Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Home Bad Home

Dans l’épisode précédent :
Barracuda a été chargé par la Triade du Lotus Pourpre de récupérer un fruit du démon se trouvant sur l’archipel vert. Après avoir tourné dans l’île il a du affronter un robot-dragon qu’il parvint à vaincre en sacrifiant deux hommes qui l’accompagnaient. Mais il a constaté que ce monstre n’était pas en lien avec ce qu’il recherchait. Il a donc poursuivi ses recherches à travers la jungle pour tomber sur la gardienne de la forêt, une créature végétale surmontée d’une immense fleur. Le combat fut acharné et il ne parvint pas à la vaincre mais réussit tout de même à dérober le fruit avant de s’enfuir à toute jambe, se promettant de revenir pour achever celle qui lui avait brûlé les cheveux.


Pleine mer, en direction de Las Camp

-Détaches tout d’suite tes yeux de ça, mon gars ! Si l’un d’vous s’approche à moins d’deux mètres de c’fruit, j’lui tranche la gorge, juré !

Bande de rapaces ! Les trois types qui conduisaient l’rafiot avaient repéré ce que j’transportais et n’arrêtais pas de m’jeter des regards en coin. J’devais m’méfier d’eux. Et ne dormir que d’un œil. Les marins n’étaient pas réputés pour leur honnêteté, mais je l’étais pas pour m’laisser emmerder. L’problème, c’est que j’étais salement amoché, j’avais perdu pas mal d’sang et mon corps tout entier m’faisait mal. Si j’devais encore m’bastonner, ça allait être vite réglé. J’te balancerai ces charognards par-dessus bord et j’rentrerai tout seul. Ca devait pas être bien compliqué d’conduire cette épave tout seul. Et ça m’éviterait d’payer l’ticket, héhé… J’tâcherais d’y réfléchir, s’ils essayent de pas la jouer réglo.

J’ai tourné mon regard vers l’horizon. Le ciel était de plus en plus noir et l’petit vent qui s’était mis à souffler me faisait frissonner. Ca faisait des heures et des heures qu’on était parti de l’archipel vert. Pourtant, l’île n’était éloignée de Las Camp que de six heures et on ne voyait toujours rien à l’horizon. Ca sentait clairement le coup fourré. Avec le vent dans le bon sens, on aurait déjà dû accoster. Pas besoin de chercher bien loin pour deviner que les gars n’avaient pas l’intention de me ramener à Las Camp du tout en vérité. Ou tout du moins, pas avec le fruit entre les mains.


-Hey ! On arrive quand ?

« J’sais pas » qu’il m’a dit. Apparemment, on allait s’manger une tempête et les courants sous-marins étaient contraires au vent ou j’sais plus trop quoi. En gros, ils contrôlaient rien du tout et on dérivait comme un colombin dans une cuvette. Un éclair à traverser l’ciel pour confirmer mes doutes : c’était pas glop. Mais cette tempête tombait à pic, pourtant, ils seraient tellement occupés à maintenir cette coque de noix à flot qu’ils pourraient pas se préoccuper de ma cargaison. Mon seul problème était que vu les bras cassés que j’me trimbalais, il y avait des chances que j’y reste aussi. Barf, sans prendre de risques, on fait pas grand-chose, hein ?

Les éclairs tombaient de plus en plus souvent et, j’avais l’impression, de plus en plus près. Les vagues grossissaient et gagnaient en force. Je m’agrippais au fruit maudit, préférant tomber moi-même à l’eau plutôt que d’avoir fait tout ce travail pour rien. Soudain, la lumière s’est enfuie et mes yeux ont mis une seconde à s’habituer à l’obscurité qui venait de tomber. La seconde suivante, une énorme vague s’écrasait sur l’embarcation dans un fracas terrible.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t11306-j-ai-plus-d-appetit-qu-un
  • https://www.onepiece-requiem.net/t11208-je-m-presente-je-m-appelle-morgan

Tout s’est passé hyper vite. Une seconde avant j’avais la tête en haut et la seconde d’après, la tête en bas. Enfin j’crois. J’ai senti l’goût dégueulasse de l’eau salée me rentrer dans la gorge et même dans l’nez et mes poumons s’sont mit à brûler avec le sel. D’un coup, il n’y avait plus d’direction, droite, gauche, haut, bas… Tout ça est devenu vachement conceptuel. Je n’avais plus qu’un seul poing de repère : le fruit du démon. C’était le centre de tout, j’étais roulé en boule autour d’lui, attendant que tout se calme un peu. J’pouvais attendre longtemps comme ça, je l’savais bien mais qu’est c’que j’pouvais faire d’autre. J’savais même pas par où nager pour rejoindre la surface. Alors j’ai attendu. Encore et encore. J’saurais pas dire combien d’temps j’ai tenu comme ça, recroquevillé, balloté dans le noir total, luttant contre la douleur qui m’déchiraient la poitrine. Sûrement pas longtemps, j’ai toujours été une vraie quiche en apnée.

Finalement, j’ai senti un violent courant m’aspirer et m’recracher au sommet d’une vague. L’espace d’un instant, j’ai senti de l’air pénétrer en moi en force (pas de sales idées !). J’ai atterrit violement sur le dos, c’qui m’a coué la respiration que j’venais à peine d’récupérer. J’étais sur l’pont du bateau. Cette vieille carcasse avait tenu l’coup. J’me suis relevé en toussant tout c’que j’pouvais. Bon, j’avais droit à une pause pour l’moment. Il restait un seul matelot encore debout. J’ai foncé dans la cabine. J’avais d’la flotte jusqu’au cul et j’pouvais difficilement avancer, mais j’suis parvenu à atteindre mon sac à l’autre bout d’la pièce. J’ai sorti la pince de mon sac et l’ai planté dans mon avant bras. Le petit clic m’a averti que l’outil était fixé et connecté. Ensuite, j’ai foutu l’fruit dans mon sac et j’ai enfilé les sangles.


-Hey connard ! Viens là !

J’ai choppé l’matelot par le col et ait fixé ma pince dans le montant en bois d’la porte. Avec cet outil, je ne me décrocherais jamais à moins de le décider. Même si j’tombais inconscient, j’resterais toujours accroché à c’bout d’bois. A c’moment, l’toit a été arraché par une bourrasque. Après, tout c’que j’me souviens, c’est que j’me suis réveillé au milieu de l’océan. J’étais seul, accroché à cette fameuse poutre. L’autre gars a pu eu d’chance, je l’avais lâché apparemment. Héhé, ben j’aurais essayé au moins. Je l’aurais bien tenu avec la pince lui aussi, mais entre sa vie et la mienne, j’ai fait mon choix, BWAHAHA ! Enfin, j’étais pas encore sorti d’affaire. Après une petite vérification que l’sac était toujours en place, j’ai commencé à battre des pieds. Ouais, j’sais, ça fait con mais bon, fallait bien bouger quelque part.  

J’ai mis deux jours à atteindre Las Camp. Deux putains d’jours entiers à battre des pieds pour avancer pendant que les vagues me repoussaient au loin. Je suis arrivé sur le sable avec des mollets en acier trempé. Des gars m’ont vu m’échouer et ont accouru. J’ai soufflé un grand coup et j’me suis évanoui.


-DEBOUT !

Réveillé en sursaut, j’ai bondi en l’air avant d’retomber sur l’matelas sur lequel on m’avait allongé. C’était une salle sombre et sale. Genre une cave. Une simple bougie suffisait à éclairer la petite pièce sans fenêtre. Il n’y avait rien à part mon matelas, une table et, posée dessus, la bougie. Un homme se tenait devant moi, debout dans un coin sombre. La lueur tremblotante me permettait pas d’voir à qui j’avais à faire. Cependant, ça n’faisait pas l’moindre doute. Kakihara, l’assassin de la Triade.

-Tu es en retard, Henry Morgan.
-Ouais, j’ai eu quelques petits imprévus mais au moins, j’ai c’que vous m’avez demandé.
-Oui, Madame l’a reçu et vous transmets ses remerciements.

Il m’a jeté un sac à la gueule. J’ai reconnu la douce mélodie des pièces qui s’entrechoquent. La douce mélopée que seul de l’argent liquide entrant en ma possession peut faire résonner dans mon cœur. Des berrys ! Je m’suis redressé et j’ai ouvert le sac. Il était rempli d’pièces et d’billets à ras bord ! Plusieurs millions !

-Madame est très satisfaite de votre travail et voudrais pouvoir compter sur vous à nouveau à l’avenir.
-Avec plaisir, hahaha ! Qu’est c’que j’dois faire ?
-Rien pour le moment, elle vous contactera en tant voulu.
-Ca roule. Au fait, j’préfère Barracuda.
-Bien.

Il est resté là pendant un moment, immobile et silencieux. Au bout d’un moment, j’lui ai demandé si j’pouvais partir. Il a acquiescé. J’ai voulu me lever, mais j’avais trop d’courbatures dans les jambes. Je m’suis allongé et j’ai tourné l’dos à Kakihara.

-J’partirais plus tard, je vais dormir pour l’instant. Vous pouvez y aller si vous voulez.
-Bien. M. Barracuda?
-Oui?
-Qu'est-il arrivé à vos cheveux?
-J'VEUX PAS EN PARLER!!!

  • https://www.onepiece-requiem.net/t11306-j-ai-plus-d-appetit-qu-un
  • https://www.onepiece-requiem.net/t11208-je-m-presente-je-m-appelle-morgan