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Project Reborn



J'ai suivi à la trace la vive card des bijoux de famille Castafiore et une vue imprenable sur un chantier immense s'impose à mes mirettes explosives. Un battement de cœur manqué quand je réalise avec stupeur que ces bâtiments composés de plusieurs navires attachés est en fait... Armada ! Un sourire se dessine mielleusement sur ma face et je bondis de ma barque pour me poser sur un pont. Je peux entendre les railleries des pirates et m'imprègne du paysage époustouflant. Je tousse amèrement suite aux séquelles encore présentes de mon dernier combat avec le supernova Jackob Miles. Et je saute d'un caraque à une étrave non loin.

Bon sang ! A qui bien cette card appartient ? Sous le piaillement incessant des mouettes, je m'aventure un pied devant l'autre en regardant scrupuleusement les moindres détails de la zone. Quelques pas, je tombe sur une bande de péquenauds chantant l'âme d'un pirate jamais ne mourra. M'arrêtant net, je fais trembler mes vocalises et une voix rauque émane de mon être spectral.

- L'âme d'un Pirate. Jamais ne mourra !  
- Qui va là ! S'exclame un pirate.
- Oh t'as entendu comme moi ? Fisher, fait pas le con.
- On a peut-être trop bu, ouais c'est ça.
- Le foie qui nous fait halluciner ?
- J'ai plus foi en rien, à part la gnôle pour laquelle je me lève le matin.

Ne faisant plus attention à ces élucubration, je continue ma route feignant toute tentative hostile. La carte me conduit à une taverne reculée. Embarqué dans un endroit tape à l’œil. Les marins d'eau douce fument des cigares de qualité, s'esclaffent de rire gras qui tonnent sur la place, les entrées et sorties sont nombreuses dans des lieux divers et variés. Pas de doute que la personne est là, reste à savoir qui. J'entre dans un genre de cabaret où les vapeurs d'opiums bombardent les lieux. On remarque une silhouette imposante qui s'efface et je décide de m'asseoir sur une table. Un gros bonnet se hâte à couper son londrès. Fait rouler son zippo et allume le bout. Il est positionné face à une scène où entre une ravissante demoiselle qui se trémousse. Jouant des moignons, je me délecte du spectacle. Elle sort un micro den den et chante pour les croutons.

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Sa mélodie fait vibrer mon cœur. La card accroché à mon collier de coquillage sur le pied droit pointe vers elle. Son show se termine sous les acclamations du public select et le vieux crouton claque des doigts pour qu'elle se ramène près de lui. Elle n'a pas le choix et exécute les faveurs du riche client sous mes yeux explosés par l'opium et la colère naissante et incompréhensible qui barde mon corps.

- Alors mon chou, va falloir payer triple pour un tête à tête.
- Rfff !

Seul son de mépris mêlé à la frustration qui sort de son clapet. Il lui prend soudainement la gorge et lui ordonne d'un ton sec sous la menace. Un client capricieux et assez riche pour que le patron ferme les yeux sur cette affaire, mais moi pas et d'un élan chevaleresque, je bondis face visible de mon âme pour lui envoyer un kick bien placé au visage faisant cracher son cigare.




    Bien entendu, y'avait des sbires autour de lui. Quatre ou cinq qui brisent les bouteilles histoire de se bastonner. Inconscients ou neurones brûlés à l'opium ? La jeune femme ne semble pas troublé, sûrement qu'elle a vu pire.

    - Criss ! Qu'est-ce t'as fait au boss Oyabun !
    - C'est la marde pour toi.
    - T'vas payer cher le manchot...
    - Vous savez à qui vous parlez ? Gardez bien de conserver vos salives avec votre accent de South.

    - Esti de Tabarn ! C'est qu'il a de la répartie le keum !
    - Va s'dire qu'il a les bretelles plus hautes que son dershe à nous flinguer du regard d'un ton condescendant !
    - Ouais, c'est pas faux, Morti.
    - On lui fait sa fiesta ?
    - On peut pas pardonner, on peut pas oublier.
    - Tout ce que vous allez recevoir, c'est une paire de claque.
    - Il est marrant le manchot ! Et tu fais comment sans les mains ? Tu vas le dire à ta maman ?
    - Ouin, ouin ! Il va le dire à sa maman !

    Ils s'avancent vers moi, le petit prince a fier allure mais ne s'oppose pas. Je ne l'appelle pas. Je laisse pleuvoir les coups un à un. J'ai comme logique de ne pas me battre devant une demoiselle, ne pas lui montrer mon côté sauvage pour ne pas l'effrayer. Idiot ? Voir payant. On me traîne alors dehors après m'avoir bien esquinter la gueule. La jeune femme a pris congé dans cette routine barbare. Un gars arrive, il tabasse un autre, il se fait refaire le portrait. Continuellement la même, comme si les pirates ne savaient pas faire autre chose. Vous vous doutez bien que ça ne c'est pas arrêté là. Le boss amoché à fait son apparition dehors, un flingue à la main. Me mettant en joug...

    - Ça c'est pour mon cigare ! Pan !

    J'ai disparu avant le relâchement de son chien pour apparaître près de lui en traître. Nise Jikû !Une bouffée royale tonne dans l'hémisphère et fait tourner de l’œil les sympathisants. Tu m'excuses, mais j'ai autre chose à foutre... Reprenant mon chemin vers le cabaret retrouvant la belle chanteuse. Je fouille l'établissement et dans une loge rempli de posters Rock, je réapparaît face à elle.

    - T'aurais pas dû interférer. C'était un bon client qui paye cash.
    - Parce que ça te fait plaisir de te faire maltraiter ainsi ?!
    - Un plaisir ? Qu'est-ce tu sais du plaisir, ton âme est triste. Il n'y a que de la mélancolie en toi.
    - Comment tu peux savoir cela ?
    - A tes cicatrices, elles en disent long sur le calvaire vécu et les tourments.
    - Si je suis là, c'est pour toi.
    - Ca fera 50 Millions pour un tête à tête.
    - Non, je parle pas de ça. J'ai été guidé à toi.
    - Ils disent tous ça.
    - Tu ne comprends pas. J'ai la certitude qu'un lien fort t'unis à Castafiore.
    - Hein ?
    - Je le vois dans tes yeux, là ! Ce regard ! Que tu viens de faire à l'instant. Tu la connais ? Le connais plutôt.
    - Oui, qu'attends-tu de moi ?
    - Rien, je veux juste savoir car c'est grâce à des biens volés que je t'ai retrouvé et je me suis dis, c'est le destin, Armada, tout ça, il doit y'avoir un lien, ça ne peut pas être une coïncidence.
    - Que veux-tu, t'as vie doit pas être facile, ces remises en questions. Cigarette ?
    - Volontiers, je suis curieux, une si jolie femme comme vous. Un lien avec un Okama ? Je vous trouve belle.
    - Mais ?
    - Je pense sérieusement ce que je dis.
    - Mais, tu dois être ce gars qui a porté une robe et jouer à la dinette sur Kamabaka. Tu ne veux pas mentionner ces faits ?
    - Arf !
    - Je suis sa sœur et m'a dit que tu payeras le prix fort.
    - Quoi ? Tu vas me balancer.
    - Sois pas si ridicule... Mizukawa Sutero. Tu sais chanter ?
    - Je chante pas, mais je joue de l'harmonica.

    La conversation prend un autre tournant et on se raconte nos actions. On monte d'un ton, chacun prenant un malin plaisir à vouloir rabaisser l'autre par une connerie faite. On surenchère sur des banalités mais jamais notre discussion tombe à plat.

    - Et moi ! Un jour, j'ai brûlé la veste d'un client !
    - Et bah moi ! J'ai ridiculisé un dénommé Lloyd Barrel

    Les rires fusent et une attraction naissante entre nous se dessine entre les parois de la loge. - Moi, c'est Elisabeth / - Et moi, Mizu. / - Oui, je sais. Elle caresse mes moignons et trouve ça drôle...

    - Si tu veux, je connais un prêtre qui peut guérir tes maux.
    - Un quoi ! I... Et avant même que je ne termine ma phrase, elle m'embrasse sans prévenir. Je ne comprends pas...



      Je ne lui rends pas son baiser avenant. Je recule d'un pas et la questionne sur ses intentions. M'amadouer pour une raison que j'ignore encore. Je ne suis pas un homme facile et j'ai déjà quelqu'un dans mon cœur fragile.

      - J'ai toujours eu un faible pour les Bad Boys. Qu'elle me lâche comme on dégoupille une grenade lancée dans un orphelinat. Meurtri dans ma chair et dans mon âme par toutes ces choses dîtes. Genre, je suis un mélancolique ? Mais je vis dans le feu de la passion brûlante, je suis le genre de gars à aller dans le tas, me suis-je ramolli dans le temps ? Où est passé le Mizu qui tabassait du Contre Amiral au petit déj, passait voir un corsaire au déjeuner et se délectait d'un Colonel d'élite au dîner ? Me voilà dans l'idée de fricotage avec les bons de l'histoire, les mauvais ? Qu'en sais-je ?

      - Pose toi, mon chou. Ça sera rapide...

      Que veut-elle dire par là ? Il y a méprise. Tu manques de profondeur, t'es en rien la personne qu'il me faut pour soulager ma peine immense.

      - T'as parlé d'un prêtre, c'est une secte ? Que sais-tu ?
      - Ça fera 1 Million... Mon chou.
      - M'appelle pas comme ça, Elisabeth. Bon ok, la poche de mon veston, y'a bien 3 millions, prend tout mais je veux savoir.
      - Oh un bonus, ça mérite une petite chanson !
      - Abrège, s'il te plaît.
      - Je sais juste qu'il vît dans un endroit un peu plus reculé de là et qu'il m'a guéri la voix car avant j'étais muette.
      - Le comble pour une chanteuse...
      - Sûr qu'il te remettra en forme et à ce moment-là, tu reviendras.
      - Pourquoi ?
      - La chanson est terminée, je dois aller bosser.
      - Dis-moi juste où le trouver alors !
      - Ça te fera 5 Millions de plus !
      - Arf ! Ma poche de gauche dans mon veston.
      - Merci mon chou ! C'est un plaisir de faire affaire...

      Sale traînée ! Pensé-je fortement. Ta cupidité te perdra un jour... Retrouvons ce prêtre s'il existe.


        Ma promise m'a indiqué le chemin et je deviens la brebis égarée d'un piteux sentier fait de planches de bois. La langue des pieux n'est pas confondue à la tour de Babel - Le Seigneur promet de les conduire dans un endroit de choix et de faire d'eux un grand océan. Les pieux se préparent pour leur voyage vers la terre promise, Raftel ! C'est la liberté où les hommes doivent servir le Roi sous peine d'être balayés. Le Seigneur parle aux frères tombés sous la joute du Gouvernement, l'ancien temps est appelé dans la sombre construction des barques. Le Seigneur demande aux pirates de proposer la façon dont le monde sera éclairé. Recevez le commandement de sceller les ponéglyphes. Ils ne seront pas révélés avant que les hommes aient une foi semblable à celle de vos frères tombés. Croire en ses paroles perdues, il est commandé aux hommes de se repentir, de croire au One Piece et d'être sauvés. Les barques de l'immortel sont poussées par les vents jusqu'à Raftel. Les pirates loueront le Seigneur de sa bonté. Gol D Roger et son sourire éternel décrit par les générations comme libérateur de nos rêves enfouis.

        La discorde et des querelles éclatent à propos du One Piece. Le gouvernement a tué le Roi sur Logue Town et ces derniers mots ont scellé le lien fraternel qui nous unis à la recherche du trésor qui pourra mener à la libération, ce que craint le gouvernement et dans les dernières paroles de l'estimé Empereur Edward Newgate qui a mis en garde Teach de la volonté. L'homme qu'attend Roger à la toute fin. Ce n'est pas Teach. Tout comme ceux qui poursuivront la volonté de Roger. Je suis sûr qu'il apparaîtra un être digne d'ACE. Même si vous éteignez sa lignée, il est impossible que leur flamme ne sera jamais brûlée. Il a été transmis par les temps anciens et dans le futur... Un jour, quelqu'un apparaîtra portant l'histoire de toutes ces décennies dans son dos et défiera le monde entier vers un combat qui changera la face du globe.

        Les empereurs se succèdent, certains sont justes, d'autres méchants et lorsque la vraie justice règnera, le peule sera béni et rendu prospère par le futur Seigneur des pirates.

        C'est par la foi que les miracles s'accomplissent et que les anges exercent leur ministère. Les hommes doivent espérer la vie éternelle et s'attacher à la charité. Par cette longue pensée dédiée à mon défunt Frère Vongola, je me glisse dans les parois de l'église et apparaît pour écouter la prêche.

        Au bout de l'allée, le prêtre ou l'abée comme il se fait appeler...

        - Que voulez-vous mon enfant ?

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        Ils ne croient plus en rien, se pensant égaux dans les droits établis par la tyrannie. Se pensent libres de leurs actions alors qu'ils suivent le troupeau. Seul le berger fumant sa pipe au milieu des champs déserts pourrait prétendre à la liberté. Les besoins asphyxiants ôtent le semblant d'humanité et les voyages ne sont plus que rêves éphémère bientôt remplacé par la hantise des cauchemars incessants.

        - Je suis venu absoudre mes pêchés, mon père.


          Le livre nous dit, les hommes doivent faire offrande de leur âme au Seigneur. Je suis personnellement un méchant homme, et je n'ai pas gardé les prescriptions et les commandements du Seigneur comme j'aurais dû le faire.

          Je suis l'abbé Arthurio Bellingor Wallace. Mais si vous voulez faire appel à mes services vous pouvez m’appelez Monseigneur Wallace.  


          Souriant et détendu comme à son aise malgré ma forte présence. Il sait qu'il a devant lui un mutilé, comme il doit connaître mon visage placardé à travers le monde et donc se doute qu'il s'agit d'une affaire juteuse pour lui et son église qu'il promeut à son unique parole.


          - Le livre nous dit, ô homme, quiconque fait cela a grand sujet de se repentir; et s'il ne se repent pas de ce qu'il a fait, il périra à jamais et n'aura pas de part dans le royaume. Car voici, ne sommes-nous pas tous mendiants ? Ne dépendons-nous pas tous du même être, pour tous les biens que nous voulons, à la fois pour la nourriture et le vêtement, l'or et l'argent et pour toutes les richesses de toutes sortes que nous voulons ? Et voici, en ce moment même, vous venez d'invoquer mon nom et de mendier le pardon de vos pêchés. Vous souhaitez que je déverse son esprit sur vous et votre cœur sera rempli de joie. Il y a prix à la guérison et la réminiscence de votre nouvelle vie.


          Sa présence calme mon esprit et je reste muet, dans le plus grand des silences. L'agneau qui s'offre à l'abée dépose l'ensemble de ses doutes dans ce désert imaginaire où le sage récif disparaît. Alors pendant tout ce temps où je me suis cru Enfant, me voilà Chameau qui devient peu à peu Lion et pourra redevenir ce que j'étais par la promesse de ces mots qui sonnent comme une caresse dans le vent.

          - Votre prix sera le mien, Monseigneur Wallace.

          Tous les démons ambitieux nous tourne en rond, fricote au son de la révolution des êtres immuables que nous sommes. Le monde se défait en pièces innombrables. Autour de mon âme, virevolte mes sentiments en éclats écorchés. Je prends une longue respiration qui a le don de fragiliser le temps qui s'arrête. Prêt à sacrifier toutes mes richesses pour récupérer ma santé. En suspens dans les airs, les cris de la bâtisse et des goules absorbées par les tintements d'argent viennent s'engouffrer mielleusement sur les drisses du pavillon de la liberté.


            Une lumière blanchâtre épouse le vitrail de l'église comme une douce lueur venant caresser tous les maux du monde. Il reprend la parole sagement et m'adresse un regard blafard en terme avec la soudaine splendeur des lieux. Est-ce Dieu qui communique avec nous ? N'a t-il pas quitté son trône pour une mortelle ? Serait-il omniscient et pardonnerai t-il nos pêchés ? 

            Lève la tête et prends courage, car voici, le moment est proche, et bientôt le signe sera donné et demain je viens au monde pour montrer au monde que j'accomplirai tout ce que j'ai fait dire par la bouche des idiots. Et ce sont là les noms des pieux qui mènent la rébellion de nos âmes en construction.

            J'avoue être un peu désemparé par cette tirade nonchalante et je ne saisis pas le fond, mais je peux contempler la forme quand il vient vers moi, une certaine chaleur dans ses mains, vient se poser sur mes moignons. Peu à peu, la peau se cisaille, se reconstruit, ça me fait un mal terrible que je viens me demander ce qu'il se produit, je cris de douleur et enfin je tombe à genoux par le sacre divin de son pouvoir. Après la peine, le soulagement et de mes propres yeux écarquillés, j'admire mes mains qui bougent, les doigts presque paralysés rétablissent la connexion avec mon cerveau. Je pianote dans l'air et des larmes de joies perlent sur ma joue. Béni !

            - Des hommes sont appelés comme grands dissidents à cause de leurs bonnes œuvres et maintenant, je souhaite du plus profond de mon cœur oui avec une grande anxiété et même jusqu'à la souffrance que vous écoutiez mes paroles et rejetiez vos péchés et ne remettiez pas à plus tard le jour de votre repentir mais que vous vous humiliez devant moi et invoquiez son nom, priez afin de ne pas être ''tentés au delà de ce que vous pouvez supporter" et d'être ainsi conduits par moi, devenant humbles, doux, soumis, patients, pleins d'amour et de longanimité.

            Je serre à nouveau et joint mes mains dans une prière vers le céleste. Je porte la croix et sanctifie le nom du tout puissant qui m'a mis sur la route de l'abée. Puis il pose sa main sur mon cœur et hoche la tête.

            - Par contre, il y'a un immense vide dans votre cœur, que même mes pouvoirs ne sauront guérir.

            Il marque une pose et j'entends murmurer ces habits, la bâtisse et l'encre des pages du Livre.

            "L'espérance que vous recevrez la vie éternelle ayant toujours l'amour de Dieu dans votre cœur afin d’être élevés au dernier jour et d'entrer dans son repos et que le Roi vous accorde le repentir afin que vous ne fassiez pas tomber sa colère sur vous afin que vous ne soyez pas entravés par les chaînes de l'enfer, du purgatoire, que vous ne souffriez pas de la seconde mort''


            - Et il arriva que leur crainte était si grande qu'ils tombèrent par terre et ne parvinrent pas à la porte extérieure de la prison et la terre trembla violemment et les murs furent fendus en deux de sorte qu'ils tombèrent par terre et le grand juge et les docteurs de la loi, les prêtres, les instructeurs qui avaient frappé furent tués par leur chute, la miséricorde revient à celui qui la mérite.

            - Amen.

            Mon premier mot en homme nouveau dans le chemin de la pénitence. Je me penche vers l'Abée, un sac enfin tenu par mes propres mains, mon cœur enflammé et vide rempli la salle d'une ténèbre obscure quand enfin d'un toucher, je dépose l'objet des convoitises sur le parterre, visibles... 100 Millions de Berrys. Est-ce que cela suffira pour le bien de la communauté ?


              Posé sur une structure en bois, je me penche et courbe l'échine. Plongé dans mes grands souvenirs, je me mets à l'écriture, une longue complainte du Damné et m’imprégnant de l'atmosphère de la bâtisse, je m'éveille dans une paisible mise en forme de mes sentiments les plus profonds. Je fais jaillir le mauvais pour garder les quelques épis de bonté. Espoir salvateur, je m'accroche à ces bribes éphémères portées dans le vent, comme on soulève une plume. Je dépose enfin l'encre sur le papier pendant que l'Abée observe en silence...


              ''« De bonne heure » : on y entend le « bonheur » d’écrire. Une sorte de : Enfin, j’écris. J’ai attendu « longtemps » mais ça y est. Fin 1624, je perds l'usage de mes mains, précieux outil de la modernité et je me morfonds dans la rêverie qui peut commencer. On entend une légère distorsion riche de trois mille pages à venir, car s’il se couche de bonne heure c’est que la journée justement n’a pas duré si longtemps. Le petit pincement de sens de la première phrase de la Recherche signale le passage de la vie gâchée – à musarder chez les Duchesses – à l’œuvre qui rompt le temps donné aux autres et ouvre sur le temps donné à soi, dans le bonheur, à l’écriture de soi. Il se couche : il quitte le « monde » pour revenir à soi. L’insomnie est alors l’autre nom de l’écriture : avancer dans la nuit. Entre le jour et la nuit, entre chien et loup, c’est le long temps du rêve éveillé qui procède. Je me souviens du jour écoulé, des jours, des années, et dussé-je y passer mille et une nuits, ce sera comme on ramasse la mise. J’ai beaucoup donné de ma présence au Monde, maintenant je prends mon bonheur. Au jour, je n’étais rien et l’œuvre de nuit sera tout : C’est le saut de la mort, au-delà d’elle, et c’est pourquoi il se couche. Il feint la mort pour dire le passé, ce qui est mort et peut être ressuscité.''

              Je plis le petit bout de papier...


                - Mon Père, je vous remercie.
                - Puisse le Seigneur vous guider dans votre quête. Lâche t-il satisfait de la somme maintenant entre ses mains. Gardant à l'esprit les mots de la lettre devenue invisible, gardée au fond de ma poche et en quelques instants, j'embrasse le néant.

                Sur ma route, je resserre mes doigts entre eux, fait claquer dans le vent dans une rythmique entraînante, arborant un large sourire jusqu'à mon entrée sur la maison close. Là où je mire à nouveau les sbires qui m'ont mis plus bas que terre et le gros lourd avec son cigare. Je m'approche tranquillement vers eux et tout aurait prêté croire que ma main...

                Avant même de finir cette pensée, j'aperçois Elisabeth au bar. Son charisme m'intrigue et j’interromps le fil pour la voir. Je lui murmure quelques mots au creux de son oreille, s'absente en prétextant une excuse et se rend à sa loge où je la suis.

                - Tu es revenu, comme je l'avais prédit !
                - Oui.
                - Laisse moi deviner, tu as de nouveau l'usage de tes mains après un long périple spirituel et tu te demandes sûrement pourquoi l'Abée t'as dit qu'il y'avait un vide dans ton cœur qu'il ne saurait guérir ?
                - Comment tu sais ?
                - Car il m'a dit la même chose !
                - Logique.
                - Il se permet de juger les cœurs des autres alors que le sien est noir ! Rempli d'orgueil, il n'en veut qu'à l'argent ! Et les hommes, il s'en fout !

                Dit-elle en faisant tomber un vase du revers de sa main.

                - J'ai l'impression de me voir dans un miroir.
                - Dans tes yeux, je vois l'ardeur qui t'as permis de survivre.
                - Si nos cœurs étaient vides, quel est ce sentiment qui nous anime, toi et moi. Dis-je en me rapprochant soudainement d'elle. Le souffle coupé, à un nez de sa bouche feutrée au rouge à lèvres.

                Renaissance des flammes !
                Enterrement des larmes !