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SOS animaux en détresse

ROUND I
Petite Fille En Pleurs

[Yamiko - 16 ans - Dorikis estimés : 450]

Un panier remplit de pommes vertes et rouges sur la tête, une jeune fille à la longue chevelure blanche se faufilait à travers la foule s’amusant telle une gamine. Les deux mains tenant le panier en équilibre au sommet de son crâne, elle s’amusait à courir le plus vite plus possible entre les êtres qui peuplaient la place, essayant de ne pas les bousculer. Une distraction qu’elle avait découverte au hasard et digne d’un enfant, chose qu’elle n’était plus, mais qui avait le mérite de faire travailler son réflexe et son corps. Parfois elle usait de ses capacités d’acrobate pour éviter des obstacles et certaines de ses prouesses lui valaient des applaudissements des spectateurs. À force d’effectuer des choses qui étaient naturelles pour elle mais inhabituelles pour le commun des mortels, elle était devenue presque une idole sur les placés publics qu’elle fréquentait régulièrement, dont tous les marchés de la ville. Elle s’était même faite des amis parmi les marchands et riverains, ravis d’un peu de gaieté que la jeune fille apportait dans leurs quotidiens monotones. Il lui arrivait de louper une action, provoquant alors une catastrophe mais si au début ses ratages lui valaient des insultes et sermons voire même des dédommagements qui parfois elle ne pouvait s’acquitter qu’en travaillant pour le créancier, aujourd’hui on rigolait de ses maladresses qui étaient heureusement très rares.

Présentement elle avait une mission qui justifiait son empressement : ramener ses pommes le plus vite possible à Madame Hurano, son hôte depuis cinq mois. Son âme d’enfant jovial, malgré ses seize ans, facilitait l’intégration sociale de la jeune fille qui ne mettait jamais longtemps pour se faire apprécier des habitants. Madame Hurano était l’une des premières personnes à tomber sous son charme naturel. La vieille dame n’avait pas tardé à proposer à la jeune borgne un logement gratuit, contre quelques services quotidiens comme faire ses courses ou encore sortir son chien. Proposition que la jeune fille avait accepté sans hésitation car le logement en auberge creusait rapidement sa bourse qui était déjà bien maigre. Aujourd’hui, la vieille Hurano avait décidé de faire un caprice en expédiant la jeune fille au marché dans l’urgence car elle n’avait pas assez de pommes pour sa compote déjà en cours de préparation. Fruits que la coursière tenait à livrer rapidement afin de satisfaire sa cliente qu’elle ne tenait point à décevoir.

Une fois sortie de la foule, la jeune fille enleva ses mains du panier qu’elle garda donc en équilibre seul sur sa tête alors qu’elle continuait de courir usant de ses mains comme balancier. Elle ne manquait jamais une occasion de jouer à l’équilibriste. La jeune fille stoppa brusquement sa course, tout en ramenant une main sur le panier au sommet de son crâne, pour éviter que celui-ci ne tombe dans le freinage, puis rapidement elle fit marche arrière jusqu’à un passage qui se trouvait entre deux bâtisses. Non, ce qu’elle avait cru apercevoir n’était point le fruit de son imagination. Une petite tête brune était en train de sangloter, accroupie à un pan de mur. La jeune fille ôta le panier, qui trônait sur sa tête, tout en s’approchant de la petite en pleurs devant qui elle mit un genou à terre avant de lui tendre une pomme. Un fruit que Madame Hurano lui reprocherait gentiment l’absence mais c’était pour la bonne cause. La petite en larmes fixa la pomme qui arborait une jolie forme et une bien belle couleur avant de la prendre et relever la tête pour voir l’ange qui était venu tenter de la consoler. Celui-ci lui offrit alors un beau sourire de consolation.

- Pourquoi donc une si jolie princesse comme toi pleure-t-elle toute seule dans un coin ? Ils sont où tes parents ? … C’est très dangereux de rester toute seule pour une petite princesse comme toi tu sais ? Il y a plein de vilains qui pourraient venir te manger !
- Je sais mais … snif … je, je cherche Kaola mais … snif … je ne le trouve pas.
- Kaola ? Qui c’est ?
- Mon … snif … mon singe. J’étais en train de jouer avec lui dans ... snif … dans le jardin mais il est sorti alors je l’ai ... snif … je l'ai suivi mais tu sais, il court tellement vite que je ... snif ... je n’ai pas réussi à le rattraper. Je l’ai cherché partout mais je n’arrive pas le trouver !

La petite se remit à pleurer à chaudes larmes. Son cri strident résonnait contre les murs et étrangement la jeune fille trouvait le son plutôt agréable. Elle n'aimait guère être témoin de la tristesse d'autrui et encore moins si c'était un enfant mais voir la petite dans cet état lui rappelait tellement de souvenirs. La scène lui ramenait à l'époque où elle avait vécu sur le bateau qui avait servi de maison à sa grande famille de cirque. Elle se souvenait des fois où elle consolait les enfants à bord. Tout doucement, la jeune fille posa une main sur la petite tête qu'elle se mit à caresser tout doucement.

- Si tu arrêtes de pleurer, je te promets de retrouver Kaola. Tu sais, je suis une spécialiste en recherche. Je peux trouver n'importe qui et n'importe quoi.

L'enfant cessa de crier puis essuya ses larmes avec le bas de sa robe.

- C'est vrai ?
- Bien sûr ! Tu peux me faire confiance.

La jeune borgne avait accompagné ses dires d'un pouce levé afin de rassurer la petite puis elle se releva avant de lui tendre une main dans laquelle l'enfant y glissa sa main libre sans hésitation avant de se relever à son tour.

- Je vais te ramener chez toi puis je partirais à la recherche de Kaola.
- Je veux venir avec toi !
- Pour trouver Kaola le plus vite possible je dois aller demander de l'aide à un ami mais il n'aime pas les enfants, surtout pas une si jolie princesse comme toi. Il serait capable de refuser de m'aider s'il te voyait avec moi alors que j'ai vraiment besoin de lui pour trouver Kaola le plus vite possible. Il faut donc que j'y aille le voir toute seule. Tu m'attendras chez toi en attendant. D'accord ?

Là n'était qu'un mensonge pour obliger la petite à rester en sécurité chez elle alors qu'elle partirait à la recherche de l'animal nommé Kaola. L'enfant hocha la tête en guise d'acquiescement.

- Tu sais par où il faut aller pour rentrer chez toi ?
- Oui. C'est là !

La gamine avait pointé du doigt une maison qui se trouvait à peine à trois cents mètres plus loin. En réalité, elle s'était contentée de se cacher entre deux bâtiments qui se trouvaient à la première bifurcation. Une chance car elle n'était surement pas en âge de se souvenir comment rentrer chez elle si elle s'était trop éloignée. Une fois devant la bâtisse isolée des autres par une immense cour intérieure, la jeune fille tenta d'inspecter l'intérieur depuis la ruelle. Personne ne se manifestait et elle trouvait cela fort étrange. Peut-être n'avait-ils pas encore remarqué l'absence de l'enfant.

- Dis-moi, il est comment Kaola ? Comment pourrais-je le reconnaître ?
- C'est facile. Kaola porte un joli petit chapeau et une veste rouge que grande sœur lui a donné.

Indices faciles à supprimer donc mais la jeune borgne préféra épargner l'enfant de demande de détails plus précis.

- Très bien. Tu peux rentrer maintenant. Je viendrais avec Kaola dès que je l'aurai trouvé.

La jeune chasseuse de primes s'assura que la petite fille était bien rentrée dans la maison avant de partir de son côté. Elle se mit à courir sérieusement cette fois-ci, enlaçant le panier de fruits dans ses bras, au lieu de le faire tenir en équilibre sur sa tête. Elle appréhendait l'accueil que lui réservait Dame Hurano car c'était une gentille personne mais qu'il valait mieux éviter de contrarier …


Dernière édition par Yamiko le Ven 15 Mai 2015 - 12:30, édité 2 fois
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ROUND II
La Carriole Suspecte

Comme la jeune borgne l'avait appréhendé, la vieille dame l'attendait de pied ferme. Ce fut sa voix irritée qui l'accueillit à peine avait-elle franchi le seuil de la porte

- C'est à cette heure-ci qu'on rentre jeune fille ? Si c'était pour revenir aussi tard, j'aurai pu y al …
- Désolée Madame Hurano mais j'ai eu un contre-temps et là je dois repartir !

Tout en s'excusant, la jeune chasseuse de primes s'était précipitée dans la pièce pour déposer le panier de pommes sur une table avant de repartir aussitôt vers la sortie. Une mission l'attendait et elle n'avait aucune minute à perdre. Alors qu'elle s'apprêtait à refermer la porte derrière elle, elle rouvrit celle-ci pour passer sa tête entre l'entrebâillement.

- Ha oui ! Il manque une pomme, j'ai dû l'offrir à une petite fille pour la consoler. Je vous en ramènerai d'autres à mon retour !
- Mais tu vas …

La porte qui claqua obligea la vieille dame à interrompre ses paroles. Dans sa course vers le quartier où elle avait trouvé la petite fille en pleurs, la jeune borgne se souvint d’avoir manqué à l’un de ses devoirs. Dans l’empressement, elle avait omis de donner à la vieille Hurano la raison de son départ précipité. D’habitude, elle lui disait toujours le pourquoi de son absence afin de ne pas l’inquiéter; quitte à lui dire parfois des mensonges si l’objet de son absence pouvait être une source d’inquiétudes supplémentaires pour la vieille dame. Malheureusement, elle était déjà trop éloignée du domicile et bien trop pressée pour faire demi-tour. Elle se contenta donc de s’excuser intérieurement auprès de sa grand-mère de cœur tout en lui promettant de revenir vite comme si celle-ci pouvait capter ses pensées.

La jeune chasseuse de primes ne mit pas bien longtemps pour se retrouver de nouveau dans la rue où vivait la petite fille qu’elle avait ramenée. Elle regarda tout autour d’elle avant de prendre une direction au hasard car il fallait bien commencer la recherche quelque part. Contrairement à ce qu’elle avait dit à l'enfant, elle ne connaissait personne qui pourrait lui fournir des informations sur la disparition d’un animal de compagnie. Grâce à sa personnalité attractive, en quelques mois seulement, elle avait réussi à nouer des liens avec quelques habitants de la ville mais aucune de ses nouvelles connaissances n’était spécialisée dans la récolte d’informations. Il était donc inutile d’aller les déranger car cela ne se révélerait que comme une perte de temps. Un temps qu’elle n’avait qu’en limité qui plus était. Ayant fréquenté des animaux à l’époque où elle vivait parmi sa famille de cirque ambulant qui avait été décimée, elle savait parfaitement qu’un singe ne restait jamais bien longtemps en vie en étant en liberté dans une ville. À cause de la mauvaise manie qu’avait l’animal de semer les désordres sur son passage et le plaisir malsain qu’il avait de se moquer des humains, celui-ci se retrouvait vite pourchassé puis tuer s'il n’avait pas de chance de tomber sur des êtres au cœur miséricordieux. Il fallait donc qu’elle retrouve Kaola avant que celui-ci ne connaisse ce funeste destin qu’on pourrait alors traduire par l’échec de sa mission donc une promesse non tenue à une petite fille qui pleurerait surement longuement la perte de son précieux animal de compagnie.

Afin de pouvoir surveiller un périmètre plus grand, la jeune borgne avait pris de la hauteur en se déplaçant sur les toits des immeubles. Chose qui était devenue une habitude dans sa vie d’ancienne acrobate aérienne reconvertie en chasseuse de primes. De sa position, elle pouvait jeter un œil sur plusieurs endroits depuis un seul point et elle avait plus de chance de remarquer une alerte donnée au loin. Un singe n’était pas l’animal le plus dur à débusquer car la discrétion n’était pas son point fort. En général, il suffisait de localiser des voix en colère ou la présence de panique pour le situer.

Après plus d’une heure de surveillance immobile et des nombreuses fausses alertes, des aboiements des chiens au loin à sa gauche attirèrent l’attention de la jeune borgne qui prit aussitôt la direction de la nouvelle alarme en espérant que cette fois c’était la bonne. Perchée sur le toit d'un bâtiment qui offrait une vue imprenable vers le lieu agité, la jeune chasseuse de primes remarqua une femme d'un certain âge qui criait après trois chiens qui eux aboyaient après une modeste carriole tirée par un cheval qui longeait la rue. Les animaux ne cessaient de suivre le petit véhicule en courant à l'intérieur d'une immense cour qui heureusement était fermée. Ils menaçaient de passer par-dessus la clôture et même lorsqu'ils atteignirent la délimitation du terrain, ils continuèrent de rugir.

Trouvant la scène un tantinet suspecte, la jeune fille perchée décida de suivre la carriole par les airs. Des chiens qui aboient après des passants n'était pas quelque chose d'inhabituelle mais elle trouvait anormal le fait que la propriétaire avait tenté en vain de calmer ses animaux de compagnie. Là n'était surement pas une habitude. Elle ne devrait pas sortir calmer les chiens à chaque hurlement mais si elle avait daigné quitter le confort de son intérieur pour essayer de les faire taire c'était surement parce que ceux-ci étaient bien trop excités qu'habituellement. La jeune borgne soupçonnait que c'était quelque chose qui se trouvait dans la carriole qui était la source de l'agitation des chiens. Et pourquoi pas la présence d'un autre animal ? La piste qu'elle était en train de suivre n'était pas vraiment fiable mais au stade où elle en était, elle n'avait rien à perdre en vérifiant ce que transportait le véhicule suspect …


Dernière édition par Yamiko le Lun 27 Avr 2015 - 18:41, édité 1 fois
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ROUND III
Attrapez-Moi Si Vous Pouvez !

La filature se releva bien plus ardue que la jeune borgne ne l’aurait pensé. La carriole, qui ne cessait de changer de direction, l’obligeait parfois à emprunter des bâtiments dont les structures ne lui facilitaient pas son ascension en hauteur. Deux bâtisses lui avaient même forcé à faire un léger détour car ils étaient impraticables même pour l’habituée de l’escalade et l’experte en sauts périlleux qu’elle était. Maintes fois elle avait manqué de perdre de vue le petit véhicule mais après une vingtaine de minutes de course acharnée, elle retrouva celui-ci stationné au fond d’un petit chemin sans issue dans un des quartiers les plus animés de la ville. Les rues principales étaient en effervescence alors que les bruits des activités à l’intérieur des divers établissements qui bordaient celles-ci traversaient les murs pour rejoindre les vacarmes de l’extérieur. Seuls les chemins privés, comme celui où était stationnée la carriole, étaient aérés bien que toujours pas épargnés par les tapages incessants qui rythmaient la vie du quartier.

Accroupie sur le bord du toit d’un des bâtiments qui bordaient la ruelle, la jeune borgne remarqua juste à temps un homme, qui portait ce qui semblait être une grande caisse à outils, disparaître dans un bâtiment coincé entre d’autres. La jeune fille s’accorda quelques secondes pour reprendre son souffle avant de sauter au sol. Discrètement, elle examina l’intérieur de la carriole qui se révéla être vide mais elle remarqua des divers poils, qui devaient appartenir à des animaux, trainer sur le plancher du véhicule. Ce qui réconforta sa suspicion. Des pas rassurés, afin de ne pas éveiller la curiosité des voisins, la jeune chasseuse de primes se dirigea vers la porte par où était rentré le suspect. Elle poussa celle-ci et sans surprise, elle était verrouillée. Elle retourna alors, l’air de rien, auprès de la carriole, se plaçant devant celle-ci pour être à l’abri des regards. Après s’être rassurée que personne ne la regardait, usant de ses capacités dignes d’un singe, elle accéda, en quelques secondes, au toit de la bâtisse qui l’intéressait.

Le bâtiment avait un étage. Il lui serait donc difficile de localiser la cible qui pouvait être aussi bien dans une pièce au rez-de-chaussée qu’au niveau supérieur et elle prendrait un gros risque de se faire démasquer, aussi bien par le suspect que par ses voisins, en vérifiant par la fenêtre l’intérieur de chaque pièce. Face à autant de contraintes, la jeune fille ne se démoralisa point. Il n’était pas dans ses habitudes de baiser les bras à la moindre difficulté. De plus, l’indice, qui prouvait le transport des animaux dans la carriole, la motivait à poursuivre la piste qu’elle était en train de suivre. Décidée, la jeune chasseuse de primes se déplaça discrètement vers le bord du toit, en s’éloignant de la partie qui donnait vers la ruelle d’où elle était venue. À sa grande surprise l’endroit déboucha vers une cour intérieure bien austère à cause de manque de végétation pour orner l'endroit. Chose très courante dans cette ville où une plante non adaptée à la sécheresse n'avait pas sa place. Au fond de celle-ci, se trouvait une petite maison dont l’isolement et le manque de fenêtre paraissaient bien suspects à l’œil de la jeune borgne

Après s’être rassurée d’aucune présence, elle descendit discrètement du toit, dans un angle à l'abri de regard possible, puis d’un déplacement digne d’une kunoïchi, elle s’approcha de la bâtisse isolée, en rasant le grand mur qui séparait l’endroit de son voisin. Après un dernier coup d’œil vers la cour et le bâtiment d’en face, celui qu’elle venait d’abandonner, pour s’assurer que sa présence n’avait pas été démasquée, elle poussa la porte de la curieuse bâtisse qui grinça pour lui céder le passage.

- Va voir Tom ! Ordonna une voix masculine au fond de l’immense pièce qui ressemblait à une serre.

Des pas bien lourds se firent entendre et un grand gaillard dépassant les deux mètres et les cent cinquante kilos fit son apparition. La jeune borgne n’avait pas eu le temps de voir le visage de l’homme qui était descendu de la carriole mais, au vu de ses vêtements, elle était certaine que c’était la même personne. L’homme se dirigea, sans marquer le moindre arrêt, vers la porte que l’infiltrée n’avait pas eu le temps de refermer pour aller se planquer derrière des caisses empilées dans un coin. Il vérifia l’extérieur avant de refermer celle-ci qu’il verrouilla ensuite, puis il rebroussa chemin.

- C’était quoi ?
- Juste le vent qui a ouvert la porte.
- Bon ... je disais donc qu’il nous reste deux jours avant l’arrivée du bateau. D’ici là, il faut que vous arriviez à capturer chacun un animal de plus ! Je vous laisse faire votre choix parmi la liste.
- Tu ne crois pas qu’on en a assez franchement ? Répliqua une voix féminine. Je trouve que tu deviens de plus en plus gourmand ! À ce rythme, on va se faire griller dans peu de temps. Il y a de plus en plus d’avis de recherche sur ces bêtes placardés dans les rues !
- C’est qui commande ici ? Toi ou moi ?
- Je n’essaye pas de commander qui que ce soit mais juste de te raisonner. Je me suis embarquée dans tes affaires parce que je t’aime mais je ne tiens pas à finir en prison même avec toi ! Je trouve qu'on prend trop de risque pour si peu d'argent ! On devrait arrêter ce magouille avant qu'il ne soit trop tard et se contenter de nos ventes de plantes !
- Dois-je te rappeler que c'est grâce à l'argent qu'on gagne avec ces bêtes que tu peux faire pousser tes chères plantes ?
- Je sais mais à présent nous pouvons nous en sortir avec la marge bénéficiaire qu'on réalise !
- Oui ... jusqu'à ce qu'on découvre que tu utilises un produit interdit pour faire pousser tes plantes miraculeuses ! ... C'est pas plus honnête comme activité, tu ne trouves pas ?
- C'est toujours moins risqué que de kidnapper des animaux de compagnie des gens aisés dont certains pourraient payer une armée pour chercher nos têtes !

L’ouïe aux aguets, la chasseuse de primes s'était rapprochée discrètement des interlocuteurs, en empruntant un couloir entre le mur et des étagères tout en métal sur lesquelles étaient alignés des pots de plantes variées et qui l’empêchaient de voir ce qui se passait à l’autre bout de la pièce. Il y a avait là des pots de différentes tailles. Les plus gros étaient placés au niveau inférieur et les plus petits en hauteur. Une partie du toit a été vitré afin de laisser filtrer la lumière du jour sur les plantes. La jeune fille s'était arrêtée derrière l'avant-dernière rangée d'étagère et tentait de percevoir les suspects à travers les pots mais ceux-ci étaient vraiment trop prêts les uns des autres pour qu'elle puisse apercevoir la scène entière. De sa position, elle ne pouvait que voir partiellement un homme aux cheveux bruns assis sur une chaise derrière une table. Derrière lui se trouvait ce qui semblait-être une case avec un animal dont elle n'arrivait pas à identifier à l'intérieur. Elle avait envie d'en voir plus mais se déplacer derrière la première rangée d'étagère était bien trop risquée. Elle décida donc plutôt de changer d'angle de vue. Dans son déplacement furtif, elle marcha par mégarde sur une branche séchée qui trainait sur le sol. Le craquement léger parvint comme un bruit infernal aux oreilles de la jeune borgne qui se figea sur place comme si là pouvait éviter l'onde sonore se rependre. Le cliquetis n'avait pas alerté les suspects mais un chien enfermé dans une case se redressa brusquement alertant le dénommé Tom qui se trouvait juste en face de la case de l'animal.

- Je crois nous ne sommes pas seuls !

Aussitôt, l'homme se précipita vers les étagères des plantes ne laissant pas le temps à la jeune borgne de se cacher. Occupée à rester discrète, son corps n'avait pas réagi assez vite, malgré la lenteur de déplacement du dénommé Tom. Elle n'avait même pas réussi à atteindre l'extrémité de l'allée où elle s'était planquée que Tom était déjà de l'autre côté. Comprenant qu'elle a été découverte, elle pivota alors tout doucement puis salua l'homme d'une main, tout en lui offrant un sourire coupable, avant de se tourner brusquement et s'enfuir.

- On a vraiment de la compagnie ! Hurla Tom aux autres qui se digèrent vers l'allée opposée à celle où il se trouvait et où venait de déboucher la jeune borgne.

L'homme, qu'elle avait aperçu assis, et la femme la poursuivirent dans le même couloir alors que Tom continuait péniblement son ascension de l'autre côté. La jeune chasseuse de primes bifurqua dans un sillon d'étagères pour se diriger vers l'allée où se trouvait le plus lent de ses poursuivants. Elle fit une halte pour saisir rapidement, de ses deux mains, un pot de fleurs pas trop gros ni trop petit, avant de reprendre sa course. Courir ne semblait pas être le point fort de Tom car la jeune chasseuse de primes dut guetter derrière l'étagère son arrivée. Quelques secondes s'étaient écoulées lorsqu'elle sentit les pas lourds du balourd se rapprocher et lorsqu'il fit sur le point d'atteindre sa position, la jeune borgne bondit de sa cachette et de toutes ses forces elle lui balança le pot et son contenu sur la tête. Tom n'eut pas la réaction d'esquiver et se mangea le pot qui se fracassa sur son visage. Le coup ne l'avait pas assommé mais l'avait juste stoppé. Le géant dégagea des gestes furieux la terre qui lui masquait la vue. Entre-temps les deux autres étaient arrivés dans le couloir qu'avait longé la jeune borgne.

Après avoir visé Tom, la jeune fille à la chevelure blanche avait emprunté l'allée de celui-ci pour courir vers la sortie mais au lieu de se diriger vers la porte, elle bifurqua avant la dernière rangée d'étagère. Voyant son action, la femme tourna dans l'avant-dernier couloir pour tenter de la prendre en tenaille au bout de l'allée. Tom, qui était à la traîne, suivit la femme après une légère hésitation alors que le meneur coursait seul l'intruse dans le même corridor. Celle-ci s'arrêta à trois quarts de la galerie de plantes puis, des coups de pied bien maitrisés, elle fit tomber des pots placés au niveau de sa taille de la dernière étagère. Elle attendit que ses poursuivants étaient bien engagés dans le couloir d'étagères avant de se glisser dans le passage qu'elle venait de faire pour rejoindre l'autre côté. Sans marquer un arrêt, elle se précipita vers la porte puis fit volteface au dernier moment pour aller distribuer un violent coup de pieds joints dans l'étagère derrière laquelle était toujours le meneur et de l'autre côté se trouvaient ses acolytes. Alors qu'elle se réceptionna majestueusement sur ses pieds, l'étagère s'effondra, provocant un effet domino qui ne semblait ne jamais s'arrêter …

Description technique:
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ROUND IV
Jeu d'Actrice

Comme d’habitude, la jeune borgne avait agi instinctivement et son acte aurait pu avoir des résultats désastreux, comme la mort des trois hommes. Un incident qui aurait pu l’envoyer en prison. Heureusement, la hauteur des étagères avait empêché le pire. En tombant, celles-ci s’étaient superposées, évitant ainsi d’aplatir totalement les victimes. C’étaient les pots qui avaient eu raison de ses trois poursuivants et non les étagères dont la structure aérée avait joué en faveur des malheureux. Tom, dont la corpulence n’avait pas dû jouer à son avantage, ainsi que la femme avaient perdu connaissance alors que le meneur du trio tentait de s’extirper des décombres. La jeune fille à la chevelure blanche ne lui accorda qu’une attention bien fugace avant de se précipiter au fond de la pièce. La réaction en chaîne avait laissé debout les trois dernières étagères, épargnant ainsi, à la grande chance de la jeune borgne, six cases dans lesquelles étaient enfermés deux petits chiens, un gros chien, deux chats mis ensemble, un serpent et un singe. Issue d’une famille d’un grand cirque, la jeune borgne connaissait assez bien les animaux pour affirmer la présence d’aucun bâtard parmi les captifs et que tous pouvaient se vendre assez chers. La sélection montrait que les kidnappeurs en savaient assez sur les races animalières.

Certaines bêtes semblaient êtres inconscientes, dont le singe vers qui la jeune fille se précipita, pensant que celui-ci était sans doute l’animal qu’elle recherchait. Sans perdre une seconde, elle ouvrit la case de l’animal puis elle le prit avec précaution pour vérifier s’il était toujours en vie. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres lorsqu’elle constata que celui-ci respirait toujours régulièrement. L’animal semblait avoir été endormi et elle espérait que c’était également le cas de ses compagnons inertes. Serrant le petit corps inconscient contre elle, la jeune chasseuse de primes fixa le gros chien qui avait révélé sa présence. C’était le seul qui semblait être totalement éveillé. Celui-ci était muselé et la fixait d’un air malheureux, tout en couinant, comme s'il la suppliait de le sortir de là. Une scène de soumission très rare venant de la race et qui a convaincu la jeune borgne à le libérer mais avec méfiance car elle savait que c’était un chien de garde qui pouvait se montrer impitoyable. Elle se demanda par quelle ruse les autres ont bien pu réussir à le capturer. Bien dressé, celui-ci n’obéissait qu’à son maître et quiconque qui s’en approchait de trop près en payait le frais.

Avec précaution, elle ouvrit la case de la bête puis attendit quelques secondes avant de lui libérer la gueule. Comme s'il savait que la jeune fille était son espoir, l’animal la laissa faire se contentant juste de cligner des yeux malheureux. Une fois libéré, il ne bougea pas de sa case et semblait attendre qu’elle lui donnât un ordre. La condition éprouvante qu’il avait dû vivre semblait avoir détraqué l’animal. Il prenait sa sauveuse pour sa nouvelle maîtresse. Comprenant la situation, toujours avec attention, la jeune fille tendit un bras et le chien s’approcha de lui-même pour frotter son museau contre la main chaleureuse. Elle le caressa tout doucement la tête.

- C’est un bon chien ça !

L’animal se redressa brusquement, remettant ses oreilles bien droites comme des antiennes qui venaient de capter un signal recherché, puis il sauta de sa case, laissant à peine le temps à la jeune borgne de s’écarter pour lui céder le passage. Tout en aboyant, le canidé longea le couloir des étagères en pagaille puis sauta sur le dos d’un homme qui tentait de sortir. Celui-ci poussa un cri de frayeur tout en s’affalant sur le sol.

- Non ! Stop ! … J’ai dit stop ! Cria la jeune borgne qui était partie sans attendre à la poursuite du chien alerté, après avoir reposé rapidement le singe inconscient dans sa case qu’elle avait laissé exprès ouverte. J'ai dit stop !

L’animal cessa de malmener les jambes de l’homme qui s’était recroquevillé, protégeant sa tête avec ses bras. C’était le meneur qui avait réussi à sortir des débris et qui cherchait à sauver sa peau, délaissant ses deux compagnons toujours inconscients. Chose qui inquiéta d’ailleurs la jeune borgne qui alla vérifier leur état, après avoir ordonné au chien de garder le fuyard et de le manger même s’il tentait de s’échapper. Comme le langage des signes, une communication professionnelle avec un animal était quelque chose d’universelle. Tout dresseur avait recours aux mêmes signes et paroles, à quelques déviations près. Il était donc facile à la jeune borgne, qui avait assisté maintes fois aux dressages des divers animaux, dont les chiens, sur le bateau de cirque qui lui avait servi de maison à l’époque, de s’adresser au chien qui semblait avoir été dressé par un professionnel. Le chien obéit et resta assis auprès de l’homme à qui il montra ses crocs au moindre mouvement. La jeune fille passa sans difficulté par-dessus le chaos pour rejoindre Tom et la femme. Elle vérifia leurs pouls qui se révélèrent réguliers. Leur vie n’était donc pas en danger. La conscience tranquille, la jeune borgne repartit vers le fond pour récupérer quelques cordes parmi les nombreuses qui trainaient à côté des cases. Elle revint ensuite attacher solidement le chef du trio. À peine avait-elle fini de l’immobiliser les pieds et les bras que le chien l’alerta par des aboiements du réveil de la femme. Sans perdre de temps, elle alla à la rencontre de cette dernière qui tentait à présent de sortir de sous les bordels qui la coinçaient alors que Tom revenait à lui à son tour. Après avoir retrouvé ses esprits, ce dernier fixa la jeune borgne. Comprenant la situation, il imita sa voisine pour se libérer. Ses forces firent bouger dangereusement les étagères et obligèrent la jeune chasseuse de primes à se servir de ses bras comme balancier pour rester en équilibre sur les décombres. Des restes de pots se brisèrent sur le sol dans des bruits d’éclats qui firent redresser les oreilles du chien qui était resté auprès du meneur.

- Je vous déconseille de trop gesticuler ! Vous pourriez faire bouger quelque chose qu’il ne faudrait pas et se faire écraser bêtement le bas du corps !
- T’es qui toi ?
- Moi ? … Je ne suis qu’une fille qui veut rendre le sourire à une adorable petite fille dont l’animal de compagnie a été kidnappé par des vilaines personnes ! … Enfin bref ! C’est quoi l’adresse d’ici pour que je puisse demander de l’aide pour vous sortir de là ?
- Tu veux appeler la police, c’est ça ?
- Non, plutôt la Marine mais ça revient au même.
- Tu veux qu’on t’aide à nous envoyer en prison ? Hahaha … Elle est trop bonne celle-là !
- Vous préférez peut-être vous servir de repas à l’un des animaux que vous avez kidnappé ?

La jeune fille siffla et en une fraction de seconde le chien s’était retrouvé auprès d’eux, grognant de toutes ses dents contre les deux prisonniers de décombres.

- Je ne sais pas depuis combien de jours vous ne l’avez pas nourri mais il me semble bien affamé. Je me demande lequel de vous deux il mangera en premier ? La jeune fille fixa Tom d’un regard où dansait à présent une lueur de sadisme. Il semble te trouver plus appétissant on dirait !
- Non ! Arrête-le ! Je vais te donner l’adresse !
- Tom ! Tu ne vas pas nous trahir quand même ? Cria l’autre homme depuis sa position.
- Je préfère aller en prison que de finir déchiqueter !
- Tu ne vois pas qu’elle bluffe !?
- Ha oui ? … Vous croyez vraiment que je bluffe ? Tu entends ça ? S’adressa-t-elle au chien qui avait cessé de grogner mais qui attentait à présent gentiment un nouvel ordre de sa part, elle dit que je ne suis pas sérieuse. La jeune borgne laissa échapper un rire qui se voulait sadique avant de fixer la femme d’un regard de détraquée alors qu’un vilain sourire déformait son visage. Et si on leur prouvait que nous ne sommes pas là pour faire mumuse hein ? … On va commencer par elle !

Elle leva alors le bras droit et le chien se remit à grogner tout en se mettant dans une position de starting-block. L’adresse fut relevée aussitôt, dans un cri de frayeur, par la femme qui avait détourné la tête de l’animal en rage. Une position d’instinct mais qui la rendait plus vulnérable qu’autre chose. C’était comme une invitation à l’animal de lui planter ses crocs dans son délicat cou.

- Merci !

La jeune borgne adressa un sourire angélique à son interlocutrice, délaissant son faciès de vilaine créature pour reprendre son expression habituelle d’une gentille fille. Un changement radical vraiment déconcertant mais qui faisait partie de ses aptitudes d’actrice née. Elle n’a jamais été sérieuse mais avait endossé un rôle; qui lui avait pas mal plu au passage. Cela faisait une belle lurette qu’elle n’avait pas eu recours au rôle de la méchante et étrangement, cela lui faisait du bien.

Ordonnant au chien de rester auprès de Tom et la femme, la jeune fille se rendit au fond de la pièce pour joindre quelqu’un avec le denden-mochi qui trainait sur la table qui devait servir de bureau au chef du trio. De toute évidence, la salle servait de serre, de stockage de marchandises mais aussi de lieu de gestion des salles affaires de la bande ; au vu de la paperasse qui y trainait.

- Yamiko, dans quel pétrin tu t’es encore fourrée ?

Elle n’avait encore rien dit que l’homme au bout du fil avait deviné la situation. Ceci s’expliquait par le fait que lorsqu’elle l’appelait ce n’était jamais pour lui demander de nouvel mais pour lui réclamer secours. Sans perdre de temps en bavardage futile, la jeune fille expliqua la situation et fila l’adresse à son interlocuteur. Ce dernier était un agent de la Marine avec qui elle avait sympathisé. C’était un officier de bas rang, comme nombreux de ses contacts dans le milieu, mais sa position lui permettait déjà d’être à la tête d’une troupe de patrouille et c’était un homme responsable qui avait un grand avenir devant lui. La Marine semblait être au courant des disparitions des animaux, ce qui facilita l’immobilisation d’une troupe sur le lieu. Celle-ci mit à peine une demi-heure pour localiser et pénétrer l’endroit. Des hommes extirpèrent Tom et la femme de leur prison d’étagères et des pots de plantes alors que d’autres comparèrent des avis de recherche sur des animaux disparus à ceux qui étaient enfermés dans les cases.

- Tient ! Il n’y a pas d’avis de recherche sur ce singe on dirait !
- C’est parce qu’il a été enlevé aujourd’hui même mais je crois connaître sa propriétaire. Je vais lui amener d’ailleurs de ce pas car elle doit m’attendre avec impatience.
- Qui est-ce ?
- J’ai oublié de lui demander son nom mais je sais où elle habite.
- Franchement, quand est-ce que tu vas arrêter de te mettre dans la merde pour aider les autres ? Ça aurait pu tourner très mal pour toi cette histoire !
- Tu sais très bien que c’est mon travail ! Et puis … quand est-ce que tu vas arrêter de me sortir toujours la même chose ? Je te remercie de t’inquiéter pour moi mais n’en fais pas trop sinon tu vas vieillir avant l'âge ! … Bon, merci encore. Elle vola un bisou sur la joue de l’homme avant de courir vers la sortie avec le singe qui était toujours endormi.
- On devrait la recruter ! Je pense qu’elle gravira rapidement les échelons si elle s’engageait !
-  Je pense plutôt qu'elle se retrouvera rapidement mise à la porte ! C’est une gentille fille mais elle n’en fait vraiment qu’à sa tête. Son côté désobéissant et sa personnalité imprévisible ne seront pas les bienvenues dans la Marine !
- Tu sembles bien la connaître mais … tu ne penses pas qu’elle est trop jeune pour toi !
- Non ! Elle a déjà tout d’une femme et je ne parle pas que de physique mais tu te méprends sur mon compte ! Je la considère juste comme une petite sœur !
- Main bien sûr, on y croit ! Les hommes qui entendirent la conversation se mirent à rigoler alors que le sujet de la conversation était déjà bien loin …
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ROUND V
Invitation Inattendue

Alors que la jeune borgne se pressait pour se rendre au domicile de la petite fille qui était à l’origine de sa mission, l’animal qu’il tenait dans ses bras se réveilla mais semblait encore bien affaibli. Elle cessa de courir le temps de le rassurer.

- Ne t’inquiète pas, tu vas bientôt retrouver ton adorable petite maîtresse … Tu t’appelles bien Kaola hein ?

En guise de réponse, le singe se contenta de la fixer d’un regard las avant de passer, tel un enfant, ses bras autour du cou de la jeune fille tout en se collant contre sa poitrine. Pressée de faire retrouver l’animal et sa propriétaire, elle se remit à courir et ne s’arrêta que lorsqu’elle se retrouva devant la grille du portail qui isolait le domicile et derrière laquelle l’enfant semblait l'attendre avec impatiente, les mains fermées sur les barres. Un homme, qui était debout derrière elle, se rapprocha rapidement alors que l’enfant passait ses petites mains à travers les traverses métalliques.

- Kaola ! Kaola !

La jeune borgne, soulagée de constater qu’elle avait ramené le bon animal, s’accroupit pour mettre le singe au niveau de l’enfant qui se mit à le caresser alors qu’une jeune femme sortait de la maison pour les rejoindre. La petite fut surprise par la réaction de l’animal qui s’était contenté de la regarder d’un regard vide tout en lui attrapant les doigts.

- Qu’est-ce qu’il a ? Pourquoi il ne saute pas ?
- Ne t’inquiète pas, les méchants qui l’ont volé lui ont fait une piqure pour l’endormir mais il retrouva la forme. Il a juste besoin de se reposer encore un peu.
- Laisse-la entrer ! Ordonna la jeune femme qui était venue assister à la scène. L’homme fit une légère courbette en direction de la donneuse d’ordre avant d’ouvrir la grille comme demandé.
- Je vous en prie !

Avec hésitation et sans rien comprendre, la jeune borgne rentra dans la cour. L’homme verrouilla aussitôt le portail derrière elle alors que la petite se précipitait vers sa personne pour réclamer son animal qu’elle lui tendit avec précaution. Après l'avoir remercié poliment, l’enfant se dirigea vers la maison avec Kaola, l'homme lui talonnant les pas, alors que de son côté, la jeune borgne admirait la jeune femme qui lui faisait à présent face. Celle-ci arborait une vraie beauté locale. Elle qui habituellement faisait abstraction de l'apparence de ses semblables, la trouvait extrêmement belle, malgré l'absence de maquillage et de parure. De plus, il émanait de l'élégance énigmatique une assurance qu’on trouvait rarement chez les êtres de son sexe. Pour la première fois, la jeune chasseuse de primes se retrouvait à admirer une personne. Le visage de la déesse lui était familier mais si elle l'avait réellement rencontré par le passé, elle était certaine de pouvoir s'en rappeler hors aucun souvenir d'un contact avec elle ne lui venait à l'esprit. Alors qu'elle fouillait toujours dans le méandre de sa mémoire l’identité de la splendeur naturelle, un homme, habillé comme le précédent, sortit de la maison pour venir vers elles.

- La Marine vous réclame au téléphone Princesse.
- Sert donc du thé à notre invitée en attendant.
- Bien !

Aussitôt la jeune femme disparut dans la bâtisse alors que l’homme l’invitait à le suivre, à la manière d’un serviteur. Tout en le suivant, la jeune borgne cherchait toujours l’identité de la mystérieuse magnificence. L’homme lui avait appelé Princesse … Un déclic se fit dans la tête de la jeune fille aux cheveux blancs alors qu'une image du passé lui revint en mémoire. C’était la princesse héritière des Al-Jawhara. Elle avait vu maintes fois ses photos dans les journaux locaux mais aussi en portrait dans certains endroits où elle avait mis les pieds. Malgré sa certitude sur l’identité de la jeune femme, elle n’arrivait pas à croire que c’était réellement elle. Il lui était impensable d’avoir été invitée par la princesse héritière de ce pays en personne. Et puis, que pourrait bien faire une princesse dans un endroit pareil . Le lieu, bien que bien entretenu, était bien trop banal pour être occupé par un membre de la famille royale. Un constat qui fit réconforter par la vision de l’intérieur de la maison qui était bien trop sobre. Le foyer ne transpirait point le luxe mais ressemblait à celui d’une famille de classe moyenne. Cependant, la présence des serviteurs, mit le doute chez la jeune borgne mais elle s’abstint de poser la question aux protagonistes présents.

Installée dans une pièce de plus banale, la jeune borgne dégusta le thé et ses accompagnements, faits de façon traditionnelle locale. Un serviteur était resté non loin comme pour se mettre à sa disposition. Chose qui mit la jeune fille mal à l’aise, au point qu’elle se demanda si elle n’aurait pas dû décliner l’invitation. D’autant plus que Madame Hurano devait être morte l’inquiétude à son sujet. La précipitation de la petite maîtresse de Kaola vers elle soulagea la jeune borgne qui, malgré le confort dans lequel elle était, n’arrivait pas à se détendre. Elle accueillit la petite avec un beau sourire, tout en déposant la tasse de thé qu’elle avait en main. L’enfant ne s’était pas encore installée que le jeune borgne engagea déjà la conversation, pressée de voir plus clair dans sa situation. Cependant, elle ne rentra pas directement dans le vif du sujet qui l’intéressait.

- Comment va Kaola ?
- Elle va bien … enfin je crois. Elle n’a pas mangé la banane que je lui ai donnée alors que d’habitude elle aime bien ça !
- Ne t’en fais pas, elle se remettra d’ici demain !
- Tu crois ?
- Bien sûr ! … Dis-moi, comment t’appelles-tu ?
- Shara Al-Jawhara, lança une voix féminine au loin. C’était la déesse qui se joignait à elles. Et je suis Sania Al-Jawhara. Enchantée de te connaître Yamiko ! La jeune borgne, qui s’était levée pour courber l’échine face à la princesse royale, ne put cacher la surprise qui se peignit sur son visage. Comprenant la raison de son étonnement, la princesse ne tarda pas à lui fournir des explications. Shara m’a détaillé ton physique quand tu l’as ramené à la maison ce matin et grâce à ton apparence … peu banale, mes contacts ont pu t’identifier rapidement. Comprends que j’ai dû faire cela par mesure de sécurité.
- Je comprends tout à fait Princesse !
- Mais dis-moi, tu n’es pas un peu trop jeune pour être une chasseuse de primes ?
- Disons que les circonstances de mon passé m’ont mis sur cette voie !
- Tu voudrais bien me raconter cela, une fois au palais ?
- Au palais ?
- Oui ! Je te confie une nouvelle mission. Celle de servir de garde-corps à ma petite sœur pendant quelques jours. Le temps que cette histoire de kidnapping d’animaux soit résolue. La Marine vient de m’informer qu’ils viennent d’arrêter les trois kidnappeurs, grâce à toi semble-t-il, mais je sens que cette histoire va plus loin. Celle-ci ne touche pas que cette ville mais aussi la capitale. Une enquête va être menée en profondeur et en attendant, j’aimerais que tu restes auprès de Shara. Elle aime se balader avec ses animaux de compagnie et cela me rassurerait de savoir que quelqu’un est là pour la surveiller.
- Je suis très honorée par votre offre Princesse mais ne serait-il pas préférable de confier une telle mission à quelqu’un de plus compétent ?
- Tu as réussi à arrêter trois malfrats sans aucune difficulté et pour moi c’est une preuve suffisante de ta compétence. De plus, je pense que cela ferait très plaisir à ma petite sœur. N'est-ce pas Shara ? La petite princesse, occupée à terminer les petits gâteaux qui avaient été servis pour accompagner le thé de l'invitée, se contenta d'acquiescer de la tête. J’aimerais aussi te récompenser pour le service que tu as rendu mais je ne pourrais le faire qu’une fois au palais ! … Alors tu acceptes de nous accompagner ?
- Ce sera avec grand plaisir Princesse. J'espère ne pas vous décevoir !

La jeune borgne fit une courbette bien marquée en guise de gratitude. Croyant rêvée, elle se pinça la joue sans ménagement et la douleur lui fit comprendre que c'était bien la réalité alors qu'un rictus d'élancement vint troubler l'expression de son visage. La scène n'échappa pas à la princesse Sania qui afficha un sourire amusé. Constatant qu'elle a été observée par l'être qu'elle admirait, la jeune borgne détourna la tête tout en rougissant telle une amoureuse. Ce n'était point la récompense qui l'avait motivée à accepter l'offre de la princesse héritière mais plutôt la perspective de rester auprès d'elle plus longtemps. Pour une raison qu'elle n'arrivait pas à définir, elle avait envie de la connaitre davantage. La jeune borgne ne tarda pas à apprendre que les deux princesses étaient en escapade en incognito, d'où la sobriété de la demeure qu'elles occupaient et le nombre réduit de serviteurs qui jouaient aussi le rôle des gardes durant la fugue royale.
Les Princesses:

Deux jours plus tard, la jeune borgne quitta, à dos d'un chameau, la ville côtière avec tristesse ; pensant aux êtres qui lui étaient chers qu'elle laissait derrière elle. Cela allait faire six mois qu'elle avait échouée sur cette ile et depuis nombreux sont des liens qu'elle avait réussi à tisser. La présence de la princesse Shara juste devant elle sur le même animal et la vue de sa grande sœur sur une autre bête dont les leur emboitait les pas, la réconfortèrent légèrement. Le chemin qu'elle avait décidé d'emprunter l'amènerait à voyager à travers les Blues et peut-être même à fouler la Grande Line et celui-ci sera parsemé de rencontres mais aussi des séparations douloureuses.

La veille de son départ pour la capitale avec la petite cortège royale camouflée, alors qu'elle venait pour toucher sa prime, la jeune borgne avait dû faire un rapport sur ce qui s'était passé la veille. Elle avait alors donné sans rétention toutes les informations qu'elle détenait ; sans avoir oublié de reporter les propos qu'avaient eus les accusés sur les plantes suspectes. Deux jours après son arrivée au palais royal, elle apprit que les trois personnes qu'elle avait arrêté n'étaient que des pions qui, comme beaucoup d'autres, servaient à alimenter un réseau de commerce illégal des animaux domestiques. L'enquête se poursuivait pour tenter de remonter jusqu'aux sources. Quant aux plantes, elles avaient été toutes détruites. Leur abondance provenait d'un produit qui, injecté au niveau de la racine, revigorait même un arbuste sur le point de mourir et celui-ci pouvait alors vivre pendant plusieurs mois sans être arrosé. Un vrai produit miracle donc pour une île aussi déserte qu'Hinu Town. Malheureusement son utilisation a été interdite suite à son effet secondaire qui pourrait se révéler très néfaste. En effet, toute plante nourrie par le produit cessait de produire de l'oxygène, même le jour comme le veut la loi de la nature, et rejetait deux fois plus de gaz carbonique la nuit. Mais comme beaucoup de substances illicites, celle-ci continuait de circuler dans le noir. La jeune borgne avait donc révélé deux trafics au grand jour mais elle savait que comme nombreuses affaires de ce genre, ceux-ci finiraient par être étouffés …
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