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Pris dans la tempête

Le Cap des Jumeaux passé, l’équipage commença sa navigation sur Grand Line, communément appelée « La Route De Tous Les Périls ». Il leur fallait désormais rejoindre Navarone, conformément aux ordres reçus. Pour ce faire, l’équipage disposait d’un Eternal Pose indiquant la direction à prendre. Un objet bien utile. Ainsi, le cap déterminé, il ne restait plus qu’à voguer jusqu’à destination. Le lieutenant laissa donc la navigation entre les mains de l’expert et profita de cette tranquillité pour prendre une petite tasse de thé sur le pont avant du vaisseau tandis que les matelots s’affairaient à nettoyer de fond en comble l’embarcation. Il serait fort déplaisant de ne point profiter d’une si splendide vue après les quelques turbulences. Le noble s’assit donc sur une chaise en chêne verni, du même ébéniste qui avait sculpté la petite table présente dans ses appartements et qui était d’ailleurs un ami de longue date de sa famille. On lui apporta bien vite alors un service à thé frappé aux armoiries de ses illustres ancêtres  afin que le riche homme n’ait à souffrir de ce manque évident de serviabilité dont font preuve la plupart des majordomes actuels. La bienséance avant tout. C’est donc sa tasse en main que le capitaine admira le paysage qui s’offrait à lui, de la même manière que ses subordonnés en admiraient un, eux aussi. L’océan s’étendait à perte de vue devant lui, la surface à laver s’étendant pareillement pour l’équipage. Le soleil l’illuminait tandis que, lui, éblouissait les matelots, son visage se reflétant sur le parquet imbriqué. Un sentiment de béatitude régnait donc sur le navire et nul n’eut pu dire le contraire si, toutefois, la vie lui paraissait être un cadeau à ne pas reprendre. Mais alors que tout semblait aller pour le mieux, le soleil laissa, hélas, bien vite place à des nuages noirs qui s’amoncelaient et à un vent semblable à celui de North Blue, à la différence près que leur violence n’était en aucun point comparable. C’est à contrecœur que l’officier se releva alors, portant toujours sa petite tasse, et s’en alla dans ses quartiers la terminer bien à l’aise dans l’un de ses sofas pendant que son équipage s’occuperait de braver ces intempéries, courantes sur Grand Line dit-on. Une si belle après-midi, quel gâchis ! Il restait à espérer que ses matelots profitent de ce temps radieux pour lui. D’autant plus qu’à cette tempête venait s’ajouter une pluie diluvienne, si l’on en croyait la forte houle qui se faisait sentir et qui ne pouvait être due qu’à une grande agitation de la mer provoquée par un accroissement du niveau des eaux de manière uniforme. Ah, quels veinards ! À défaut de laver le sol, ils pourront l’éponger après, si le vent n’en fait pas déjà son affaire. À coup sûr, ces marins devaient être en train de bien s’amuser à l’extérieur. Et alors que le riche homme s’imaginait tant de choses, la vigie s’écria soudain « Navire pirate à l’horizon ! ». En pleine tempête, rencontrer des forbans ? Cela devait être franchement le jour porte-bonheur de la Marine pour qu’autant de bons événements leurs tombent dessus. À peine assis, le devoir l’appelait déjà. Quoi de mieux ? Prenant ses katanas posés dans un coin de la pièce, l’élite acheva son fortifiant, puis sortit sur le pont, non pas sans une veste pour protéger son costume d’éventuelles taches fatales. L’eau de pluie pouvait s’avérer épouvantable lorsqu’elle pénétrait un habit de luxe. Mieux valait éviter cela. Ses frais vestimentaires étaient suffisamment élevés comme cela, inutile d’encore les accroître.

Sur le pont, tous s’activaient et se préparaient à engager le combat, délaissant leurs tâches ménagères, qu’ils récupéreraient à coup sûr juste après cet incident mineur. À quelques encablures, l’officier pouvait distinguer un vaisseau arborant un fanion noir, ce n’était donc une chimère. Une occasion parfaite pour faire un peu d’exercice. Après tout, rien de tel que l’éradication de pirates pour garder la forme. C’est donc confiant que l’élite laissa approcher l’ennemi et donna les instructions à son équipage. La tactique, très simple, consistait à ouvrir le feu lorsque la cible serait à  portée de tir pour ainsi envoyer par le fond ces malfrats. Bien entendu, cela supposait que les flibustiers foncent droit sur eux, mais il y avait fort à parier que cela ne se passe pas de cette manière. Et dans ce cas, seules deux alternatives restaient. À savoir, que ces hors-la-loi attaquent par derrière ou par devant. En effet, le dernier des Dark ne pensait pas que ces infâmes gredins souhaitent s’enfuir alors que devant eux s’offrait un moyen de gagner en notoriété et de se faire la main, quoique les provisions à bord du bâtiment de la marine se faisaient assez rares et que les seules traces de luxe provenaient des effets personnels du capitaine de ce détachement. Ainsi donc, en prenant en compte tout cela, la meilleure chose à faire consistait à se rapprocher doucement afin de pouvoir rapidement pivoter le moment venu pour obliger leurs assaillants à adopter l’abordage plutôt que la canonnade. Les ordres donnés, l’équipage se prépara à l’assaut, levant les écoutilles, chargeant les canons, s’armant de sabres et d’arquebuses et réduisant la vitesse à seulement cinq nœuds. Veillant au bon déroulement du plan d’action, le lieutenant d’élite scrutait l’horizon avec sa longue-vue portative, épiant chaque fait et geste de ses proies. Toutefois, au fur-et-à-mesure que les deux bateaux se rapprochaient, l’homme aux cheveux noir de jais se rendit compte qu’il avait oublié de prendre en considération un paramètre crucial : la taille du vaisseau. La tempête qui se déchaînait empêchait de distinguer clairement les éléments du lointain à cause des nuages noirs qui obscurcissaient le ciel et faisaient pleuvoir autant pluie qu’éclairs, rendant le tout fort nébuleux. Mais en s’approchant, on pouvait clairement voir que leur adversaire avait la taille, et certainement l’artillerie, d’un galion ! Chose que n’avait point prévu, ni même envisagé, Showl. Cette complication risquait bien de compromettre sa stratégie, savamment élaborée. Ce nouvel élément modifiait considérablement la tactique du noble. Affronter un adversaire de taille équivalente ne posait aucune difficulté, mais dans l’hypothèse où le navire pirate pouvait faire tenir en son sein trois fois celui de la Marine, la balance penchait inexorablement vers ces boucaniers. La seule option viable consistait donc à engager la canonnade sans que ces félons puissent faire de même ou bien qu’ils optent pour un choc frontal, tout autant fatal pour le camp de la Justice. Le doute transparaissait sur le visage du Justicier. De toute évidence, ce qui devait égayer sa journée l’obscurcissait progressivement. Le noble ordonna alors qu’on se tienne prêt à virer de bord à tout moment. S’agitant en tous sens, les marins n’avaient conscience du danger et encore moins de l’incertitude qui gagnait leur officier commandant. Lui qui s’était targué d’une victoire facile paraissait soudain bien tendu et concentré.

Resté planté sur le pont à scruter l’horizon, telle une suricate surveillant les alentours, une main posée sur le bastingage et l’autre tenant sa longue-vue, sous la pluie battante, l’élite sortit de sa torpeur lorsque la vigie cria le nom de l’équipage de forbans qui les menaçaient depuis leur galion : les Black Pirates. Du peu qu’en savait le noble, ces flibustiers voguaient depuis une dizaine d’années sur Grand Line sans avoir jamais réussi à s’aventurer au-delà des eaux territoriales du Cap des Jumeaux et leur capitaine possédait une coquette prime d’une trentaine de millions sur sa tête. Une récompense assez importante compte tenu de la zone d’activité de ces bandits. Ces informations n’aidaient guère à développer une stratégie efficace, hélas, mais elles permettaient néanmoins de donner un indicatif hypothétique de la force de ces boucaniers dans le cas d’un abordage. En tant que lieutenant d’élite, il se devait de pouvoir éliminer de lui-même les menaces, mais cela s’appliquait-il à un pareil navire ? Bien que la confrontation approche, aucune solution ne paraissait idéale. La seule possibilité était d’attendre. Attendre le bon moment pour frapper. Les deux vaisseaux se dirigeaient toujours l’un vers l’autre sans qu’un des deux ne modifie son cap. Malgré que sa vitesse eût permis d’échapper à cette bataille, peut-être funeste, son honneur lui interdisait d’envisager cette éventualité. Jamais la Marine ne devait fuir devant l’ennemi ! Quel déshonneur ce serait que de tourner dos aux difficultés ; une insulte à son rang. Dans ces circonstances, le combat était inéluctable. Si, désormais, les préparatifs touchaient à leur terme du côté marin, cela s’agitait chez les pirates. Incapable de prévoir les mouvements de son adversaire, l’homme aux cheveux noir de jais se résignait à observer, espérant ainsi découvrir la tactique ennemie. Mais autant qu’il pouvait en juger, ces forbans semblaient bien moins tendus. Bien entendu, l’avantage considérable dont ces mécréants disposaient jouait beaucoup dans cette assurance. À n’en point douter, ils devaient se réjouir que la Marine se jette d’elle-même dans leurs griffes. Mais l’officier adoptait un point de vue résolument différent. On l’avait chargé d’arriver à Navarone pour y récupérer son ordre de mission et rien ne l’empêcherait d’y aller. De plus, la fuite ne faisait partie de ses habitudes. Dès lors, il n’y avait pas à hésiter, il fallait trouver le moins de triompher face à cet adversaire qui s’annonçait d’ors et déjà coriace. Au vue de l’écart de taille entre les deux vaisseaux, la canonnade paraissait être un moyen efficace pour ces félons de parvenir à leurs fins. La dizaine de canons visibles sur chaque flanc du galion leur permettrait sans mal d’en finir rapidement. À côté de cet armement, l’officier de la Marine ne pouvait compter que sur trois canons disposés sur chaque flanc de son propre navire. Malgré que les pièces d’artillerie soient de taille identique, aucun doute ne subsistait quant à l’infériorité de son armement. Tout allait donc se jouer sur la vitesse de pivotement qui assurerait au plus rapide un atout de taille pour la bataille à venir.

Tandis que les navires continuaient de s’approcher l’un de l’autre, l’officier de la Marine distribua ses ordres suivants.


- Virez à babord toutes ! Et que les canonniers se tiennent prêts à ouvrir le feu  en rafale sur les canons adverses à mon signal !, hurla-t-il pour couvrir le bruit assourdissant de la tempête qui se déchaînait. Même s’il se doutait que ses hommes devaient savoir dans quelle situation délicate ils se trouvaient, le jeune Showl préféra s’abstenir de leur faire part de son anxiété. Il appartenait au chef de ne montrer aucun signe de faiblesse et d’exhorter ses troupes, non de les démotiver.

Maintenant que la manœuvre était enclenchée, il allait pouvoir voir la réaction de ses adversaires. Si tout se passait comme prévu, les pirates en viendraient vite à virer de bord également afin de ne pas se retrouver sous le feu des canons dans l’impossibilité de contre-attaquer. La réaction des forbans ne se fit pas attendre. Comme de bien entendu, ils pivotèrent à leur tour, conscients que toutes les prudences étaient de mises sous une tempête de cette envergure, spécialité de Grand Line. Au même instant, l’officier ordonna d’ouvrir le feu. Malgré que les deux vaisseaux étaient tous deux encore en train de manœuvrer, l’élite décida d’entamer l’offensive. Avec le désavantage de la taille, il ne pouvait se permettre d’attendre d’être totalement positionné pour entamer la canonnade. Et par leurs positions respectives, ses tirs atteindraient sans mal les canons de ces renégats. De par cet état de fait, cela affaiblirait de manière, l’espérait-il, suffisamment importante l’armement pirate pour permettre un abordage de leur navire. Mais encore fallait-il que tout se déroule comme prévu. N’ayant guère pris en compte la houle provoquée par la tempête qui faisait rage, le noble risquait fort bien de se heurter à des difficultés supplémentaires. Hélas, dans l’état actuel des choses, l'épéiste ne pouvait agir autrement qu’en donnant des ordres à ses matelots pour tenter de remporter cette bataille. Les détonations produites par les tirs de boulets, à peine capables de masquer un bref instant le bruit causé par les intempéries, laissèrent bien vite place à d’autres sons. Ceux causés par le contact du métal froid et du bois. Cette première salve ne fut pas très convaincante, hélas. Seuls deux canons ennemis ayant été touchés par les tirs. Toutefois, cela n’empêchait pas le lieutenant d’élite de garder espoir en entendant son équipage donner le meilleur de lui-même pour passer au travers de cette muraille invincible. Cette première série de tirs fut vite suivie par d’autres qui s’enchaînèrent à un rythme constant. Les vagues engloutirent bien des espoirs en donnant soit de la hauteur soit en formant un mur d’eau devant l’un des bateaux. En outre, les pirates, restés muets jusque là, achevant dans le calme leur manœuvre, passèrent, à leur tour, à l’offensive. Avec seulement quatre canons détruits, le combat s’annonçait âpre. Certes, leur petite taille leur assurait de pouvoir profiter de la moindre vague pour se cacher derrière, mais cela jouait également en leur défaveur, les empêchant de tirer et donc de gagner la bataille. En proie au doute, le dernier des Dark paraissait impuissant face au Destin qui accomplissait son œuvre sous ses yeux. Ses mains moites traduisaient ses inquiétudes. Bien vite touchés, les marins semblaient désemparés contre cette force grandissante qui s’apprêtait à les engloutir. Finiraient-ils noyés voire mangés par un monstre marin ou bien mourraient-ils dans l’attaque ? Voilà la question qui s’insinuait dans les esprits des justiciers. Alors que les éléments se déchaînaient, ils luttaient de toutes leurs forces pour survivre plus que gagner. Dans les cales du navire, l’apocalypse régnait. Les boulets de canons emportaient tout dans leur sillage, détruisant la charpente à chaque tir qui atteignait les marins et causant bien des morts. Rapidement acculés, s’affairant plus à réparer la charpente pour éviter que l’eau ne s’infiltre qu’à continuer l’offensive, l’équipage de l’homme aux cheveux noir de jais paraissait sur le point d’accueillir avec soulagement la mort. Délivrance ultime de leurs maux et de cet enfer sur mer. Mais au même moment, à la stupeur générale, leurs ennemis firent taire leurs canons. Interloqué par une telle action, l’officier d’élite se demanda quelle pouvait bien être la raison de ce revirement soudain de tactique. À nouveau, son cerveau se remettait à travailler et à élaborer moult hypothèses. Aucune ne semblait cependant vraisemblable. Si ces mécréants stoppaient l’attaque, pourquoi donc ne fermaient-ils pas leurs écoutilles ? Pourquoi, également, restaient-ils en position de tir plutôt que de virer de bord pour sortir de cette tempête ravageuse ? Autant d’interrogations qui ne trouvaient réponse et incitaient le jeune homme à rester aux aguets et à se méfier de ses adversaires. Après tout, les pirates n’étaient pas connus pour leur clémence envers la Marine. D’autant plus si celle-ci pouvait être vaincue aisément et était à leur merci.  Mais alors que le bretteur songeait à tout cela, un marin vint le voir, ayant apparemment des rapports à faire. Il s’agissait de son second sur ce vaisseau, le sous-lieutenant Frieman. Un jeune homme au corps bien proportionné, lucide, parfaitement rompu à la discipline des formations élites et à l’esprit vif. Un marin qu’on pouvait dire promis à un avenir certain. Ses cheveux taillés courts, comme le veut généralement le règlement, d’un blond or allaient de pair avec ses iris bleu azur qui complétaient son uniforme bicolore bleu et blanc. Vêtu également d’un imperméable, seules quelques mèches blondes mouillées dépassaient, le reste se cachant sous l’habit. N’étant pas le moins du monde physionomiste, l’élite aurait eu bien du mal à reconnaître son second sous cette pluie torrentielle si ce détail ne l’avait trahi. Seul marin de ce contingent à posséder une chevelure dorée, on ne pouvait s’y tromper. Le sous-lieutenant, ne s’attardant pas à deviner si son supérieur l’avait reconnu ou pas, parla ainsi.


- Mon capitaine, je viens au rapport ! Une dizaine de brèches de taille variable ont été détectées à tribord dans la coque. Des marins sont déjà en train de les colmater au mieux !, annonça-t-il d’une voix forte visant à couvrir le bruit de la pluie tombant.

- Que tous les marins disponibles s’affairent à réparer les dégâts occasionnés par la bataille et évacuent l’eau des cales ! Avec cette maudite tempête, on ne peut se permettre d’avoir une ligne de flottaison haute, ordonna Showl en réponse au rapport du soldat.

Après avoir effectué un bref garde-à-vous, le sous-lieutenant fit un demi-tour et s’en alla donner les directives à l’équipage. De son côté, l’héritier des Dark devait s’efforcer de percer à jour la stratégie ennemie avant qu’elle ne soit effectivement mise en place.  Il ne pouvait nullement se permettre une erreur supplémentaire. Sa mauvaise tactique ayant bien failli coûter la vie de son équipage entier, lui y compris. Or, si bien une chose devait être protégée contre vents et marées, c’était bien sa vie, la sienne ! Epiant au moyen de sa longue-vue ces renégats, il put voir une certaine agitation sur le pont. Des criminels couraient en tout sens, portant parfois des objets lourds que le ciel orageux ne lui permettait que d’apercevoir tout au plus. À en croire ce qu’il voyait, la bataille ne semblait pas finie et allait reprendre sous peu. Mais de quelle manière attaqueraient-ils ? À cette distance, un abordage était inenvisageable, les deux bateaux se trouvant chacun à la limite de la zone de tirs. Dans ce cas, que pouvaient-ils bien préparer ? Attendaient-ils que les marins se rapprochent pour reprendre la canonnade avec une précision de tir redoublée ? Si telle était leur tactique ou leur espérance, celle-ci n’aboutirait pas. Certes, le justicier venait d’être mis en difficulté, mais pas au point d’en perdre la raison pour autant. Jamais il n’ordonnerait de se rapprocher plus que nécessaire de son adversaire et en l’occurrence, la distance entre les deux navires lui semblait idéale. Mais alors que l’officier continuait à observer les préparatifs, si l’on pouvait en juger, des boucaniers, ceux-ci le prirent par surprise. Comme une seule, six détonations résonnèrent dans l’air humide. Comprenant alors le manège de ces forbans, l’élite se retourna :

- Eloignez-vous de …. Et …. central ! [i]s’époumona-t-il, en vain. Le choc produit par la destruction de la structure du mât central couvrant son exclamation.

Les boulets enchaînés venaient de fendre les voiles en deux et de détruire la structure du mât central.  Voyant que les cordages étaient entrainés dans la chute du mât et risquaient de causer l’écroulement de toute la structure du navire, l’officier ordonna qu’on sectionne ou, à défaut, qu'on lâche les cordages alors qu’il se dirigeait vers le plus proche pour le couper. Fort heureusement, ayant ses sabres à sa taille, couper les cordes s’avérait facile. S’étant occupé d’un cordage, l'épéiste se hâta de rejoindre les autres emplacements pour aider ses matelots. Certes, tous les cordages n’avaient besoin d’être sectionnés puisque le mât tomberait bien d’un côté ou d’un autre, néanmoins, il fallait à tout prix minimiser le risque d’effondrement du vaisseau. Hélas, le temps pressait ! Voyant que sa tactique n’avançait guère, le noble décida de prendre les choses en main. Fonçant sur le mât qui entamait sa chute, le bretteur sauta dessus et commença à courir, tranchant les cordages rattachés de part et d’autre du mât. Mais à peine courait-il que la pluie commençait son œuvre et rendait le pilier, déjà peu praticable étant donné son aspect cylindrique, glissant, l’obligeant à planter ses sabres dans le bois au fur et à mesure de son avancée pour prévenir tout risque de chute potentiellement fatale. S’apprêtant à atteindre le poste de vigie, une secousse le fit glisser. S’accrochant de toutes ses forces à ses sabres, ventre à terre contre le pilier de bois trempé, incapable de se relever à cause de la chute qui s’accélérait, le jeune homme s’efforça de ramper pour trancher les derniers cordages. Le visage déformé sous l’effet conjugué des éléments et de la chute, il saisit péniblement l’un de ses sabres pour couper les derniers liens. Y parvenant finalement, le lieutenant n’eut le temps de souffler que le mât s’écrasait sur le vaisseau, endommageant en partie le pont et détruisant le bastingage. Projeté de plus belle contre le pilier, l’héritier des Dark faillit lâcher son second sabre planté dans le bois. Suspendu au-dessus d’une mer agitée, un faux mouvement risquait bien de le précipiter dans les abysses insondables de cet océan sans pitié qu’était Grand Line. Se ressaisissant, maintenant qu’au moins la chute s’était achevée, il entreprit de remonter à bord de son navire. Prenant bien garde à correctement saisir les gardes de ses sabres, l’homme aux cheveux noir de jais avança précautionneusement jusqu’au pont du navire où il se laissa choir.

La catastrophe venait d’être évitée de justesse. Cependant, l’état de délabrement du navire dans son ensemble ne permettait pas de savourer ce moment. Et d’ailleurs, comment le pourraient-ils ? La menace pirate pesait sur eux plus que jamais, maintenant qu’ils étaient immobilisés sur à la surface de l’eau. Sans voilure et sans le mât central, toute navigation s’avérait vaine. De toute évidence, ces mécréants venaient de mettre en échec la Marine et de manière efficace. Même si le lieutenant ne comprenait toujours pas pourquoi avoir stoppé l’attaque pour détruire par la suite tout moyen de fuite, il n’en demeurait pas moyen qu’ils étaient faits comme des rats. À dire vrai, cela aurait été plus rapide de canonner à tout va jusqu’à ce que le bateau de la Marine coule plutôt que de laisser un moment de répit et au final immobiliser leurs adversaires. À moins que quelque chose ne les intéresse sur cette épave flottante sur laquelle se tenait le dernier des Dark. Dans ce cas là, cette manœuvre avait un sens, mais tout de même que pouvaient-ils bien trouver digne d’intérêt sur un amas de planches de bois pourries ? Pensaient-ils que son bâtiment regorgeait de trésors ? Certes, son mobilier valait son pesant d’or, mais cela ne suffisait absolument pas à justifier une telle conduite. Quelque chose d’autre devait susciter l’intérêt de ces misérables. De quoi pouvait-il bien s’agir ? L’officier espérait ne pas tarder à le découvrir, ayant déjà failli par deux fois aujourd’hui. Comme le marin s’en doutait, les pirates virèrent de bord pour se rapprocher de leur proie, acculée et vulnérable. Avec les dégâts occasionnés par le dernier coup des marginaux, l’heure n’était plus à la canonnade mais aux réparations de fortune pour que ce bateau résiste au moins à la tempête qui n’en finissait pas. Cherchant à recouvrer ses facultés physiques et mentales après ce sauvetage de son vaisseau, il se mit en quête de son second pour lui communiquer les ordres à faire passer à chacun. Le temps leur étant compté, toute seconde importait ! Jetant un rapide regard aux alentours en cherchant quelque éclair doré, c’est en désespoir de cause que quelques instants plus tard, sous la menace d’un abordage imminent que l’homme aux cheveux noir de jais se décida à faire usage de sa voix.


- Soldats ! L’ennemi sera bientôt à notre bord ! Armez-vous et préparez-vous à leur montrer comment la Marine combat !, cria-t-il à l’attention de son équipage dispersé, à en croire la vacuité du pont, aux quatre coins du bateau.

Tandis que la pluie tombait toujours drue, l’officier d’élite se prépara mentalement au dernier acte. Celui dans lequel brillerait une étoile au point de dissiper cette tempête. À peine quelques instants après qu’il eut donné son ordre, ses matelots se tenaient prêts à être abordés et à rendre la monnaie de leur pièce à cette vermine des Sept Mers. Au fur et-à-mesure que les flibustiers se rapprochaient, le noble pouvait distinguer un grand nombre de silhouettes amassées sur le pont du navire adverse. À tous les coups, l'épéiste venait de décrocher le gros lot, comme à son habitude. Ses lames n’en finiront donc pas de rougir du sang des damnés ? S’il ne pouvait être certain de sortir victorieux de ce bourbier, une chose demeurait vraie : «  La mort est une journée qui mérite d’être vécue ! ». C’est sur ces paroles que le fier marin s’apprêta à trancher de la chair. Les deux bâtiments côte à côte, la lutte pour la survie commençait maintenant ! Comme un seul, des dizaines de boucaniers s’élancèrent sur leur corde à l’abordage de l’épave marine. Bien vite, ce fut une horde de malfrats qui couraient sur le pont glissant et abîmé du vaisseau de la Marine. Aussitôt, les marins rassemblés derrière leur capitaine passèrent à l’action, comme si on venait subitement de les mettre en marche. Se décidant à ne pas laisser ses hommes seuls face à l’adversité, le jeune élite se lança corps et âme dans la bataille, faisant virevolter ses lames dans une masse de corps informes. Si l’assaut se passait correctement jusqu’à présent, le lieutenant d’élite ne doutait pas que cela ne devait représenter que les hors-d’œuvre. Les pirates paraissaient tomber comme des mouches, à la manière de marionnettes dont les fils qui leurs permettaient de se mouvoir avaient été sectionnés. Que pouvaient donc encore leur réserver ces maudits forbans ? Que manigançaient-ils ? Malgré que les cadavres s’accumulaient, le nombre d’ennemis ne semblait que croître. Combien donc étaient-ils ? L’héritier des Dark effectua alors un salto arrière afin de prendre un peu de distance par rapport à ces misérables et ainsi avoir une vue d’ensemble. Les pirates  ne cessaient d’affluer, au point que ce devait bien être une centaine de mécréants qui combattaient sur le bout de bois flottant de la Marine. Comptaient-ils submerger les marines par leur nombre, à défaut de leur force ? Si tel était le cas, en tant qu’officier d’élite de la Marine, il se devait de les en empêcher. Ses soldats, aussi braves fussent-ils ne pouvaient tenir indéfiniment contre leurs adversaires. La situation exigeait que Showl écourte le combat afin d’éviter de se retrouver seul, au milieu d’une mare de sang et de corps inanimés. Mais comment s’y prendre ? Alors qu’il réfléchissait, il entendit brusquement un « On le tient ! » derrière lui, directement suivi de deux coups de feu et de deux corps s’effondrant sur le plancher. Sortant de sa torpeur et se tournant pour voir ce à quoi il venait d’échapper, l’élite put voir son second, en sueur, essuyer les gouttes sur son front avec son coude, deux pistolets à la main, avant de demander sur un ton qui se voulait soucieux :


- Tout va bien, mon capitaine ?

- Oui, oui. Merci bien, Sous-lieutenant Frieman, répondit posément le jeune officier. Ce marine prometteur venait de lui sauver la vie. Voilà une dette que Showl allait devoir payer au plus vite.

Son second venait de lui montrer implicitement que le moment était bien mal choisi pour réfléchir. Bien décidé à ne pas avoir à le remercier une deuxième fois, l’épéiste mit en place sa stratégie. Son navire déjà fort endommagé ne pourrait supporte davantage de dégâts et finirait immanquablement par couler si tout ce beau monde poursuivait le combat à son bord. Il convenait donc de déplacer la bataille sur un autre terrain, plus propice, lui, à ce genre de manifestations de pugnacité. Faisant part de ses projets au blondinet, il lui ordonna de s’assurer que le pont soit sécurisé dans les prochaines minutes. Puis, montant habilement sur le toit de ses quartiers, l’officier sauta dans le vide s’accrocher à une corde qu’empruntaient les flibustiers. Non-rompu à ce genre d’acrobaties, le noble sentit ses mains glisser tandis qu’il enjambait les eaux tumultueuses de Grand Line. S’agrippant au tant que possible, le jeune noble ne put échapper à l’inexorable. Ne parvenant à tenir plus longtemps, le bretteur sentit les liens lui échapper des mains. Il tomba alors dans ce qui paraissait être le vide. Déterminé à survivre coûte que coûte, l’homme aux cheveux noir de jais réussit à planter l’un de ses sabres dans la coque en bois, certainement du chêne à en croire les cernes, de ses adversaires. Une fois encore, il venait d’échapper à la Mort, miraculeusement. Soufflant, le dernier des Dark se prépara à refaire de l’alpinisme, avec au moins le soulagement que le bras d’eau entre les deux bâtiments ne permettrait pas aux vagues de s’y engouffrer. Pendant que sa remontée se poursuivait, son équipage luttait contre les Black Pirates. Conformément aux ordres de son capitaine, le sous-lieutenant mettait un point d’honneur à massacrer chaque pirate passant à proximité. Les matelots, de leur côté s’occupaient du gros des troupes dans une mêlée où on ne distinguait qu’avec difficulté les uns des autres. La survie de ces braves soldats de la Marine d’élite, rompus aux méthodes de survie depuis le début de leur formation, devait être la priorité absolue. Mais avec tous ces ennemis qui lui barraient la route, le sous-officier Frieman avait bien du mal à avancer. Pistolero aguerri, sa précision de tir était mortelle. Malgré cela, il n’en demeurait pas moins que cette habileté ne suffisait pas à tenir à distance toute cette racaille qui arrivait par vagues successives. Il n’y avait qu’à espérer que son capitaine parvienne à ses fins. Celui-ci, enfin parvenu au bastingage, se hissa sur le pont de ces misérables, prêt à commencer le carnage. Comme le sabreur s’y attendait, il y avait encore un grand nombre de raclures présentes sur le plancher, malgré toutes celles déjà envoyées sur le front. Peu intéressé par ces sous-fifres qui ne devaient probablement n’avoir comme seul mission que de ralentit tout assaillant en servant de chair à canon, l’élite chercha le capitaine de ces boucaniers. Où diable pouvait bien se cacher ce forban ? L’agitation qui régnait à bord, maintenant que sa présence avait été détectée, l’empêchant de bien distinguer chacun de ces hors-la-loi, le lieutenant eut l’idée de prendre un peu de hauteur. Effectuant un salto arrière pour se mettre sur une hauteur, le bretteur n’eut le temps de chercher sa cible que des adversaires se présentaient à lui par derrière. Parant de justesse le coup qui lui était destiné avec sa lame, il riposta en tranchant son ennemi au niveau du ventre, d’un geste sec. Il allait donc devoir faire un peu de ménage avant de s’occuper de ce capitaine. Faisant face à ses adversaires, le marine n’attendit pas une réaction de leur part et fondit sur eux, lame à la main, leur infligeant une douloureuse blessure horizontale dans l’abdomen avant de continuer en les tranchant par derrière. Ceux-ci hurlèrent de douleur avant de s’effondrer sur le sol. Continuant son œuvre, l’élite s’approcha des autres pirates qui affluaient désormais, un coutelas entre les dents ou un sabre à la main, prêts à en découdre.

Sur le vaisseau de la Marine, les affrontements se poursuivaient avec autant d’intensité et de rage qu’au commencement. La seule différence notable tenait en le fait que les renforts cessaient d’arriver du côté pirate constata le sous-lieutenant. Son capitaine avait-il réussi à monter à bord de ce galion et à occuper tous ces mécréants ? Il espérait qu’il en fut ainsi. Sa mission consistait donc désormais à neutraliser la menace ennemie sur ce champ de bataille avant d’aller prêter main forte à son supérieur. Et malgré tout, une rude bataille l’attendait encore ici malgré que des flibustiers ne rejoignent plus le combat. Endurant, le marin à la chevelure dorée comptait bien en terminer ici-bas rapidement et sauver le plus possible de matelots engagés dans cette bataille. Vite débarrassé de ses adversaires, il se hâta de rejoindre ses semblables pour leur prêter main forte, faisant pleuvoir les coups de feu sur les pirates. De son côté, le capitaine des marines s’occupait de réduire le nombre de ses assaillants, tout en s’élevant toujours plus haut pour avoir une vue d’ensemble. Bloquant deux attaques au sabre frontales en interposant une de ses lames entre celles de ses adversaires et lui, il repoussa ensuite ces malfrats avant de leur transpercer le cœur à chacun au moyen de ses deux sabres. Voilà deux cadavres qui venaient de s’ajouter à tous les autres qui jonchaient déjà le sol. Ne faisant grand cas du sang qui ruisselait sur le sol, l’officier monta sur le pont avant où l’attendaient encore bien d’autres forbans. Cela n’en finirait donc jamais ? Fatigué par tous ces affrontements et ses deux escalades, l’homme aux cheveux noir de jais peinait à répliquer aux coups de sabres qu’on lui destinait. Bloquant les attaques des cinq pirates devant lui, il ne vit arriver que trop tard un flibustier dans son dos. Tentant d’esquiver l’attaque au sabre sautée du hors-la-loi en se déplaçant vers la gauche, il eut le déplaisir de sentir une vive douleur dans bras droit tandis que déjà du sang s’échappait de la plaie et ruisselait sur le bras du noble avant de goutter sur le sol. La situation se dégradait rapidement. Il lui fallait agir vite avant de se retrouver complètement encerclé par des dizaines de poursuivants. Rassemblant ses forces, l’élite profita de l’immobilité du pirate, causé par son atterrissage au sol, qui avait osé le blesser pour donner un coup sec avec son bras droit en direction de l’impudent, tranchant la tête de ce dernier. Sous la douleur causée par le mouvement, le lieutenant esquissa un rictus et opta alors pour une prise de distance, effectuant un nouveau salto arrière. Atterrissant contre le bastingage, le jeune marin devait donc terrasser ses assaillants pour sortir de ce guêpier. Son bras droit le faisait souffrir, mais il ne pouvait qu’ignorer cette douleur s’il souhaitait survivre. Après avoir pansé sa blessure en se servant d’un pan de son imperméable qu’il avait au préalable déchiré, l’héritier des Dark se décida à retourner à l’attaque. Trop tard ! Ses adversaires l’avaient cerné. Acculé, avec la rambarde d’un côté et des renégats de l’autre côté, le noble essaya de trouver une solution. Il n’avait guère le choix, son niveau de fatigue ne lui permettant pas de passer au travers de cette mêlée sans en payer le prix. D’un saut, le jeune homme se hissa alors sur le bastingage et courut le long à la recherche d’un cordage, ses assaillants à ses trousses. Finissant par en trouver un, le marin trancha le nœud et se saisit de la corde qui filait, dominant de hauteur par la même occasion ses poursuivants. Peu à l’aise, après une chute quelques minutes plus tôt, cette issue restait toutefois sa seule option. Ce n’était donc pas le moment de faire la fine bouche. Tenant fermement le lien qui décrivait un large cercle au-dessus du bateau, l’officier se laissa tomber à terre en effectuant une roulade après que le cordage eut fait un demi-tour. Il ne disposait que de peu de temps avant que ses ennemis ne le rattrapent. Regardant une nouvelle fois aux alentours dans l’espoir de trouver le capitaine des Black Pirates, son attention fut retenue par le cri rauque d’un vieil homme : « Capturez-moi vivant ce gredin ! ». Nul doute, cette exclamation devait provenir de la personne qu’il recherchait. Dirigeant sa tête dans la direction d’où provenait le son, l’officier d’élite vit un vieux personnage déguenillé portant un tricorne sur la tête et au visage tuméfié qui laissait apparaître un grand nombre de cicatrices. Voilà donc sa cible, enfin ! Comme un aigle ayant détecté sa proie, l’élite se dirigea vers ce type qui se tenait de l’autre côté du vaisseau sur le pont arrière.

Sur le navire de la Marine, la situation s’améliorait, quoique toujours délicate. Blessé par déjà trois adversaires, le sous-lieutenant Frieman gardait cependant confiance et redoublait ses efforts pour écraser les derniers pirates de ce champ de bataille. Les pertes du côté de la Marine étaient importantes, tout au plus restait-il une quinzaine de matelots en vie, mais au-delà de ce constat, la masse informe de flibustiers diminuait à vue d’œil, permettant presque un dénombrement total. Le second du capitaine continuait ses tirs répétés touchant avec une précision effrayante les malfrats malgré ses plaies. Les autres marines vivants, revigorés par le net recul amorcé par les forbans, voyaient leurs forces décupler, à mesure que les boucaniers s’effondraient sur le sol dans des râles sordides. Egalement revigoré, du fait que sa cible se montrait enfin, le lieutenant d’élite survolait autant que possible ses combats tout en se dirigeant vers le vieux pirate qui restait immobile en affichant un sourire malveillant. S’il parvenait à rejoindre ce capitaine, peut-être pourrait-il engager un duel contre lui ? C’est avec cet espoir que l’officier de la Marine avançait sans se préoccuper des renégats qui tentaient d’arrêter sa progression. À coup sûr, il eut été mort s’il s’était occupé de chacune de ces vermines. La priorité restait donc de conserver ses forces pour l’hypothétique duel final. Se frayant un passage jusqu’à son adversaire désigné, le dernier des Dark pût voir son ennemi ricaner tandis qu’il approchait. Quand enfin ils se firent face, le pirate rigola d'une voix forte avant de s'exclamer :


- Ainsi, voilà que ma cible se présente devant moi d’elle-même ! Tu ferais mieux de te rendre immédiatement ! J’éviterai de te blesser avant de t’enfermer dans les cales de cette manière, annonça le capitaine des pirates.

Interloqué, le jeune marin répondit de manière stupéfaite :


- C’est donc moi que vous voulez ?!, interrogea le marine.

- Ha ha ha ! C’est bien toi que nous voulons ! Et tu viens expressément te livrer à nous !, répondit le vieil homme.

Devant la stupéfaction de l’élite, le forban continua :


- Notre Boss est très agacé par un marin du nom de Dark Showl. J’ai donc reçu l’ordre de le capturer et de l’amener à notre Boss !

Tout faisait désormais sens dans la tête de l’épéiste. C’était pour cela qu’ils n’avaient pas coulé le vaisseau de la Marine et l’avaient finalement immobilisé. Mais qu’avait-il bien pu faire pour susciter un tel intérêt de la part d’un groupuscule pirate ? Soudain, l'élite remarqua le tatouage présent sur l’avant-bras droit du mécréant, un tatouage arborant une tête d’homme-poisson. Ce symbole ne lui était pas inconnu. Mais où avait-il déjà bien pu le voir ? Réfléchissant, le bretteur se rappela alors de l’homme-poisson qui avait surgi des flots pour l’attaquer dans North Blue, cet humanoïde portait le même emblème sur sa main.


- Vous êtes de mèche avec l’homme-poisson qui m’a attaqué, c’est cela ?, questionna-t-il.

Etonné par la question, le pirate répondit ainsi :


- Un homme-poisson ? Quel homme-poisson ? C’est pour avoir tué Tobira Ayauin que je suis ici ! Qu’un avorton insignifiant l’ait tué a surpris toute la confrérie et a énervé le Boss !, déclara le pirate.

À son tour surpris, le marine n’eut pas le temps de protester sur la méprise que son adversaire fit signe à deux sous-fifres d’attraper l’élite. Ses forces retrouvées grâce à cette discussion, le jeune noble bloqua les attaques des deux mécréants et les repoussa avant de leur enfoncer un de ses sabres à chacun dans le ventre. Ceux-ci, crachant une gerbe de sang en réaction, il en profita pour leur asséner un violent coup de coude à chacun dans le visage. Propulsés au loin par le choc, les deux misérables ne parurent pas pouvoir se relever. Décidant de ne pas attendre plus longtemps, le lieutenant fondit sur le capitaine Higuen en effectuant une attaque sautée au sabre. Ce dernier, s’y étant apparemment préparé, bloqua avec son sabre le coup avant de menacer le noble avec son pistolet. Agissant vite, Showl pencha la tête vers la gauche pour éviter la balle que lui destinait le vieil homme puis riposta avec un coup de pied tournoyant. Touché au ventre, le capitaine étouffa un cri avant d’être expulsé contre la paroi d’un des ponts. Immédiatement, le marin enchaîna par un coup d’estoc, mais dût y renoncer pour parer les balles de pistolets que tirait le malfrat. S’agenouillant pour esquiver les tirs qui lui étaient envoyés à mi-hauteur, l’escrimeur en profita pour prendre appui et sauter alors que son adversaire visait désormais pratiquement le sol. Bien décidé à saisir cette opportunité, l’élite dégaina son deuxième sabre puis croisa ses bras avant de les décroiser en retombant sur son adversaire. Ne pouvant à nouveau que bloquer le coup au moyen de son sabre, le pirate  encaissa le choc tout en voulant tirer sur le bretteur, à découvert. Le lieutenant avait prévu cette réaction et repoussa l’hideux personnage en finissant de décroiser ses bras, entaillant par la même occasion le bras qui brandissait l’arme à feu. Contraint de reculer d’un bon mètre et de lâcher son pistolet sous le coup de la douleur, le vieux pirate serra les dents en se massant le bras avant de s’élancer avec son sabre. Restant impassible, le capitaine marine se prépara à riposter. Comme bien souvent, la douleur faisait perdre la raison à bien des hommes pensa l’officier d’élite. Bloquant avec le sabre dans sa main gauche l’attaque frontale du pirate, le justicier écarta la lame de son adversaire d’un coup de sabre, puis tout en se tournant pour accompagner le geste, il profita de l’occasion pour trancher de son autre sabre le bras gauche du capitaine des Black Pirate qui tenait le sabre avant d’enchaîner en donnant un coup d’estoc dans la poitrine de son adversaire au moyen de son sabre placé dans sa main gauche. Blessé mortellement, le mécréant n’eut que le temps de prononcer ses derniers mots avant de s’écrouler sur le sol : «  Ma mort ne fera qu’aggraver les choses. Tu vivras bientôt un enfer ». À quoi pouvait donc bien faire allusion le défunt pirate ? Était-ce réellement les prémices de futurs combats ? Le marin n’avait pas le loisir d’y songer abondamment, se rappelant subitement la situation dans laquelle se trouvait son équipage. Laissant livrés à eux-mêmes les sous-fifres qui n’osaient s’attaquer à celui qui venait de terrasser leur capitaine, l’élite redescendit sur son bateau de la même manière qu’il l’avait quitté : en s’accrochant à une corde. Tombant lourdement sur le plancher, le lieutenant d’élite constata avec soulagement que les pirates n’avaient eu raison de ses matelots totalement. Mais à peine eut-il le temps d’écouter le rapport du sous-lieutenant Frieman, lui aussi vivant, qu’un gigantesque cyclone se déclara au loin. D’une taille impressionnante, il ne faisait aucun doute qu’ils allaient être entraînés par la force centrifuge des vents. Quelle misère que Grand Line ! Voilà qu’à la tempête qui ne cessait s’ajoutait désormais un cyclone monstrueux ! Ne perdant de temps en sensibleries, le capitaine du vaisseau ordonna que tous se mettent à l’abri à l’intérieur ou qu’à défaut ils se cramponnent solidement au bateau. Emportés par le cyclone, les deux navires se firent déchiqueter par la force incroyable des vents. Voiles, mâts, coque, tout y passa. Cet ouragan allait-il avoir raison d’eux ? Après qu’ils eurent vaincu ce maudit pirate ? Solidement cramponné à son mobilier dans ses appartements, l’officier luttait pour ne pas s’envoler. Mais tout à coup, ce fut le néant. Assommé, l’héritier des Dark se laissa tomber dans un sommeil profond.
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