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Histoire éternelle ♪


Marie Joie, base du CP5…


Hé bien, Agent Amaryllis, déjà de retour de mission ?
Oui, voilà le rapport. Le Boss n’est pas là ?
Oh, tu sais, c’est un homme fort occupé…
Mouais… Tant pis. Vous avez une autre mission pour moi ?
Je dois avoir ça oui… Une demande viens d’arriver de la part de nos confrère du CP6… ça devrait te plaire je pense. Laisse-moi juste feuilleter ton rapport avant et je te donne ça.
Soit. Comme vous voulez.

Je m’affale dans un des sièges en face du bureau de Scorpio. Parfois, je me demande vraiment pourquoi ce n’est pas lui le véritable chef du CP5… L’autre est tellement… indisponible.
Pfff.

Un problème Alcéa ?
Hein ? Non !
Le gris, c’est pour la déception, non ? De quoi voulais-tu parler avec Rei ?

Tsss, saleté d’z’yeux ! Pendant un instant j’ai oublié que ce type commençait à connaitre mes techniques à force de le fréquenter.
En plus, je ne l’aime pas, il doit être au moins aussi manipulateur que moi ! Et en plus, il est plus haut gradé ! Faut vraiment que je prenne du galon…

Non mais c’est bon, je lui en parlerai à mon retour. Vous avez fini de lire ?
Oui, et je n’ai rien à redire, comme d’habitude. Tiens, voici ta prochaine mission.
Merci. Au revoir.
Au revoir…
Enfin, tu sais Alcéa, c’est probable que Rei ne soit toujours pas là lorsque tu rentreras…

Et bien je le verrai après la mission suivante !

Je ferme la porte avant qu’il enchérisse de nouveau. Toujours entrain d’essayer de tout savoir celui là. Mais il y a des choses que même Scorpio ne doit pas savoir…
Notamment lorsque ça concerne d’autres Agents.
Et Ike…

Mais passons. Je règlerai ce problème avec le big Boss.
En attendant, j’ai mission.

Direction : la République de Goa.
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Goa.

Ancien Royaume devenu République. Et grâce à qui ? Les révolutionnaires. Comme quoi, ils peuvent être utile parfois ceux là. Car maintenant, c’est le Gouvernement qui contrôle l’île. Grâce à eux.

Mais il reste quand même de la vermine. C’est en tout cas ce que dis le rapport de l’agent infiltré chez les Révolutionnaires. D’après lui, il existerait une énorme source de revenue à cette armée de traître sur cette île. Ça me parait pourtant difficile à croire. Les nobles d’ici, bien que réticents à l’arrivé du Gouvernement Mondial, le sont encore plus face aux idéaux de la révolution.

Et pourtant… Selon ce rapport, ce serait un de ces nobles qui offre des milliers de Berrys à nos ennemis. Difficile à croire hein ? Ouais, je vous l’ai dit.
Mais si le rapport le dit, ça doit être vrai.

Alors, comme dans toute bonne mission de recherche, il faut chercher. Et pour chercher un homme, ici un noble même, il n'y a rien de mieux que les Recensements et les Archives de la ville. Je dois savoir qui est qui. Qui fait quoi. Tout. L’économie, la politique, les divergences d’opinions, tout ce qu’il y a à savoir de la ville et du peuple. Des arrivés et des départs…
Un travail long et fastidieux.

Bonjour. Agent Amaryllis, du Cipher Pol 5. Je vous ai contacté il y a deux jours. Tout est prêt ?
Oui M’dame ! Tout est prêt M’dame ! Suivez moi M’dame !

Je suis ce nabot de Sergent là où il me guide. Si mes ordres ont bien été respectés, il doit me mener jusqu’aux archives de la république. Et heureusement pour lui, c’est ce qu’il fait.

On y est M’dame.
Bien. Préviens tes collègues et tout autre personne susceptible de venir ici : Je ne veux pas être dérangée. Tu peux disposer.
Bien M’dame. Merci M’dame.

Bon, parfait.

Mais euh… M’dame ?

Mais il est pas parti lui ?!

Quoi ?
Heu… Bein… Heu… C’est le Gouverneur, M’dame. Il veut vous voir ce soir, M’dame.

Une goutte de sueur commence à perler sur le front du pauvre Marine chargé de me conduire. Il attend ma réponse, sans trop savoir comment réagir avec un Agent du Gouvernement… Et si je disais non… ça pourrait être drôle hein ?
Mais malheureusement, je suppose que par son nouveau statut de Gouverneur, le Vice Amiral Fenyang est plus haut placé que moi au sein du Gouvernement… Et que tout refus de ma part risquerait de ne pas plaire. Ma réputation pourrait en être touchée…
Soit.

Très bien. J’irai. Mais fait moi venir de quoi me vêtir plus somptueux que mes vêtements de terrain.
HEIN ?! Euh… D’accord… Euh…
Un problème ?
Non non…
Alors OUST !

Bien, cette fois, il est vraiment partie. J’ai plus qu’à me manger une tonne d’archives avant ce soir. Et qui sait, le Gouverneur se révélera peut être utile…
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Gouverneur, vous avez demandé à me voir ?
Agent Amaryllis, ravi de vous rencontrer, mais entrez, je vous en pris.

Souriante, je fais ce qu’il dit. Formalité à la con tiens, j’étais bien mieux aux archives, d’autant que je touchais au but quand ce minable de nabot de Sergent est venu me chercher. Il a de la chance, lui, d’ailleurs, de m’avoir trouvé une si belle robe en si peu de temps, sinon, il serait encore cloué au mur à l’heure qu’il est ! Mais soit. Mieux vaut ne pas s’attirer les foudres du dirigeant de cette nouvelle république du Gouvernement Mondial.

Et la soirée se passe, simple mais raffinée. Le Gouverneur Fenyang se trouve avoir une langue bien pendu, auquel je me dois de faire un effort pour répondre à chaque fois afin de ne pas l’offenser. Heureusement, je sais tenir la cadence des paroles. Les infiltrations, ça me connait, et ce soir n’est pas plus compliqué qu’un autre. Et après de longues dizaines de minutes à tergiverser et parler de ces exploits contre les révolutionnaires, j’attaque enfin le vif de ce qui m’intéresse.

Voyons, voyons, Gouverneur, restez correcte ! Après tout, je ne suis qu’une simple Agent du Gouvernement !
D’ailleurs, vous savez, votre invitation de ce soir m’a surprise…

Une simple formalité ! Je ne voulais pas que vous soyez venu pour rien dans notre belle république…
Venue pour rien ?

Il n’est pas sérieux, là, si ?

Comment ça, « Venue pour rien » ?!

Croit-il vraiment que la traque de révolutionnaire ne soit rien ? Que ce ne soit qu’un simple jeu ? Ou bien…

Et bien, vous savez, j’ai moi-même chassé les révolutionnaires de cet ancien royaume, alors permettez moi de vous le dire, mais il est complètement impossible qu’il en reste un seul.

Sûr de lui, il fait tourner le vin de son verre doucement avant d’en avaler une gorgée et de me regarder avec un grand sourire.
Impossible, hein…

Métriez-vous en doute l’efficacité de nos Agents Gouverneur ?
Non, bien sur que non… Mais… Vous savez, tout le monde peut faire des erreurs… Et puis… qui nous prouve que les agents infiltré chez les révolutionnaires agissent toujours pour nous… ?
La trahison est tellement fréquente de nos jours, alors je ne serais pas surpris…

Vous m’offensez ! Gouverneur.

Je marque une pause pour reprendre mon calme.

Sachez que je n’accepte pas qu’on ose mettre en doute ma loyauté envers notre gouvernement. Et si vous doutez des miens, qu’en est-il de moi, hein ?
D’autant que, vous seriez surpris, mais sachez que j’ai trouvé des choses dans les archives. Des choses très intéressantes concernant des allés et venu d’un « serviteur » d’un noble un peu reculé.


Oui, étrange n’est ce pas ? Les nobles n’envoient que rarement leurs larbins en mers, et lorsqu’ils le font, ils en changent à chaque fois.
Et il est d’autant plus étrange que ce larbin ci ramène à chaque fois un bon nombre de touriste okama qui ne reste que très peu en ville…

Mais puisque vous êtes si sûre de vous concernant la « pureté » de cette république Gouverneur, je me contenterai de faire mon travail de mon côté et nous verrons bien à la fin qui de nous deux avait raison.
Serait-ce une menace Agent Amaryllis ?
Non, bien sûr, je ne me permettrai pas.

Je me lève et exécute une sublime révérence devant ce pâle Gouverneur Intérimaire.

Vous êtes le Gouverneur et je respecte votre travail en ces lieux.

Même si n’importe qui avec sa force ferait mieux.

Disons simplement que vous avez vos croyances et moi les miennes. Voyez plutôt cela comme un simple jeu où vous n’avez absolument rien à faire puisque tout est déjà fait.

Sourire et révérence supplémentaire, le Gouverneur a l’air calmé.

Et sur ce, je vous pris de bien vouloir m’excuser mais le travail m’appelle.

Et sur un sourire, je tourne les talons avant de serrer les dents.

Je vais lui montrer moi, qu’au Cipher Pol on n’est pas que des bouseux. Tout ça à cause de ces sales bâtards de traîtres !
Un jour, je les tuerai tous ceux la !
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De retour aux archives, je retourne à ma chaise et reprend ma lecture là où j’en étais. Comme si il ne s’était rien passé.

A une exception près. Mes yeux sont devenus aussi noirs que mon humeur. Je suis plus déterminé que jamais à mettre la main sur ce fichu révo et à le traîner devant le gouverneur par le cuir chevelu.
Ah, je vois déjà la scène d’ici.

Moi, au pied des marches du palais de MÔSSIEUR le Gouverneur, appelant fièrement celui-ci. Lui débarquant en haut des marches, découvrant le fameux révolutionnaire et fondant en plates excuses.

Ah, oui. Ce sera bien. Ce sera même très bien.

Mais avant ça, je dois le chopper. D’après ces anciens allé et venus, il devrait arriver dans les prochains jours avec une nouvelle « escouade » d’okama.
Parfait. Ça me laisse le temps d’aller rôder près du Manoir de son maître. Le noble Vaillant. Parce qu’en l’état, aux archives, il n’y a pas grand-chose sur lui.
Tout ce que j’ai pu apprendre, c’est qu’il a à sa solde bon nombre de champs et de récoltes. De ce fait, il est donc l’un des plus riches de l’île. Et pourtant, personne ne le voit plus depuis près d’une bonne année. Tout ce que l’on sait, c’est qu’il est toujours en vie et qu’il répond lorsqu’on le contacte.

Il commence à être tard et je n’ai pas dormi depuis l’aube. Mais qu’importe ! La nuit est mon voile, parfaite pour partir en reconnaissance.
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Ici, sous le couvert de la nuit, j'avance à pas feutrés.

Quelques fenêtres sont encore allumées, quelques ombres se laisse voir au travers, mais dans les rues : personne.
Certains seraient angoissés par cette absence de vie. Moi, j'en suis apaisée car le moindre bruit peut plus facilement être repérée. Quant à la présence possible de piège ? Je sais les détecter pour en être régulièrement l'investigatrice.
Alors oui, comme une ombre, je me glisse silencieusement dans ces rues tranquilles en direction de la sortie Nord de la ville. Sortie menant directement vers un petit chemin qui s’engouffre dans les montagnes pour mener jusqu'au village de fushia. Et si mes informations sont exactes, je dois prendre ce chemin jusqu'à une intersection qui me permettra de me diriger pleine Ouest.

La route risque d'être assez longue. Mais je suis entrainée à cela. Les plaintes ne sont donc pas de mises, et puis, je dois me dépêcher. Aussi bien pour retourner au plus vite à Marie Joie voir Rei que pour prouver au plus vite à ce crétin de marine improvisé gouverneur que oui, il reste des Révos dans le coin. Alors j'avance, sans regarder derrière moi. Droit vers mon objectif. Droit à travers ce chemin caillouteux, sinueux, glissant, dérapant...

Hm. Face aux difficultés, il faut savoir agir avec élégance et dignité.

GEPPOU !

La voie des airs est toujours la plus simple. Et la plus classe aussi. Et en deux temps, trois mouvements, je repère sans difficulté l'intersection prévue, et en à peine plus de temps, à l'aide de quelques "SORU !" me voici au pied du manoir de la famille noble "Vaillant".


Des arbres nus, sans doute morts, rendre le paysage encore plus sinistre qu'il ne l'est et à part quelques fenêtre du rez de chaussé encore allumée, la propriété à l'air profondément baignée dans le sommeil. C'est parfait. Il ne me reste alors qu'à m'aventurer tout autour afin de récolter le maximum d'information. Et naturellement, je commence par les hauteurs du manoir. Car c'est en général là que sont cachées les choses qu'il faut cacher. Je commence donc mon inspection par la plus haute fenêtre. Cette salle ressemble à une sorte de bureau/atelier. Une pièce dont les mur sont jonchés de livres, tableaux, bibelots... Un vrai Kapharnahum, mais sans le docteur Buchenvald... Heureusement d'ailleurs. Qui sait ce dont ce fou est capable !

Mais bref, d'où je suis, je ne vois rien de bien intéressant. A part peut être cette rose qui sens le faux même de la où je suis et qui pourtant est conservée sous une magnifique cloche en verre... Ou peut être même en cristal. Comme quoi, le type doit pas être bien net pour conserver ainsi une fleur en plastique.

J'aimerai bien pouvoir fouiller un peu plus, peut être que je comprendrai mieux cette lubie que ce noble doit avoir. Ou peut être pas. Au final, ça ne doit pas être bien important, alors je m'en moque un peu. Et comme je ne remarque rien de plus, je saute vers une autre fenêtre, juste en dessous.

C'est une chambre. Je dirais même que c'est LA chambre du noble. Je remarque grâce à un rayon de lune qu'il y a de la fourrure dans le lit... En plus d'aimer les fleurs en plastique, il aime les peaux de bêtes ? Le pauvre ne doit pas être au courant des dernières tendance de Marie Joie... De la fourrure... On n'en porte plus depuis au moins 1624 !
Et... serait-ce... des cornes ?!

Je m'appuie sur la fenêtre pour mieux voir, intriguée par ce que je discerne. Mais manque de pot, elle était mal fermée.

WAAAAH !

*BAM !*

Je sers les dents sous la douleur dû à ce roulé boulé en avant.

C'est quoi ?! Hein ?

Me voici nez à nez avec... Avec ! Fourrrure, cornes ! Ce n'était pas une faute de gout ! Juste une bête ! Une bête presque humaine ! Un zoan ? Sans doute !
Mais merde ! Il me regarde, il me voit, il m'observe, il ne dit rien ? Pourquoi il ne dit rien ? Je dois bouger ! Vite ! Bouger pour me faire oublier !

Alors que nos yeux sont planter les uns dans les autres, je coupe cette échange pour lancé un rapide coup d'oeil à la fenêtre et calculé la distance qui me sépare d'elle. Soit trois fois rien. Parfait.

SORU !
Non ! Attendez !

Le voilà qui se précipite à la fenêtre.

Geppou.

Je m'éclipse rapidement sur un penchant du toit plus haut que sa fenêtre. Regardant furtivement, je le vois me chercher vers le bas.

Revenez ! Je vous en pris ! Restez avec moi !

Ce type est Complètement malade, c'est ça ? Quelqu'un s'infiltre chez lui et il veut qu'il reste ?! Mais c'est quoi son problème au juste ?!

Je n'aime pas ça. J'hésite à y retourner... Non. Je ne dois pas ! Pas sans un minimum d'information ! Mais d'un autre côté, il pourrait me les fournir, ces infos. Mais non ! Pas maintenant ! Il ne doit pas savoir qui je suis avant que je démasque le révolutionnaire qui se cache dans le coin. Qui sait, ce pourrait carrément être lui ?!

Je... Je vais laisser la fenêtre ouverte ! Si vous voulez revenir, revenez !

Mauvais ça aussi. Quoi que réparable.
Il ne doit pas se souvenir de ma visite. Alors je vais attendre un peu, une petite heure, qu'il se rendorme et je refermerai moi même la fenêtre.
Ainsi, il pensera que tout ceci n'était qu'un rêve.
Peut être même que cela me sera favorable en fin de compte...
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Nuit froide.

J'ai refermé la fenêtre avec précaution une heure après le contretemps, puis je suis rentrée dormir un peu. Si seulement il n'y avait pas ce vent froid, j'aurai pu dormir dehors. Mais là, j'ai beau pouvoir contrôler la température de mon corps grâce au retour à la vie, le vent s'engouffrait bien trop dans mes vêtements pour que je le supporte et réussisse à m'endormir avec.

Mais ce matin, à l'aube, avec seulement quelques petites heures de sommeil derrière moi, j'y retourne une nouvelle fois. Et le jour me révèle enfin l'étendu de ce domaine.

A la lisière Nord des montagnes cerclant la république de Goa, ce manoir est situé au pied d'immenses champs plus ou moins vierge ou encore de vergers que de nombreux hommes et femmes entretiennent. Tous ont l'air fatigué alors même que la journée débute à peine. Tous sont pliés par le labeur et vêtus de guenilles.

Soit ces types sont très mal payés, soit ce noble "Vaillant" n'est pas au courant que le Gouvernement Mondial a délivré Goa et imposé de nouvelles règles, notamment concernant les esclaves... Et vu les quelques types qui ont l'air de patrouiller et qui donnent de ci de là des coups de fouet, j'ai bien peur que ce soit la deuxième explication qui soit vrai.
Mais alors, et le révo dans tout ça ? Je me demande qui ça peut être... Mais à mes yeux, ça discrédite le noble... Quoi que les révos sont sans doute capable de toutes les folies. Et puis, s'ils luttent contre les lois du GM, ils doivent réprouver l'abolition de l'esclavage, non ?

Faut que j'arrête d'essayer de les comprendre. Ils sont trop... Incompréhensible.

Je me rapproche donc discrètement de la bâtisse, restant dans l'ombres des arbres morts. Personne ne semble se diriger vers moi. Parfait. Je me rapproche donc, toujours plus, me planquant dans un des buissons de l'entrée et d'un coup, la porte du manoir s'ouvre, laissant sortir une demi douzaine d'Okama, l'air un peu déçus.
Je contrôle ma respiration, ils sont à deux pas de moi et ne doivent surtout pas m'entendre. Pour être sûre de ne pas bouger et ainsi ne faire aucun bruit, je fais un Tekkai. Et même si ma position est des plus risquée, elle est aussi des plus ingénieuses, car tant qu'il ne regarde pas dans les feuilles, ils ne me remarqueront pas, tandis que moi, je vois tout, et j'entends tout.

Je suis désolé Oualte, mais elles ne convenaient toujours pas...
C'est à moi de m'excuser Monsieur. Je ne ai sans doute pas encore été assez loin pour vous trouver la perle rare... Et pourtant le temps presse !
Mais non, avec toutes ces filles que tu me ramènes, tous ces déplacements que tu fais pour moi, tu n'as rien à te reprocher. Et puis, sans toi, je ne serais même pas au courant de cette malédiction !
Monsieur...
Allez tiens, prends ceci et va me trouver celle qui m'est apparue en rêve ! Regarde, j'ai même fait faire son portrait ! Je compte sur toi pour me la trouver et me la ramener !
Je euh... Monsieur. Et si la rose se fanait avant que je ne la trouve ? Vous seriez condamné !
Je sais mais... C'est pour elle que mon coeur bat ! Avec elle, la malédiction prendra fin !
Vous ne devriez pas vous attardez ainsi sur un rêve. Après tout, qui vous dit qu'elle vous aimera ?
Je le sais ! Je le sens au plus profond de moi ! C'est elle qui brisera le sort ! J'en suis certain !
Et bien... J'essayerai Monsieur. Elle sera ma priorité mais cela se révèlera sans doute plus couteux que de coutume... Un si long voyage ? Qui sait si une telle femme existe ?
Je compte sur toi. Et tu n'auras qu'à revenir lorsque tu auras besoin de plus d'argent.
Il n'y a que toi en qui j'ai confiance Oualte.

Bien Monsieur. Alors je reviendrai vite.
Au revoir.

Au revoir Oualte, je compte sur toi !

La porte se ferme sur l'homme bête laissant Oualte seul, dehors, avec une énorme mallette. Et celui ci lâche un long soupir, autant son chapeau et essuyant la sueur de son visage pour ensuite le remettre.

Puis rapidement, il cavale jusqu'à rejoindre le groupe d'Okama qui l'attend.

Je crois qu'on a failli le perdre cette fois...

Il s'éloigne en parlant, m’ôtant le loisir de les écouter. Je pourrais les suivre, mais je préfère rester sur place. Cette affaire a l'air plus intéressante que prévue. Si ce Oualte est le révolutionnaire planqué, que la malédiction dont il parle est la forme hybride de ce noble, alors ce révo est un génie. Un génie diabolique, certes, soutirer ainsi de l'argent à un pauvre nabot qui ne connait rien à la vie, c'est mal, mais c'est géniale quand même.

Sauf que, pas de bol pour lui, il est dans le mauvais camp.

Et même si ma mission est de le chopper, il y a des choses ici qui doivent être réglées. Comme par exemple les esclaves. Et si la masse d'argent de ce noble pouvait aller dans les caisses du Cipher Pol ou même du GM, parce que je soupçonne Scorpio de garder tout pour sa poire si je lui en parle... Et bien ce serait parfait.
Ce serait plus que parfait même.
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Là, toujours planquée derrière mon buisson, j’attends. J’attends en prenant bien garde que personne ne me remarque, que personne ne m’entendent. C’est aujourd’hui que tout va se jouer, aujourd’hui que mon plan d’action va débuter. Il ne m’aura fallu que quelques minutes pour l’imaginer et toute l’après midi pour en peaufiner les détails. Il faut dire qu’à part observer les allées et venues des gens du manoir, je n’ai pas eu grand-chose d’autre à faire.
Et maintenant que la nuit tombe, maintenant que le soleil est rasant, que les esclaves sont rentrés et que les gens préparent le souper de leur maître, il est temps de faire mon entrée. Il ne faut pas qu’il sache qui je suis. Ni même ce qui m’amène ici. Non… L’amour fait faire des folies, alors il m’aimera, c’est ainsi. Et une fois qu’il sera mûr à point, lui faire aimer le Gouvernement Mondiale ne sera qu’une question de temps.

Et quoi de mieux que de la pitié pour attirer l’empathie d’une personne ? Une simple précaution, après tout, il a déjà un tableau de moi dans son salon.

Je m’assure qu’il n’y ait personne autour avant de procéder à m’appliquer mon maquillage pour cette scène : de la terre sèche, des écorchures fraiches du aux épines d’un rosier non loin, les vêtements déchirées et sale. Mais je fais attention à garder tout de même une part de beauté : mes cheveux lisses sont à peine décoiffés, mes lèvres et mes yeux restent relevés par du maquillage discret et mes vêtements sont déchirées de manière à attirer l’œil masculin sans pour autant être grossier.

Et maintenant, le souffle et le teint. Pour cela, méthode infaillible : retenir sa respiration au moins trois minutes.
1 minute.
2 minutes.
3 minutes.

J’inspire à fond puis halète comme après une longue course. Mes joues ont viré au rouge cramoisi. Et pour couronner le tout, quelques gouttes de sueurs sont venues perler mon front. Ainsi, le résultat est parfait.
Je peux enfin me présenter.

Je vérifie une dernière fois que personne ne m’observe avant de sortir de ma planque et de me jeter sur la porte d’entrée en la tambourinant fortement.

Pitié ! Ouvrez-moi !... S’il vous plait ! A l’aide !...

Je simule la panique et la fatigue, force mes larmes à couler. A bout de souffle, je tape encore plus vite, continuant mes appels.
Derrière la porte, j’entends du mouvement. Mais la porte ne s’ouvre toujours pas. Ça hésite, ça demande confirmation. Je dois les aider à se rassurer, qu’il puisse me voir avant de me faire entrer. Alors, toujours avec un air paniqué, je regarde derrière moi, surveillant un ennemi invisible pouvant se rapprocher, puis je m’éloigne un peu de la porte, pour apparaître aux fenêtres, mimant une recherche de personnes dans les étages.
Puis je reviens à la porte. Frappant de plus en plus faiblement. Parlant de plus en plus doucement. Et finalement, la porte s’ouvre enfin. Me permettant de m’affaler pour leur faire croire à un évanouissement.
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De nombreux serviteurs s’empressent de m’entourer, inquiet, prenant mon pouls, regardant mes yeux, ma température et finalement, mon visage. Et c’est finalement un des jeunes garçons qui fait le lien.

Han ! C’est la dame du portrait !

Et là, je peux sentir tous les regards me dévisager pour faire la comparaison avec le portrait. Certains doutes, d’autres sont aussi surpris que le garçon.

Il faut prévenir le maître !
Non. Rappelez vous ce que Oualte nous a promis ! La liberté ! Mais seulement à la condition que son plan fonctionne et qu’il puisse pomper les ressources de Vaillant jusqu’à la moelle !
Si vous lui amenez cette fille, et qu’il découvre la vérité sur son état, que croyez vous qu’il se passera ?! Oualte sera exécuté et nous, condamné ! Notre seul chance de salut est les révolutionnaires !

Parce que tu y crois vraiment toi ? Non, nous sommes les esclaves de cette maison, maintenant et à jamais. Mets-toi ça dans le crâne Grégoire ! Nous n’en sortirons jamais alors la seule chose que nous puissions faire c’est rendre heureux notre maître pour espérez qu’il nous le rende bien !

Ah, bordel, que ces gens sont niais. Ils n’ont qu’à ouvrir un peu les yeux sur la situation de leur voisin à l’intérieur de la république pour voir que l’esclavage y a été aboli, non pas grâce aux révolutionnaires qui voulaient tous détruire, mais bien grâce au Gouvernement Mondial ! Et dire que je ne peux rien dire ! Je suis obligée de les écouté raconter des stupidités sans rien faire.
Allez, y’en a pas un seul du lot qui va être plus malin que les autres et qui va aller prévenir le maître en douce ? Après tout, celui qui lui dira sera sans doute récompensé…

Ah ! Le gosse, oh qu’il est bon ce gosse ! Pas très discret, mais au moins il s’éclipse. Ou essaye… Ah, le bougre va réussir à se faire repérer avant de quitter la pièce !
Je dois l’aider !

Je laisse échapper un son de ma bouche, histoire de signaler à l’assistance que je vais bientôt me réveiller. Comme prévu et voulu, tous les regards se tournent vers moi, et un silence s’installe.

Peu importe si on la présente ou pas au maître, cette jeune femme a l’air d’avoir eu des ennuis. Elle doit être exténuée et a besoin de soin. De plus, si nous voulons la présenter au maitre, elle doit être présentable.
Emmenons là dans une des chambres et nous aviserons ensuite.

Elle est ici ? Est-elle encore évanouie ?

Bingo ! J’ai bien crue que tous mes efforts pour lui inspirer de la pitié allaient être réduits à néant ! Mais non, le gamin a fait du bon boulot ! Pile à temps ! Il faut que je note son nom pour lui recommander de venir servir le GM une fois que ma mission ici sera accomplie.

Elle ne va pas tarder à reprendre connaissance maître.

J’ai beau faire l’inconsciente, je peux sentir une tension palpable dans l’air. La présence du maître ne plaît de toute évidence pas à tous ses servants.

Mon visage est tourné doucement vers le haut. Je suppose qu’il doit y avoir un escalier et que le fameux maître y trône.
Il parait qu’il suffit parfois d’un regard pour tomber amoureux…

Alors j’ouvre les yeux. Et pendant une fraction de seconde, je revois la bête de l’autre nuit, appuyée sur la rambarde tout en haut de l’escalier. Et lorsque nos regards se croisent, ils se jettent dans la pénombre et fait signe à l’un de ses serviteurs de le rejoindre.
Et moi, pendant ce temps, je joue encore la comédie.

Qu’est-ce… Où suis-je ?

Puis, faussement prise de panique, je me relève d’un bond et tente de m’éloigner des personnes qui m’entourent.

Vous êtes avec eux ? C’est ça ?! Qu’est ce que vous me voulez à la fin ! Anéantir ma famille et ma maison ne vous suffisait pas ?!

Mes larmes recommencent à couler tandis que ma main cherche un objet sur une table pour les menacer avec, mais à part une boite, je ne trouve pas grand-chose. Et puis de toute façon, les résidents tentent directement de me rassurer alors j’ai vite plus besoin de jouer les paniquée.

Nous ne vous voulons aucun mal. C’est vous qui nous avez demandé notre aide, vous vous souvenez ? Allez, détendez vous, vous n’avez rien à craindre ici.

Relâchant la tension que je m’obligeais à garder, j’hoche doucement la tête et suis la servante qui me conduit à l’intérieur du manoir jusqu’à la cuisine où elle me présente de quoi me restaurer et une fois que j’ai fini, jusqu’à une grande salle de bain afin que je puisse me laver et me détendre.
Durant tout le parcours, elle ne cesse de me poser des questions auquel je réponds brièvement pour souligner l’ampleur du traumatisme que mon personnage a vécu. Et comme il convient de faire dans ce genre de situation, elle me laisse rapidement tranquille avec ses questions pour que je puisse me reposer en paix.

Ainsi, la première étape de mon plan a fonctionné. Me voici au sein du manoir d’un noble qui ne demande qu’à m’aimer.
Il ne me reste plus qu’à concrétiser et attendre le retour de monsieur le révolutionnaire. En espérant bien sûr qu’il n’ait pas de complice à l’intérieur…
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Mademoiselle !

Merde, il est déjà si tard ?!

Mademoiselle ! Où êtes-vous ?

Rooooh, chiotte ! J’étais tellement à fond dans ma lecture des archives de ce manoir que j’en ai pas regarder l’heure ! Bon sang Alcéa, tu le sais pourtant ! Tu le sais que tu dois mieux gérer ton temps !

Mademoiselle… Elle a du se barrer dans la nuit. Bon débarras.

Tiens, lui, je reconnais ça voix. C’est le type qui voulait pas qu’on me présente au maître. Va falloir que je le garde à l’œil, il pourrait bien être un précieux complice de ce révo.
Mais plus sérieusement, ça ne va pas du tout. Si les domestiques me trouvent ici, je risque d’inspiré plus de méfiance que de compassion.
Alors, étape un : ranger les papiers ! Je savais que j’aurai du attendre pour entamer mes recherches ! Je savais que j’aurai du profiter de ma première nuit dans cette demeure pour me reposer pleinement ! Mais comment l’aurai-je pu ?! Alors que les renseignements sont ici, dans cette pièce ! Du coup j’ai craqué. Et malheureusement, j’ai craqué trop longtemps.
Et maintenant c’est la merde.
D’autant plus qu’alors que je suis entrain de finir de replier les dossiers, j’entends la porte de cette immense bibliothèque s’ouvrir.

Vérifier chaque pièce, chaque recoins, fouiller tout le domaine et ces alentours ! Retrouvez-la ! C’est un ORDRE !
Oui, Maître, bien sûr Maître.
Et lorsque vous l’aurez retrouvée, tachez de faire en sorte qu’elle ne puisse plus recommencer.
Bien Maître.

Ah, ça, ça sent le roussi. Je savais que j’aurai du faire plus attention. Qu’elle idiote j’ai fait !
Mais au moins, cette petite discussion m’a juste laissé le temps de ranger la tonne de paperasse que j’avais sortie. Par contre, la fenêtre étant fermée, mes possibilités d’échappatoires sont bien trop réduites. Il me faut une idée.

Mademoiselle ? Êtes-vous là ?

Je fais volte face et analyse l’étagère dans mon dos, en prenant soin de regarder le titre des bouquins les plus éloignées possibles de la position des archives. Attrapant le premier roman dont le nom me parait correct, je me dirige ensuite d’un Soru dans le coin le plus éloignée de la porte d’entrée de la pièce et sous la fenêtre puis me recroqueville dedans, livre posé sur le sol tenue ouvert par une de mes mains tombante, la tête penchée, les yeux fermées. Ainsi, ils pourront pensés que je me suis bêtement endormi durant ma lecture.

Et même pas trente seconde après mettre mise en place, la domestique me trouve et me pose sa main bienveillante sur le bras tout en me secouant doucement pour me réveiller.

Mademoiselle, réveillez vous. Mademoiselle !

Faussement fatiguée, j’ouvre lentement les yeux, mimant un réveil difficile.

Que… Je… Où suis-je ?
Vous êtes dans la bibliothèque du manoir de Monsieur Vaillant, Mademoiselle. Vous vous souvenez ?
Je… Je me souviens de ne pas réussir à m’endormir… Et puis j’ai entendu du bruit… J’avais peur, alors j’ai voulu me cacher. J’ai couru, couru et je suis arrivée là. Et une fois le calme revenu, je ne savais plus d’où je venais, alors j’ai voulu rester ici le temps que quelqu’un me trouve.
Et je vous ai trouvé. Venez, je vais vous faire votre toilette. Il ne faudrait pas que les servants vous voient ainsi vêtu.

J’hoche la tête et la suis docilement. Ouf, mon histoire est passée, pourtant, sur le coup, moi-même je n’y croyais pas.
Au moins cette nuit, j’aurai appris bon nombre de chose très intéressante. Notamment sur ce fameux Oualte Dysneï, recruté au manoir peu après la révolution de Goa en temps que comptable. Chose d’autant plus surprenante qu’il a accepté les conditions drastiques de vie des serviteurs du manoir sans broncher. Et mieux encore, il a réussi à se faire aimé de Prince Vaillant pour sa soi-disante loyauté. C’est « Grace » à lui que le pauvre Vaillant connait l’étendu de la malédiction.
Et puis quoi encore, hein ! La fourberie de ce révolutionnaire n’a sans doute d’égale que la niaiserie de Prince. Quand j’y pense, il a vachement bien trouvé son pigeon ce vaurien. Et il a fait preuve de tant d’ingéniosité que j’ai plutôt intérêt à faire attention à la manière dont je vais le neutraliser. Il va me falloir un plan. Et surement des pions à jouer.

Mais je vais devoir y réfléchir un peu plus tard, car pour l’heure, une autre mission m’attend.
Pour l’heure, je dois séduire le Prince.
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Je… Je ne me sens pas très à l’aise… vous êtes sûre que ça ira ?
Mademoiselle, vous êtes absolument splendide !

Oui, je sais. C’est naturel chez moi. Mais il est vrai que cette belle robe bleue mets mes courbes parfaitement en valeur. C’en est presque provoquant.

Vous… vous êtes sincère ? J’ai vraiment peur que ça fasse trop… Je ne voudrais pas abusé de votre bonté.
Ne vous inquiétez pas, vous êtes parfaite.

Je suis bien d’accord avec cette analyse. C’est une robe tel que celle-ci que je devrai porter le jour où je reverrai Ike…

Et c’est un cadeau de notre maître, il tient à ce que vous vous sentiez le mieux possible. D’autant que vous avez l’air d’avoir vécu de rudes épreuves, je me trompe ?

Je baisse la tête, mimant ainsi la tristesse de mon personnage traumatisé. En me concentrant un peu, j’arrive à faire couler une petite larme sur ma joue.

Oh ! Je suis désolé, je ne voulais pas vous faire repenser à tout cela !
Ce… Ce n’est rien. Je suis désolé. C’est encore trop tôt pour moi.
Je comprends bien, Mademoiselle, ne vous en faites pas. Je vais faire en sorte que personne dans le manoir ne vous importune avec tout cela.
Merci beaucoup… je… Je suis confuse, je ne connais même pas votre nom.

Je me force à rougir tandis que la servante pose son regard attendri sur mon visage.

Hélène. Vous pouvez m’appeler Hélène.

Je lève la tête, attrape une de ses mains et la regarde droit dans les yeux.

Merci Hélène. Merci pour tout ce que vous faites pour moi !

C’est à son tour de rougir, mais elle, je ne la pense pas capable de simuler. Elle détourne la tête un instant, gênée, puis revient à moi, souriante.

Ne me remerciez pas. Remerciez plutôt le maître car c’est lui qui me demande de faire tout cela pour vous.

Bingo ! Ha ! Je me disais bien qu’elle allait finir par me vanter ses mérites à lui qui se planque encore.

Vous êtes sûre ? Alors ce serait impolie de ma part de ne pas lui faire part de ma gratitude. Où puis-je le trouver pour le remercier ?

Le remercier… Et plus si affinité, voire même « plus dans tout les cas » !

Oh, je suis désolé, mais c’est un homme très secret. Je doute que vous puissiez le rencontrer aujourd’hui. Mais ne vous inquiétez pas, le moment viendra, j’en suis persuadée !

Merde ! Injustice ! Quelle stupidité que de me faire attendre ! Comme si j’avais que ça à faire !

Oh… Quel dommage, il a l’air d’être tellement gentil et attentionné.

Ouais, dommage. Et t’as intérêt de lui répéter ces mots, grognasse de mes deux !

Je… Je lui ferais par de votre envie de le voir, peut être cela l’aidera-t-il à se montrer ?
Vous feriez ça ?
C’est la moindre des choses, grognasse.

Vous êtes vraiment un ange !
Mais non voyons, c’est tout naturel. Allez, venez, je vais vous faire visité le manoir, comme ça vous pourrez vous balader seule sans craindre de vous reperdre !
Merci beaucoup, Hélène.

Comme si je pouvais me perdre… Bon d’accord, mon personnage le peut. Mais voilà, ces conneries m’ont gonflée. Dire que je suis obligée de jouer les gentilles filles tandis que la menace révolutionnaire du coin doit être sur le trajet du retour. Soit à moins d’un jour de bateau.

Décidément, j’ai l’impression que le temps joue en ma défaveur dans cette histoire. Je vais vraiment devoir prendre les devants. Oui. Ce soir, Vaillant connaîtra la vérité sur son état.
J’en fais le serment !
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Bon, la visite est enfin terminée et Hélène vient de décider de me laisser seule dans la bibliothèque avec le bouquin que j’ai « commencé » à lire cette nuit.
Ce manoir a le mérite d’être grand, très éclairé et parfaitement entretenu. Un bon point que je donne à ce Prince, parce que je n’aime pas vraiment réaliser des missions dans la crasse et la poussière.
Oui, je pourrais presque prendre goût à celle-ci s’il daignait être un peu plus correcte et se montrer au lieu d’essayer de me faire attendre. Et attendre quoi d’ailleurs ? Hein ? Que je tombe amoureuse de lui juste par ce que me dise ses esclaves ? Je n’ai parlé qu’avec cette Hélène, et au vu de ce qui s’est passé l’autre jour, il me semble bien que ce soit la seule de son côté.

Mais au moins, elle me croit totalement niaise. Du coup, je ne pense pas qu’elle se doute que je vais la suivre alors qu’elle rejoint son maître.

Mademoiselle ? Qu’est ce que vous faites ?

Alors que j’allais discrètement passer la porte de la bibliothèque pour pister la servante, la voix du gosse de la veille retenti dans mon dos.
Un seul mot me vient : Négligence ! Négligence Alcéa, négligence ! Tu as négligé d’inspecter la pièce avant de tenter quoi que ce soit ! Tu es nulle, mauvaise ! Tu mériterais presque d’être envoyé au CP1 ! Une honte ! Oui ! Tu es une Honte !

Mademoiselle ? Vous allez bien ? C’est bizarre, j’ai l’impression que vos yeux ont changé de couleur…
Oui ! Euh… désolée… Tu m’as surprise. Je voulais aller aux toilettes…
Très bien ! Je vous accompagne !
Que. Hm. Tu n’es pas obligé tu sais. Ta mère m’a faite visiter tout à l’heure, je saurais bien trouver mon chemin.

Vil petit impertinent, serais-tu déjà un pervers alors que tu n’as pas l’air d’avoir 10 ans ?!

Ah… mais ma maman m’a dit de vous suivre pour être sûr que vous ne partiez pas ! Oups ! Je ne devais pas le dire !

Le gamin met ses deux mains sur sa bouche et fait les gros yeux. Alors comme ça on a peur que je m’échappe ? C’est donc ça les mesures pour ne plus me perdre ? Me faire surveiller H24 ? Quelle pitié…
Mais bon, les gamins, ça aime les rêves et les histoires gnangnan non ?

Mais pourquoi souhaiterai-je partir alors que je sais que mon grand amour est ici ?
Vo… Votre grand amour ! Comment le savez-vous ? Et vos yeux, ils peuvent changer de couleurs ?

Je m’approche de lui, le fait s’assoir et me pose à ses côtés.

Écoute-moi bien, je vais te raconter un secret. Mais tu dois me promettre que tu n’en parleras à personne hein ! Surtout pas au maître ! D’accord !

Pinçant ses lèvres, il me fait oui de la tête.

Très bien. Alors voilà : hier, alors que je courais pour échapper aux brigands dans la montagne un peu plus haut, j’ai du choisir entre deux chemins. La panique m’a envahi, j’étais complètement perdue et j’avais surtout très très peur. Mais soudain, un mouflon est apparu devant moi et m’a regardé droit dans les yeux. Puis j’ai entendu une voix dans ma tête. Elle m’a dit « prend ce chemin ! Il sauvera ton âme et ton cœur. » Et le mouflon s’est retourné et a emprunté l’un des deux chemins.
Et alors que je pensais que tout celui n’était qu’un rêve, le mouflon, quelques mètres devant moi, s’est de nouveau retourné pour me regarder. Et toujours dans ma tête, il m’a dit « Dépêche-toi ! Ou tu ne vivras pas ! ». Alors je l’ai suivi.
Et grâce à lui, je suis arrivé ici. Et j’ai été sauvée !
Voilà pourquoi je sais que mon grand amour est ici. C’est pourquoi je n’ai aucune raison de partir sans l’avoir trouvé.


Et c’est pourquoi tu vas me laisser quitter cette bibliothèque sans rechigner, sale petit garnement et en arrêtant de poser des questions sur mes yeux. Oui, ils changent de couleurs, et alors, hein ?

Le maître ! C’est le maître votre grand amour !
Le maître ? Comment peux-tu le savoir ?

Hé, petit, ceci est un test de loyauté… Voyons si tu le réussis.

C’est parce que !

Ah, dommage, j’attendais beaucoup de toi, tu sais ? Tant pis, je ne parlerais pas de toi aux Cipher Pol.

Non. Je ne dois pas le dire. C’est un secret aussi. Mais c’est lui ! Je vous le jure ! Suivez-moi ! Je vais vous conduire à lui !

Oh, quel beau revirement ! De un le petit reste loyal et de deux il me conduit là où je veux aller ! Dommage pour lui, c’est aussi une forme de trahison. Donc je ne parlerai pas de lui au Cipher Pol et ce même s’il est bien utile !

Vraiment ?! Mais ! Attends… Ta mère a dit qu’il ne voulait pas me voir et… Et il faut vraiment que j’aille aux toilettes.

Non, bien sûr. Mais il doit vraiment croire en ma gentillesse et ma sincérité. C’est fini les négligences. Maintenant, on se concentre et on vise l’objectif !

Ce n’est pas grave ! Je suis sûre que le maître comprendra s’il apprend votre histoire ! Et ma mère aussi ! Allons-y !
Et il y a des toilettes sur le chemin.

Parfait alors ! Je compte sur toi !
Oui ! Vous pouvez !

Il attrape ma main et me tire à travers les couloirs du manoir, s’arrêtant juste de courir à l’endroit où se trouve des toilettes où je prends le temps de me refaire une beauté avant de tirer la chasse pour convaincre le gosse, puis notre course reprends jusqu’à un escalier dans le couloir Ouest du manoir.

Tout l’étage au dessus lui est réservé ! Il est forcément là haut !
Qu’est ce que tu fais avec la demoiselle Jimini ? Tu sais que tu n’as pas le droit d’aller là haut.
Je l’emmène rencontrer son grand amour !

Oh non… Situation de crise. Vite, solution. Solution… Rougir de honte ! Baisser les yeux. Oui voilà, c’est mieux.
Décidément, faut vraiment croire que la poisse me colle à la peau aujourd’hui !

Rencontrer son grand amour… mais enfin Jimini, tu n’es pas sérieux ! Tu vas juste réussir à mettre le maître mal à l’aise et faire expulser notre invitée... Qui a de si jolis yeux…

Pauvre teigne. Si tu crois m’intimidé avec ce genre de discours. Comme si j’avais peur de ça ! Mais bon, mon personnage étant ce qu’il ait, je change tout de même mon regard pour qu’il puisse y déceler de la peur…

Oui ! T’as vu aussi ! Ses yeux changent de couleurs ! C’est peut être un autre signe que c’est le grand amour du maître ! Tu crois que je pourrais faire ça plus tard, moi aussi ?

Non mais lâchez-moi avec mes yeux ! Bordel ! Mes yeux, ils vous emmerdent ! Voilà !

Je… Je sais pas. Mais c’est assez… Effrayant.

Et merde… Je me concentre et change mes yeux pour du bleu ciel.

Je… Je suis vraiment désolé de vous effrayer. Mes yeux font cela depuis ma naissance, je n’ai jamais vraiment compris comment. Pardonnez-moi. Je suis désolé.
Ne… Ne vous en faites pas. Il y a bien pire en ce monde que des yeux qui changent de couleur. Et puis, c’est plutôt joli. Ça vous va bien…
Pfff. Moi je voulais les mêmes.
Soit un peu plus respectueux, morveux !
Bref, pour en revenir à ce que je disais, ce n’est vraiment pas une bonne idée pour vous d’aller là haut.

Mais c’est son grand amouuuuur !
Ça n’existe pas, le grand amour, Jimini.
Vous n’y croyez pas ? Oh… Comme je suis désolé pour vous…

Faut bien que j’intervienne à un moment. Sinon ça va durer quinze ans cette histoire.

Désolé ? Nan, sérieusement, vous n’y pensez pas !

Je reste très sérieuse face à ce Grégoire qui commence presque à rire tout seul.

Non ! Sérieusement ! Le grand amour ? Comment pouvez-vous savoir que c’est lui ! L’avez-vous seulement vu ? En avez-vous seulement entendu parler ? C’est le pire type qui soit ! Il ne mérite pas une femme telle que vous ! Il.
Qui êtes vous donc pour jugez qui mérite mon amour ou qui ne le mérite pas ?! Je serais seule juge de cela ! Et je vous défends de vous mettre sur mon chemin !

Je tourne les talons et telle la princesse que je devrais être, je monte dignement les marches qui mènent à l’étage supérieur. Mais très vite, une main agrippe mon poignet.

Vous ne devez pas y allez !
Ne. Me. Touchez. PAS !

Mon regard vire au noir tandis que j’arrache mon bras de sa main. Je le fixe ainsi quelques secondes, menaçante. Même Jimini à côté de lui montre une légère crainte à mon égard. Puis je reprends mon chemin, en silence. Grégoire me regarde mais n’ose plus parler. Dans sa tête, il est certain qu’il meure de peur. Lui, il soutient Oualte. Lui n’a pas réussit à me retenir. Et le voici regardant le début de la mise en ruine de son plan.

Et bizarrement, j’en tire une très bonne satisfaction.
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Enfin, je me rapproche d’un de mes objectifs. Enfin, je sens ma mission avancer.

La, seule, en haut, dans se long couloir sombre, je ferme la porte doucement la porte derrière moi mais au dernier moment, je la claque. Le maître de ces lieux ne m’échappera pas.

Ah !

Intérieurement, je me sens victorieuse. Oui, charmer cet homme devrait être de la véritable rigolade. Et une fois que ce sera fait, alors il ne me restera plus qu’à trouvé un moyen d’éliminer la menace révolutionnaire en chemin.
Mais extérieurement, pour que mon plan marche, je dois agir avec prudence. Avec curiosité et timidité. Alors, doucement, une main sur un mur et l’autre sur ma poitrine, j’avance à pas feutrés.

Hé oh ? Il y a quelqu’un ?

Ma voix est douce, presque inaudible. Mais lentement, j’avance vers une première salle et j’en pousse fébrilement la porte.

S’il vous plait ? Quelqu’un peu m’aider ?

Et pendant que je continue mon avancé, je réfléchis à comment aborder les choses de la meilleure manière qui soit. Avoir peur serait une réaction normale. Une réaction qu’il attend. Mais cela me ferait perdre du temps. Alors le mieux, c’est de jouer la carte du savoir. Être surprise, oui, un peu, mais pas trop, et tout de suite donner l’explication.

Hé oh ? Vous.
Vous ne devriez pas être ici.

Je viens d’ouvrir une porte, et il vient de parler. C’est qu’il doit être dans cette pièce. Mais à première vu, je ne le vois pas. Alors j’entre, malgré la contre indication qu’il vient de me donner.

Veuillez m’excuser, mais… J’ai bien peur de m’être égarée et…

Cette fois, je l’ai trouvé. Là, collé au mur à côté de la porte. Espérant sans doute que je ferai demi-tour sans venir.

Oh…
Ne me regardez pas. Je suis un monstre.
Je ne savais pas que le maître de cette demeure avait mangé un Fruit démoniaque.
Oui, je suis démoniaque, je sais. Je vous en pris maintenant. Part… Un quoi ? Vous ? Vous n’avez pas peur de moi ?
Pourquoi aurai-je peur ?
Parce que je suis un monstre ! Mi homme, mi bête ! Un maudit que seul l’amour délivrera… Mais comment pourrai-je être aimé sous cette forme si repoussante ?!

Le regard au sol, j’approche doucement de lui puis lève fébrilement la tête. Le pauvre idiot est totalement apeuré par la situation. Alors, je force un peu les choses en posant délicatement une de mes mains sur sa joue.

Vous… Vous n’êtes pas un monstre. Vous êtes mon bienfaiteur.
Vous êtes si gentille… Comment faite-vous pour ne pas avoir peur ?
Comment pourrai-je avoir peur de vous ? Vous m’avez sauvé la vie en me laissant entrer chez vous…
Mais cette apparence ?! Je suis monstrueux !
C’est parce que vous êtes transformé grâce à votre fruit du démon de type Zoan. Si vous vous concentré, je suis sûr que vous redeviendrez humain.
Non. Mon serviteur m’a expliqué l’étendu de la malédiction qui pèse sur mes épaules. Seul un baiser d’amour me libèrera.

Non mais j’hallucine ! Quel tête de mule celui là !

Vos yeux ! Vos yeux viennent de passer du bleu au brun ! Et de nouveau au bleu !

Oh mais merde à la fin ! Ils vont me lâcher avec leur détail à la con là !

Ça ne vous plaît pas, c’est ça ?
Non, non, ce n’est pas ça ! C’est juste…
Surprenant ? Un peu comme vous et votre pouvoir, non ?
Malédiction.
Si je peux changer la couleur de mes yeux, alors je suis sûre que vous pouvez redevenir humain à nouveau.

Il ne dit rien.

Ayez confiance en moi, je ne veux que votre bien, Monseigneur.

Si avec ça il ne m’écoute pas…

Pu… Puis-je vous embrasser ?

Ah bah bien… J’aurai du m’en douter, tiens. Les hommes sont vraiment tous des porcs. Sauf Ike…
Je baisse un peu la tête, me force à rougir, et, finalement, les yeux brillant, je le regarde à nouveau.

Je ferai tout pour vous rendre heureux, mon Prince.

Je ferme les yeux et attends que la bête face son œuvre. Et alors qu’il pose ses lèvres sur les miennes, oh miracle, monsieur redevient humain. Heureusement pour moi, ce type est plutôt charmant comme ça.

Vous… Vous m’avez sauvé ! Oualte avait raison ! Je vais enfin pouvoir me remontrer au grand jour ! Je ! Je suis tellement heureux ! Tellement ! Je vous dois ma joie ! Ma vie ! Je veux que vous restiez avec moi ! Toujours ! Afin de pouvoir partager ce bonheur que vous m'avez rendu avec vous ! Épousez moi ! Je ferai de vous la femme la plus heureuse du monde !

Alors là, si je m’attendais à un truc du genre… J’ai beau être entrainée pour survivre et trouver des solutions à n’importe quel problème, là, je suis complètement dépassée. Tellement que j’en reste muette un moment.

Je… Je vous ai pris de cours ? Je suis vraiment désolé. Je ne voulais pas vous effrayer ainsi. Je. Pardonnez
J’accepte.

Oui, j’accepte. Je suis peut être entrain de faire une connerie, mais à bien peser le pour et le contre, devenir la femme de ce type va me permettre d’avoir la main mise sur toute sa fortune. La seule chose que ça change, c’est qu’au lieu d’exécuter une personne, j’en tuerai deux.

Il est hors de question que cette histoire de mariage arrive aux oreilles d’Ike.
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Une idée.

Il me faut absolument une idée.

Ma main posée celle de ce noble a qui je viens de me promettre en mariage, nous descendons l’escalier sous le regard ahuri des servants qui se sont rassemblé pour l’occasion. Et bien que je fasse tout pour garder mon sang froid et la bonne humeur de mon personnage, ma tête, elle, bouillonne.

Je dois trouver une idée au plus vite. Avant que cette histoire de mariage se répande en dehors de la demeure. Il ne faut donc prévoir ni festivité, ni autre stupidité qui pourrait faire sortir l’information du palais.

Un problème ma douce ?
Hein ?

Tout le monde me regarde, attendant que je parle. J’étais tellement perdue dans mes pensées que je n’ai absolument pas écouté ce qui se trame autour de moi. Nouvelle négligence. C’est mal.

Pardonnez moi, mon amour, mais je suis encore toute retournée de votre demande…

Je me force à rougir, mais j’ai plus de mal que d’habitude. Heureusement, ce type est complètement obnubilé par ma beauté et ne se rends compte de rien.

Je comprends tout à fait ma Belle. Peut être serait-il plus sage alors d’attendre un ou deux jour pour nos noces plutôt que de les faire ce soir. De plus, je doute de l’efficacité de ces péons pour nous préparer une fête décente dans un délai si bref.

Oulala, j’aurai mieux fait d’être attentive moi ! Un peu plus, je disais « oui » et tout mes espoirs de discrétions auraient été ruiné d’un coup.

Deux jours me paraissent bien…
Alors ce sera dans deux jours. Prenez notes esclaves ! […]

Il continue à donné ses directives de mariage durant plusieurs minutes, avant de me proposer finalement de nous installer dans son bureau pour choisir couleur et autres détails ensemble… Comme si cela importait vraiment.
Comme si j’avais que ça a faire !

Je… Je suis désolé mais, tout cela me parait un peu soudain. Je crois que j’aurai besoin de temps pour réaliser, seule. J’espère que vous comprenez.
Oh, bien sûr, je ne voulais pas te brusquer. Hélène, raccompagnez ma Belle la ou elle voudra aller.
M… Ma chambre sera très bien, merci.

Et je quitte enfin son bras pour me pencher sur des affaires bien plus sérieuse. Un plan.
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Tic, tac, tic

Premièrement : Se souvenir que la mission passe avant tout. Check !

Tac, tic, tac

Deuxièmement : Penser aux subventions.  Check !

Tic, tac, tic

Troisièmement : Rester une blanche colombe. Check !

Tac, tic, tac

Quatrièmement : Trouver une raison de mise en scène. Check !

Tic, tac, tic

Cinquièmement : Mettre en scène et trouver son rôle. Check !

Tac, tic, tac

Sixièmement : Finir sur un dénouement profitable et heureux. Check !

Ce plan est parfait. Il ne reste plus qu’à passer à la phase 1. La plus longue et la plus importante…
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Je suis prête à vous aider, mon Prince. Après tout, c’est aussi mon mariage, non ?

Le noble sourit, très heureux de mon implication dans nos noces qui n’arriveront jamais. Mais je dois gagner sa toute confiance, même si elle me parait déjà acquise. La phase 4 de mon plan en dépend.

Alors il me montre toutes sortes de couleurs, de décorations. Me demande si je préfère que ça se fasse à l’extérieur, ou à l’intérieur. Et si j’ai des invités à inviter, de la famille. Là, je fais la moue, et réponds que non, j’ai personne. Mais il se détourne bien vite de moi pour s’intéresser plutôt aux tables et autres détails à la con.
Goujat. Mais j’arriverai quand même à la convaincre, plus tard. Je crois en moi.

Le moment n’est juste pas encore venu.

Pour l’heure, je dois juste attendre et espérer que l’attente ne soit pas trop longue…

Et soudain, des bruits de pas pressés se dirigent vers le bureau où Vaillant planifie pendant que je hoche la tête.

Maître ! Maître ! Oualte est de retour !

Le gamin débarque dans la pièce, tout essoufflé qu’il est d’avoir couru. Et, péniblement, il répète l’information qu’il doit transmettre.

Oualte est. De retour !

Alors le noble se lève de son fauteuil vivement, et me regarde avec un grand sourire.

Je vais enfin pouvoir vous présenter mon plus dévoué serviteur, ma douce.
J’en serai ravie, mon Prince.

Ravie, oui. Et impatiente surtout. Car il est la raison de ma mission, et ma mission passe avant tout.
Il est donc essentiel que je le rencontre, que je le voie.
Car plus tard, je provoquerai sa mort, cela ne fait aucun doute.

Il y a une heure, Alcéa a écrit: Premièrement : le révolutionnaire doit absolument revenir AVANT le mariage. Je ne dois surtout pas risquer de le louper en assouvissant mes désirs personnels. La mission doit passer avant tout dans cette histoire.
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Je l’avais déjà vu depuis le couvert d’un buisson, et maintenant je le vois en face de moi. Toutes ses manières, toutes ses paroles sont remplies de mensonges. Il force sa gentillesse, sa soit-disante joie que son maître soit enfin délivré de son sort et qu’il se mari. Il me dévisage aussi, longuement. Mais seul moi le remarque. Moi et cet autre serviteur qui a tenté de m’empêcher de monter les marches vers Vaillant plus tôt dans la journée.
Je vais devoir, lui aussi,  le mettre hors d’état de nuire… Et j’ai déjà ma petite idée.

Et, regardant l’heure sûre la pendule du hall d’entrée, j’interromps brusquement les retrouvailles entre Oualte et Prince.

Oh, mon amour. Je suis vraiment navrée, mais si nous voulons nous marier dès demain, il va me falloir une robe…
Demain ? Ne vouliez vous pas dans deux jours ?
Oui… C’est vrai… Mais j’ai réfléchis et, plus je passe de temps avec vous, plus je suis sûre de vouloir passer le restant de mes jours à vos côtés…
Oh… Ma Douce…

Il me prend dans ses bras et m’embrasse langoureusement. Et afin de lui rendre son baiser afin de me pas me faire remarquer des serviteurs, je pense très  fort à Ike. Tout cela, je le fais pour lui, pour le Gouvernement. Et lorsque l’étreinte prend fin, même Oualte à l’air convaincu de ma prestation au vu de sa tête qui n’est plus suspicieuse, mais pensive.

Oualte, vous accompagnerez ma promise là où elle voudra aller pour acheter ce don elle a besoin.
Très b.
Si je puis me permettre, mon amour, Oualte, votre ami, a du faire un long voyage. Ne serait-il pas mieux qu’il reste à vos côtés ? Après tout, n’est ce pas lui que vous voulez prendre comme témoin de notre mariage ?
La place du témoin est avec le mari, non la mariée.
Et, pour être franche, j’aimerai pouvoir partagée un peu de mon temps avec votre serviteur Grégoire, après tout, c’est lui qui m’a convaincu de venir vous voir…

Hey mais !
Oh, Jiminy, toi aussi, bien sûr, mais tu es encore jeune et je ne veux pas risquer de te perdre dans la ville…

Mon regard un peu insistant l’incite à se taire. Ouf.

Bon, très bien. Je ne savais pas Grégoire. Je suppose que je te dois bien cela alors… Tu seras responsable de ma douce et de ses achats alors ! Partez vite !
Hm. Bien…
Mon Prince ? Je suis vraiment désolé mais je n’ai pas un sous…
Oh ! Oui ! Bien sûr. Attendez là deux minutes. Oualte, Jiminy, venez avec moi. Les autres, reprenez votre travail !

Tout le monde se disperse, me laissant seule avec Grégoire.

Pourquoi avoir menti ?
Je voulais parlez avec vous. Ne pas croire au grand amour dois être très triste, non ? Mais nous en discuterons au calme, dehors.
Hm… Merci. Je crois.

Je luis souris. Le pauvre ne sait pas du tout ce qui l’attend…
Et finalement, Jiminy revient avec un sac remplie de berrys. Je ne sais pas exactement combien il y a la dedans, mais il y a largement de quoi acheté une robe de mariée sertie de mille diamants, au moins.

Alors, nous le saluons de la main et partons en direction de la ville. En chemin, nous discutons principalement de l’amour,  des rêves qui deviennent réalité. Et tristement, il en vient à parler de sa condition d’esclave, ni payé, ni récompensé. Juste le droit de vivre, en somme.
Discrètement, je fourre ma main dans mon sac que Jiminy m’a apporté avant que l’on parte et active un denden enregistreur. Outils indispensable du parfait Agent.

C’est horrible… Mais je ferais en sorte que ça change, croyez moi ! Vous savez, mon frère fait partie de la révolution, et j’ai toujours admiré sa dévotion pour rendre le peuple libre. Je n’ai pas son courage, bien sûr, mais, à mon échelle, je ferais en sorte que Prince vous fasse devenir de véritable salarié, avec des vacances et un salaire. Je vous le promets !
Je. Je ne savais pas que vous aviez de la famille dans la révolution !
Oui… Mais il est tellement occupé que je n’ai presque plus de contact avec lui depuis prêt de cinq ans. C’est dommage, j’aurai bien aimé le voir au mariage. C’est sans doute la seule famille qu’il me reste après ce qui est arrivé à mon manoir et mes parents…
Oh, je suis désolé.
Vous n’y êtes pour rien, voyons…
Hm. Vous savez, Oualte est aussi un révolutionnaire. En fait, il est là pour récolter des fonds pour la révolution en vidant discrètement les caisses de notre maître. Et il nous a promis de nous libérez de nos chaine le moment venu. C’est un homme au grand cœur, vous savez, et je compte bien le rejoindre dans la révolution lorsque je serai libre.
Bref, tout ça pour dire qu’il connait peut être votre frère et qu’il saura comment le joindre ?

Ce… Ce serait formidable !

D’autant plus maintenant qu’on est dans la ville, juste devant la caserne de la Marine. Je m’arrête devant, la regardant fixement.

Un jour, ils ne seront plus au pouvoir, Ma Dame. C’est certain.
Ce serait dommage.

Mon ton change du tout au tout. J’ai abandonné la douce voix mélodieuse pour une voix ferme et presque sèche. Le pauvre Grégoire n’a que le temps de prendre une mine déconcertée avant de se prendre un coup sec de la tranche de ma main à la base du cou. Il s’effondre, net, évanoui. Et alors que les soldats de la marines ayant vu la scène rappliquent, je lui arrache le sac de berrys qu’il portait en bandoulière.

Qu’avez-vous fait ?! Vous êtes malade ?!
C’est un pro révolutionnaire, il voulait les rejoindre, j’ai ses aveux.

Je sors l’enregistro denden et le donne aux marines.

Mais ?!
Apprenez à reconnaitre un Agent du Gouvernement en mission bande de bleu.

Et je me détourne d’eux, les laissant là avec un enregistro den den que je récupérerai plus tard et un mec évanoui sur le sol. Mais finalement, je me retourne vers un des marines.

Toi, là, je vais avoir besoin de toi, plus tard. Reste à la caserne tant que je ne serais pas revenue.

Il me regarde avec des yeux de merlan frit, mais comprend qu'il n'a pas le choix.
Parfait, passons à l'étape suivante...

Mais soudain, je reviens à lui, me rappelant d'un détail important.

Ah. Et trouve moi une robe de mariée. Une jolie, avec des brillants et un décolleté sexy. Et arrête de réfléchir ! Fait plutôt ce que je te dis.

Non mais franchement. Ces marines... Toujours a vouloir tout comprendre alors qu'ils n'ont pas le Q.I pour.

Il y a deux heures, Alcéa a écrit: Deuxièmement : j’ai besoin de main d’œuvre. Et pour ça, d’argent. Vu les circonstances, personne ne m’en voudra de piquer directement dans les caisses de Vaillant. Je pourrais même directement lui demander de l’argent pour aller m’acheter la robe. Oui, ça parait bien.
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Mon sac d’argent à la main, je quitte la ville pour revenir sur mes pas quelques centaines de mètres avant de bifurquer vers la route du petit village de Fuschia.

Mais là n’est pas ma destination pour autant. Et alors qu’après une bonne heure de marche, j’aperçois enfin le village, je bifurque en direction des montagnes. Là, à l’abri des regards, j’utilise le Geppou pour gravir le flanc plus rapidement afin de me trouver un point de vue satisfaisant.

Le soleil commençant déjà à ce coucher, j’accélère le pas afin de pouvoir profiter de sa lumière pour chercher ce dont j’ai besoin…
De la main d’œuvre.

Car il est juste impensable que je fasse seule le travail. Trop de risque d’être vue, trop d’indice offert à qui le voudrait. Non, il va me falloir un alibi en béton. Et pour cela, je vais devoir sous-traiter, au moins un peu. C’est important pour la suite du plan.

C’est pourquoi je m’enfonce dans ces montagnes, toujours plus haut. Et enfin, alors que j’approche rapidement du sommet, je trouve une plateforme où je peux m’installer afin d’observer le paysage. Et de la, je peux voir tout ce qu’il se trouve plus bas. Exactement ce que je recherchais…

Car il me semble que des bandits habitent dans ces montagnes. C’est eux que je cherche. Et après quelques minutes à scruter le paysage s’étalant sous mes pieds, je trouve finalement un toit qui dépasse s’entre les arbres de la forêt qui recouvre les flancs de la montagne.
Mon instinct, et surtout le fait que ce soit la seule maison du coin, me dis que c’est ici que je trouverai mes hommes de mains.

Je saute donc de ma plateforme et me laisse tomber vers le sol jusqu’à être à deux mètres de m’écraser comme une crêpe sur la surface rocailleuse avant de faire un simple Geppou qui me fait reprendre un peu d’altitude. Et de la même manière, je recommence deux fois la manœuvre jusqu’à ce que la distance entre moi et le sol soit tout à fait respectable pour pouvoir m’y poser en douceur.

Et, mes sens aiguisé en alerte constante dans cette forêt aux airs de jungle, je marche droit dans la direction de la maison que j’ai aperçut depuis les hauteurs. Et malgré l’emmerdement gérable des créatures environnante à coup de Rankyaku et de baguettes que je leur balance en plein dans la tête, perforant leur petit crâne rachitique sans plus de façon, j’arrive finalement à destination.

Le premier qui me voit arriver est un gosse entrain de couper du bois sur le côté de la grande maison. Et alors qu’il pose ses yeux sur moi, il est soudain pris de panique, comme si les étrangers ne venaient jamais ici, ce qui est sans doute le cas, lâche sa hache et cours se réfugier à l’intérieur en criant.

TONTOOOOON !

Approchant toujours à pas assuré de la porte d’entrée, je peux entendre des voix plus ou moins agité à l’intérieur sans vraiment en comprendre les paroles. Puis, alors que je me trouve à environ dix mètres de l’entrée, un homme très grand et très fort, voire même gras, sort en se baissant tant il est grand, de la maison et en bloque le passage en se tenant droit devant et me faisant face.

A mon tour, je m’arrête, et alors qu’il allait parler, je lève un index devant moi pour le tenir au silence puis attrape de mon autre main mon sac de berrys et en sort une liasse de billet que je lui envoie dessus.

J’ai une proposition à vous faire.

Le brigand, car ces sans aucun doute un brigand au vu de sa dégaine de bad boy mais surtout de sa machette accroché à sa ceinture et de son fusil dépassant de son dos, attrape l’argent et d’une main qui se veut experte, fait claquer le tas de billet en estimant la quantité de sous qu’elle représente. Puis, d’un œil avisé il me juge et s’intéresse notamment au sac que j’ai accroché au niveau de la hanche.

Je suis tout ouie.

D’un pas sur le côté il se décale de l’entrée de sa maison et m’invite à y entrer. Ce que je fais sans hésité car je me sais apte à tous les contenir au cas où ça se passerait mal. Je rentre donc dans leur repère la tête haute, n’éprouvant aucune peur. Et je vois à leur tête suspicieuses et le bourdonnement de leur murmure que les bandits résidants à l’intérieur son surpris.

Le mec de la porte me contourne afin de rejoindre son fauteuil de velours rouge. Evidemment, c’est brute ne m’invite pas à m’assoir, mais je ne me gêne pas : m’installant sur une table contre un mur face à toute l’assemblé de brigands, je prends mes aises et attends patiemment qu’on m’invite à parler tout en soutenant sans aucun soucis le regard de celui qui doit être le chef de cette bande de joyeux lurons.

Alors… Quel est donc cette fameuse proposition ?

Croisant les jambes, j’attrape mon sac et le montre à l’assemblée.

Vous voyez ceci ? Ce sac contient au moins deux millions de berrys. Demandez à votre chef, je viens de lui filez 50 000 en gage de ma bonne fois.
Bref, je vous propose de la moitié de ce contenu à la totalité, selon la qualité de la prestation que vous me fournirez.

Est c’est quoi ?

Je dévisage l’importun qui ose me couper la parole et remarque rapidement que de nombreux sourcils se froncent. Ces types n’ont sans doute pas l’habitude d’être confrontée à tant d’opposition de la part d’une seule femme d’allure presque faible.
Grossière erreur de jugement, hein.

J’y viens, justement. Ce que j’attends de vous, c’est que vous fassiez votre boulot de bandit : demain à l’aube, au moins deux hommes, peut être plus, mais deux minimums, iront de la base de la montagne des Boucs en direction du Pic des Hibours. Je veux que vous leur tombiez dessus et que vous fassiez en sorte qu’aucun d’eux ne soit plus en mesure de bouger avant que j’arrive vers le lieu de baston. Bien évidemment, vous pourrez tout à fait les piller.
Par contre, je tiens à ce que vous restiez dans les parages tout en étant planqué. Lorsque j’arriverai sur les lieux avec sans doute quelques hommes et femmes, vous devrez réattaquer au moment ou j’embrasserai un des types blessé. Mais surtout, vous devrez achever ceux qui sont déjà au sol, cela même que vous aurez laissé vivre le temps que j’arrive.
Alors ? Vous marchez ?


Tous réfléchissent. Tous doivent se demander pourquoi je leur demande une telle chose… Encore des types qui ne peuvent pas se contenter d’obéir sagement ?

Pourquoi devrions-nous laisser en vie des types pour les tuer plus tard… ?
ça, c’est mon affaire. Contentez vous d’obéir et vous aurez votre argent. Donc ? Vous marchez ?

Encore un instant, le silence retombe sur la pièce après ma question.

Très bien jeune fille. Nous le ferons.
Très bien. Dans ce cas, je vous dis à demain. Si vraiment vous ne faites aucune bavure, alors vous serez récompensé à juste titre.

Dans le cas contraire, ils en payeront le prix fort. Mais mieux vaut sans doute ne pas leur dire.

Alors, satisfaite, je me laisse glisser de la table où je m’étais installée et sort de la maison. Dans mon dos, je commence à entendre des voix se lever, des interrogations se poser.

Mais je ne m’en fais pas. Chez ces gens, l’appât du gain est au moins aussi fort que leur fierté.
Il y a quatre heure, Alcéa a écrit: Troisièmement : la main d’œuvre, justement. Si je ne me plante pas, il y a des bandits des montagnes un peu plus loin sur l’île. Il me suffira de les appâter avec un peu d’argent pour acheter leurs services.
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De retours à Goa, je me dirige vers la caserne et y entre sans plus de façon. Me dirigeant dans les grands couloirs de la caserne avec la dignité qui s’impose à mon rang, je ne me perds pas et trouve rapidement la salle de repos des soldats.

Comme prévu c’est là que le marine m’attend.

Tu aurais pu rester dehors. Je n’aime pas rentrer dans les casernes.

Oui, je m’y sens un peu comme dans une fourmilière. Des couloirs, des casquettes, des marines… Bref, rien de bien.

Je.
C’est pas grave. Sortons.

Le pauvre engagé me suis sans trop savoir ce qu’il va devoir faire. Je remarque qu’il porte sur son épaule un long sac surmonté d’un cintre. Curieuse, je m’arrête brusquement avant qu’on soit dehors, lui faisant face et lui demande :

Tu as trouvé ?
Euh… Oui… Je crois…
Montre !

Il ouvre la fermeture centrale du sac noir et montre la robe couverte de brillant et avec effectivement un décolleté en forme de cœur qui promet d’être à tombé. Parfait.

Beau boulot.
M… Merci

Je le laisse refermer le sac et reprends ma marche vers la sortie. Puis, sans lui en dire plus, je continue mon chemin a travers la ville et même plus loin, l’amenant directement en direction du manoir Vaillant.

Impatient et frustré, il ne peut s’empêcher d’ouvrir sa bouche au milieu du trajet.

Excusez moi mais euh…
On y est presque, tais toi et marche.

Obéissant comme il a appris à l’être, il arrête de poser des questions et se tait. Puis, alors qu’on arrive à moins de cinq cent mètre du manoir qui se trouve derrière la colline que l’on contourne, je m’arrête brusquement et me tourne vers lui. Le bougre a faillit me foncer dedans… Bon. Passons.

Lui prenant la robe des mains, je la planque convenablement dans un buisson, puis, une fois m’être assurée qu’elle était totalement invisible aux yeux non informées, je m’assoie sur une pierre et sors de mon sac une simple bande de tissu blanc et la tends au marine tout en lui tendant dans le même temps mon pied.

Tiens, bande moi la cheville.
Vous vous êtes fait mal ?
Non mais la où tu vas m’emmener en me portant, ils devront penser que oui. C’est important.
Bande-la.


Septique, le marine se met à l’acte.

Pour la suite, tu vas me porter, et quand on arrivera là bas, tu diras que tu m’as vu me fouler la cheville dans la rue et que tu es venue à mon aide. Et s’il pose des questions sur le type qui m’accompagnait, tu ne dis rien. Je dirais moi qu’il est resté à la boutique de robe finaliser l’achat et qu’il ne devrait plus tarder à revenir, compris ?
Euh… Je crois.
Y’a pas de « je crois » qui tienne ! Soit t’as compris, soit t’as pas compris ! Sinon, tu risques de faire capoter toute ma mission. Et crois moi, tu n’en a clairement pas envie. Alors ? Compris ?
Ou.. Oui.
Bon, je compte sur toi. Allez, porte moi maintenant, on y est presque.

Et comme prévu, on arrive au manoir où Hélène ouvre la porte en trombe en me voyant arriver dans les bras d’un soldat. Et sous les cris qu’elle pousse, Prince Vaillant suivit de son fidèle Oualte débarque et se mette à me poser toute une tripoter de question, demandant des explications aussi bien à moi qu’au marine. Ce dernier, d’abord très surpris par mon changement de comportement mais aussi de la couleur de mes yeux, arrive tout de même a se concentrer suffisamment pour ne pas tout faire foirer.
Même l’explication de l’absence de Grégoire passe crème auprès des deux hommes qui nous questionnent. Et finalement, le marine s’en va en me laissant dans les bras de mon « futur époux » qui me conduit sur ma demande dans ma chambre.

Parfait. Je vais pouvoir entamer la phase suivante de mon plan.

Je vais aller vous chercher un peut d’eau.
Non ! Je vous en pris ! Rester un peu avec moi ! Toute cette aventure loin de vous m’a épuisée.
Ne vous inquiétez pas, bientôt, nous serons lié à jamais…

Quelle angoisse…

Oui… C’est vrai…
Qui a-t-il ma douce ? Quelque chose vous tracasse ? C’est par rapport au mariage ?
Non… oui… Oh, c’est juste que…
Et bien ! Parlez très chère ! Vous savez que vous pouvez tout me dire !

J’inspire un grand coup pour insister sur la difficulté de la situation.

Je regrette juste que mes parents soient morts avant que ne vienne ce jour… J’aurai tellement aimé les avoir près de moi pour vous dire oui !
Oh.

Juste « oh », genre « oh, c’est que ça, j’en ai rien à foutre, je te veux juste pour moi » ?! Quel fumier celui là ! Bon, s’il s’intéresse si peut à ma vie, autant laisser tomber le travail au sentiment et aller droit au but.

Je me souviens, petite, ma mère m’avait promis qu’elle m’offrirait un collier qui est dans ma famille depuis des générations dans ma famille, le jour de mon mariage. L’avoir demain, quand je vous dirais « oui », me permettrai sans doute d’accepter plus facilement leur absence à notre union…
Vous savez, j’ai d’innombrable collier plus beau les uns que les autres à vos proposer…
Non, ce collier est irremplaçable. Sans lui, je doute pouvoir dire que notre mariage sera parfait.
S’il est si important pour vous alors peut être que je pourrais aller vous le chercher ?
Vraiment ?! Vous feriez ça pour moi ?

Je force mes yeux à devenir d’un bleu profond et brillant d’amour. Ce stratagème a tôt fait de faire fondre mon soit disant Prince Vaillant.

Oui, bien sûr. Et vous pourriez m’accompagner ? Ce soir ?

D’un regard triste, je tourne mes yeux vers ma cheville « blessée ».

Ah, bien entendu. J’irai seul donc.
Oh, ce serait terriblement triste à faire comme voyage, seul. Vous devriez emmener votre témoin avec vous afin d’être moins seul ! Je suis certaine que vous avez beaucoup à vous dire avant le mariage !
Encore une fois ma Princesse, vous avez raison. Je vais de ce pas le prévenir afin que nous puissions dès maintenant nous mettre en route !
Oh ! Non ! S’il vous plait ! Restez avec moi cette nuit… N’y allez que demain matin, s’il vous plait mon amour…
Mon Prince.

Très bien ma Douce, je ferai comme il vous plaira.

Il se penche sur moi et m’embrasse. Mon plan se déroulant parfaitement, je le tiens en éveil jusqu’à tard dans la nuit en lui parlant du mariage, me renseignant sur ce qu’il a prévu. Puis, comme j’ai bien compris que seule sa personne lui importait, je lui pose des questions sur sa vie auxquelles il me répond avec beaucoup d’enthousiasme.

Et c’est tard dans la nuit que je décide de faire semblant de dormir pour le laisser partir lui-même se coucher. Après tout, on a quand même une grosse journée le lendemain !

Une journée de fête ! …

Il y a six heure, Alcéa a écrit: Quatrièmement : faire sortir les cibles. Convaincre Vaillant que j’ai vraiment besoin d’un objet dans mon ancien chez moi et qu’il doit y aller avec le révolutionnaire.
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*Clac*

Sous la fraicheur de l’aube, la porte du manoir se referme sur le passage de Prince Vaillant et de son fidèle traitre révolutionnaire Oualte Dysnei. Et alors que la porte claque, moi, je me lève doucement de mon lit et enfile une tenue moulante aussi noire que la nuit, et le tout finalisé avec une cagoule qui ne laisse apparaitre que mes yeux changeant.

Je vais d’ailleurs devoir faire attention, ce détail pourrait me trahir auprès du noble. Le plus simple va encore être de n’approcher que le révolutionnaire.

Et ainsi vêtue, je me glisse par la fenêtre de ma chambre en prenant bien soin à ce qu’il n’y ait personne dehors pour me voir, je la referme du mieux que je peux, puis file en combinant le Geppou et le Soru pour doubler les deux hommes qui marchent tranquillement vers le Pic de l’Hibours et rejoindre les brigands avant l’attaque. Mais avant, je fais un détour pour aller chercher la robe et la déposer dans le hall du manoir avec toutes les précautions de discrétion qui s'imposent. Cela fait, je file à toute vitesse à travers les montagnes.

Il ne me faut pas plus de quelques minutes pour trouver les hommes que j'ai recruté planqués derrière des bosquets en hauteur par rapport à la route. En me voyant arriver d’ils ne savent où, ils sursautent et dégainent leurs armes en me menaçant. Je retire donc ma cagoule pour leur montrer mon visage. Une fois reconnue, la tension redescend et je prends la parole.

Vous êtes venus.
Vous avez de l’argent.
Oui.

Je leur souris et sors de la poche de mon dos deux liasses de billets aussi grosses que celle que je leur ais donné la veille.

Pour vous motiver à bien respecter les termes du contrat. D’ailleurs, je vais le préciser. Ils sont deux. L’un blond, richement vêtu, les yeux bleus et des manières princières. C’est lui que vous devez surinez mais laisser impérativement en vie. Jusqu’à ce que je revienne plus tard, dans une tenue tout à fait contraire à celle-ci.
L’autre est plus grand, brun, et la peau plus mate. Il aime à porter un chapeau violet et à un air que je dirai franchement sournois. A la rigueur, lui, vous n’avez qu’à le rabattre vers moi, je vais me mettre un peu plus haut et lui faire son affaire.
Bref. Tenez-vous prêts, ils arrivent.


Je remets ma cagoule sur ma tête et m’éloigne d’un Soru du groupe de bandit jusqu’à me trouver une planque dans un arbre à l’abri des regards de l’endroit où sera Vaillant.

Et là, bien cachée dans les feuilles vertes de l’arbre, j’attends mon heure. Où du moins, son heure à lui. L’heure où je vais le démolir.

A peine deux minutes après que je me sois installée, les cris de Vaillants, ainsi que des brigands, retentissent jusqu’à mes oreilles. Je les entends beugler, hurler des ordres pour s’organiser, menacer aussi, et frapper. Surtout frapper.
Vaillant pleure, supplie, hurle, crie, et craque un peu aussi.

Et puis, finalement, j’entends les Bandits hurler à leur tour. Il faut croire que tout ne se passe pas comme prévu. Peut être que ce Oualte est plus fort qu’il en a l’air.

Merde.

Je dois donc modifier mon plan si parfait.

Descendant de mon perchoir, j’atterrie souplement sur le sol avant de courir vers le lieu de confrontation. Et là, devant moi, je peux voir quatre des brigands aux prises avec Oualte qui malgré son infériorité numérique arrive à leur tenir tête.

Soit. C’est à moi de jouer.

Fonçant comme une flèche dans la foulée, je pousse un de mes employé pour prendre sa place et saute afin d’enfoncer mon pied dans le ventre de mon ennemi. Surpris par mon arrivée aussi fulgurante que silencieuse, il se prend l’attaque de plein fouet et vole de quelques mètres sous la puissance de l’impact.
Et a peine ai-je de nouveau les pieds au sol que je bondis d’un Soru vers la nouvelle position du révolutionnaire et lui envoie un Rankyaku dans la figure.

Il n’a que le temps de lever ses bras pour se protégé la tête avant que mon attaque lui entaille la chair. Mais je ne m’arrête pas là !
D’un nouveau Soru, je passe dans son dos, me baisse, et lui envoie un Shigan en plein dans le centre de la colonne vertébrale. Oualte se cabre sous l’attaque, se redressant d’un coup. Mon doigt enfoncé dans son dos, je reste un petit moment en place et avance doucement ma tête jusqu’à son oreille.

Tu n’aurais pas du sous-estimer le Gouvernement…

Et je tourne mon doigt dans sa chair afin de lui faire payer son affront d’avoir osé défier la plus grande de toutes les puissances Mondiale.  Je sens ses muscles se crisper.

Mais soudain, le voilà qui, dans un dernier effort, tends son bras en arrière et m’attrape la cheville. Bien que son acte est totalement désespéré, de par sa force il réussit tout de même à m’arracher cinq petits lambeaux de peau avant que je ne retire mon doigt de son dos et ne réitère mon Shigan à la base de son coup.
Sa circulation nerveuse ainsi coupée, ses membres se retrouvent inerte et tout le poids de son corps bascule sur ma main. Je l’enlève donc afin qu’il tombe au sol et me redresse pour lui lancer un regard dédaigneux de toute ma hauteur.

Et alors qu’il soutient ce regard et qu’il va pour ouvrir sa grande gueule. Je lève ma jambe indemne et lui lance un Rankyaku  dirigé directement vers son cou. Décapitant net ce révolutionnaire qui n’emmerdera plus jamais le Gouvernement Mondial.

Puis, je sors un mouchoir de la poche de mon dos et nettoie mon index ensanglanté avant de regarder autour de moi.

Les brigands n’osent rien dire. Très bien. Une fois mon index propre, je laisse tomber le mouchoir sur le cadavre du révolutionnaire tandis que Vaillant est le seul à encore émettre de faibles gémissements.

Puis, je fixe le chef des bandits, lui ordonnant le silence de mon index posé sur ma bouche. J’attends qu’il me fasse un signe de tête approbateur avant de lui rendre et de filer de la zone de carnage pour retourner au manoir…

Il y a quatorze heures, Alcéa a écrit: Cinquièmement : l’attaque des brigands. Ils devront suriner le révolutionnaire et blesser mortellement le fameux noble. Le mieux serait encore que j’intervienne moi, pour être sur que le travail soit bien fait. Mais tout en restant dans le plus strict anonymat.
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De retour au manoir, je prends bien soin de longer les murs de la bâtisse le plus discrètement possible pour retourner à ma chambre. Car cette petite sortie m’a prise du temps, et les esclaves travaillant aux champs se sont déjà levés.

Et alors que j’atteints la fenêtre de ma chambre et que je commence à y rentrer, j’entends des bruits de pas derrière la porte. C’est mauvais.

Je me jette donc dans la salle de bain et commence à me couler un bain. Et alors que résonne les bruits de « toc » à la porte, je me déshabille en vitesse, m’enroule dans une serviette, enlève la poussière de mon visage et vais ouvrir.

Oui ?
Oh, vous êtes déjà levée ? Je viens de récupérer votre Robe que Grégoire à du laissé en revenant cette nuit. Vous verrez, elle est magnifique. Voulez vous que je vous aide à vous préparer ?
Ce serait avec joie.

Elle commence à faire un pas pour entrer mais je bloque la porte.

Laissez-moi juste le temps de prendre un bain, avant.
Oh, oui, bien sûr, pardonnez moi. C’est que je suis toute excitée. Vous voudriez peut être quelques chose à manger aussi ?
Bien sûr ! Je compte sur vous pour me préparer cela Hélène !

Elle me sourit et se détourne de la porte que je referme immédiatement avant d’aller effectivement prendre un bain rapide. Puis je profite du temps ou je suis censé barboter pour écrire le testament de Monsieur Prince Vaillant, Premier du nom qui lègue absolument tous ses biens à Mademoiselle Alcéa Basa. Non. Pfff. Offset… J’en reviens pas d’être obligé de porter encore ce nom. Il va falloir que je fasse une demande pour le changer officiellement. Ou que je fasse en sorte que les choses avancent plus vite entre moi et Ike…

Une fois fait, je change une nouvelle fois mon pansement à la cheville… Il a fallu que je me fasse surprendre et que l’autre me marque… Bon, avec la robe, ça ne devrait pas trop ce voir. Et puis, Hélène ne devrait pas non plus se souvenir qu’hier, c’était mon autre cheville qui était bandée.

Par chance, ça a enfin arrêté de saigner. Je change donc la bande pour une neuve et cache ainsi ma blessure. Et alors que je termine le bandage, Hélène arrive.

Au final, durant les deux heures suivante, elle ne fait que me faire belle tout en papotant de chose et d’autre. Je lui promets un avenir radieux, de meilleures conditions de travails et d’autre chose encore. Elle a l’air ravie mais contrairement à Grégoire, ne semble pas dériver sur la cause révolutionnaire, ce qui n’est pas plus mal.

Et une fois prête, nous attendons, encore une heure, puis une demi-heure de plus. Et plus nous attendons, plus je pose des questions, je me montre inquiète. Et, faisant celle qui ne tient plus, je fini par descendre dans le hall du manoir, attendant impatiemment en faisant les cent pas. Tout le monde me regarde ou regarde dehors, perplexe.
La tension est à son comble, parfait.

Le testament cachée sous ma robe, je finis finalement par annoncer que je vais aller le chercher moi-même. Certains tentent de me retenir, dont Hélène. Mais j’arrive à la convaincre assez facilement.

C’est de ma faute s’il lui ait arrivé malheur. Je dois y aller, moi et personne d’autre. Pour lui. Pour notre amour.
S’il meurt par ma faute sans que je tente quoi que ce soit, je le regretterai toute ma vie.


Et sur ces mots, je n’attends pas leur approbation pour partir en trombe de la maison. Boitillant d’abord, puis courant presque afin de faire croire que j’ignore la douleur pour les beaux yeux de ce Prince. Certaines personnes me suivent, armées de fourches ou de sabres pour les plus entrainer d’entre eux. Je finis par ôter mes chaussures lors de cette course folle, créant toujours un peu plus de passion et de rêves dans le cœur de ceux qui m’observent.

Et finalement, nous arrivons au lieu du « drame ».
Et en regardant une fois de plus l’étendu des dégâts causé sur le sale révolutionnaire, je me dis que quand même, j’ai peut être un poil abusé en le décapitant. Ça fait vraiment sale.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Bah oui, devant se massacre, il faut bien que je fasse la fille apeurée… Alors j’hurle, je pleure même. Je me pli en deux, tombe au sol, prise de panique. Hélène me rejoins, tente de me soutenir, mais elle-même s’effondre vite.

Les hommes accourent, vois l’horreur et se précipite vers les deux hommes à terres. Ceux allant vers Oualte lâchent quelques larmes, voire s’énervent.
Tandis que ceux vers Prince…

Il respire !

Et là, arrêtant ma crise de panique net, je relève la tête comme si un nouvel espoir venait de me frapper.
Faisant mine d’être à bout de force, je me relève juste pour mieux retomber et finalement marcher à quatre pattes vers l’homme qui m’a demandée en mariage. Poussant les hommes autours de lui, je prends sa tête dans mes mains et la pose sur mes genoux recouverte de ma sublime robe de mariée.

Je suis là mon amour, ça va aller, je suis là !
Ma… Belle… Je.
Ça va aller, ça va aller, je suis là !

Doucement, il ouvre les yeux.

Tu es… Magnifique… Princesse… Je.
Oui ! Oui ! On doit se marier, tu te rappelles. Je ne peux vivre sans toi, je veux me marier avec toi ! Porter ton nom ! Être ta femme pour l’éternité ! Dans la vie comme dans la mort ! Alors ne meure pas avant de m’épouser, d’accord ! Ne meurt pas avant…
J’ai bien peur qu’il soit dans un état critique malheureusement…

Je regarde l’homme qui vient de parler avec les yeux remplis de désespoir. Puis baissant la tête, je fixe Vaillant qui gémit dans mes bras. Presque calme, je reprends la parole.

Laissez-moi seule avec lui s’il vous plait.
Bien sur Ma Dame.

J’attends qu’il soit loin pour entamer ma manipulation.

Mon amour. Mon Prince. Peut être que dans cette vie nous ne seront pas ensemble. Peut être qu’il faudra pour nous attendre le moment propice pour nous retrouver, mais je suis sûre que si l’on se marie maintenant, qu’importe la mort, qu’importe le temps, nous finirons par nous retrouver et enfin vivre heureux pour l’éternité.
Alors… Prince Vaillant, acceptes tu me prendre moi Belle Rose, pour légitime épouse, dans cette vie et dans toutes les autres, a travers le temps et l’espace, de me chérir et me soutenir, qu’importe les épreuves, qu’importe la mort. Le veux-tu ?

Ou… Oui…
Alors il faut que tu signes ceci. Afin que tous chaque que nous sommes lié à jamais. Signe, et notre destin à tous les deux sera de se retrouver.
Signe.


Sortant le testament de sous mon jupon, je lui colle sur le coté, de manière à ce que personne d’autre ne le remarque. Puis, je lui colle un stylo dans la main que j’ai pris soin d’amener avec et le dirige vers le papier.
Faible, le pauvre Prince ne sait plus trop ce qu’il fait. Il tousse, crache du sang, manque de peu de salir la feuille de papier que je sauve de justesse.

Signe mon amour, Signe !

Une fois de plus, il se penche et cette fois, réussit à gribouiller une signature presque convenable. Parfait.

Merci, Merci infiniment !

Et je l’embrasse jusqu’à ce qu’il s’étouffe et meurt dans mes bras. Et c’est a ce moment là, que je reprends mes pleures, et que les bandits refont leur apparition. Obligeant tout le monde à fuir les lieux, même moi.

Mais avant de courir, je prends tout de même soin de laisser le sac de berrys tomber de ma robe discrètement. Parce qu’ils ont quand même fait du bon boulot, les bougres.

Bref, tout cela est maintenant terminé.
Il ne me reste plus que quelques petites choses à finaliser. Comme une tête de révolutionnaire à apporter à Monsieur le Gouverneur Fenyang, par exemple…

J’espère que les bandits suivront bien le mot que j’ai mis avec le sac et qu’ils me prépareront la tête comme je leur demande. Ils me doivent bien ça, après tout.

Il y a dix-huit heures, Alcéa a écrit: Sixièmement : signature du contrat de mariage, ou plutôt : du testament. Convaincre Vaillant que je ne pourrais pas vivre s’il meure avant d’avoir fait de moi sa femme, et une fois signé, j’aurai plus qu’à l’achever. Puis, j’irai m’approprié ses biens, faire de ces esclaves de bons employé avec un salaire presque décent, et enfin, ramené la tête du révolutionnaire au pied du Gouverneur Fenyang pour lui prouver son inefficacité.
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