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Délicate situation

ROUND I
Le Mystérieux Loup Blanc Solitaire

[D'ICI]

Sur le chemin de retour du poste de la Marine d'où elle venait de toucher la prime sur la tête d’un chef d'une bande de malfrats qu'elle avait fait tomber le jour même, la jeune chasseuse de primes s’arrêta devant un mur recouvert des avis d’arrestation. Son œil était attiré par une affiche particulière. Ce n’était pas la récompense, dont le montant se levait à cinq millions de berrys, qui retenait son attention mais plutôt la tête mise à prix qui y figurait. Une frimousse qui lui donnait une image de ce qu’elle aurait pu bien être si elle avait été de l’autre sexe. Même couleur et abondance de cheveux, un œil caché. Les seules choses qui la différenciaient de l'homme recherché, outre leur différence de sexe, étaient l’expression du visage et le côté de l’œil invalide. L’homme présentait une expression bien rude contrairement à elle dont le visage exprimait plutôt de la douceur qui pouvait être facilement prise pour de la candeur. L'homme semblait également avoir l’œil gauche invalide alors que c’était celui de son côté droit qui n’était plus en état de fonctionner. Shin, ainsi se nommait l’homme mystérieux. Un être dont la jeune chasseuse de primes n’avait jamais entendu parler. Celui-ci était surement un criminel local qui ne sortait jamais de son territoire comme il y en avait de masse dans ce berceau de déchets de l’humanité au nom de Las Camp.

Shin:

- Mauvais choix !

L’exclamation obligea la jeune femme à pivoter légèrement. Elle se trouva face à un agent de la Marine qui s’était posté légèrement en arrière vers sa gauche. Se faire aborder par un étranger était une des choses qui rythmaient sa vie courante. Sa présence semblait attirer naturellement ses semblables. Une vérité qui trouvait surement sa source sur son physique aux formes généreuses car la plupart des personnes qui venaient l'accoster étaient du sexe opposé. Mais là était une chose qui ne l'incommodait point car elle appréciait les bonnes rencontres. En général, le tête à tête fortuit finissait bien même si ce n'était pas toujours le cas. L'homme qui venait de lui adresser la parole devait piétiner dans la cinquantaine d'années et arborait un faciès à moitié endormi comme s'il était soûl.

- J’ai vu la tête que tu as apportée tout à l’heure. Je ne sais pas si son propriétaire t’a donné du fil à retordre mais si c’est le cas je te conseille d’oublier celui- là !

Par celui-là il désignait l’homme sur l’avis de recherche que regardait la chasseuse de primes.

- Il n’aime pas s’en prendre aux innocents mais il n’hésite pas à tuer tous ceux qui le cherchent. Chin est vraiment un homme imprévisible qui dans un combat peut devenir complètement instable. Je l'ai déjà vu à l'œuvre. Un vrai animal sauvage. C’est d’ailleurs pour cela qu’on le surnomme le Loup blanc solitaire.
- Loup solitaire ? Il travaille seul ?
- Oui mais cela ne fait pas pour autant de lui un homme facile à capturer. Quelques chasseurs ont déjà essayé de l'arrêter mais deux ont trouvé la mort alors que les autres sont devenus invalides à vie ! Beaucoup d’organisations criminelles ont essayé de l’allier à leur cause mais aucune n’a réussi à le recruter. C’est un homme qui préfère œuvrer seul.
- Pouvez-vous me dire où je pourrais le trouver ?

L'homme marqua un silence tout en fixant plus intensément la jeune borgne comme s'il cherchait à lire au fond de son regard.

- Ne me dis pas que tu comptes le prendre en chasse jeune fille !?
- Non ! Non ! Ne vous inquiétez pas ! Je sais où se situent mes limites et d'après ce que vous venez de me révéler, je ne fais vraiment pas le poids face à celui-là.

Les mains balancées de droite à gauche vigoureusement devant elle en guise de négation avaient accompagné les paroles de la jeune femme.

- Je suis juste curieuse de savoir dans quel genre d'endroit peut bien traîner ce genre d'homme car je le vois mal fréquenter des endroits où traîneraient habituellement des voyous de son espèce vu qu'il aime la solitude. S'isolerait-il donc dans des endroits particuliers ?

La Danseuse du vent n'aimait guère inquiéter les gens quand bien même ceux-ci étaient des parfaits étrangers. Ainsi, elle préférait recourir à un mensonge plutôt que de dire une vérité qui pouvait tourmenter ou devenir la source d'une discorde, chose dont elle n'était pas très friande. Là était donc un mensonge pour le bien-être de son interlocuteur et façonné de sorte à pouvoir lui soutirer subtilement les informations dont elle avait besoin. Ceux qui la connaissaient bien auraient vite compris le subterfuge mais son interlocuteur n'était qu'un inconnu qui la prenait surement, comme beaucoup d'autres, pour un parfait ange justicier. En quelques minutes, la jeune chasseuse de primes eut toutes les données pour le besoin de sa prochaine traque. Les endroits où elle pourrait trouver la proie, son style de combat et même son triste passé. Une histoire qui réconfortait son désir de rencontrer cet homme dont l'existence ne cessait de titiller sa curiosité. En plus de la ressemblance physique, celui-ci semblait avoir en commun avec elle un passé bien douloureux. Celui de la décimation de leur famille respective par des scélérats.

Après avoir remercié chaleureusement l'homme qui venait de lui fournir gratuitement les informations dont elle avait besoin, la jeune borgne reprit le chemin en direction de son auberge. Le repos s'imposait avant la prochaine chasse bien qu'elle ne se sentait pas épuisée malgré ce qu'elle venait de vivre : une rencontre mouvementée avec une armure ambulante pourtant le nom d'Izumi et un combat contre une bande de bras cassés et leur chef. La prudence n'était jamais de trop, surtout lorsqu'on s'apprêtait à risquer sa vie dans une rencontre qui pourrait mal finir …


Dernière édition par Yamiko le Sam 25 Avr 2015 - 2:13, édité 2 fois
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ROUND II
Défaite Prématurée

Le soleil commençait à peine de pointer le bout de son nez que la Danseuse du vent était déjà parée à repartir à la chasse. Son arme à sa place habituelle dans son dos, six mètres de corde tressée d’un centimètre de diamètre enroulés et accrochés soigneusement à la ceinture de sa jupe au niveau de sa fesse droite, elle arpenta les rues en direction du quartier où était susceptible d’habiter sa proie. D’après les informations récoltées la veille, l’homme recherché continuait d’occuper seul la maison familiale après la mort de tous les siens. La propriété se situerait dans un arrondissement assez paisible au bord de la ville. Une rareté dans cette ville cancéreuse où abondaient des quartiers malfamés.

La cible, comme la plupart des criminels de son espèce, œuvrait surtout la nuit et se reposait donc la journée. La jeune chasseuse espérait donc, à cette heure si tôt, la retrouver chez lui et pourquoi pas à moitié endormie, chose qui lui faciliterait la tâche. Malgré le métier qu’elle exerçait, la jeune chasseuse de primes n’était pas du genre bagarreur et aimait achever sa tâche rapidement quitte à recourir à des coups bas ou prendre des risques insensés. La patience tout comme la discrétion était une vertu qu’elle ne possédait pas. Ce qui était fort dommage d’ailleurs car si elle avait eu ces qualités alors elle aurait pu très bien devenir une combattante presque parfaite. Malheureusement la perfection était une chose qu’elle n’a jamais cherché à atteindre et de toute évidence impossible à accéder pour un être qui se laissait guider par ses instincts et non par la raison qu’elle était.

La jeune femme dut marcher une bonne demi-heure avant d’atteindre sa destination. Elle avait été obligée de traverser quelques endroits sensibles mais qui heureusement étaient vidés à l’heure de son passage. Seuls des ivrognes qui n’avaient pas réussi à retrouver le chemin du retour et des prostituées qui sortaient des couches des débauchés traînaient dans les rues. Une fois face au bâtiment marqué par le temps et de la négligence où se reposait surement sa prochaine victime, la jeune borgne se planta dans la rue assez large et déserte pour regarder plus en détails le lieu. Le domaine était vraiment en piteux état mais on pouvait encore deviner aisément ce qu’il avait dû être à l’époque. Une belle propriété que seuls des êtres assez aisés auraient pu posséder. Le Loup blanc solitaire serait-il donc un descendant d’une bonne famille ? Là expliquerait son comportement qu’on ne pouvait qualifier d’être totalement condamnable par rapport à ceux des nombreux autres criminels de ce berceau des déchets humains. Il avait dû recevoir une bonne éducation avant que le destin ne l’abandonne aux mains du diable. Ce n’était pas un homme droit, là était une vérité qu’on ne pouvait nier, mais il n’a jamais porté atteinte à un parfait innocent. C’était sans doute pour cette raison que la Marine n’avait jamais cherché à l’arrêter malgré la prime mise sur sa tête et son isolement qui pouvait leur faciliter l’arrestation. L’organisation avait dû juger qu’elle avait mieux à faire que courir après un être qui, malgré ses actes condamnés par la justice, œuvrait indirectement pour l’élimination d’autres scélérats. Le Loup blanc solitaire effectuait à son insu à du nettoyage, à très petite échelle certes, des cancers de cette ville malade.

L’inspection terminée, la chasseuse de primes poussa la grille rouillée et à la serrure cassée qui lâcha un cri de plainte pour lui céder le passage. La jeune femme traversa la cour qui séparait la bâtisse de la rue et qui était laissée à l’abandon comme le reste. La nature avait pris ses droits à l’endroit et s’était même rebellée en prenant possession des objets fabriqués par l’homme qui étaient censés l’orner. Arrivée devant la porte principale, la jeune borgne enleva son arme de son dos pour la tenir verticalement dans sa main droite, la pointe reposée sur le sol, avant de toquer bien fort et sans interruption de sa main gauche sur la porte. Elle n’avait même pas cherché à vérifier si celle-ci était verrouillée ou pas car son but était de faire sortir la proie de sa tanière. Son style de combat demandait de l’espace ouvert; elle ne serait donc pas à son avantage en se battant à l’intérieur. Les secondes s’écoulèrent mais personne ne semblait vouloir venir l’accueillir mais elle ne cessa de taper vigoureusement sur la porte. Si le propriétaire était bien présent, il finirait bien par se manifester à cause du bruit agaçant et incessant; à moins qu’il ne se trouvait dans un sommeil vraiment profond. Chose qui arrangerait son plan B qui était celui de forcer un passage, avec toute la discrétion dont elle était capable autrement dit « zéro », pour aller débusquer la cible à l’intérieur. Une option d’urgence qu’elle préférait ne pas recourir car si un combat finirait par éclater, elle se trouverait alors à son désavantage. Plusieurs secondes s’écoulèrent encore lorsqu’une voix qui dénotait une pointe d’agacement se fit enfin entendre de derrière la porte.

- Qui-est-ce ?
- C’est pour une livraison Monsieur !
- Puis-je savoir pourquoi mon livreur doit-il être armé pour me confier un colis ?

Comme elle l’avait anticipé, l’homme avait pris le soin d’inspecter l’extérieur depuis l’intérieur avant de venir l’accueillir. La jeune borgne n’était pas assez patiente pour préparer rigoureusement le terrain avant une guerre mais n’étant pas totalement négligente, elle réfléchissait toujours aux possibilités qui pourraient mettre en péril sa mission et ainsi prendre le temps d'élaborer des stratégies en fonction du résultat de son analyse. Des plans qui malheureusement étaient parfois vraiment tirés par les cheveux mais elle était une adepte du « ça passe ou ça casse ».

- Justement, c’est cette arme étrange que je dois vous remettre.
- De la part de qui ?
- Je ne sais pas Monsieur ! On m’a juste dit de vous la remettre sans poser de questions.

Des verrous qui se déverrouillaient se firent entendre puis la porte s’ouvrit pour laisser apparaître un homme torse nu aux longs cheveux blancs et arborant un cache-œil gauche noir uni. La jeune chasseuse de primes ne prit pas le temps de le regarder plus en détails car elle tenta de jouer sur la surprise pour essayer de l’atteindre au niveau du flanc gauche avec son arme qu’elle avait soulevée des deux mains à la vitesse de l’éclair. Malheureusement, l’homme para le coup avec un katana dont la taille était plutôt impressionnante et avec lequel il était venu accueillir la fausse livreuse. L’homme avait repoussé du côté qui avait été visé l’arme qui l’avait menacé par la lame de son sabre qu’il avait tenu verticalement de ses deux mains. La force qu’il avait mise dans le blocage avait réussi à envoyer les lames du sabre étrange(1) de la jeune femme dans le mur et le pan de la porte. Avec les forces de ses deux bras, l’homme coinça contre le mur avec son sabre celui de son assaillante qui garda son calme malgré son assaut qui avait échoué. La jeune borgne, malgré son caractère enfantin habituel, se montrait toujours très sérieuse dans un combat. Un changement de personnalité qui pouvait déconcerter quand on connaissait ses comportements dans la vie de tous les jours. Là était une attitude qui révélait qu’elle n’était pas aussi naïve qu’elle le laissait paraître.

Tout en gardant toujours bloqué l’arme de son adversaire, l’homme inspecta plus en détails la jeune femme qu’il lorgnait depuis sa taille bien haute par rapport à celle de la chasseuse de primes qui n’était qu’un petit bout de femme aux formes généreuses. Le regard froid et viril insista un peu plus sur l’opulente poitrine de la jeune fille avant de descendre sans la moindre discrétion vers les cuisses dont l’habillement était comme une invitation à la débauche bien que là n’était point le but de l’accoutrement. Profitant que l’homme semblait être distrait, la jeune borgne tira brusquement son sabre sur les poignées duquel elle avait gardé ses deux mains fermées avec force. Elle réussit à libérer l’outil mais au lieu de prendre de la distance elle chargea aussitôt la cible mais une fois de plus l’assaut fut paré. S’ensuivit un enchaînement d'attaques et de blocages qui démontraient la dextérité de chaque protagoniste dans le maniement du sabre et très vite un écart d'habilité se révéla au désavantage de la jeune femme. Non seulement elle ne pouvait rivaliser avec le talent de sabreur de son ennemi, son arme n'était pas adéquate pour le style de combat qu'ils étaient en train de mener. Celle-ci avait une bonne portée mais était bien trop lourde pour être maniée longuement. Face aux assauts qui lui semblaient de plus en plus rapides de son adversaire, la chasseuse de primes fut forcée de reculer puis de bloquer les attaques tenant son sabre, qui commençait à épuiser son bras, à deux mains. Un changement qui lui ôta la possibilité d'attaquer à cause de la rapidité des assauts de son assaillant. Elle fut donc forcée de se contenter de parer les attaques de l'homme qui ne semblait pas vouloir la laisser souffler.

À force de reculer, la borgne avait fini par atteindre le milieu de l’immense cour mal entretenue alors que ses deux bras commençaient à s'épuiser. Elle était au courant de la virtuosité du Loup blanc solitaire mais elle ne s'attendait pas à perde si vite l'avantage face à lui en combat en arme blanche. Il fallait absolument qu'elle change de stratégie avant que ses bras ne l'abandonnent définitivement mais les assauts qu'elle subissait ne lui laissaient pas le temps de réfléchir. Un coup qui semblait bien plus fort que les autres, ou qui lui paraissait bien plus violent parce que ses bras étaient totalement épuisés, fit voler le sabre de la jeune femme. Cette dernière n'eut même pas le temps de voir la direction qu'avait prise son arme que son adversaire se retrouva collé contre elle alors que du sang perlait de son flanc gauche. L'homme s'était rapproché de la jeune borgne après s'être contenté volontairement de ne lui infliger qu'une légère blessure avec son katana alors qu'il aurait pu l'achever directement. L'arme dans sa main droite baissée, son bras gauche enlaçait à présent avec force la taille de sa captive qui semblait désorientée. La chasseuse de primes avait l'esprit totalement embrouillé. Elle ne comprenait pas ce qui s'était passé ni ce qui se passait. Le dernier assaut avait été tellement vif qu'elle n'avait rien remarqué. Il lui était impensable que cet homme avait réussi à la dominer si facilement elle dont le réflexe, la rapidité et la souplesse lui avaient valu le surnom de la Danseuse du vent. Se pourrait-il que la prime mise sur la tête du Loup blanc solitaire de Las Camp ne reflétait pas sa force réelle ? Elle ne voyait que cela comme justification à sa défaite prématurée. La puissance de Shin était bien au-delà de l'estimation établie ...

L'arme de la Danseuse du vent:


Dernière édition par Yamiko le Dim 12 Avr 2015 - 0:44, édité 1 fois
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ROUND III
Prise au Piège

- Tu es à moi à présent ! Lâcha l'homme d'un ton victorieux et qui dénotait un certain dédain.
- Qu'est-ce que tu racontes !?
- Que je ferais de toi mienne et cela de gré ou de force alors je te conseille de m'obéir sagement ! Pour conclure ses dires, l'homme lécha le lobe de l'oreille de la borgne qui se crispa de dégoût.
- Je t'interdis de me toucher ! Ôte tes salles pattes de moi !

L'homme laissa échapper un ricanement qui n'annonçait rien de bon pour la jeune femme avant de la saisir brusquement par le cou sans lui laisser une chance de s'échapper. La prise fit décoller la chasseuse de primes sur les pointes des pieds. Celle-ci posa ses deux mains sur le poignet du bras qui la maltraitait et tenta de se dégager mais en vain. Elle ne faisait vraiment pas le poids face aux forces de l'homme. Une situation qui lui rappellerait à quel point elle était faible en tant que femme.

- Crois-tu vraiment être en position de me demander quoi que ce soit ? Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, tu es à ma merci jeune fille !

Pour illustrer ses propos, l'homme sera plus fort ses doigts sur le cou de sa victime afin de lui faire bien comprendre la délicatesse de sa situation. La prisonnière commença à tourner de l'œil mais le geôlier qui ne semblait décidément pas vouloir la tuer desserra son emprise pour lui permettre de respirer sans pour autant la lâcher après quelques secondes.

- Alors que décides-tu ? M'obéir ou bien préfères-tu que je te force à le faire ? Et crois-moi, je ne vais pas te ménager si tu optes pour la seconde option car vois-tu, la délicatesse n'est pas vraiment mon truc !
- Pourquoi ne me tues-tu pas ? Lâcha la jeune borgne d'une voix étouffée par la main qui la tenait toujours par le cou.
- Parce que tu m'intéresses plus vivante que morte.

Sans ajouté rien de plus, l'homme planta son sabre dans le sol tout en maintenant son autre main toujours fermée sur le cou de sa captive puis d'une dextérité déconcertante, comme s'il avait fait cela toute sa vie, il souleva la jeune femme qui se retrouva en un temps-record le ventre sur son épaule droite puis sans perdre une seconde il se dirigea vers le bâtiment.

- Qu'est-ce que tu fais ? Lâches-moi !

Elle tenta de s'échapper une fois de plus mais ses jambes étaient bloquées par les bras de son porteur. Chose qui l'empêchait même de gesticuler vigoureusement. Comprenant ce que l'homme s'apprêtait à lui faire subir, l'angoisse commençait à la gagner. Elle qui était pourtant passée maîtresse en matière de maîtrise de soi commençait à sombrer dans la panique. Maintes fois des hommes avaient tenté de s’emparer de son corps, problème lorsqu'on était une femme assez attirante isolée, mais jamais encore la situation ne lui avait semblé aussi désespérée que présentement. Dans le désespoir, elle attrapa des mèches blanches de son usurpateur puis tira sur les cheveux de toutes ses forces mais une fois de plus la tentative d'échappatoire se révéla vaine. En guise de réponse à son attaque, elle eut droit aux mains de son porteur qui tentèrent de lui écraser les cuisses. Comprenant que ses actions, qui de toute évidence ne servaient à rien, ne faisaient qu'empirer sa situation, la jeune femme cessa de bouger en attendant qu'une meilleure opportunité d'évasion s'offre à elle.

Ils pénétrèrent l'enceinte de la maison. L'homme longea un long couloir pour atteindre une immense pièce puis il emprunta une autre allée pour atterrir dans une nouvelle salle mais ils ne s'arrêtèrent toujours pas. Son porteur en emprunta d'autres, encore et encore. La jeune femme avait l'impression qu'ils tournaient en rond comme si son kidnappeur cherchait à brouiller leur piste. En tout cas elle avait vu juste en ce qui concernait la demeure. Comme elle l'avait supposé depuis l'extérieur, celle-ci devait appartenir à une riche famille. Présentement la plupart des pièces étaient vides et poussiéreuses mais leur nombre, leur taille et les ornements muraux restants révélaient la richesse des propriétaires initiaux.

Tout au long du trajet, la jeune borgne surveilla le panorama qui se présentait à elle à la recherche de quelque chose qui pourrait lui servir d'arme. Malheureusement toutes les pièces avaient été vidées. Sans doute que le résident avait jugé nécessaire de se débarrasser des biens devenus inutiles qui avaient orné la maison. Après une longue progression, une pièce meublée se présenta enfin comme une lueur d'espoir pour la captive. Le regard à l’affût, elle remarqua à temps une statuette qui trônait sur un meuble dans une pièce qu'ils étaient en train de traverser. Elle attrapa l'objet au passage puis sans perdre une seconde elle frappa de toutes ses forces la tête de son porteur avec celui-ci. Sa bonne étoile qui ne semblait pas l'avoir totalement abandonné avait fait en sorte qu'elle tombe sur un ornement fait d'une matière solide et assez lourde. Le coup ne réussit pas à faire tomber la victime mais celle-ci tituba. À peine la jeune femme sentit l'emprise au niveau de ses jambes se défaire, elle glissa vers l'arrière avec la grâce d'une limace alors que l'homme ne s'était toujours pas écroulé. Le temps lui était compté. Il fallait qu'elle s'échappe avant que le Loup blanc solitaire ne retrouve sa lucidité. Une fois sur le sol, la jeune borgne se releva rapidement puis se précipita vers la porte d'où ils étaient rentrés alors que l'homme de son côté s'était appuyé contre un meuble pour ne pas s'affaler; une main sur sa tête qu'il secoua de droite à gauche.

Prenant ses jambes à son cou, la chasseuse de primes tenta de retrouver le chemin vers la sortie mais après avoir emprunté un dédale de couloirs et pièces qui, dénuées d'ornement, semblaient toutes se ressembler, elle s'arrête dans un couloir où elle venait de déboucher cherchant où aller. On ne pouvait pas dire qu'elle avait un mauvais sens de l'orientation mais elle ne s'était pas encore totalement remise de ses émotions et était donc quelque peu désorientée. Après quelques secondes d'hésitation, elle décida de prendre le chemin vers sa gauche. Alors qu'elle s'apprêtait à passer devant une porte, une flèche traversa celle-ci pour se planter dans le mur en face. La jeune femme s'arrêta brusquement alors qu'une seconde flèche vint se ficher sur l'autre. Une action qui démontrait l'évidence de la dextérité de l'archer.

- Je suis très en colère ! Lâcha une voix, qui lui était à présent trop familière, de derrière la porte d'où avait été tirées les flèches. Je t'avais pourtant prévenu que si tu n'obéissais pas,  je ne serais pas tendre avec toi !

La voix se rapprochait. Prenant son courage à deux mains, la jeune femme rebroussa chemin et à peine avait-elle réussi à franchir la première porte qui s'était présentée à elle qu'une flèche passa à peine à quelques centimètres de son corps avant de disparaître totalement dans la pièce. Sa bonne étoile semblait avoir décidé de l'abandonner totalement cette fois-ci car elle se retrouva dans une salle dotée d'une seule porte, celle par laquelle elle venait de rentrer. Prise au piège, la jeune borgne tomba sur les genoux face au mur alors que des larmes menaçaient de couler de son unique œil valide. Ainsi allait donc s'achever sa vie ? …
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ROUND IV
Dans le Méandre du Désespoir

Des pas loin d'être pressés, comme si le propriétaire de ceux-ci savait que sa proie ne pouvait plus lui échapper, se rapprochèrent puis cessèrent au pas de la porte que la chasseuse de primes avait eu le malheur de franchir. Des larmes ruisselant de son œil gauche, la jeune femme n'eut même pas le courage de se retourner pour faire face à son prédateur.

- C'est bon ! J'abandonne ! Tu as gagné ! Fais de moi ce que tu veux mais je t'en supplie … tue-moi rapidement juste après !

Sa voix avait réussi à ne pas trembler mais le ton avait trahi son état de désespoir. Les pas se firent de nouveau entendre. Ceux-ci se rapprochaient lentement mais surement d'elle dont les genoux étaient toujours à terre, la tête baissée et les fesses reposant sur ses pieds. Les bruits sonnaient comme un harcèlement dans son crâne dont le contenu semblait avoir cessé de fonctionner.

- Te tuer ? … Je t'ai dit que tu m'intéressais vivante !
- Pourquoi ? … Tout ce que tu veux c'est mon corps non ? Alors tue-moi une fois que tu auras obtenu ce que tu veux !
- Qui t'a dit que seul ton corps m'intéressait ?

La jeune femme releva la tête en entendant la dernière phrase de l'homme. Que peut-il donc bien vouloir d'autre d'elle à part son corps ?

- Si c'est de l'argent que tu veux, je suis navrée de t'apprendre que je ne suis qu'une vraie pauvresse et je n'ai aucune famille ni proche qui pourrait te verser une rançon contre ma vie !
- Lève-toi et regarde-moi !

La voix de l'homme dénotait plus de la déception que de l'autorité. N'oubliant pas ses mots d'abandon, la jeune femme exécuta les ordres à contre cœur mais une fois sur pieds elle ne le regarda pas dans les yeux comme demandé mais détourna son regard sur le côté. Même sur le point d'être humiliée elle ne tenait pas à lui montrer ses larmes de faiblesse.

- Je t'ai dit de me regarder !

Forcée, la jeune femme tourna la tête mais ne le regarda pas directement dans l'œil mais ce qu'elle voyait ne la rassurait pas pour autant. Au contraire, la vision augmenta le degré de sa détresse. Le torse nu et bien viril de l'homme lui suscitait à présent de la peur alors que même un homme complètement nu ne lui faisait rien habituellement mais c'était le bas du corps du Loup blanc solitaire qui l'alarmait le plus. Celui-ci s'était transformé en arsenal. Deux katana, dont un était aussi long que celui qu'il avait abandonné dans le jardin, étaient suspendus dans leurs fourreaux au niveau de sa jambe droite alors que de l'autre côté se trouvait un carquois avec des flèches aussi menaçantes que les armes blanches et dans sa main droite se trouvait un arc dont la taille était tout aussi impressionnante. La jeune femme se demanda si ce n'était pas sa peur qui lui faisait voir tout en grand ou c'était réellement l'homme qui aimait des armes à la taille surdimensionnée.

Shin et son arsenal:

Il avait dit ne pas vouloir la tuer alors pourquoi s'était-il donc autant armé ? Même si la chasseuse de primes avait exprimé le souhait de mourir une fois qu'il aurait terminé avec elle, au fond elle espérait toujours pouvoir s'échapper avant que l'humiliation ne tombe. Mais à présent, la mince lueur d'espoir menaçait de s'éteindre complètement voyant son prédateur armé jusqu'aux dents alors qu'elle était complètement désarmée. Ses prouesses physiques seules ne parviendraient jamais à bout du Loup blanc solitaire dont elle avait ouïe se débrouiller en combat à mains nues en plus de son talent de sabreur et de toute évidence d'archer également. Dans combien de domaines cet homme excellait-il donc ? La Marine semblait n'avoir recensé que son talent de sabreur et sa débrouille en combat à mains nues mais la jeune femme avait la conviction qu'il cachait bien d'autres habilités dangereux en plus d'être un excellent archer qui n'était pas recensé. Pour une raison qui lui échappait, l'homme semblait vouloir cacher l'étendue de ses talents aux yeux du public. Le Loup blanc solitaire n'était pas qu'un simple malfaiteur isolé mais un véritable guerrier dont le génie ferait de lui un criminel de grande envergure s'il décidait de montrer l'étendue de ses aptitudes.

Remarquant le regard d'une proie à moitié morte de peur de la jeune femme, l'homme laissa tomber l'arc avant de s'avancer vers la jeune borgne qui par réflexe recula. Geste qui n'arrangea pas sa situation car elle se retrouva rapidement le dos contre le mur. L'homme posa à plat les paumes de ses mains contre le mur, de chaque côté de la jeune borgne, une lueur de désappointement dansant au fond de son regard d'un animal sauvage.

- Je te croyais plus maligne que ça ! Je me suis équipé pensant pourchasser une vraie tigresse mais au final qu'est-ce que je trouve ? Un chaton à moitié mort de peur après s'être piégé tout seul. Puis il regarda tout autour de lui avant de reprendre, le regard de nouveau sur la captive. Cette pièce servait à accueillir des personnes dont il fallait surveiller. Une seule entrée facilite la surveillance mais j'avoue que ça, tu n'étais pas sensée le savoir. En tout cas, aujourd'hui elle a servi de piège à un bien joli chaton.

L'homme nicha ensuite sa tête au creux du cou de la jeune femme pour humer son odeur. La chasseuse de primes se crispa, les ongles de ses mains à plat contre le mur menaçant de s'enfoncer dans la paroi.

- Fais ce que tu as à faire rapidement pour que je puisse me libérer de cette humiliation !

L'homme redressa la tête et plongea son regard froid et un tantinet vexé dans celui en détresse de la jeune femme.

- Crois-tu vraiment que je n'en ai qu'après ton corps ? Si c'était le cas, je t'aurais assommée avant de te ligoter dans mon lit et me satisfaire de ce corps !

Il passa une main sous le menton de la jeune femme pour la forcer à lever la tête puis du bout de son pouce, il lui caressa délicatement les lèvres. Un geste doux mais qui ne suffisait pas à rassurer la chasseuse de primes dont l'unique envie était de partir loin de l'homme qui était en train de la caresser. Elle regrettait amèrement d'être venue jusqu'à lui. Elle s'était jetée dans la gueule du loup. C'était bien le cas de le dire mais cette fois-ci, on ne pouvait accuser la négligence être la responsable de sa situation désespérée car elle s'était bien informée sur la cible au préalable. Seulement, les données connues sur le Loup blanc solitaire semblaient êtres erronées. Celles-ci sous-estimaient cruellement sa puissance. Son isolement et son souhait de ne pas révéler l'étendue de sa puissance au grand jour ne facilitaient sans doute pas la récolte d'informations sur lui. Pourquoi avait-elle donc ressenti le désir de rencontrer cet homme qui la tenait à présent prisonnière ? La curiosité était vraiment un vilain défaut qui pouvait vous mener à votre perte …
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ROUND V
Déclaration Inattendue

L’homme abandonna les lèvres de la jeune femme pour glisser sa main sur sa joue puis le long de son cou. Sous les caresses qui pour elle étaient loin d’être savoureuses mais des réels supplices, la chasseuse de primes enfonça un peu plus ses ongles dans le mur jusqu’à se faire mal mais la douleur ne parvint pas jusqu’à son cerveau qui était trop occupé à rejeter des informations bien plus négatives.

- Sois mienne ! … Je crois que tu es celle que j’attends depuis longtemps !
- Celle que tu attends depuis longtemps ?

Le Loup blanc solitaire redressa la tête pour plonger son regard dans celui de sa captive. Son expression avait changé comme s'il venait de comprendre quelque chose.

- Ne me dis pas que tu es encore vierge ?
- Bien sûr que non. Si tu savais le nombre d’hommes qui me sont montés dessus, tu n’aurais même plus envie de me toucher !

Mensonge qu’elle réussit à sortir sans défaillir par le miracle de l’instinct de survie. Sa volonté de s’extirper de sa délicate situation ne semblait pas tout à fait éteinte. Si sa raison semblait avoir totalement sombré dans le méandre du désespoir, son instinct quant à lui restait à l'affût d’une moindre occasion de se libérer de sa détresse. Signe qu’elle n’était pas prête de s’abandonner à l’homme malgré ses propos qui avaient affirmé le contraire. Malheureusement, la tentative d’échappatoire se montra sans espoir une fois de plus. Au lieu du résultat espéré, sa réaction eut même pour effet d’accélérer sa fin.

- Nous allons vite vérifier cela !

Sans plus attendre l’homme glissa sa main droite du cou de la jeune borgne sous sa jupe alors que son autre main se ferma sur la montagne gauche de la jeune fille.

- Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Un cri de détresse au contact de la main baladeuse sur son jardin secret où jamais encore un être ne s’était aventuré.

- Quel cri original ! Est-ce que tous ces hommes que tu as connus ont eu droit à la même chanson ou bien c’est un privilège que tu m’accordes ?

Le ton était amusé. Une jouissance qui se reflétait dans le regard qui guettait les réactions de la victime. Cette dernière détourna la tête sur le côté en guise de réponse à la question taquine mais qui était loin d’amuser sa personne. Ses jambes commencèrent à se dérober sous la pression physique et morale. Une défaillance que l’homme ressentit mais au lieu de la retenir, il recula pour la laisser s’affaler sur ses jambes pour le plaisir de la voir dans une position vraiment pathétique. La position respective des protagonistes était comme une invitation à faire une gâterie à l’homme qui s’amusa à prendre le faux message pour de la réalité.

- Si tu veux commencer par ça, cela ne me dérange pas !

Puis il commença à défaire l’attache du support de son arsenal afin de le faire tomber pour atteindre la ceinture de son pantalon. Sous les supplices physiques, la jeune borgne avait totalement oublié les armes que l’homme s’était équipées mais qui à présent se manifestaient de nouveau à son regard désespéré. D’un geste vif elle attrapa la poignée du plus court katana pour la dégainer mais la guigne ne semblait pas décidée à la quitter car l’extrémité du manche buta contre le mur alors que la lame n’était pas complètement sortie de son fourreau. Il n’y avait pas assez de recul entre l’homme et la cloison pour lui permettre de l’extirper entièrement. Remarquant son geste, de sa main droite l’homme l’attrapa fermement par les cheveux puis tira sans ménagement sur ceux-ci pour forcer la rebelle à se relever. La jeune femme lâcha l’arme qui avait décidé de ne pas l’aider pour poser ses mains à la base des cheveux maltraités pour tenter d’atténuer la douleur de son cuir chevelu. Le Loup blanc solitaire se contenta de la fixer silencieusement d’un regard où se lisait à présent de l’irritation.

Comprenant que les méthodes douces ne suffiraient pas à faire plier sa victime, il avait alors décidé de s’y prendre autrement. Décision qu’elle fit comprendre à l’insoumise en lui distribuant un coup de pied dans le ventre qui menaça de la faire plier en deux mais la main qui la tenait toujours la tignasse empêcha son corps de fléchir. L’homme qui ne semblait pas être résolu à amocher complètement sa prisonnière, n’avait pas mis toutes ses forces dans la frappe mais la douleur se manifesta rapidement chez la cible qui pourtant n’avait émis aucun cri de douleur sous l’impact. L’homme la fixa un moment de son regard toujours animé de colère, avant de la balancer violemment par les cheveux sur le côté. La jeune borgne se retrouva misérablement en position fœtale sur le sol, les mains sur son ventre endolori.

- Pourquoi ? … Pourquoi ne veux-tu donc pas abandonner ?

Un coup de pied au niveau du ventre de la jeune femme avait conclu la fin de chaque question. Agressions gratuites amorties par ses bras et qu’elle encaissa dans le silence telle une femme battue par son compagnon. Cette fois-ci, le désespoir de la jeune borgne ne se manifesta pas sous forme de larmes mais sous l’apparence d’une boule de rage dans le cœur. Elle était en colère. En colère contre elle-même. Elle maudissait sa faiblesse face à cet homme qui était en train de l'humilier et elle condamnait sa décision d’être venue en ce lieu. Face au silence et à l’inertie de sa victime, l’homme se calma avant de se débarrasser de son arsenal qu’il jeta au loin comme par peur que sa victime ne s'y sert. Puis il s’accroupit à côté de sa captive toujours en boule, le visage bien plaqué au sol. Délicatement, il dégagea les mèches qui lui cachaient le visage et l’expression qu’il y lit fit plisser ses sourcils de désappointement.

- Je te croyais masochiste vu comment tu refuses de m’obéir mais on dirait que tu n’apprécies pas tant que ça les maltraitances … Si tu avais été une autre, cela fait longtemps que j’aurais fait sauter ta tête d’obstinée mais on dirait que le destin veut que je t’accorde une chance de vivre.

Puis il lui caressa délicatement le visage. Geste déconcertant après ce qu'il venait de lui faire subir mais en réalité, il n'avait jamais désiré lui faire du mal. Seulement l'obstination de la jeune fille avait réussi à enrager l'animal qui sommeillait en lui.

- Cesses donc de résister ! Mets fin à tes souffrances ! … Accepte de devenir mienne ! Je te promets de te chérir si tu restes à mes côtés !

La jeune borgne ne croyait pas ce qu'elle venait t'entendre. Il lui demandait de vivre à ses côtés. Elle qui était pourtant venue l'arrêter. Elle doutait de la sincérité de la déclaration de l'homme mais pourtant celle-ci expliquait son comportement qu'elle avait trouvé fort étrange. S'il n'avait désiré que son corps alors il aurait pu l'obtenir de force hors, il n'avait eu de cesse de vouloir qu'elle cède à lui de son plein gré. Elle comprenait à présent le sens des propos qu'elle avait trouvé quelque peu insensés de l'homme. Il souhaitait faire d'elle sa compagne. Une idée que la jeune femme trouvait fort absurde au vu de ce qui venait de se passer.

- Pourquoi moi ? Tu sais pourtant que je suis une chasseuse de primes venue pour ta tête.
- Parce que je crois que tu es mon âme sœur !

La jeune femme ne put s'empêcher de pouffer malgré elle et la douleur au niveau de son abdomen meurtri. Comportement qui fit plisser les sourcils de l'homme dont l'expression changea brusquement mais il se retint de lui fracasser la tête contre le sol, pensant que là serait une action qui ne jouerait pas à son avantage. Il avait compris que la violence ne lui permettrait pas d'obtenir ce qu'elle veut auprès de la jeune borgne.

- Tu trouves ça drôle ?
- Désolée mais j'ai pensé la même chose en voyant ta tête sur ton avis de recherche mais j'ai eu tort. Ce n'est pas parce qu'on a la même couleur de cheveux et chacun un œil crevé que nous sommes destinés l'un à l'autre.
- Si je comprends bien, c'est mon apparence qui t'a mené à moi ?
- Non, la prime sur ta tête.

Mensonge une fois de plus car c'était réellement la tête de l'homme qui l'avait poussé à le chasser et non la récompense sur celle-ci. Seulement, elle regrettait amèrement cette rencontre même si celle-ci s'était conclue par une déclaration qui pourrait jouer à son faveur. Elle ne ressentait rien pour cet homme qui avait une drôle de façon de déclarer sa flamme. Croyait-il vraiment pouvoir la faire tomber dans ses bras après l'avoir autant humilié . Elle ne le condamnait pas s'être défendu face à ses attaques mais elle blâmait les misères qu'il lui avait fait subir après sa défaite. La chasseuse de primes n'était pas du genre rancunier mais elle n'était pas assez niaise ni désespérée pour tomber dans les bras d'un homme qui venait de la maltraiter …
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ROUND VI
Opération Séduction

Par le miracle d’une faiblesse humaine, une lueur d’espoir venait caresser la chasseuse de primes. Beaucoup sont des hommes qui ont succombé sous son charme, qu’elle ne cherchait pas pourtant à mettre en avant volontairement, mais jamais elle n’aurait pensé que son apparence lui sauverait la vie un jour. Son prédateur lui avait bien déclaré que s’il avait été une autre, autrement dit si elle avait présenté une autre physionomie, alors cela aurait fait longtemps qu’il l’aurait fait quitter ce monde. Présentement, elle pouvait donc remercier Dieu d'avoir accordé à ses parents la faveur de l'avoir conçu comme elle était. À présent, il ne tenait qu’à elle de tirer profit de cet atout qui était devenu la faiblesse de son ennemi pour se sortir de sa délicate situation. Seulement, la séduction n’a jamais été son point fort. Si elle avait réussi à séduire ses semblables jusqu’à présent c’était par son charme naturel qu'elle n’avait jamais cherché à exploiter le potentiel. Bien sûr, il lui était déjà arrivée maintes fois d’endosser un rôle, chose auquel elle était d'ailleurs très douée, mais jamais encore elle n'avait eu recours à ses atouts féminins pour arriver à ses fins. Elle était du genre à adopter un comportant enfantin plutôt que celui d'une femme fatale malgré son physique qui semblait être prédisposé pour le rôle.

- Tu me laisses partir ?
- Jamais ! … Si tu ne veux pas être à moi alors je te garderais prisonnière jusqu'à ce que tu changes d'avis … Peut-être qu'au bout d'un certain temps je me lasserais d'attendre alors tu ne me laisseras d'autres choix que d'abuser de toi avant de me débarrasser de ton corps une fois que je m'en serais lassé !
- Quel drôle de façon de traiter ton âme sœur !
- Il paraît qu'un être amoureux peut se montrer très cruel s'il n'obtient pas ce qu'il veut auprès de son aimé !

Effectivement, le Loup blanc solitaire lui avait assez prouvé pour qu'elle comprenne le sens de ses derniers mots. S'il avait pu l'humilier comme il l'avait fait alors qu'elle n'était pas au courant des sentiments qu'il avait développé pour elle alors la jeune borgne n'arrivait même pas à imaginer ce que l'homme lui ferait subir si elle persistait à lui désobéir.

Tout en parlant, l'homme lui avait caressé le visage comme s'il essayait de lui prouver qu'il était aussi capable de douceur. Aguicher par intérêt ou murmurer des mots d'amours mensongères n'était pas une façon de procéder de la Danseuse du vent mais dans la situation actuelle il semblerait que là était la seule porte de sortie qui se présentait à elle afin de tenter s'extirpe de sa misère. Prenant donc son courage à deux mains, elle se révéla tout doucement pour se mettre sur son séant avant de glisser une main sur le torse nu de l'homme toujours accroupi auprès d'elle.

- Si tu te montres doux avec moi alors je pense être capable de t'aimer. Après tout tu es loin d'être un homme repoussant.

Pour conclure l'intérêt simulé qu'elle avait pour le corps de son interlocuteur, la jeune borgne lui caressa le torse avant de se glisser entre ses jambes et se coller lascivement contre lui telle une soumise. Jouant pour la première le rôle d'une amoureuse, la jeune femme laissait son instinct la guider entièrement. Séduire un homme épris de soi ne devrait pas être une tâche bien difficile. S'il avait réussi à duper des êtres en exploitant son côté enfantin, elle devrait bien pouvoir faire de même en laissant la femme qui sommeillait en elle s'exprimer librement. Malheureusement, l'homme ne semblait pas être dupe par son jeu de rôle car elle se fit tirer une fois de plus par les cheveux. Action qui la força à révéler la tête vers le Loup blanc solitaire dont elle n'arrivait pas à déchiffrer l'expression du visage.

- Tu penses vraiment pouvoir m'avoir avec ton jeu de séduction ?
- Il faut savoir ce que tu veux ! … J'avoue ne pas partager tes sentiments actuellement mais je pense que cela viendra avec le temps mais pas si tu continues à me maltraiter. Tu disais vouloir me chérir or tu ne fais que me faire souffrir ! Comment veux-tu que je tombe amoureuse d'une personne qui me traite aussi mal ? Je croyais que tu avais compris que je n'avais aucune affinité pour la violence.
- Et pourquoi donc voudrais-tu m'aimer ? Toi qu'il y a quelques minutes à peine me disait être venue pour m'arrêter !

La jeune femme détourna le regard tout en adoptant un air morose.

- Parce que j'ai toujours souhaité être aimée par une personne. Puis elle fixa de nouveau l'homme d'un regard empli de lassitude. Et aujourd'hui il semblerait que cette personne s'est présentée à moi. Notre rencontre a été bien rude mais là était sans doute une nécessité pour qui tu éprouves ces sentiments pour moi ... Après la mort de ma famille, j'ai toujours été seule. J'en ai marre de la solitude alors si tu es vraiment prêt à me chérir alors j'essaierais de t'aimer. Je pense que cela ne devrait pas être difficile malgré nos différents au présent. Puis elle se colla de nouveau à lui, reposant sa tête sur ses pectoraux bien dessinés. Je ne te promets pas de rester neutre face à tes actes illégaux mais j'essaierai de ne pas être une entrave à ta liberté !

Une main glissa tendrement le long de la joue de la jeune femme qui releva la tête pour fixer celui qui la caressait. Le visage viril se rapprocha du sien et elle se retint de reculer malgré l'envie de le faire. Pour ne pas éveiller le soupçon de l'homme, elle entrouvrit tout doucement ses lèvres pour accueillir la langue qui cherchait la sienne. Malgré le baiser qu'elle ne savourait point, elle ne laissa exprimer aucun signe de répugnance. Chose qu'elle ne pensait pas être capable si le borgne avait été un vilain homme. Ne s'étant jamais posé la question, elle ne pouvait décrire son homme idéal mais elle était forcée de reconnaître que le Loup blanc solitaire avait un physique loin d'être repoussant.

Le baiser rompu, l'homme prit la jeune femme dans ses bras telle une jeune mariée avant de quitter le lieu. La chasseuse de primes ne put s'empêcher de fixer d'un œil désespéré les armes abandonnées dans la pièce. Dans la continuité de son rôle d'une femme amoureuse, elle reposa délicatement sa tête sur l'épaule virile tout en serrant ses bras autour du cou de l'homme qui la portait. Tout au long du trajet, elle ne se cessait de se demander si elle avait pris la bonne décision. Ses mensonges semblaient avoir porté ses fruits mais elle n'était pas prête à aller jusqu'à sacrifier son innocence pour une liberté qu'elle n'était pas sûre d'avoir. Elle n'avait aucun plan pour la suite mais comptait sur sa bonne étoile de lui offrir des nouvelles opportunités pour s'échapper de cet enfer dans lequel il l'avait abandonné …
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ROUND VII
Sentiment Bafoué

Ils revinrent dans la salle où la jeune femme avait réussi à s'échapper. La statue qui lui avait servi d'arme pour sa libération éphémère traînait toujours sur le sol. L'homme déposa délicatement son bagage humain sur le lit à moitié défait dans une pièce juxtaposée. Sans perdre de temps, il se positionna ensuite au-dessus de la jeune borgne puis tenta de lui enlever sa jupe sans le moindre mot. La jeune femme posa ses deux mains sur le torse de l'homme pour l'empêcher de continuer.

- Attends ! Je t'ai menti tout à l'heure. Puis elle détourna le visage sur le côté tout en affichant un air intimidé. Au fait c'est ma première fois alors s'il te plaît … laisse-moi me déshabiller toute seule … Peut-être que cela me rassurerait ! Ça me gêne que tu le fasses à ma place !

L'homme le fixa un moment avant de reculer pour s’asseoir sur le bord de lit. La jeune femme se releva puis commença à défaire la ceinture de sa jupe mais elle arrête brusquement son geste.

- Tourne-toi s'il te plaît ! Cela me gêne que tu me regardes !

Sous le regard insistant de la jeune femme, l'homme obéi à contre cœur, refrénant son envie de lui montrer son autorité en repensant au souhait de la jeune femme d'être bien traitée. Au lieu de continuer à défaire sa jupe, la jeune borgne enleva d'abord la corde qui y était accrochée. Il était impensable que l'homme ne l'avait pas remarqué mais sans doute avait-il jugé que ce n'était pas une arme dangereuse alors pas un seul moment il n'avait cherché à lui en débarrasser. D'une dextérité qui démontrait que ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait, la jeune femme réalisa en un temps-record un nœud coulant avant de se débarrasser de sa jupe. Elle coinça ensuite rapidement une partie de la boucle de la corde derrière son sous-vêtement tout en prenant soin que le reste se positionne bien derrière elle pour être à l'abri du regard du Loup blanc solitaire. Puis elle s'avança tout doucement vers l'homme toujours assis au bord du lit pour lui ceinturer d'abord par-derrière au niveau de la taille avec ses jambes maintenant nues avant de lui entourer délicatement le cou de ses bras tout en plaquant son opulente poitrine contre le dos viril. De ses lèvres, elle lui embrassa ensuite délicatement dans le cou. L'homme commença à lui caresser délicatement les cuisses.

- Attends ! J'ai oublié d'enlever mon haut !

La jeune femme défit ses bras mais garda ses jambes autour de la taille de l'homme. Puis, au lieu d'enlever son haut comme annoncé, elle attrapa la corde qu'elle avait coincée dans son sous-vêtement puis sans la moindre hésitation elle passa la tête de l'homme dans la boucle qu'elle avait pris soin de laisser assez grand pour ne pas gêner le passage avant de tirer sur la corde avec ses deux mains alors que ses jambes se serrèrent de toutes ses forces autour de la taille du captif. L'action fut tellement rapide que l'homme n'avait rien vu venir. Celui-ci abandonna les douces jambes qu'il était en train de caresser pour tenter de retenir de ses deux mains la corde qui tentait de l'étrangler. Désespéré, il tenta d'écraser la jeune femme en se laissant tomber sur elle sur le lit mais celle-ci ne lâcha pas prise. Il se releva alors pour aller buter un mur par-derrière mais la jeune femme résista au coup qui n'était pas assez violent pour la faire tomber car l'homme n'avait pas réussi à y mettre toutes ses forces à cause de sa détresse. Il retenta sa chance contre un meuble qui ornait la chambre mais l'impact eut pour seul effet de faire vaciller et tomber quelques affaires sur celui-ci. Parmi les objets qui ornaient l'immobilier se trouvait trois katanas assortis de différentes tailles superposés sur un support prévu à cet effet. Profitant que les armes étaient à porter de ses mains, la jeune borgne tendit alors une, tout en gardant l'autre tirer sur la corde, pour attraper le plus petit sabre. Puis de l'extrémité du fourreau il frappa violemment l'homme au niveau de la tempe. Cette fois-ci, il ne tituba pas mais s'écroula après le choc. La jeune femme se demanda si c'était la corde qui avait eu raison de lui ou bien le coup dans lequel elle avait réussi à mettre toutes ses forces maintenant que la peur avait laissé place à une volonté de vivre au fond de son être. Avec prudence, elle donna un coup de pied dans les jambes de l'homme pour vérifier qu'il était bien inconscient avant de se baisser pour sentir ses pouls au niveau du cou pour s'assurer qu'il était toujours vivant. Elle se surprit à soupirer de soulagement sentant le cœur de l'homme battre toujours à un rythme régulier. Malgré son action de détresse qui aurait pu le tuer, son souhait n'était pas de le voir mourir et ce malgré les misères qu'il lui avait faites endurées. Sans perdre plus de temps et toujours avec précaution, elle retira la corde du cou de la victime et s'attela ensuite à l'attacher avec la même cordelière.

Plus d’une heure s’était écoulée lorsque le Loup blanc solitaire revint enfin à lui pour constater qu’il était pieds et poings liés. Les bras attachés dans le dos, il était adossé contre le meuble avec lequel il avait tenté en vain de se débarrasser de son agresseur. Confortablement assise en tailleur sur le lit, son sabre étrange à porter de sa main droite sur le lit et une assiette de fruits, choses dont elle raffolait, sur ses jambes, la chasseuse de primes fixait le captif d’un regard indifférent tout en mangeant des raisins. Elle avait eu le temps de trouver la sortie, qu’elle avait réussie à débusquer sans mal avec l’esprit tranquille, de chercher son arme, dont la taille lui avait facilité la tâche, et de constater qu’il n’y avait que trois pièces meublées dans l’immense demeure où ils étaient. Le propriétaire semblait avoir vidé toutes les salles ne gardant qu’un séjour, une cuisine qui servait également de la salle à manger, et une seule chambre à coucher, preuve qu’il ne recevait jamais d’invité. Toutes les pièces étaient côte à côte, centrées au milieu du bâtiment.

- Désolée mais je me suis servie dans ta cuisine … Je me demande où est-ce que tu as bien pu trouver des fruits aussi bons dans cette ville pourrie … En tout cas, tu sembles aimer les fruits, chose que nous avons en commun de plus. Tu …
- Bon ! On y va !

La jeune femme dont les paroles avaient été coupées nettes interrogea l'homme du regard.

- Au poste de la Marine ! C’est pour ça que je me trouve dans cette situation non ?
- D’habitude je dois menacer mes captifs pour qu’ils daignent se déplacer au poste sagement alors que toi, tu te proposes à y être amené !?
- Je ne suis pas un mauvais perdant ! Tu as gagné alors finissons-en avec ce tête-à-tête ridicule !

Puis il baissa la tête avant d’afficher un sourire indéfinissable mais qui était loin d’être sadique comme ceux dont la jeune femme avait eu droit durant ses tortures. Chose qui la laissa dans la perplexité totale. Décidément, le Loup blanc solitaire était vraiment un homme étrange qui avait le don de la surprendre.

- Comment ai-je pu être aussi bête pour se laisser avoir par ton jeu de séduction !? … Tu es vraiment une bonne actrice et une femme sans cœur ! Tu as su profiter de la faiblesse que j’ai pour toi pour me faire tomber. Il releva ensuite la tête pour fixer la jeune borgne. Je te croyais vraiment sincère.
- Essaierais-tu de me faire culpabiliser ? … Tes sentiments pour moi ne sont qu’illusoires. Tu m’oublieras dès demain alors que je me souviendrais toute ma vie des misères que tu m’as fait subir.
- Ça j’en doute fort ! Je m’évaderai rien que pour te retrouver et cette fois-ci je ferai en sorte que tu m’appartiennes définitivement ! … N’éprouves-tu donc vraiment aucun sentiment pour moi ?
- Si, celui de dégoût.

Ne souhaitant pas poursuivre la conversation qui commençait à la déranger, la chasseuse de primes se leva pour faire face à son captif après avoir rangé son arme dans son dos. C’était la première fois de sa vie qu’elle cherchait à se défiler mais elle ne tenait pas à discuter plus longtemps avec cet homme qui ne cessait de dire des absurdités.

- Tu as raison, mettons fin à ce tête à tête ridicule !

Avant de quitter la pièce la jeune femme attrapa le sabre tanto avec lequel il avait assommé l’homme. Elle coinça l'arme dans la ceinture de sa jupe. Durant le trajet, le silence s’était installé entre les deux protagonistes. L’homme marchait devant la jeune borgne qui fermait ses pas à une distance d'un mètre. Elle tenait fermement dans sa main gauche le bout de la corde qui liait les bras de son prisonnier alors que sa main droite s’apprêtait à dégainer son arme à la moindre alerte. Elle fixait le dos qui était devant elle qui malgré la situation, l'assurance qui en émanait lui suscitait une anxiété incompréhensible. Alors qu'il allait perdre sa liberté et peut-être se faire martyriser gratuitement, l'homme ne semblait point être écroulé par sa condition. Il gardait la tête et les épaules bien droites et avançait des pas rassurés malgré les liens qui ne lui permettaient que de faire des petits pas. Intérieurement, la chasseuse de primes pria pour que son détenu ne cherche pas à s’échapper car cela la mettrait vraiment en difficulté bien qu'il était attaché. La jeune femme n'était point inclinée à affronter l'homme de nouveau. Au fond, elle avait réellement peur du Loup blanc solitaire et ce non pas à cause de ce qu’il lui avait fait subir mais parce qu’elle savait qu’il était un combattant qu’elle ne pouvait rivaliser. À leur passage, les riverains et piétons cessaient leurs activités pour les regarder.

- Ils sont surement entrain de te prendre pour une héroïne mais fais attention à toi ma belle, beaucoup te considèrent aussi en ce moment comme une ennemie à abattre !

Elle comprenait que très bien le sens des paroles de son prisonnier. Se monter en scène de la sorte la rendait populaire aussi bien auprès des civils innocents que les criminels qui étaient ses cibles. C’était comme si silencieusement elle déclarerait une guerre à ses ennemis hors là elle était une chose qu’elle ne souhaitait guère. Surtout pas dans cette ville pourrie où ses ennemis naturels abondaient.  Si seulement elle pouvait rester dans l’anonymat éternellement cela lui arrangerait bien mais c'était une mission impossible si elle poursuivait cette voix qu'elle avait tracée.

La jeune femme appréhendait la traversée des quartiers sensibles mais par chance ils tombèrent sur une troupe de la Marine en vadrouille à peine avait-il quitté l’arrondissement où vivait le Loup blanc solitaire. Comprenant sa situation, mais aussi parce qu’elle était mignonne, quatre hommes les accompagnèrent jusqu’ au poste où elle troqua le prisonnier contre la prime.

- On se reverra ma beauté ! C’est une promesse !

Sa corde qu’elle avait sollicitée auprès des agents dans une main, la jeune femme fixa le dos de l’homme aux cheveux blancs qui s’éloignait. Elle ne regrettait pas de l’avoir arrêté car elle savait oh combien il était dangereux mais étrangement elle n’était pas satisfaite de la situation. Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi l’homme s’était laissé faire. Il n’avait émis aucune résistance alors qu’elle était certaine qu’il aurait pu s’échapper de ses mains s'il l'avait désiré. C’était comme s'il s’était livré à la Marine. Peut-être avait-il toujours souhaité qu’on l’arrête ?

- Alors comme ça tu m’as menti jeune fille !

La jeune borgne pivote pour faire face à l’agent qui lui avait fourni les informations sur le Loup blanc solitaire la veille.

- Désolée mais je n’ai pas pu m’empêcher !
- Tu t'en es sortie … presque indemne. Cela m’amène à conclure que tu es une chasseuse de primes sur qui on peut compter.

L’homme avait remarqué sa blessure insignifiante au niveau de son flanc gauche mais il ignorait qu’elle aurait pu mourir au moment même avoir reçu cette entaille, soit à peine quelques minutes de combat contre le Loup blanc solitaire. Si ce dernier n’avait pas commis l’erreur de se laisser dominer par ses sentiments, jamais la jeune borgne n’aurait réussi à le capturer. Elle serait plutôt en train de se reposer dans l’autre monde en ce moment si l’homme n’avait pas eu un faible pour sa personne.

- Vous vous trompez. Je ne suis qu’une faible femme qui a eu de la chance !
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