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A la recherche du meilleurs Steak ! [PV: Blanche de la Rive]

Pour des raisons de force mineures, cette quête est déconseillée aux moins de dix-huit ans, les épileptique, hémophile, allergique au foin, ceux aux poils de chat. Ceux qui n'aiment pas les poissons et les poisons. Ceux qui n'aiment pas le café ou la bière. Tout ceci, pour des raisons de sécurité plus qu'importante. Je nie donc, à ceux qui lisent, toute responsabilité, sur les envies de vomir, les vertiges, les saignements de nez ou tout problème vous concernant comme la tumeur que j'vois dans ton œil la tous de suite !
Attention, cette avertissement n'est pas une blague.


J'marche. Tranquille. Y'a du soleil, y fait chaud, j'suis dehors. C'parfait. Bras gauche en écharpe. Plus pour l'principe que par utilité. Pis comme ça les gens m'emmerdent moins. J'peux presque l'utiliser comme avant. L'seul truc qui m'dérange. C'est l'troue dans l'torse. Ouais. Aoi m'a pas loupé. Ça va rester. Elle me le payera. Surtout qu'elle capte pas qu'j'aime pas l'intérieur. Ouais. Belle langue, p'tit cerveau. Toujours pareil. Et v'là que j'parle avec des mots compliqué. Mais pas capable d'comprendre.

Tan pis. J'vais faire c'qu'elle m'a d'mandé. Profiter un peu pour buter. Pis j'me casse. Ouais, ça d'vrais l'faire. J'me balade en ville. Ouais, faut que j'trouve des coins à piller. Banque, bijouterie. Magasin divers. Y'en a plein. J'note dans ma tête. Chai pas écrire t'façon. Ni faire un plan. Et t'façon j'pourrais pas m'relire. J'y passe la journée. C'est chiant. Pis y'a personne à tuer. Et j'ai la dalle. Acheter. Ouai, faudrait que j'prenne un truc. J'ai un peu d'sous. Juste de quoi m'payer d'quoi m'remplir l'bide. Et j'le fais. Ouais. Un bon steak bien saignant. Ça c'est bon. J'm'éloigne des grandes rues. J'grimpe sur un toit. J'me pose tranquille là où y'a personne. Fin c'est c'que j'pensais.

-Pssst, germain !

-Ouai ?

-Tu vas acheter le fruit du démon ce soir.

-Même si je dois y passer ma fortune, je le prends. On n'en voit pas tous les jours des fruits pareils.

J'penche la tête par d'sus le toit. Fruit du démon. P'tête que j'pourrais récupérer mon pouvoir. Ouais, celui qu'j'ai perdu à Impel. Putain d'prison. J'frissonne de plaisir rien qu'd'y penser. Rha, cette douleur. J'divague légèrement. Pis j'me décide. C'fruit est à moi. Ouaip. J'saute et dégaine mon épée courte. PAF. J'tombe sur les épaules d'un des deux. Pis d'un coup, je tranche l'autre. Du haut vers l'bas. Ça s'plante dans son crâne. Et ça s'coince. Mort. Ouais déjà ça de fait. L'sang coule. J'lâche ma lame sous l'choc. J'tombe par terre. Roulade. J'me relève et j'saute sur l'autre. J'le plaque au sol. Dégaine ma dague et lui plaque sur la gorge.

-Où est l'fruit ?

Y répond pas. C'connard. Il s'agite. Chui pas doué pour t'nir les gens. J'frappe un coup. L'pommeau de la dague dans l'nez. Y s'brise. J'tends ma main gauche et l'bâillonne. Plein d'bandage. J'men fou, ça m'sert à rien. Il mord. J'souris. J'enfonce ma main. La mâchoire s'écarte et j'l'enlève.

-Où est vendu le fruit ? Réponds et j'te laisse en vie.

- Au marché noir.

- Il est où ?

Il m'indique la route. Tranquille. C'crétin y crois vraiment qu'il va vivre ? En plus la vente et se soir. Pff parfait. J'ai deux heures. J'lève ma dague. J'la retire. Paf dans l'œil. Jusqu'à la garde. Il tressaute, le liquide coule. J'souris, il est mort. J'me lève, j'retire ma dague. L'essuie. La range. Pis j'vais retirer mon épée. Tchac. Ça c'est fait. J'rouspète légèrement en voyant l'sang sur ma veste. J'l'enlève. Pis j'lèche. Ouais, ça d'vrais partir comme ça, si j'fais ça vite. Ça part. Presque, t'façon, y vas bientôt faire nuit. Personne le verra. J'fouille les cadavres. Un fil de fer, un peu d'argent. Des clopes. Ho, fait longtemps. J'ai pas fumé depuis bien avant Impel. J'le prends. J'fouille encore. Ha un briquet. S'parfait. Tranquillement, j'm'éloigne en f'sant attention à pas laisser des traces de sang. Tuer, être discret. V'là c'qu'on m'avait dit. J'le fais.

J'me pose dans un coin. Tranquille. Fin sur un toit. Pas loin d'là où j'dois aller. Ouais, l'fruit s'ras là ce soir. J'sors une clope du paquet. J'l'allume. J'tire. Kof, Argh, saleté, j'tousse. Mais ça fait du bien. Tin, longtemps, vraiment longtemps. J'm'allonge et j'attends. J'aime pas attendre. Du coup, j'fume, encore et encore. Jusqu'à que ça s'agite. Ouais, du monde entre dans l'bâtiment. J'descends du mien et j'me mêle à la foule. Reste deux clopes.

Aucun problème. Ya des gens d'tout genre. Des comme moi, des riches. Tous les connards du royaume. S'parfait. On traverse un marché souterrain. C'est organisé. Bien plus que c'que j'connais. Pis on finit par entrer dans une pièce spéciale, on m'prend mes armes à l'entrée. Tin, la dèche. J'me mets au premier rang. Des enchères. J'ai pas d'argent, j'men fou. Ils le savent pas. N'empêche. Y auraient pu faire ça dehors ces bâtards. Heureusement qu'là salle est grande. Sinon, j'pét'rais d'jà un câble. La j'me r'tiens, va y'avoir des morts.


Dernière édition par Shippû Kurushimi le Mer 11 Fév 2015 - 16:11, édité 1 fois

    Mantle, ancien capitaine si j'osais le dénommer de la sorte nous avait fait monter pour quelques raisons obscures sur l'île volante de Skypea. J'avais vite compris qu'il valait mieux se cacher, j'avais donc attrapé Ichiya et nous étions partis nous cacher. Il m'avait protégé comme un petit animal fragile. Ce qui, je ne savais toujours pas ça m'avait vexé ou soulagé. L'île n'était plus qu'un vague souvenir lorsque mon ex capitaine était reparti.

    Nous avions encore attendu quelque temps, un navire était monté, un navire sur lequel nous nous étions cachés pour descendre, il nous avait descendus et nous devions alors nous débrouiller pour nous en aller. Il ne me semblait pas que ce soit une bonne idée de continuer notre route sur Grand Line seuls, ce n'était même pas du tout une bonne idée. Nous nous étions retrouvés sur une petite île plutôt calme guettant un navire marchand. J'avais bien calculé mon coût. Nous avions repéré un équipage pas très malin, et nous nous étions rapprochés.

    De mon côté, j'avais préparé différentes herbes qui les rendraient suffisamment malades pour qu'ils ne puissent reprendre la mer sans médecin. Ça tombait plutôt bien, puisque je suis médecin, n'est-ce pas ? Je m'étais alors approché d'eux, je les ai soignés, partiellement, les rendant malades, les convainquant alors de nous faire voyager gratuitement si je les soignais durant le voyage. Mais je ne suis pas débile, ils nous auraient jetés à la mer dés qu'ils auraient été guéris, j'avais donc fait en sorte que les petites semaines sur ce navire soient un calvaire des plus insupportable, tantôt soulagées par quelques de mes potions, tantôt aggravées.

    Mon voyage quant à lui fut tout autant un calvaire, entre les gestes déplacés et les avances plus que douteuses, je me retenais difficilement de les achever sur place. Pendant ce temps, je continuais de guérir le bras d'Ichiya, le grand gaillard me sauvait toujours des situations trop dérangeantes avec une extrême brutalité envers les marchands. Il retrouvait peu à peu sa mobilité et c'était plus qu'encourageant. Il était, je le découvrais au fur et à mesure un fin bretteur. Fin, si je puis le dire, car il avait la délicatesse d'un ours. Ce qui ne l'empêchait d'avoir une certaine grâce plus qu'improbable.

    Nous nous étions retrouvés sur l'île d'Alabasta, l'équipage avait explicitement exprimer qu'ils n'iraient pas sur les blues. Cette situation était fort fâcheuse. D'autant que j'avais gâché une grande partie de mes herbes avec eux, pour ne pas dire la quasi-totalité de celles-ci. J'avais donc pris soin de tous les tuer avant de m'en aller. Simple remerciement pour tous les gestes et paroles déplacés et pour ce manque de conviction à nous conduire là où nous le souhaitions réellement. Il ne me semblait pas qu'Ichiya avait remarqué que je les avais tués, mais il avait sans doute remarqué tout l'argent qu je leur avais pris.

    Nous étions à présent sur l'île d'Alabasta, belle île, qui, je l'espérais grandement, me permettrait de refaire mes stocks de plantes. Ma valise à la main et mon fidèle chien sur les talons, j'arpentais la ville sans qu'aucun regard déplaisant ne se pose sur mon arrière-train, et pour cela, je remerciai Ichiya, il agissait comme un répulsif naturel contre les pédophiles et autre créature de la gente masculine. En me baladant, j'avais entendu parler d'un marché noir, quel meilleur endroit pour trouver des herbes !?

    Nous nous y rendions alors, Ichiya n'émettait pas la moindre plainte, pas la moindre demande rien. C'était comme une ombre. Une foule entrait dans un immense bâtiment de briques oranges et vieilles, je m'y engouffrais à mon tour plissant le nez sous les odeurs de l'endroit. C'était certain que les gens bien ne venaient pas ici. Des stands étaient disposés comme pour un grand marché, en plus inquiétant et de ce que j'entendais, il y avait des enchères dans une des salles. J'irais un peu plus tard.

    Il était l'heure de faire du repérage. Je passais quelques dizaines de minutes à parcourir de long en large les étales de marchands, les yeux curieux, croulant sous les offres plus basses à chaque fois. Mes yeux avisés ne se posaient que sur les plantes qui, éventuellement pourraient m'intéresser. Je réfléchis un instant et décidais d'aller aux enchères, j'allais donc dans la grande salle, ou bien trop de monde se réunissait et s'entassait. Ichiya me pressa contre lui me créant une sorte de barrière contre les autres, et me permettant de ne pas finir écrasée. Je ne voyais rien, mais j'entendais. On présentait dés lors qu'un certains silence s'était abattue sur l'assemblée, un, objet de toutes les convoitises quelques chose que beaucoup veulent que peu ont. Un fruit du Démon, mes yeux se mirent à pétiller.
      Vente. Vente. Encore vente. Ça m'soule. Ça discute autour d'moi. J'veux l'fruit, c'tout. Le reste, rien à battre. J'me ferme au monde. J'entends plus rien. Seuls mes yeux restent grands ouverts. Un objet passe, puis deux. Des trucs à casser. Servent à rien. Pis enfin c'que j'veux. Un fruit. Il a l'air dégueulasse. Heureus'ment, le mec reste à côté. Chui juste devant, j'ai qu'cinq mètre à faire. Ouais, tranquille. J'me lève d'un coup. Pile au moment où les enchères commencent. J'bondis, l'mec réagis au quart de tour. Mais trop tard. Y s'prend une mandale dans la gueule. J'chope l'fruit et j'croque. Putain dégueulasse. J'me force à avaler. Tout l'fruit. Chais pas si ça change. Pas d'risque. Je gobe le tout. Pis j'saute sur le garde qui se relève. D'autre arrive déjà. J'm'en fou. J'croque la gorge du premier v'nus et j'avale tous c'que j'peux. L'goût passe. Ouf

      J'frappe comme un fou. L'mec sort un flingue. Mais j'lui laisse pas l'temps d'tirer. Nop. J'frappe violemment sa tête et il finit par s'effondrer. J'récupère l'arme. Même pas drôle. Un flingue. Pouah. BANG. J'tire sur le prochain. J'le loupe. Bakwa ? Chai pas tiré. Moi j'tranche c'tout. Deux sortes des épées. Les autres restent à distance. J'saute sur les plus proches. Une lame. Ouais, la chair a tranché. J'me baisse brusquement. Roule par terre et tombe contre les jambes de mon adversaire le renversant. L'autre m'saute dessus. J'roule, j'l'évite. Flingue pointé. BANG. Touché. Oui, enfin. Une lame tombe. J'la chope au vol. Des balles fusent. J'attrape l'autre avant qui tombe à terre. J'me cache derrière.

      Ça m'érafle. De la chance, encore. J'lâche le cadavre. Plus rien, ça recharge. Ou alors. J'me retourne pour voir les deux que j'ai mis à terre avant. Y s'jettent sur moi.

      Masshou


      J'passe entre les deux. Ma lame file, une épée banale. J'la plante dans l'dos d'celui d'gauche. J'me r'tourne. J'esquive. Celui qu'j'ai frappé m'saute dessus. Il sait qu'il va mourir. J'vais à sa rencontre. Y m'choppe. Coup d'boule, j'lui brise le nez. Mais y s'en fou. Y m'repousse comme si j'étais une merde et m'balance contre un mur. L'autre m'tombe dessus juste après. J'veux l'faire tomber en lui brisant la jambe avec mon fruit. Non. Déception intense. Ce fruit n'était pas un du démon. Tout ça pour rien. Y m'frappe à la tempe. Ma vue c'brouille et j'perds conscience.

        Un homme se jette sur le détenteur du fruit et le mange en grimaçant. J'eus à peine le temps de réagir, il déchira la gorge de l'homme avec ses dents... Avec ses dents ! J'aurai le temps de m'en épouvanter plus tard.

        "On y va !"

        Je me faufilais hors de la salle alors que tous les gardes postés aux entrées se précipitaient ici, en quelques instants tout le marché se transforma en un bordel sans pute. La cohue me happa un instant, mais ce n'est pas tous les jours qu'un inconnu vous offre l'occasion de vous refaire en plantes et autres produits toxiques en arrachant la gorge d'un homme avec ses propres dents. Je passais en trottinant près des étales, j'attrapai un chal, je le tendit à Ichiya qui comprit très rapidement

        Il le mit pour en faire un panier, j'attrapais toutes les plantes tous les liquides que je pouvais tandis que les marchants étaient trop occupés à tenté de sauver leurs bourses. Dans tous les sens du terme. Ne pas oublier que les deux salles étaient remplies d'une quantité impressionnante de truands, de voleurs, de tueurs et autres. Un des marchands se fis trancher la gorge devant moi, je me pris une volée de sang en plein visage. J'attrapais encore des herbes, nous parcourûmes la salle en quelques minutes, je remerciai, et ma bourse aussi, cet inconnu complètement fou... Oh justement, ce ne serait pas lui qui se fait traîner hors de la salle par les pieds ? Nous quittons rapidement le marché noir.

        "Nous devrions partir vite !"

        Je regardais Ichiya, il avait fait un baluchon du chal rose que je lui avais confié, avec les plantes et bouteilles. Je réfléchis à toute vitesse. Je ne sus si c'était de la bêtise pure ou de la folie, mais je décidais de voir où notre fou allait se faire emmener et quel sort sordide lui était réservé. Bien que je susse déjà partiellement ce qu'il en serait.

        "On les suit !"

        Ichiya leva les yeux au ciel et nous entamâmes notre filature, il n'était habituellement pas difficile pour moi de passer inaperçue, mais j'avais le visage parsemé de petites tâches pourpres. Une femme lâche un gémissement en me voyant, attrapa son chapelet et se mit à murmurer, je levais les yeux au ciel. J'attrapai un mouchoir et m'essuyais le visage.

        Le jeune homme était toujours traîné par les pieds, le dos, la tête et les bras traînant de manière nonchalante sur le sol. Il ne l'avait pas volé me direz-vous, mais c'était tout de même très mauvais pour sa colonne vertébrale, un des gros costauds qui le tirait tourna un peu trop vite et le jeune homme se prit un mur ans la tête. Il allait se réveiller avec un sacré mal de crâne. Une femme lâche un gémissement en me voyant, attrapa son chapelet et se mit à murmurer, je levais les yeux au ciel.

        Ils s'arrêtèrent devant un bâtiment, une taverne si je pouvais en juger par les sons et la pancarte. Ils entrèrent, nous attendîmes un peu avant d'en faire de même. Ils avaient disparu. Juste, disparus. Nous nous installâmes.

        "Qu'est-ce qu'on fait ?"

        "On attend."

        "Mais pourquoi ? C'est un sale gosse"

        "Curiosité morbide et il m'a permis de me refaire en plantes gra... Le plat du jour, pour nous deux, et une chope chacun. (le serveur s'éloigne) Bref, je voudrai bien voir ce que ces hommes comptent lui faire."

        "T'es vraiment une gamine bizarre..."

        "Je t'ai déjà dit que je n'étais pas une gamine."

        Ichiya et moi parlions peu et quand nous le faisions, c'était pour échanger des informations dans un minimum de mots. Et ça ne semblait pas le déranger, il n'était pas plus bavard que moi et ce n'était pas un mal. Sinon il serait sans doute déjà reparti. J'étais dos au comptoir Ichiya me fit un petit mouvement de tête m'indiquant qu'il avait revu les deux hommes, je me retournais et guettais prudemment. Ils avaient en effet reparu, mais sans le gosse.

        "Ils ont réapparu derrière le comptoir"

        Je me mordis la lèvre en réfléchissant et en me retournant vers Ichiya, le serveur nous apporta ce que nous avions commandé, quoiqu'il ne me semblait pas avoir commandé du caoutchouc, je fis la moue et poussais l'assiette avant de boire une longue gorgée de bière.

        "Un souterrain"

        "Une porte secrète"

        "Comment faire ?"

        Je plissais les yeux et tirai sur mes gants. Le sale gosse avait avalé le fruit, avant qu'on annonce ce qu'il était. Et je devais avouer que c'était frustrant, désagréable et je n'aimais pas me faire coiffer au poteau par un gosse. Le but de ma venue n'avait pas été le fruit, mais cette petite visite aurait pu s'en retrouver utile et ce passage sur Grand Line pas si inutile que ça. J'avalais une nouvelle gorge de bière.

        "Nous allons prendre une chambre ici, et attendre, je veux sortir le gosse d'ici."

        Ichiya vida sa chope d'une traite et me regarda les yeux plissés avant de soupirer.

        "Ah ces femmes..."

        Je lui lançais un regard noir et il me fit un grand sourire. Je devais bien avouer que sa compagnie était plus qu'agréable. Un compagnon agréable.
          J'me réveille. Putain d'mal de crâne. En plus y fait noire. Pas une lumière. Que d'là nuit. Fin une nuit sans une loupiote dans l'ciel. Pas possible. Pas avec le soleil qui avait aujourd'hui. Rhaaaa, intérieur. J'frissonne. J'veux bouger. J'peux pas. J'suis attaché à une table. Les bras tendus d'chaque côté. Les jambes écartées. C'plus une table-là. C'est une planche exprès. J'hallucine. Putain d'hors-la-loi. J'soupire et j'attends.

          Chai pas combien d'temps j'ai attendu. L'seul truc que je sais. C'est qu'j'ai soif. Pis à un moment. Une porte s'ouvre. J'redresse légèrement la tête. Y'a un gens qui rentre. Ouais, fin une gente. Avec une torche. Genre la nana qu'a rien à faire là en fait. Quoi que vue sa gueule. Et ces yeux. Ouais, elle est pas mal. L'genre de nana qui a le regard qui faut. Celui d'quelqu'un près à faire c'qui faut. J'souris et r'pose ma tête. C'est l'silence. Elle pose sa torche contre le mur et s'tourne vers moi.

          - Bon on fait ça vite. Tu m'dis qui t'a envoyé pour manger le fruit j'ai envie de dormir là.
          - Personne.

          Réponse brève, simple, vraie. Ouais personne. Chui v'nue pour moi.

          - Aller bouge toi de me répondre sinon on va devoir te torturer.

          J'souris, ça c'est cool. Ptête qu'elle connaît des truc qu'moi j'connais pas.

          - Ya d'jà l'fringue en trop pour ça.
          - Y'a qu'à les enlever voyons.

          Elle prend la torche. Souris. La pose. Sur moi, mes fringues. Paf ça prend feu. Elle refait de même avec le bas. J'grogne. Ça chauffe. C'te salope. J'les avaient nettoyés. Tout brûle. Quand ça s'éteint elle rallume.

          - Donc, nous disions. Tu viens de manger un fruit appartenant au théâtre. Et malheureusement pour toi, ce fruit ne t'aidera pas puisqu'il te permet uniquement de prendre l'apparence des autres. Tu n'as aucun moyen de t'échapper donc parle.
          - HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA

          J'rigole. Encore. Encore. Jusqu'au moment où elle m'frappe dans les côtes. J'grimace. J'souris.

          - Hey, s'tu veux, tapes le foie. C'plus mieux. Ou plante les d'sous d'pied.

          Elle hésite pas. Le fait. Je crie. Rhaaa, sa f'sait longtemps. J'refuse d'parler. J'répète le mot « personne ». Ouais, en plus c'la vérité. Un coup dans les boules. Une lame qui passe sous les ongles. J'la regarde. Elle sourit. Ouais, elle aime ça. Moi aussi. Et plus elle avance. Plus elle s'amuse. Comme moi. Ouais, elle est comme moi. C'genre de personne. Devrait y'avoir qu'ça. Elle continue. L'sang gicle. Jusqu'au moment. BAM. J'hurle. Shhhh. J'hurle, couper, brûler. En bas. L'sang coule plus. J'm'énerve. J'frappe ma tête contre la planche. Rhaaa. J'veux m'casser. Ça, elle avait pas l'droit. Elle m'en colle une d'la main droite. Puis elle met un gant. Doigts immobilisé. Mains gauche. Ongles disparus. Oreille coupée, tranché. En deux, du haut vers le bas sur l'bord. J'hurle encore. Encore. Voix cassé. Douleurs à la gorge. Douleurs partout. Et elle s'en va. Pose même plus d'questions. T'façons. J'continue à parler, marmonner. Personne. Personne. Personne. Personne. Personne. Personne....

            Trois jours s'étaient écoulés, trois jours durant lesquels nous n'avions qu'observer. Trois jours durant lesquels on avait pu faire dieu seul savait quoi au gamin. Mais ces trois jours ne s'étaient pas révélés infructueux du tout. Bien au contraire. Nous avions pu observer un étrange ballet. Des gens entraient et sortaient régulièrement du sous-sol. Pour la plupart, c'étaient des hommes, et puis il y avait cette femme.

            Grande, longue plutôt jolie si on ne prêtait pas attention à ses yeux. Ils étaient terrifiants, comme affamés en plus effrayant. Elle portait un arc et un carquois dans le dos et son visage était barré d'un signe noir qui passait sur son nez. Elle avait de longs cheveux noir négligemment emmêlés dans son dos, elle les repoussait parfois d'une main agacée. La précision de ses mouvements était presque effrayante. Et il y avait ce jour où un hurlement lointain s'était fait entendre. Le troisième jour.

            Aujourd'hui, nous allions faire sortir le gosse de là. Je pouvais parier que c'était lui qui avait hurlé. J'étais prête à le parier, croyez-moi. Je ne voulais penser aux horreurs qu'on avait dû lui faire subir à l'intérieur, j'avais de ce fait préparé différentes herbes, baumes, soins, des bandes et le plus important, des poisons et somnifères. Parce que j'étais presque sûre qu'on ne nous laisserait pas rentrer facilement en demandant simplement.

            Il était deux heures du matin. Heure à laquelle l'auberge était presque vide. Ichiya enfilait son masque à gaz, j'enfilais le mien. Il me lança un regard que je ne parvins pas à déchiffrer, il avait fixé un sabre à son côté et je vérifiais son épaule qui avait bien guéri, même s'il avait toujours du mal à la bouger aussi facilement que l'autre. De toute façon, nous n'allions pas laisser le môme crever là-dedans. J'avais ma mallette noire à la main, ainsi qu'une flopée de petites fioles de verre. Ichiya tenait un troisième masque à gaz dans sa main, pour le gosse.

            J'avais vérifié mes holsters, les avais bien fixés et les avais rechargés. Ça passe ou ça casse. Nous sortîmes de la chambre, je jetais une petite fiole en bas de l'escalier qui alla se briser dans la salle de la taverne diffusant une fumée rose pale presque blanche et descendit à toute vitesse pour en jeter une autre. Il y avait deux hommes qui venaient de s'assoupirent sur leur table, endormis, l'aubergiste s'écroula sur le sol, j'attrapais une aiguille de poison que je lui enfonçais dans la jugulaire, s'il se réveillait, il ne fallait pas qu'il cause de soucis. Nous savions que la jeune femme était sortie de l'auberge/taverne quelques heures auparavant et qu'elle n'y reviendrait qu'au matin. Il y avait une trappe sous le comptoir, je l'ouvris et jetais une autre fiole.

            Nous attendîmes quelques secondes et entrâmes, il faisait sombrer, il y avait une échelle que nous prîmes et une lumière vacillante. Une torche. Je l'attrapais, j'avais bien fait de faire ne sorte que le gaz ne soit pas inflammable. Un homme était endormi contre un mur deux ou trois mètres devant nous, je jetais une nouvelle fiole plus loin. Je piquais le garde avec une aiguille, on n'est jamais trop prudent. Nous avancions encore un peu, deux autres hommes ronflaient dans le tuyau de terre. Je réitérais l'opération. Jetant une nouvelle fiole, je me retournais vers Ichiya qui se courbait pour ne pas se prendre le plafond. Il acquiesça et nous avancions encore nous arrivâmes dans une sorte d'alcôve avec un autre tuyau et une porte de cellule, je m'approchais de la porte ce n'était pas notre homme. J'entendis un cri, un homme se précipita sur nous.

            Ichiya fut le plus vif il dégaina son sabre et d'un coup vif le tua. Je jetais une nouvelle fiole dans le couloir que nous n'avions pas visité en jetant un regard à l'homme sur la roue de torture et un frisson parcourut mon échine. Une de ses mains pendait par les tendons à son poignet et son regard ne pouvait rien m'apprendre de son état, mais je pense qu'ils l'auraient emmené s'il était mort. Un nouveau frisson me parcourut lorsque sa bouche se craquela dans un sourire morbide qui manquait cruellement de dents et de langue... Je lançais une aiguille par la petite grille de sa cellule prise d'un élan de compassion.

            "On n'a pas toute la nuit Blanche !"

            Ichiya venait de me rappeler à l'ordre dans un chuchotement sévère, j'acquiesçais et jetais un dernier regard à l'homme désormais mort. Le couloir terreux s'enfonçait de plus belle dans les entrailles de la terre, je tuais un homme écroulé sur le chemin et jetai une nouvelle fiole. La dernière. Je croisais les doigts pour que ça suffise en attrapant un de mes flingues de mes cuissardes. Nous avançâmes prudemment et arrivâmes dans une alcôve où... Et merde.

            Il n'y avait cette fois qu'une porte de cellule et pas d'autre couloir. Trois hommes étaient assis en train de jouer aux cartes et deux autres en train d'affûter des lames, ils nous regardèrent un instant hébétés et se jetèrent sur nous dans un cri je lâchais ma valisette et esquivais de justesse le premier en tirant dans son épaule je dégainais mon deuxième holster en tirant aussi précisément que possible sur les autres. Je m'étais faite frapper par Gold Roger, plus rien ne me faisait peur, enfin, j'exagérais, mais il m'avait détruite en deux minutes, il était hors de question de me retrouver dans le même état face à eux.

            Une balle directe dans la tête. Je me prends un coup de sabre sur l'avant-bras qui me fait lâcher mon arme et un autre me plaque au sol. Je suffoque et passe sa lame sur ma gorge et s'envole soudain, Ichiya venait de l'envoyer valser, après en avoir tué un autre, je tire dans la cuisse d'un des joueurs de cartes qui s'effondre et me laisse une vue dégagée sur sa nuque dans laquelle je tire en me levant. Ichiya assomme les deux autres et je soupire. Je m'approche de la cellule et retiens ma respiration. Il est là allongé sur sa table de torture, nu comme un verre.

            "Trouve les clefs ! Vite !"

            J'étudie aussi bien que je peux de là où j'étais ses blessures. Il avait les pieds vers nous, et justement, dans l'un de ses pieds était enfoncé une lame, dans la plante de son pied. Son estomac présentait une ecchymose plus grosse que des poings et le pire... Je ne préférais pas regarder. Ichiya déverrouilla la porte de la cellule. Je fis glisser un petit couteau dans ma main après avoir rangé en vitesse mes pistolets. Ichiya lâcha un gémissement en le voyant, attrapa un drap marron posé sur le côté de la table de torture et je commençais à couper ses liens de cuir.

            En quelques minutes, nous l'avions enroulé dans le drap et Ichiya le tenait dans ses bras après lui avoir mit le masque à gaz. Il faudrait vraiment que je regarde ses blessures un peu plus tard. Nous partîmes au pas de course. Le jeune homme n'arrêtait pas de répéter "Personne... Personne..." En boucle d'un air mort. Nous sortîmes rapidement, j'avais récupéré ma mallette et m'étais assurée que les deux derniers gardes ne nous reconnaîtraient pas.

            Nous étions sortis et avions sorti le pauvre homme du souterrain assez difficilement par l'échelle. Nous étions ensuite sortis en courant pour aller, nous cacher et pouvoir le soigner..
              - Personne

              Délire, douleurs. J'sens pus rien. Si, même trop. L'pire c'l'bas. Ouais.

              - Personne

              Mouvement. Pire. Bien pire. Peuvent pas m'laisser crever ? Rhaaa.

              - Personne

              Faux mouvement. J'garde conscience. Ouai. Mort en face.

              - Personne

              Ça bouge. Vite. Tourne. Droite, gauche, gauche, droite. Corps qui bouge. Inerte. Mouvement des autres. J'contrôle quedal.

              - Personne

              On m'pose. La suite arrive. Ouais. Encore d'là douleur. La suite arrive. P'tain. J'essaye d'bouger. J'peux pas, j'm'endors.

              Aïe, douleurs. J'me réveille brusquement. R'dressement. Vertige. J'me rallonge. Chai pas ou j'suis. Y Fais jour. Intérieur, lumière à travers la vitre. J'suis recouvert de bandage. Sans fringue. Boaf, bandage, c'est des fringues. T'façon j'men fou. Juste, j'ai super mal. J'peux pas m'lever.

              J'rampe et m'pose contre un mur. Lent'ment, j'me r'dresse. Tin. J'vais la buter. Image floue. J'peux pas reconnaître. J'tuerais tout l'monde. Toute femme. Ouais. Elle s'ras dedans. La y'en a une. Elle fais pas peur. J'veux m'lever. La tuer. Haine, désespoirs. J'tombe, m'casse la gueule. Gémissement. J'frappe le sol. J'les tuerais. Ouais, tous.

                Nous avions couru, il fallait se dépêcher de trouver une planque. Vite. Ichiya, qui semblait être déjà venu me guida dans ce périple. Il nous fit rentrer chez des personne âgés, celles-ci réagirent rapidement, débarrassant une chambre, m'amenant une table avec une nappe blanche immaculée. Ichiya posa le gamin dessus, prenant soin de ne pas faire cogner sa tête. Les ancêtres ne posèrent pas de question sur mon identité ou celle du gosse, Ichiya n'avait eu qu'à les regarder dans les yeux. Je n'avais pas posé plus de question que ça, ce n'était pas le moment.

                Il découvrit le corps du mutilé. Je fis la grimace, jusqu'à présent je ne savais pas qu'une odeur de corps  calciné pouvait autant ressembler à celle du poulet. Je grimaçais, ouvrit ma mallette.

                "Retire lui le masque et tient lui la tête"

                J'attrapais des forceps, des pinces et cherchais un masque pour finalement me dire que ça ne servait à rien. J'avais directement demander en rentrant qu'on fasse chauffé une barre et de l'alcool ainsi que des linges. Je regardais le jeune homme il semblait s'être endormi, nous n'entendions plus ses paroles sans queue ni tête. Je tirais sur mes gants de cuir et le fis claquer contre mon poignet. J'attrapais la pince. J'allais commencer par son pied, c'était le moins délicat et une des blessures les plus grave. Je regardais Ichiya qui lui attrapa les épaule coinçant sa tête avec ses avants-bras.

                J'écartais les chaires dans un sale état et enfonçais ma pince dans son talon, attrapant la pointe de fer et je tirai de toute mes force, les chaires avaient commencé à cicatriser autour, si on pouvait appeler ça cicatriser. Son corps se cambra, il hurla, se débattit mais à aucun moment ne montra un seul mouvement de réveil, c'était étrange comme s'il était plongé dans un état second. La barre finit par sortir, envoyant une gerbe de sang poisseux et de pus. Je compressai rapidement et attrapai une bouteille de vodka que je vidais à moitié dans la plaie. Lui, qui s'était calmé recommença à se mouvoir. Il se cambra de plus belle m'envoyant son autre pied dans le visage. Je tombais à la renverse et lâchais un petit cris. Je me relevais aussi vite que je pus et lançais un regard noir à Ichiya. Le papi vînt attraper le bas du corps du jeune homme.

                Il criait, criait beaucoup. Je dus écarter les chaires afin de retirer les tissus morts et pourrissants, avec l'alcool ça ne faisait que saigner mais c'était un mal nécessaire, je n'avais aucun baume, aucun onguent assez fort pour nettoyer tout ça, je retins un haut le coeur en sortant une chair verdâtres, je remis une gerbe d'alcool et finis de nettoyer. Il hurlais, je lui fis avaler tant bien que mal un peu de morphine. Je bandais son pied après avoir appliquer un onguent à l'intérieur qui accelèrerait la cicatrisation

                Il fallait maintenant passer à son appareil génitale. Brulé. Complètement calciner, mais pas correctement, les chairs étaient à vifs. Je retîns mon soufle pour mettre du désinfectant, et même sous morfile ils se cambra en gémissant. Je vous épargnerai le détail. Je vous dirais juste qu'il était assez brûler pour l'empêcher d'avoir une quelconque descendance mais pas assez pour le laisser cicatriser comme ça. Je pense que vous venez de comprendre à quoi la barre chauffée à blanc a bien pu me servir. Je le bandais, appliquais un onguent sur son hématome au ventre avant de comprendre qui'il avait deux côtes de cassée.

                Je tâtais un peu, il n'y avait aucune bulle de sang pas de partie spongieux, elles n'avaient apparemment rien perforée, il fallait juste les remettre légèrement en place et bander. Et c'est ce que je fis. Je nettoyais sa plaie au front et lui fis une bonne piqûre de calmant. Ichiya le  déplaça avec précautions sur le lit ou nous le couvrîmes. Je retirai mes gants, ils étaient fichus, heureusement que j'en avais d'autres. Je soupirai et la vieille femme retira la nappe et me présenta une chaise, je m'assis avec reconnaissance.

                "La petite, elle est trop maigre, mais efficace!"

                S'exclama le vieil homme. Je fis un petit signe de tête en remerciement.

                "J'ai été plutôt étonné de votre réactivité, avez-vous l'habitude de voir ce genre de grand brûlé arriver?"

                La femme m'apporta une tasse de thé bienvenue.

                "Linda et Santios étaient eux même médecins"

                M'expliqua Ichiya en les regardant avec un grand respect qui attisa ma curiosité. Je n'étais cependant plus apte à réfléchir. Je posais mon regard sur le jeune homme et regardais autour de moi, c'était très modeste, une salon attelant à la chambre, munie d'une petite cuisinière, mais c'était au sec et accueillant.

                "Il va falloir veiller sur lui, à tour de rôle"

                Je m'adressais à Ichiya, nous avions assez embêter ces gens.

                -Nous vous aiderons, prenons des tours de deux heures. Je vais commencer reposez-vous

                Ce fut une offre bien plus que généreuse que je ne me fis pas prier pour accepter, Linda m'indiqua un rocking chair et me donna une couverture, Ichiya s'allongea quand à lui, à même le sol pas trop loin de moi. Et nous sombrâmes dans un sommeil bienvenu.

                Ichiya me réveilla lorsque ce fut mon tour, je bâillais sans aucune grâce et me levais. J'allais m'asseoir à mon tour à son chevet. A peu près une demi-heure plus tard il gémis. Je me levais et attrapais son poignet pour prendre son pouls. Je posais ma main sur son front pour vérifier sa température, il était chaud. Je pris un peu d'eau glacée et mouillais un tissu que je lui fit sur le front, il papillonna des yeux et me regarda.

                "Comment vas-tu?"

                Son regard vitreux me fit presque peur je repris son pouls, il était régulier. Il semblait mort. Mais il ne l'était pas. Ça, il ne l'était pas. A peine avais-je retiré son poignet de ma main qu'il me sauta à la gorge à la manière d'un animal sauvage. Je fus tellement sous le choc que tout mon corps resta figé, il avait les mains autour de ma gorge et j'étais plaqué au sol. Je pus bouger un peu les bras en gémissant avec un bruit guttural. Je tandis la main pour attraper la seringue avec la morphine en vînt. Il fut soudain soulever je me levais rapidement, me saisis de la seringue et le piquais. Ichiya venait de me sauver la vie. Le blessé grogna quelques instants avant de retomber dans un sommeil artificiel. Ichiya le reposa sur le lit et moi je tombais. Sur le cul, littéralement. Que venait-il de se passer?

                "Il faut... L'attacher..."
                  Elle s’approche. Tranquille. Genre elle s’en fou d’moi. Mais j’sais que c’est moi qu’elle veut. Ouais. Elle va m’choper. Ça va r’commencer. Pas envie. Non. J’peux rien faire. Elle s’approche. M’écrase les doigts. Un coup d’pied. M’brise le nez. M’attrape par les cheveux et m’lève. Chui qu’un pantin. J’tente de la frapper. Mes bras répondent pas.

                  Un rêve. J’me réveil. J’voie pas bien. Quelqu’un penchée sur moi. Qui m’parle. J’l’entends pas. C’est une fille. J’la distingue pas bien. Doute. Non. Elle m’lâche. J’grogne et lui saute à la gorge touchant d’abord sa joue. Sans faire exprès. M’contrôle pas bien. J’la plaque au sol. Sourire aux lèvres. Ouais, j’vais la buter. On m’soulève brutalement. J’m’agite. Quelques secondes. Une piqûre. Douleurs inutile. J’m’endors un sommeil sans rêve.

                  J’me réveil. Chai pas ou on est. C’doux. La douleur m’titille. J’la r’pousse. Elle est pas trop forte. Chui calme. Fin à peu près. J’sais parfaitement qu’ça va péter d’ici peu. Mais pour ça, faut que j’guérisse. Vite. J’me redresse. Ou pas. Chui attaché. J’peux bouger qu’la tête. J’là tourne. Droite une fenêtre. Gauche. Une femme. J’grogne. Ma voix et cassé. J’voudrais la tuer. Mais les seules paroles qui sortent d’ma bouche sont :

                  - D’leau.

                  Instinct primaire. Ouais. Faut-t’nir un peu. Pas envie d’crever. Pas encore.

                    Après le fâcheux incident du réveil mouvementé de notre grand brûlé, il s'était écoulé deux jours. Deux jours pleins, surtout pour nos estomac, j'avais oublier comme la cuisine des grands-mères est bonne. Je ne pouvais en dire autant pour notre blessé. Nous n'avions pas pus le réveiller ne serait-ce que pour lui faire avaler de l'eau. Sa mâchoire était étonnamment crispée contrairement au reste de son corps.

                    Nous le veillions moins, il y avait toujours quelqu'un dans la maison, puisque Ichiya et moi ne pouvions vraiment nous permettre de sortir sans savoir qui avait capturé le jeune et qui nous nous étions de fait mis à dos. Ouais, j'en conviens, il y a plus malin, néanmoins nous lui avions éviter une mort plutôt atroce.

                    J'étais assise, je venais de changer ses pansements, à potasser un livre d'herboristerie que je connaissais déjà par coeur lorsqu'il prononça ses premier mot, assise à côté de son lit je sursautais et le regardais. Il avait soif. Très bon point. Je ramenais un verre rempli d'eau fraîche.

                    "Ichiya, il faut le redresser!"

                    Il se leva à son tour, posant la lame qu'il était en train d'aiguiser et vint détacher ses poignets et l'asseoir. Je portais le verre à ses lèvres et il comprit que c'était de l'eau, il se jeta sur le liquide salvateur. Il vida le récipien d'une traite et nous dûmes lui en redonner, ce qui m'arracha un sourire.

                    Lorsqu'il eut finit sa décente impressionnante nous lui donnâmes à manger, il ne prononça pas un mot avant d'être rassasié.

                    "Alors, je pense qu'il va falloir que nous parlions, je suis désolée de te brusquer de la sorte."


                    Il était pale, et beaucoup trop maigre.
                      Boire. Bouffer. Un peu d’rhum sa s’rais parfait. Histoire d’m’engourdir. Ouais. Mais non. Pas moi qui choisis. M’font chier. Pas d’force. J’peux même pas les tuer. Pas juste. Manque la coquille d’œuf. Ouais. Une coquille pour qu’tout soit parfait. Qu’des batard t’façon. Plus y veulent parler.

                      Corps qui tremble, incontrôlable. J’grogne en m’replians sur moi-même. Peur ? Non pas possible. Pas ça. J’pas peur. Pas possible. Existe pas. Ça d’vrais pas. Pourquoi. Non. Pas plus. J’veux pas perdre encore. Non. J’vais tous les tuer. Tête dans la main droite. Ouais. Bizarre. Mouvement du corps. Changement. Vieille sensation. C’tait qui d’jà. Rey… Reyman. Truc du genre. Ouais. S’pitit con qui m’avait transformé.

                      Yeux humide. J’enrage. J’tremble. Ça m’soule. J’baisse la tête. J’voie mon corps. Chui une fille. J’tourne la tête. J’regarde la nana a côté d’moi. Un gros bras à côté.

                      - Pas parler

                      Pas envie. Tremblement qui s’arrête pas. Juste être seul. Ouais. J’veux être seul. Rien à foutre. S’finiras vite. J’ai d’jà tout dit à la précédente. Ouais. Celle-là va s’faire foutre. Vais la noyer dans du purin. Direct. J’s’rais tranquille.
                        L’temps passe. Elle revient plusieurs fois. J’réponds jamais. J’me repose, j’mange. C’tout. J’attends la nuit. Y ont l’air fatigué. S’parfait. On m’passe des fringues. De fille. J’arrive pas à r’trouver mon apparence. J’les mets. Rien à faire.

                        La nuit est enfin là. Sont allé dormir. Plus personne m’fais chier. Lentement, j’me pose sur le bord du lit. Assis. Je suis patient, cherche mon équilibre. Pis, j’me lève en m’accrochant. Je perds l’équilibre. Me retiens. Envie de vomir. Va être dur. J’fais un pas. Grimace. M’fais chier. Deux pas. J’m’accroche à une armoire. Chui juste à côté d’la f’nêtre. J’l’ouvre. J’suis au rez d’chaussée. Parfait. Lentement, j’passe par-dessus le rebord et PAF.

                        J’m’écroule par terre. Dehors. D’jà une bonne chose de faite. J’retiens un gémissement et me relève péniblement. Ouais, ça va l’faire. Plus cas aller au port. Chai même pas où j’suis. Au pif, j’longe la rue me tenant aux murs des baraques.

                        Chai pas combien d’temps j’ai trainé. J’sais juste que l’soleil a pointé sa sale gueule sur moi quand j’ai enfin vue l’bateau. Je sue. D’la main gauche j’m’essuie. Mon corps change. Encore. J’me regarde. À nouveau, un homme. J’attrape mes cheveux. Sont vert. J’suis moi. J’souris. Peu à peu, j’ai r’trouvé mon équilibre. J’marche vers l’navire. Pour bientôt en r’partir. Yep, j’sers à rien pour eux. Et j’suis mieux seul. Pour une fois. Je s’rais réglo et j’préviendrais avant d’m’en aller. Oui. C’est l’maximum que je puisse faire.