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Banditisme exubérant ~ Rencontre fatidique {Kana ♥} [Terminée]

    Un homme parcourut les airs comme une simple pierre éjectée et partit s’écraser lourdement contre le tronc d’un arbre. Les yeux vitreux et poussant un soupir, il finit par glisser sur le sol poussiéreux avant de tomber dans l’inconscience la plus totale. Un peu plus loin, se trouvait un homme qui était affublé d’un beau kimono folklorique, les armes accrochées à son dos et la bourse pleine de Berrys mises en évidence. Il avait cassé sa position de combat en reprenant sa contenance nonchalante de tous les jours. Fronçant les sourcils, il regarda l’autre couillon qui l’avait attaqué quelques secondes plus tôt et finit par soupirer en caressant sa chevelure de manière distraire. Un peu plus et on le chopait lui et son escadron. Mais pourquoi était-il étonné après tout ? N’était-ce pas certains collègues lieutenants-colonels qui lui avaient affirmés que Las Camp était assurément l’une des îles les plus craintes de la mer la plus dangereuses des blues ? Des opinions qu’il avait prises à la légère comme d’habitude. Cependant, il était maintenant bien trop expérimenté pour savoir qu’il fallait un minimum de méfiance pour mener à bien à une inspection de cette ile. C’est donc en solitaire qu’il voulait jouer, n’ayant que pour compagnons d’armes, ses soldats et son vieux navire. Vieux navire qu’il avait caché dans une crique au nord de la ville située au cœur de l’île. Déguisement d’un pur étranger à la manière d’un gros trafiquant plein aux as. Et malgré tout, on avait voulu l’attaquer histoire de le dépouiller de ses biens. Quand on faisait un gros plan autour de l’officier de la marine, on apercevait une multitude de corps avachis à même le sol. Il venait de régler le compte d’un petit gang local alors qu’il venait à peine de fouler la terre de recoin… C’en était à se poser des questions existentielles et à s’inquiéter sérieusement…

    Finalement, Salem s’épousseta et s’avança un peu avant d’avoir une vue imprenable sur l’un des bidonvilles à la lisière nord de la ville phare de l’endroit. La grande cité elle-même se distinguait à perte de vue. De bon augure, vraiment. C’est alors qu’il se décida à descendre la colline d’où il était perché pour traverser rapidement le bidonville qui se dressait face à lui. C’était dans le même temps, la seule route à emprunter. Faire des détours inutiles par la forêt environnante ne lui était pas optique à envisager. Entre les plantes vénéneuses, les herbes qui pouvaient salir son accoutrement qu’il avait payé très cher dans un marché de East Blue et des animaux qui allaient voir en sa chair, un très bon encas de midi, ils préféraient de loin les petits pilleurs qu’il n’avait qu’à administrer d’un coup de poing bien précis ou un coup de pied pas vraiment fair-play. Il vénérait le kiki des hommes comme lui, mais il n’avait franchement pas envie de trop perdre le temps sur ces terres hostiles à la marine et ses lois. Et quel ne fit pas la surprise de Salem, quand arrivé dans le bidonville, il put s’enquérir visuellement de la misère qui frappait les habitants. C’était des hommes maigrelets qui déambulaient ici et là, sans vraiment trop s’en rendre compte. C’était des enfants qui pleuraient sans doute de faim et il eut même du faire une halte forcer pour partager aux enfants qui accouraient vers sa personne, quelques berrys de quoi leur faire tenir pendant une bonne semaine. L’espérance était qu’on ne les pille pas, mais avec toute cette misère qui frappait cruellement les rues, c’était sans compter une violence qui devait être quasi effective… Et rien que cette injustice de la vie le fit grogner, pendant que ses poings se serraient…

    Le voleur suivant qui allait vouloir le dépouiller était un homme mort ! Et d’ailleurs, c’est ce qui arriva quand une montagne de muscles, encore plus bodybuildé que lui, apparut sur le sentier qui menait à la ville. Le combat ne dura que deux minutes ce qui impressionna grandement un Salem médusé, qui avait un petit peu trop minimisé son adversaire. Mais au final, pouah une effusion de sang... Et la tête qui vola un peu plus loin. S’ils ne savaient pas attaquer autrement que par la force brute, tous les forbans de cette ile allaient être fort étonnés. Après tout… Ce n’était pas un terrain sur lequel on pouvait jouer à armes égales avec un type comme le lieutenant-colonel. Le meurtre n’était pas dans ses habitudes, mais voir des enfants souffrir de n’importe quelle manière, ça, il en avait horreur. C’est d’ailleurs énervé et toujours non satisfait de la mort de l’autre pilleur qu’il se rendait à la ville. Sa marche était tellement sereine que les bandits du sentier qu’il empruntait, s’écartaient de son chemin malgré leurs armes ô combien sophistiquées ! Son regard était froid, sa mine affreusement serrée et la poigne de son sabre très intimidante. Quiconque le cherchait trouverait la mort. C’était aussi simple que cela. Sauf s’il advenait qu’il s’agissait d’une femme. Mais là encore… Rien n’était vraiment sur. Alors qu’il atteignait enfin la ville, le protagoniste entendit un cri non loin du lieu où il était. L’indifférence des autres passent le choquaient… A croire que les gens s’en fichaient, habitués à ce genre de choses depuis longtemps. Alors qu’il courut vers le lieu, il vit une femme à moitié nue entourée d’une multitude de mecs à l’air pas très rassurants. Personne ne s’en mêlait. C’en était déplorant vraiment…

    • Hey vous ! Venez un peu vous frotter à votre catégorie !!! Criait un Salem assez vénère qui voulait passer sa colère sur quelque chose dans le même temps…

    Les mecs aux sourires inquiétants se retournèrent à l’unisson vers lui. Alors qu’ils voulaient perdre un peu de temps à le railler ouvertement, lui ne se fit par prier pour envoyer valser d’un coup de pied, l’un des brigands qui alla finir sa course dans un étalage de marchandises où étaient regroupées plusieurs personnes, notamment des femmes. D’ailleurs Alh’ ne fit pas vraiment attention à tout ceci. Pour lui l’important était clair. Bousiller tous ces types qui le prirent soudainement au sérieux puisqu’ils l’avaient encerclés… Ca promettait… Vraiment.


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Jeu 2 Juin 2011 - 20:29, édité 1 fois
    Une ville gigantesque. Oui, c'était vraiment des mots qui caractérisaient bien Las Camp. De toutes les îles de West Blue que Kana avait visité -et elle en avait visité un bon nombre !-, celle-ci était sans doute la pire qu'elle ait eu à affronter. Enfin, pour le moment en tout cas. D'un autre côté, on pouvait dire que dans un sens elle ressemblait beaucoup à Tequila Wolf, par divers aspects. Le plus important était bien sur l'état de la population qui vivait ici. Sous domination, avec aucun moyen de se rebeller, c'était de perpétuelles persécutions, brimant des personnes qui ne le méritaient sans doute pas. Bon, d'accord, sur l'île natale de Kana c'était les marines qui étaient en cause. D'ailleurs, elle ne savait pas ce qui était pire, des marines ou d'autres gens, tout à fait normaux. Sans doute la seconde option. Tous ensemble ils auraient du et ils auraient pu très bien s'entendre. Le Gouvernement Mondial et la Marine qui était sous ses ordres, ce n'était pas pareil. Ils avaient des projets sordides, ayant bien plus d'ampleur qu'un simple trafique d'ailleurs.

    Des gangs sévissaient un peu partout dans la ville. Suu en avait été spectatrice. Un règlement de compte apparemment. Cela avait été assez violent mais d'un autre côté, c'était bien de voir qu'il existait des discordes entre groupes. Le réseau était bancal et donc plus facile à démanteler. En même temps, la médecin n'était que de passage sur cette île et il lui semblait peu probable qu'elle ait de toute façon la force d'accomplir une tache de ce genre. Elle n'était pas encore assez forte pour ça. Hotaru quand à lui constatait avec tristesse et répugnement à la fois qu'ici toute une population semblait sous-nourrie. Des visages décharnés, des côtes saillantes sous des haillons qui ressemblaient plutôt à des bouts de chiffon décoloré et beaucoup trop usés, c'était ce dont ils étaient fait. En passant dans les rues, l'albinos avait bien du mal à ne pas s'arrêter.

    Elle cherchait une boutique de nourriture mais visiblement, ce n'était pas dans ce quartier qu'elle la trouverait. En fait, la pirate espérait qu'elle était tombée dans le pire de tous les secteurs de la ville. Plus de misère eut été intolérable, déjà que celle que la jeune femme voyait ne s'apparentait que trop à la pauvreté de son enfance. Oui, Kana se souvenait très bien de sa jeunesse misérable, à tout faire pour essayer que sa sœur ait à manger au moins une fois par jour. Une paria, c'est ce qu'avait été Suu. C'était sans doute ce pour quoi elle comprenait si bien ce que vivait ces gens qu'elle croisait, ces types qui semblaient affamés et aussi tristes. Aucun futur pour eux si ils restaient à Las Camp, ou tout du moins si ils survivaient.

    Afin de passer inaperçus parmi les autres et donc de ne pas se faire attaquer, la pirate et son jeune frère avaient revêtu des sortes de capes. Quand l'albinos s'était vu, elle n'avait pu s'empêcher de pouffer de rire, on aurait dit une sorte de mage ou alors quelqu'un qui était dans une secte plus qu'étrange. Enfin, cela semblait au moins éloigner les bandits et autres racailles dans le genre. Pour le moment et heureusement pour ses potentiels adversaires, la médecin n'avait pas encore vu d'agression de rue, faute de quoi elle aurait tout de suite réagit et par la même occasion, grillée sa brillante couverture sectaire... Ce qui n'aurait pas été le top pour une simple visite et quelques achats avant de repartir. Non pas que la jeune femme soit pressée, à vrai dire avant de découvrir le véritable aspect de la cité, Kana avait envisagé la possibilité d'y rester quelques jours et de s'imprégner de sa culture...

    Un cri retentit dans une ruelle proche. La première agression ? Le temps qu'elle arrive, la pirate regardait le regard indifférent des gens. La solidarité n'avait pas de cours ici. Suu débarqua dans une ruelle un peu plus large que les autres et quelle ne fut pas sa surprise de voir que la personne qui avait lancé ce cri très féminin était en fait... Un homme en kimono. Ce dernier était entouré de plusieurs personnes. Un règlement de compte contre les voix de castra ? Peut être... En tout cas, s'en prendre à quelqu'un alors qu'on était autant... Ce n'était pas fair play. Étrangement aujourd'hui, la médecin était d'humeur à se battre... Elle se découvrit donc de sa lourde cape marron foncée et sortit son sabre et quelques seringues. Ses mouvements silencieux lui donnèrent l'avantage sur tout le groupe de bandits tournés vers l'homme à la voix de fille et lui permirent d'évincer quelques blessures qu'elle aurait pu récolter. En donnant le premier coup de sabre dans le dos d'un type qui s'écroula en poussant un hurlement de douleur, Kana sembla causer la stupéfaction générale.
        • On va t’apprendre à te mêler de tes affaires, sale petit con !

        Une voix rauque et abominable. Des mots qu’on lui avait toujours adressés lorsque le lieutenant-colonel se prenait pour le défenseur de la veuve et de l’orphelin. Tss… Des beaux parleurs. Encore et toujours. Ca n’en finissait donc jamais ? Dans sa vie, il faut dire qu’il en avait rencontré, des beaux parleurs. Ceux-ci parsemaient malencontreusement le globe entier. Tous les mêmes finalement. De quoi faire soupirer le lieutenant-colonel qui par la suite, avait prit une certaine contenance pour pouvoir contrer toute éventualité malsaine. Les grands combattants étaient ceux qui ne faisaient jamais le malin. S’ils parlaient, c’était uniquement dans le but d’être concis et incisifs quand à l’issue de leur combat. Là, il s’agissait plutôt de menaces en l’air et d’insultes pathétiques comme pour se donner de l’entrain. Des exclamations futiles et lassantes, alors qu’il sentait ce gros doute soudainement semé dans leurs pauvres petits cœurs d’imbéciles. Mais, la témérité était de mise dans leurs rangs. Pourquoi auraient-ils peur d’un mec légèrement plus costaud que la moyenne alors qu’ils en avaient vu d’autres ? Hein ? D’ailleurs, ces gens avaient l’avantage du nombre sur Salem. C’était un peu ce fait qui engendrait sur chacune de leur face affreuse, ce gros sourire menaçant et cette posture de combat plus ou moins correct. Armés tous de coutelas, ils les maniaient avec dextérité et assurance. Bientôt lui qui aimait tant les trous féminins, s’enverrait affreusement transpercé de tous parts. Une vision des choses assez effective, mais salement partiale. Puisque Salem ne le voyait du tout pas de cet œil là. Il allait leur régler leur compte un a un et il y avait intérêt d’ailleurs. Maintenant qu’il s’était enfoncé dans cette merdasse, il était temps pour le grand brun d’en ressortir rapidement et d’emporter avec lui, celle qui semblait être une péripatéticienne auparavant violée…

        Même si cela devrait retarder son inspection de l’île, il lui fallait porter assistance à cette femme. Quoiqu’il lui fallait savoir aussi ce qu’elle avait fait… Ne serait-ce pas un peu trop long et un brin trop tard pour se poser ce genre de questions ? Et puis zut ! Il devrait continuer ce qu’il avait commencé. Les autres connards ne semblaient aptes à lâcher l’affaire après le vol plané d’un de leurs compagnons. Bien. S’ils n’étaient pas non plus prêts à rebrousser chemin, c’était tant mieux. Parce que lui n’allait pas le faire. Et il le montra ouvertement en faisant craquer ses doigts dans un bruit monstrueux qui intimida l’un d’eux. Combattre sans ses potentialités autant physiques que mentales, c’était s’assurer une défaite cuisante à n’en point douter. Chose dont allait profiter Salem avec un très gros sourire, prêt à en découdre. Et l’assaut ne se fit pas attendre. L’un des nombreux hommes qui l’encerclaient fendit l’air en braquant son coutelas vers son ventre dans l’espoir de le vider de ses boyaux comme on le perpétrait dans de nombreuses boucheries animales. D’un mouvement bref du bassin, Salem évita le coup en se téléportant vers sa droite. L’élan du mec armé provoqua cependant une estafilade horizontale sur son vêtement de luxe, au niveau du bas ventre. Trop, c’était trop là ! Ils n’avaient rien encore fait à Salem, mais pour la journée qui à peine avait débuté, c’était la goutte d’eau de trop qui faisait déborder le vase déjà plein. Emporté par une folle course, l’homme eut la grande initiative de vouloir freiner ses grandes enjambées, ce qui bien évidemment de manière trop brusque, provoqua un déséquilibre. Le temps qu’il reprenne un appui notable, le marine éleva alors son genou qui claqua violemment sa mâchoire, se brisant sous l’impact de son coup. Alors qu’il voulut ouvrir la bouche pour ne serait ce qu’émettre un cri de douleur, le lieutenant, les mains dans les poches, s’était retourné sur lui même, avant de lui foutre un coup de talon dans la joue…

        Le deuxième vol s’en suivit tout de suite après. Un bruit sourd retentit alors, signifiant que Salem avait fait valser un deuxième homme dans un autre étalage de marchandises. Il n’imaginait même pas l’humeur des marchands si et seulement si ils avaient leurs prunelles fixés dans le coin. Tout en reprenant une position défensive, il sentait toujours les passants continuer leur chemin comme si de rien était. Mais qu’est ce qui clochait dans cette ville, bordel ?! Était-ce aussi cauchemardesque que cela ? Des questions qui commençaient sérieusement à le turlupiner. Alors que deux autres bonhommes apparemment enragés, fonçaient violement vers lui, il eut un cri. Un cri d’agonie. Le vent en ce moment souffla le glas d’une tierce personne. Quelqu’un était mort. Alors qu’un corps tombait, là, pas trop loin, le noble eut la vision d’une femme à moitié couverte d’un manteau à la coloration sombre. Il déglutit bêtement. Ses joues s’étaient teintées d’une couleur légèrement rouge. Son cœur fit un saut périlleux. Il était tellement époustouflé par la bonté et la beauté de cette si belle femme qui lui venait en aide, qu’il en oublia ses adversaires, ses yeux se transformant en deux gros cœurs roses, avant qu’il ne s’exclame à vive voix… !

        • MELLLOOOOORRRRRIIIIINNNNNE !!!! ♥

        Sa bouche grande ouverte et sa langue pendante à l’air libre, laissaient sa bave couler vulgairement, alors que ses yeux étaient toujours plantés sur la fleur blanche qui venait de dégoter. Han ! Une femme qui venait à son secours. C’était incroyable… Mais c’était bien vrai. Il ne rêvait pas ! A moins bien sur qu’elle n’ait de comptes à régler avec ces gens. Mais peut importe. L’important n’était pas là, vraiment. Il fallait la remercier. Et c’est ce qu’il voulut faire en commençant à courir vers elle, le cœur en feu et le zizi quelques peu au garde à vous. Ce que ses adversaires ne virent pas d’un bon œil. Ils voulurent crier vengeance, mais il avait été bien trop rapide, malgré son air pitre sur le coup. Si l’un se mangea le sol pendant un très long parcours, l’autre eut moins de chance puisqu’il alla se manger un des murs froid, dur, hostile d’une grande bâtisse. Sa retombée fut pathétique. Le sang qu’il laissa en trace sur ce mur attestait de la véhémence du coup. Automatiquement, les rangs se desserrèrent. Les autres hommes prirent la poudre d’escampette, sous le regard d’une foule grandissante et soudainement curieuse. C’est ainsi que Salem relâcha sa garde et reporta son attention vers l’autre femme sur qui il voulait sauter comme un gros animal en rut. Mais si vous voyiez ses seins… ses seins… Difficilement alors et malgré la distance, le lieutenant-colonel de son grade s’inclina face à elle pour lui montrer son remerciement et sa gratitude. Mais à peine se redressait-il qu’une autre femme poussa un cri d’horreur vers la victime avachie au sol que Salem voulut secourir. Une mare écarlate l’entourait… Elle perdait du sang… Et il fallait d’urgence un docteur. Alarmé, le malabar courut vers le corps de la jeune inconnue, la récupéra dans ses bras quand bien même il y avait une marre de sang et cria à plein poumons vers les autres témoins de la scène…

        • UN MEDDDDDEEECIIINNNNNN !!!! GROUIIIIILLLLEEEEZZZZZ-VOUUUUS !!!


      Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Jeu 7 Avr 2011 - 18:48, édité 1 fois
        Ah ? C'était un homme ? Apparemment oui vu la tonalité de sa voix. Remarque, c'est vrai que croiser un castra aurait été étrange ici. Rien qu'à cause de ses différences, l'un des gangs de l'île se serait sans doute occupé de lui. La singularité n'avait pas vraiment du bon dans ce type d'ambiance, et ça, Kana le comprenait mieux que les autres. Son enfance particulière lui avait donné ça au moins. Cela faisait d'ailleurs bien longtemps que la jeune femme n'avait ressentit ce sentiment étrange qui montait en elle depuis qu'elle était sur Las Camp. Cette impression étrange qui poussait beaucoup de gens à rentrer chez eux, cet attachement à une terre. Oui, Suu avait un semblant de mal du pays. En même temps, cela faisait environ deux ans qu'elle avait quitté les côtes enneigées de Tequila Wolf et qu'elle avait démarré sa grande aventure sur les mers.

        Plusieurs cris retentirent. L'albinos sortit de ses pensées. L'homme en kimono était encore debout et quelques bandits s'enfuyaient. On pouvait encore voir leurs derrières effrayés. C'était pitoyable, vraiment. Pourtant, les gros poissons attiraient toujours les gros pêcheurs. Il ne valait donc mieux pas trainer dans le coin. La médecin jeta un rapide coup d'œil à Hotaru qui semblait impressionné. Par quoi donc ? Qu'avait pu faire ce type qui avait pu éblouir son frère ? Là, Kana ne comprenait pas trop. Cela ne lui arrivait que très rarement d'être comme ça mais généralement, quand c'était le cas, il y avait vraiment une raison. Quel secret pouvait bien cacher ce gars bizarre habillé comme pour les fêtes où les feux d'artifice dansaient ? Sinon, on aurait aussi pu dire qu'il était en pyjama... Au choix !

        Un autre cri retentit, tirant une nouvelle fois Suu de ses pensées. Oui, vraiment aujourd'hui elle n'était pas concentrée. Comment ça ce n'était pas que aujourd'hui ?! N'importe quoi ! La médecin regarda la femme qui avait poussé ce son aigre. Son champ de vision s'élargit alors et l'albinos sembla prendre l'entière réalité de cette scène sordide. Seul l'étrange castra faisait un peu tache. Il semblait en fait d'humeur un peu trop joyeuse pour le tableau macabre qui se dessinait devant la pirate. Ah oui, c'est vrai, en fait c'est pas un castra... Un corps était étendu au sol, rejetant son propre sang qui s'écoulait plutôt rapidement à travers des plaies béantes. L'appel de la liberté ? Bah, il n'avait pas choisit la bonne île pour se décider à s'enfuir ! Kana commença à s'approcher quand elle vit ce stupide fêtard du dimanche soulever la carcasse inerte et la prendre dans ses bras. Quand bien même il connaissait cette jeune femme, il n'avait vraiment pas les bonnes réactions !

        UN MEDDDDDEEECIIINNNNNN !!!! GROUIIIIILLLLEEEEZZZZZ-VOUUUUS !!!


        Écarte toi espèce d'homme stupide ! Et repose cette fille par terre ! Merde quoi ! On t'a jamais dit de ne pas bouger un blessé ?! Sa se trouve ce que tu viens de faire est en train de la tuer !


        Oui, Suu était vraiment en rogne, mais en même temps, comme manquer d'autant de bon sens ? Bouger quelqu'un dans un tel état ! Il fallait vraiment être inconscient... Ou ignorant, ce qui au final revenait au même événement. La docteur commença par déchirer le haut de sa patiente et lui administrer une dose d'anesthésiant qui l'envoya directement dans les pommes. Enfin, si elle ne l'était pas déjà. La victime avait une grosse plaie au niveau du ventre qui pissait particulièrement le sang et également de plus bénignes en comparaison sur les bras. La pirate commença par compresser la blessure après l'avoir observée en détail. Ensuite, elle sortit une bobine de fil et une aiguille et commença son travail d'orfèvre. Recoudre les gens n'était pas si aisé, m'enfin quand on avait de l'expérience...

        Une dizaine de minutes plus tard, la médecin terminait de faire les derniers bandages. Normalement, cette femme était hors de danger, elle avait eu chaud en tout cas ! A quelques centimètres près elle y passait... Kana rangea son matériel dans sa grosse sacoche et lança au gars en kimono un regard perçant.

        Ne t'avise plus jamais de déplacer un blessé comme ça. Sa n'a rien à voir mais... Peut être qu'on devrait se barrer d'ici avant que d'autres bandits plus forts rappliquent ?
            Il rêvait où elle venait de lui gueuler dessus, après avoir essayée de l’aider contre des types aux airs louches ? Non non… Apparemment pas quoi. Elle lui avait bien criée dessus, en effet. Et dans le même temps, elle n’avait pas eut tort cette bonne femme. Il avait tellement été affolé vu la situation perpétuelle de cette ville et la quantité faramineuse de sang que la victime débitait, qu’il avait complètement oublié le b.a.-ba fondamental de l’assistance thérapeutique. Ses vêtements étaient maintenant imbibés de sang, mais là n’était le plus important. Les paroles de son interlocutrice étaient cependant, tellement gorgées de vulgarité, que certains passants s’en retournèrent. Encore une mode ou quoi ? Une ville qui avait un taux de banditisme très élevée n’était-elle pas habituée à ce genre de tirades ? C’en était à se poser des questions tout ça.

            Sur le champ donc, il se contenta de laisser la place à celle qui semblait être une doctoresse aguerri et se força à ne pas retourner son visage vers les masses de chairs bien lourdes, qui constituaient sa poitrine moulant bien son vêtement parfait. Mon Dieu… Ca existait encore, ce genre d’albinos dotées de galbes aussi aguichantes que celle qui lui faisait face ? Si vous saviez le supplice qu’il endurait, vous auriez forcement compatis. Car s’il ne s’agissait pas d’une blessée en sale état qu’il venait de secourir, il y avait longtemps qu’il aurait sauté sur elle en récitant les plus grands poèmes d’amour qui n’eurent jamais existé. Même si après, ce salopard de marine qu’il était, demeurait un cancre dans ce genre de littérature et donc complètement nullissime pour créer ne serait ce qu’un seul poème. D’ailleurs, depuis quand les pervers étaient-ils romantiques ?

            Une ironie sur laquelle Salem s’arrêta de penser quand le questionna enfin, la donzelle aux gros nénés qui l’époustouflait. Question à laquelle il n’avait pas du tout pensé. Le plus sur était de la ramener dans son navire, mais cette femme qu’il ne connaissait pas encore, allait savoir qu’il était un officier de la marine. Le mieux était sans doute de garder sa profession encore secrète… Ce qui signifiait donc qu’il allait devoir chercher un hôtel dans le coin. Et pour inconnu comme lui, la tâche paraissait comme difficile. Le lieutenant-colonel avait beau être un navigateur, mais la ville était affreusement gigantesque. De plus, elle n’était pas vraiment sure et l’on ne pouvait se fier à aucune personne a priori. N’était-il pas préférable de se retirer dans la forêt aux alentours ? Au risque de rencontrer des animaux féroces et une salve de bandits campagnards ? Le risque était bien évident et autant dire qu’ils jouaient gros au vu de la question pertinente du toubib…

            • Je suis à peine arrivé dans la ville et le mieux est de se casser, ouais… Mais où ? La ville et ses alentours sont vraiment dangereux… La forêt n’est pas du tout envisageable. Le mieux est peut être de chercher une ruelle vide où un hôpital si on a un peu de chance...

            Le malabar regardait la jeune femme avec une sincérité qui étincelait dans ses mirettes de Jade. Elle était forte puisqu’elle avait certes réussit à bousiller un type de sang froid, mais il n’en demeurait pas moins qu’elle en avait assez fait et qu’il ne voulait vraiment pas lui attirer des emmerdes jusqu’aux coudes. Alors qu’il avait fini de parler, Salem s’était rapidement approché d’elle en misant sur la surprise et l’avait bécoté chaleureusement sur le front en prenant légèrement appui sur ses épaules. Elle aurait beau être énervée par ce geste, mais c’était assurément la seule chose qu’il pouvait lui offrir à une si belle demoiselle qu’elle. A moins qu’elle ne voulait des berrys ce qui était fort déplacé à demander. Alors qu’il voulut prendre la blessée dans ses bras, qu’un vieillard de petite courait en trombe vers eux en faisant de grands signes de la main derrière lui une jeune fille à la ressemblance frappante avec celle qui était inconsciente à même le sol…

            Leur arrivée fut prompte et Salem s’était levé pendant ce temps. Après avoir remercié grandement la guérisseuse et lui par de multiples courbettes, le vieux chauve au front dégarni et aux visages mal rasé et remplie de pustules –Pour ne pas dire qu’il était laid tout court- commença à leur expliquer une histoire comme s’ils avaient vu des supers héros en ces deux personnes, l’autre fille avait prit dans ses petits bras délicats, la victime qui nageait maintenant dans l’inconscience. Le petit speech du vieux crouton dura cinq minutes interminables. Un gars assez volubile pour son âge. M’enfin, la panique engendrait aussi bien de choses. Lui était bien placé pour le savoir, puisqu’il avait failli gaffer avec cette femme baignant dans son sang. Selon lui, l’un des bandits les plus influents de cette ville avait voulu marier cette fille qui avait refusée pour sa part. La demande n’en était plus une au bout d’un moment, et le tout allait finir par un mariage forcé. Ce qui entraina son débattement… et la scène à laquelle Salem fut témoin…

            Une minute plus tard, c’était d’autres personnes qui vinrent aider le vieillard et sa fille à transporter celle qui s’appelait Maria et qui avait été victime de Don Rodrigue, un éminent personnage de la pègre locale. Encore un nom que Salem devait retenir. Le tout était de terminer son inspection sans aucune autre bavure, de sorte à le rendre de manière propre à Ryuuku pour qu’il puisse agir, lui qui était supérieur de Salem à un grade près. Mais force était de constater qu’il ne pouvait pas rester les bras croisés. Une certaine mélancolie l’envahit quand ces personnages s’éloignèrent à l’horizon après avoir remercié les sauveurs… Bien… Il ne restait plus qu’à continuer l’inspection, quoiqu’avec ses vêtements ce n’était pas vraiment faisable. Et que… C’était quoi ça… Un brouillard ? Non. Une grosse poussière. Des martellements de pas grandioses… La foule qui s’écartait… Une multitude d’hommes armés venaient vers eux. Même qu’en première ligne, il voyait l’un des précédents fuyards… Une grosse bataille allait s’effectuer, là, maintenant. Et la duite n’était possible que pour une seule personne. C’est alors qu’il dégaina son sabre et son bâton, les deux à la fois. Il allait devoir mettre la main à la patte…

            • Mieux vaux que vous ne vous en mêliez pas. Je ne voudrais pas vous créer plus de problèmes comme ça... Même s’ils sont nombreux, je saurais les contenir. Et encore merci pour tout…

            Un homme stupide sans doute, mais un homme au grand cœur. Il savait la notion du danger, mais demander de l’aide n’était pas ce qu’il savait qui plus est quand l’aide devrait être féminine. C’est alors que l’autre convoi de brigands se stoppa à quelques mètres du lieu. Un dernier regard charmant envers sa dulcinée… Les quelques pas qui s’en suivaient vers ses adversaires qui ne supportaient sans doute pas qu’un inconnu s’immisce dans leurs affaires…


            Hrp: {Pardon, c'est nazou là. ><}

            Mieux vaux que vous ne vous en mêliez pas. Je ne voudrais pas vous créer plus de problèmes comme ça... Même s’ils sont nombreux, je saurais les contenir. Et encore merci pour tout…

            La femme que Kana avait soigné était maintenant partie depuis une petite dizaine de minutes. Maintenant, c'était de nouveaux ennemis qui s'avançaient. Des ennuis en perspective ? Bien sûr que non ! C'était ainsi que la jeune femme concevait son avenir ! De la bagarre contre des choses qu'elle trouvait injustes mais surtout de la liberté. Oui, le pouvoir de faire ce qu'elle voulait. C'était vraiment le plus important pour Suu. L'albinos jeta un regard au type en kimono.

            Hotaru ?

            Oui ?

            Fais moi plaisir, ne deviens jamais comme ce gars.

            Lequel, celui en pyjama ?

            Oui, lui.

            Ayami jeta un regard étonné à sa sœur. Ce n'était pas le genre de personne à être aussi catégorique, enfin quand il ne s'agissait pas de marines en tout cas. D'un autre côté, l'être dont elle parlait semblait être plus que flemmard -sa tenue parlait d'ailleurs d'elle même- mais en plus, il semblait particulièrement coureur de jupon. Sur le coup, c'était totalement justifié que Kana déconseille cet avenir à son frère. Oui, très compréhensible. Mais en quoi ce type était-il un coureur de jupon me direz-vous ? Hé bien... Embrasser aussi... Chaleureusement, dirons nous, une simple inconnue dans la rue comme ça...

            La bataille s'était déjà engagée et promettait même d'être plutôt féroce. Ce doux euphémisme résonnait joyeusement dans les oreilles de la pirate. Elle était impatiente de se battre et sentait maintenant son sang battre régulièrement sous sa peau, approvisionnant ses muscles, près à donner le meilleur d'eux-mêmes. La cadence accélérée du liquide pourpre augmentait aussi l'adrénaline de la jeune femme. Ses pupilles s'ajustèrent tandis qu'elle scrutait la zone de combat. Déjà des volutes de poussière se soulevaient, rendant les attaques et parades plus difficiles. Une fois l'équilibre effectué entre le rouge et le noir de ses yeux, Suu sortit son sabre du fourreau dans lequel il macérait et observa la lame couverte de poison avec satisfaction. Cela ne faisait pas si longtemps que cela qu'elle s'en était servie mais elle avait bien fait de la réenduire. Ses coups n'en seraient que plus redoutables. L'albinos se tourna vers son frère et lança après un coup d'œil rapide :

            Tu fais ce que tu veux mais ne mets pas ta vie en jeu hein ?

            Éducation ? Comment ça ? Ce n'était pas du ressort de Kana d'interdire quoi que ce soit à Hotaru, bien sûr que non ! De toute façon, à quoi bon l'en empêchait ? Elle ne donnait pas vraiment le bon exemple sur le coup, à compter qu'il y en ait un bien évidement. D'un autre côté, ce n'était pas vraiment Ayami qui aurait rêvé d'être un petit garçon modèle. Sinon, il n'aurait jamais déserté la marine et coupé les ponts avec sa famille.

            La jeune femme sentit une pulsion de sang particulièrement forte parcourir son corps. Elle saisit son katana à deux mains et s'élança pour rejoindre l'autre gars dans son combat. Ce fut avec un ravissement peu dissimulé qu'elle trancha les premiers tissus qui lui virent à porté de main. Le petit diable aux cheveux blancs frappa à droite sur un bandit de grands chemins puis dirigea son épée vers la droite en frappant sans se soucier du fait qu'elle touchait ou non des adversaires à elle. Elle était comme métamorphosée, méconnaissable.


            [HRP : Pareil, c'est pas la joie xD]
                Ses yeux étaient devenus vitreux pendant que sa bouche était entrouverte… Un peu de délicatesse, ça n’existait pas sur cette île ? Non, on ne dirait pas. Parce que là, il avait presque été insulté d’entendre dire qu’il était simplement flanqué d’un pyjama alors qu’il avait dépensé une fortune dans ce vêtement qui avaient tapés l’œil à certains voleurs d’ailleurs. Ils ne pouvaient pas parler tout en douceur ces deux là ? Parce ouais, Salem savait que c’était de lui qu’on faisait allusion, lorsqu’ils se mirent à parler sans chercher à le faire silencieusement. C’était peut être le capharnaüm devant, certes, mais son ouïe était vachement bonne ce qui bien évidemment lui permit d’entendre les dires des deux autres. Intérieurement, c’était la déprime totale. Voir une gonzesse bien foutue avec les formes comme il faut là où il faut, le traiter de tous les noms, ça le grillait automatiquement. Elle l’avait déjà catalogué, lui pourtant qui s’était seulement fait galant… Eh bien eh bien… Le monde à l’envers quoi. De ce fait même, il se sentait comme… Impuissant quoi… Comme ces gars qui avaient le kiki qui pend dans le vide sans rien pouvoir faire avec à part pisser et encore…. A croire qu’il ne pouvait même pas s’hasarder à la draguer s’il la rencontrait autres parts. Sa déprime intérieure était tellement importante qu’on le voyait maintenant accroupi dans un coin de la ruelle avec une atmosphère morose, complètement noirâtre autour de lui. Pour ponctuer le tout, un corbeau croassa dans le même moment avant de s’installer sur l’une des toitures de la ville, apparemment inconscient de ce qui allait maintenant se passer. Parce que concernant les marchands de la ruelle, c’était complètement différent. Comme par reflexe à l’entente du grondement sourd qui attestait de l’arrivée d’un gang dans le coin, ils avaient tous désertés, soit dans une autre rue le temps que les choses se tassent, soit dans leurs magasins fermés à doubles tours. De quoi capter l’attention d’un Salem qui se redressa à l’arrivée des potentiels ennemis. L’heure n’était pas aux lamentations…

                Mais à la bataille. Et c’est ce que lui fit comprendre la doctoresse aux gros nénés comme il les aimait. Il ne lui avait pas dit de ne pas s’en mêler déjà ? Putain de bordel de merde… On croirait qu’il passait pour un bel imbécile à ses yeux… A moins bien sur qu’elle ne soit elle aussi une fervente défenseuse de la veuve et de l’orphelin, ou une simple bagarreuse qui voulait seulement passer sa colère sur quelqu’un. Cette femme ne perdait pas son temps elle… Mais fallait quand même avouer que la vue était imprenable de là où il était. Qui pouvait se vanter de voir son gros derrière dandiner à chacun de ses gestes offensifs ? Ouais… cette femme là, y’en avait plus des comme elle… Mais alors qu’il regardait ses fesses bien rebondies en salivant comme un gros vieux pervers qui se mettrait à baver sans retenue, il sentit l’effet du soleil s’amoindrir tout d’un coup. Comprenant alors ce qui se passait derrière lui, le lieutenant-colonel donna un bon coup de pied arrière sans pour autant se retourner, ses yeux fixant toujours les formes affriolantes de l’albinos. Il eut un gros hoquet et une grosse chute à ses côtés. Il respectait vraiment cette partie. Il l’idolâtrait même puisque c’est ce qui faisait de lui un homme fort, mais Salem avait intentionnellement talonné avec véhémence, les couilles de celui qui venait l’attaquer en traitre derrière. Ce n’était pas règlementaire pour un homme, mais l’autre jouait-il dans les règles aussi. Une bonne question qui lui donnait raison, surtout qu’il n’aimait pas être dérangé dans sa séance de matage. Elle lui offrait la vue gratuite de son énorme croupe saillante et en aucun cas, l’officier n’allait refuser cette offre. Et puis s’en suivit des attaques multiples sur sa personne. S’il évitait les offensives lancées contre lui et bousillait la gueule de ses assaillants sans pour autant cesser de reluquer la doctoresse, c’était bien parce qu’il sautillait sur lui-même en sentant les coups venir de loin. L’avantage d’avoir été bien entrainé durant son enfance…

                • Je ferais mieux de me concentrer sur le combat si j’étais vous… Ma sœur ne vous remarquera jamais…

                • M’en fou… J’vais continuer de la mâter. Et puis ça s’ra pas le premier râteau que je me prends au pire, mon p’tit !

                A ses dires, Salem avait sourit et retourna son visage pour regarder celui qui accompagnait la femme qui l’obnubilait depuis le début. C’était son frère ainsi donc. Il aurait bien voulu sortir des Berrys pour lui demander des tuyaux sur les gouts de sa sœur, mais il était bien trop occupé à la regarder au milieu des cadavres qu’elle occasionnait que de demander quoi que ce soit…

                • NEEEEEEEENNNEEEEEEEESSSSSS-CHWAAAAAAAAANNN J’AAARRIVVVVEEE TT’AIIIIDDDDERRRRRRR !!!! ♥

                L’héritier des Fenyang avait perdu toute notion de batailles. Ses hormones étaient en ébullition. Il ne voyait plus qu’elle dorénavant, ou ce derrière divin et ses seins en or. Boosté par une poussé d’adrénaline soudaine et malgré le nombre d’ennemis qui augmentait, Salem se mit à courir vers elle, les yeux transformés en cœur et bousillant tout ce qui était autour de lui. Les corps volaient dans tous les sens et c’en était à se demander comment il faisait. Dans son élan, il eut une sale intuition et posa son regard sur l’une des toitures des bâtiments de la ruelle. Son expression auparavant joyeuse, se transforma en une grimace d’effroi ponctuée par l’écarquillement de ses yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbites. Un sale sniper visait la femme. Il effectua quelques pas rapides derrière son dos et la coinça soudainement dans ses bras, bien avant qu’une détonation ne retentisse bruyamment. Le temps se figea automatiquement. Et pendant au moins dix bonnes secondes il n’avait toujours pas bougé, gardant l’albinos dans ses bras. A un moment, Salem finit par hoqueter bruyamment, avant de cracher du sang par-dessus l’épaule gauche de la femme qu’il venait de protéger. Il avait prit la balle qui lui était destiné dans le dos. Ils étaient quittes pour ainsi dire. Des moqueries commencèrent à fuser de la part des bandits qui s’étaient arrêtés pour voir la scène, pendant qu’il lâcha la femme et commença à tituber à ses côtés, les yeux fermés. Il lui avait pourtant dit de partir… mais elle était restée là quand même… Comment que les femmes sont têtues, mais quand elles sont affreusement belles…

                • HAHAHAHA !!! BAAAAAAAAAAAAAAKAAAA ! Voilà ce qu’il en coute de provoquer Don Brade Pett !T’aurais du la laisser s’faire buter… Mais c’est pas grave on va terminer…

                • Urusei !!! coupa un Salem haletant qui tentait de se redresser tant bien que mal, en tenant ses armes d’une seule main… Jamais… arrrggghhhh… Jamais je ne laisserais quiconque taper une femme… Kooof koooof… KUSO YARO !!!!

                Salem redressa son visage au sourire ensanglanté vers le pirate qui lui avait adressé la parole. Il avait réussit à le provoquer dans son sale état puisque celui-ci semblait en colère. Tout juste arrêté devant la doctoresse qu’il avait secouru à son tour, il vit plusieurs hommes se ruer vers lui en hurlant sa mort… Alors que lui ne pouvait plus bouger d’un seul pouce. Il souriait toujours en vomissant perpétuellement du sang et en se sachant vraiment dans la merde vu les épées qui venaient le transpercer. Il avait une belle gueule non ? Au moins, il serait mort en ayant au péril de sa pitoyable vie, essayé de protéger une jolie minette inaccessible… La vie est faite de haut et de bas… Que voulez vous… ?
                Des cris. Du sang. Des larmes. De la poussière. C'était une atmosphère ô combien satisfaisante pour Kana. Oh, oui, il ne lui fallait pas grand chose. Mais bien sûr, des choses dans ce genre, elle ne pouvait pas en faire souvent alors quand l'occasion se présentait, elle se jetait littéralement dessus. Franchement, qui aurait bien pu résister à l'appel de la lame ? Surtout quand il s'agissait d'ôter la vie à des truands. Suu savait bien que cela engendrerait un déséquilibre dans l'organisation de la ville. Le crime baisserait et la population reprendrait un peu son droit. Après, il faudrait encore qu'elle se fasse entendre, ce qui n'était pas vraiment courut d'avance. Une autre option était d'envisager un débarquement de ces chiens de la marine et un nettoyage complet de Las camp, ce qui ne serait pas plus mal tout compte fait.

                Un rayon de soleil perça parmi les volutes grisâtres soulevées par les combats, éclairant la lame de l'albinos et plus particulièrement le sang qui la maculait. Un éclat sinistre, oui vraiment. La jeune femme laissa tomber sa victime sur le sol pour avancer d'un pas tranquille et déroutant vers sa prochaine proie qui reculait, assez craintivement.

                De toute façon, tu ne m'échapperas pas, lança la pirate à l'égard de celle-ci.

                Après avoir jeté ces quelques mots, la cible qui tremblait maintenant se décida à prendre les jambes à son cou. La rapidité n'étant pas son point faible, Kana la rattrapa en un rien de temps et lui asséna un coup franc et direct de sabre dans le dos. Toujours faire front à la mort et à son adversaire, c'était un crédo que la médecin avait apprit depuis sa plus tendre enfance. Bien qu'elle n'avait en fait rien eu de tendre, son enfance. En même temps, vu la psychopathe qu'elle était devenu, je suppose que vous vous en doutez...

                Suu se détourna du corps inerte qui se vidait de son sang et esquiva de peu un coup de sabre qui aurait pu être meurtrier. Elle jaugea son adversaire avec avidité pour découvrir qu'il n'avait pas l'air comme le précédent faiblard. La jeune albinos se mit très sérieusement en position de combat, katana prêt à agir et seringues au poing en attendant que l'autre en fasse de même, ce qui ne fut pas vraiment le cas...

                Franchement, tu crois vraiment que les femmes peuvent se battre ? Non mais tu te fous de moi ? J'vais te montrer où est ta place crétine !

                La flibustière ne se démonta pas. Ces paroles augmentèrent même sa rage. Ses yeux étaient maintenant injectés de sang, elle ne rêvait plus que d'en découdre avec ce type. Lui montrait qui était plus fort que l'autre. Kana chargea sans un mot, voyant que l'autre n'allait pas le faire. C'est à ce moment précis qu'elle sentit un sifflement dans son dos, preuve qu'en fin de compte, cet ennemi aussi n'était qu'un lâche. La bobonne effectua un léger demi-tour et lança un gros coup dans le vide. L'autre s'était reculé. Quelque peu désorientée, la jeune femme se retourna vers l'autre gars déloyal puis s'aperçut que lui aussi avait disparut. Dans une rage à peine contrôlée, elle frappa un cadavre d'un coup de pied. Le corps roula sur un ou deux mètres avant de buter contre un mur. Elle entendit alors le type en pyjama qui criait.

                NEEEEEEEENNNEEEEEEEESSSSSS-CHWAAAAAAAAANNN J’AAARRIVVVVEEE TT’AIIIIDDDDERRRRRRR !!!! ♥


                Nan mais c'était quoi ce délire ? Si ce gars s'avisait de l'aider, Suu ne répondrait plus de ses actes. Déjà qu'il la dérangeait dans son affaire ! Et puis c'était quoi ce surnom de merde ?! La pirate sentit monter en elle une colère irrépressible. Tellement énorme qu'elle l'envahissait entièrement, mobilisant chacun de ses nerfs, de ses muscles. Kana ne pouvait plus bouger, elle était tétanisée sur place, sa fureur étant bien trop grande. Ainsi se laissa t-elle faire lorsque le gars en kimono rouge s'approcha et la prit dans ses bras. La médecin perdit alors toute notion de temps mais elle entendit une détonation dans son dos puis vit le drôle de type qui semblait bien être un pervers cracher de sang puis tituber.

                HAHAHAHA !!! Idiiiiiioooooot ! Voilà ce qu’il en coute de provoquer Don Brade Pett !T’aurais du la laisser s’faire buter… Mais c’est pas grave on va terminer…


                La ferme !!! Jamais… arrrggghhhh… Jamais je ne laisserais quiconque taper une femme… Kooof koooof… CONNARD !!!!


                Tout un tas de bandits s'élancèrent alors vers le gars qui semblait de plus en plus mal en point. Il avait besoin d'une opération de toute urgence. Les muscles de l'albinos répondirent alors aux appels rageurs qu'elle leur faisait depuis qu'elle était tétanisée. La pirate abattit sa lame sur le premier des crétins qui s'était avancé. Le sabre trancha la chair et un craquement sordide se fit entendre au niveau du cou de la victime. Suu décida alors une attaque groupée, enfin cela engendrerait des blessés groupés plutôt mais bon... Un coup de katana circulaire offrit à la jeune femme l'opportunité de pouvoir s'échapper. Après avoir embarqué le type en pyjama qui pesait son poids tout de même et aidée d'Hotaru qui la couvrait en tirant, le trio réussit enfin à partir.



                Quelques heures plus tard, ils se trouvaient dans un petit réduit, miteux et poussiéreux. Des compresses pleines de sang s'entassaient ça et là, recouvrant le carrelage défoncé qui laissait apparaître des mottes de terre par endroits. Le gars blessé était à peut près hors de danger, pour peu qu'il ne bouge pas, le temps que ses blessures se referment.
                    Comme une statue uniquement constituée de granit marin, il était là, debout, immobile et complètement impuissant face à ce qui arrivait devant lui. Des multitudes de lames en tous genres qui n’avaient pour but que de transpercer le faible roseau qu’était sa chair, et ce, sans aucune once de pitié, d’état d’âmes. Le sang s’échappait de son dos et de sa bouche par saccades. Malgré tout, il avait conservé le même sourire qu’il pouvait afficher lorsqu’une affaire dépassait le cadre de l’amusement. Une pointe de raillerie se discernait tout de même sur son visage, car oui, il se moquait de ce beau monde. Vivre dans le banditisme et s’y complaire. Attaquer ouvertement une si belle demoiselle et qui plus est, dans son dos à la façon d’un lâche. Profiter de l’effet de groupe et de la faiblesse d’un homme pour le mettre hors d’état de nuire. Des aspects bien poignants qui tout de même, avaient de quoi faire bien rire notre protagoniste dont les multiples cris environnants, semblaient sonner son propre glas. Ah… Qu’elle était douce cette vie. Certes, pleine de mauvaises choses, mais assez intéressante tout de même. Il voyait de loin, ses parents et ses proches pleurer sa mort. Il espérait vraiment être affiché au panthéon des meilleurs officiers de cette ère nouvelle. De là haut, ça aurait été flatteur pour lui. En somme, sa vie défilait devant lui en quelques secondes seulement. Il ne sentait même plus ses membres engourdis. Ni cette douleur poignante au dos qui arrachait des soupirs plaintifs. Serait-ce les symptômes de l’agonie ? Sans doute que oui… Et puis l’autre femme qu’il avait sauvée in-extremis… Oui oui… Celle aux énormes seins sublimes, qui mesurait le bonnet D sans trop de problèmes… Le considérerait-elle comme un brave héros ? Prendrait-elle son corps sans vie dans ses bras en le pleurant et en avouant qu’elle voulait le laisser jouer avec ses nénés dans le fond ? Tant d’ultimes questions alors que dans un sourire, ses yeux se fermèrent lentement, comme pour assurer sa chute progressive dans l’inconscience la plus totale…

                    [...]

                    Le temps lui avait semblé comme étant une éternité. Et les premières sensations de son réveil étaient désagréables. Ses yeux n’étaient même pas encore ouverts, qu’il sentait sur son visage et sur quelques parties de son corps de forts rayons lumineux, preuve que le soleil descendait doucement. On devrait donc être en fin d’après midi… En fin d’après midi ? Il était où là ? Et puis c’était quoi cette forte migraine qu’il avait en plus des bourdonnements qui assaillaient ses oreilles ? Putain… Il ne se rappelait plus de rien là. Et peut être qu’il était dans un sale pétrin, va savoir. Et puis un blanc… Blanc dans lequel il commença à se rappeler de la fête qu’il y avait sur son navire. De sa descente solitaire sur cette île de Las Camp… Des gros seins de l’albinos qui l’avait sauvé… Et qu’il avait… Merde ! Il n’avait toujours pas crevé en héros ? Les bandits le tenaient-ils captif pour savourer les souffrances qu’il pouvait endurer ? Et puis non, il ne le croyait pas. Il sentait comme une petite douleur au bas du dos, mais rien de vraiment trop grave pour le moment, tant qu’il ne bougeait pas bien sur. Et, par la force, Salem réussit peut à peut à ouvrir ses paupières. Le rayon lumineux qui frappait son visage faisait vite de l’éblouir, avant qu’il ne fronce ses yeux. Progressivement donc, il les ouvrit une énième fois, avant de s’habituer aux différentes couleurs du coin. Clignant alors des yeux plusieurs coups avant d’avoir une vue plus ou moins potable, c’était un plafond crasseux et déchiré à plusieurs endroits qui lui faisait face. L’atmosphère faisait vite de le rebuter et la poussière environnante le firent automatiquement éternuer d’une manière plus ou moins grossière. Étant un peu perdu malgré les différents flashs qu’il venait de subit, une question vint à trotter dans son esprit frivole, ce qu’il énonça d’ailleurs à haute voix, la voix un peu enrouée par l’éternuement précédent…

                    • Yé souis où pitain ?

                    L’accent merdique et la question pas forcement bonne. Serrant ses dents après un petit soupir, il voulut effectuer un mouvement, histoire de redresser son torse, mais n’y parvint cependant pas. Il n’y avait que ses doigts qu’il sentait… Un peu comme-ci on l’avait anesthésié. Dans le même temps, sa blessure au dos devenait un peu plus vive. De quoi le tenir ici pendant un bon moment. Se rendant alors compte qu’il était le pauvre prisonnier d’une immobilité qui s’était emparé de son corps déjà assez lourd de paresse, Salem tourna son visage à l’opposé de la fenêtre qui laisser passer les caprices du soleil. Si on lui avait dit que ses yeux tomberaient sur ce qu’il voyait, là, maintenant, il n’y aurait certainement pas cru. Si c’était gros de loin, c’était gigantesquement énorme de très près. Il se demandait d’ailleurs comment ces obus pouvaient tenir sur un corps aussi frêle et jeune. La nature l’avait gâté, celle là. Pour le plus grand bonheur de n’importe quel homme sur Terre quoi. Lentement alors, mais vraiment très lentement, le lieutenant qu’il était, réussit à lever sa main qui se dirigeait doucement vers son corps. Lorsqu’il réussit à agripper fermement l’épaule de la femme à ses côtés, Salem d’un effort surhumain redressa son torse et plongea automatiquement sa tête entre le sillon creusé entre ses gros nénés, comme un gros pervers. Malheureusement, son état n’était pas compatissant et le prix à payer de ce mouvement, n’était autre que sa blessure par balle qui le fit hurler comme un loup en pleine agonie. Avant que sa main ne délaisse l’épaule sur laquelle il s’était accroché. Avant que son corps tombe lourdement et dans un bruit sourd, sur le parquet en mauvais état, favorisant la montée des volutes de poussières accumulées sur ledit parquet… C’était bien sa veine là…

                    • ET MERDDEEEEUUUUH !!!!!

                    Le juron d’un homme dont la faiblesse rongeait le corps. Et le remord aussi… Chose qui le poussa à poser sa question à celle dont la plastique l’intéressait véritablement…

                    • Pourquoi m’avoir sauvé… Et combien… AAARRGGHHH… Com… Combien de temps j’fous ici ?!
                    Le soleil était revenu et perçait maintenant à travers le plafond du petit endroit miteux qu'avait (heureusement) trouvé Hotaru. La situation était meilleure que Kana n'ait pu l'espérer. Le type en kimono commençait à remuer faiblement et les bandits ne semblaient pas s'aventurer dans cette zone de la ville. Pas tout de suite en tout cas. Suu se leva et commença à ranger tout le bordel qu'elle avait foutu sur le sol terreux, triant les choses potables et jetant le reste plus loin. Il lui importait plus que tout d'économiser ce qu'elle avait puisque apparemment elle ne trouverait pas de boutique ici. De plus, ce genre d'achats étaient souvent couteux et nécessitait donc un arrêt dans le voyage qu'avaient entreprit l'albinos et son frère afin d'amasser des berrys.

                    Yé souis où pitain ?


                    La médecin sursauta, laissant tomber le petit tas de bandages encore utilisables qu'elle avait dans la main. Elle jeta un coup d'œil au blessé qui semblait peu à peu reprendre connaissance. Il ne pouvait pas encore parler totalement bien mais c'était normal. Rien d'inquiétant en somme. La pirate détourna la tête puis ramassa en grommelant les pièces de lin qui étaient à nouveau pleins de poussière. Il faudrait encore qu'elle les nettoie, la poisse. Le malade lui agrippa soudain l'épaule, ce qui eut encore pour conséquence de faire lâcher à la jeune femme ses biens. Il s'approcha ensuite et plongea sa tête dans la poitrine de Kana... Avant de s'écrouler en hurlant.

                    ET MERDDEEEEUUUUH !!!!!

                    L'albinos resta un moment tétanisée. Ayami recula lentement en voyant progressivement les veines du front de sa sœur ressortir, son visage se crisper et un sourire sadique remplacer une grimace dégoutée. Suu sentait un accès de rage encore plus violent que le précédant monter en elle. Elle serra son poing, ses ongles pénétrant dans sa chair de façon brutale. La douleur ne déforma guère l'expression de démence qui composait la figure de la médecin qui se détourna brusquement pour ne plus voir le visage de niais du gars en pyjama. Pour se calmer, la pirate savait à peu près ce qu'elle devait faire et rester face à l'objet de sa colère n'était véritablement pas conseillé.

                    Quelques gouttes de sang perlèrent sur la peau de la jeune femme, glissant lestement jusqu'au bout de ses doigts puis sautant dans le vide avant d'aller s'écraser sur le sol.

                    Plic... Plic... Plic... ♪

                    Voir le liquide écarlate détendit Kana qui desserra sa main. Elle respira profondément et choppa quelques bandages qu'elle enroula autour de sa légère blessure. Le tissus devint rouge vif mais la médecin s'en foutait. Elle reporta son attention vers son patient. Que conviendrait-il de faire ? Le frapper ? Non, ça mettrait sa vie en jeu, ça serait trop bête voyons... Surtout qu'il était super utile comme gars !... En fait... Non. Mais bon, si elle le tuait ça signifiait qu'elle l'avait opéré pour rien et puis d'un autre côté, le meurtre était prohibé quand il s'agissait de civils ou de pirates (sauf exception). La jeune femme s'était décidé à n'assassiner que des marines et ce type semblait beaucoup trop flemmard et pervers aussi pour en faire partit. Pas de risques là dessus donc.

                    Si tu refais ça je te tue. Tu es prévenu
                    , lança Suu d'une voix froide, mais il y a un truc que j'aimerais savoir, où as-tu appris à te battre ? T'es assez impressionnant et tu as des réflexes demandant des années de pratique et d'entrainement !

                    Lunatique ? A peine ! De toute façon ça ne se voyait pas si ? Bon, il était vrai que Kana était assez tarée dans son genre mais elle avait réussi à se contrôler, ce qui était déjà un très bon point. En tout cas, ce pervers l'intriguait.

                    Au fait, je m'appelle Kana et voici Hotaru, mon frère. Et toi ? Quel est ton nom ?
                        • J’devrais te poser la même question tu sais… Qui t’es et qui t’as appris à te battre comme ça ? T’es vraiment douée pour une femme.

                        Sa respiration se faisait saccadée vu l’effort qu’il avait accompli pour gagner ses formes affriolantes et pour parler aussi rapidement malgré sa douleur. Une sacrée douleur même. Il n’aurait jamais vraiment pensé qu’une balle pouvait l’affaiblir de la sorte un jour. A croire que ce n’était pas n’importe quel sniper. Ces gens là… Tout aussi dangereux les uns que les autres. Il aurait du finalement dégager la balle à l’aide de son épée. Cela aurait été plus simple ? Peut être bien. Mais il n’y avait pas forcement pensé plutôt obnubilée par l’idée de jouer au sale petit puceau qui protégeait la première femme qu’il convoitait. Parce ouais, s’il n’était pas sérieusement blessé, Salem aurait éjecté le frère de ladite Kana, avant de lui faire danser la samba au septième ciel, comme il savait si bien le faire. Malheureusement, il était en trop mauvaise posture pour tenter quoi que ce soit. Surtout qu’elle lui avait prévenue de ne pas recommencer, avec un air zombiesque qui ferait peur à plus d’une personne. Pendant qu’elle parlait, il avait bien pu sentir un mouvement de recul de la part de son frère qui savait on dirait de quoi était capable cette femme complètement complète. Gros derrière, gros seins, force notable, jeunesse à n’en point douter… Que demander de mieux quoi ? Le genre de femme qu’il se targuerait d’avoir partout où il passerait en bombant le torse comme le dernier des demeuré, sourire grossier aux lèvres. Et puis il y avait ces autres points un peu bizarres… Une femme, ça savait se battre comme ça depuis quand ? Une pensée un peu macho quoiqu’elle reflétait un peu son inquiétude grandissante. Elle le surpassait de puissance et ce de très loin. Sans compter ses connaissances en matières médicales… Là, ça faisait fort quand même…

                        • T’as un fiancé… ? Montres le moi que je le tue pour prendre sa place… disait-il dans un clin d’œil forcé par sa douleur…

                        Sa blague était nulle ouais… Mais étant blessé, il avait ses idées un peu sans dessus dessous quoi. Fallait le comprendre. Se retrouver dans une sorte de cabane un peu miteuse, accompagnée de miss Lolo qui semblait le détester à mort, mais qui le sauvait à chaque fois qu’il en avait vraiment besoin, c’était assez atypique comme situation. Dans le même temps, une femme comme ça, ça ne courait certainement pas dans les rues, vous savez. Si Salem avait pu, il aurait certainement buté son mari rien que pour avoir sa place sans plus chercher à côtoyer d’autres pétasses des diverses régions qu’il traversait. Il avait d’ailleurs des maitresses un peu partout, mais celle là serait la cerise sur le gâteau comme on dit, s’il réussissait à mettre le grappin dessus. Une question de temps peut être ? Une perte de temps ? Boarf. Il avait autant réussi ses coups, que les râteaux que certaines femmes lui administraient sans pitié quelconque. Un homme normal en somme. Un homme comme tous les autres. Qui se démarquait peut être de sa grosse bêtise ? Probable. Lui-même ne se connaissait pas. Et ce n’est pas maintenant que cela allait se faire. Puis il lui fallait maintenant répondre aux questions de mademoiselle Kana qui avait quand même daigné le soigner. Elle culpabilisait un peu ? Elle n’avait pas à le faire, vraiment. L’albinos aurait pu fuir avec son frangin et le laisser crever comme un misérable chien dans cette rue et même qu’une fois au paradis, Salem ne lui en aurait point voulu. Parce que mine de rien, elle venait de se mettre à dos l’un des gangs les plus influents de cette ville et sans doute que leurs hommes ratissaient la ville dans le projet de les envoyer six pieds sous terre. Pour tout vous dire, c’était lui qui culpabilisait le plus maintenant. Créer des problèmes à une si belle femme n’était pas chose qu’il souhaitait…

                        • Dans la région, on m’appelle Salem… Enchanté. J’suis un simple marchand, un petit civil quoi… J’voulais tâter le terrain de Las Camp pour envisager la création d’une boutique d’articles divers, mais on dirait que le taux de banditisme est bien trop élevé pour… C’est en visitant le coin que j’ai vu l’autre femme là, avant que tu ne viennes m’aider… Au fait... Tu habites ici où... ?

                        Salem mentait royalement. Le plus naturellement possible si on veut. Il avait même sourit avant de grimacer de douleur. La question sur la fin, venait délicieusement refermer sa tirade mensongère. Parce qu'il savait bien qu'elle n'était pas de la ville. Il devinait plutôt. Elle avait beau être canon en plus de l’avoir assisté in-extremis, mais ne savait-on jamais à qui il avait affaire. Si ça s’pourrait, c’était peut être l’une des leurs, va savoir. C’était une habitude, une très bonne même que de se couvrir sous des mots convaincants sans laisser transparaitre la moindre grimace qui le trahirait. Les seules grimaces qu’il faisait n’étaient autres que celle de la plaie sur son dos. Combien de fois le faisait-il avec les femmes qu’il se tapait sans scrupules ? Faut bien se couvrir. Pis ça ferait assez tâche, si l’on venait à apprendre que l’officier qu’il était se perdait dans luxure la plus totale. Comme quoi personne n’était complètement sainte sur Terre. Car il avait beau être un altruiste qui n’hésitait pas à aider comme c’était le cas précédemment, mais il n’en demeurait pas moins qu’il faisait honneur aux femmes. En couchant avec elles. Et en leur mentant accessoirement. La belle ironie. C’était vil de sa part, mais c’était comme ça et peut être s’arrêterait-il une fois marié, comme il l’était avec Aisling. Elle qui avait fini par mourir il ne savait comment… Tout de suite après, il finit par se reconnecter à la réalité en portant un regard on ne peut plus sérieux à la jeune Kana. Dans cette vie, on ne faisait rien pour rien et l’héritier des Fenyang l’avait plusieurs fois apprit à ses dépends… Ce pourquoi…

                        • Pourquoi tu t’entêtes à m’aider déjà ? J’suppose que c’est pas pour rien tout ça… Surtout que j’ai plusieurs fois voulu te sauter dessus… Tu comptes peut être attaquer le fameux « Brade Pett » ? A ce que je vois, ça pourrait considérablement réduire la criminalité ici. Et t’assurer la vie par la même occasion…

                        Pitoyable. Vraiment pitoyable. C'est ce qu'était ce gars aux yeux de Kana. Elle poussa un soupir en entendant ses propos macho. Oui, il ne valait certainement pas la peine qu'elle s'énerve. A vrai dire, ça aurait été n'importe qui, la jeune femme serait partie au quart de tour mais pas avec un pervers dans le genre. C'était inutile puisque de toute façon si elle commençait à devenir cramoisie et à gueuler, ce type ne regarderait que sa poitrine avec un sourire niais. Ouais, les décoltés c'était bel et bien finit. Suu souffla à nouveau en silence. C'était pas la joie. Quel prétexte utiliser pour se barrer ? Rien qu'une heure ou deux, histoire de respirer tranquillement. Oui c'était vrai que de laisser Hotaru seul avec le blessé c'était mesquin. Mais en même temps le patient était tellement inutile...

                        Ayami eu la gentillesse de lui donner la solution lorsqu'un gargouillis sonore émana de son estomac. Entre temps, le brun c'était présenté. Il disait être un simple civil, un marchand. Impossible bien sûr. L'albinos avait déjà rencontré des marchands qui savaient se battre mais pas à ce point et puis quel était l'intérêt pour un gars exerçant ce genre de métier de venir en aide aux autres ? Bon, l'éducation peut être. Normalement ce qui intéressait principalement les commerçants c'était les berrys. Hors, la pirate n'avait pas vu cette femme verser quoi que ce soit à Salem (car oui, il s'était enfin présenté, miracle hein ?). Donc, en dehors de toute logique, ce type se revendiquait négociant ? Il n'avait pas la tête de l'emploi en plus. Un dépravé dans ce genre n'aurait pas assez de clients pour subvenir à ses besoins... Et quand on parlait de besoin !

                        Bon, j'pense qu'il est temps d'aller chercher de quoi manger. Je reviens bientôt !

                        Kana se couvrit de sa longue cape qui lui arrivait jusqu'aux pieds et la faisait passer pour un adepte du diable. Après cela, la médecin regarda discrètement dehors. Il faisait nuit, ce qui était parfait pour elle. La fraicheur nocturne lui rappelait ses nombreuses escapades à Tequila Wolf, lorsqu'elle s'évadait de sa baraque. Le ciel était relativement dégagé ce qui permettait d'apercevoir des étoiles par millier. Il n'y avait aucun bruit, pas le moindre petit murmure. Suu était seule. Enfin ! Un sentiment de joie monta en elle alors qu'elle progressait silencieusement dans les rues de Las Camp. Où irait-elle chercher des provisions ? Il en faudrait pas mal étant donné que Salem allait très rapidement retrouver l'appétit.

                        D'un autre côté... Elle n'était pas spécialement pressée de rentrer. La jeune femme se mit à courir au port, sans idée précise en tête. Le vent marin lui fouettait le visage et des vapeurs iodées entraient dans ses narines. Une sensation délicieuse de liberté s'emparait de la pirate qui décida d'aller tremper ses pieds dans l'eau. Abandonnant donc ses chaussures à un ou deux mètres de l'océan, Kana plongea un orteil dans l'étendue bleue foncée en frissonnant. La mer était vraiment froide comparée à la chaleur qu'il y avait eu dans la journée.

                        Soudainement, la médecin sursauta et se retourna. Elle avait entendu un bruit. Elle en était sûre. C'était un simple froissement mais il avait été parfaitement audible... Et maintenant plus rien... Sur ses gardes, Suu remit ses chaussures et inspecta l'endroit. Apparemment il n'y avait rien... de vieux réflexes refirent surface alors que la jeune femme se munissait d'une pierre pour se défendre. C'était banal, c'est sûr, mais toujours utile ! Elle vit alors une ombre toute proche. En levant son arme improvisée, la pirate se dirigea vers celle-ci à pas de loup. Et évidement, ça ne rata pas ! Sous le coup de la surprise après avoir découvert la créature en question, l'albinos lâcha la roche qui tomba sur son pied qu'elle se massa douloureusement. Un rat... Un simple rat ! Et merde ! Ce rongeur lui avait fait bien peur !

                        Enfin, il lui avait au moins rappelé qu'elle n'était pas vraiment désirable ici alors sans plus attendre, Kana se décida à aller voler des victuailles et ce fut donc les bras chargés d'aliments en tout genre qu'elle retourna pensivement vers l'espèce de débarra où elle avait laissé Hotaru et Salem. Des éclats de voix se firent entendre... Ils provenaient de la petite pièce délabrée en question...
                            Elle est partie. Il ne sait pas ce qu’il avait fait, mais elle avait fini par partir. C’est tout soupirant qu’il restait là à contempler le plafond, dans le silence le plus total. Son humour était peut être merdique, mais pas à ce point, si ? Enfin, c’est ce qu’il voyait là quoi. Elle s’était dérobée parce qu’il lui cassait tout simplement les oreilles. Sympa ! Dans le même temps, il ne fallait pas lui en vouloir. Elle s’était farci sa grosse blessure qui aurait pu s’avérer mortelle. Mais elle était partie quand même quoi. Tout en prétextant qu’elle allait chercher quelques choses à bouffer. Elle était folle ou quoi ?! Après le petit topo sur les dangerosités de la ville qu’il avait établit, elle voulait quand même s’y hasarder ? Tout ça pour l’éviter ? Ou quoi d’autres… Parce que ouais, la petite malpoli à qui il avait répondu –Même si menti- ne lui avait même pas donnée ne serait ce qu’une seule réponse à ses multiples questions ? Ouais t’as des seins de la mort qui tue et tu m’as même sauvée la peau, mais c’est donnant donnant, parce que c’était pareil quoi. Fallait quand même qu’elle se joue au petite salope qui faisait la maligne. Ce n’était pas non plus parce qu’elle avait un semblant de force qu’elle allait braver la ville comme ça, toute seule, sans personne à ses côtés. Putain ! Le bordel quoi ! Il allait forcement s’en vouloir si elle finissait par aller crever dans il ne savait quel trou de cette gigantesque cité. Surtout que les temps nocturnes étaient justement favorables à l’exécution de n’importe quel plan foireux. S’il n’était pas blessé, il aurait bondit sur elle dans l’optique de la retenir, mais malheureusement il ne voulait risquer quoique ce soit qui aggraverait encore son état, ce qui bien évidemment n’arrangerait en rien à la situation déjà merdique.

                            Le temps passait lentement et le silence s’était de nouveau installé dans la salle miteuse. Soupirant, il se grattait l’une de ses tempes tout en observant toujours le plafond d’un air purement réflexif. Le tout était maintenant de se sortir de là tout en essayant de prévenir ses hommes qui devaient se faire un sang d’encre. Heureusement qu’il avait été formel dans ses consignes en leur ordonnant de ne pas bouger de ne serait ce qu’un seul centimètre hors du bateau sous une période de 48 heures sans contact. Ils avaient tenus quelques heures. Tiendraient-ils combien de temps encore. La ville était hyper dangereuse, et il n’était encore que des bleues pour la plupart. Descendre sur cette terre plus qu’hostile serait assez suicidaire de leur part, surtout qu’il n’était pas à leur tête pour leur prodiguer quelconques conseils. Il soupira, un peu las de la merde dans laquelle il s’était fourré. S’il n’avait pas sauvé cette femme là, rien de tout cela n’allait arriver et pas même sa rencontre avec l’autre grosse vache à qui on pouvait traire du lait un an non-stop, tant ses nénés était gigantesquement énorme. A cette pensée totalement perverse, il se mit lui seul à baver, avant de pourlécher ses lèvres comme s’il se voyait entrain de téter allègrement. Ca existait ou encore ce prototype de femmes bien foutues, histoire qu’il se fasse zizir à la fin de tout ça ? Dans le même temps, il lui fallait faire un rapport conséquent de ce qui se passait ici, à Las Camp. Une mer aussi influente que celle-ci n’avait pas à être négligée. On ne dirait pas comme ça, mais il semblait ne pas être le seul fainéant dans toute cette histoire. Les hautes strates ne faisaient pas correctement leur boulot. C’était un fait. Flagrant par-dessus le marché. Même si sa foi envers la marine n’en était point ébranlée…

                            L’autre petit avait fini par lui adresser la parole au bout d’un moment donné, en lui demandant si tout allait bien maintenant. Une bonne question vu qu’il ne s’agissait en fin de compte que d’une petite balle de rien du tout. Lui le grand dur, si fort, si courageux, n’avait pas à faiblir devant un petit impact, surtout que les heures suivantes promettaient d’être chaudes et ardentes. C’est donc avec hardiesse et non sans quand même grincer des dents, qu’il redressa lentement son torse. Jusqu’ici tout allait bien. Mieux que les quelques instants auparavant en tout cas. Il eut un gros sourire aux lèvres, chose à laquelle répondit timidement l’autre petit, l’air dépité. Il n’allait quand même pas me dire qu’il allait faire comme sa sœur, non ? Hé ho ! C’est toi qui me demandais si ça allait mieux, hein, petit con d’mes deux ! Ne le regarde pas comme s’il était sujet à la décrépitude. Salaud va ! Mais alors qu’il le regardait de la même manière, il eut un bruit, bizarre. Comme un reflexe, les deux hommes qu’ils étaient avaient bondis tout juste sur les côtés de la porte, histoire de laisser passer l’inconnu dans la pénombre. Salem ne sachant même pas comment il avait fait, se retrouvait sur un côté de la porte à fixer le soit disant Hotaru qui lui aussi se tenait de l’autre côté, prêt à user de sa force au cas où. Et l’incident arriva. Deux hommes d’allures massives s’étaient incrustés dans la pièce. Mais à peine voulaient-ils la parcourir de fond en comble qu’ils recevaient chacun un bon coup dans la tête… avant l’évanouissement…

                            […]

                            Quelques instants plus tard, ces mêmes idiots étaient sérieusement ligotés et posés contre un mur. L’air menaçant, Salem avec la grosse bande ensanglantée autour de ses reins, les menaçait avec son katana tout contre leurs gorges en leur retirant quelques informations sur la ville pendant qu’ils criaient et pleuraient fortement d’où le bruit. Des plaisantins. Un grand n’importe quoi. Il avait même reconnu le tatouage de kangourou sur leur corps qui signifiait bien qu’ils étaient de petites frappes sous l’autorité de Don Brade Pette. Et comme Alh’ l’avait deviné, lui et Kana étaient maintenant les cibles numéros unes de ce salopard qui voulaient leurs peaux. Ses troupes étaient mobilisées. La ville commençait à être ratissée. C’est alors qu’il ordonna rapidement Hotaru d’aller chercher sa sœur, histoire de tout lui raconter. Ce qu’il fit en sortant en trombe de la salle. Ils avaient besoin d’un plan de toute urgence pour se sortir de là. Et elle allait bien devoir répondre aux quelques questions qu’il lui avait posé s’ils devaient coopérer ensemble. Car s’il sentait qu’elle mentait, il n’allait pas avoir de scrupules à croiser le fer avec elle…
                            Un instant plus tard, Hotaru sortait de la masure, tout excité. Il n'avait pas l'air d'avoir souffert mais ses yeux brillaient plus que d'ordinaire. Qu'avait-il bien pu se passer ? Kana regarda son frère avec une moue déconcertée. Non, il n'avait pas pu tuer le blessé. C'était pas son genre. Mais en même temps c'est vrai que ça aurait été pas plus mal... Ouais ok, il allait falloir que Suu arrête de penser à des choses dans le genre parce qu'il fallait bien qu'elle l'avoue, finalement il était assez drôle dans son genre. Et puis, bien que cela lui coûte au moins un bras de l'avouer, il avait été plutôt bien fait. La balade nocturne de l'albinos lui avait-elle ramollit les neurones ?

                            Alors que la médecin réfléchissait à ce qu'elle pouvait bien trouver à ce flemmard en pyjama pour commencer à l'apprécier, Ayami débitait un flot de paroles incompréhensible. En saisissant quelques mots au passage, par-ci par-là, la pirate put tout de même reconstituer la scène. Bon apparemment ils avaient été attaqués par des bandits. Brade Pett était dans le coup sans aucun doute...

                            Quoi ?!

                            La jeune femme venait de se rendre compte de la gravité de la situation. Certes le leader au nom pour le moins ridicule ne pouvait pas savoir exactement où se trouvaient ses cibles mais Kana ne doutait pas qu'il sache néanmoins où il avait envoyé ses sbires. Et ça c'était dangereux. Si il voyait que certains subordonnés ne revenaient pas, il enverrait d'autres hommes ratisser les lieux où les disparus devaient chercher. C'était affreusement logique et il était certain que ça se passerait ainsi.

                            Non mais ça va pas le faire ! Il faut qu'on s'arrache en vitesse !

                            Suu déboula dans le réduit miteux où le petit groupe avait élu résidence. Dans un coin étaient ligotés les deux bandits surement chargés de les assassiner. Il y avait aussi Salem un peu plus loin. L'albinos jeta un coup d'oeil à ses bandages, le voyant debout. Ils étaient rouges, tous imbibés de sang. Avec un cri d'exaspération, la doctoresse sortit en vitesse son matériel de sa trousse de secours. L'homme ne l'arrêta pas pendant qu'elle défaisait ses bandages, qu'elle re-nettoyait la plaie puis qu'elle sortait de nouvelles bandes de lin. Ensuite il exigea qu'elle réponde aux questions qu'il lui avait posé précédemment... Kana n'en fut pas vraiment enchantée.

                            Rah ! Je vois pas trop en quoi tu pourrais trouver ça intéressant de toute façon ! Disons que je sais juste ce que c'est de vivre dans la peur permanente et c'est une raison suffisante pour moi pour aider ces gens. Après bien évidemment je ne vais pas te la jouer super-héros. Non je n'arriverais sans doute pas à inverser l'organisation de cette putin de ville. Cependant quand je passe et que je vois des scène dans le genre, je peux pas m'empêcher d'intervenir. Satisfait de ma réponse ? Et puis, ce n'est pas toi que j'aide mais ton courage pour avoir sauvé cette fille. C'est une des raisons pour lesquelles je te respecte. Enfin, dans la mesure du possible vu tes pulsions lubriques.


                            Oui c'était vrai, la médecin n'avait pas tout dit mais en tout cas elle n'avait pas mentit. Elle n'avait pas trop envie de faire l'étalage de sa vie sordide à Tequila Wolf, sa haine de la marine et tout ce qui allait avec. D'ailleurs, elle s'était retenue de peu de faire une remarque sur la non-intervention du Gouvernement Mondial. Ces gens ne servaient à rien de toute façon, ils étaient juste là pour faire beau et être admirés par une population soumise. Ce n'était pas ainsi que le monde avancerait vers la liberté et c'était une des principales raisons pour laquelle Kana avait choisit une vie de pirate. Elle était libre, tout le temps.

                            Dis ? Il faudrait peut être penser à partir, surtout que vu tes blessures tu ne pourras pas marcher vite. Brade Pett va sans doute pas tarder à envoyer des hommes pour chercher ces deux là.

                            Ces deux là étaient des bandits crades et verreux qui néanmoins semblaient assez paniqués à l'idée que leur boss les trouve là dans cette inconfortable position. Le maffieux allait-il se venger sur ses subordonnés en les torturant ou en les tuant ? De toute façon ce n'était que de la vermine. Ils ne méritaient que ça.


                            Dernière édition par Kana Suu le Sam 30 Avr 2011 - 18:26, édité 1 fois
                                Dans le feu de l’action, faut bien avouer qu’on a vraiment plus la notion de la douleur ou autre chose de ce genre. C’était sans trop sans rendre compte qu’il avait précédemment réussit à se redresser en faisant équipe avec l’autre bleu. Il n’en était pas peur fier là. Mais la doctoresse avait vite fait de lui rappeler qu’il était blessé en sautant presque sur sa blessure. Woaw quoi ! On aurait dit un kung-fu dudong tout droit venu du royaume d’Alabasta sur Grand Line. Pour peu, il lui aurait ouvert les bras et sauté sur elle. Sauf que l’albinos, elle ne voyait pas comme lui. Et le grand brun l’avait très vite capté. Elle avait le souci médical si l’on peut dire ainsi. Il serait même partit jusqu’à dire qu’elle avait la phobie du sang. Mais après ça n’collait pas des masses. Une doctoresse qui avait peur du sang, ça ne le faisait presque pas quoi. Surtout qu’elle le bandait courageusement là. Pas dans les deux sens du terme, je vous rassure. La situation devenait un poil sérieuse, pour qu’il s’hasarde à lui mater les nénés. Ils avaient mieux à faire. C’est de là qu’on pouvait faire allusion au sérieux du lieutenant, ce qui ma foi, était très, mais vraiment très rare. Pour le pitre qu’il était, il y avait de quoi. De ce fait donc, il ne put s’empêcher de retourner ses réponses, une énième fois, en étant on ne peut plus sérieux que les autres fois. Et son attitude raisonnable finit enfin par payer. Mère persévérance avait été de la partie. Elle avait fini par parler, la bonne femme. Fallait-il qu’il suive la même persévérance pour la draguer ? Et puis zut ! Il était en danger de mort là. Fallait qu’il se magne le train. Mais tout d’abord…

                                • Heu… Attendez-moi là juste une minute et on se casse !

                                Alors qu’il allait faire un pas vers la porte en s’emparant du reste de vêtement qui gisait au sol, Salem entendit un rire. Un rire de la part d’un des malades qu’il interrogeait. La roue avait vite tournée. C’était super ça ! Se retournant alors d’un air menaçant, le lieutenant le toisa du regard alors qu’il continuait toujours de rire, malgré qu’il fût ligoté comme un sale animal. Alors… On pleurait plus comme une madeleine ? Voilà qui était intéressant finalement. C’est alors que l’un d’entre eux lui avoua qu’ils étaient déjà dans le secteur, soi disant parce que certains de ses frères d’armes avaient torturés les locaux pour savoir où la doctoresse et le marine se trouvaient. Ce qui signifiait qu’ils n’avaient presque plus le temps de fuir du secteur presque complètement quadrillé. Eux étaient venus en éclaireurs si on veut. Des kamikazes qui avaient pleurnichés pour faire gagner du temps à leur contingent. Les salauds ! Pour deux gros lards sensés être sans cervelles aux premiers abords, ils étaient sacrément intelligents. Sauf si on leur avait intimés l’ordre de procéder ainsi, si jamais leur visite surprise échouait. M’enfin, tout cela n’était vraiment plus important. Salem avait besoin de renforts et très vite. Heureusement pour lui, que ces imbéciles lui avaient révélés le nom du quartier dans lequel ils étaient tous, sans quoi, ses parents allaient pleurer son corps dans le cimetière de MarineFord. Une deuxième fois, l’héritier des Fenyang semblait échapper au courroux du faucheur encapuchonné. Ca prouvait vraiment jusqu’à quel point cette ville pouvait s’avérer des plus dangereuses. Ce n’était donc pas pour rien qu’on était à West Blue, la mer la plus agitée des quatre Blues…

                                Sortant un escargophone portatif des haillons qu’il avait, Salem composait alors un numéro, quand l’un des gros gars continuait de se moquer d’eux. Se chaussant de ses géta non loin de la place où il était auparavant couché, il n’en fit pas plus pour qu’il lui assène un bon coup de pied en lui retirant une bonne gerbe de sang, tant l’impact en lui-même était d’une rare violence. Le bois derrière lui craqua et c’est dans un bruit sonore qu’il chuta sur le parquet. Bien. Il était bien mieux quand il ne bronchait pas. Alheïri le préférait comme ça d’ailleurs. Par la suite, il reporta son attention sur le den den mushi, avant que le fil ne soit décroché à l’autre bout…

                                • Mushi mushi ? C’est Salem le marchand à l’appareil ! Besoin de renforts à la rue C’pas-ton-cul !!! Grouillez vous les couilles !

                                C’était ça de fait quand il reçu une confirmation. Maintenant, il leur fallait filer d’ici avant que Brade Pett et ses hommes n’arrivent. Mais bien avant cela, Salem se retourna vers les deux autres personnes avec un regard des plus soucieux. Ils allaient bientôt savoir qu’il était un marine d’élite. Fallait-il le leur dire maintenant ? Il hésitait. Il avait peur. Peur de la réaction qu’ils auraient. Ils étaient forts et en surnombre par rapport à lui, qui en plus d’être seul là, était blessé. Il ne suffirait qu’un seul coup dessus et bonjour la douleur. Soupirant, il reporta son regard emplie de culpabilité sur le parqué délabré de la pièce. Quelques fourmis se déplacèrent rapidement sur les bandes inutilisables et sur les petites flaques de sang à la recherche de bribes nourricières. Peu de temps, il restait…

                                • Écoutez… Vous m’avez sauvé la vie jusqu’ici et je vous en suis très reconnaissant… Quoiqu’il se passe dorénavant, j’en prends la responsabilité. Aussi je vous demanderais de me faire confiance… Au point où on est de toutes les façons, on n’a plus qu’à se serrer les coudes…

                                Examinant sa bande pour voir si elle tenait bien, Salem après ses mots sincères pourtant énoncés sous un ton soucieux, se pencha ramasser ses armes. Il ne les rangeait pas non. Il les avait plutôt gardés dans ses bras et commença à regarder à l’extérieur. Une grosse lumière se dirigea soudainement sur la cabane, éblouissant carrément le périmètre. Comme si on avait braqué des projecteurs sur le coin. C’est alors qu’il entendit brusquement plusieurs voix. La bataille semblait inévitable là. Protégeant sa vue de son avant-bras droit, Salem sortit de la salle en premier, sachant qu’il pouvait s’exposer à plusieurs balles de snipers. Seulement, il n’eut pas de tirs. Rien en fait. La lumière baissa d’intensité, avant qu’il ne put discerner une multitude d’hommes se dresser à plusieurs mètres de la cabane. Armés de sabres seulement. Pas une seule arme à feu ? C’est très bien. Voilà qui réjouissait Salem, malgré le nombre faramineux de personnes dans le coin. Ils étaient bien trop sur d’eux. Ce qui n’allait pas lui être profitable. Au centre de la scène était assis sur un fauteuil, un mec baraqué, bien plus que Salem… Et très laid par-dessus le marché –Il comprenait le désarroi de l’autre femme qu’il avait sauvé dans la matinée-. Il tenait dans sa main un verre de vin à priori, savourant la défaite assurée de ses adversaires. Vu sa carrure, Salem devina aisément qu’il s’agissait du prototype de mecs qui se languissaient de voir ses ennemis écrasés. Était-il si préoccupé pour se montrer en personne ? Fort probable…

                                • Brade Pett je présume ?

                                • En personne le jeune ! disait-il de sa voix écailleuse. Avec 6 millions de berrys sur ma tête hein ! C’pas mal non ? Hahahaha… J’suis l’un des gourous de cette ville ! Et j’exige de voir la fille qui t’accompagne ! Si elle est belle, j’l’épargne et je la prends comme femme ! Toi je te tue… A moins que tu ne veuilles devenir un de mes hommes de main… Hahahahahaha…

                                Eh bien… Ca promettait fort. Tellement même qu’il se demandait où était Kana… Histoire qu’elle remballe rapidement le type. S’il s’agissait de se battre sabre contre sabre, il n’y avait plus de problèmes. Surtout que ses hommes n’allaient pas tarder à débarquer dans le périmètre, bientôt…
                                Les évènements se précipitaient. À tel point que Kana n'arrivait pas à en saisir la totalité. L'affaire était dangereuse, oh oui très dangereuse. Et encore, elle n'en était qu'au début. En fait, depuis que Suu et Ayami avaient débarqués sur Las Camp, tout s'était enchaîné assez vite. D'abord, le cheminement à travers la ville puis l'aide apportée à ce drôle de type en pyjama et enfin... L'attente d'un rétablissement. Oui, la médecin s'était un peu laissée portée par les aléas du destin. Il était temps de faire blocage, cela prenait une tournure bien plus casse-gueule qu'elle n'aurait pu l'imaginer.

                                Il y avait autre chose qu'elle ne comprenait pas. Salem s'était bien dit marchand, con avoir un Den den muchi n'était en soit pas un problème. Par contre les paroles qu'il avait prononcé... Besoin de renforts à la rue C’pas-ton-cul !!! Grouillez vous les couilles ! Quel genre de commerçant était-il pour pouvoir demander de l'aide ? En plus, le ton qu'il avait employé laissait entendre que ses «amis» n'avaient pas vraiment le choix. Les contrôlait-il par un quelconque moyen ? Kana était pensive, au delà du fait qu'elle était soucieuse. Elle regardait la scène qui se déroulait devant ses yeux sans vraiment prendre le temps de faire grand chose. Le patient semblait parler. Que pouvait-il bien dire ? La pirate était comme dans une bulle.

                                De la lumière, éblouissante filtra soudain à travers les ouvertures de la cabane, faisant se rétracter les pupilles de l'albinos qui par la même occasion recouvra ses esprits. Bordel ! Comment allaient-ils pouvoir s'en sortir vivants ? Une grosse baston s'annonçait dehors. Le seul point positif c'était que la jeune femme préférait combattre dans la nuit, sous les étoiles. Elle rassembla ses affaires, sortant son sabre de son étui. Hotaru, qui sortait également son arme, sortit à la suite de Salem. Suu quant à elle sentait son sang bouillonner. Elle allait réellement s'acharner dans cette bataille. Non seulement pour conserver la vie mais également pour les habitants de cette ville. Le démantèlement d'un gang serait peut être propice à une nouvelle organisation interne.

                                Un leur glacée brillait dans les yeux de Kana. Elle leva son sabre en l'air et l'abattit sur les otages qui la regardait les yeux rieurs. Au dernière moment, leur foutage de gueule s'était transformé en peur. La jeune femme avait pu voir l'effroi qu'ils avaient ressenti avant de trépasser. Ils n'avaient eu que ce qu'ils méritaient se dit la médecin en regardant les gouttelettes de sang qui avaient éclaboussé les murs et le sol miteux.

                                L'albinos sortit ensuite de la petite pièce. Il ne faisait pas froid dehors. A vrai dire le temps était même appréciable pour la saison. Une légère brise, un ciel bien dégagé permettant de voir la totalité des étoiles... Oui, la Nature était vraiment magnifique. Une petite flaque de sang s'était étalée par terre, libérant le sabre de Suu du liquide carmin. Kana se décida à suivre un peu ce qui se disait. Celui qui semblait être le chef de la bande -car assis sur un fauteuil- semblait de bonne humeur...

                                J’suis l’un des gourous de cette ville ! Et j’exige de voir la fille qui t’accompagne ! Si elle est belle, j’l’épargne et je la prends comme femme ! Toi je te tue… A moins que tu ne veuilles devenir un de mes hommes de main… Hahahahahaha…


                                La pirate se crispa. C'était qui ce type ?! On ne parlait pas d'elle comme ça. Il en était strictement hors de question. Il allait voir ce qu'il en coûtait de se foutre d'elle !

                                Non mais ça va pas bien dans ta tête espèce d'imbécile ! Qui voudrait te prendre pour époux tu veux bien me le dire ?! T'es si moche que j'ai envie de vomir ! Pour ce qui est de Salem il vaut dix fois mieux que toi ! J'vais t'apprendre à parler aux gens comme ça !

                                Exploser... Oui, on pouvait dire que c'est ce qu'avait fait la jeune albinos. Elle avait au moins le plaisir de voir la tête de Brade Pett se décomposer sous ses yeux. D'abord c'était son sourire qui avait disparu puis sa tête qui était progressivement devenue violette, passant initialement pas le rouge.

                                Tuez-les. Ne faites pas de quartier, lança t-il.

                                Des cliquetis d'armes résonnèrent dans l'ombre. Enfin ! Cependant si le leader se croyait à l'abri en envoyant ses sbires, il se fourrait le doigt dans l'œil. C'était maintenant la cible de Kana. La jeune femme avait bien compris qu'elle devrait d'abord s'occuper des petites frappes mais elle n'abandonnerait pas avant de lui avoir réglé son compte. Ça lui apprendrait à parler à tord et à travers. Il allait morfler.


                                Dernière édition par Kana Suu le Jeu 5 Mai 2011 - 8:38, édité 1 fois
                                    Qu’est ce qu’elle voulait dire par « Pour ce qui est de Salem il vaut dix fois mieux que toi ! » ? En tout cas, lui avait soudainement prit une mine assez morne. Autour de lui, pouvait se discerner une atmosphère très noire, qui pouvait faire déprimer n’importe lequel des optimistes de cette Terre. Ne me dites quand même pas qu’elle l’avait comparé ne serait ce qu’un seul moment avec ce naze… ? Parce que là… C’était trop quoi. Kana avait beau avoir dit qu’il était mieux, mais le grand brun s’était même recroquevillé sur lui-même, avant de tracer des traits au sol, comme les petits enfants tristes qui n’avaient pas d’amis dans une cour de récréation. Ca faisait fort quoi. Un peu comme pour dire « t’as beau être mieux que ce gros lard mais t’auras jamais de chances avec moi. » Déjà que le ton n’y était pas, il pouvait considérer ses chances à 0 % Sa posture temporaire quand à elle, avait provoqué la moquerie des hommes de l’autre gugusse qui n’allait pas tarder à être soit sous les verrous, soit six pieds sous terre. Il s’était bien rendu compte que ses gêneurs du jour étaient bien plus importants qu’à l’accoutumé. D’où sa présence trahissant un certain intérêt à ces vermisseaux qui lui tenaient tête. Mais ce que ce bandit ne savait pas, c’est qu’il était bien mieux à patienter les nouvelles dans ses demeures. Là bas, il était plus en sécurité. Mais il semblait trop imbu de lui-même au point de se montrer ouvertement tout en armant ses hommes seulement que sabres. Un combat d’égal à égal. Un terrain sur lequel il était déjà handicapé. Un jeu auquel il allait perdre de manière. Et cela se voyait même sur sa mine qui fulminait et qui se déformait vilainement déjà qu’il était assez laid comme ça. Faut dire que la jeune albinos, elle ne faisait pas dans la dentelle questions éloquence. Chose là même qui provoquait enfin le début des hostilités. A sa phrase, le protagoniste s’était relevé doucement, avant de faire face à deux grosses armoires à glaces qui s’avançaient vers eux de manière sereine. Mais ma parole, ce type n’avait que des demi-géants dans son élite ?! Et tout cela sous la clameur des autres soldats qui provoquaient du tapage avec leurs armes respectives. De l’action, il allait y avoir…

                                    • J’te souhaiterais bien bonne chance, mais je pense bien que t’en aura pas tellement besoin...

                                    A cette seule phrase, Salem s’élança rapidement dans la ferveur du combat, histoire de plonger dans le bain, comme on dit. L’un était armé d’un nodachi assez imposant et l’autre faisait dans le classique avec un katana basique. Sachant sa lame légèrement courbée ce qui faciliterait son combat contre le demi-géant qui avait le nodachi, c’est donc vers ce dernier qu’il se dirigeait au pas de course, sous les rires des autres soldats. Heureusement pour eux et malheureusement pour lui, sa blessure lui fit bien comprendre qu’il n’était apte à se permettre une telle fougue. A mi-chemin donc, son corps freina de lui-même, un peu comme une sorte de réflexe, pendant que la douleur tiraillait son dos. Sa vision se flouta, une larme coula. S’il n’était point habitué aux combats à l’aide de telles armes, autant dire qu’il aurait eut la tête décapitée ; car l’homme sur lequel il fonçait avait lui aussi réduit la distance, tout en usant de sa longue épée en direction du cou du pauvre marine. De justesse donc, Salem s’était penché en arrière et sentit clairement le mouvement de la lame fendre le vide. Sa douleur s’accentuait, ses dents se seraient. Mais dans une espèce d’effort quasiment inexplicable, il s’était penché encore plus pour pouvoir effectuer un impressionnant relevé carpé dans le vide. L’action eut du bon, puisque ses géta s’écrasaient sèchement sur le faciès du loubard contre lequel il se battait. L’impact fut lourd. Très lourd. Dans un gémissement plaintif, le gros mec à qui il avait foutu ses tatanes en bois dans la tronche vacilla quelques instants avant de tomber complètement à la renverse. Un gros point pour l’héritier des Fenyang. Tout en ouvrant ses yeux, il se réceptionna de son bond périlleux sur le ventre du gars, avec une certaine véhémence, avant de le voir dégueuler ce qu’il avait mangé. Pour peu, c’est dire qu’il se serait prit le vomi en pleine face s’il n’avait pas réussi à reculer automatiquement. Une chance de canard, moi je dis !

                                    • Pouaaaaaaaaaah… C’était une…

                                    La pourriture retomba sur la face du propriétaire qui convulsait dangereusement. Une partie de l’assistance avait arrêté de se réjouir. En seulement deux coups, le soit disant marchand qu’était Alheïri était parvenu à tempérer les ardeurs de l’un des meilleurs combattants du clan. Ouuh. De bon augure. Il entendait aussi des bruits à côté, mais ne pouvait retourner son visage pour essayer de voir ce qui se passait. Sans doute Kana et Hotaru qui devaient régler son compte à l’autre. Si leurs adversaires pouvaient venir un à un comme ça, Salem n’en serait que joyeux. Sans compter ses hommes qui arriveraient bientôt sur les lieux. Qu’est ce qu’ils foutaient d’ailleurs, ceux là ? Fallait qu’ils grouillent. Mais alors qu’il était arrêté, les yeux rivés sur le corps de son adversaire, qu’il savait toujours en état de combattre, l’un des hommes de l’assistance voulut l’attaquer en traite. On ne la faisait pas à Salem, je répète. Une légère rotation, un coup de pied dans le bide le coup de sabre qui lui retirait une bonne quantité de sang... Il était maintenant bon pour l’hosto celui là. D’autres commençaient à réagir et ce fut bientôt une attaque groupée. Comme un beau diable, le lieutenant donnait des coups ça et là, butant tous ceux qui se dressaient contre lui. S’il évitait les coups, il se mangeait néanmoins quelques égratignures multiples sur le coup. Pas tellement grave quand il réussissait à maintenir l’avantage. Soudain, sa première victime dont la tête était barbouillée d’une déjection horriblement puante, se releva dans un élan de colère tout en barrissant salement. Ses yeux étaient vitreux et les nerfs qui parcouraient son corps trahissaient la colère et sa vengeance qu’il voulait assouvir. Son boss serra son fauteuil tout en le rappelait à l’ordre par un gros cri. Mais c’était trop tard. L’homme était déjà fou. Dans sa course aveugle, il abattait son sabre sur ses propres hommes qui le gênaient dans sa course avant de vouloir faire de même sur Salem. Mais comme un adage le dit si bien « Même petite hache peut abattre gros arbre ». Rapidité et dextérité étaient de mise chez le lieutenant qui s’élançait à la rencontre du forban. Il eut un contact sourd. Un seul. Et les deux combattants se dépassèrent avant de s’immobiliser dans l’espace qui faisait office de gigantesque arène.

                                    Le temps s’était arrêté et le vent soufflait doucement, produisant des volutes poussiéreuses. La première giclée sanguinolente provint de l’épaule d’un Salem qui tituba avant de reprendre un équilibre plus ou moins notable. La deuxième provint bien plus tard, de l’immense poitrine du géant au visage sale de détritus stomacaux. Tranchée de manière oblique, elle laissa place à une énorme profusion de sang, avant la chute du géant vers d’autres cieux. Il était out. Une partie de ses hommes détalèrent sans demander leur reste. Si ce commandant n’était pas bon, comment pourraient-ils l’être ? Pendant ce temps, Salem avait sourit et posé sa lame ensanglantée sur son épaule intacte. Son regard plus ou moins clair croisait celui du gourou toujours assis, un peu moins sur de lui sur le coup. Même qu’il avait sortit une hache qu’il caressait tout en défiant du regard, le lieutenant affaibli par ses blessures. Alh’ se savait incompétent seul, face à un tel homme. Et le mieux qu’il pouvait faire, c’était attendre l’albinos qui sans aucun doute, ne tarderait pas à en finir avec l’autre…
                                    J’te souhaiterais bien bonne chance, mais je pense bien que t’en aura pas tellement besoin...

                                    Tss... Quel idiot ! Il n'était pas en état de se battre ! A moins bien sûr qu'il possède une faculté de régénération bien supérieur à la moyenne. Le moins qu'on pouvait dire c'était que le sniper que l'avait blessé ne l'avait pas raté. Kana se demanda pourquoi Salem l'avait protégée à ce moment-là. Au final, il lui avait peut être sauvé la vie. La médecin lui avait d'ailleurs rendue la pareil. En tout cas, le brun ne pouvait être un banal marchand. C'était impossible. Et puis, risquer sa vie simplement pour lutter contre une injustice n'était pas donné à tout le monde. Il fallait une grande force de volonté. Comme pour attaquer tout en se sachant mal en point remarque. La bataille, ce bretteur l'avait dans le sang. Suu espérait juste qu'il ne fasse pas partie de la marine ou du Gouvernement Mondial... Mais dans ce cas, pourquoi aurait-il mentit ? L'albinos ne se souvenait pas avoir montré un quelconque dégout pour les autorités sur Las Camp. Enfin, pas encore.

                                    Tout en pensant, la pirate regarder son adversaire, un gros balourd malodorant, s'avancer vers elle avec un sourire carnassier. Il n'avait aucune grâce dans ses mouvements qui étaient secs et crus. En plus de ça, il ne semblait pas particulièrement rapide. Dans les combats, il devait uniquement se reposer sur sa force brute. Le problème c'est que celle-ci devait être colossale. Au moins autant que lui en fait. Ce gars était une véritable montagne de muscles. Un demi-géant en plus... Comme si ça ne suffisait pas. Kana serra son sabre et se mit en garde. Hotaru avait déjà chargé son pistolet. L'offensive allait pouvoir commencer. La jeune femme jeta un regard pour voir comment s'en sortait Salem. Il semblait souffrir un minimum de sa blessure, ce qui était logique mais au final ce n'était pas si mal que ça. L'albinos espérait vraiment qu'il battrait cette masse. Un rire tonitruant ramena la médecin à son combat qui allait débuter.

                                    Gniiahahaha ! Alors tu as peur gamine ? Tu peux toujours fuir tu sais. J'aime quand mes proies tentent de m'échapper et qu'elles me supplient ensuite de les épargner juste avant que je les exécute !

                                    Suu jeta un regard glacial au colosse. Ce genre de discours se passait largement de commentaires. Elle allait débarrasser la surface du globe d'une ordure de plus. La pirate commença donc à courir vers son adversaire pendant que son frère la couvrait. La nuit était vraiment propice aux meurtres. La jeune femme se prépara à frapper de toutes ses forces le bras droit de la brute. C'était logique de faire ce choix puisque c'était le membre par lequel le demi-géant tenait son arme. Ce dernier avait sans doute plus de neurones que ce qu'avait évalué la médecin qui reçu un gros coup de poing de le ventre qui l'envoya valser. L'atterrissage sur le sol fut difficile. Normalement elle n'avait rien de cassé, peut être une petite fracture au poignet gauche. Ses nerfs s'enflammaient de partout, rendant la douleur à peine supportable.

                                    Il y a quelques années déjà...

                                    Pique, part, taille, pique part, taille. Oui c'est ça ! Tu t'en sors bien Kana ! Vraiment très bien. Tu deviendras une très grande pirate un jour. Tu verras !


                                    Hatsuaru-sensei... Vous pensez vraiment que je progresse ?

                                    Mais oui bien sûr ! Tu es fantastique, bien plus forte que les jeunes de ton âge.


                                    L'albinos rouvrit ses yeux. Elle ne pouvait pas abandonner si facilement. Mobilisant tous les muscles de son corps, elle se releva. En fouillant dans se trousse, la médecin sortit une seringue contenant un anti-douleur puissant. Elle n'aurait plus mal pendant une dizaine de minutes. Il faudrait donc qu'elle se serve de ce laps de temps pour massacrer le demi-géant et aussi le plus d'hommes possible. Après s'être injecté la substance, Suu observa le colosse qui semblait assaillie par des dizaines de balles. Hotaru avait bien fait son travail.

                                    Je vais te faire payer, en mémoire de mon professeur !


                                    Kana s'élança vers la brute, intimant à Ayami d'arrêter ses slaves répétées. L'adversaire était déjà assez mal en point même si sa peau semblait bien plus résistante que la normal. Certes il comptait sur ses poings mais était aussi armé d'un sabre. C'était relativement dangereux. La jeune femme fouilla dans sa grosse besace et en ressortit deux autres liquides de la même couleur rouge vive. Le plan était créé. Il ne suffisait que de l'appliquer maintenant.

                                    La pirate feinta une autre attaque de front visant directement le thorax. Son adversaire répliqua directement avec un large coup d'épée qui passa très prêt de Suu qui dut d'écarter un peu. Elle passa dans le dos du colosse en un instant et planta sa première seringue sans pouvoir injecter la substance qu'elle contenait car la brute semblait bien vouloir répliquer même si il était plus lent. Il chercha l'albinos avec sa grosse main sans doute dans le but de lui écraser une côte ou deux. Kana s'était déjà mise hors de portée. Elle visa cette fois le cinquième espace intercostale et réussit à atteindre le cœur et à injecter son poison. Le monstre tituba et sembla suffoquer un peu. Comme la médecin l'avait prévu, une dose normale ne serait pas suffisante. Après tout, il s'agissait tout de même d'un demi-géant ! Ainsi, profitant de la douleur de son adversaire, la jeune femme repassa dans son dos et appuya sur l'outil médical, injectant une dernière dose qui serait mortelle, même pour une carcasse dans le genre.

                                    Ce que je t'ai administré est actuellement en train de détruire ton cœur de l'intérieur. Tu n'as plus aucune chance de t'en sortir.

                                    Sans perdre une seconde supplémentaire à regarder l'agonie dans les yeux de la grosse brute, la pirate se retourna vers Brade Pett. Elle commença à courir vers lui, armes en main, une lueur meurtrière dans les yeux.
                                        Ses muscles s’engourdissaient douloureusement. Le jus qui lui restait ne lui permettrait plus de tenir longtemps sur ses deux jambes. Pour un quidam, ça aurait été l’hosto direct, mais Salem, c’était un peu ce gars qui faisait partit du lot de ces gens à l’endurance exceptionnelle qu’on pouvait rencontrer partout ailleurs. Il subissait. C’était gros, désagréable même, mais il subissait. Juste le temps que ses gars arrivent. Juste le temps de pouvoir en finir avec ce salopard qui lui faisait face. C’était peut être bénin, mais les rebondissements de cette mission quasiment inattendue aurait du bon s’il réussissait à mettre ce bandit hors de course. En attendant, ce n’était pas tout ça, mais malgré sa position qui montrait sérénité et sureté, Salem priait intérieurement. A lui seul, non, c’était plus possible. Il se demandait toujours ce qu’il aurait été s’il n’avait pas rencontré cette doctoresse. Sans doute six pieds sous terre. Cette Kana, jamais oh grand jamais il ne pourrait l’oublier. Ca commençait par son courage et ça terminait –Ouais, vous me direz encore- par ses obus mammaires. C’était gros. Oui c’était gros. Mais il ne pouvait trop s’hasarder à y penser maintenant qu’il voyait l’autre salopard se lever tout en adoptant un regard des plus meurtriers. C’est clair que lui-même allait remédier à l’échec de son homme. Rectification. De ses hommes. Car il entendait maintenant le deuxième hurler à mort, comme si on l’avait plongé dans de lave, sans pitié. Son cri était perçant et déjà que Salem n’avait plus toutes ses facultés au point, ça grisait sérieusement. Si seulement il pouvait s’arrêter de brayer, celui là. Mais alors qu’il espérait tout ça, il n’y eut plus de cri. Seulement un bruit sourd qui traduisait une chute horriblement lourde. Soit il était complètement inconscient, soit Kana et son frère en avaient terminés. D’ailleurs en parlant de Kana…

                                        • Meerrrrrddeeeee !

                                        Malgré sa blessure qui peu à peu se réveillait vraiment, Salem courut derrière le feu follet qu’était devenu l’albinos. Non mais franchement, elle pensait à quoi là ? Ne voyait-elle pas qu’elle constituait à elle toute seule, l’espoir de toute une population ? Salem c’était la grosse carcasse qui ne pouvait plus rien faire et qui allait devoir se la jouer kamikaze qu’il ne le veuille ou non. Elle, c’était le rayon de soleil qui allait faire briller une ère. Une toute nouvelle ère sur Las Camp. Et bien sur, fallait qu’elle le comprenne… De gré ou de force. Le truc qui ne sentait pas bon, c’était que Brad s’était mêlé à l’affrontement que Kana lui imposait. De sa carcasse toute aussi imposante –Et très très laide- il courait vers la jeune femme que poursuivait tant bien que mal Salem. Encore un peu et il aurait arrêté sa course tout en étant en admiration pour son fessier qui dandinait trop bien. C’est vous dire sa beauté. M’enfin, nous n’étions heureusement pas là. Alors qu’un croisement de fer allait s’en suivre maintenant qu’ils étaient proches l’un de l’autre, Salem qui avait tant bien que mal rattrapé la frangine d’Hotaru, attrapa un pan de son vêtement qu’il faillit déchirer tant la course était virulente et la tira d’un coup sec vers l’arrière en faisant un grand pas en arrière. L’initiative eut du bon, un peu comme s’il avait su que derrière cette laideur et ces pauvres six millions se cachait une force notable à n’en point douter. Alors qu’il avait tiré Kana en arrière, l’attaque du mec à la hache continua sa course dans le vide, mais c’est dire comment la terre se plia sous sa force. Un énorme cratère se forma sous un bruit affreux, poussant ainsi Salem à effectuer des bonds de repli, la jeune Kana sous le bras. Aurait-elle pu parer ce coup frontalier… ? Va savoir, mais en tout cas, le risque était trop gros, surtout avec un malabar de cette trempe…

                                        • Écoutes moi bien Kana… Je suis déjà bien mal en point et de nous trois, c’est sans doute toi, la personne la plus susceptible de lui défoncer la gueule… Arrgghhh !!! Il ne me reste plus beaucoup de temps avant que je ne tombe de fatigue.... Mon corps ne supportera plus bien longtemps cette blessure, je le sens... Et merde, ça fait un mal de chien p'tain ! Le mieux que je puisse faire maintenant, c’est soit l’affaiblir, soit ouvrir une brèche pour que tu l’achèves…

                                        Sous l’approbation d’Hotaru vu qu’il avait hoché la tête après s’être rapproché d’eux, le lieutenant avait fini par reposer Kana à même le sol et brandissait son arme blanche devant lui, l’air complètement sérieux, mais non serein. Car il tremblait. Non pas de peur, mais bien parce que son corps avait presque atteint ses limites. Et ça faisait chier notre protagoniste. Il avait serré les dents et faisait face à buffle qui se redressait doucement en souriant sous la nouvelle clameur du reste de ses fidèles toutous. Une étincelle se ravivait de leur côté. La chance semblait leur sourire de nouveau. Salem pour sa part, avait fini par prendre une position d’attaque sous des bruits lointains, mélange unique de sifflets et de cris horrifiques. Ses hommes étaient bientôt arrivés et sans doute qu’ils procédaient aux arrestations des fuyards ce qui allaient un peu les retarder. On ne peut plus rassuré, il jeta un dernier regard à l’albinos et à son frère avant de s’élancer une deuxième fois dans la bataille. Il était le suicidaire, elle la sauveuse. Du moins, il comptait sur elle. Lui qui avait fini par écarter tout soupçon porté sur son compte et ce par la force des choses. Kana était son joker dans l’histoire. Celle qui changerait le cours de l’histoire de cette région. Il eut par la suite plusieurs chocs assourdissants. Salem et ce gros pervers, échangeaient des coups ardents, sans se faire des cadeaux. Mais malheureusement, le marine prenait gros. La plupart des jets sanguinolents provenaient de son corps qui allait être sérieusement marqué de cette mission d’inspection. Une mission d’inspection à la base qui se concluait par une bataille acharnée…

                                        Et puis, il eut le coup fatidique de Salem, qui réussit à couper d’un maniement dextre, la main droite de son ennemi qui tenait l’arme. L’effort fut surhumain, je vous assure. Son arme ainsi que sa main, furent éjectés plus loin. Néanmoins, cette attaque laissa une très grosse ouverture à l’ennemi qui dans une douleur aveuglante lui administra un coup hyper violent. L’impact était conséquent. Deux trois côtes fêlés. Le K.O absolu. Le corps du marine valsa plus loin sous les cris de souffrances de l’ennemi qui beuglait affreusement. Amputé et désarmé, il était à la merci de Kana. Salem pour sa part n’était plus qu’un amas de chair et d’os sans mobilité conséquente. Les seules choses qui étaient encore fonctionnels étaient ses yeux et ses oreilles. Ses yeux qui voyaient tout de la scène. Ses oreilles qui percevaient encore tous le brouhaha tout autour…

                                        La fin de Brade Pett était proche…

                                        Les marines arriveraient bientôt…
                                        L'ivresse des batailles. Celle dont on sait qu'elle a guidé les plus grands, fais se révéler les véritables capacités de chacun, changé un trouillard sous-doué contre un véritable Homme empli de courage. Oui, cela pouvait arriver à n'importe qui, n'importe quand, pour peu de se retrouver dans la bonne situation bien entendu. Et il fallait aussi défendre ses idéaux, ce pourquoi on combattait, au risque même de perdre sa vie. Tout cela était important. Pourtant, parfois, certaines personnes n'avaient jamais eu à faire à ce genre de chose. Non pas que ce soit le cas de Kana, loin de la même car elle ne connaissait que trop bien la première notion. Il était plus que courant qu'elle s'emporte, perdant tout contrôle d'elle-même au point même d'oublier où elle était, pourquoi elle se battait et qui elle voulait tuer. Les humains sont idiots. En fait, ce que Suu ne savait pas en général, c'était pourquoi elle risquait sa vie. Oui bien sûr, il arrivait qu'elle doive juste sauver sa peau ou celle de son frère mais là je vous parle d'autre chose, un sentiment puissant et incontrôlable, bien plus fort encore que le simple fait de ne pas pouvoir se maîtriser. Cette fois, la médecin savait ce qu'elle faisait. Défendre les populations de Las Camp. Celles qui vivaient à peu de choses près dans la même situation qu'elle auparavant.

                                        L'albinos s'élançait vers Brade Pett, son sabre tout prêt à embrocher le cœur de l'ordure. Son sourire satisfait à demi cachés par des petites plaques de cheveux gras s'était transformé. On ne lisait pas la peur sur son visage, non il avait encore beaucoup d'hommes, c'était plus une sorte de reconnaissance, pas dans le sens classique, loin de là, mais plus dans le sens où il reconnaissait la valeur des protagonistes. Qu'à cela ne tienne, il allait payer. Comme les marines d'ailleurs. Quand elle était de cette humeur-là, assez indéfinissable, rien ne pouvait l'arrêter...

                                        Vraiment ?

                                        Telle une bestiole, un poulet par exemple car ça lui convenait bien, Kana se fit rattraper par son boucher. Préparant une réplique sévère, à la hauteur de l'affront énorme qu'avait été l'interruption de sa superbe course au ralenti vers la justice, la jeune poulette resserra le pommeau de son arme et son popotin par la même occasion, histoire de ne pas faire tomber d'œufs qui auraient fini en omelette. Le barbare qui avait oser la détourner de son but allait prendre cher. C'est alors qu'en tournant la tête, ce que, remarquons-le bien, elle aurait pu faire depuis le début, la pirate aperçut le visage bienheureux de Salem. Et merde, on pouvait pas frapper un blessé, y'avait un problème d'éthique là ! Pestant contre la malchance qui avait fait que le jeune homme lui ait plus ou moins sauvé la vie et qu'elle ne pouvait donc pas l'achever sur le champ, la doctoresse écouta ce dont il blablatait tout en évaluant ses écorchures.

                                        Écoutes moi bien Kana… Je suis déjà bien mal en point et de nous trois, c’est sans doute toi, la personne la plus susceptible de lui défoncer la gueule… Arrgghhh !!! Il ne me reste plus beaucoup de temps avant que je ne tombe de fatigue.... Mon corps ne supportera plus bien longtemps cette blessure, je le sens... Et merde, ça fait un mal de chien p'tain ! Le mieux que je puisse faire maintenant, c’est soit l’affaiblir, soit ouvrir une brèche pour que tu l’achèves…

                                        Les oreilles de Suu sifflèrent. Elle ne voyait pratiquement plus rien, à part le sourire hypocrite et moqueur de Brade Pett devant le corps tout pas beau de Salem. Oui, c'est vrai que il était pas mal abimé et étrangement, cela faisait mal à la jeune femme de voir ça. Non, ce n'était pas dû à son métier. Impuissante, Kana vit celui qui était devenu son ami se lancer dans une bataille perdue d'avance. Il y avait un monde entre risquer sa vie et voir une personne le faire devant ses propres yeux. L'albinos leva le bras tout en voyant des jets rougeoyants sortir de celui qui se sacrifiait. Non, ce n'était pas possible. Ce type-là encaissait les coups, continuait à progresser parmi les adversaires avec une hargne rare. Les muscles de la pirate se débloquèrent. Elle jaillit soudainement vers la zone d'affrontement. Il ne fallait pas que le sacrifice de Salem n'aboutisse à rien, la médecin en se le pardonnerait jamais.

                                        HOTARU ! TIRE CET IDIOT DE LA !


                                        Oh oui, Suu comptait bien trancher la gorge de cet oppresseur de peuple, mais pas au prix d'une vie. Il y avait déjà surement eut dans de sang versé. Cela allait finir. Étant donné que le brun avait déjà bien dégrossi le travail, il ne restait plus à Kana que la lourde tache d'achever le boss et se barrer tout en évitant de rencontrer la mort. Facile quoi ! La jeune femme leva son katana en l'air, une goutte suinta de la lame et retomba sur la poitrine de Brade Pett en dégageant de la fumée, preuve que les cellules étaient toutes en train de disparaître. En poussant un hurlement rageur, elle planta son sabre tout prêt du cœur, de façon à ce que cet homme abject ait tout de même le temps de souffrir. La médecin détourna son regard tu type qui agonisait et jeta une coup d'œil vers Ayami. Il avait réussi à s'éloigner avec le blessé et lui apportait déjà les premiers soins. On pouvait dire sur le coup que la doctoresse avait été un plutôt bon professeur. Elle regarda ensuite le chemin qu'elle avait prit pour atteindre le boss se refermer, s'emplir d'adversaires. L'albinos n'avait plus la force de se battre. C'était finit. Son but était atteint. Enfin !
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