordide, et je me propulse avec aisance de toi en toi, jetant un coup d’œil sur mes trois opposants au passage. Je surveille l'arrière de mon pantalon d'une main, et la statuette s'y trouve encore. Je dois la conserver, sinon mon jeu n'a plus de sens ! Je resserre donc la chaîne autour me taille, bien. Il s'agit maintenant de trouver une bonne cachette pour ensuite resurgir et achever le blond, désormais. L'homme d'acier aide son allié à se redresser, mais il est incontestable que les blessures qu'il a essuyé sont profondes et douloureuses. L'hémorragie est lourde, je le sais, et l'odeur du sang éveille en moi de si doux sentiments... Bondissant furtivement au cœur d'une ruelle obscure, j'esquisse un petit sourire jovial en recherchant mon futur point d'observation. Malheureusement, c'est sans compter sur l'ami poilu aux crocs aiguisés, qui déboule subitement en détruisant tout sur son passage, la bave aux lèvres. Ses aboiements sont si puissants et rauques qu'ils me font vibrer, aussi je ne trouve qu'une alternative pour parer son assaut frontal : la feinte.

En un battement de cil, je prends mon envol et me retrouve au dessus de la bête enragée, qui s'interrompt net dans sa charge, m'ayant perdu de vue. Aussitôt, je tend mes doigts en sa direction et retombe sur lui telle une flèche, ayant dans l'idée de lui planter mes ongles dans la nuque pour lui briser la colonne vertébrale. Technique de chasse basique, mais terriblement efficace. Je l'atteins enfin, déchirant sa chair et touchant ses os de mon majeur. Bientôt, son corps gigantesque tombera lourdement sur le côté.

A moins que cette bestiole ne soit un véritable char d'assaut, et qu'un petit orifice dans le cou ne soit qu'une égratignure pour ce mastodonte à fourrure. Le chien rugit, se cabre et me projette à terre sur le dos. Je couine, sonné et surpris par ce retournement de situation, et c'est en levant les yeux que j'aperçois l'homme en armure, épée dressée au dessus de sa tête, s'apprêtant à me décapiter sans plus de cérémonie.

"On peut aussi disssscuter de la situation."

La lame s'abat mais, jouant de mon corps souple et leste, je plis mes genoux en vitesse pour éviter de perdre littéralement la tête. La lame s'écrase puis s'enfonce droit dans le sol, et c'est en déglutissant bruyamment que je constate qu'il s'en est fallu de très peu. Le chien est rendu fou par la douleur, se secouant dans tous les sens et défonçant des caisses de vivres sur son passage. Tant de nourriture gâchée... Quelle bande d'idiots !

L'heure n'est pas à ces considérations, car déjà le chevalier-voleur parvient à libérer l'épée géante de son fourreau de pierre, pour administrer un nouvel assaut circulaire, cette fois-ci. Je modifie mon centre de gravité et bondit sur la gauche, mais il est déjà trop tard pour que le coup ne fasse pas mouche. Je reçois la lame dans le torse. Non pas de plein fouet, car je me déplace dans la même direction que l'attaque, néanmoins ma maigre garde constituée à la va-vite ne m'offre qu'une protection dérisoire face à la force brutale et absolue de mon ennemi.

Projeté contre un mur, les bras ensanglantés, je reprends vite mes appuis en pestant contre l'adversaire. Il a mis une certaine distance entre nous en me frappant comme une balle, ce qui est déjà un bon point pour repartir à l'assaut de manière plus subtile. Mais que vois-je au coin de cette rue ? Un blondinet boitillant et badaud aux bras bandés, badigeonné de son propre sang succulent qui, sans le savoir, va simplement me servir de cible et subir la sauvage sentence du Seeker. Trêves d'envolées littéraires, il est temps de défoncer des crânes à grands coups de griffes.

Je me propulse dans sa direction, le voyant en difficulté, appuyé lamentablement contre un muret. En une pirouette aérienne, je me retrouve finalement au dessus de sa tête, moi-même à l'envers. Mes bras s'abaissent vers son visage, que je m'apprête à agripper. Je n'ai qu'une idée en tête, le prendre par surprise et effectuer une rotation violente afin de lui détruire les os de la nuque, le tuant sur le coup.

Belle proie en effet, belle proie mais bien trop fidèle pour représenter un valeureux adversaire. Avoir suivi son leader malgré son état est une erreur, et l'une de celles qui coûtent cher.
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Cette manœuvre avait un dessein mortel, Loth le réalisa en une milliseconde et il ne comptait pas laisser son subordonné mourir sous ses yeux. Sans réfléchir, il ramassa un caillou né de l'impact de son épée plus tôt contre le sol. Avec la force qui était sienne, le projectile fusa à la vitesse d'une balle, quasiment. Il frôla le sommet du crâne d'Hermès au même moment où les mains dégingandées de Nazgahl s’apprêtaient à l'empoigner. Du choc entre le poignet droit de la goule et le projectile naquit un horrible bruit de cassure. La goule hurla de douleur et atterrit à côté d'Hermès qui commença juste à réaliser qu'il venait de frôler la mort. Il s'éloigna en titubant de Naz' pendant que Loth fonçait sur lui.

Son épée fendit l'air, la bête l'esquiva d'un salto, escalada rapidement une maisonnette et se posa sur son toit histoire d'évaluer les dégâts de l'attaque précédente. Son poignet lui faisait toujours mal mais il n'avait pas l'impression qu'il était cassé. Fausse alerte et c'était tant mieux. Ce jeu prenait décidément des proportions inquiétantes, peut-être était-il temps d'y mettre un terme, pensa-t-il.

Loth aussi pensait la même chose mais pour lui, il n'était pas question de s'en aller sans son dû. Ce qu'il lui faut pour y arriver, il le savait, c'était de la vitesse. Il était certes rapide et leste pour un homme de sa carrure mais son réel potentiel était largement bridé par L'épiderme. Cette armure, il la revêtait depuis une dizaine d'année déjà et la considérait depuis longtemps comme un prolongement de son corps mais n'empêche qu'une fois retirée, il profitait de ses meilleures qualités. Cette goule ne lui en laissait plus le choix, il fallait passer aux choses sérieuses.

Sous le regard intrigué de la goule, Loth défaisait morceau par morceau, chacune des pièces constituantes de son armure. Chacune d'entre elles le soulageait d'un poids. A la fin, il ne garda que son masque et son gantelet gauche orné de son bouclier.

Quelques rapides pas l'emmenèrent au pied de la maison sur laquelle se tenait la goule et d'un simple bond et d'une prise de sa main, il s'en fut au sommet. Naz' recula de plusieurs mettre et toisa son adversaire allégé. Sans l'armure, il paraissait plus mince à ses yeux malgré sa musculature impressionnante. Il avait deviné que le colosse voulait gagner en vitesse et il était curieux de voir jusqu'où il pourrait aller, jusqu'où il pourrait le suivre.

Nazgahl abaissa son centre de gravité, bascula le poids sur ses jambes puis les détendit en une seconde. Il avait disparu du champ de vision de Loth, et franchissait déjà l'espace qui séparait leur maison-support de la suivante. Loth murmura un "Tssss" puis le suivit. Un pas, et deux et il couvrit l'avancée qu'avait la goule. Cette sensation de libération, de flottement qu'il avait était ineffable.
Un coup de pied retourné accueillit leur atterrissage sur la maison suivante. Naz' détendit ses jambes, rasa le sol pour éviter ce coup puis bondit à son tour, toutes griffes dehors. Maintenant qu'il n'avait plus sa peau de métal, le colosse était vulnérable.
Il griffa l'air visant le visage de Loth. Ce dernier lui opposa son bouclier et un horrible grincement résulta du choc. Vif, il agrippa la tête de la goule et entreprit de l'écraser sur la tuile. Nazgahl se réceptionna de sa main libre, y prit appui, leva ses jambes  bascula son centre de gravité vers l'avant. Loth recula pour éviter ce coup de talons puis contre-attaqua en se ruant sur son adversaire. De tout son poids, il percuta le dos de Naz' qui boula sur le toit en tuile.

Le Marchand Hérétique sortit quelques couteaux de leurs étuis et les lancèrent sur la goule à terre. Elle roula sur elle-même comme un tonneau. Emportée dans sa roulade et par la gravité, elle dévala le toit en pente et menaça de s'écraser plus bas. Ses griffes se figèrent dans les tuiles justes à temps, le reste de son corps balançait dans le vide. Elle se cramponna, essaya de se balancer mais se retrouva tout à coup plus lourd.

Il comprit ce qui se passait quand il concéda un regard vers le bas. Ce gêneur pensa-t-il. Hermès s'était débrouillé pour le happer à la hanche suite à sa dégringolade. Il avait dû suivre leur combat depuis le sol. Le coursier du Marchand Hérétique arracha la statuette à sa hanche au moment où Naz' fendit l'air de sa main libre. Elle se figea en l'air, une autre poigne s'en était emparée. Loth était perché sur le bord du toit, une étincelle victorieuse dans le regard. Il souleva sans effort la goule et l'envoya caresser les tuiles dans un éboulis de fragments.

- Le jeu prend fin ici, lui dit-il sur un ton condescendant.
- Sauf si je reprends...

La goule s'arrêta de parler et tourna la tête vers l'est d'où provenaient les bruits qui parvenaient à eux. Loth l'imita parce qu'il les entendait aussi ces bruits. Des bruits de murmures, des pas foulants le sol, d'ordres beuglés ici et là. Ces bruits provenaient d'une centaine de personnes qui les avaient déjà encerclés sans qu'ils ne s'en rendent compte dans le feu de leur combat.

- Fait chier, des marines, jura Loth.

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Je voltige, mon torse vient frotter les tuiles et m'échauffer la peau. Ils m'ont bien eu, mais je suis bon joueur. J'offre à mon vis-à-vis un petit sourire, lui indiquant par la même occasion que je lui concède cette victoire. Redressé sur mes quatre pattes, je tire une révérence distinguée. Non, la partie en restera là. On s'est bien amusé, j'ai bien mangé, mais il me faut une nouvelle proie.

Je lance un coup d’œil au coursier blond. Je l'aurais bien tué pour ensuite dévorer la majeure partie de ses organes internes, mais j'ai d'autres chats à fouetter et puis comme je l'ai si bien soulevé, je suis bon joueur aujourd'hui. Le gigantesque chien rendu fou par sa blessure précédente s'éclipse en défonçant une palissade de ses grosses pattes griffues, et c'est un petit bataillon de marines qui se dessine à l'horizon. Un frisson parcourt mon échine, je dois trouver un moyen de m'enfuir sous peine de me retrouver dans une situation défavorable.

Je pose ma patte avant en contrebas, et une pique douleur vient me forcer à la relever. Fichue blessure, elle risque fort de me nuire dans les minutes qui vont suivre. Au loin, j'aperçois l'homme en armure et son acolyte qui se font la malle. Le plus costaud des deux assistant l'autre en le tenant par l'épaule, ils disparaissent comme des ombres et m'abandonnent à ce chaos. Joignant mes mains en coupe devant ma gueule, je hurle à leur attention :

"Je prendrai ma revanche mes petits !"

Voilà que les petits soldats se rapprochent. Du haut de mon perchoir, je pousse un sifflement à leur glacer le sang et tourne les talons, espérant découvrir une solution miracle au sommet de cette bâtisse. J'ai attiré la totalité des escadrons sur moi, ce qui n'est pas forcément la meilleure des idées de cette si belle journée. Poussant sur mes pattes arrières, je bondis pour quitter ce support et en trouver un qui soit plus stable.

Balayant les lieux du regard, je distingue diverses alternatives. J'y réfléchis rapidement, estimant que ces pauvres humains sont inaptes à me rattraper en suivant le même chemin que moi. C'est une balle qui vient frôler ma cuisse, éveillant tous mes sens en un éclair. Mes pupilles s'affinent, mon rythme cardiaque s’accélère subitement et je m’affaisse, me dissimulant à la vue des tireurs en contrebas. Ce n'est pas passé loin. Mais pourquoi diable veulent-ils me tuer pour avoir fait joujou avec deux petites canailles ?

Et c'est un ouragan de souvenirs qui me frappe alors, et de plein fouet avec ça. La jeune humaine que j'ai massacré plus tôt, sans compter la pile de cadavres qui s'entasse dans les égouts depuis mon arrivée. J'ai fini par comprendre que les hommes n'apprécient pas spécialement qu'on diminue leurs effectifs, aussi j'en viens à supposer qu'ils sont probablement disposés à venir à bout de moi pour cette même raison. Et soudain je pense à mes effigies, mes œuvres. Furieux, je lève la tête et m'expose donc aux tirs, mais il faut vraiment que je les mette en garde.

"Le premier qui touche à mes totems, je lui mange les attributs génitaux."

C'est d'autant plus menaçant étant donné que mes précédents totems en ont parfois été constitué. Nouveau tonnerre de feu, je couvre mon crâne de mes mains en m'aplatissant sur la toiture. Ce n'est pas passé loin non plus, mais je commence à être habitué. Il est temps de filer. Je saute, et une pression anormale vient m'interrompre en plein air. Je jette un regard effrayé sur ma jambe solidement attachée, il s'agit d'un lasso. Et au bout de la corde se tient un homme à casquette, visiblement bien disposé à me ramener au sol de force. Par miracle, je parviens à atteindre le toit que je visais. Je m'y accroche à deux mains, ou plutôt à dix griffes, forçant comme jamais pour lui faire lâcher prise. Mais le vicieux est vite rejoint par des camarades, ce qui corse la joute...

D'abord deux, puis trois, puis dix, puis vingt. Les voilà tous ameutés sur la maigre corde qui va probablement se trancher avant que je ne cède. Mes ongles se tordent, mes muscles se crispent, je pousse un piaillement rageur mais rien n'y fait, je suis tiré vers le bas. Ce renfort à la gravité étant plutôt conséquent, j'en viens tout bonnement à arracher les tuiles, les ramenant avec moi dans une inexorable chute en direction des pavés...

Je m'écrase, enfonçant la terre sous mon corps et l'impact vient secouer tout mon être. Pas le temps de souffler, ces saletés de marines sont déjà ameutés autour de moi comme des fourmis sur un cadavre. Jouant des griffes, j'en expulse quelques uns mais ils viennent toujours plus nombreux. Je pousse un hurlement sauvage, ne sachant plus où en donner de la tête, un cri brutal mais insuffisant pour me sortir de ce mauvais pas.

N'empêche que, capturé ou non, je les ai eu mes attributs génitaux coupés.
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