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Vodoo party [PV : Judas]

Vodoo party [PV : Judas] Maxresdefault

« Bonsoir, Judas. »

D’un rayon de Lune, un homme à la peau d’ébène s’est imposé à toi. De la façon dont les hommes de ton cher pote Auditore se font voir. Il a une vieille capuche élimée sur le coin de la trogne. Mais pas de doutes. Tu reconnais les mains, tu reconnais ses tatouages rituels. Tu l’as déjà vu à Goa, mais qu’est-ce qu’il fout là ? Il t’a suivi ? Un envoyé des autres empaffés d’assassins ? En tout cas, il ne démord pas. Il se pose à côté de toi, te fait glisser une chope qu’il a dû prévoir pour t’attendrir la couenne. Ça sent bon la gnôle du coin. Forte et qui assèche le gosier. Il aligne quelques osselets devant toi. Manière de dire que c’est la magie qui l’a mené là. Mais toi comme lui vous savez que c’est faut. Ce gars est un agent de Vengeance. Si tu en doutais à l’époque, maintenant tu le sais.

« Il paraît que tu cherches Rafaelo. »

Qu’il te lâche ça d’un trait, sans sourciller. Pas un petit regard arrière pour voir si on vous écoute. Sûr de lui. Quand à savoir ce qu’il t’avait tiré de la caboche pour savoir qui tu cherchais … Quoi que les bouts étaient peut-être pas difficiles à relier, après tout. Surtout pour quelqu’un qui connaissait toute l’histoire. Et pas de toute, lui il la connaissait.

« Qu’est-ce que tu lui veux ? Je suis curieux. Curieux que mes arts ne m’aient pas révélé ton destin dans la fumée. »

Des phrases sibyllines. Comme toujours. Grosso modo ? Il veut savoir ce que tu fais là et ce que tu lui veux à Rafaelo. Pas plus, pas moins. Mais chez les assassins de la Confrérie, c’est toujours le phrasé qui fait défaut. Pas moyen de dire clairement ce qu’ils veulent et ce qu’ils te veulent. Parce qu’à ton avis, si le gars en face de toi est bien celui à qui tu penses, il ne te veut pas du bien. Pas du tout. D’aucun trouverait ta présence ici louche, et une âme éclairée s’en méfierait. Surtout quand on connaissait la teneur de la mission dudit Hebieso. Chose, encore une fois, que lui seul connaissait.

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    ♫ ~

    La jolie coquine est un bar comme les autres, avec son ambiance festive, ses piliers de comptoir et son atmosphère chaleureuse. Personne ne crache dans les verres et la tenancière, Lola Gave-toi-là,  fait de son mieux pour entretenir la bonne entête de ses clients. Mignonne brunette avec des pomettes hautes, et deux grands yeux vert, on dit de ses plats que ce sont les meilleurs du coin. La spécialité de la maison c'est une  grande choppe de bière à laquelle est mélangé un verre de gnôle. C'est ici que moi et ma fine équipe de gros bras avons décidé de nous arrêter avant de partir pour Ain Jalout, le village qui nous intéresse.
    Je m'assois à la table du fond, passant la main sur l'épicéa moelleux qui la compose ; Les bancs sont recouverts de toile et bourrés de paille pour être plus confortable, mais sa pique un peu le derrière ; Les lustres jettent une ombre chaleureuse sur toute la pièce, se balançant au rythme du vent qui s'engouffre par la porte d'entrée. Tout est calme, rien ne bouge, sinon la douce mélodie des discussions qui emplissent l'air. Je goûte la sérénité du lieu, car je n'en aurais pas l'occasion avant longtemps ... C'est ce que mon instinct me dit. L'instinct est une puissance incomparable et inconnue de ce monde, justement parce que son nom vient d'une partie secrète de notre esprit. La croire a été ma meilleure idée ses vingt dernières années. Je continue encore à le faire, on change pas une équipe qui gagne.

    Soudainement, les deux carpes de Kaps se lèvent de concert. Ils blêmissent et se dirige directement en comptoir sans rien commander. Quelque chose cloche. L'atmosphère se tend, uniquement pour moi car les autres continuent de batifoler sans tiquer. Ils se précipitent ensuite dans le fond, sortant par une porte a la peinture blanche un peu écaillée. Je lève un sourcil et regarde tout autours de moi. Et il n'y a rien. J'oubliais seulement que parfois, le vide aussi à une signification. D'un seul coup, l'atmosphère se glace et je sens les poils se dresser le long de ma nuque. Une ombre noir dans un coin du bar me toise comme si c'était la dernière fois que je respirais. Il s'avance d'un pas léger, comme s'il n'existait pas encore dans le bar, et que je le voyais se matérialiser depuis les ombres. Je n'ai pas oublié ce visage, c'est celui d'Hebisio, un de ses assassins qui vous colle un sacré froid dans le dos.
    Alors je sais maintenant pourquoi mes deux "amis" se sont levés aussi brusquement, et je comprend aussi par malheur ce qui les avait rendu blême. Une grimace plus tard, il m'a rejoint d'une seule foulée. Son visage et son corps sont visible, et aussi couvert de cicatrice que le mien. Il parle d'une voix mystique, presque un chuchotement mais plus audible. Son ton feutré parvient seulement à mes oreilles je pense. J'en suis convaincu. Suis-je déjà drogué ? Impossible de le deviner avec cet énergumène là, je pourrais être entrain de mourir sans le savoir. J'aurais pas dû boire dans cette bière.

    - Il parait qu'il est mort ... que j'ai la force de lâcher avec un ton plein d'ironie. Je plante mes deux yeux rougeoyant dans ceux de l'homme de Vendetta. Lord Vendetta. Un allié de poids de mon ami l'assassin, si cet homme est ici cela ne peut signifier qu'une seule chose ... Qui doit pas être aussi mort qu'on le dit ?

    Je le toise comme si j'avais pas peur. Je ferais bien, mais parfois l'égo dépasse l'entendement et toutes sortes d'émotions bénéfiques à notre santé. Je fais le malin, mais j'reste honnête avec mon invité, sachant jusqu'ou son "domaine de compétence" pouvait me mener, il vaut mieux la jouer carte sur table que la jouer fine. J'te faciliterai pas le jeu non plus.

    - J'lui dois quelques vies, notamment celle ou il a prit ma place sur Goa. Si j'peux lui rendre la pareille alors j'hesite pas j'fonce.

    Fin de l'explication, si c'est les détails qui t’intéressent tu t'es trompé de bonhomme, bonhomme.
      For the Joke:

      Il joue avec ses osselets, les faisant passer, repasser devant toi. Comme s’il cherchait une réponse dans ces figurines païennes. Y’a un œil sombre qui se dégage de lui. On l’appelle le Baron. Et aujourd’hui on est samedi. Coïncidence ? Je ne pense pas.

      « Mort. Oui. La mort n’est qu’un autre chemin après tout. » qu’il te fait en changeant le tabac à chiquer qui lui noircissait les gencives de place.

      Il déglutit, sourit étrangement comme si les osselets avaient finalement fini par lui révéler quelque chose. C’est qu’il aime te faire languir le gars. L’ombre semble s’épaissir autour de lui. Y’a quelque chose de poisseux dans son aura, quelque chose qui te dit qu’il est pas là par hasard. Enfin, ça tu t’en doutais. Mais surtout autre chose, qu’il était venu vers toi à dessein. Que deux gars qui connaissaient Vengeance soient là ? Et bien mon coco, c’était pas fortuit.

      « Tu fonces, je vois. Je vois. » fait-il, en claquant sa langue.

      Il se fend d’un rire puissant, rauque.

      « Les vaudousa veillent sur lui, mon bon ami Judas. C’est Mawu qui le guide. » poursui-il, alors que la lumière ne semble plus qu’émaner de la maigre chandelle qui vous sépare.

      On croirait presque le fameux Red rentré dans la pièce avec son ambiance ténébreuse. Il s’approche de toi, pose sur la table une poupée sommairement exécutée. Quelque chose qui … te ressemble. Tout ça sent très mauvais.

      « Et c’est Gu qui me guide. » conclut-il, en te montrant sa création.

      Il attrape ta main, te la met à l’intérieur. Tu ne sais pas à quelle fin il l’avait faite mais elle est là. Trop intimement liée à toi pour te laisser de marbre. Un frisson te colle l’échine. Sur le coup, t’as pas vraiment envie de savoir le fond de la pensée de ce lugubre prêcheur du Bayou.

      « Vole, vole de tes ailes, mon ami Judas. Vole jusqu’à la plus haute des îles. Dis-lui qu’Hebieso t’envoie. Dis-lui qu’il est temps de rentrer. Quelque chose de terrible approche … quelque chose de terrible … Mawu t’as mis sur ses traces, mon devoir est d’accorder la volonté de l’Inaccessible … hé hé … hé » fit l’étrange personnage, se reculant dans l’ombre et disparaissant de la lueur diaphane de la chandelle.

      Puis les sons reviennent. Puis la lumière. Te voilà de nouveau au milieu de la taverne, devant ta chope et une chaise vide. Ainsi que cette poupée en main. La poupée à ton effigie. Sordide magicien. Toujours à parler en énigmes …

      Poupée:
        Les osselets c'est pour la frime, avoue !? Non, celle là viendra plus tard. J'ai des tas de questions à poser à mon amis sybilins, comment il m'a retrouvé déjà, pourquoi, pour qui ? Sentiment d'impuissance. Je sens que jamais j'arriverai à faire parler cet individu, même pas en rêve. Ses grand yeux noirs comme la nuit qui nous entoure me sonde sans cligner. J'ai mal à la lacrymale rien que d'y penser, et détourne un peu le regard. C'est rare. Rare mais opportun, parce qu'un sourire se dessine sur ses traits.
        Alors j'me pose cette question : Il rit pour ce qu'il voit sur la table, ou dans mon regard ? Impossible de sonder cet énergumène, même sa peau renvoi plus de couleur que son aura. J'ai jamais eut une réponse claire de sa part, à aucun moment de nos rencontres multiples. C'était à chaque fois la même rengaine philosophique, assaisonné façon Voodoo. Alors on passera sa prononciation des r typique de son espèce, et les mimiques qui agitent sa bouche de façon cocasse. J'préfère l'avoir en ami qu'en ennemi celui là. Finalement, l'atmosphère se détend un peu mais reste sombre, comme pour pousser à la confidence et aux secrets. J’acquière de la tête sans capter bezef à son histoire de Gu et tous ses machins bizarroïdes. J'me dis que dans le monde y'a des choses qu'il ne vaut mieux pas comprendre, ni chercher à le faire. Je me dis que si je suis encore vivant à cet heure et que je respire, c'est parce que je reste un foutu ignorant. Le savoir c'est le pouvoir, et j'crois pas que trop en avoir a toujours été bénéfique au plus grand nombre. Sa me rappelle des missions que j'avais pu faire dans le privé, qui nécessitait un travail discret dans l'ombre, pour ne pas ébruiter les soupçons. C'est exactement sur ce genre de fil du couteau que je danse en ce moment même.
        Alors son rire fait écho au mien, mais reste jaune. Dans ma main, une poupée à mon effigie. Je sers un peu le poing et sens comme un étaut enserré ma poitrine. Sentiment de malaise, de la sueur coule le long de mon front. Elle est froide. Nos regards se croisent à nouveau, et je comprend pourquoi c'est l'un des atouts de Rafaelo. Discret, sombre et efficace. C'est le genre d'homme qu'il affectionne et dont je vais maintenant croiser la route. Certains restant plus flippant que d'autre (et Le Baron Samedi en faisant partie).

        - Si tu pouvais être plus ... que je commence avant de le voir s'enfoncer dans la pièce et disparaître comme il venait d'apparaître. Dans le silence et le mysticisme. Putain de magicien, toujours à parler par énigme ! Les deux hommes de mains de Vanderspool reviennent peu après, et non pas idée que leur silence continue de peser sur ma patience.

        C'est encore une mauvaise journée pour Judas, et surement pas la dernière.

        Déjà, ça avait mal commencé. On avait été trop rapidement sur cette fichue île pleine de sable, et maintenant le Baron venait me voir. Coincidence ? Très peu pour moi. Le navire qu'on avait emprunté avait un aspect étrange, propulsé par deux moteurs à hélices qui utilisaient le sel comme carburant. On avait tracé à travers calm bet sans rencontrer de résistance, et l'assurance de mes deux camarades de jeux aurait dû me mettre la puce à l'oreille ... Il y'avait anguille sous roche dans ce contrat, et m'était avis que ce faux permis avec lequel je me trimbalait allait encore m'attirer plus d'ennuis. Cette histoire commence vraiment à devenir sordide. Et si tout ça c'est juste pour retrouver Rafaelo, alors je dois craindre le pire et me préparer à rembourser ma dette.