George est un homme bien. Il a le regard calme de celui qui a tout vu et le sourire triste de celui qui ne voudrait plus avoir d'yeux que pour les belles choses de la vie. Oh ses yeux, ils pourraient encore faire tomber de nombreuses femmes si une balafre ne déformait pas la moitié de son visage. Oh ses yeux, ils en ont vu des choses. Ils ont vu ses hommes tomber sur les balles, des pirates et puis des marines. Ils ont vu la misère et la tristesse dans tant de regards qu'on croirait qu'il en gardé des parcelles dans chacun de ses mouvements.
Assis au fond de sa chaise froide, mangé par l'humidité de la mer, il boit tranquillement son thé qui flotte au fond de sa tasse, bougé au gré des clapotis des vagues.
Voilà 3 semaines que le bateau n'avance plus, qu'aucun vent ne souffle. Alors ils attendent, là, comme des cons, au milieu de l'océan. Et les réserves en eau et en nourriture, et le moral des hommes baissent. Un marin n'aime pas s'ennuyer. Un marin n'aime pas tourner en rond à compter les heures plutôt qu'à faire naviguer sa coque. Et George le voit : Les hommes deviennent deviennent de plus en plus lourd avec sa fille. Les remarques désobligées font de plus en plus place à des mains déplacées, alors ce n'est pas seulement pour lui mais aussi pour elle que son esprit se met à la prière d'un temps plus venteux.
Sa fille, c'est Jule, ou Julietta. C'est une gosse qui ressemble déjà à une femme. Elle a une gueule d'ange qui fait tache en rapport à ses mots de chartiers. Elle a le poings facile et les mots qui cognent, la Jule. Parce qu'à force de n'être entouré que d'homme il faut apprendre à parler leur langage. Bouffer ou se faire bouffer. Comme toujours. Sa féminité, elle la garde enfouie sous de vieilles frusques de pirates, bien larges pour ne pas mettre en avant ses formes qui donneraient envie, pour cacher sa gueule trop belle pour être là.
Ishii la regarde, un instant.
-Je n'avais pas le choix, le Monstre. Crois moi bien que j'aurais aimé la laisser où elle était.
-Sa mère, Hmm ?
-Parti, depuis bien longtemps.
-Hmm.
-Et si je l'avais laissé, c'est elle qu'aurait payé ma désertion.
-Hmm. Des méthodes de pirates, ça. La marine est tombé si bas ?
-Ahah. Pour sûr.
-Hmm.
-Tu veux savoir, hein ?
-Hmm.
-Pour sur que tu veux savoir. Et même si ce n'est pas le cas, bordel, ça fait du bien de le dire parfois.
-Hmm.
-20 piges à faire le beau. 20 piges à dire « oui chef », « entendu chef », « j'y vais chef ». 20 piges à agir sans réfléchir et me faire jeter comme la dernière des crasses, tout ça parce que j'ai pas voulu tuer un gamin de l'âge de ma fille. On m'a dit « tirez », j'ai baissé ma pétoire. 15 jours au trou et le tribunal après pour me dire que j'ai trahi le pays et aidé un ennemi de la marin à s'échapper. Un ennemi de la marine ? Mais bordel, il avait pas seize ans et qu'un pauvre baton pour se défendre.
Le Monstre sourit.
-Hmm. Les vies se ressemblent, l'ami.
Soudain, le second du navire entre par la port ouverte du bureau, son gros ventre arrondi par l'alcool et l'excès de nourriture empêchant toute vision vers l’extérieur. Il a le regard joyeux, le second, les joues toujours rosies comme si sa ration de rhum n'était pas la même que celle des autres, comme si les 3 dernières semaines de rationnement ne l'avaient pas amoché.
-Salut Gentlefish, bonjour Capitaine.
-Hmm.
-Commence à faire faim par ce temps.
Le second touche son ventre de ses deux paluches pour accompagner les paroles du geste.
-J'ai une bonne nouvelle, capitaine. On va pouvoir occuper les hommes ahah.
-Hmm.
-Un navire se dirige vers nous. Je mets l’équipage en position de défense ?
-Un navire ennemi ? Avec ce vent ?!
-Sur la tête de la vigie, chef.
Assis au fond de sa chaise froide, mangé par l'humidité de la mer, il boit tranquillement son thé qui flotte au fond de sa tasse, bougé au gré des clapotis des vagues.
Voilà 3 semaines que le bateau n'avance plus, qu'aucun vent ne souffle. Alors ils attendent, là, comme des cons, au milieu de l'océan. Et les réserves en eau et en nourriture, et le moral des hommes baissent. Un marin n'aime pas s'ennuyer. Un marin n'aime pas tourner en rond à compter les heures plutôt qu'à faire naviguer sa coque. Et George le voit : Les hommes deviennent deviennent de plus en plus lourd avec sa fille. Les remarques désobligées font de plus en plus place à des mains déplacées, alors ce n'est pas seulement pour lui mais aussi pour elle que son esprit se met à la prière d'un temps plus venteux.
Sa fille, c'est Jule, ou Julietta. C'est une gosse qui ressemble déjà à une femme. Elle a une gueule d'ange qui fait tache en rapport à ses mots de chartiers. Elle a le poings facile et les mots qui cognent, la Jule. Parce qu'à force de n'être entouré que d'homme il faut apprendre à parler leur langage. Bouffer ou se faire bouffer. Comme toujours. Sa féminité, elle la garde enfouie sous de vieilles frusques de pirates, bien larges pour ne pas mettre en avant ses formes qui donneraient envie, pour cacher sa gueule trop belle pour être là.
Ishii la regarde, un instant.
-Je n'avais pas le choix, le Monstre. Crois moi bien que j'aurais aimé la laisser où elle était.
-Sa mère, Hmm ?
-Parti, depuis bien longtemps.
-Hmm.
-Et si je l'avais laissé, c'est elle qu'aurait payé ma désertion.
-Hmm. Des méthodes de pirates, ça. La marine est tombé si bas ?
-Ahah. Pour sûr.
-Hmm.
-Tu veux savoir, hein ?
-Hmm.
-Pour sur que tu veux savoir. Et même si ce n'est pas le cas, bordel, ça fait du bien de le dire parfois.
-Hmm.
-20 piges à faire le beau. 20 piges à dire « oui chef », « entendu chef », « j'y vais chef ». 20 piges à agir sans réfléchir et me faire jeter comme la dernière des crasses, tout ça parce que j'ai pas voulu tuer un gamin de l'âge de ma fille. On m'a dit « tirez », j'ai baissé ma pétoire. 15 jours au trou et le tribunal après pour me dire que j'ai trahi le pays et aidé un ennemi de la marin à s'échapper. Un ennemi de la marine ? Mais bordel, il avait pas seize ans et qu'un pauvre baton pour se défendre.
Le Monstre sourit.
-Hmm. Les vies se ressemblent, l'ami.
Soudain, le second du navire entre par la port ouverte du bureau, son gros ventre arrondi par l'alcool et l'excès de nourriture empêchant toute vision vers l’extérieur. Il a le regard joyeux, le second, les joues toujours rosies comme si sa ration de rhum n'était pas la même que celle des autres, comme si les 3 dernières semaines de rationnement ne l'avaient pas amoché.
-Salut Gentlefish, bonjour Capitaine.
-Hmm.
-Commence à faire faim par ce temps.
Le second touche son ventre de ses deux paluches pour accompagner les paroles du geste.
-J'ai une bonne nouvelle, capitaine. On va pouvoir occuper les hommes ahah.
-Hmm.
-Un navire se dirige vers nous. Je mets l’équipage en position de défense ?
-Un navire ennemi ? Avec ce vent ?!
-Sur la tête de la vigie, chef.