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Une nouvelle île, une nouvelle aventure, une nouvelle crapule pris en filature. La journée restait des plus ordinaire, du moins dans la vie du Justicier. Il suivait depuis maintenant une demi heure un contrebandier. Il lui tomberait bientôt dessus, il ne devait plus que découvrir qui était son fournisseur. Une journée bien banale comme dit plus haut. Drake s'ennuyait presque, il fallait tout de même souligner que pour l'instant son gars ne l'avait amené que dans des magasins, tantôt de barbaques, tantôt de vêtements, il n'avait était que plus souvent le témoin de ses techniques de dragues des plus ratés. Le Spectre avait noté au moins une dizaine de baffes et d'après lui il en aurait au moins mérité le double.

Lockhart chercha du regard où il pourrait acheter un de ces gobelets de café qui était assez tendance ces temps-ci, il en aurait grandement besoin, au moins pour tenir jusqu'au moment fatidique. S'est en redressant sa tête de tout son long pour chercher un magasin de ce genre, qu'il tomba sur une vision qu'il aurait préféré ne jamais avoir. Son cœur lança une pulsion qui semblait si puissante qu'il aurait perdu tout son sang s'il n'avait eu rien qu'une plaie ouverte. Ses pupilles se dilatèrent et une sueur froide monta tout le long de son dos.

Elle était là, après tout ce temps elle n'avait quasiment pas changée. Il voulait pleurer, il voulait crier, il voulait frapper. Mais il ne resta que tétanisé, ne sachant pas comment réagir. Il était pourtant sûr d'une chose ; pour rien au monde il irait la voire, pour rien au monde elle devait savoir qu'il était là. Il allait faire ce qu'il faisait de mieux, surveiller et être l'homme le plus discret. Il se retourna vers sa filature, il espérait que celui-ci bouge et vite. Qu'il aille retrouver son fournisseur, qu'ils fassent leur deal. Et que Drake puisse jouer de ses poings pour se vider d'une rage naissante qui commençait à bouillir au fond de lui.

Comment pouvait-on ressentir autant d'émotions ? Si contradictoire, mais qui se mariaient tellement bien les unes aux autres ?

Merde, la crapule s'était remis à ses plans foireux, quand se mettra t-il dans la tête qu'il n'arrivera à rien avec ces répliques de drague pré-assemblées ? Drake ne se tenait plus, il tapait frénétiquement du poing contre le mur, il ressemblait de plus en plus à une bombe sur le poing d'exploser. Et s'est avec le plus grand soulagement qu'il repris sa filature, par chance celle-ci le dirigeait loin de celle qui lui arrachait le cœur. Un homme bouscula par mégarde le Spectre, ce dernier perdit pied et, envoya valdinguer le pauvre badaud, tous les regards se retournèrent vers la scène. Qu'avait-il fait ? Il mettait sa mission en péril, tout ça à cause d'un simple visage, d'une seule personne, d'un seul coup de cœur.

Le Justicier s'engouffra dans la première ruelle. S'adossa au mur, souffla, puis se laissa glisser le long des briques. Il se demandait s'il s'était fait repérer, que ça soit par la crapule ou par la bourreau. Sa main se colla à son front, il se mordait la langue, se retenant de ressasser le passé. Il n'avait vraiment pas le temps à ça. D'un bond il se releva, à aucun prix il ne devait perdre sa piste, il avait mis beaucoup trop de temps et d’énergie à coincer cette organisation. Il devait se remettre en scelle et se focaliser sur rien d'autre qu'au job.

De retour dans la rue, il fut soulager de ne pas la voire, par contre, il paniqua à ne pas voire l'autre oiseau. Il se doutait le retrouver facilement, pendu au corset d'une femme charmante, ou non. Mais il suffisait tout de même d'une poignet de secondes pour que l'homme se dirige vers une cache secrète au fond d'un bar pour retrouver son rendez-vous. Drake ne savait plus quoi penser, trituré de tous les côtés, il commençait à transpirer à grosses gouttes, la crainte au ventre. Jamais il n'avait ressenti tel supplice. Un léger tournis se pointa, ses tympans battaient frénétiquement le tempo de son pouls.

Notre Spectre était totalement perdu, sentant, juste le flux des gens passer autour de lui à une vitesse folle. Il perdait sa notion du temps. D'un sursaut il tenta de se réveiller. Et d'un pas rapide il commença à marcher maladroitement dans les rues de la ville. Quel soulagement, quand il retrouva son homme appuyé du coude sur une étagère, cette fois-ci il tenait la causette à une ravissante rousse, aux arguments plus qu'avantageux. Drake inspira un bon coup, il retrouvait doucement son calme.

Un picotement se fit sentir sur son côté gauche, doucement il tourna sa tête. Elle était là, à le fixer. Ils étaient à une dizaine de mètres l'un de l'autre, mais il jura pouvoir ressentir son souffle sur son visage. Son cœur s’arrêta pour de bon. Il ne bougeait plus d'un centimètre. Tout commença à disparaître autour de lui, il ne restait plus que l'ombre enveloppent le couloir lumineux qui le reliait à elle. Il sentait encore vaguement la présence de sa filature, mais il aurait été incapable d'agir, même si celui-ci avait commencé à menacer la foule maintenant inexistante.

Drake tenta de respirer. Elle lui sourit. Son monde s'écroula.

    La seule appellation de son nom suffis à le faire fuir. Il voulait partir, loin, loin d'elle, loin de tout. Pourtant il ne se mit pas à courir, il marchait, d'un simple pas pressé. Les yeux exorbités, il cherchait une ruelle où s’engouffrer, où disparaître. Mais aucune de celles qu'il trouvait n'étaient assez bien. Il se soupçonna de vouloir se faire rattraper, de vouloir la voire de plus prêt, de vouloir lui reparler, après tout ce temps il voulait juste lui sourire. Elle avait été la pire et la meilleure chose qui ne lui était jamais arrivé. Une personne qui avait tout changé, pour ensuite tout détruire dans sa vie.

    Son souffle était court, il avait l'impression de s'être coincé une balle de tennis au fond de sa gorge. Il se retourna pour voire si elle le suivait, puis s’arrêta de marcher. Elle n'était pas derrière lui, elle ne l'avait pas poursuivi. Il fit grise mine et détourna son regard de l'emplacement où il aurait voulu la voire.

    Pourquoi ?

    Il voulait se cogner la tête contre les murs, il voulait détruire un de ces établis de marchands, il voulait défoncer la gueule d'un vaurien, il voulait manifester sa colère. Il était hors de lui et ce n'était pas entièrement de sa faute, à elle. Il se détestait, il se haïssait, il ne comprenait pas pourquoi il agissait comme ça. Pourquoi l'avait-il fui si son seul souhait était de la voire ? Pourquoi il était incapable de dire précisément ce qu'il souhaitait ? Pourquoi ne l'avait-elle pas suivi ?

    Son cœur se déchira. Elle avait été tout pour lui et, même à cet instant elle restait celle qui, d'un claquement de doigt, pouvait le faire assécher un océan. Il avait toujours tout fait pour cette femme, il avait été là à chaque instant où elle se trouvait en pleure, souvent à cause d'un pauvre type qui s'était juste servi d'elle, ou quand elle réalisait que l'amour de sa vie s'envolait hors de sa portée. Il l'avait aimé, en sachant pertinemment que c'était chose vaine. Mais il avait continué à la soutenir, espérant qu'un beau jour elle réalise qu'il était l'unique. Une chose qui n'était jamais arrivée.

    Il continuait de la chercher du regard, sans bouger. Il avait la net impression d'être ridicule. Lui qui s'était forgé une image d'un homme sûr de lui, sérieux, solitaire et brave, il pensait être un rock, mais le simple regard d'une paire d'yeux le renvoya à sa jeunesse, quand il était encore faible. Jamais plus on ne pourrait le reprendre au sérieux si ça se savait.

    Il espérait la voire courir vers lui, au coin de la ruelle, pour tout lui dire, pour lui avouer ses sentiments. Il l'aurait pris dans ses bras et l'aurait enlacé jusqu'à ce que le temps ne soit plus qu'un vague souvenir. Il avait fuis pour cette raison, pour la voire venir vers lui. Et aussi pour éviter l'affrontement de la réalité. Tout vacillaient en lui. Trop de choses passaient et repassaient au fond de son crâne, trop de pensées, trop d’espoirs et beaucoup trop de réalités. Il devait se rendre à l'évidence, elle n'arrivera pas. Et il sut qu'il l'avait déçu dans sa fuite, qu'il l'avait abandonné.

    Il devait se changer les idées, il devait retrouver son malfrat, arrêter ce trafic. Or, il n'en avait plus l'énergie, ni le courage, ni même l'envie. Pour tout dire, il serait incapable de gérer une confrontation avec qui que se soit, pas dans cet état, mais c'était justement pour ça qu'il rechercha son homme. Une envie d’autodestruction vint se mêler à sa danse macabre sentimental.

    Il retourna au point où il avait fui, où il avait abandonné sa mission. Sans grand espoir, il le chercha du regard. Il vit une rousse rigoler à vive voix. A la suite d'une farandole de baffe, cette vermine avait enfin réussi à en choper une dans ses filets. Drake rumina, le monde avait sa façon de tourner et il n'en avait rien de juste.

    Son poing se serra sous sa cape, une envie de vengeance lui remonta du bas ventre. Et après l'échange de numéro des écœurants tourtereaux, le clairon de la chasse retentit dans les tripes du Spectre.

      Une mâchoire craqua sous le coup d'un poing. Il n'avait jamais été aussi vivant. Il ne pensais plus qu'à coller des pains à tour de bras. Tout son être était réveillé, mais il ne l'était que pour lui crier la douleurs qu'il ressentait. Se n'était pas son poing, mais bien sa mâchoire qui s'était retrouvée dans la collision. Et il ne collait pas autant de coups qu'il l'aurait voulu.

      Aveuglé par son propre sang, il gagna quelque seconde de répit quand un des hommes d'en face l’expédia d'un coup de pied. Il se faisait massacrer, son bras était ensanglanté, son épaule s'était démise et, il n'avait pas encore eu le temps de se la remettre en place, il s'entait une douleur vive au niveau de ses côtes et pour finir son nez n'avait jamais ressemblé autant à une patate qu'à cet instant. Il n'avait plus aucun couteau en poche et ses deux flingues avaient étés perdus avant même d'avoir eu une quelconque utilité. Il aurait besoin d'un grand effet de surprise et de pas mal de chance pour s'en sortir. Les malfrats rigolaient autour de lui, ils se moquaient, le pointaient du doigt, et imitaient quelques vulgaires volatiles. Il ne le supportait pas, mais il n'y pouvait rien. Il cracha par terre un glaviot de sang, sa gorge en était remplis.

      Le dos au mur, il tâtait les briques, il avait juré voire entre deux coups une fissure prometteuse. Bingo ! Un bout de brique se détacha, Drake le tenait fermement, pas question qu'il le perde prématurément. Un des hommes s’impatienta et se rapprocha de Lockhart pour lui enfoncer un couteau dans le flan. Le Justicier devina la silhouette de l'assaillant et le cogna avec sa nouvelle arme, qui eut raison de lui. Une maigre victoire, certes, mais notre homme révéla que plus d'ardeur à la suite de ce coup et, se rejeta à corps perdu dans la baston. Il n'avait aucune idée de combien d'adversaires se trouvaient en face de lui, certainement de trop, même au top de sa forme il n'aurait put en vaincre autant à la fois, de ça il en était sûr.

      Un des hommes brandit une matraque et une idée germa dans l'esprit de Drake. D'un mouvement vif et trop peu calculé, il tenta de parer le coup avec son épaule endommagée, l'impact en résulta à une affreuse douleur, mais aussi, par un certain miracle, le replacement de son épaule. Pas le temps d'oublier la douleur, le Spectre se servit de la revenante pour envoyer un poing dans le pif d'un des malfrats.

      Il jubilait, il reprenait enfin du poils de la bête et continuer d'envoyer tout ce qu'il pouvait, il en perdit même sa brique dans le feu de l'action. Aucune importance, il devait continuer à en mettre le plus possible à terre pour s'ouvrir un chemin vers sa future fuite. Celle-ci se dessina devant lui, il ne la voyait pas très bien, or il la sentait, un semblant d'espoir jaillit. Par contre elle se retrouva couper net quand Drake se prit un coup dans le dos, et qu'il se retrouva à terre. Il sentit les coups de pieds qui volaient dans sa face et ses flans, il tenta tant bien que mal de se recroqueviller, ce qui ne changea pas grand chose. Enfin les coups finirent par s'estomper, on le prit par les épaules et on le traîna. Ses pieds endoloris frottaient le sol. Il aperçu un bout de chiffons étendu par terre, ci-gît sa cape, il l'avait abandonnée au début du combat, trop encombrante. Il rigola intérieurement quand il se surpris à penser qu'il devra en racheter une autre.

      Le soleil l'ébloui, il aurait bien mis sa main devant ses yeux, ce que l'on ne le laissa pas faire. On le tira encore quelque mètres, puis on le balança dans une ruelle, prêt d'une poubelle. Il s'attendait à ce qu'on lui donne le coup de grâce. Il ne le redoutait pas, il l'avait bien cherché au final, il avait saboté son propre travail, il n'avait même pas tenté de retrouver ses esprits avant de se jeter dans la gueule du loup. Tout ça à cause d'un stupide mal au cœur. La seule chose qui lui trottait dans l'esprit était ; quelle arme ? Il s'était souvent demandé de quelle façon il finirait sa course, enfin il aurait sa réponse.

      Il eu un hoquet de surprise quand il reçu son chapeau sur sa poitrine. Un rire retentit dans la ruelle.

      « Tu nous as bien amusé ! Spèce de taré de junkie ! »

      Puis Drake entendit un son de pas qui disparu.

      Junkie ? On l'avait pris pour un stupide junkie ? Son acte était aussi taré et invraisemblable qu'on l'avait pris pour une saleté de drogué qui ne recherchait qu'une foutue dose ? C'est comme ça qu'il s'en sortait ? Par pitié pour un déchet ? Il se sentit insulté. C'est vrai qu'il avait l'air assez négligé depuis quelque temps, mais de la à le comparer à un stupide camé... Il y avait une limite non ?

      Il toussa, des gouttelettes de sang s'écrasèrent sur son chapeau.

      Il se ressassa son entrée sur la zone de combat. Il se rappela avoir tituber en entrant, des perles de sueur avait dégringolait le long de son front, le souffle court. Tous le dévisagèrent, le dédaignèrent, on ne l'avait pas tout de suite pris pour une menace. Un miroir cassé au sol lui avait révélé son tint blafard, il n'en avait pas pris compte, à ce moment là il était ailleurs, entre la rage et la douleur. Il avait balbutié quelques mots avant de se jeter dans le vif du sujet à l'aide de ses poings, alors qu' cet instant ils étaient clair que les hommes en face étaient en surnombre. Qu'avait-il fait ?

      Il cognait sa tête frénétiquement contre le mur derrière lui. Il avait agis de la façon la plus stupide qui soit. Il s'était offert corps et âme à l’abattoir. Il était clairement chanceux de ne pas y avoir laissé sa peau, il le serait bien plus s'il ne gardait pas de trop graves séquelles, mentale ou autre.

      Pendant qu'il aggravait son état du mieux qu'il pouvait en balançant sa tête qu'on un pauvre mur. Une silhouette passa devant la scène, sans même s’arrêter. Puis tiqua et revint sur ses pas. Après quelque instant l'ombre s'agenouilla pour débarbouiller le sang du visage du blessé.

      « Pourquoi as-tu fuis ? Tu boudes ?»

      Merde.
        [ Fin de ce post changé ]

        C'était un beau jours, le printemps venait de pointait le bout de ses bourgeons, les oiseaux revenaient de leur migration et commençaient à fonder leurs nids. Le soleil, encore un peu timide, se dissimulait de temps en temps derrière un nuage, de légers courants d'air venaient rafraîchir doucement les ruelles de la ville. Les gens étaient joyeux, le retour des beaux temps les rendant plus doux. La ville toute entière était remplis de couleurs vives, transformant ce jour comme un jour de fête, certains artistes de rue se mettaient à jouer des airs entraînant, qui se mariaient si bien aux danses endiablées de petits enfants. Il n'aurait manqué qu'une parade à cette belle journée.

        Drake ne voyait rien de tout cela, à cet instant il trouvait le monde terne, sans goût sans joie, juste de l'amertume. Il s'était lancé dans une mission suicide pour oublier une mèche de cheveux, il aurait put y rester. Et voilà que son « sacrifice » se retrouvait réduis à néant. Cette ville était pourtant assez grande, comment pouvait-il retomber sans arrêt sur le chemin de cette femme ? Pourquoi ? Il se mordit les joues.

        Ils se fixaient tous deux, sans rien dire. Elle n'attendait qu'une réponse de Drake, que ce dernier ne voulait pas lui offrir. Elle souffla, ressuya un filet de sang. Elle avait toujours était un peu brusque, une sorte de garçon manquait, mais la douceur dont elle fit preuve étonna notre homme et, lui fit le plus grand bien. Son cœur battait d'un rythme soutenu, il continuait à la fixer, se demandant si au fond de lui il n'était pas en train d’halluciner.

        « Quand quitteras-tu enfin cette organisation de malheurs ? Tu n'as rien d'un mafieux, ce n'est pas toi... »

        Ils s'étaient quittés depuis si longtemps. Elle n'avait pas changé,or il n'était même pas sûr de la connaître encore maintenant. Ils avaient gardé contact quelque temps, par le biais de lettres, ou par escargophone. Mais petit à petit il ne lut plus ses lettres comme il le faisait avant et se mit à ignorer ses coups de fils. Il se reprochait souvent d'avoir détruit leur amitié, mais ne l'avait-il pas fait pour son propre bien ? Pour qu'elle puisse sortir du fond de son crâne ? Cela n'avait bien sur pas marché, il l'avait juste poussé dans un coin sombre de sa pensée, l'ignorant à chaque fois qu'il passé à porté, mais sentent sa présence l'épier à chaque instant où il se sentait nostalgique.

        « Tiens toi à jour. Je n'ai plus rien à voire avec eux. »

        La jeune femme en fut soulagée, même si notre Justicier lut sur son visage l'apparition d'autres questions. Il aurait bien fuit, mais ses pieds ne l'auraient jamais laissé faire. Et de toute façon, ça lui faisait tellement de bien de revoir son visage, il se retenait de lui toucher la joue, ou bien de lui caresser ses doux cheveux bouclés. Il en aurait presque rigolé tellement il se détestait à ce moment précis.

        « Comment l'a pris ton père ? Et plus important, comment t'es-tu retrouvé dans cet état ? »


        Devrait-il tout lui expliquer ? Tout lui dire ? Comme il l'avait toujours fait, mis à part pour ses sentiments à son égard. Il n'avait jamais réussi à lui garder le moindre secret, mis à part celui là.

        « Il est mort, le départ fut plus simple. »


        Il prit une pause.

        « Pour ces petites égratignures, c'est arrivé après que j'ai agis de la façon qui me ressemble le plus... »

        Elle le regarda et n'ajouta rien, elle ne lui en demanderait pas plus, elle savait très bien quand Drake ne voulait pas en révéler de trop. Était-elle au courant du fait que si elle avait insisté, même rien qu'un tout petit peu, il lui aurait tout lâché ? Lockhart pensa que oui, elle le connaissait si bien. Elle sourit.

        « Ça fait du bien de te revoir tu sais ? Même si.... »

        Elle le regarda de haut en bas et sourit timidement. Elle l'avait déjà vu dans des états pas possible, à la suite de missions qui avaient mal tourné. Peut-être était-ce pour ça qu'elle ne s'inquiétait pas plus. Ou peut-être qu'autre chose la perturbait.

        « Pourquoi n'as tu pas donné de nouvelles ? Pourquoi n'es tu pas venu me voire plus tôt ? »

        Drake évita son regard, il ne lui répondra pas. Il n'aurait pas le courage d'affronter tout ce qu'il avait à lui dire. Il préférait encore retourner se prendre une autre branlée. Elle cria.

        « Mais bordel ! Qu'est ce qui te prend ? Que t'ai-je fait ? Non de... »

        Des larmes commençaient à rouler sur ses pommettes, elle grimaçait autant qu'elle le pouvait pour tenter de les retenir.

        « Pourquoi ne t'es-tu pas précipité à ma rencontre ? Pourquoi ne m'as-tu prise dans les bras ? Tu m'as manqué ! Merde ! Comme tous les autres tu m'as tourné le dos »


        Le silence repris son règne. Ils étaient tout deux en sanglot. Drake s'en voulait à en mourir. Pourquoi avait-il agis tel un con. Il savait qu'il la blesserais, il savait qu'elle ne comprendrait pas. Pourquoi n'est-il pas tout simplement resté là où on voulait qu'il soit ? Continuant de souffrir en silence, juste pour être certain de la revoir sourire le lendemain ? Il avait était comme un frère pour elle, même si pour lui cette situation ne lui convenait pas. Il aurait dû mettre ses besoins de côté et faire ce petit sacrifice pour elle.

        « Tu m'as manqué aussi... »

        Puis il tendit la main pour la toucher, la réconforter et il eu le tournis. Le visage de son amie se transforma en pavés, son thorax se retrouva compressé par l'épaule d'un homme et, au lieu de l'entendre lui répondre, il entendit la voix grave d'un homme qui fit.

        « Doucement, il est dans un sale état. »

        Elle n'était pas là, elle n'était nul part, il murmura son nom.

        « Je crois qu'il hallucine, on devrait se dépêcher de l'amener chez le toubib. »

        Elle n'avait jamais était là. Il n'avait que fantasmé. Son esprit lui avait joué un mauvais tour. Mais il aurait voulu lui en dire bien plus.