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Vous inquiétez pas, Dieu vous le rendra!


Inari, fin de matinée

Bienvenu chez les cinglés. Voilà les premiers mots qui m’ont traversé l’esprit quand j’ai posé l’pied sur la plage d’Inari. J’avais passé tout mon voyage à bord d’une chaloupe blanche recouverte de plein d’symboles sans queues ni têtes représentant les différentes religions que l’on pouvait trouver sur cette île. Les gens s’étaient assis devant leur signe respectif et avaient passé tout l’voyage à genoux en train de psalmodier des conneries à voix basses. De nombreuses engueulades avaient éclaté à propos, bien entendu, de qui suivait l’bon dieu et qui allait crever en enfer pour l’éternité. Jusqu’à c’qu’un connard avec des fleurs dans les cheveux interrompe tout l’monde en affirmant qu’il n’y avait pas d’enfer et que l’univers n’était qu’amour. Et ça a marché, en plus ! Tout le monde a arrêté d’se battre et s’est uni dans un grand élan d’fraternité. Il n’y avait plus d’ennemis, plus de problèmes religieux. Ils s’sont tous mis d’accord pour péter la gueule du hippie.

Moi d’mon côté, j’suis resté en proue, n’attendant qu’une chose, d’pouvoir enfin débarquer et quitter cette bande de malades fanatiques. Heureusement, il faisait beau et l’bruit des vagues venant frapper la coque métallique me préservait d’toute la connerie humaine qui planait dans l’air. Les seules qui m’dérangaient pas, c’était les mouettes. Elles tournaient autour du navire, attirées par les odeurs de bouffe qu’tout l’monde avait dans ses différents sacs pour offrir à leurs divinités. Quand l’ancre a été jetée et que l’pont de bois a frappé l’sol, j’ai été l’premier à me précipiter dehors. Mais j’ai compris que j’étais pas encore tiré d’affaire. Au dessus d’l’île, il y avait une autre île, une île volante, un énorme morceau d’roche en lévitation dans les airs ! D’immenses chaînes la retenait, comme les pattes d’une gigantesque araignée qui surplomberait la ville en la plongeant dans une pénombre perpétuelle. Même l’île était complètement cinglée.

Si j’étais venu ici, c’était pour trouver des indices sur une certaine drogue, nommée Virgo qui avait fait son apparition il y a peu d’temps sur West Blue. D’après toutes mes sources, sa provenance serait North Blue, mais sans la moindre indication supplémentaire. J’ai donc décidé de commencer par l’île dont la population avait l’cerveau l’plus ravagé, Inari. Franchement, pour consacrer, sa vie, son temps, son argent et ses biens pour contenter une chose qui avait très, très, très peu d’chance d’exister, fallait avoir un grain. Imaginons qu’il y ait un Dieu, j’ai bien dis IMAGINONS ! Il y avait plus de vingt religions différentes, rien qu’sur ce bout d’terre flottant. Il y avait donc au moins 19/20eme d’la population qui faisait tout ça dans l’vent. Un gâchis pas possible.


-Hey ! C’est bien beau les monologues intérieurs, mais on aimerait descendre, nous aussi, par Dirk !
-C’est vrai, par Ternh !
-Poussez-vous, par Toutatis !
-Laissez-nous passer, par Elvis!
-VOS GUEULES, PAR PITIE !

Je m’suis poussé du pont et j’ai laissé descendre la foule pressée d’aller foutre leurs genoux dans la poussière des différents temples et s’priver d’nourriture ou bien s’donner des coups d’fouet. J’ai pensé un moment à créer une religion d’plus pour qu’tous les cons m’filent leur argent et leur bouffe, mais j’y ai renoncé. Rien que d’les voir m’irritait. Mais par contre, j’pouvais tenter d’récupérer discrètement c’qu’ils donnaient à leurs lieux d’culte. Comme si un dieu avait besoin d’argent…  J’ai laissé le groupe s’éloigner dans le petit chemin qui sinuait entre les falaises, pour ne plus les entendre, et j’ai pris la direction de la ville à mon tour.
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Ce qui est bien lorsqu'on est, à priori, mis en exil par sa propre religion, c'est qu'on libre comme l'air. Libre de faire ce que l'on veut, libre d'aller où on veut. En bref, la liberté à l'état pur. Dans ce genre de situation, certains partiraient faire un tour du monde. D'autres seraient allés faire du tourisme. Pour ma part, je devais rechercher une relique sacrée que personne n'avait réussi à trouver, et cela, depuis plusieurs siècles. Rien de bien passionnant. Il fallait vraiment être suicidaire pour se lancer tête baissée dans cette quête si bien que j'avais décidé d'utiliser mon temps libre pour faire autre chose. De toute façon, j'avais le temps de traîner. Si personne n'avait trouvé cette foutue relique, elle devait être bien cachée où difficile d'accès. Aucune chance qu'une gamine comme moi puisse la trouver. Je pouvais donc faire un tas de trucs, et cela, sans être surveillé par la présence d'un adulte. Dommage que je soit à ce point indécise. Livré à moi-même, je ne savais pas vraiment faire de ma vie. C'était déprimant de voir qu'au fil de ma croissance, j'avais été dressée pour obéir à des ordres. Maintenant que je n'en avais plus, j'étais totalement perdue.

J'étais finalement devenue un robot, totalement incapable de prendre l'initiative de s'éloigner de son île natale trop longtemps. Et même si je n'allais pas trop voir ma famille, je passais un bon bout de temps sur Inari. Je ne le répéterai jamais assez, mais Inari était un endroit assez étrange. On pouvait tomber sur des endroits fréquentables et d'autres endroits lugubres où le vol et l'escroquerie sur touristes naïfs régnaient. En tant que croyante fidèle, j'avais temporairement rejoint une association qui collectait de l'argent pour la restauration des églises du Boru Bodur. D'après mes souvenirs, mon temple en avait bien besoin. Il était vrai que les bâtiments de style ancien avaient un certain charme. Mais quand des fissures commençaient à apparaître sur les murs, cela ne présageait rien de bon.

Tenter de récolter de l'argent sur l'Inari pouvait être comparer à chercher une aiguille dans une botte de foin. L'importante somme d'argent gagnés par ces commerçants frauduleux avaient corrompus leurs bienveillance et avaient développé une avarice grandissante. Il était donc inutile d'attendre un quelconque don de leurs parts. L'association avait constitué divers petits groupes et les avaient répartis sur différentes îles aux alentours d'Inari. La quête était plutôt monotone. Claquement de porte au nez, ignorance totale, le travail d'un récolteur de fond était devenu de plus en plus difficile. Néanmoins, il restait de la bonté dans le coeur de certaines personnes. Au bout de plusieurs semaines de démarcharge, de ventes d'objets et de touts types de services en tout genre, nous avions finalement amassé une somme assez coquette. Dix millions de berries à tout cassé. Bien entendu, cette somme allait être divisé entre les différentes religion. La part allouée à la mienne sera amplement suffisante pour des travaux de restauration.

Il ne nous restait plus qu'à acheminer cette somme pharaonique sur le Boru Bodur. Comme on me le disait si souvent, l'union faisait la force. Nous avions donc engager des mercenaires, gardes du corps en tout genre pour protéger l'argent. C'était assez peu discret, mais cela avait de la gueule. Des petites sommes étaient dissimulés dans les poches de différentes personnes, chacune étant entourée par plusieurs gardes. Le plus gros de la somme était disposée dans un coffre-fort, lui même caché dans une charrette. Plusieurs charrette était présente. On avait placé des faux coffres à l'intérieur. Le convoi avançait docilement. Alors que je m'apprêtai à partir vers de nouvelles aventures, on m'avait finalement demandé d'aider à la défense du convoi. Il n'était pas rare de voir des voleurs et des brigands trainer dans les parages. J'étais aux aguets. Personne n'allait voler cet argent. On m'avait placé à la fin du convoi, fermant la marche. Mon parapluie à la main, je me parais à toute éventualité.


Dernière édition par Mariza le Dim 12 Oct 2014 - 16:47, édité 3 fois
    J’étais sur la bonne piste, j’pouvais l’sentir. Tous ces gens n’étaient pas dans leur état normal, ils faisaient des trucs de fous. On dit qu’la drogue, c’est l’opium du peule, mais pour en avoir vu passé pas mal, j’pouvais affirmer que l’opium était pas aussi hardcore ! J’dépassais des mecs qui avançaient l’long du chemin à genoux, laissant une putain d’tainée d’sang derrière eux. D’autres s’jetaient carrément au sol en hurlant « pardon » à on n’sait qui. Des malades ! Des gros malades, parole !

    Au bord du gouffre béant d’la connerie humaine, j’ai été pris d’vertiges. Il semblait si profond…

    Exaspéré, j’ai foutu un coup d’pied au cul d’un des geignards pour qu’il dégage la place. Il est tombé face contre l’sol et s’est redressé en hurlant un truc du genre « le seigneur m’a touché !». Putain ! Est-ce qu’il s’rendait seulement compte d’à quel point il frustrait mon moi intérieur avide de mesquineries en acceptant mes coups d’pieds comme un don du ciel ?! Même pas moyen d’être méchant, ici ! Je l’ai contourné et j’ai poursuivi ma route. Une route jonchée de pierre au beau milieu de collines. C’était plutôt joli, fallait l’avouer. Si seulement j’étais pas coincé par cet équipage à la con. Trois charrettes entourées d’une bonne dizaine de gars avançaient au pas et m’empêchaient d’avancer. Bon, j’étais pas spécialement pressé, mais bon… Au moins j’avais d’quoi mater.

    Y avait une petite gonzesse bien mignonne avec un parapluie qui fermait la marche. Elle avait des fesses qui réveillaient mes origines ethniques et m’donnaient envie d’jouer du djembé. Alors j’ai commencé à marcher en balançant ma tête au rythme d’ses pas. Fallait bien prendre son mal en patience, hein ? Mais quand même, je m’posais quelques questions. Pourquoi tout c’monde entourait ces banales charrues ? Elles contenaient un truc religieux, genre relique ?

    Soudain, des mecs ont débarqué d’nulle part en dévalant les collines. Ils avaient tous le visage masqué par des bandages ou des trucs comme ça. Ils hurlaient des trucs bizarres dans une langue étrangère. Alawakbar ? C’était quoi ce merdier encore ? Ils avaient tous des katanas à la main et donnaient pas franchement l’impression de vouloir faire des sushis. Ils ont déboulé par dizaines. En quelques secondes, c’était l’bordel. Les mecs autour d’la charrette ont réagit au quart d’tour et dégaine des armes pour s’défendre. Equipés pour des civils ! Un mec a débarqué d’derrière un talus et a sauté directement sur la gonzesse. Elle allait pas tenir longtemps la miss avec son parapluie. J’ai bondit en avant, bousculé la petite et j’ai stoppé la lame avec mon avant-bras. L’mec avait d’la force, mais il lâcherait forcément son katana avant que j’lâche mon bras. Avec un élan, j’l’ai repoussé et il a titubé un instant en arrière. Je m’suis retourné et aidé la gonzesse à s’relever. L’chevalier servant était arrivé.


    -Hey, v’la ton prince charmant ! J’ai pas mon cheval blanc mais je t’assures que j’chevauche mieux que personne, arch, arch, arch !!

    La classe !
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    Oh, prince charmant, prince charmant, quand viendras-tu me sortir de ma prison de glace ? Quand m'emmèneras-tu dans ton beau château d'émeraude ? Où nous pourrons vivre tous les deux. Prince charmant, pourquoi te fais-tu attendre ? N'as-tu pas envie de me secourir ? Hum, bref… J'avais toujours apprécié la notion de prince charmant : un bel inconnu, bravant des tas de dangers, combattant des dragons et des monstres et tout cela pour sauver une jolie princesse qui le gratifiera au final d'un large sourire. Mais en y repensant bien, cette notion était pour le moins absurde. Qui partirait à la recherche d'une inconnue dont il a juste entendu des rumeurs ? Le prince charmant justement, celui dont la princesse tombe éperdument amoureuse alors qu'elle vient à peine de le rencontrer. Des tas de mensonges qu'on raconte aux gamines juste pour leur permettre de rêver, de s'imaginer un beau futur, sans malheur.

    Pour en revenir à notre histoire, l'homme qui venait de me sauver s'était justement qualifié de prince charmant. C'était un homme singulier, ah, un magnifique corps d'ébène, sculpté comme un colosse grec, une barbe imposante, un regard de braise. Oui, il était plutôt charmant et je devais admettre qu'il ne le laissait pas totalement indifférente. Et être serrée entre ses deux gros bras, cela devait être… Hum, toutefois, il n'avait rien d'un prince ! Aucun tact, niveau qualité et richesse du langage, il était bien loin du portrait du prince bien éduqué. À moins qu'il ne symbolise une version moderne du prince, mal éduqué et n'ayant pas sa langue dans sa poche.

    Après mon sauvetage, je me tenais devant lui,  bouche bée et les yeux scintillants. Oui, je croyais éperdument au prince charmant, c'était peut-être lui « le bon ». Mais avec toute ma cogitation intérieure, j'en avais même oublié de remercier mon sauveur.

    « Merci pour le sauvetage monsieur le prince charmant. Et votre bras ça ira ? Enfin, je ne peux pas vous aider, vous auriez plutôt besoin d'un bon mécano ! Remarque, si vous avez de la fièvre, des migraines, je pourrais éventuellement vous aider. »

    Je dépoussiérais mes vêtements et ramassais mon parapluie.

    « Et sinon, je ne vous ai jamais vu par ici. Qu'est-ce que vous faites de beau sur Inari, un pèlerinage vers le Boru Bodur ? Si c'est le cas, j'ai des contacts qui pourront vous faire monter là-haut gratuitement. »

    Je tournais la tête vers l'arrière, le convoi était toujours paralysé, toujours en proie à une attaque de personnes encagoulées. Et moi, comme à mon habitude, j'étais dans ma bulle. Je prenais mon temps et discutais tranquillement avec un inconnu. Espèce d'abrutie ! Un de ces jours, j'irai voir un psychologue pour ça, cela risquait de me porter préjudice.

    « Ah l'idiote, j'en oublie ma mission ! Si vous avez du temps libre, vous pourriez peut-être nous filer un coup de main non ? »

    Et sans attendre la réponse de mon prince charmant, je filai à la rescousse de mes camarades. Nos assaillants attaquaient de tous les côtés et nous étions débordés. Et de manière assez stupide, les mercenaires entourèrent une seule des charrettes. Pas très malin, tout ça, c'était comme s'ils voulaient que les voleurs repèrent le lieu ou fussent entreposés tout l'argent. C'était bien la peine de déplacer d'autres charrettes. Tout en me débarrassant rapidement de quelques voleurs, dos tourné bien entendu, c'était beaucoup plus rapide et moins dangereux, je m'approchais rapidement de la charrette principale.


    Dernière édition par Mariza le Dim 12 Oct 2014 - 16:48, édité 2 fois
      La mignonnette a été époustouflé par mon style, ça s’voyait ! Elle m’regardait avec des yeux grands comme des soucoupes et gardait la bouche ouverte. Un p’tit filet d’bave à un peu gâché son visage angélique, mais elle restait tout à fait correcte. Des iris roses, c’était original. Au moins autant que ses cheveux roses. Ca faisait un peu nunuche, mais c’est comme ça que j’les aime moi. Nan, franchement, aussi mignonne de face que d’dos. Et c’est volontair’ment que j’parle pas d’ses obus parce que là, ça frôle l’indécence ! Elle s’est alors mise à m’raconter sa vie, ses amis sur le Bodur-Bodur, la pluie, l’beau temps, tout ça. J’savais même pas c’que c’était le Bodur-Bodur, mais j’ai fait semblant que si pour pas passer pour un con. Au bout d’un moment, elle a semblé s’rappeler de la situation.

      « Ah l'idiote, j'en oublie ma mission ! Si vous avez du temps libre, vous pourriez peut-être nous filer un coup de main non ? »

      Hinhin… Une mission ? J’avais donc raison, c’convoi n’était pas simplement une bande de bouseux faisant route les uns à côté des autres comme on aurait pu croire au premier abord. C’était au contraire une bande de bouseux protégeant un truc précieux. Hum… En tout les cas, j’avais plutôt intérêt à être de leur côté. En voyant la fille s’remuer les fesses pour repousser les assaillants et la charrette au chargement attirant tant de convoitise, mes deux cerveaux se sont mis d’accord. « Suis-là ! Suis-là ! » me criaient-ils en chœur. Et c’est ce que j’ai fait.

      Je m’suis approché du groupe de civils qui subissaient l’attaque. Ils ne protégeaient qu’une seule et unique charrette. Les autres étaient laissées à l’abandon. Ben tiens, c’était pas des flèches, les gars, hein ? Autant mettre une grosse pancarte avec marqué « Ce que vous cherchez est ici » en grosses lettres. J’ai attrapé un assaillant par la tête, j’ai serré l’poing sur son visage et je l’ai lancé l’plus loin possible. Il a atterrit dans un bruit sourd sous l’regard inquiet de ses potes. J’ai pas réfléchi. J’aime pas ça. J’ai foncé droit devant moi, mon poing en fer devant moi et j’ai percuté le plus grand nombre de mecs dans ma course. Le dernier a atterrit droit dans mes bras. BWAHAHA ! Le câlin de la mort !


      -Titan Crush Master !

      J’ai sauté avec ma proie au creux d'mes bras, me suis retourné en l’air et j’lui ai explosé le crâne contre le sol. Cette démonstration d’force a suffit à faire fuir pas mal d'ces types en costumes de ninja à la con. J’ai laissé l'corps sans vie, secoué de spasmes, pour retourner auprès du convoi. Les civils finissaient d'mettre en déroute les plus téméraires. La gonzesse en rose semblait soulagée de les voir partir.

      -Hé ben ! Vous attirez du monde ! Pas étonnant avec un regard de braise comme le tien ! Moi c’est Henry Morgan. Mais tu peux m’appeler Barracuda.
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      Wouhou, quel homme ! Un bon p'tit chevalier servant bien serviable, une espèce rare comme on ne les fait plus. Bref cet homme était une crème, incroyablement fort. Je pouvais continuer à faire son éloge indéfiniment mais l'occasion ne s'y prêtait pas.

      « Ouah, bien joué monsieur le prince charmant, vous les avez chassé comme des moustiques. Vous êtes mon héros du jour ! »

      Hum… regard de braise ? Henry Morgan ? Barracuda ? Comme les gros poissons ? Je levais la tête vers lui, un poil intriguée.

      « Barracuda ? C'est un surnom de pêcheur ? Car vous avez pas vraiment le profil type de pêcheur, enfin, je ne m'y commets pas trop en pêche mais j'ai entendu des hommes qui parlait de pêche aux thons, un petit jeu entre trop, j'ai pas trop saisi mais il avait l'air de rigoler. Enfin bref, ravie de faire votre connaissance M. Morgan. Je m'appelle Mariza Vanaheim et je suis une native de cette île.  »

      Et je dis cette longue tirade tout en tripatouillant mes cheveux, ajoutez à cela un regard rêveur.

      « Mais parlez moi un peu de vous. Vous l'avez perdu comment votre bras ? C'est la première fois que je vois une telle prothèse. Qui vous l'a fabriqué ? »

      Et je déballais mon moulin de parole comme s'il ne s'était rien passé. Après tout, ce n'était qu'une vulgaire attaque d'hérétiques, et désormais avec ce beau chevalier, je ne risquais plus rien. À moins qu'il ne décide de nous voler, mais cela restait hautement improbable : un chevalier ne vole pas, il aide son prochain.

      Je me détournais légèrement de Barracuda qui semblait avoir été ennuyé par mon flot continu de parole. Les dégâts sur notre convoi avaient été limités, des charrettes brisées, la principale avait été fraichement décorées par un joli nombre de flèches. La plupart des nôtres avaient été blessés mais ils ne faisaient pas parti de l'élite de notre groupe. Alors qu'on finissait d'évacuer les blessés, je retournai auprès de mon prince.

      « Merci pour le coup de main, on l'a visiblement échappée belle. Vous avez vraiment l'air d'être quelqu'un de bien, vraiment, je suis sincère. » Un petit sourire se dessina sur mon visage « Je vais être franche avec vous, nous défendons un convoi d'argent, une somme assez importante pour restaurer nos églises et nos temples présentes sur le Boru Bodur. Cela vous dirait de nous aider ? »

      Le regard de mon prince s'illumina. C'était bon signe ça ?


      Dernière édition par Mariza le Dim 12 Oct 2014 - 16:50, édité 1 fois
        Y a pas à dire, la p’tite avait d’sacrés atouts dans sa manche pour convaincre un mec d’lui rendre service. Mais elle avait pas l’air d’avoir inventé l’eau tiède, non trop compliqué pour elle ça. Elle pensait qu’Barracuda c’était un nom d’pêcheur. Vrai que c’est un nom d’poisson, mais c’était l’côté « prédateur » qu’était intéressant. A l’époque où j’avais fait les 400 coups avec mon équipage, c’surnom m’a été donné parc’que lorsque j’naviguais dans les mers, j’dévorais tous ceux qui avaient la malchance d’tremper dans les eaux alentours. Là où j’passais, il n’restait plus qu’des cadavres et des épaves. Bon, bien sûr, en disant ça, j’tire un peu la couverture à moi, j’étais pas tout seul, mais j’étais celui qui faisait l’plus de dégâts en moyenne. Enfin, d’après les dires, on faisait pas un concours non plus.

        Mais j’pouvais pas lui balancer ça à la p’tiotte, elle aurait compris que j’étais un « bad guy ».Ca m’aurait pas été d’une grande utilité dans l’instant, j’préférais qu’elle continue d’penser que j’étais un héros sans peur et sans reproches et surtout sans idées derrière la tête.


        -Ouais, j’suis un grand pêcheur, ma spécialité, c’est la morue. Et justement, un jour, je m’suis attaqué à une proie trop grosse pour moi, un barracuda énorme qui m’a emporté le bras ! J’remercie Dieu chaque jour qu’il m’aie pris que ça. Ca aurait pu être pire.

        Là, elle m’balance de but en blanc qu’ils transportent un bon gros pactole destiné aux églises de l’île. Hahaha, non mais c’te blague ! C’était totalement contre mon éthique personnelle d’regarder un paquet d’pognon disparaître dans la construction ou la restauration d’bâtiments inutiles n’ayant d’autre but que… d’être là. Il fallait absolument que je m’en empare pour lui offrir un destin plus exceptionnel, comme l’achat du navire du prochain Shishibukai ou l’obtention d’un bon gros canon qui ôtera la vie à des centaines de connards.

        Pour la première fois d’ma vie, j’avais parfaitement réussi une infiltration et l’plus drôle c’est que je l’avais fait sans l’vouloir avant même de savoir qu’il y avait un quelconque intérêt à le faire. Pas mal, non ? En entendant parler d’tout cet argent, mon regard s’est illuminé.


        -Pour l’église ?! Mais bien sûr que j’vais vous aider ! C’est l’église qui a financé mon bras après mon accident. J’ai une dette éternelle envers le seigneur. Mais… Vous avez dit « nos églises et nos temples ». Vous avez plusieurs religions ? Ou alors vous êtes polypepiste ou un truc comme ça ? Avec plein d’dieux différents ? Du coup, vous allez le répartir comment cet argent ?

        Je lui ai laissé l’temps d’répondre en espérant qu’au milieu de toutes ces infos, elle crache le morceau sur le montant total qu’ils transportaient. Pour voir si ça valait l’coup que j’me prenne la tête ou pas. Et une petite question m’a échappée.

        -Vous pratiquez l’abstinence dans votre religion ?
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        On m'avait souvent reproché ma niaiserie et mon étrange facilité à faire confiance à autrui. Il est vrai que lorsque cela concernait les religions, j'étais intransigeante, mais dans ce cas-ci, cet homme n'avait rien à voir avec un religieux. Et pour cause, il venait justement de me confirmer qu'il était un pêcheur, un métier assez rude et dangereux où il avait perdu son bras. Le pauvre homme et dire que maintenant, après toutes les épreuves qu'il avait enduré, il était prêt à nous aider pour notre mission. Ce Barracuda était vraiment un grand homme !

        « Vraiment ? Vous allez nous aider ? Trop cool ! Génial, merci beaucoup M. Barracuda. Et vous faites aussi ça pour l'église, vous êtes vraiment un homme de bien. » puis en esquissant un sourire « Je prierais pour vous, non, je ferai même mieux. Je vous recommanderais auprès de ma communauté, vous serez une petite célébrité locale ! »

        Je lui apprêtai le bras et commençai à me diriger vers les membres de mon convoi.

        « À vrai dire, il y a plusieurs religions sur notre île, sans aucun lien apparent. Pour notre part, nous sommes parfaitement tolérants envers les autres. Et c'est quoi votre religion à vous ? Vous avez dit que l'Église a réparé votre bras, laquelle est-ce ? Pas ces timbrés qui vénèrent Toutatis j'espère ? Sinon, nous allons répartir cet argent de manière égale, je pense, ce n'est pas vraiment moi qui décide. Hum.. je dirais que se sera alloué en fonction de la surface que prend la religion sur le Boru Bodur. »

        Ayant fini de marcher et en ignorant royalement la question de l'abstinence, car il n'y avait pas de règles de cette sorte dans notre religion, nous arrivions devant les mercenaires.

        « Salut, lui c'est M. Barracuda, un homme, religieux et qui tout comme nous s'est volontairement proposé pour nous aider à protéger notre argent. C'est d'ailleurs lui qui a contribué à faire fuir la plus grande partie de nos assaillants. Mais je vous laisse l'honneur de vous présenter vous-même M. Barracuda. »

        Puis, l'un des mercenaires l'emmena vers la charrette principale et retira la toile qui recouvrait le véhicule. Avec toutes ces flèches, il était plus sur de la camoufler avec quelque chose de propre. Il aurait aussi été plus simple de déplacer l'argent dans une charrette intacte, mais bon, je n'étais pas dans la tête de ces mercenaires.

        « C'est ici qu'on a vraiment entreposé l'argent, tout l'argent, on a tout mis ici. Doit bien y'avoir dans les dix millions de berries. C'pas énorme mais c'est une grande chose pour ces culs-bénis ! Ce serait vraiment bête que quelqu'un vole cette somme » Il rit.

        L'argent était là devant nous, dans un petit coffre et ne demandait qu'à être emmené vers les cieux ! M. Barracuda s'avança et s'approcha pour contempler la somme que nous protégions. Avec lui, il était peu probable qu'on nous vole l'argent. Son impressionnante carrure et son bras mécanique risquait d'en refroidir plus d'un. Quel chance d'être tombé sur lui aujourd'hui !

          La vache ! Des ronds ! D’la thune ! D’la pèpète ! Du flouze ! Il y avait une dizaine de millions de berrys dans cette charrette ! C’était une vraie p’tite fortune qui m’regardait dans l’blanc des yeux en me hurlant : « Barracuda ! Prends moi tout de suite ! ». En tant que gentleman, j’pouvais pas refuser ce genre de demande surtout quand cela provenait d’une aussi mignonne chose. J’ai demandé à les accompagner pour protéger c’pactole destiné à la ferveur de tous ces cons. Enfin, je l’ai pas formulé comme ça, bien sûr. En tout cas, on s’est retrouvé à reprendre la route. J’étais au bon endroit. Tout c’que j’avais à faire, c’était détourner l’attention de la miss pour pouvoir me barrer avec tout ça.

          Faisant mine d’être fatigué, j’ai demandé à poser mon sac dans la charrette. Je m’en servais pour transporter mes différentes extensions adaptables à ma prothèse, comme la pince ou l’couteau. Ca pesait pas mal lourd, donc personne ne s’est posé la moindre question. Après tout, il y avait une charrette alors autant en profiter. Ils ont accepté de stopper les ânes et j’me suis approché de l’arrière de la cargaison. J’ai posé mon sac à l’arrière, juste en dessous du gros coffre. Je l’ai ouvert et ai attrapé mon couteau pour le planter violemment dans le fond de la malle. J’ai toussé un peu pour couvrir le bruit. En quelques secondes de pression, un trou s’est percé et une pièce est tombée directement dans mon sac. J’ai reposé l’arme, ai remis la bache et me suis reculé pour pas attirer les regards.

          J’ai fait signe qu’on pouvait repartir et suis retourné auprès d’la demoiselle. Je n’avais plus qu’à attendre. Avec les cahots d’la route, toutes les pièces allaient tomber petit à petit dans mon sac. Je n’aurais plus alors qu’à m’en aller avec mes affaires. Le temps qu’ils se rendent compte d’la supercherie, j’serais loin. Il fallait juste que je l’occupe le temps du transfert.


          -Où on en était ? Ha oui, mon église est celle de… euh… L’ordre saint des… adorateurs du cube. C’est… assez peu répandu et ahem… Vous avez déjà pris la mer ? Je pourrais vous en dire long, la mer c’est ma muse.

          D’un geste que j’voulais naturel, j’ai passé mon bras autour d’son cou et j’ai montré l’océan devant nous. Un peu de poésie et elle fondrait littéralement pour moi. La poésie marchait toujours.

          -Tu sais, la mer, c’est exactement comme le ciel. Sauf que c’est par terre et un peu plus mouillé.

          Et voilà le travail, c’était dans la poche. J'ai continué à lui vendre du rêve comme ça pendant une bonne demi-heure. Je me doutais que le coffre devait être vide depuis un moment, mais j'ai pris un peu de marge pour m'en assurer. J'étais pas pressé après tout. J'ai fait signe au convoi de s'arrêter et j'ai récupéré mon sac qui était devenu bien plus lourd.

          -Malheureusement miss, nos chemins se séparent ici. Mon église ne se trouve pas directement sur le Bodur, il faut que je parte là-bas. J'espère te revoir un de ces quatre.

          Je me suis penché vers elle et je lui ai roulé un patin du feu de Dieu avant de m'éclipser d'un pas rapide. Un vrai jeu d'enfant, héhéhé!
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          Ce Barracuda était vraiment un homme charmant, qui savait parler, un vrai honnête homme moderne ! Pendant que l'on parlait et que l'on se dirigeait vers le lieu de rendez-vous, un étrange bruit de cliquetis, assez récurrent survenait à mes oreilles. Un bruit de pièces qui s'empilaient, les unes sur les autres. Cela devait juste être les berries qui sautillaient à chaque fois que l'on passait sur une bosse. Le convoi continua sa route, avec quelques tentatives de dragues assez lourde de la part de mon prince charmant. Même si j'avais été sous le charme au début, il fallait avouer que cela en devenait presque lassant.

          Alors que nous allions finalement arriver, Barracuda nous quitta et reprit son sac. Il semblait bien plus gros qu'auparavant et bien plus lourd. Peut-être était-ce à cause du changement de pression atmosphérique ou quelque chose du genre.

          « Au revoir M. Morgan, au plaisir de vous revoir. Je vous souhaite un bon voyage ! »

          Et il disparut finalement dans la foule, vraiment un type sympathique, oui, vraiment.

          « Mais c'est quoi ce bordel ! Il est où l'argent ! »

          Je me retournais brusquement, le coordinateur de notre quête était en rogne, il était à la limite de la folie. Il tenait dans sa main le sac qui contenait tout notre argent, ce sac qui était jadis si dodu était maintenant totalement vide. Il était percé mais il n'y avait aucune trace de l'argent. Et brusquement, la figure ravie de Barracuda lorsqu'il partit me revint en tête, et surtout l'image de son sac bien plus gros qu'avant. Ce fourbe avait tout manigancé dès le départ ! Il devait être de mèches avec nos agresseurs, avait ensuite gagné notre confiance afin de nous dérober tout notre argent. Oui, tout ce charabia sur sa prétendue fatigue, sa prétendue religion, c'était du pipeau ! Il nous avait berné comme des bleus ! Non, c'était ma faute, je lui avais accordé ma confiance et il me la renvoya de manière assez violente.

          « C'est ce salopard de pêcheur qui nous as pris notre argent ! Au voleur ! Au voleur ! » cria le coordinateur.

          Les mercenaires se lancèrent à sa poursuite mais malheureusement dans de mauvaises directions. Le coordinateur vint vers moi et me jeta un regard noir.

          « Tout cela c'est à cause de vous ! C'est vous qui l'avez mené vers nous. C'est vous qui l'avez permis de s'approcher de l'argent de notre quête. Honte à vous jeune demoiselle ! Fichez le camp, je ne veux plus vous revoir par ici.
          - Mais …
          - Fiche le camp, effrontée ! »

          Totalement dépitée par la tournure des évènements, je partis en courant à la recherche du fameux Barracuda. J'avais vu la direction qu'il avait prise mais impossible de mettre la main sur lui. Je sortis de ma poche une feuille de papier et j'inscrivit : « Henry Morgan, Barracuda : voleur d'argent » en tête de la page. Je venais d'inaugurer la feuille de la vengeance.

          « Henry Morgan, si je retrouve, je te le ferai payer ! Et je retrouverai, sois en sur ! »