Comment se retrouver dans la mouise en deux leçons

Las Camp, début d'après-midi

La journée avait plutôt bien commencé, malgré quelques incidents. J’étais tranquillement posé au bar avec une grosse chope de bibine au creux d’la main. En fait, c’était ma deuxième. La première je l’avais foutu par terre en essayant de l’attraper avec ma main droite. Ca a beau faire longtemps, un réflexe ça s’perd jamais j’crois. J’avais toujours un mouvement pour saisir les objets avec mon poing en métal. Et c’jour-là, j’avais continué mon mouvement un poil de cul trop loin. La bière avait explosé sur le sol et avait complètement tâché mes rangers. Ca avait eu pour effet de me faire rentrer dans une sacrée colère. J’ai pas su sur quoi m’défouler alors j’ai simplement frappé d’mon poing sur la table d’toutes mes forces. Bien sûr, elle s’est pétée nette. Ca a au moins servi à effacer le sourire de tous ceux qui avait commencé à se foutre de ma gueule.

Une serveuse m’en a apporté une autre et m’a invité à m’asseoir face à une table en un seul morceau. Ca m’a calmé et j’ai recommencé à prendre un peu d’plaisir en sirotant ma boisson. J’avais strictement rien à foutre. J’savais que j’devais vite me remettre dans l’business parce que ma bourse commençait à s’vider dangereusement mais j’sais pas… Pas c’jour là… J’avais une sacrée flemme et j’voulais changer un peu. Il y a pas à dire, même quand on aime son boulot, il faut parfois changer un peu. Vendre des esclaves, c’est cool et ça rapporte pas mal. Mais j’avais envie d’action. Un peu d’baston, un peu d’violence ! J’allais finir par rouiller à simplement faire le marchand. Je m’suis levé et j’ai crié.


-Hey ! Y a personne qui serait partant pour une bonne baston ? Un contre un ou générale, comme vous voulez.

Mais personne n’réagit à mon annonce. A croire qu’personne ne voulait finir dans le même état qu’la table. Tous des chochottes. La serveuse s’approcha à nouveau de moi, pâle et tremblante.

-Monsieur, je vous en prie. Nous ne pouvons pas nous permettre de payer les réparations qu’engendrerait une bagarre. Nous allons déjà devoir réparer la table. S’il vous plaît, ne cassez plus rien…

J’avais pas pour habitude de m’en prendre aux jeunes filles. Je m’suis rassis en maugréant et en les insultants d’un peu toutes les insultes qui parlaient de c’qui était lâche. Une fois ma chope vidée, j’allais m’ lever pour m’barrer de cet endroit barbant quand trois types sont entrés en parlant fort. Leurs vêtements étaient déchirés et ils étaient amochés. Tous les trois portaient un blouson en cuir rouge avec un dragon noir dessus. J’savais très bien qui c’était ces mecs. Des membres de la Triade du Lotus Pourpre, le gang l’plus réputé d’tout Las Camp. D’ailleurs depuis qu’ils étaient entrés, un gros blanc s’était installé. Certains avaient même quitté le bar discrètement. Bandes de couilles molles…

Ils parlaient forts en faisant d’grands gestes dans tous les sens. Ils semblaient surexcités et même un tantinet hystériques. Comme j’avais rien à foutre, je m’suis mis à les écouter presque sans l’faire exprès. D’après c’que j’ai compris, ils revenaient tout juste d’une mission que leur boss leur avait confiée. Et à juger par leur état pitoyable, ils avaient lamentablement échoué. Ils parlaient d’plantes, de démon, d’épines et d’enfer. Après quelques minutes et surtout quelques verres, ils finirent par s’calmer. Leur principal problème à présent était d’savoir qui allait aller voir la patronne pour lui annoncer qu’ils rentraient bredouilles. Ils s’chiaient carrément dessus, ça s’voyait à des kilomètres. Sinhg Yin Fu, la matrone de la Triade, n’était pas vraiment réputée pour son pardon et sa grande compréhension. J’peux l’dire, elle est pas commode l’asiat’. Mais celui qu’il fallait surtout pas croiser, c’était Kakihara, leur exécuteur. Ce mec était un vrai monstre, une machine à tuer. Ces mecs avaient échoué, ils devraient recevoir d’ses nouvelles très bientôt. Personne n’échouait dans la Triade. C’était la règle. Tu réussi, ou tu passes.

La conversation dura un moment avant qu’ils n’finissent par être complètement beurrés et que la discussion ne s’mette à tourner autour des gonzesses et des bateaux d’guerre. Typique. Mais au moins, j’avais appris une chose : ces gars savaient où s’trouvait un truc très important et ayant une grosse valeur. Et l’meilleur, c’était que ces tocards n’avaient pas réussi à l’ramener. Ce trésor était donc encore sur place. Il fallait que j’les fasse parler. Ca allait pas être bien compliqué vu leur état d’ébriété. Je me suis levé et je me suis approché d’eux en riant, comme si leurs blagues avaient un quelconque intérêt. Je pigeais même pas ce qu’ils disaient.


-Bwahahaha ! Alors les gars ! Rude journée, pas vrai ! Allez, c’est ma tournée.
-Wouah ! Sympa mec ! J’en ai b…b…bien besoin, tiens.
-Vous êtes dans un sale état ! J’espère que les types en face sont à plaindre !
-Tu parles ! Cette… cette saloperie d’ortie ! Je te passerai tout ça au lance-flamme, moi !
-Dis pas de conneries ! Si on crame tout, on peut lui dire a…adieu !
-Une ortie ? C’est une plante qui vous a amoché comme ça ? BWAHAHAHA !
-Vas-y, rigole toi ! Tttt t’crois qu’tu peux faire m…mieux p’têtre ?
-Ouais, t’as beau être grand, tu tendrai…tindrai… tiendrais pas deux minutes sur l’Archipel Vert !

Bonnnnnnn ! J’avais réussi à obtenir une info ! C’était déjà pas mal. Mais c’était pas suffisant pour me motiver à m’lancer dans un périple qui avait l’air bien hard. Il fallait que j’en sache plus ! J’fis un geste à la serveuse qui comprit et transforma les verres vides en verres pleins. La conversation continua pendant un moment sans que j’puisse rien obtenir d’eux. Faut dire que c’était d’plus en plus chaud d’piger ce qu’ils racontaient au fur et à mesure que les verres se vidaient. Mais au bout d’un moment, l’un deux a enfin fini par lâcher le morceau.

-He ba…baaaaa moii ! Moi, zvais vous dire un truc ! Si j’arrive à battre cetttttttte SALOPERIE ! Et ba je l’bouffe moi-même c’putain de fffffruit ! La boss pourra rien me faire… Rien de rien !
-Pfffff t’connaissant, c’s’rait l’fruit dddddu ringard, hahahahaha !
-Va t’faire ! C’s’rait un logia ! Un vrai de vrai ! L’logia d’l’alcool !
-T’es déjà à 95% d’alcool, sac à vin, ça changerait plus grand-chose. Allez, je m’casse !

J’ai quitté l’bar en leur laissant payer la note. De toute façon, ils étaient déjà morts alors autant qu’ils raquent. L’échec n’était pas toléré chez le Lotus Pourpre. Kakihara était sûrement déjà en route vers eux. Mais au moins, j’étais loin d’avoir paumé ma journée ! Moi qui comptais simplement rester l’cul vissé sur ma chaise à m’enchaîner les pintes, voilà que j’avais tout ce qu’il fallait pour m’lancer dans une chasse au fruit du démon ! Ca valait une vraie fortune ces trucs là ! Si c’était un bon, je pouvais en tirer plus de deux cent millions de berrys ! La dernière fois qu’un logia a été mis en vente, il paraît que les enchères se sont terminées à un milliard cinq cent milles berrys ! Mais il faudrait vraiment être fou pour avoir une puissance égale aux amiraux ou aux empereurs et de le mettre en vente. Un logia, ça n’a pas de prix ! Moi je l’boufferai !

J’ai hésité pendant environ quatre secondes avant de rentrer chez moi. J’devais faire mes valises.



Dernière édition par Henry Morgan le Lun 2 Juin 2014 - 20:23, édité 1 fois
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Las Camp dans toute sa splendeur... J’enjambais des montagnes d’ordures en tentant de n’pas bousculer ceux qui y mangeaient, passant d’ruelles sombres en places mal famées. Je m’sentais à l’aise dans toute cette merde. J’y avais toujours vécu moi, dans les poubelles, entouré d’voleurs et d’crevures. Et j’peux l’dire, j’ai toujours été l’plus doué d’entre eux. C’est pour ça que moi, j’avais réussi et qu’eux continuaient à s’traîner sur les pavés crades d’cette île puante. J’étais devenu un homme d’affaire après tout. J’obtenais d’la marchandise et la revendais pour m’faire un bénéfice. C’était la base de tout commerce, non ?

Aujourd’hui était un jour un peu spécial. Des troufions appartenant à la Triade du Lotus Pourpre, le gang l’plus réputé d’Las Camp, avaient laissé filer quelques informations à propos d’un sacré trésor. Après quelques verres, j’ai réussi à savoir qu’un fruit du démon s’trouvait sur l’Archipel vert, bien gardé par une plante qui, visiblement, les avait mis en déroute. J’avais beau chercher, j’voyais pas bien comment on pouvait s’faire battre par un végétal. Mais ça m’arrangeait bien. Leur malheur allait faire mon bonheur. Un fruit du démon avait une valeur inestimable, surtout un de première catégorie. On pouvait en tirer une véritable fortune !

J’ai pris dans la rue où j’habitais, pressé d’faire mes bagages. J’devais partir pour l’Archipel vert le plus vite possible. Si la Triade Pourpre était sur l’coup, ils allaient envoyer d’autres équipes pour le récupérer. Fallait que je l’chope avant eux ! Je cherchais mes clefs dans ma poche quand j’ai senti une main se poser sur mon épaule. Je m’suis retourné et là, j’ai sentit mon cœur sauter un battement.


-Tu vas quelque part peut-être ?
-K… K… Kakihara ?!

Kakihara. L’homme de main de la Triade. L’exécuteur sur contrat. L’assassin impitoyable. Le nettoyeur méticuleux ! Le tueur sanguinaire ! Le bourreau de Las Camp !!! L’ange de la mort en personne !!!!! Putain !!! Mais qu’est ce qu’il venait foutre ici !? C’était mauvais. Très mauvais !

-Je t’ai posé une question.

L’homme s’est approché. J’pouvais voir les immondes cicatrices qui lui défiguraient la tronche. Il s’les était faîtes lui-même. Un vrai malade. Ses cheveux blonds étaient tachetés de sang. Je pouvais me voir dans ses grands yeux gris et froids. Un regard qui t’fait sentir tes sphincters s’dilater et tous tes poils s’dresser jusqu’à s’arracher de tous tes pores. J’suis pas du genre à avoir les fois mais là, j’en menais vraiment pas large. J’savais qu’il savait. Qu’il savait que je savais. Et j’savais aussi que lui mentir marquerait mon arrêt d’mort.

-A… A l’Archipel Vert…
-Huhum… Et pourquoi ?
-Je… J’ai entendu dire qu’il… qu’il y avait un truc de grosse valeur là-bas.

Kakihara m’a regardé droit dans les yeux pendant plus d’une minute sans jamais cligner des yeux. J’savais pas si j’devais parler, si j’devais baisser les yeux ou au contraire soutenir son regard inexpressif. Cette minute m’a semblé durer des heures. Il finit par cracher sur le sol.

-Tu sais que d’autres personnes sont déjà en train de le récupérer.
-Heu… je… je n’sais pas. J’imagine que oui.
-Tu comprends donc pourquoi je dois te tuer. Tu aurais du passer ton chemin. Ne pas t’immiscer dans nos affaires.
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Avant que j’puisse répondre ou même réagir, il a sorti une longue aiguille en métal et a essayé de m’la planter en pleine gueule ! J’ai esquivé l’coup et sauté sur le côté. A peine une seconde après, il était déjà sur moi, prêt à m’transpercer avec ces putains d’aiguilles à tricoter. J’ai eu l’temps de m’cambrer pour le repousser d’mes deux pieds et je m’suis relevé en vitesse. J’étais vraiment très mal barré, là. Ce type était carrément capable de t’nir tête à un colonel. Il était penché en avant, comme un animal sauvage prêt à bondir sur sa proie. Le sourire qui était apparu sur sa tronche m’filait froid dans l’dos.

-Attends ! C’est bon, j’y vais pas ! J’vous le laisse ce fruit ! Pas d’soucis !
-Tais-toi. C’est inutile. Tu vas devoir te battre.

Il a foncé sans attendre. J’ai fait un saut en arrière et j’ai appuyé sur sa tête pour le déséquilibrer. Il a hurlé que je devais me battre ! Que je devais le frapper et défendre ma peau sous peine de subir une mort infiniment lente et douloureuse. C’était vraiment un grand malade ! Mais il avait raison, j’avais pas l’choix. Ca allait probablement servir à rien, il était invincible, mais je risquais encore moins d’lui faire changer d’avis.

Je m’suis redressé et j’ai posé ma main sur mon avant-bras de métal. J’aurais pas beaucoup d’occasion pour lui faire cracher ses dents. S’il parvenait à m’toucher avec ses pics à la con, je savais que j’prendrai cher. Il visait les veines, les nerfs ou d’autres trucs comme ça qui t’foutaient direct en « Game Over ». Il allait voir comment Baracuda vend sa peau. Le prix est élevé…

Kakihara a lancé une de ses aiguilles que j’ai pu parer avec mon avant-bras. Mais pendant ce temps, il s’était déjà lancé dans sa charge. Le temps d’un clignement d’yeux, il était déjà à quelques centimètres de moi. Sans réfléchir, j’ai glissé mes bras sous ses aisselles en esquivant son attaque mortelle et je l’ai soulevé dans les airs.


-Titan Crush Master !

En m’laissant tomber en arrière, j’lui ai fracassé l’crâne contre le sol. Je m’suis niqué l’dos en tombant mais au moins, j’lui ai placé. J’pensais que j’avais réussi. La rencontre d’une semelle de chaussure avec ma joue m’a fait comprendre le contraire. Il était déjà debout, comme si de rien n’était. C’était impossible ! J’étais certain de l’avoir eu ! Ce type était juste pas humain ! Je m’suis mis à ramper en arrière. J’savais que j’aurais pas l’temps d’me relever, mais de toute façon, il était en position de force. Il marchait tranquillement vers moi, l’enfoiré. J’étais à sa merci. Il a sorti une aiguille de sa poche et a sourit. J’ai pas pu m’empêcher de fermer les yeux en voyant le dard foncer droit vers moi.

Et puis, plus rien. Le silence, le noir. Plus d’son, plus d’goût, plus d’odeurs. Plus de sensations non plus. Mon corps et mon esprit s’étaient mis en pause, attendant qu’la mort frappe. Mais elle ne vint pas. J’rouvris entement les yeux. J’avais aucune idée de combien d’temps ça avait duré. La pointe était là, fixe, à quelques millimètres d’ mon œil gauche. Elle ne bougeait pas. Kakihara était totalement immobile. Sa main ne tremblait pas. Il finit par baisser son bras.


-C’était un joli coup. J’ai eu mal. Relève toi et frappe moi.
-Hein ?
-Frappe-moi de toutes tes forces. Sinon je te tue immédiatement.

J’ai pas cherché à comprendre. J’avais rien à perdre et l’esprit chamboulé. S’il me laissait une ouverture, je comptais bien la saisir. Je m’suis relevé et j’lui envoyé une méga-patate made in Las Camp avec mon poing en métal. Sa tête a tourné violemment sur la droite. Son corps n’a pas bougé d’un poil de cul. Impressionnant… Après quelques secondes, il m’a regardé et a essuyé un mince filet de sang qui coulait d’sa lèvre supérieure.

-Pas mal… Tu peux m’être utile. Viens. Te tuer serait jeter de la confiture aux cochons.
-Hein ? Heu… je… je vois pas bien le rapport…
-Tu as de la chance d’être encore en vie. Ne tente pas trop ta chance.

J’ai fermé ma gueule.
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Sans un mot, je l’suivais d’près. J’avais qu’une envie, c’était de m’enfuir. Il ne m’regardait même pas. Je l’voyais là, devant moi, marcher droit devant lui sans jamais s’retourner.  Mais ça aurait été un suicide. J’avais l’sentiment qu’il sentait ma présence. Si j’tentais quelque chose, il m’tuerait. Il m’tuerait devant tout le monde, ça lui poserait pas le moindre problème. Au contraire, ça augmenterait encore la crainte qu’il inspirait à tous les habitants. Après quelques minutes, je savais où il m’emmenait. Ouais. Oh putain, je l’savais et bordel, j’avais pas envie d’y aller ! Vraiment pas !

-On va voir madame Singh, hein ?

Il m’a pas répondu et a continué à avancer. C’était pas la peine, je l’savais très bien. Et mes craintes se sont confirmées quand on est arrivés devant la grande porte en bois rouge. C’était le plus grand lupanar de tout Las Camp. Je l’connaissais bien en temps que client mais surtout en tant que fournisseur. Hé ouais, j’ai pas mal commercé avec la miss Singh dans le passé, à l’époque où j’avais encore un réseau. J’lui fournissais tous les mois un nouvel arrivage de filles et elle m’payait bien. Mais depuis qu’mon équipage m’avait trahit et que j’avais tout perdu, j’avais tout fait pour pas m’retrouver à nouveau face à elle.

On avait un contrat tacite tous les deux et à cause de ma disparition, elle avait sûrement perdu pas mal de thune. M’retrouver dans la même pièce qu’elle, entouré de ses gorilles et de ce psychopathe aux cheveux blonds m’faisait pas rêver. Enfin, c’pas comme si j’avais l’choix. Kakihara s’était placé sur le côté d’la porte et m’fixait droit dans les yeux. Voilà, dernière chance. Je m’barrais ou j’entrais. Je mourrais dedans ou dehors. Plus qu’à faire un choix. J’ai pas eu trop l’temps d’y réfléchir en fait. Voyant que j’hésitais, l’assassin a sorti une nouvelle de ses putains d’aiguilles et l’a levée au dessus d’sa tête, prêt à la lancer. Il avait pas lâché l’regard une seule seconde. J’ai soufflé, dépité et j’suis rentré. Il m’a emboîté l’pas et la porte à claqué derrière nous.


-Baracuda ? Quelle surprise. Je te croyais mort.
-Je l’croyais aussi madame. Mais vous voyez, je m’en suis sorti., j’ai dit en lui montrant ma prothèse.
-Bien… Ton absence m’a beaucoup peinée, tu sais. J’ai du changer de fournisseur et la qualité est médiocre en comparaison de celles que tu me ramenais. Les bénéfices ont chuté.
-Désolé, madame. J’peux vous en retrouver. J’ai perdu un bras, mais pas l’savoir faire.
-Mais… je n’en doute pas. Kakihara ? Pourquoi l’avoir amené ? demanda t-elle en tirant sur son porte-cigarette.

Il s’est avancé et a posé un genou à terre. Trop kitsch.

-Il est fort madame. Il a réussi à me faire mal. Je pense qu’il pourrait le ramener pour nous, étant donné que nos hommes n’y parviennent pas. La sixième équipe est revenue bredouille il y a quelques heures.
-Respirent-ils encore ?
-Non, madame.
-Bien.

Elle s’est levé et a commencé à m’reluquer de haut en bas avec un air pensif. J’savais pas trop où m’mettre. C’était gênant. Je sentais son regard me parcourir comme si quelqu’un m’frottait avec une stalactite de glace. Un point glacé qui se baladait d’ma tête jusqu’aux orteils.

-Si j’peux rendre service…
-Tu le pourrais. Il me plairait de refaire affaire avec toi, Baracuda. Mais je dois savoir si je peux te faire confiance.
-Oh oui, m’dame ! Vous pouvez ! Pour sûr !
-Je vais te confier une mission. Il se trouve sur l’Archipel vert quelque chose que j’aimerais grandement posséder. Rapporte le moi et je te donne ma parole de te le payer le prix fort. Si tu y parviens, nous pourrons peut-être passer un accord. Mais si tu tentes de t’enfuir avec, j’enverrais Kakihara après toi. Est-ce que tu acceptes ?
-‘Vec grand plaisir. J’vous l’ramènerai, parole.
-A combien évalues-tu ta parole ?
-Heu… J’sais pas. Un million ?
-Avec moi, la parole vaut la vie.
-Arf, z’êtes dure en affaire ! Bon, pas grave, j’vous le ramènerai d’toute façon.
-Va. Je t’attends déjà. Kakihara, donne lui trois hommes pour l’accompagner. Il n’y arrivera jamais tout seul.

J’ai quitté la maison de plaisir avec une violente boule au ventre. J’venais de m’embarquer dans une sacrée galère avec une grosse pression. Si j’échouais, j’crevais. Simple et efficace. En temps normal, ça m’aurais pas posé d’problème, mais là, j’savais même pas c’que j’devais affronter. On verrait bien. Nan, c’qui m’faisait chier l’plus, c’était les trois pingouins qui m’lâchaient pas d’une semelle.

Avant que j’parte, Kakihara m’avais refilé une carte avec une croix dessinée dessus avec du sang séché. Une d’leurs équipes avait repéré un fruit du démon et en avait maqué l’emplacement. Mais personne n’était parvenu à vaincre la fleur qui était devant. Ma mission : Vaincre une fleur !



Sérieusement ?
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