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Prise de pouvoirs [Mission solo] {Terminée}

    Le Léviathan, le capitaine Vargas, Arashibourei Toji, Satoshi Noriyaki. Des noms qui ne lui étaient pas vraiment inconnus depuis qu’il était devenu officier dans la marine. Ils avaient un rapport, un lien étroit, et des conséquences sur le cours de la vie du lieutenant-colonel Fenyang à n’en point douter. Encore une fois, il fallait que ce dernier passe la serpillère sur des incidents qui n’auraient pas du avoir lieu d’être. Cela était aussi passé par son exploit qui datait maintenant de deux bonnes semaines. Par sa force, et son expérience remarquables, il avait réussit non sans mal, à défaire un pirate bretteur à valeur de 20 millions de Berrys. Et, comme il s’y attendait, les honneurs étaient tombés. La médaille de l’officier lui avait été attribue, signe de sa bravoure. Mais pas seulement les honneurs. Une offre alléchante était aussi au rendez-vous. L’on lui avait proposé un poste à la tête d’une base de la marine, plantée à la Ville de Shell-Town. Autant dire que pour un glandeur invétéré comme lui, l’offre était quasiment inespérée. La réflexion n’avait pas été vraiment de mise, parce qu’il commençait vraiment à être fatigué d’être envoyé ici et là, dans le but de capturer les forbans qui pullulaient les blues. L’idée de demeurer casanier n’était pas non plus affriolante, certes, mais il voulait s’en contenter, le temps de gravir doucement les différents échelons. Sa renommée pour ainsi dire, n’allait faire que croitre. D’ailleurs, les senteurs d’une montée en grade notable, se profilaient énormément. Il prenait son mal en patience. Le temps de faire ses preuves et il accédait enfin au dernier palier qu’un officier pouvait avoir : Celui de Colonel de la marine. Pour ça, il fallait passer par le remaniement des forces. Et également par l’intégration des hommes qu’on avait mis à sa disposition, et qu’il avait récupérés à la ville où tout commence, et tout se termine. Du boulot en perspectives…

    C’est sur le pont de l’old Timer que le lieutenant-colonel était arrêté, bouteille de rhum à la main. Encore quelques heures, et ils atteignaient enfin les côtes de la ville tant attendue. Il avait par ailleurs prévenue le chef temporaire de la base, mais celui-ci semblait un poil irrité par une nouvelle intrusion. Cela s’était même fait sentir par le raccrochement au nez que Salem avait du subir. Le bougre ne lui avait même pas adressé ne serait-ce qu’une seule parole. Chose qui avait l’art de refroidir Salem. Il allait peut être mettre un peu du sien s’il voulait se faire accepter. Mais cela n’était pas encore le plus important sur le moment. Le mieux était tout d’abord qu’il se fasse respecter par les dix officiers parmi les 25 marines qu’on lui avait assignés. Cependant, rien n’était encore gagné quand il y repensait. Ces énergumènes s’amusaient à le défier par des insultes et par une nonchalance digne du lieutenant-colonel lui même. En gros, et depuis plus de quinze jours de navigations, ils ne foutaient rien de leurs culs, si ce n’est manger, boire, ordonner des choses aux subordonnés et jouer la plupart du temps aux cartes. Lesdits inférieurs quand à eux, étaient un poil dociles, mais Salem s’attendaient à une aisance de leur part. Ils étaient particulièrement las de servir des officiers qui n’avaient été que pistonnés pour la plupart. Si ces derniers n’ayant même pas été dépucelés, s’amusaient à tenir tête au plus vieux qu'Alheïri était, pourquoi pas eux ? Telle était la philosophie dans une hiérarchie où le maitre paraissait laxiste, et complaisant avec la plupart de ses sujets. Les erreurs de jeunesses étaient nombreuses et Salem quand bien même encore trentenaire, allait leur montrer leur limite, et comment la vie en mer pouvait être très dangereuses sur les blues. Avec cet homme, tout n’était qu’une histoire de patience. Il les attendait tranquillement au carrefour prochain.

    Et ce carrefour là, n’avait point tardé à arriver. Tout était millimétré et de bon augure. A croire que son immense expérience ne lui faisait plus aucuns défauts. Alors qu’il s’était amusé à boire sur le pont de son vieux navire, en scrutant nostalgiquement l’horizon, Salem s’était retiré au bout d’un moment dans sa cabine. Il avait trouvé le sommeil, chose dont il avait jouit pendant plus d’une heure, quand soudain, une secousse immense l’avait délogé de son hamac. Là, il tomba sur son derrière, et se réveilla un peu perturbé, embrouillé. Qu’est ce qu’il se passait encore ? N’avait-il pas gardé correctement le cap ? Son esprit se focalisa sur un gros rocher que l’Old avait sans doute heurté, et sur la quille pas forcement en bon état, puisque complètement rafistolé. Son cœur fit un grand bond. Encore quelques coups pareils, et son navire était bon pour la casse. Pourtant, il se gourait complètement sur toute la ligne. Il entendit les cris effarouchés de ses soldats, sans compter les martellements de pas sur le pont, qui signalaient un peu comment certains étaient complètement alertés et terrorisés par ce qui se passait. Un équipage pirate ? Les officiers n’avaient qu’à gérer l’affaire. Mais, et comme je le disais plus haut, ces jeunes officiers, atteignant à peine les 25 ans, n’avaient été que grossièrement pistonnés. Il avait une force supérieure à celle des matelots, certes, mais toujours est-il qu’il n’en avait pas assez pour faire face à un gigantesque monstre marin. Oui, un monstre marin. La cause même de leur arrêt temporaire. Monstre même qui voulait bousiller le navire. Vieux navire qui tanguait ici et là. Salem qui n’avait pas vraiment l’envie de continuer le trajet à la nage, se résolut enfin à monter voir ce qui se passait. Il le fallait bien en même temps.

    Alors que le monstre à la masse difforme souriait goulument, ayant vu son repas du jour en la plupart des hommes du lieutenant-colonel, un des officiers s’hasarda à ouvrir maladroitement le feu sur lui. Peine perdu. Dire qu’il aurait pu braquer leurs canons sur lui… Pfff. De quoi faire pleurer de rire un Salem qui montait lentement les marches. Le gros poisson plongea alors tout juste à côté du navire, ce qui le fit tanguer encore une fois. A cette attaque malignement orchestrée, un des officiers se vit éjecté à l’air libre, sous un cri déchiré. Il tombait malencontreusement à la flotte. Le monstre à l’apparence d’un bovidé aqueux refit surface, et ouvrit grand la gueule, histoire de récupérer son premier festin. Le pied pour lui quoi. Cependant, la situation qui tournait grandement en sa faveur, se transforma en une sorte de cauchemar. Car, un homme à la carrure impressionnante, vint à trancher grandement son cou, d’un geste vif. Si le sabre de l’héritier des Fenyang avait été un lame ordinaire, sans doute que le monstre aurait survécu, mais là, il s’agissait bien d’un O Wazamono. Ne maitrisant pas encore l’étendue de la force de cette lame supérieure récemment acquise, l’entaille avait été profonde, et le sang gicla à profusion. Par ailleurs, et lors de son bond vertigineux vers la bête, Salem récupéra l’officier dans ses bras, avant de tomber sur la nouvelle épave. Il venait de sauver un jeune marine.

    Ce simple exploit, et la force du lieutenant-colonel réussirent à calmer l’ardeur de tous les hommes à sa disposition, car une fois remonté à bord, ce fut des applaudissements, et des admirations grandioses. Aaah… La jeunesse. Si inexpérimentée, et si facilement influençable. Finalement, sa patience eut du bon. Avec ce sauvetage, il avait redressé les barres. Maintenant, l’on savait qui était le chef, et qui était donc à respecter. Tout était à point. Le plus gros restait à Shell-Town…


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Sam 26 Mar 2011 - 10:09, édité 1 fois
      C’est quelques heures après le petit incident mineur, que l’Old Timer se rapprochait paisiblement d’une nouvelle terre. Salem pour sa part était parti se recoucher, après s’être gavé de la viande du monstre qu’il avait rapidement abattu. Il avait la panse pleine pour ainsi dire, et dormait depuis plus de deux heures au moins. Il ronflait même. Mais, et comme d’habitude, il fut réveillé par l’enthousiasme de l’officier Bobby qu’il avait sauvé auparavant ; officier là même qui venait lui annoncer qu’une Terre était en vue. Grognant de colère, et n’ayant pas cru en la capacité de son propre navire à rejoindre aussi vite le coin, il se tira atrocement de son hamac, et bailla nonchalamment comme un forcené devant son homme qui se mit à rire de bon cœur. Les yeux mi-clos et commençant à se curer maladroitement le nez, il regarda Bobby venir l’aider à se redresser complètement, tellement oisiveté l’avait emporté. Qu’est ce qu’on pourrait bien faire de ce lieutenant colonel, dites-moi ? Un cas parmi les cas, je vous jure. Tellement hors-pair qu’on ne le vit que dix minutes plus tard après alertes données. Aucun d’entre eux ne connaissait vraiment Shell-Town pour ainsi dire. Et, c’était tout étonnés qu’ils contemplaient une très grande tour surplomber l’île. Prévenant, Salem qui avait apporté une photo de la ville avec lui, s’attela à la sortir de sa chemise blanche et la regarda. Après observation minutieuse, il demanda une longue-vue, qu’on lui apporta prestement, et la dirigea vers l’île, histoire de la braquer sur la tour. Après avoir constaté la couleur classique et le symbole de la marine peints sur celle ci, il fit un petit signe de tête à tous ses hommes qui commençaient fâcheusement à lui bousiller les tympans avec des cris de joie. On sentait vraiment qu’ils n’étaient que des gamins…

      Ca y est ! Ils y étaient. Ils allaient enfin pouvoir exercer leur métier en bonne et due forme. Pour Salem, c’était un peu l’abandon de ses libertés de voyager ici, et là. Une once de regret perçait son cœur. C’était contraire à son inspiration du début, mais c’était comme ça. Mais, quand il voyait le bon côté des choses tout en relativisant grandement, il se mettait en tête que la vie de sédentaire n’était point mauvaise. Ce n’était pas comme s’il finirait ermite non plus, oh que non ! Et puis qui sait, peut être bien qu’il y avait de belles femmes à connaitre là bas. En auquel cas, il allait impérativement se faire plusieurs petites amantes qui allaient le chouchouter comme un gros bébé. Etre à la tête d’une ville, ça avait quand même du bon. Quoique perdu dans ses pensés les plus profondes, le protagoniste ne réalisait même pas que son navire se rapprochait de plus en plus du coin. Communication avant débarquement était de mise dans ses conditions là. Chose que vint lui rappeler un de ses hommes qui avait dans ses bras, un gros escargophone. Soupirant, mais un brin content de cette initiative, le malabar se décida enfin à recontacter la base. Heureusement pour lui, ce ne fut pas le sergent chef Ichigo, mais le caporal Marone qui lui répondit agréablement. Le courant passa mieux. Ce denier lui assura que l’escorte serait prête bien avant l’accostage. L’on savait dorénavant que le nouveau chef des lieux était arrivé. Tout était prêt pour lui assurer une bonne arrivée comme il se le devait. Intérieurement, et fixant un ciel bleu dénué de gros blocs de nuages, il espérait tout de même quelques présence féminines, en auquel cas, il tomberait dans une joie totale !

      La poisse semblant cependant le poursuivre. Lors du déchargement de son vieux navire, suite à un premier contact où une cinquantaine de matelots étaient au garde à vous signe de respect à son égard, il ne vit même pas une seule jeune femme. Juste une petite fille de la ville qui lui fit porter un collier fait de fleurs. Quelques habitants au courant, étaient aussi venus voir la tête du nouvel officier, mais bien sur ce n’étaient que des vieilles personnes ou des enfants admiratifs devant sa gigantesque carrure. Les adultes de sa trempe devaient certainement s’atteler à bosser dur dans leurs différentes occupations. Il n’y avait pas seulement les enfants que le lieutenant-colonel impressionnait, mais également tous ses hommes. Ceux-ci déglutissaient à peine de vue, mais furent vite rassuré par la mine tantôt nonchalante, tantôt joyeuse du trentenaire. Avec lui, c’était peace and love, m’enfin, ça, ils le sauraient bientôt. Et, tandis qu’il avait finit de rapidement sympathiser avec le doyen du village ainsi que faisant enfin la connaissance du Caporal Marone, jeune homme de 27 ans très courtois ; l’on transportait la plupart des affaires des arrivants vers la base perché sur la plus haute colline de l'île. La terre ferme lui faisait énormément du bien, et il se voyait déjà ronfler sur un lit bien moelleux. Les formalités d’usages, et tout le tralala qui allait avec, pouvaient bien attendre un moment. Plus rien ne pressait formellement. Sauf peut être l’intégration de ses hommes. Parce qu’ils étaient encore entrain de se prendre des grosses têtes ; ce qui n’allait pas forcement plaire aux locaux. Des ennuis en perspectives. Ce n’était pas de bol pour lui, vraiment ! Fallait-il qu’il paye un lourd tribut pour assurer sa promotion ? Les démiurges étaient bien trop cruels envers sa petite personne…

      La traversée de la petite ville se fit sans trop d’encombres, mis à part un soleil de plomb qui cognait fort. Pendant tout le trajet, il sympathisait agréablement avec le caporal, le deuxième homme de main du sergent-chef. Où était ce dernier d’ailleurs ? Salem au risque de gâcher leur conversation, se retint de ne pas demander pareille information à son interlocuteur. Finalement, ils arrivèrent tous dix minutes plus tard au sein de la base, où tout l’effectif l’attendait. Légèrement, le souhait de bienvenue fut bien accueillit par les arrivants, à une exception près. Le lieutenant-colonel. Celui-ci chercha de ses prunelles ne serait-ce qu’une seule présence féminine, mais quedal ! Que des mecs ! Dépité intérieurement, il joua la comédie pendant la collation de bienvenue, et partit ensuite s’enfermer dans sa chambre prétextant un malaise, soit vers trois heures de l’aprem. Il y avait plusieurs choses qui l’inquiétaient grandement. Non pas l’absence de belles dames, ce qui l’avait déprimé, certes, mais l’absence de son subordonné, et le comportement des soldats qu’il avait envoyés pour compléter l’effectif. A peine arrivé, et déjà que des emmerdes le taraudaient. De quoi avoir la migraine… De quoi finir par le faire ronfler véritablement…


    Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Ven 25 Mar 2011 - 8:43, édité 1 fois
        C’est aux environs de sept heures du soir, que le tintamarre d’une sirène qui annonçait le réfectoire ouvert à tous, vint retirer le gros malabar de ses songes sinueux. Qu’est ce qu’il ne fallait pour le mettre en rogne alors qu’il rêvait d’être en plein ébat avec une femme des plus affriolantes. Ayant les sourcils froncés et les lèvres pincées, il commença brusquement à chercher un coussin à tâtons, les yeux toujours clos. Lorsqu’il eut réussit à gagner ce qu’il voulait prendre, il enfonça le coussin sur sa nuque et le tordit de sorte à boucher ses oreilles et à continuer de se reposer. Peine perdue ! Pour rappeler une deuxième fois ses compagnons d’armes à venir manger pour le bien de leur corps, un autre soldat se mit à sonner de la trompette. En ce moment là, Salem balança son coussin sur sa fenêtre, et se leva, la mine toute ensommeillée, et les joues complètement en larmes. S’il fallait qu’il subisse ça pendant longtemps, ma foi, il n’allait certainement pas demander son reste. Dépité, découragé et surtout déboussolé du fait même qu’il était encore à l’ouest, c’est un lieutenant-colonel qui voulut sortir de son lit. Mais ne disait-on pas que se lever du pied gauche n’était pas bonne chose ? Si certains ne croyaient pas aux superstitions, Salem oui, puisqu’en voulant se lever de ce pied là, c’est malencontreusement et on ne sait comment, qu’il s’arrangea habilement à se louper. La chute fut lourde, et son faciès buta agréablement le sol hostile, froid et bien dur. Le front ainsi que la zone nasale étaient sérieusement endoloris, et il se demandait même si son arcade sourcilière ne s’était pas ouverte, comme d’habitude. Alors qu’il s’apprêtait à pousser de gros jurons comme quoi cette base ne l’aimait pas, il fut surpris d’entendre qu’une tierce personne toquait à sa porte. L’esprit légèrement embrumé dans la pénombre de sa très grande chambre, il voulut répondre qu’il arrivait bientôt, quand il entendit une faible voix qui trahissait à n’en point douter une intonation féminine. Plus heureux que lui en ce moment précis, vous mourriez…

        Une femme, c’était une femme ! Une femme bordel, une femme ! En ce moment, son cœur buta sa cage thoracique comme un jeune puceau qui partait à son premier rendez-vous galant, et son sang ne fit qu’un tour dans ses veines. Il se sentit renaitre, revivre à tel point qu’il se releva rapidement de sa chute, et alla prestement se préparer comme un officier qui n’en déméritait pas moins. En l’espace de seulement trois petites minutes, Salem était élégamment habillé d’un costard noir bien taillé, ainsi que de la veste d’officier qui ornait et surplombait le tout. Il avait aussi réussit à aplatir ses cheveux rapidement, prodige qu’il ne réussissait que rarement. Son visage et son haleine après sommeil étaient redevenus cleans. D’un gros sourire, il se regardait dans la glace de ses toilettes en se disant qu’aucune femelle ne pourrait vraiment résister à ce charme indéniable. Semblant alors prêt comme s’il s’agissait d’un gros bal costumé, le lieutenant-colonel laissa perdurer le suspens en lui en marchant lentement vers la porte. Il optait pour une fille à la grosse poitrine vêtue d’une petite tenue de barmaid qui rendrait le tout merveilleusement coquet. Mais alors que son esprit divaguait ici et là, sa main se mit enfin à actionner la porte, et quel ne fut pas sa surprise de voir… Une gamine… Une gamine d’à peine quinze ans à priori… Alors qu’elle le regardait d’un air de surprise, virant à celui du sourire, Salem, blême comme ce n’est pas possible, referma d’un seul coup la porte, et se mit automatiquement à se jeter sur le sol de sa chambre avant de taper des poings, et de geindre comme un enfant qui n’avait pas eut la friandise qu’il voulait. Comment pouvait-elle être aussi jeune et qu’est ce qu’une fille de son âge faisait dans une base de la marine ? Tout ça semblait flou. Le plus important était qu’elle tambourinait sa porte, le ton un peu apeuré pour le pauvre homme qu’il était et dont elle s’inquiétait certainement. Finalement, lui alla tout bonnement se changer, le costume n’en valant plus la peine…

        C’est quelques minutes plus tard qu’on le voyait au côté de la jeune fille qui gambadait autour de lui en riant. Les quelques questions qu’il s’était brièvement posées auparavant, avaient toutes trouvées leurs réponses. Elle s’avérait être la fille d’un soldat du coin qui aidait à la cuisine. Eh bien eh bien… L’effectif n’en finissait pas de l’étonner. Vêtu d’un kimono rose basique, il était entrain de la suivre dans une vaste cour sombre du à l’arrivé de la nuit quand de loin, on entendait de vives voix qui trahissait le réfectoire bondé. Personnellement, il aurait bien pu prendre le diner dans sa chambre, mais le faire avec ces hommes relevaient d’une bien belle complicité. Finalement, Salem arriva au lieu fatidique. Le silence s’empara même de la salle une fois qu’il y posa pied pour la première fois. Et l’on le regardait avec beaucoup de surprises. Le capitaine Vargas, lui, devait sans doute déjeuner dans ses quartiers. Salem, c’était un tout autre homme. Mais trêve d’éloges, vu que son entrée n’avait été des plus charismatiques. Il avait le dos vouté, les yeux presque vitreux, et paraissait mou comme un légume. Alors qu’il imposait sa démarche de canard boiteux à tous ses hommes qui commençaient à rire de bon cœur, un autre petit marin courrait en sens inverse avec une grosse marmite bouillante, et pleine de purée épaisse de pomme de terre. N’ayant pas rapidement vu son chef sur le coup, et fonçant sur lui à vive allure, le jeune homme voulut l’éviter mais fit un faux pas, et la catastrophe se produisit. Pas trop content non plus de l’absence de femmes dans la base, Salem qui n’avait pas non plus fait attention au jeune, nonobstant les cris des autres personnes tout autour, se prit sur tout le torse, une importante quantité de purée. Il chuta lui aussi. Tout un coup, le renouveau d’un silence. Les faciès étaient figés, la tension palpable.

        Si leur chef avait jusqu’ici été très cool, la plupart des soldats de la base qui déglutissaient à peine de vue ne savaient pas comment il réagirait face à cette calamité. Lui était toujours sur ses fesses, le regard porté vers le bas ou plutôt vers la purée sur son torse et sur ses cuisses. Il était silencieux, silencieux sous les supplications pleurnichardes de l’enfant qui n’avait pas véritablement fait exprès. De même que le garçon, quelques uns de ses soldats se mirent à lui demander pardon depuis leurs tables, à priori inquiets du sort du jeune. Alors qu’il voulut esquisser un geste, un rire sonore et mauvais se fit entendre depuis le fond de la pièce. Quelqu’un se raillait ouvertement de lui, et ne se priva même pas de le lui faire savoir…

        • C’est ça notre CHEFF ????!!!! PTAIN !!! MEME PAS CAPABLE D’EVITER UNE SIMPLE PUREE HAHAHAHAHA !!!!

        Des chuchotements s’élevèrent parmi lesquels Salem pu entendre « mort du capitaine Vargas » « Sergent Ichigo » ou encore « exagération ». Ainsi donc, il s’agissait du sergent-chef… Intéressant en tout cas. Le jeune à ses côtés continuait de fondre en larmes, voyant de loin une punition sévir. Le pauvre. Vargas avait du les traumatiser ceux là. Mais il n’était pas Vargas, lui. Il était l’héritier des Fenyang, le mec le plus laxiste que la marine ait connu…

        • C’est toi qui a préparé ça ? C’est rudement bon… Tu m’en feras encore ?

        Le rire d’Ichigo s’évanouit, de même que les chuchotements tout autour. Salem venait de passer son index droit dans la purée logée sur sa poitrine. Il avait fini par gouter le met, et s’était mit à sourire à l’égard de l’apprenti cuisiner qui restait bouche bée devant lui. De ce fait alors, le malabar passa sa main dans la chevelure de l’enfant et l’ébouriffa gentiment. Les soldats hagards, se mirent tout d’un coup à taper sur les tables et à rire à l’unisson. Héhé ! Salem de par son air joueur et pitre venait encore de faire descendre la pression. Il conquérait rapidement le cœur de ses pairs. Malheureusement, tout ceci n’était visiblement pas au gout de tout le monde, notamment du sergent-chef qui imposa une énième fois le silence…

        • QUOOI C’EST PARCE QU’IL GRACIE CE MALADROIT QU’IL VOUS PLAIT HEIN ??? VOUS AVEEEZ OUBLIÉS CE QUE LE CAPITAINE A FAIT POUR NOUS ??! ET DÉJÀ QU’ON LE REMPLACE PAR UN LÈCHE-BOTTES DE L'AMIRAUTÉ !!! CA S’PASSERAS PAS COMME ÇA !!! ET TOI LE GLAND, disait-il en s’adressant à Alh’ JTE FERAIS MORDE LA POUSSIÈRE DEMAIN A MIDI DANS LA COUR !! ENCORE SI T’ES PAS UN PEUREUX…

        Pendant que les officiers qui avaient accompagnés Salem durant le voyage, voulaient se lever et faire taire l’homme et défendre l'honneur de leur chef, lui leva sa main pour faire baiser la tension, toujours en goutant la purée…

        • C’est comme tu veux… Si ça peut t’aider à te calmer un tant soit peu…

        Sa voix s’était faite douce, son sourire aussi. Déstabilisé par un comportement qu’il ne prévoyait pas, le sergent-chef de la base grogna et finit par sortir en furie, donnant un bon coup de pied dans la marmite qui trainait à terre et en claquant la porte derrière lui. Tous les soldats l’avaient regardés, un peu perplexe de voir comment il pouvait défier son supérieur. Pour le lieutenant-colonel, cela n’était qu’une occasion inespérée. Occasion qui lui permettrait de se faire respecter une bonne fois…


      Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Ven 25 Mar 2011 - 8:56, édité 2 fois
          Si la première nuit s’était avérée assez longue pour les cœurs les plus soucieux, il n’allait pas de même pour un Salem qui l’avait trouvé assez courte ouaip. Car au petit matin, même scène que la soirée précédente. La sirène tonitruante, le pied gauche, le sol ravageur. Comme une habitude, un grognement de colère tempéré par une bonne douche bien froide qui s’en suivit. Aujourd’hui était jour nouveau. Aujourd’hui était première journée de fonction. De sa chambre, c’est avec un sourire aux lèvres qu’il en était sortit, comme si de rien était. A vrai dire et tête en l’air qu’il était, Salem avait complètement oublié le duel que lui avait proposé le sergent-chef, principal antagoniste de l’arc de l’intégration. Partout où il passait, c’était des visages assez anxieux, serrés quoiqu’on n’oubliait pas de le saluer poliment par des garde à vous. Loin de s’occuper de tout ce petit monde, et plutôt souriant vu la focalisation qu’il se faisait intérieurement de sa première journée de travail, Salem mangeait avec appétit dans le réfectoire, au point d’en étonner une nouvelle fois ses hommes qui pensaient plutôt au sergent-chef. Après le capitaine Vargas, c’était lui le deuxième homme le plus fort de la base. Voir le deuxième homme le plus fort de tout Shell-Town. Sa puissance était donc crainte de ses soldats, qui avaient plutôt peur de ce que pourrait arriver à leur nouveau chef. Son indulgence et son innocence qu’il émanait faisait de lui aux regards des autres, cet homme complaisant qui n’avait pas le monopole de la violence. Erreur fatale ! On voyait bien là qu’ils ne le connaissaient pas ! Mais cela ne saurait tarder. Seuls les officiers venus avec lui, savaient de quoi il était capable, et riaient eux aussi de bon cœur, maintenant fondus dans la masse et apparemment non soucieux concernant leur chef. Leur intégration avait été d’une facilité déconcertante, mais après tous, n’étaient-ils pas tous de la marine ? C’était ça de gagné ! Il ne restait plus que le sergent-chef comme problème. D’ailleurs, c’est en pensant à lui au moment où il mordait dans une tarte à la pomme qu’il se rappela qu’il avait un duel. Aaaah l’ennui… P’tain… Pourquoi il avait accepté ? C’était à l’heure du déjeuner aussi… Mais qu’importe, qu’importe.

          Après tout cela, les ennuies ne seraient que minimes. C’est sur cette opinion qu’il arrêta de penser inutilement. Il avait dorénavant compris les mines qui étaient serrés. Ces hommes s’inquiétaient pour lui ? Mais il n’y avait pas de quoi ! M’enfin, il leur montrerait bien à l’heure fatidique. Heure qui n’arrivait pas tellement pas vite. Temps lent qui lui permit d’aménager son bureau au moins. C’était un grand bureau au dernier étage de la tour, et qui donnait une très belle vue vers l’horizon. De cette tour d’ailleurs, pouvait se détecter facilement l’approche d’un quelconque navire. Ouais ouais… Il ne pouvait plus se plaindre. A croire que les hautes instances avaient voulu faciliter les tâches à ce lieutenant-colonel qu’ils savaient paresseux. En ce moment là même, et confortablement installé sur son siège dactylo, il les remerciait gracieusement, et soupira en se reportant sur les dossiers de tous les hommes qui faisaient partis de l’effectif de la base. Le tout était maintenant d’apprendre à les connaitre individuellement, et quels étaient leurs points forts dans tel ou tel domaine. Cela n’allait pas être forcement tâche difficile. Estompant au moins une bonne partie de sa passivité légendaire, il éplucha minutieusement le quart du nombre de l’énorme paperasse, jusqu’à ce qu’au bout d’un moment, la sirène sonna enfin les douze coups de midi. A peine cela fut-il fait qu’on toqua timidement à sa porte comme pour l’inciter à respecter le combat qu’il avait accepté. Comprenant tout à fait l’état d’esprit dans lequel étaient baignés ses hommes, il hocha sa tête tout seul, déposa un dossier qu’il rangea maladroitement, et prit avec lui le Sandai Kitestu, le premier meitou qu’il eut acquis dans sa misérable existence. Il ne savait pas si son utilisation était nécessaire vu qu’il possédait en plus, un grand bâton, mais peut être était-ce une bonne chose que de le prendre sur soi. Il avait un pressentiment. Et ce genre d’intuitions chez lui ne le trompait jamais… Enfin… Presque quoi !

          La cour où s’effectuaient probablement les entrainements de la plupart des hommes était bondé de monde. Généralement, la foule s’agitait furieusement, même s’il s’agissait d’un gros combat à mort. Dans le cas présent, c’était le calme plat, le silence mortuaire. Personne ne parlait, ou plutôt, personne n’avait le courage de parler. La mort s’inscrivait dans l’esprit des soldats. Le sang était inévitable selon eux. Ils avaient simplement entourés le terrain, laissant alors un très grand espace profitable au deux combattants. L’un était débout au centre, son arme en main, sous ce soleil de plomb. L’autre marchait nonchalamment vers le terrain, accompagné de deux de ses hommes. Il avait une friandise à la main, et trainait le fourreau de son arme sur le sol. Les gens lui frayaient silencieusement un passage vers le centre du terrain, et c’est ainsi que le dernier arrivé, soit Salem faisait face au sergent-chef. Il bouffait un caramel avec la plus grande des désinvoltures, tandis que son adversaire commençait déjà à péter les plombs. Un gros nerf apparut sur son front et palpitait nerveusement. A croire que l’héritier des Fenyang le révulsait à sa simple apparition. Une fois son caramel entièrement entamé, il fit signe au caporal Marone qui éleva une arme à feu vers le ciel. Un compte à rebours décroissant. Le coup de feu qui retentit. Le match pouvait enfin commencer. Alors que les spectateurs retenaient leur souffle vu la tension oppressante, le sergent-chef éleva la voix comme pour provoquer Salem… Ce petit ne comprenait donc rien depuis… ?

          • QUOIII ???!!! T’AS PAS LES CHOCOTTES VIEUX SALOPARD ?? TU VEUX PAS FUIR, OU FAIRE UNE DERNIRE PRIERE ?!

          • Pour une fois tais-toi… Et attaques…Soupira un Salem las de toute cette petite comédie pourtant si fondamentale…

          Le petit ne se fit pas prier et s’élança vers un Salem qui était véritablement vouté. Fendant l’air d’un seul geste, Ichigo dégaina son sabre et frappa en direction de la gorge de Salem. Le coup fut tellement prévisible que Salem ne fit que s’abaisser, tranquillement. Pendant que le sabre, lui, passait agréablement son chemin dans le vide, Salem écarquilla ses yeux lorsqu’il sentit cette pression que dégageait la lame de son adversaire. Il fit par la suite deux trois saltos arrières, reprit une certaine contenance, et suréleva ses sourcils comme un éternel demeuré qui ne se rendait compte de la chose que maintenant. Aussi sourit-il grossièrement en fixant l’épée de son adversaire, plus que jamais en colère. Ce petit fou avait un meitou. Salem captait encore une fois le dernier, mais toujours plus mieux, l’appréhension des marines tout autour. Eh bien eh bien… Il était bien armé, ça c’était sur. Cependant, il lui manquait trop de choses. Spécialement l’expérience ainsi que l’habilité d’un bon bretteur. Il pouvait sembler fort, mais aux yeux du lieutenant-colonel, ce n’était encore qu’un gosse qui avait beaucoup à faire, à apprendre. Dès lors donc, s’imposa un combat qui s’apparentait à une rigolade pour le trentenaire. Pendant dix bonnes minutes, il évita les agressions de son subordonné qui commençait à fatiguer et à se décourager. Pour sa part, l’officier était comme qui dirait, toujours pas réellement dans la peau du match, lorsqu’il décida enfin de mettre un peu du sien. La mascarade avait trop durée…

          Sans pour autant l’avoir directement touché, Salem imposait à son sergent-chef, fougue d’un bretteur aguerri. Ses coups d’épées étaient tellement véhéments que son adversaire qui avait du mal à le contenir, tombait à chaque croisement de lames. Pathétique. Dire qu’il ne l’avait même pas encore blessé. Le sous officier en charge de la base se trouvait être complètement désorienté. Jamais il n’aurait cru que le vieux Alh’ aurait tant de forces. C’était tellement inéquitable qu’il rangea son arme et se mit à buter son subordonnée à coups de poings et de pieds, tout en prenant soin d’éviter les piètres coups de lames de son subordonné. Le combat dura encore une petite dizaine de minutes. Dizaine de minutes où Ichigo saignait de la face, suait à souhait, et titubait à peine de vue. Encore une fois, tout le monde était abasourdi. Jamais on n’aurait cru tant de savoir faire de la part d’un latitudinaire qui était toujours souriant, et lent à la détente. Comme quoi, on ne jugeait jamais sur les apparences. Au moins, il aura apprit ce truc à ses nouveaux soldats… De même qu’à un sergent-chef sur lequel il était assit, le meitou de ce jeune garçon en mains… Il avait fini par le désarmer, et avait récupéré l’arme de sorte à lui monter ô combien la différence de force était semblable à un gigantesque fossé entre eux… Celui-ci avait les lèvres serrées, le visage ensanglanté, et la mine presque pleurnicharde de rage. Car, oui, il pleurait. Son honneur avait été piétiné. Sa propre arme menaçait de le transpercer, puisque Salem l’avait empoigné à quelques centimètres de son front, bien installé sur son torse. Tout autour, c’était des pleurs, des mines mélancoliques. L’on croyait assister à la dernière heure d’Ichigo…

          • Qu’est ce que vous attendez ? Allez y, butez moi… disait-il calmement, pour la première fois…

          Salem qui le regardait stoïquement, se releva tout d’un coup et jeta l’arme du petit à ses côtés. Il soupira, chercha dans sa veste un caramel, et se retourna en déballant paresseusement sa trouvaille. Sous les tons surpris des autres. Décidemment, le gros gaillard n’avait pas fini d’étonner. L’autre se releva tant bien que mal et lui cria qu’il n’avait pas besoin de sa pitié, prêt à mourir. Eh bien eh bien… La jeunesse et ses bêtises... Salem fit volteface et se mit alors à lui parler de sorte à ce que tout le monde l’entende…

          • Tu es jeune… Tu as l’avenir devant toi… Tu veux faire la justice pour un monde nouveau non ? ALORS VIS, ICHIGO !! VIS ET APPRENDS ! L’AVENIR T’APPARTIENT ! S’IL LE FAUT, EFFECTUES DES VOYAGES PARTOUT DANS LE MONDE ! MAIS MEURS POUR UNE BONNE CAUSE ! COMME UN GRAND MARINE QUI AURA SU MARQUER LES ESPRITS !!!

          Ses mots provoquèrent le grognement de son subordonnée, puis ses larmes. Abondante même. Le sergent pleurait ouvertement comme un enfant. De même que pour une partie des autres hommes qui se mettaient à pleurer. Automatiquement Ichigo se mit au garde à vous devant Salem. Tous se mirent au garde à vous malgré leurs pleurs. Il avait réussit… Et ce dès même le premier jour… Il avait réussit à imposer cette crainte. Le respect et l’amitié en même temps. L’avenir promettait, ici à Shell Town… Ouaip, ça promettait…


        Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Ven 25 Mar 2011 - 9:10, édité 2 fois
            L’alcool coulait à flot. Les rires étaient effectifs. La joie régnait grandement dans le réfectoire. Si la collation de bienvenue de la veille était assez timide, cette réjouissance, elle, s’avérait complètement intégrale et suffisamment farfelue. Il y avait du boucan, à ne pas en déplaire Salem pour une fois. Il y avait de la musique, de l’ambiance, des rires et même des pas de danses. Partout, c’était des sourires, ouaip, de très gros sourires. Même qu’Ichigo était de la partie. Celui-ci sous le bras du lieutenant-colonel riait de bon cœur pendant une blague débitée par un Salem qui tapotait bruyamment son gobelet sur la table en bois, à la façon grossière d’un gros pirate. La tension était redescendue à cause de ce dernier. La confiance lui avait été naturellement accordée par ses hommes. Dorénavant, il allait tâcher de conserver cette complicité et cette confiance là. Grâce à son certain charisme, et partout où il passait, il y avait soit la joie, soit le respect. Les deux points étaient de mises dans cette base. Il venait fraichement de dépasser les étapes les plus difficiles de son intégration dans le coin. A vrai dire, il ne restait plus que le remaniement des forces, mais cela, il allait le faire plus tard. Son humanisme y était pour quelque chose. Sa magnanimité également. Vous en voyez, des supérieurs vouloir faire la fête de bon cœur avec leurs subordonnées comme le faisait l’héritier des Fenyang ? C’en était presque rare. Voir quasi inexistant. Parce que oui, Salem et comme j’aimais le prononcer particulièrement, c’était le cas à part. Toujours paresseux, pervers, pitre, près à faire quelconque fête arrosée, et fervent défenseur de la veuve et de l’orphelin. Fallait pas se leurrer, ni se méprendre. Des gens de sa trempe, il n’en existait que rarement surtout dans un contingent aussi strict et agencé que celui de la marine…

            Alors que la fête battait son plein, un matelot de troisième classe qui avait eut l’envie d’aller faire ses besoins se hâta de monter la tour, et d’aller dans les toilettes qu’il avait en commun avec d’autre soldats de son grade. Il urinait tranquillement, lorsque de loin et par la fenêtre qui lui faisait face, il vit à l’horizon marine, un gros point noir se rapprocher de l’île de Shell. Au début, faut dire qu’il n’y porta pas vraiment attention. Le point qu’il distinguait difficilement était bien trop éloigné pour voir quoi que ce soit de concret. Il s’était dit que cela n’était que le fruit de son imagination et qu’il avait trop forcée sur l’alcool, pendant la petite fête que Salem autorisa après son combat contre le sergent-chef. Mais, au fur et à mesure que les secondes passaient, grandirent alors en lui, quelques soupçons qu’il voulut considérer quand même, et donc vérifier. Un grand bol d’air frais n’allait pas non plus lui faire de mal. Au pire et s’il se trompait, il n’avait qu’à revenir vers ses paires en prétextant la diarrhée qui avait redoublée ses pas habituellement lent. De ce fait donc, c’est rapidement qu’il se dirigea vers le dortoir de sa promotion et qu’il s’empara d’une longue-vue d’un de ses compagnons d’armes. Joyeusement, et sentant en lui le devoir accompli ce qui bien évidemment gonflait sa poitrine, il se rendit lentement sur la dalle de haute tour, et se délecta de la brise maritime toute fraiche. Un vrai délice quand on avait enfilé quatre verres de rhum cul sec. Alors que le gros point noir était toujours lointain, le soldat qui s’appelait Oliver pointa sa longue-vue vers l’horizon. Jusque là, il avait encore le sourire. Ce n’est que lorsqu’il braqua son objet sur la silhouette qu’il percevait depuis, que son visage se figea un seul coup. Non non ! Il devait se tromper… Cela ne pouvait pas être possible ! Alors qu’il frotta comiquement ses yeux, et reporta son attention sur la chose en approche, Oliver eut un spasme de terreur, laissa tomber l’objet de rapprochement optique, et se rua vers le réfectoire. L’alerte devait être donnée !

            Salem qui était entrain de faire un concours de grimaces avec l’officier Bobby et le sergent Ichigo qui semblait ne plus avoir rit de la sorte depuis un bon moment, fut interrompu par une ouverture fracassante des portes de la cantine. A ce moment, le silence envahit soudainement la pièce, et laissa place à l’incompréhension alors que tout le monde regardaient interrogativement, le soldat Oliver qui était plié en deux, en prenant support sur ses cuisses, la respiration toute saccadée. Il avait couru, c’était un fait, mais qu’est ce qui s’était passé pour ? Voulait-il faire une petite blague, de sorte à relancer cette ambiance festive ? Tant de questions qui pullulaient l’esprit frivole d’un lieutenant-colonel qui se remit à boire comme si de rien était. Ce n’est que lorsqu’il réussit à récupérer du souffle, favorable au simple usage de la parole, qu’il se mit à hurler comme un forcené qu’un équipage pirate arrivait sur l’ile. Un équipage pirate ?! C’était quoi ce bordel ? Ca avait tellement surpris Alheïri, que ce dernier avala sa gorgée d’alcool de travers ! Tout les esprits étaient hagards, et beaucoup ni croyaient pas. Un équipage pirate ici ? Ils savaient pourtant bien que l’île de Shell-Town était protégée par une base de la marine ? Où étaient-ils prêt à se battre ? Alors qu’un autre soldat ouvrit la bouche pour demander si ce n’était plutôt pas une plaisanterie de mauvais gout, le ton sinistre qu’avait Oliver fut bien vite de lui répondre convenablement. Le doute n’était plus de mise. L’heure n’était plus aux amusements, et c’est à ce moment là que Salem haussa la voix vers ses camarades !

            • La priorité est d’évacuer les civils de la ville ! Dépêchez vous d’ailler les prévenir !

            • Impossible, lança un de ses hommes tout près de lui, Les habitants ne nous font plus confiance depuis l’ère du colonel Mor…

            • C’est un autre cas alors dépêchez vous d’aller les prévenir, et si possible leur montrer les arrivants !!! Coupa-il rapidement, avant que ceux-ci n'exécutent rapidement son ordre en masse...

            Le caporal Marone qui pendant ce temps était allé voir qui arrivait, revient rapidement en lui disant qu’il s’agissait d'un équipage de pirates, au drapeau représentant un crâne avec un chapeau Haut de forme. Salem fronça ses sourcils. Il avait déjà entendu parler d’un tel équipage mais il ne s’en souvenait que vaguement. Tandis qu’il se torturait l’esprit, l’un des officiers qu’il avait sauvé d’un montre marin lors de leur voyage depuis Logue-Town à savoir Bobby, lui rappela qu’il s’agissait de celui d‘Yvan le rouge, le frère de Darkman, un ex pirate de 20 millions que Salem avait tué il n’y avait pas plus de deux semaines. Un sourire se forma sur les lèvres du lieutenant-colonel. Les nouvelles de sa victoire et de sa mutation avaient circulé comme une trainée de poudre sur tout East Blue. C’était bien. S’il voulait, et se venger, et piller les habitants par la même occasion, c’était mal vu de sa part. Il se mettait le doigt dans l’œil. D’ailleurs, ce fameux Yvan ne valait que 10 millions de moins que son défunt ainé. Un plaisantin à n’en point douter… Alors qu’il réfléchissait à une tactique de combat défense, les multiples voix des habitants se faisaient entendre tout près. Ils avaient sans doute acceptés à contre cœur. Mais leur coopération ne pouvait que faire plaisir à Salem qui avait sympathisé avec le doyen de la population lors de son arrivée. Un fait non indéniable, vu qu’il pouvait compter sur lui en cas de tracas pour convaincre la population locale de telle ou telle chose. En pleine réflexion au milieu du reste de ses hommes, c’est alors qu’il fit soudainement tilt d’une chose. Les pirates attaquaient avec barbarie. Peut être voulaient-ils prendre en otage les habitants pour pouvoir combattre les marins… Dans ce cas, ils avaient fait une grossière erreur très très inéluctable. On est vite repérés pendant le jour, et vu que la ville se vidait rapidement, l’héritier des Fenyang allait leur tendre un piège basique : Un guet-apens…
              Tous ses hommes de main étaient avec lui, sur la dalle de la grande tour de la base marine. Salem à l’aide de jumelles, observait de loin la frégate de forbans se rapprocher malencontreusement de l’île. Leur navire semblait en bon état, mais il ne distinguait personne sur le pont. Par ailleurs, il reporta aussi sa vue le sentier qui connectait la base au village. Les habitants bien que réticents accéléraient le pas pour se protéger à l’intérieur de la base. Jusqu’ici, tout son plan se déroulait à merveille. Le mieux était de placer ses hommes très rapidement, une fois l’évacuation terminée. Ce qui fut chose faite 25 bonnes minutes avant l’arrivée des pirates. Etant maintenant sur qu’il avait évité le maximum de dégâts humains, Salem qui était rapidement descendu dans la cour, essayait tant bien que mal à l’aide du doyen de rassurer la population locale. Maintenant qu’ils n’avaient plus tellement à craindre pour leurs propres peaux, les inquiétudes se tournaient vers leurs biens, à savoir, maisons et tout ce qui allait avec. Un autre problème à perte de vue. Au pire et vu la fortune qu’il possédait, Salem prévoyait de les indemniser au cas où dégâts matériels il y avait. Il n’était pourtant pas obligé de le faire, mais le promit à autres voix à tous les habitants qui le regardaient de manière abasourdie. Depuis quand la marine pouvait aussi être si clémente ? Un cas parmi les cas celui là. Un esprit qui s’élevait de par son altruisme certain. Parce que sans vraiment le savoir et de par le silence qui s’était installé sur la totalité des 500 personnes présentes, Salem gagnait petit à petit le respect et la confiance de la foule. Le tout était maintenant de bien diriger tous les hommes qu’il disposait sous ses ordres. Et ceux-ci ne se firent pas prier pour prendre les armes. Surà peu près 130 soldats, il n’en prit que 75 avec lui. Les restants étaient convenables à la garde de la base, si jamais il y avait un imprévue. Avec des pirates qui avaient la vengeance dans l’âme, mieux valait tout calculer minutieusement, et tout intercepter au cas où besoin se ferait sentir…

              C’est rapidement qu’ils quittèrent la base, 15 bonnes minutes avant le débarquement ennemi. Les indications qu’il avait données à ses nobles militaires, étaient concises mais très claires. Chacun savait ce qu’il avait à faire, et c’était le plus stoïquement possible que tous partaient se positionner dans l’attente de l’arrivée des pirates. L’installation du procédé n’avait pas vraiment durée, du fait même qu’il était tout simple et complètement facile à perpétrer. En gros, tous les marines étaient camouflés, soit en lisière de la forêt environnante, soit dans certaines rues vides de la ville. Tout juste avant leur progression, les pirates devraient passer par un carrefour fatidique qui les regrouperait dans une très grande place, avant d’avoir le choix de partir attaquer la ville, où la base. C’est à ce moment là que le piège se refermerait sur eux. Les marines auraient alors la possibilité de les prendre par stupéfaction en formant un bloc tout autour d’eux. Pression et surprise allaient être de la partie. Une tactique si simple mais tellement efficace, que certains de ses soldats en riaient. Il anticipait sur la bêtise de ses opposants. L’occasion leur avait été donné de ne pas foncer dans le tas comme la plupart des bandits. Tant qu’ils arrivaient à réussir leur mission sans perte de leur côté, cela signifierait que ce remaniement d’une défense hâtive marcherait dans la plupart des cas. C’est dire alors comment serait leur efficacité si jamais il avait tout le temps de s’organiser tranquillement. Sans réelles simulations, le lieutenant-colonel aurait réussit à honorer son nouveau job. D’ici là, il s’imaginait les réjouissances des grandes figures de MarieJoa. A peine arrivée qu’il réussissait déjà à exploiter toutes les forces sous juridiction. Car, il ne suffisait pas d’être attentionné envers ses marines pour s’attirer de bonnes grâces. Il s’agissait aussi de bien les guider sans compter ne serait-ce qu’une séparation endeuillée. Personnellement, Salem avait foi en son contingent offensif. Il n’avait certes pas prit en compte la capacité spéciale de chacun des soldats qui l’accompagnaient, mais savaient au moins que le plus faible d’entre eux était au minimum un matelot de 3eme classe. Chaque homme avait une expérience plus ou moins bonne sur le terrain. Le tout maintenant était d’attendre les ennemis en restant camouflés dans les bosquets, eux qui avaient enfin accostés de manière véhémente cette île.

              Salem se demandait vraiment ce qui allait arriver si jamais ces pirates avaient eut des canons. Un problème à palier dans une avenir proche. On entendait clairement leurs cris de guerres depuis leur frégate. Ils semblaient assez déterminés à en découdre on dirait. Une double prérogative. Buter le marine qui avait tué le frère de leur chef, et piller par la même occasion ces connards d’habitants. Tout juste ce que pensait Salem quand il se mettait dans la peau d’un d’eux. Sans avoir pourtant à réfléchir trop longtemps, un des ses éclaireurs bien camouflés vers la berge lui communiquait leur position ainsi que leurs armes via un escargophone. De simples épées. De quoi faciliter la tâche des subalternes d’Alheïri. Mais à peine son éclaireur lui avait-il dit combien de personnes ils faisaient soit une cinquantaine de forbans, qu’il renchérit de nouveau en leur exprimant que l’attaque avait commencé. Comme il s’y attendait, tous les pirates se ruaient maintenant en pleine ville comme de gros demeurés avides de richesses et de destruction. A leur tête, un gringalet affublé d’un chapeau identique à celui dessiné sur son mat. Tous des imbéciles quoi… Tous des cons qui allaient être pris au piège… Lorsque qu’ils arrivaient enfin sur la grande place de la ville, en ayant prit plaisir à bruler une ou deux maisons pendant leur passage, ce que Salem allait leur faire payer cher, ils se stoppèrent brusquement en s’étonnant de la désertion de ladite cité. Abasourdis ils étaient. C’est ne que lorsqu’ils reprirent le poil de la bête en voulant rapidement continuer chemin vers la base, que Salem tira un coup de feu en l’air. Le top départ. Stupéfaits, tous les forbans se mirent en garde par réflexe, mais c’était inutile, et même… Trop tard. Une multitude de marins armés chacun d’une arme à feu, les encerclait à la vitesse de la lumière. Bientôt, ils n’étaient plus qu’un amas de personnages ridicules pris au piège par des professionnels. Les fusils étaient braqués contre eux. La fougue à laissée place à la terreur et cela se lisait tranquillement sur leurs visages. Comme il l’avait prédit, tout avait marché comme sur des roulettes…

              Cependant, c’était sans compter la détermination d’un capitaine qui sortit prestement un petit pistolet. Alors qu’il voulut s’en servir, un marine et comme par reflexe, tira habillement sur sa main droite. Désarmé, il voulut foncer dans le tas comme une enragé, mais il fut rapidement bousillé par deux meitous qui effectuèrent avec grâce, un combo des plus impressionnants et cela, par surprise. Le sang fusa de la poitrine du capitaine pirate. Et, derrière lui, tout juste pendant sa chute dans les méandres de l’inconscience, se trouvaient le chef et le subordonné de la marine locale, qui rangèrent dans un même mouvement leurs sabres respectifs. La psychose je ne vous dis pas. Etonnés d’avoir vu leur chef subir une défaite aussi cuisante, chaque pirate s’agenouilla, tremblotant de peur, les épées jetées au sol. La carrière de leur équipage était tout bonnement terminée, ici, dans la ville de Shell, sous l’autorité nouvelle d’un certain lieutenant-colonel, qui voyait son avenir de manière ascendante.

              Des réjouissances ? Evidemment qu’il y en eut. Si certains civils n’étaient toujours pas convaincu de cette tête montante qui assurait dorénavant leur sécurité, faut dire que d’autres en étaient convaincus. Après avoir menottés tous les nouveaux captifs, et attendant le débarquement d’un navire du gouvernement qui allait, et les prendre, et donner de nouvelles consignes au nouveau chef, c’était la fête. Le coup avait marché. Les marines en étaient fiers. La fête cependant se prolongea sans Salem. Un Salem qu’Ichigo chercha, un peu soucieux quand même de savoir ce que le héros de toute cette histoire faisait… Il n’avait pourtant pas pensé à rejoindre la chambre de l’héritier des Fenyang. Là où des cris sensuels étaient rageusement poussés, camouflés par la musique effective de la cour. Là où il s’enfilait tranquillement une bien belle femme comme il les aimait… Sa petite récompense personnelle si l’on peut dire ainsi…

              Encore une fois, l’avenir promettait.



              FIN