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La sueur du Garuda !

Eternal Pose dans son socle, je mets le cap sur Alabasta comme l’aiguille me l’indique. Quelle chance d’ailleurs que ce Damon ait ça sur lui ! Cependant, les Checkmates Pirates ont disparu et je me demande bien pourquoi. Nous aurions pu naviguer ensemble, après tout c’est un très bon équipage. En tout cas, ils nous ont été d’une grande aide et ce n’est chose à oublier. Shinji arrive soudain à mes côtés, un peu énervé.

- Kan !
- Ouep ?!
- Ce gros là… Il m’énerve !
- Gura ?
- Oui. Prince lui a dit de nous aider à remettre de l’ordre sur le pont, mais tout ce qu’il y met lui, c’est de la sueur. Ça va abimer tout le bois à force !
- Comment ça ?
- Viens et vois par toi-même…

Je finis rapidement les derniers réglages pour le cape à prendre et rejoins le pont avec mon ami. A mon arrivé, je vois la montagne de graisse brosser le pont en avançant, mais l’eau qui coule de ses bourrelets laisse des flaques derrière lui. Bordel, c’est quoi ce type ?  Comment peut-il transpirer autant ? Il m’a vu d’ailleurs et me fait un large sourire du genre « Pas de problème monsieur, je fais mon boulot correctement ! ». A côté de lui, son pote la tapette travaille complètement en stress.

Bon, que faire pour la limasse ? Shin’ a raison, si on le laisse comme ça, il va abimer tout le navire, mais en même temps nous n’avons pas assez de serviettes pour qu’il s’essuie tout le temps. J’ai une idée.

- Shin, vas me chercher le matos pour imperméabiliser le navire. On a du pain sur la planche !
EHHH GURA !! C’est bon vous pouvez arrêter. Tu es en train de nous pourrir le pont, alors je vais te mettre avec les autres.

- Unh ? En cellule ?
- Ouais.
- Oh, mais… Je peux vous être très utile vous savez ?! Je masse extrêmement bien !
- Non merci la tarlouze, tu iras masser Turner et ses potes en bas.

J’attrape les deux comme je peux et les descends dans la soute du navire bien que ce Gura me donne du fil à retordre. Il est du genre puissant l’enfoiré. Il a même réussi à casser des cadres de porte. Bref, je les maitrise quand même et les balance sur Senkei qui ne cherche pas à s’enfuir pour une fois. La cellule n’est pas la plus grande du navire, mais elle est sans aucun doute la plus solide. Qu’ils essayent de sortir s’ils le veulent… C’est quasiment aussi solide que du granit marin.

Bref, je remonte sur le pont après m’être fait insulter de tous les noms par cette bande de zoulou enfermée. Shinji m’attends déjà avec le matériel, comme demandé. Je vais chercher Mugen qui est à l’infirmerie avec Prince et Cassandre, auprès de Yukisame qui essaye de rester en vie.

- Comment il va ?
- Mal… J’ai fait tout mon possible pour le stabiliser, mais je ne suis pas médecin…
- Hmmm... Prince, j’ai mis Gura et son pote avec les autres, il transpire trop et abime le navire.
- Ok. T'as bien fait.
- Tu devrais te reposer… T’as vraiment mauvaise mine !

Il acquiesce et je fais signe à Mugen de me suivre. Nous rejoignons le pont et commençons à remettre un coup de neuf au navire. Réparations des endroits endommagés et surtout… Imperméabilisation de toutes les surfaces.
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**** Q.G de la Marine ****

- On a eu la confirmation chef. Ils se sont enfuis de Bulgemore. 
- Destination ? 
- Apparemment Alabasta. Mais... 
- Quoi ? 
- C'est un peu vague en fait. D'après le témoignage d'un civil, un Eternal Pose pour Alabasta aurait été vendu à Adam Turner, capitaine des ...
- Des Beat Assailants, je sais. Quel est le soucis ? 
- Quelques minutes avant ça, d'autres témoins, à nous cette fois, ont affirmés avoir vu Adam Turner se servir de son Haki Royal pour se débarrasser d'Howard Prince. Ça n'a aucun sens ... Pourquoi Turner aurait-il acheté un Eternal pour aller sur une île qu'il a déjà visité et surtout pourquoi le faire pour Prince. 
- Dans d'étranges circonstances, deux pirates qui se détestent peuvent parfois être forcé de former une alliance. L'équipage de Turner est toujours sur Jaya ? 
- Oui pourquoi ? 
- Nous ne pouvons approcher d'Alabasta qui n'est plus sous contrôle du gouvernement mondial, alors, envoyez vos hommes sur Jaya. Attaquez-vous à l'équipage du Beat Assailant et gardez les captifs là-bas. Et voyons qui bougera pour eux. En partant d'Alabasta, c'est l'itinéraire logique de toute façon. 
- Et que fait-on pour le fruit ? C'est ce type, Edhan qui l'a je crois. 
- Emmenez l'Hespéride avec vous sur Jaya. Veillez à ce qu'il collecte les pouvoirs de ce type s'il mange son fruit... Turner et Prince... voilà une alliance pour le moins... inattendue. 

**** Au même moment, dans la cale du Garuda **** 

- Pouah ! C'est dégueulasse ! 

Je repousse Gura et m'essuie le visage pour me débarrasser de la sueur de l'obèse et me retourne vers mes compagnons. Nous nous sommes installés sur deux fois deux lits superposés, à peine fixés au navire et qui tangue tout autant que lui au rythme de notre voyage. Alex Cole s'est endormi sur l'un des lits du haut, pendant que Damon et Adam se disputent pour savoir qui prendra la couchette l'autre couchette en hauteur. Je m'assied sous notre forgeron et les laisse continuer leur dispute quelques instants avant de leur demander : 

- On fait quoi maintenant ? 

Adam jette un coup d'oeil dans ma direction et Damon en profite pour sauter sur le lit du haut. Son capitaine l'assassine du regard avant de me répondre : 

- On est en route pour Alabasta, 
alors on bouge pas le pt'it doigt, 
On va dormir, s'entraîner, 
Manger gratos, se reposer, 
et se retrouver à bon port, 
sans dépenser tout notre or.

- Mais ...
- Boarf, t'inquiète pas. Concentre-toi sur ce qui arrive. Repose toi. Demain on attaque un entraînement spécial pour te préparer à ta rencontre avec Shen.  
- Shen ?
- Le découvreur de hakis. 
- On aurait dû éliminer les checkmates et voler le bateau avec que les pirates de Prince ne reviennent. 
- Ne crois pas que je n'ai pas essayé, 
Sur leur Reine mon haki j'ai tenté, 
Mais plus forte que Prince elle était, 
Car mon attaque ne l'a pas effleuré. 

- La Reine Checkmates plus forte que Prince ? 
- Oui, déjà pour Prince la chance m'avait aidé, 
Car si fatigué par le combat  il n'avait été, 
Je ne pense pas qu'il serait tombé. 

- Mais ne t'en fais pas pour ça. Nous serons à Alabasta dans quelques jours. Après nous rejoindrons nos potes à Jaya, et tu ne croiseras plus la route de ces minables. 

J'allonge sur mon lit, et après avoir tourné pendant longtemps sans trouver le sommeil, l'esprit plein de questions sur mon avenir, fini malgré tout par tomber dans les bras de Morphée alors que la lumière du jour disparaît par le petit hublot de notre cellule.
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Et voilà comment on est remercié ! Non mais allo quoi ! Finir enfermé dans une cellule, tout ça parce que Eugène et moi, on avait suivi une bande de sagouins jusqu'au navire d'un autre type. Ce même type qui m'avait dit auparavant pourtant de ne pas rester dans les parages de Bulgemore, sauf si j'aimais me faire trouer la peau des fesses.
Si ça tombe, c'est peut-être une combine sournoise pour mieux nous déposséder plus tard, en mer, au milieu des monstres marins ! Sa mère ! On se serait alors fait niquer comme des pauvres bleus, ça veut dire ? Mystère...

Ah oui, au fait ! Il parait aussi que je ne serai jamais une femme de ménage efficace. Ce n'est pas faute d'avoir voulu mettre tout mon amour dans la corvée de nettoyage. Moi qui pensais que ce serait la moindre des choses, que de participer aux diverses tâches. Après les derniers déboires de Bulgemore et alentour, notre nouveau transport a bien besoin de se refaire une santé, n'est-ce pas ?
Résultat, on m'a vite recalé car j'ai fait pire que mieux. C'est ce qui arrive quand on mouille facilement partout, je suppose.

En y repensant, j'aurais peut-être dû mieux me débattre pour ma défense. Mais qui sait ? Je peux toujours prévoir de les prendre à revers au tout dernier moment. Et si possible, près d'un sol plus accueillant.

_ Au moins, on a survécu, me rassure mon compagnon d'infortune, qui me sort de mon air grognon et pensif.

Il sait que je suis vexé que l'histoire prenne cette tournure. Comme si ça ne suffisait pas d'avoir abandonné son propre bâteau, maintenant il fallait croupir dans les bas fonds d'un autre. Bouh ! Ma Vague Morue chérie, mon petit chez moi, elle me manque...

Le masseur me tripote comme il peut, dans la foulée. Vu l'espace de notre cage, on est comment dire ? Assez collé-serré. Et forcément, quand tu dois te coltiner déjà un gros tas de graisse qui compte pour deux ou trois, imagine ce qu'il peut bien rester au pote de cellule ensuite. Heureusement, Eugène, lui, aime ça. Ce n'est donc pas lui qui s'en plaindra.

_ Mouais, lui réponds-je, histoire d'avoir quelque chose à jacter.

Lot de consolation, sinon ? Nous ne sommes pas les seuls passagers à avoir été jetés derrière des barreaux. Au milieu de cette pénombre et entre deux secousses de l'appareil qui tangue, je peux reconnaître quelques trognes croisées lors de la dernière mésaventure sur la terre ferme.

_ Bon ! Et si je défonçais tout ça, hein ? Reprends-je avec plus d'assurance, après avoir consulté Eugène du regard.

Solution radicale, il n'y a que ça de vrai !

Bien sûr, c'est vite dit. La tantouze est, comme par hasard, dans mon dos, tandis que moi, j'ai tous les bourrelets de devant scotchés sur la grille. Du coup, ma tête est obligée de pivoter tant bien que mal vers mon colocataire.

_ Je doute que ça fonctionne, mon coco, me susurre-t-il dans l'oreille. J'ai pas envie de finir défiguré, s'il te plaît. Et puis, le bâteau a aussi sacrément morflé, souviens-toi. Alors traverser Grand Line à la nage si tu démolis tout, non merci !

Il me déballe tout ça en prenant même soin de me léchouiller un bout qui dépasse, en guise de point final. Beurk !

N'empêche, il n'a pas tort, le bougre. Non pas que ça m'emmerde de lui donner raison trop vite, cependant il n'est pas question de moisir une minute de plus dans ce trou à rats. Surtout après ce qu'on a déjà vécu. J'estime que nous méritons mieux que ça.
Je me remets donc à gesticuler autant que faire se peut, puis lorsque la position me semble un peu plus correcte, j'entreprends de me libérer de cette foutue prison. Je prie pour que ma force suffise à écarter les barreaux, dans un premier temps.

Manque de bol, il faut croire que je ne dois pas avoir encore assez de liberté dans mes mouvements, car le chemin vers la délivrance n'est pas propice à se pointer rapidos, même après plusieurs efforts de gros balaise. En tout cas, jamais je n'avouerai que c'est peut-être moi qui suis trop épuisé !

_ Chiottes ! Grogné-je alors, au bout de ma séance intensive.

C'est un échec.

Sauf que j'ai vite fait de piger ce qui n'allait pas depuis tout à l'heure. La faute à l'autre coquinou d'efféminé, grrr ! J'ai l'impression que même sans avoir besoin de me glisser sérieusement ses mains, ici ou là sur le corps de son patient, je suis quitte à en subir les effets secondaires. Que je veuille ou non !
Résultat, l'andouille a dû me ramollir d'une manière ou d'une autre. Ceci expliquant cela. Pfff ! Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre, de toute façon, hein ?

Maintenant, je vais avoir l'air fin devant les autres, toujours dans les parages. Qu'est-ce qu'ils vont penser de moi ? Que c'est trop la honte d'être aussi nul contre de la simple ferraille, je parie !
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« Va te reposer Prince.... Tu ne pourras rien faire de plus. Il faut patienter maintenant et ne t'en fais pas, je veille sur lui. »

Cassandre avait raison : cela ne servait à rien de rester là, à regarder Yukisame qui gémissait dans son sommeil inconscient. Il aurait pourtant tellement aimé lui venir en aide, d'une manière ou d'une autre, mais il ne pouvait rien faire, il n'était pas médecin. Le simple fait de poser ses yeux sur ce corps d'enfant trempé de sueur et dont les bandages au ventre étaient baignés de sang, était comme un coup de poignard au coeur pour lui. Étrangement, ses pensées s'égarèrent et il repensa à Meirin... Si seulement cette dernière était présente... Enfin il regagna sa cabine, tandis que dehors, l'agitation de la bataille était clairement perceptible.

Déposant son long manteau noir, ainsi que son tricorne dans un coin de la pièce, il détacha ensuite ses diverses ceintures, laissant tomber sur une table où s'étalait diverses cartes maritimes, pistolets à silex et autres lames courtes. Enfin, il s'assit sur un large siège de bois décoré, disposant d'un grand dossier et rembourré pour le confort. Plaçant le fourreau de Yubashiri entre ses jambes, il laissa rapidement tomber sa tête en arrière et ferma les yeux : son corps, torse nu, était recouvert d'égratignures, coupures, brûlures et autres ecchymoses et le sommeil le submergea comme un tsunami emportant une bâtisse en bois.

Ne sachant combien de temps les filets de Morphée l'avaient emporté, Prince se réveilla en sursaut. Entendant que quelqu'un frappait à sa cabine, le capitaine pirate replaça le fourreau de son meitou à sa ceinture et se dirigea vers le hublot, constatant que les combats avaient cessés et que le navire voguait paisiblement.

« Entrez... »

« Prince, je... enfin c'est ce type aux revolvers... Il souhaitait te voir. »

« Fais-le venir, Mugen. »

« O... Okay capt'aine »

Quelques instants plus tard, Edhan entrait dans la cabine de Prince. Un silence s'installa entre les deux hommes, avant que Prince, toujours dos au nouvel arrivant, ne lance à ce dernier :

« Tu sais, j'étais là, lors de la catastrophe de cette année 1611... Nous étions en plein combat lorsque la vague s'est formé avec une vitesse ahurissante... Puis c'est un véritable mur sombre qui a frappé le navire, fracassant le bois et l'acier de dernier tout en emportant les hommes... »

*Silence*

« Prince... »

« Je... Je revois encore nos amis, frappés par la catastrophe. Certains morts bien avant d'être tombés dans l'océan... Puis le silence et l'obscurité glaciale des fonds marins... »

Se retournant finalement pour regarder Edhan Royard dans les yeux, Prince sourit :

« Tu sais, Sayle aurait vraiment souhaité que tu nous rejoignes ce jour où nous nous sommes rencontrés... Il avait sentit un énorme potentiel chez toi. Je ne sais pas si c'est un hasard si nos routes se sont de nouveaux croisées et je ne sais également pas quels sont aujourd'hui tes plans, mais je pense que Sayle aurait aimé que je te le propose... Alors, voilà : veux-tu faire partie de mon équipage, Edhan Royard ? »
    Je ne peux même pas imaginer ce que Prince à du ressentir ce jour là, quand il a tout perdu à cause de cette tempête maritime. Le désespoir ? La peur ? La colère et la rage ? Peut-être un peu de tout ça, comme moi quand Sanzo s’est fait capturé j’imagine… sauf que lui a vu mourir plusieurs de ses camarades sous ses yeux, conscient qu’il ne les reverrait plus jamais, leurs corps avalés par cette impitoyable étendue d’eau sombre, se demandant si lui-même survivrait tandis que son monde s’écroulait autour de lui…


    Mais il a survécu. Sanzo a survécu aussi. Et je les ai retrouvés tous les deux, alors pourquoi pas d’autres ? Pourquoi pas Sayle Valdean lui-même ? Je ne sais pas si c’est la naïveté de quelqu’un qui n’a pas vécu cette catastrophe qui me pousse à le croire, peut-être que lui a abandonné tout espoir et il aurait raison, je ne pourrais même pas le blâmer. Mais pas moi, je continuerai à chercher, je finirai par tous les retrouver et les rassemblerai. Je ne sais pas ce que je ferai ensuite, peut-être qu’on se contentera de pleurer ensemble nos camarades tombés ce jour là avant de repartir chacun de notre côté… ou peut-être que les Fushi Akuma renaitrons de leurs cendres.

    En tout cas, retrouver Prince est la première étape de mon nouvel objectif. Et maintenant que nous sommes réunis, pas question que je le perde de vue.

    « Ce n’est pas un hasard si nous nous sommes retrouvés, non. Ca fait cinq ans que je voyage à votre recherche… et tu n’es pas le premier que j’ai retrouvé. »

    Ses yeux s’écarquillent de manière presque comique, traduisant sa grande surprise à la nouvelle qu’un de ses anciens nakamas, qu’il pensait tous morts, est en réalité bien vivant. Ce serait le moment parfait pour faire durer le suspens, mais pas pour une nouvelle aussi importante. Je plonge mon regard hétérochrome dans le sien avant de reprendre.

    « Sanzo est vivant. J’étais avec lui il y a encore quelques semaines, on voyageait ensemble à ta recherche… Mais à peine entrés sur Grand Line, il a été capturé par la marine et rapatrié sur les blues. Prince, je sais que tu as ton propre équipage maintenant et les responsabilités qui vont avec, mais j’ai bien l’intention de le sortir de là dés que j’en aurai l’occasion, avec ou sans ton aide. Sans parler des autres, j’ai toujours l’intention de retrouver les survivants, peu importe le temps que ça me prendra. »

    Le silence plane à nouveau, lui est peut-être toujours choqué par la nouvelle, ou peut-être réfléchit-il à ce que je viens de lui annoncer. Quoi qu’il en soit, je le laisse assimiler tout ça pendant de longues secondes, avant de baisser le regard et reprendre.

    « Mais pour l’instant, je ne peux rien faire. Je ne suis pas assez fort, et j’ai perdu mon moyen de locomotion. Et puis… je te retrouve après tant d’années, pas question de te laisser filer aussi facilement. »

    Là dessus, je relève les yeux et lui affiche un grand sourire dont j’ai le secret, et lui offre une bonne poignée de main virile, comme pour sceller le pacte.

    « Bordel, ce que ça fait plaisir de te retrouver ! Tu peux compter sur moi à partir de maintenant, capitaine !  »
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    Convoqué dans la cabine du capitaine, je me trouve à côté de ce dernier qui a l’air enthousiaste. En face de nous Edhan Royard, lui aussi le sourire aux lèvres, attend que Prince prenne la parole. Je sens que quelque chose d’important va m’être annoncé. Oui, c’est bien ça. Il m’annonce qu’Edhan est maintenant des nôtres et me confie la tâche d’en informer les nakamas. Pas de problème, c’est mon rôle !

    Je fais quelques pas en avant pour arriver tout près du nouveau membre de l’équipage, mais au moment où je m’apprête à lui souhaiter la bienvenue, une idée me traverse l’esprit.

    - Prince. C’est bien beau de recruter des hommes, mais à ce que je sache, nous n’avons toujours pas de nom officiel pour l’équipage…

    Ce dernier, s’installe sur sa belle chaise et attend, me fixant de ses yeux émeraude. La main, sur la tempe, le petit sourire au bord des lèvres. Il sait que j’ai une idée derrière la tête, alors me laisse finir, se contentant de se balancer. Pour ma part, j’ai la main posé sur l’épaule d’Edhan qui me fixe silencieusement lui aussi. Sans plus attendre, je reprends.

    - Tout le monde voit l’élégance que tu dégages. Ton style et ton ambition en charme plus d’un. C’est d’ailleurs pour cela que je t’avais proposé de prendre les rênes de l’équipage. Tu as une certaine prestance et une forte détermination. Mais une chose a complètement changé la donne ces derniers temps. Tu n’es plus le Howard Prince que j’ai connu au début.

    Me retournant face à lui, toujours la main sur l’épaule du nouveau, je continue.

    - Maintenant griffon, lorsque tu ouvres tes ailes, tous les yeux se braquent sur toi. Majestueux, tu laisses toute ton aura s’emparer des lieux. C’est selon moi une chose à ne pas négliger pour notre équipage alors… Que dirais-tu d’un fanion à ton image ? Que dirais-tu… de l’équipage du Griffon ?!

    Moi-même excité par ma proposition, je suis convaincu que s’il accepte, ce serait là un tournant très important dans la vie de toutes les personnes sur ce navire. Même ceux qui ne sont pas alliés. Nous avons une grosse force de frappe, des personnes puissantes à bords. Je pense qu’il est temps pour nous de nous faire un nom dans la cour des grands !
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    Combien de temps s'est écoulé depuis tout à l'heure ? Des jours entiers, va savoir. En tout cas, on navigue toujours quelque part sur Grand Line, ça c'est certain. Je le sais mieux que personne parce que dès qu'on penche d'un côté comme de l'autre, vous-savez-qui est super content de m'accueillir à bras ouverts ?
    Quoi qu'il en soit, ça ne peut plus durer ! Je n'ai pas signé pour être stocké comme de la vulgaire marchandise. À ce compte-là sinon, autant retourner sur mon propre bâteau d'une manière ou d'une autre... et advienne que pourra !

    Je me lève alors tout à coup. Enfin, autant que faire se peu. Après, c'est le plafond de métal qui m'oblige à courber l'échine et faire le beau. Puis je murmure un truc à mon nakama.

    _ Bon, Eugène... voilà ce que je te propose. Tu vois les mecs là-bas ?
    _ Ouais. Ceux avec qui on a partagé un petit footing sur Bulgemore.
    _ Euh, c'est ça. Bah j'en chope un par surprise, tu le caresses comme tu sais si bien le faire aussitôt après... de façon à le rendre tout mou. Puis on le coince entre les barreaux.
    _ Hein ?

    Le travelo me regarde bizarrement. J'hausse alors les sourcils car je m'attendais à une meilleure réaction. Pourtant mon plan est tout ce qu'il y a de plus simple, non ?

    _ Mais pourquoi ? Reprend-il.
    _ Eh bah pour faire croire aux autres là-haut, qu'il a cherché à s'échapper, pardi !
    _ C'est dégueulasse !
    _ Il faut bien que quelqu'un s'y colle, de gré ou de force, tu crois pas ? Et pour moi, c'est déjà râpé à cause de mon embonpoint.

    Mon médecin perso n'est toujours pas décidé. Je lui pince les épaules, comme pour le réveiller et l'encourager.

    _ Bref. Autant que ce que soit avec un inconnu qui se met à gueuler. Pis si ça marche pas, il crève mais au moins on aura tenté le coup.

    Eugène comprend enfin que tout ce stratagème abominable devrait servir à alerter un clampin de l'équipage à l'étage supérieur. Et ainsi, clé ou pas clé dans la poche ensuite, pas grave ! C'est ce nouveau gus qui servirait d'ôtage, par exemple.
    Mouhahaha, quel génie je fais ! N'est-ce pas ?

    _ Fallait le dire plus tôt ! Se moque-t-il. Si c'est la clé que tu veux, je peux très bien aller la récupérer moi-même. Je sais déjà dans quelle poche arrière de pantalon elle se trouve, à vrai dire.
    _ Keuaaaah ?!? fais-je en sursaut.

    Et en me défonçant pratiquement le crâne dans le sommet de notre cage, qui plus est.

    Je m'écarte tant bien que mal, d'un pas ou deux, pour mieux dévisager la tafiole de tout son long. Je n'arrive pas à croire qu'il ait pu me faire ce genre de coup ! Il ne tarde d'ailleurs pas à me confirmer justement que, s'il est resté sage depuis le début, c'est parce que notre cajibi nous gardait au chaud et à l'étroit, à la perfection ! Rien que tous les deux, si on esquive les autres gêneurs de trop, mouarf !
    Ma tête joufflue et dégoulinante se met à lui sortir tout un tas de grimaces, pour l'occasion... les gros yeux qui menacent, les canines prêtes à manger, la langue salace sur mes lèvres pulpeuses, les narines qui se dilatent, les plis du front... tout y passe. Mais résultat, j'en reste sans voix.

    Dans mon dos, pendant ce temps-là, je ne sais pas ce qu'ils doivent s'imaginer, les autres... à part peut-être une querelle d'amoureux. Mais quand on y pense, ça peut servir de diversion, en quelque sorte. Du coup, que les mecs soient hypnotisés par notre dispute ou qu'ils s'en foutent royalement, c'est tout bon pour mes affaires, héhé !
    Je reprends espoir et je me frotte les mains. Sauf que Eugène, de son côté, ne met pas longtemps à passer à la suite de ses propres manigances. Il me chatouille de partout et s'enduit de ma sueur sur toute sa fine anatomie de chochotte.

    _ Hey, mais atta... l'interpellé-je, surpris par ce qu'il a prévu.
    _ Chut, souffla le masseur, pour m'interrompre.

    Il me récite ensuite quelques passages de son ancienne vie. Celle auprès du Maître Ignace. À cette époque, il bossait notamment avec les vieux os du grand-père à remettre en état.

    Alors que là, pour la comparaison, cette fois-ci il opère sur sa personne. Et grossomodo, ma transpiration va tout bêtement lui être utile pour glisser encore plus facilement entre les barreaux. Wouah, on arrête pas le progrès !


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    Deux jours, peut-être trois, se sont écoulés depuis que nous avons quitté Bulgemore. L’entrainement est difficile. D’abord parce que l’intensité et le rythme imposé par Adam met mon corps à rude épreuve, mon corps qui n’a pas encore eu le temps de se remettre complètement des épreuves de l’île hivernale et qu’il est sous-alimenté à cause de nos enfoirés de geôliers. Mais aussi parce que ce n’est pas évident de se partager l’espace de cette petite cellule entre nous et les deux dégueulasses qui nous servent de colocataires. Entre le masseur efféminé qui cherche à tripoter toute personne s’approchant de lui et le gros hamburger sur pattes dégoulinant de graisse et de sueur le partage de l’espace n’était pas facile. On a décalé nos deux lits superposés au centre de la pièce pour se créer un espace de tranquillité entre eux et le mur.
    Perdu dans mes pensées pendant que je soulève à bout de bras un haltère de fortune constituée d’une latte d’un des lits sur laquelle se tient Damon en pleine méditation. Une goutte de transpiration commence à perler sur le haut de mon front et mes bras frémissent. Je sers les dents tout en repensant aux épreuves parcourues depuis mon arrivée sur Grand Line. Mon arrestation par la marine, le combat en pleine tempête, le tournoi d’Ordealia et plus récemment, les pacifistas. Si je veux être digne d’être membre des Beat Assailants, il fallait que je devienne plus fort et ce, même si ce type d’Alabasta ne me découvre pas de prédispositions au haki. Parce qu’après Alabasta viendra Jaya, et la réunion avec le reste de l’équipage d’Adam. Et, si on en a pas reparlé depuis l’île hivernale, je pense qu’il va me redemander d’intégrer son équipage lorsqu’on aura retrouvé leur navire.
    - Water Seven, c’est pas ton île natale ça ?
    - Quoi ? 

    Surpris je lâche la latte de bois qui se brise sur ma tête tout en faisant basculer Damon en arrière sur le plancher dans un grand vacarme, interrompant les ronflements d’un membre de l’équipage de Prince qui profitait de sa garde pour piquer un somme. La main de notre gardien frappe sur la porte et je reconnais la voix de Shinji, le menuisier qui marmonne :
    - Oh ! Moins de bruits, les taulards…. zzzzZZZZZzzzz
    - Pourquoi vous parliez de Water Seven ?
    - Adam était en train de dire qu’après Jaya, l’île la plus proche était Water Seven. C’est ton île, non ?
    - Ouais…
    Water Seven est en effet mon île natale. Nous allons donc la retrouver dans quelques semaines, mois peut-être. Je n’ai pas eu le temps d’écrire à ma sœur depuis mon arrivée sur Grand Line et voilà qu’Adam m’annonce que je pourrais être chez elle dans quelques semaines. Elle doit avoir changé depuis mon départ et a dû commencé à investir l’argent de mes butins pour le faire fructifier. J’attrape la barre de traction qu’Alex a bricolée contre le mur et commence une grande série de tractions sous l’instruction pressante de Coach Turner. Une nouvelle source de motivation s’empare de moi, me faisant oublier toute fin et fatigue. Le voyage vers Alabasta devait porter ses fruits, me permettre de passer un cap, devenir plus puissant. Je suis né pour ça. La piraterie coule dans mes veines. 
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    Dans sa cabine, Prince regardait attentivement la carte maritime qu'il avait sous les yeux, marquant ici et là de nouvelles annotations : s'il en croyait les notes de différents livres qu'il avait lu durant ces derniers jours, plusieurs semaines les séparaient encore du royaume d'Alabasta. Vingt-huit à trente-deux jours peut-être. Prenant son compas qu'il fixa sur un point noir sous lequel un grand « G » indiquait la position actuelle du Garuda, il marqua une croix, au nord, nord-ouest de la position du navire avant de se lever pour s'étirer les membres : malgré les jours passés et le repos ayant permis à ses différentes blessures de se refermer, le corps du pirate étaient encore douloureux et des courbatures semblaient étreindre chacun de ses muscles comme des prédateurs incapables de lâcher une proie.

    Enfin, après un dernier coup d'oeil, il fixa la carte sur le mur de bois et se recula de quelques pas pour avoir une vision globale. Se frottant les yeux, il sentait la fatigue revenir comme un animal en furie, lui rappelant que ces derniers jours n'avaient pas été riches en repos, mais davantage en chants et boissons, pour fêter l'arrivée d'Edhan. Même les prisonniers en avaient profité. Se remémorant ces instants en soufflant bruyamment, il entendit les voiles latérales du Garuda s'actionner, avant de sentir le vaisseau prendre de la vitesse. Puis quelqu'un frappa à la porte de sa cabine.

    « Entre. »

    Un silence s'installa entre Prince et son second, avant que le capitaine des Griffons ne marque plusieurs « I ? », sous les différentes croix qu'il avait dessiné précédemment. L'incompréhension qui apparut rapidement sur le visage de Lion poussa Prince à commencer ses explications sans attendre :

    «D'après mes calculs, nous devrions croiser plusieurs îles, de petites et moyennes tailles, sur notre route. Je ne sais pas si ces données que tu peux observer son vraiment exactes, mais il va probablement falloir faire une ou plusieurs haltes, avant notre arrivée sur Alabasta... Les vivres commencent à manquer sur le navire et ce n'est pas avec les prisonniers que ça va s'arranger... »

    Les deux hommes rigolèrent de bon coeur, après que Lion ai proposé de les jeter par-dessus bord, où de les débarquer sur le prochain îlot qu'ils croiseraient. Puis, ils discutèrent d'Edhan et Prince raconta à son compagnon le jour où il avait croisé la route du gunner, alors qu'il était sous les ordres de Sayle Valdean, une dizaine d'année plus tôt...

    « Une éternité hein... Et pourtant, le revoir comme ça... J'ai vraiment l'impression que ça s'est passé hier... »

    Enfin, après plusieurs banalités, l'état toujours critique de Yukisame revint bien vite comme sujet principal de la discussion et la morosité poussa Lion à partir au chevet du jeune cuisinier.

    Son second parti, Prince se dirigea lentement vers le hublot de sa cabine et regarda l'immensité bleue du ciel, magnifique et éternelle... Bientôt absent, ses pensées se détournèrent du cuistot pour progressivement se diriger vers les paroles qu'Edhan avait prononcé, quelques jours auparavant : « J'ai toujours l'intention de retrouver les survivants, peu importe le temps que ça me prendra ». Une simple phrase qui avait ravivé l'espoir qui sommeillait en lui, pour le faire renaitre et briller comme au premier jour : non, tous les Fushi Akumas n'étaient pas morts, lui aussi en avait toujours été persuadé ! De plus, Sanzo vivant... Il avait vu l'avis de recherche sans y croire, mais le fait qu'Edhan lui assure qu'il avait voyagé avec lui changeait tout aujourd'hui. Se pouvait-t-il que Sayle... Oui, il ne pouvait plus en douter : Sayle Valdean était vivant, quelque part sur Grand Line, peut-être même accompagné des autres rescapés !

    Les grandes bases du Gouvernement : Enies Lobby, Navarone, G-2... C'était sans nul doute dans ce type de structure qu'il pouvait aujourd'hui récolter des informations sur les secrets du Gouvernement et, bien entendu, sur les lieux où les types comme Valdean étaient enfermés, dans la plus grande discrétion et, probablement, dissimulés aux yeux et oreilles de la plupart des simples soldats de la marine...

    Ces informations valaient-elles néanmoins la vie de ses propres hommes, ses Griffons ?
      C'est à la fois crade mais impressionnant. Eugène doit bien être le seul dans ce monde, à aimer s'enduire de ma sueur. La plupart du temps, quand je déverse tout ça sur mes ennemis, ils n'ont pas le temps de dire s'il te plait et encore moins merci. Au contraire, ça les dégoûte grave.
      Sur ce, en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "vas-y Francky !", mon nakama termine de glisser entre les barreaux, et pouf ! Il se retrouve de l'autre côté de la cage.

      J'ai bien failli féliciter son talent à trop forte voix, alors que le but reste quand même de rester discret. Heureusement, mon poto souple du poignet est déjà sur le coup. À peine j'ai le temps d'ouvrir la bouche, qu'il me pince déjà ma paire de lèvres.
      Après quoi, le reste du corps du masseur, toujours un peu flasque à cause de la séance de caresses, reprend ses droits, ses formes et sa consistance.

      _ Super, tenté-je de chuchoter dès que mon extase est redescendu d'un bon cran. Bon alors, tu vois ce plouc là-bas ?
      _ Oui, mon chou... me provoque-t-il avec amusement.
      _ Tu pourras lui faire toutes les fouilles au corps que tu veux, si y'a que ça pour te stimuler... mais d'abord, tu me ramènes sa foutue clé de cellule. Pigé ?

      Le coquinou ne me répond pas. Il préfère plisser les yeux, et sourire tout en s'éloignant, façon romantique.

      De mon côté, je ne ne peux que croire en lui et croiser les doigts. Alors je le zieute tandis qu'il progresse vers son objectif : le geôlier. Parfois, il m'arrive aussi de jeter un regard vers les autres convives du coin, avec la forte pensée télépathique de leur insinuer de pas tout faire capoter... et ce, quand bien même ils préfèrent se morfondre en silence dans leur coin.
      Mais apparemment, plus de peur que de mal. Tout semble se passer comme sur des roulettes. Personne n'a l'air de vouloir moufter trop bruyamment, en tout cas. Et ainsi, moins de trente secondes se sont écoulées lorsque mon travelo préféré refait le chemin inverse jusque ma pomme.

      _ Alors, alors ? Lui fais-je, impatient.
      _ C'est bon, j'ai pu le peloter comme je voulais. Il a rien senti.
      _ Mais j'en ai rien à foutre, ça !

      Eugène piaille un petit rire de diablotin et insère la clé dans la serrure. Tada ! Porte ouverte !

      _ Bon bah les gars, content de vous avoir connu, hein... glissé-je aux autres, pendant que je pousse mon tas de graisse hors de cette prison.

      Malheureusement, la porte grince un chouïa à ce moment-là. Comme par hasard ? Dans tous les cas, je ne prends pas de risques. La première chose que je m'empresse de faire alors aussitôt, c'est d'assommer le gardien... comme un homme. Un vrai !
      C'est vrai, quoi ! Les sensibleries d'un masseur Okama, ça va bien cinq minutes pour paralyser ou faire rêvasser quelqu'un. Mais rien de tel qu'une vraie baffe qui vous décroche la mâchoire. Parole de catcheur !

      _ Bien joué, Eugène. T'as bien mérité ton quart d'heure de euh... euh... enfin, de ce que tu sais faire de mieux avec un autre mâle, quoi. Quant à moi, je sors. J'ai affaire.

      Je tape vite fait dans la main de mon partenaire, puis je remonte sans plus attendre vers la lumière, à l'extérieur.

      Évidemment, des jours ou des semaines ont eu beau défiler depuis l'anecdote à Bulgemore, chacun se souvient très bien de mon gabarit démesuré. Alors quand j'apparais dans le champ de vision de quelques bronzés lézardant sur ce navire, ça tire assez la grimace.
      Néanmoins, les gars persistent à se la couler douce ensuite. Non mais allô quoi ! C'est tout l'effet que ça leur fait, un Sumo en colère et en string ? Je ronchonne rapidos, tête baissée sur la poitrine. Puis je scanne vite fait la zone après la trogne des vilains garnements qui ont osé me ranger à la cave, depuis tout ce temps. Sauf que ne les distingue pas dans l'horizon.

      _ Pfff ! Râlé-je de plus belle. Z'ont eu peur de moi, et ils se sont cachés sous leur lit, j'parie ! Puisque c'est comme ça, c'est moi le Capitaine dorénavant, na !

      Je patiente quelques secondes, pour faire style. Mais puisque personne ne bronche davantage, je prends ça pour un oui. "Qui ne dit mot, consent !", comme dirait l'autre.


      Spoiler:
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      Le temps passait aussi rapidement que la température évoluait. En effet, depuis quelques jours, une chaleur incroyable s'était installée, remplaçant progressivement une météo plus fraiche et calamiteuse. Les monstres marins étaient plus présents également, ce qui ne contrariait apparemment pas l'équipage qui, grâce à cela, pouvait s'adonner à quelques exercices physiques venant casser l'ennui qui pointait parfois le bout de son nez, sur le Garuda. Néanmoins, l'atmosphère étouffante et lourde obligeait souvent les Griffons à rester dans la fraicheur du bâtiment et à ne pas trop trainer dehors... La proximité d'une île désertique, sans aucun doute, avait expliqué l'homme au tricorne à ses hommes, qui se rappelait les paroles d'un navigateur de Bulgemore.

      « Sur Grand Line, il est parfois possible de savoir si une île est proche, simplement en observant les changements climatiques... En effet, la météo nous donne de précieux indices sur les types d'îles qui nous entourent. »

      Le capitaine pirate, qui lui, bravait la chaleur de l'après-midi en s'adonnant à quelques exercices sous sa semi-forme de Griffon, tentait de maintenir cette transformation qu'il ne maîtrisait pas encore. Haletant, il savait que son corps recouvert de plumes augmentait encore plus sa chaleur, mais il continuait néanmoins, décollant dans les cieux et fusant vers l'infinie bleutée dépourvue de nuages. A de nombreuses reprises, il se maintint dans les airs pour se livrer à quelques attaques et autres impressionnants mouvements aériens et à de nombreuses reprises, sentant sa concentration décliner, il crut qu'il allait tomber... Pour un processeur de Fruit du Démon, une chute dans la majestueuse Grand Line, si loin du navire, n'aurait signifié qu'une chose...

      Enfin, se figeant sur place, tandis que deux gigantesques créatures aquatiques sautaient hors de l'eau pour le dévorer, ses longues oreilles frémirent, percevant une lointaine voix, des bribes de mots plus exactement, qui provenaient du pont du Garuda. Prince avait d'ailleurs eu beaucoup de mal à se faire à cette nouvelle aptitude, émanant de son nouveau pouvoir : désormais, son ouïe était si fine et développée, qu'il pouvait entendre des bruits, des voix, à des kilomètres.

      « Qu'est-ce que ce type fou dehors au juste ?! »

      Fusant en direction du navire, il laissa les deux anguilles géantes retomber dans l'océan, en plusieurs dizaines de morceaux découpées. Arrivant en seulement quelques secondes, il reprit sa forme humaine dans les airs et tomba juste devant Gura, tout en éclatant plusieurs lattes de parquet, chose qui, évidemment, réveilla Shinji qui somnolait sous la barre du vaisseau :

      « Hum.. Hein... ? OOOOOH !!!! PUTAIN PRINCE !!!! TU POURRAIS FAIRE GAFFE BORDEL !!!!! ETT C'EST PAS LA PREMIÈRE FOIS !!!! »

      « Héhéhé désolé Shin', j'aime bien soigner mes entrées. »

      « Et ça explique pourquoi tu dois faire sauter le bois du pont ?!! »

      « Ah... Ca non. En tout cas... »

      Prince sortit alors Yubashiri dont la lame se dirigea sous la gorge du catcheur :

      « J'aimerais bien savoir pourquoi notre ami ici présent est en dehors de sa cellule... Car j'imagine que s'il est sorti, les autres ne doivent pas être restés tranquillement dans la leur... »

      « Oh putain !!! Lion et Edhan sont probablement au dortoir !!! M.. Mugen !!! Merde !!! Mugen était chargé de s'occuper de ces types !!! S'ils ont osé lui faire du mal... »

      « Calme-toi Shin' »

      « Ohé les gars ! »

      « Hum ? Cassandre ? »

      « Je ne voudrais pas vous déranger mais... Je crois bien que nous arrivons à notre destination ! Regardez !!! »

      En effet, Alabasta, le royaume des sables, se dévoilait lentement aux pirates, comme une splendeur éthérée et vaporeuse, un mirage dans une étendue azure...