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Un Face-à-face inattendu

Un Face-à-Face Inattendu
PREMIÈRE DANSE

[D'ICI]

" Je dirais que tu as acquis la capacité de contrôler le vent ". Cette phrase ne cessait de tourner en boucle dans la tête de Yamiko qui, perchée dans un des postes de vigie de leur navire, tentait désespérément de soulever une brise. Chose qu'elle avait réussi à faire, il y avait pourtant tout juste une heure, alors qu'elle savourait la caresse du vent, l'œil fermé, pour tenter d'oublier le fait d'être devenue une enclume après avoir mangé accidentellement un fruit de démon. Elle n'avait pas vu ce qui s'était passé mais il semblerait qu'elle avait réussi à faire danser des fleurs du plumeria acuminata, qui ornait l'arrière de leur bateau, autour d'elle. Chose qu'elle avait tenté de refaire, mais en vain, malgré toute la bonne volonté qu'elle avait déployée.

Après maintes tentatives de lever le vent, depuis son perchoir, mais sans succès, la jeune borgne finit par abandonner. Accoudée sur le bord du nid-de-pie, Terry, son rapace, posé juste à côté d'elle, la chasseuse de primes aux cheveux blancs, fixa l'horizon. Un soupir d'ennui, teinté de désespoir de n'arriver à rien, finit par s'échapper de ses lèvres, perturbant l'air ambiant devant elle. Celui-ci s'était transformé en une douce brise mais qui se dissipa aussi rapidement qu'elle s'était manifestée. La jeune femme resta figée un instant puis elle se redressa instantanément. Avec entrain, elle se mit ensuite à souffler dans le vide avec insistance mais rien ne se produisit. Elle s'arrêta alors un moment pour inspirer profondément, tout en fermant l'œil pour essayer de se détendre. Puis, elle recommença à souffler, sous les regards inquisiteurs de ses compagnons qui la regardaient faire depuis le pont.

« C'est sans espoir, finit par lâcher Sunny.
- Peut-être qu'elle se concentre bien trop qu'il le faudrait. Je ne sais pas comment fonctionne le pouvoir d'un fruit de démon mais on dirait bien qu'il est inutile de vouloir forcer les choses … Yamiko ? Héla Miss Gun pour attirer l'attention de la perchée. Ne te focalise pas sur ce que tu voudrais voir se produire mais contentes-toi de faire le vide dans ton esprit et de ressentir l'air qui t'entoure. Ne cherche pas à le contrôler mais essaie plutôt de n'en faire qu'une avec lui.
- C'est ce que j'essaie de faire depuis tout à l'heure mais il ne se pa … »

Yamiko s'interrompit avant de ramasser, rapidement, la longue vue, déposé dans le poste de vigie, qu'elle porta ensuite à son œil.

Sans même attendre qu'elle lance une alerte, ses camarades s'étaient retournés dans la direction que la jeune borgne scrutait, pour voir un bateau qui se rapprochait rapidement du leur. Fozia regarda à travers sa paire de jumelles.

« C'est celui qu'on avait abordé. Mais comment ont-ils réussi à nous rattraper !? Leur bateau est pourtant beaucoup plus lourd que le nôtre … Ils se sont allégés, enchaina la navigatrice des Eagle claws qui avait trouvé toute seule la réponse à sa propre question. Leurs voiles sont bien plus nombreux et plus grands que les nôtres. Avec une même force du vent, leur bateau allégé est donc plus rapide que le nôtre malgré la différence de taille.
- Ils ont dû remarquer l'absence d'un de leurs et du fruit de démon.
- Même mort, ce maudit pirate continue de nous emmerder ! »

Le pirate que Fozia venait de mentionner s'était infiltré dans leur navire, après avoir dérobé un fruit de démon qui avait déclenché une bagarre générale au sein de son équipage, alors que les chasseurs de primes avaient abordé le navire pirate, dans l'espoir de capturer un primé. Sauf que, face au nombre, les agents de la B.N.A. avaient dû fuir, sans savoir qu'ils avaient un passager clandestin à bord. Après des multiples incidents, ils ont fini par se débarrasser du pirate alors que Yamiko venait de manger par inadvertance le fruit maudit que la vermine avait amené avec lui.

Plus que la disparition d'un de leurs compagnons, l'escamotage du fruit de démon était sans doute la raison de la course-poursuite. Désirant récupérer leur bien, qui devait bien valoir son pesant d'or, les pirates avaient préféré jeter en mer des affaires de moindre valeur afin de délester leur navire pour pouvoir rattraper celui des chasseurs de primes.

« Ils vont finir par nous ra … »

Leur navire qui se mit soudain à avancer plus rapidement, interrompît Sunny qui, comme les autres sur le pont, dû se cramponner pour ne pas s'affaler alors que Terry, surpris, prit son envol.

« Capitaine ! Ils s'éloignent !
- Qu'est-ce … »

Les pirates restèrent sans voix, voyant le bateau des agents de la B.N.A. filer comme si celui-ci allait décoller de la surface de la mer. En quelques minutes, le bateau qu'ils poursuivaient n'était plus qu'un point à l'horizon.

« J'ai réussi ! J'ai réussi ! » S'exalta Yamiko qui, ayant compris leur situation, s'était concentrée, appliquant le conseil de Fozia, pour tenter une nouvelle fois de soulever une brise afin de faire avancer plus rapidement leur embarcation.

Par miracle, ou bien à cause de son désir ardent de vouloir leur éviter un futur désagrément, la jeune femme avait réussi à générer, non pas une douce brise, mais une véritable bourrasque qui gonfla leurs voiles et les poussèrent vers l'avant.

« Yamiko ! Calmes-toi ! Cria Fozia, toujours accrochée pour ne pas tomber. Si tu continues, les mâts vont briser !
- Je … Je n'arrive pas à l'arrêter ! Paniqua la jeune borgne qui n'arrivait pas à stopper le vent qui les entrainait de plus en plus en loin.
- Comment ça, tu n'arrives pas ? Concentres-toi ! Essaie de reprendre le contrôle sinon on va finir par sombrer ! »

Les bras en croix, pour mieux ressentir le vent qui la caressait, la jeune borgne ferma l'œil. Plusieurs secondes s'écoulèrent avant que le vent ne retomba et ce fut brusquement que Sunny finit par terre alors que le navire émit un dangereux craquement.

« Interdiction d'utiliser ton pouvoir à bord, tant que tu ne l'aurais pas parfaitement maitrisé ! » Lâcha Fozia alors que Yamiko les avait rejoint sur le pont.

Après avoir inspecté l'horizon, avec ses jumelles, et rassurer de ne percevoir aucun bateau, Miss gun fila dans la cabine pour aller jeter un œil sur le log pose qui ne quittait jamais le compartiment, Yamiko et Choupi emboitant ses pas.

« On dirait que l'aiguille a changé de position.
- On a changé de direction ?
- Il semblerait. Tu as dû nous dévier de notre trajectoire initiale ... Espérons qu'on ne va pas débarquer en enfer. »

***

« Une île ! Droit devant ! » Cria Sunny qui avait pris place dans le plus haut nid-de-pie.

Tout le monde se précipita sur le pont. Usant du rope action, Yamiko se hissa rapidement dans l'autre poste de vigie, pour guetter avec sa longue vue leur première île de Grand Line. Terre où elle et ses compagnons ne tardèrent pas à fouler de leurs pieds.

« On est tombé sur une ile inhabitée !
- Espérons que le log ne mettra pas trop de temps pour se recharger pour qu'on puisse se casser d'ici. En attendant, évitez de vous aventurer tous seuls dans la forêt ! »

Avertissement que la jeune borgne ne tarda pas à bafouer. Désirant s'entrainer à maitriser son nouveau pouvoir qui, incontrôlé, se révélait bien trop dangereux, en douce, elle abandonna la plage pour s'aventurer dans les bois. Alors qu'elle s'était enfoncée assez loin, en quête d'un endroit où elle pourrait se lâcher sans risquer de blesser ses amis, des craquements suspects parvinrent aux oreilles de Yamiko. Aux aguets, elle se dirigea discrètement vers l'endroit d'où provenaient les bruits. De derrière un arbre, elle jeta un œil discret pur voir un homme frapper des … arbres. Soudain, la jeune borgne se planqua rapidement, le souffle court.

Ce n'est pas possible ! Qu'est-ce qu'il fait ici ? Est-ce qu'il est seul ? Se demanda la chasseuse de primes. Il faut que je prévienne les autres.

À pas de loup, la jeune femme tenta de s'éloigner mais soudain une présence derrière elle l'obligea à s'arrêter. Tout doucement, une sueur froide dans le dos, elle se retourna pour faire face à l'un des criminels les plus recherchés par le Gouvernement Mondial, l'un des suiveurs du Capitaine pirate le plus craint : Reyson D. Anstis.

Mécaniquement, la main droite de la jeune borgne adressa un salut nerveux au primé alors qu'un " bonjour " maladroit s'échappa tout seul de ses lèvres crispées.

Elle n'était pas pourtant pas une peureuse. Même face à un ennemi qu'elle savait plus fort qu'elle, elle réussissait à garder son sang-froid mais elle savait pertinemment que, même en sacrifiant sa vie, elle ne pourrait jamais battre Rayson. Il était un poisson bien trop gros pour elle …
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L’homme qui lui faisait face avait le front dégoulinant de sueur fraiche. Ses épaules s’élevaient et s’abaissaient un peu rapidement encore, témoignant de ses efforts récents. Pourtant, sa célèbre lame persistait encore à rester dans son fourreau, malgré que dans cette grande forêt peuplant l’île, il y avait à présent une clairière. De ses poings cependant, des gouttes de sang perlaient, preuve de l’outil dont le débrousseur avait fait usage. Mais pourquoi avait-il fait ça ?

Pourquoi avais-je fait ça ? Parce que rien n’avait changé.

Depuis que j’avais été capturé à Impel Down, il n’y avait aucune différence entre avant et après. Toujours des affrontements et des batailles. Toujours des morts. Le Buster Call existait encore. Moi qui pensais que notre assaut à Navarone nous donnerait un poids plus grand, et que le message que j’avais transmis au premier soldat capable de me tenir tête un minimum porterait ses fruits ; il n’en était rien. Aucun retour pour le moment. Aucun résultat. Je n’étais qu’un pirate parmi d’autre, qu’un criminel noyé dans l’échiquier du monde, avec aucun pouvoir. Et pourtant j’avais de la force. Et pourtant j’avais survécu à l’enfer pénitencier. Et pourtant tout cela ne servait à rien.

J’avais perdu mon équipage. Les Saigneurs ne nous avaient pas porté secours, et Tahar n’était plus. J’avais Izya, mais la dragonne s’était rendue dans son royaume céleste pour régler quelques histoires de gérance royal. La Reine angélique. Quand redescendra-t-elle me revoir ? Et Red ? Une nouvelle victoire à son panel, mais ça n’était qu’une étape pour lui. Sa réputation grandissait jour après jour, mais je restais dans son ombre. Ma voix n’était pas prise en compte : on ne m’écoutait pas. Enfin lui si, mais pour le gouvernement, je n’étais qu’un pion, même pas un cavalier ou un fou.

Un simple pion qui délivre sa frustration sur de pauvres troncs qui n’avaient rien demandé. Mais peut-être que la nouvelle venue souhaitait remplacer les arbres ? Pourtant j’avais ordonné à ce qu’on me guide sur une île déserte, et que je rejoindrais de nouveau Armada d’ici quelques heures à l’aide d’une vivre card.

« Ca n’est vraiment pas le bon moment pour me déranger… Mais peut-être pourras-tu m’aider. Dis-moi, que vois-tu devant toi ? »

Un homme impuissant et frustré qui avait malgré tout le pouvoir sur l’inconnue en face d’elle. Une question qui peut très bien jouer pour ou contre elle. Comment la chasseuse de primes s’en sortira-t-elle face à cette énigme ?  
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Un Face-à-Face Inattendu
SECONDE DANSE

Pourquoi ? Pourquoi donc elle et ses compagnons avaient échoué ici alors qu’ils auraient pu atterrir ailleurs ? Pourquoi se trouvait-il donc sur cette île parmi les nombreuses éparpillées sur Grand Line ? ... Était-ce le destin ? Un destin qui désirait lui faire goûter l’enfer.

Yamiko était loin d’être une superstitieuse mais elle se sentait vraiment maudite depuis qu’ils avaient emprunté la Route de tous les périls. Après avoir essuyé un déluge de plusieurs jours à Cap des Jumeaux, affronté le climat changeant et imprévisible du Grand Line, mangé un fruit de démon par accident, la voilà qui se trouvait face à un redoutable ennemi naturel. Et, elle n’était qu’au début de son voyage. Un voyage qui s’annonçait long et périlleux et qu’elle ne mènerait sans doute pas jusqu’au bout vu comment il commençait bien mal. Celui-ci pourrait même s’achever ici, aujourd’hui.

Les pirates étaient les proies des chasseurs de primes mais actuellement, face à la différence de force, la position était inversée : la chasseuse était la potentielle victime alors que le primé était le plausible prédateur.

Le pirate avait l’air épuisé mais, aveuglée par sa peur – qu’elle tentait de refréner intérieurement – la chasseuse de primes ne remarquait pas son état. Elle ne le percevait que comme un homme qui pourrait la rayer de la surface de la terre, tel un vulgaire moustique qui l’aurait dérangé dans son occupation. C’était à peine si la jeune femme distinguait le sang qui perlait des poings de Reyson.

Ce qu’elle voyait ? Yamiko sentait comme un piège dans cette question. Sa réponse déterminerait sans doute son destin. Celle-ci pourrait être la clé qui lui permettrait de repartir d’ici vivante ou bien le cadenas qui scellerait sa vie à jamais.

« Heu ... Ce que je vois est ... est un homme perdu au milieu d’une forêt et qui ne va pas tarder à me casser la tronche parce que je l’ai dérangé MALENCONTREUSEMENT ? »

Un sourire crispé avait accompagné les mots. La jeune borgne n’avait même pas pris la peine de chercher à résoudre l’énigme – chose qui n’avait jamais été d’ailleurs sa tasse de thé - mais s’était contentée d’exprimer, à vive voix, le fond de sa pensée. Elle avait insisté sur le dernier mot, espérant lui faire comprendre qu’elle n’avait pas souhaité le déranger mais que leur face-à-face n’était que pur hasard.

Si elle avait été dans son état normal, Yamiko - dont la bonté était telle que certains la surnommaient « la bonne poire » - se serait inquiétée du sort de Reyson qui, de toute évidence, n’allait pas bien. Tout en sachant qu’il était d’un camp ennemi, en véritable dissidente, elle se serait surement proposer de le soigner mais il lui inspirait tellement d’effroi que le primé avait réussi à ébranler sa lucidité. La jeune borgne se trouvait après tout, pour la première fois de sa vie, face à l’un des plus redoutables pirates que ce monde avait engendré.

Malgré sa frayeur, la chasseuse de primes n’omettait pas cependant de rester sur ses gardes. Il paraît que c’était lorsqu’on avait peur qu’on était le plus prudent ...


Dernière édition par Yamiko le Ven 1 Avr 2016 - 23:32, édité 1 fois
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Un homme perdu au milieu d’une forêt ? Dans ce cas ne se trouvait-elle pas dans le même cas ? Elle ne me fera pas croire qu’elle habitait cette île en tout cas. Cependant, je n’aimais pas trop sa réponse. Etait-ce là l’image qu’elle avait des pirates ? Que l’on cassait la gueule à tous ceux qu’on croise ? Hum… Devais-je lui donner raison ou tort ?

« Je ne suis pas si barbare voyons, pourquoi casser la tronche alors qu’il y a tant d’autres os dans ton corps ? »

Ma main se rapprocha machinalement du pommeau de ma lame. Ne manquerait qu’un bouh pour compléter la scène. Elle avait bien souligné le mot malencontreux. Or, la première syllabe pourrait très bien convenir à la situation.

Le gouvernement avait la main mise sur le monde et sa gestion. Je n’étais qu’un pion sur leur échiquier, mais sur le plateau qui régence cette île, je me trouvais être le roi actuellement. Le roi face à un pion inconnu qui semble apeuré. Savait-elle qui j’étais, ou bien est-ce simplement la peur de l’homme, de l’étranger sur la route de tous les périls ? Tous les périls… Peut-être auraient-ils dû le nommer de tous les cauchemars.

« On ne t’a jamais dit de faire attention aux forêts ? Qu’un grand méchant loup pouvait s’y trouver ? »

Je fis un pas en avant, la main prête à dégainer Shusui. Peut-être que frapper quelqu’un me soulagerait plus que des arbres ? A peine quelques centimètres nous séparaient. Elle était à ma merci. Le chat jouant avec sa souris.

« Une dernière volonté avant qu’on ne commence ? »

Et dans un crissement métallique, Shusui quitta sa prison, n’attendant que le début du jeu. Cours petite souris, ajoute un peu de piment à la chasse.
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Un Face-à-Face Inattendu
TROISIÈME DANSE

La chasseuse de primes ne mit pas bien longtemps pour comprendre qu'elle avait sorti une mauvaise réponse. Elle qui était si bonne actrice n'avait pas réussi à sortir les bons mots pour s'extirper de sa mauvaise situation. En même temps, face à l'effroi, son cerveau ne fonctionnait plus correctement.

Vais-je mourir ici !? … Non ! Il n'en est pas question ! Je suis venue sur Grand-Line pour retrouver Michael et non pas pour mourir pathétiquement dans une forêt perdue au milieu de nulle part.

Oui, elle s'était aventurée sur la Route de tous les périls pour retrouver un survivant des siens. Une tâche qui s'annonçait aussi fastidieuse que de chercher une aiguille dans une botte de foin mais qu'elle tenterait de mener à bout coûte que coûte, au péril de sa vie. Il était donc hors de question pour qu'elle périsse ici, au début du chemin pour atteindre son objectif.

Sa vive volonté de vivre secoua la jeune borgne qui finit par retrouver sa lucidité. Sa peur ravalée, elle se mit enfin à examiner plus attentivement l'homme qui lui faisait face pour constater qu'il transpirait et avait les poings qui saignaient. État qui n'était pas cependant assez piteux pour que cela lui permettrait de gagner le dessus sur l'ennemi alors, au lieu de se lancer dans un combat qu'elle savait ne pas pouvoir remporter, Yamiko préféra user de la parole à la force, pour tenter de sauver sa pauvre carcasse.

Au lieu de dégainer son sabre à double lames - qu'elle avait pris le soin d'amener avec elle - la jeune femme leva les mains en guise d'abandon immédiat, tout en plongeant son regard, vidé de crainte, dans celui de l'homme qui la menaçait.

« Ma dernière volonté serait que vous me laissez vous soigner. Vous me semblez mal au point et exténué. Je ne dis pas que vous n'êtes pas en état de me tuer. Loin de moi cette pensée car je sais que vous êtes très fort Reyson D. Anstis. Je suis une pirate novice qui espère un jour devenir aussi puissante que vous l'êtes. Vous faites partie des grands que j'admire alors pouvoir vous soigner avant de rejoindre l'autre monde serait pour moi un honneur même si … je vous avouerai que je préfèrerais ne pas mourir. »

Un sourire, non plus crispé mais qui se voulait maladroitement charmeur avait accompagné le dernier mot. Malgré ses atouts qui s'y apprêtaient, séduire n'était pas le point fort de la chasseuse de primes.

Yamiko avait lâché des âneries, ficelées pour tenter de sauver sa peau mais là n'était pas entièrement des mensonges. Elle espérait réellement devenir aussi forte que le pirate qui lui faisait face un jour et, vu l'état de Reyson, le soigner ne la dérangerait pas. Il ne lui paraissait pas un être pourri jusqu'à la moelle qui tuerait sans motif valable mais semblait juste un homme en colère pour une raison qu'elle ignorait. S'il était réellement mauvais, il ne serait pas venu s'isoler dans cette forêt pour exploser sa fureur en tapant des arbres alors qu'il aurait pu très bien se déchainer sur une île peuplée. Chose qui lui aurait certainement permis d'évacuer plus rapidement sa frustration

Malgré son métier - qu'elle exerçait par nécessité et non pas par passion - la jeune borgne n'était pas de ceux qui pensaient que tous les pirates étaient à condamner ; au grand dam de ses compagnons. Reyson ne serait pas le premier pirate qu'elle aurait soigné mais il pourrait très bien être le premier qui lui ferait regretter sa débonnaireté trop déplacée …
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Hum… Je n’avais pas prévu ce type de réaction. Je m’attendais soit à une course poursuite, bien que je me serais contenté de marcher, soit à une vaine supplique du cliché faisant appel à une morale ou une conscience chez les pirates. Mais qui, pour dernière volonté, demande de pouvoir bichonner son bourreau ? Peut-être n’est-ce qu’un moyen de gagner du temps. Les pirates accordent-ils une dernière volonté à leur victime habituellement ? Il faudra que je pose la question à Red. Etant devenu pirate que récemment, il s’est plongé il y a peu dans les B.A.-BA du bon méchant pirate. Lui devrait savoir.

« Novice de combien ? Et sous quel pavillon ? »

Référence à sa prime. Habituellement, les pirates démarrant sur Grand Line ont tout de même une petite base dans la criminalité. Ses flatteries ne firent qu’effleurer mon égo, car les flatteries d’un condamné à mort en sursis ne valent pas grand-chose. Dans un second son métallique, Shusui rejoignit à contre cœur sa prison. Mais peut-être resortira-t-elle prochainement ?

« Au moindre mouvement suspect, ton sursis sautera. »

Que ce soit bien clair. Malgré qu’elle semble être à ma merci, un couteau dans le dos reste un couteau dans le dos, tout comme un chat reste un chat. Je m’affalais alors sur mon postérieur tout en la gardant à l’œil. Autant se mettre à l’aise. Quoique, quelques pansements et c’était réglé. Le jeu reprendra donc d’ici quelques minutes.

« J’ai bien une méthode si tu souhaites devenir aussi fort que moi… Mais dis-moi d’abord, comment es-tu parvenue ici, pirate novice ? »

Après tout, on ne navigue pas aisément sur cette mer. La seule manœuvre assurée est de couler, si l’on n’est pas gobé par un monstre avant. Le ventre d’un monstre marin… J’en garde de mauvais souvenirs. Mais concentrons-nous plutôt sur l’infirmière improvisée.
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Un Face-à-Face Inattendu
QUATRIÈME DANSE

Le temps d’avoir une réponse à son dernier souhait formulé, malgré son air bien calme, l’appréhension rongeait la jeune borgne de l’intérieur. Sa demande allait-être exaucée ou bien sa tête allait-elle voler sans qu’elle s’en rendrait compte ?

Yamiko se retint de lâcher un soupir de soulagement, voyant le primé rengainer son sabre. Elle n’avait gagné qu’un sursis mais durant lequel elle espérait pouvoir convaincre son futur bourreau de la laisser vivre. Mais comment ? Elle avait le don naturel d’influencer les gens grâce à sa joie de vivre et sa lumière de « bonne poire » mais là n’était pas un pouvoir magique en sa possession qu’elle pourrait utiliser sur n’importe qui. Elle avait réussi à se faire apprécier de la capitaine pirate surnommée l’Armure, malgré leur différence de camp et leur vision radicalement opposée de la vie, mais elle n’avait pas la prétention de pouvoir faire de même avec Reyson D. Anstis.

Elle s’était proposée de le soigner mais elle n’avait rien sur elle pour le faire. Elle lui avait fourni des informations erronées sur lesquelles il cherchait à présent à en savoir plus. Tout semblait présager que la chasseuse de primes allait raccourcir irrémédiablement son sursis. Le moindre faux pas, précipiterait sa mort.

Gardant son sang-froid, la jeune femme se délesta de son sabre, qui était assez imposant pour sa taille, pour pouvoir poser les genoux à terre, face au pirate qui s’était assis. Elle lui réclama ses mains pour pouvoir les examiner, tout en essayant de fournir des réponses pas trop bancales aux questions qu’il lui avait posées.

« Avec mes compagnons, Nous sillonnons les mers que depuis un peu plus d’un an. Nous débarquons tout juste des Blues. Cette île est notre première escale sur Grand-Line. Notre équipage se nomme Death Eagles ... Je reviens ! » Fit la jeune femme avant de se relever.

Sans ramasser son sabre, la chasseuse de primes se dirigea vers un monceau d'arbustes, tout en restant dans le champ de vision du pirate qu’elle ne désirait point rendre suspicieux. Elle resta un moment à examiner les feuilles des plantes dont elle n’arrivait à identifier aucune. Elle souleva ensuite sa manche gauche puis, de sa main gantée, elle arracha une des plus grosses feuilles qui se présentaient pour la coller sur son avant-bras afin de vérifier si celle-ci ne piquait pas. Si elle venait à poser une feuille qui irrite sur la peau de Reyson, elle signerait surement son arrêt de mort. Chose dont elle préférait éviter.

Voyant que la feuille qu’elle avait en main ne provoquait aucune irritation sur sa peau, Yamiko ramassa trois autres avant de revenir reprendre place face à Reyson. Elle sortit ensuite de son fourreau le sabre tanto, caché sous son haut à l’horizontale en bas de son dos. Acte qui prouvait qu’elle n’avait aucune intention de jouer un coup fourré à Reyson qui n’avait sans doute pas remarqué qu’elle avait cette arme planquée. Même si cette dernière ne lui aurait certainement pas permis de sauver sa carcasse.

La chasseuse de primes pinça sa manche gauche qu’elle incisa ensuite vers le haut avec le mini-sabre qu’elle tint dans son autre main. Elle remit ensuite l’arme blanche dans sa prison avant de tirer sur la manche pour l’arracher complètement puis, des simples forces de ses doigts, elle déchira en longueur le bout du tissu pour en faire quatre bandes. Elle attrapa ensuite une main de Reyson pour déposer deux feuilles sur les blessures avant de bander celles-ci soigneusement avec deux morceaux de ses bandages improvisés. Elle fit ensuite de même avec l'autre main.

Les feuilles étaient pour éviter que le tissu ne se colle aux plaies. Chose qui risquerait d'être bien plus difficile à enlever que si c'était le feuillage. Il fallait juste espérer - pour Reyson - que ce dernier n'était pas toxique ou pire, mortel.

Il aurait mieux valu nettoyer et désinfecter les plaies avant de les panser mais cela aurait nécessité que la jeune borgne aille chercher ce qu'il fallait à bord de son navire et c'était courir le risque que Reyson découvre le pot aux roses qui se solderait surement par l'anéantissement de son équipage.

« Désolée mais je ne peux faire mieux ... Les blessures ne me semblent pas bien vilaines mais vous devriez éviter de cogner avec ces mains le temps qu'elles cicatrisent, déclara Yamiko avec sincérité tout en fixant Reyson dans les yeux sans vaciller … Avez-vous mal autre part pour que je vous soulage ? »

En bonne comédienne, Yamiko se comportait comme si sa situation ne la tracassait plus mais en réalité, elle freinait son envie de déguerpir. L'idée de fausser compagnie à Reyson la préoccupait mais elle n'était pas certaine de pouvoir s'échapper des griffes de son potentiel bourreau alors la jeune femme se contentait de tenter de gagner - sans se forcer mais en restant elle-même - la gratitude du pirate afin de le pousser à l'épargner. Son sort était donc entre les mains du primé qu'elle fixait pourtant d'un regard dénué d'animosité …
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Malgré qu’elle me semblait soumise en tout point, je demeurais méfiant. Heureusement pour elle, elle ne se déroba pas à mon regard, même quand elle alla chercher des feuilles… Des feuilles qu’elle avait choisies en prenant son temps. Sont-ce des végétaux toxiques ? Je ne m’y connaissais vraiment pas en botanique. Aussi, pendant qu’elle les appliquait sur mes paumes, je lui demandais :

« Manges-en un bout. »

Ainsi, nous serions deux à être affectés par la toxine potentielle, et je garderais l’ascendant malgré tout. D’ailleurs, je m’interrogeais si elle connaissait vraiment ma réputation. Oser prendre mes mains ainsi dans les siennes… La piquer était si aisé. Ma malédiction pouvait l’affecter à tout moment, dans un geste minime demandant très peu d’effort. Mais elle ne semblait pas se méfier de mes appendices.

En tout cas, mes muscles s’étaient légèrement crispés lorsqu’elle avait dégainé son arme blanche, plus courte, du dos. Bien qu’elle ne l’usa que pour tailler sa manche, un animal se sachant en danger est toujours apte à faire des choses… stupides.

Mais elle demeura sage jusqu’au bout. Enfin, jusqu’à présent en tout cas. Yamiko demanda ensuite si j’avais mal autre part… Ne venait-elle pas de terminer sa besogne ? Ne devait-on pas entamer la question de sa survie ? Elle ne me laissait pas jouer au chat… A moins que ce ne soit pas le jeu classique, mais le même principe arborant une autre forme ? Elle cherchait à gagner du temps pour repousser l’échéance. Très bien, je l’aurais à son propre jeu dans ce cas. Et si je m’en lasse, il me suffira de l’abréger de toute façon. Après tout, qu’avais-je donc à perdre ? Elle avait au moins le mérite de me changer les idées.

« J’ai mal… au cœur. Mais je n’en dirais pas plus. »

Yamiko n’avait pas précisé qu’elle ne mentionnait que les douleurs physiques, et elle n’irait pas rechanger les règles du jeu en contredisant ce que je lui disais non ? Finalement, venait-elle vraiment de gagner du temps ?
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Un Face-à-Face Inattendu
CINQUIÈME DANSE

Le pirate ordonna à la jeune femme de manger un bout des feuilles avec lesquelles elle avait pris le soin de protéger ses plaies avant de les bander. Chose qui arracha un sourire crispé à l’infirmière improvisée tant elle retenait l’envie de se rebeller. Elle comprenait parfaitement le fait qu’il ne lui faisait pas confiance – chose qui était réciproque d’ailleurs – mais elle avait fait tout cela pour son bien et sans arrière mauvaise pensée alors sa réaction la vexait un tantinet et ce n’était pas parce qu’il était un pirate - car elle ne jugeait pas un être à partir de sa catégorie sociale - mais elle le trouvait juste assez ingrat. Elle avait mis ces feuilles, non pas dans l’espoir de le voir se faire empoisonner mais juste parce qu’elle pensait qu’ainsi il aura moins mal quand viendra le moment de défaire le bandage d’infortune qu’elle lui avait fait.

En sursis ou pas, il était hors de question qu’elle mange une feuille qui était peut-être mortelle. Si celle-ci ne ferait rien à Reyson, car elle n’était qu’en contact avec sa peau - ouverte certes - mais il se pourrait que l’ingurgiter serait fatal. Tout comme ces médicaments qu’on pouvait appliquer sur les plaies mais à éviter d’avaler. Elle était peut-être « une bonne poire » mais pas une écervelée et encore moins une soumise qui exécuterait tout ce qu’on lui ordonnerait de faire.

La chasseuse de primes n’était pas de ceux qui plaçaient la barre de leur fierté bien haute mais elle ne s’abaisserait pas, même face au plus redoutable des adversaires. Quitte à mourir, autant que cela ne soit pas aussi pathétiquement comme celui d'avoir été empoisonné par une feuille qu’elle aurait avalé sous la pression de l’ennemi.

« Je sais bien que vous m’avez accordé qu’un sursis mais je refuse de manger cette feuille. Elle est mortelle mais seulement si on la mange. Vous ne risquez rien si c’est ça que vous craignez mais je peux aussi les retirer si vous voulez mais si je bande directement vos plaies, le tissu risque de coller sur vos blessures qui se rouvriront, tout en vous arrachant une douleur que même vous ne pourriez surement pas supporter, lorsque vous enlèverez le bandage. »

Elle avait parlé comme si elle connaissait la nature de la plante dont elle avait utilisé les feuilles mais là n’était que mensonge, une fois de plus.

La jeune femme se releva avant de ramasser son sabre qu’elle remit ensuite à sa place dans son dos. Malgré l’envie de fuir qui l’étreignait, elle resta fièrement, debout, face à Reyson, s’apprêtant à riposter à tout moment, bien qu'elle avait rengainé son sabre afin de faire comprendre au pirate qu'elle ne désirait pas ouvrir l'hostilité.

« Je suis navrée mais je crains de ne pas pouvoir soulager votre cœur. Je vous aime bien Reyson D. Anstis mais cela ne semble pas réciproque. Je ne suis pas de toute évidence celle qui pourrait guerrier votre cœur meurtri ... Je vous remercie en tout cas d'avoir accédé à ma dernière requête. Je peux à présent mourir en paix ... à moins que vous désiriez que je fasse autre chose pour vous avant que vous m’ôtez la vie ? »

De ses dires, on pourrait croire que la jeune borgne allait se laisser faire mais en réalité, elle comptait tenir tête au pirate jusqu’au bout. Elle ne désirait pas se battre et encore moins mourir mais si elle n’avait pas le choix alors autant trépasser en faisant preuve d'un minimum d’héroïsme même si elle avait cure de ce genre d'ânerie ...
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Aurais-je dû lui dire que j’avais pu refermer mes plaies grâce à ma malédiction ? Mais cela ne servait pas à soigner l’intérieur des blessures. Aussi, la voie naturelle demeurait préférable. Elle n’avait pas voulu manger l’une de ces feuilles, soit. Peut-être n’était-elle pas si soumise que ça ? Au moindre signe d’empoisonnement, son sursis prendrait immédiatement fin. De toute façon, quelques feuilles posées sur une main suffisaient-elles réellement à éliminer un homme adulte plein d’énergie ? Qui sait ? Nous étions sur la route de tous les périls après tout. Survivant d’Impel Down, victime d’une salade. Une épitaphe que je préférerais éviter malgré qu’elle attirerait sans doute beaucoup de lecteurs. Beaucoup de moqueries surtout.

Un rictus apparut brièvement sur mon visage quand elle indiqua bien m’aimer. Inconsciemment, j’avais serré le poing. Hypocrite. Sans doute avait-elle prêté le serment, comme tous les guérisseurs ? A moins que ce ne soit un autre nom ? Je ne crois pas me tromper pourtant.

M’aimer bien ? Dans ce cas, pourquoi était-elle apeurée au départ ?  Je me relevais lentement. Elle pouvait à présent mourir en paix ? Panser mes mains était donc le seul but de sa vie ? Soumise à la fatalité. Accepter son destin ainsi… Ecœurant. Non, ça n’était pas le mot. J’aurais aimé que ça le soit, mais mes bras tremblotaient simplement. Yamiko venait à peine de rejoindre cette mer que déjà elle voulait la quitter ? Où sont les espoirs et les rêves ? Balayés dès le premier obstacle ? Elle me donnait froid… Car j’avais également connu ça. Mais après avoir vécu l’enfer. L’enfer glacial. J’avais supplié que l’on m’achève, mais les gardes prenaient un malin plaisir à torturer les criminels qui avaient assez de vigueur pour tenir. Froid. Je n’avais même pas voulu suivre ceux qui s’évadaient ce jour-là, désespéré et pensant qu’il s’agissait d’une énième moquerie des gardes. Jusqu’à ce que j’apprenne que Tahar fasse partie du lot. Mais il n’est plus, et j’ai toujours autant froid.

Voilà mon mal Yamiko. La glace s’est gravée au plus profond de mon âme, et te voir ainsi résignée à éveiller cette douleur.

« Je suis navré mais je crains que je ne t’aime pas. »

Mourir en paix. Sottise de héros qui ne connaissent pas la vie. Alors Yamiko, vas-tu ôter ton masque à présent ? Es-tu prête à mourir ou à vivre ? M’aimes-tu ou me haïs-tu ? A l’instant, tu me rappelles ma faiblesse. Peut-être ta mort me réchauffera-t-elle ?

D’un geste rapide et précis, Shusui fut dégainée à la verticale avant de s’abattre vers le crâne de la demoiselle. Le temps est écoulé, petite souris.
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Un Face-à-Face Inattendu
SIXIÈME DANSE

Voyant l'expression de Reyson changer subitement face ses déclarations qui sonnaient comme une rébellion, la chasseuse de primes comprit que le glas de la fin de son existence venait de retentir.

Le "je vous aime" était peut-être de trop, pensa la jeune femme.

La chasseuse de primes aux cheveux blancs se disait qu'elle avait peut-être poussé le bouchon un peu trop loin. Ayant trop fait, elle avait surement précipité sa mort alors qu'elle ne cherchait qu'une possibilité d'échappatoire. D'ailleurs, maintenant qu'elle ne jouait plus la comédie, la jeune femme se demandait comment Reyson avait pu accepter sa dernière volonté plus que grotesque. Il n'était surement pas un niais qui aurait gobé ses déclarations à dormir debout. Le pirate avait surement accepté d'accéder à sa requête tout en sachant qu'elle n'avait craché que des mensonges. Mais dans quel but ? Cette question résonna dans l'esprit de la jeune femme qui sondait à présent son adversaire, cherchant à lire en lui une quelconque réponse à son interrogation. Ce fut ainsi, que le visage affligé et le regard si triste de Reyson lui sautèrent à l'œil alors que ses mots résonnèrent en elle : « J’ai mal… au cœur ».

Vouloir soigner son bourreau, même une bonne poire qu'elle était ne ferait jamais une chose aussi ridicule mais elle avait fait cela, croyant réellement que le primé finirait par l'épargner. Elle ne le pensait pas si mauvais au point de vouloir tuer la pauvre égarée qui n'avait rien demandé qu'elle était et bien que la situation actuelle tendait à lui faire comprendre qu'elle avait tort, son être refusait d'admettre que là était la réalité.

L'œil rivé dans les yeux de Reyson, qui s'apprêtait à l'envoyer vers l'autre monde, le regard de Yamiko se voila soudain de tristesse puis elle se jeta sur le pirate, non pas pour l'attaquer mais pour l'enlacer alors qu'il fendit l'air de son sabre. Au lieu de dégainer sa propre arme pour tenter de parer l'offensive de Reyson, la voilà qui se trouvait à serrer son bourreau dans ses bras, le collant de très près, son opulente poitrine se compressant contre le pirate. Dans l'élan, elle avait fait un peu reculer le primé qu'elle avait surpris par son acte encore plus insensé que celui de l'avoir soigné.

« Je ne vais pas te demander de m'épargner mais si tu veux me tuer, fais-le au moins avec un peu plus d'enthousiasme. À quoi bien tuer, si cela ne te procure aucun plaisir ? … Désolée de t'avoir menti. Tout ce que je sais de toi, c'est ce qui est marqué sur ton avis de recherche mais aujourd'hui je sais une autre vérité : que tu es vraiment malheureux … Il n'y a vraiment plus aucun espoir ? Ne puis-je vraiment pas faire quelque chose pour au moins apaiser ton âme en peine ? ... Te confier à moi peut-être ? Je pourrai aussi tenter de t'offrir un combat qui pourrait peut-être t'aider à te débarrasser de ta frustration, si tel est réellement ton souhait mais est-ce vraiment ce que tu veux ? »

Reyson devait surement la prendre pour une folle, s'il ne la soupçonnait pas, une fois de plus, de jouer la comédie mais cette fois-ci la jeune femme était vraiment sincère. Elle avait laissé parler, non pas sa raison, mais son cœur. Chose qui la faisait souvent passer pour une véritable idiote aux yeux des autres.

Être incapable de supporter l'affliction d'autrui - pirate, marine, révolutionnaire ou simple civile - Yamiko finirait certainement par mourir en voulant soulager la douleur d'un de ses semblables. Une bonne poire elle l'était surement mais elle assumait parfaitement ce rôle car tel était le chemin que lui faisait emprunter son cœur bien trop affable …


Dernière édition par Yamiko le Lun 18 Avr 2016 - 23:10, édité 1 fois
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Interloqué, j’étais prêt à contre-attaquer face à son offensive, mais elle ne m’attaqua pas, se contentant de m’entourer de ses bras, sans signe d’hostilité. Qui s’en va enlacer son bourreau au moment de la mise à mort ? Une dernière tentative d’appel à mon amour de la vie ?

Yamiko me reprocha de ne pas tuer avec plus d’enthousiasme… Les gardes, eux, trouvaient leur plaisir dans le fait de nous garder en vie. Ou plus précisément dans le fait de nous regarder lutter contre la mort. Peut-être était-ce ce que je devais faire ? La tuer à petit feu au lieu de lui offrir un ticket net et précis, sans douleur ?

Ce que je veux vraiment ? Elle pointait du doigt une question importante. Qu’est-ce que je voulais ? Me venger pour ce qu’ils m’ont fait subir ? Mourir plutôt que de poursuivre une vaine lutte où chacune de nos victoires ne servent qu’à augmenter le danger qui nous guette ? Devenir comme mes anciens bourreaux ?

Finalement, je ne voulais rien de tout ça. Je voulais simplement oublier. Simplement, mais c’était aussi le plus compliqué, car jamais on ne peut oublier ça. Le froid s’est insinué profondément en moi et avoir retrouver le soleil n’y change rien.

Et elle, elle me rappelait tout ça. Mais la tuer ne servira qu’à me remémorer davantage l’enfer glaciale ou chaque jour voyait son nouveau lot de cadavres. La faire disparaître sans la tuer donc.

« Je veux oublier, et donc t’effacer aussi, toi qui te soumets à ton bourreau… »

Soudain, une idée me vint alors. Ma main libre s’approcha de la nuque de la demoiselle et mes doigts se plantèrent dans sa chair.

« Tu disais vouloir devenir aussi fort que moi je crois, non ? »

Mes doigts-aiguilles injectèrent un flot d’hormones à la demoiselle qui transformeront son corps durant une période donnée. Là voilà plus forte à présent. Là voilà homme, surtout. Et avec une moustache, ma signature, qu’elle devra raser si elle souhaite s’en débarrasser. Je fis deux pas en arrière pour admirer le résultat, la lame toujours en main.

« A présent que ton visage est effacé, évite de rendre celui-ci de même, ou cette fois c’est ta tête que j’ôterais directement. »  

La nouvelle souris était prévenue.
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Un Face-à-Face Inattendu
SEPTIÈME DANSE

Se soumettre à son bourreau ? Du point de vue d’autrui, c’était certainement ce que la petite souris était en train de faire en effet mais de son point de vue à elle, elle ne faisait que tenter de redonner goût à la vie à un chat en proie au désespoir. Pour beaucoup, son acte était tout bonnement insensé en plus de la faire passer pour une parfaite idiote suicidaire. Si Fozia la voyait ainsi, en train d’enlacer un être qu’elle était supposée tenir tête, la rouquine n’aurait pas hésité à la baffer pour tenter de la faire entendre raison, et ça ne serait pas la première fois.

Soudain, la chasseuse de primes ressentit une sensation étrange. Elle s’écarta de son bourreau mais il était trop tard. Alors que son opulente poitrine diminuait à vue d’œil, les autres parties de son corps prirent au contraire du volume, jusqu’à déchirer ses vêtements.

« Que m’arrive-t-il ? » Fit une voix méconnaissable.

Tout craqua, de ses chaussures à son cache-œil et même ses sous-vêtements.

Son sabre, dont le système d’attache avait cédé lui- aussi, tomba sur le sol alors que Yamiko se retrouva avec seulement quelques lambeaux de tissus accrochés misérablement ici et là de son corps. D’un œil stupéfait, l’agent de la B.N.A. fixa ses mains devenues bien trop grandes et masculines puis son regard se baissa vers son entrejambe, d’où pendouillaient des choses qui ne devaient pas être là.

« HAAAAAAAAA !!! Enlève-moi ça !!! » Hurla une voix grave alors que Yamiko se mit à courir dans tous les sens et, dans sa panique, finit par se fracasser violemment contre un arbre.

Elle qui était devenue il, se retrouva le postérieur au sol, à demi assommé. Yamiko secoua la tête pour tenter de retrouver ses esprits et mit plusieurs secondes avant de pouvoir se relever.

« Qu’est-ce que tu ... »

La nouvelle souris s’interrompit, se rendant compte que le chat n’était plus là. Le sang bouillonnant, Yamiko se mit à courir pour tenter de retrouver Reyson. À cause de ses chaussures tout abimées, elle se cassa la gueule misérablement, à peine avoir fait quelques mètres. Avec rage, elle arracha celles-ci pour les jeter au loin, avant de poursuivre son chemin. Elle traça au hasard, s'arrêtant par moments pour se repérer, laissant derrière elle, les quelques morceaux de tissu qui lui restaient, en s'accrochant aux branches qui parfois lui laceraient même la peau. Elle finit par se retrouver en costume d'Adam alors que ses pas l'avaient amené sur une plage complètement déserte. En proie au désespoir, elle s'effondra sur le sable. Agenouillée, elle fixa de nouveau ses mains puis des larmes finirent par se déverser de son œil. Elle se disait qu'il ne méritait pas tout cela.


« Reviens s'il te plaît ! … Rends-moi mon corps ! » Implora-t-elle dans le vide.

Ne pleure donc pas petite souris. Le chat a épargné ta vie après tout. Idée qui ne suffisait pas pourtant à la consoler. À quoi bon d'être en vie dans un corps qui n'était pas le sien ?

Un crabe vint attaquer une cuisse, trop musclée, de l'affligée dont la rage était toujours palpable. D'un coup de poing, elle tenta d'écrabouiller le brachyoure mais ce dernier ne laissa que sa plus grosse pince alors que le reste de son corps s'enfonça dans le sable.

« Désolé ! » Fit-elle, se rendant compte de son acte plutôt barbare, tout en déterrant avec précaution le pauvre animal.

Aussitôt libérée, la petite bête détala à toute vitesse dans la mer. Yamiko la suivit du regard se disant qu'elle aurait dû faire pareille face à Reyson. En fuyant, elle aurait pu connaitre un sort bien pire mais il y avait aussi la possibilité qu'elle aurait pu s'en sortir sans être trop abimée et peut-être pas transformée en homme.

Ne désirant pas retrouver ses compagnons avec sa nouvelle apparence, elle resta assise en tailleur dans le sable, espérant retrouver sa vraie forme mais les minutes se transformèrent en heure qui finit par s'écouler elle aussi mais rien ne se passa.

La marée finit par monter et des vagues vinrent s'échouer sur Yamiko mais qui ne broncha pas d'un poil comme si elle s'était résignée à se laisser emporter vers le large.

Plus d'une heure plus tard, du bruissement se fit entendre et Fozia fit son apparition sur la plage, suivit de Choupi. Inquiète de l’absence de Yamiko, Miss Gun avait décidé de partir à sa recherche avec une envie de la tuer. Sunny, ne désirant pas s’aventurer dans la jungle, ce fut donc l’homme-poisson qui l’avait accompagné. Après une longue recherche à travers le bois, ils étaient tombés sur les lambeaux de tissu que Yamiko avait laissés derrière lui.

« Ya-chin !? » Lâcha Choupi tout en s’avançant vers l’homme nu qui n'avait pas bougé et qui se trouvait à présent à moitié dans l'eau, le dos tourné vers eux, alors que Fozia avait dégainé une de ses armes à feu.

Malgré son changement d’apparence, l’homme-poisson semblait la reconnaitre. Réaction sans doute liée au fait qu'il considérait Yamiko comme sa maternelle, étant le premier être à avoir pris soin de lui.

« Choupi, reviens !
- Tu as bien raison Fozia ! Je ne suis vraiment qu’une idiote ! Lâcha Yamiko sans même se retourner. Je devrai arrêter d’être gentille avec n’importe qui ... Tout ce que je voulais c’était l’aider et en échange, il m’a privé de mon corps ... Regarde ce qu’il m’a fait en retour du service que je lui ai rendu ! Ajouta Yamiko tout en se levant pour enfin faire face à ses compagnons. Comment vais-je vivre avec ce corps qui n’est pas le mien ? Débita la transformée d’une voix à présent tremblante d’émotion alors que des larmes s’écoulèrent de nouveau de son œil valide.
- Yamiko ? … C’est bien toi ? » S’étonna Miss Gun qui garda son arme pointée en direction de l’être qu’elle n’arrivait pas clairement à identifier.

Les seules traces qui restaient du corps de l’ancienne Yamiko étaient ses cheveux, la couleur de sa prunelle et son œil droit éternellement clos.

Fozia ne tarda pas à réclamer des explications sur l’incompréhensible, après avoir rengainé son arme et invité Yamiko à cacher son entrejambe avec ses mains. En quelques minutes, Miss Gun sut alors toute l’histoire et comprenant le désarroi dans lequel devait se trouver son camarade, elle s'abstint de le sermonner sans pour autant ne pas penser que son camarade avait bien cherché ses emmerdes. Si elle l’avait écouté, tout cela ne serait pas arrivé.

« Je ne sais pas comment fonctionne le pouvoir de fruit de Reyson D. Anstis mais c'est peut-être que temporaire …Tu ne sais vraiment pas par où il est parti ?
- Non.
- Retournons au bateau, au cas où il serait tombé sur l’endroit où on a accosté ... Espérons qu'il est venu seul sur cette île ! »

Pour éviter de se perdre, les trois agents de la B.N.A. reprirent le même chemin. Yamiko en profita pour aller récupérer son sabre, qu'elle avait oublié de prendre dans sa précipitation pour tenter de rattraper, en vain, Reyson. Alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre les autres, son regard fut attiré sur son cache-œil qui s'était démantelé dans sa transformation comme tous les restes. Elle ramassa l'objet, qui lui rappelait tant de souvenirs, qu'elle fixa subséquemment un moment alors que son regard s'assombrit. Elle ferma ensuite le poing sur le cache-oeil hors d'usage avant de rejoindre Fozia et Choupi qui avaient suivi la scène des regards teintés de commisération …


Dernière édition par Yamiko le Dim 1 Mai 2016 - 12:50, édité 1 fois
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La nouvelle souris souhaitera probablement devenir chat à son tour. Il est rare qu’ils considèrent mes présents comme des bénédictions. Yamiko pensera également à une sanction, alors que je lui offrais la force qu’elle recherchait : un corps avec un potentiel plus grand.

J’avais donc pu ne pas la tuer - ou devrais-je dire le – pour cette fois. Mais cela change-t-il vraiment quelque chose ? Chaque combat me rappellera qu’une défaite signifie y retourner. Ils m’ont déjà brisé une fois, la seconde n’en sera que plus aisée. Et la piraterie n’est qu’une succession de combats.

Le monde savait-il que leurs justiciers sont en fait les plus grands tortionnaires ?

Devrais-je effacer leur visage comme je venais de le faire avec Yamiko ? Non. Si je croise un jour mes geôliers, je les tuerais sans pitié. Les torturais-je comme ils l’ont fait ? Je l’ignore. Mais ils ne survivront pas. Je les empêcherais de continuer avec d’autres, même si je sais pertinemment que ça ne me réchauffera pas. Seule Izya le pouvait. Mais elle se trouvait loin tout là haut pour le moment.

Récupérant Shusui, j’avais laissé l’homme nouveau-né à son désarroi, me dirigeant vers ma barque. L’idée de rendre visite à l’équipage de la souris me traversa l’esprit, mais j’avais plutôt envie de demeurer seul avec moi-même. Après tout, c’était pour cela que j’étais venu ici en premier lieu.

Alors que je ramais en direction d’Armada, guidé par une vivre card et observant mes mains bandées, je remarquais une ombre grandit tout autour de mon embarcation. Je soupirais en arrêtant mon effort. Je me levais alors et bondis dans les airs pour rejoindre l’île flottante par cette voie. Peu après, la gueule d’un roi des mers surgit, gobant ma petite barque comme s’il s’agissait d’un amuse-gueule.

On finit toujours par croiser un plus gros poisson, songeais-je. Sur la route de tous les périls, personne ne se trouve au sommet de la chaîne alimentaire.  
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Un Face-à-Face Inattendu
HUITIÈME DANSE

« HA ! HA ! HA ! HA ! HA ! ... »

À peine avoir su ce qui était arrivé à Yamiko que Sunny, au lieu de compatir du triste sort de son camarade, se mit à s’esclaffer, après avoir tenté de se retenir mais en vain. Le sujet de son hilarité était la signature de Reyson : la célèbre moustache.

Miss Gun lui donna discrètement un coup de coude dans les côtes pour l’inviter à s’arrêter, voyant que Yamiko ne se réjouissait pas de la situation, mais mission impossible. Il ne put se retenir que deux secondes avant de repartir de plus belle.

Le nouveau-né s’éclipsa pour descendre au quartier de l’équipage de leur navire. Il se dirigea directement dans la douche pour aller se regarder dans le miroir et constata, qu'effectivement, sa moustache était tout bonnement ridicule. Peut-être parce qu’il ne se faisait pas encore avec ce nouveau corps mais il trouvait que cette masse de poils ne seyait point avec le nouveau visage qu’il arborait.

Avec le rasoir et la mousse à raser de Sunny, l’homme aux longs cheveux blancs se débarrassa de la moustache, laissant quelques coupures sur sa peau. Puis, il se regarda de nouveau dans la glace et son regard s’assombrit. Même sans la bacante, il n’arrivait pas à se reconnaître, bien que son œil droit était toujours invalide et que l’autre arborait toujours la même couleur. Il fit en sorte que des mèches viennent camoufler son œil hors d’usage, privé de son cache. Il s’en alla ensuite dans sa cabine personnelle, pour fouiller dans ses vêtements mais aucun n’était assez grand pour aller à sa nouvelle taille. Il remonta alors sur le pont, avec toujours sa tenue d’Adam, cachant simplement son entre-jambe avec ses mains, pour réclamer à Sunny de lui prêter des vêtements.

Se révélant être plus grand et plus pourvu en muscles que son camarade, Yamiko ne put rentrer que dans un kimono que l’Excentrique de service portait occasionnellement.

Avec un habit s’arrêtant en dessous des genoux au lieu de descendre jusqu’aux chevilles, des manches trop courtes et un sous-vêtement qui, bien qu'élastique, lui serrait un peu trop au niveau du haut des cuisses, tout en laissant en l’air sa raie, Yamiko se sentait vraiment ridicule, au point qu’elle aurait préféré rester nue, le temps de pouvoir acheter des vêtements à sa taille - du moins si elle ne retrouve pas son physique d’origine d’ici là - mais Fozia l’en empêcha catégoriquement.

***

« Ça m’inquiète de la voir si calme ! Lâcha Fozia à Sunny qui lui tenait compagnie sur le pont de leur navire, tout en surveillant avec des jumelles Yamiko qui s’était éloigné sur la plage, avec Choupi qui tenait à l’accompagner alors que Terry tournait en rond, loin dans le ciel au-dessus de leurs têtes.
- Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Son comportement est tout à fait normal après ce qui lui est arrivé ... On devrait plutôt se réjouir que Reyson ne l’ait pas tué car il aurait pu le faire aisément. On n’aurait pas pu le tenir tête même à nous quatre.
- J’ai du mal à croire que ce pirate a un cœur mais en fin de compte, l’acte insensé de notre idiote d’avoir tenté de l'attendrir au lieu de l’affronter, lui a peut-être épargné la vie. Avec un peu de chance, il l’a peut-être transformé que temporairement. »

Leur log ne s’était pas encore rechargé alors les chasseurs de primes ne pouvaient repartir, malgré leur envie de quitter cette île qui avait laissé à l’un des leurs des mauvais souvenirs.

En entendant le départ, Yamiko profita pour tenter de maitriser le pouvoir de son fruit de démon, fraichement mangé par accident. La capacité du fruit se relevait être très utile pour faire avancer plus rapidement un navire mais se elle arrivait à bien la maîtriser, elle pourrait certainement l’utiliser comme une arme de destruction.

Cette fois-ci, Yamiko réussit à lever une brise presque instantanément mais elle avait par contre du mal à l’envoyer au loin. Rapidement, elle comprit que, pour ce faire, il fallait qu’elle renforce la puissance du vent. Ainsi, elle s’entraîna dans ce sens, utilisant les arbres qui bordaient la plage comme cibles.

Plus d’une demi-heure plus tard.

Essoufflée, Yamiko se plia, se soutenant de ses bras sur ses genoux pour reprendre son souffle, le regard rivé sur le paysage qu’elle venait de transformer. Des plantes vertes qui s’étaient tenues face à elle, il n’y avait plus aucun arbre intact. Changeant de place régulièrement, afin de juger la puissance de chaque poussée de vent, Yamiko avait tracé des sillons des arbres déracinés ou déchiquetés et dont les derniers s’enfonçaient jusqu’à plus de vingt-cinq mètres dans la forêt. De la brise, elle avait réussi à lever une bourrasque qui avait la force d’une violente tempête.

« En plus de la facilité de navigation, il semblerait que se débarrasser d’un bateau ennemi en pleine mer ne sera plus un problème pour nous désormais ... En tout cas, elle n’est pas allée de main morte avec cette pauvre forêt. On dirait qu’elle a vidé sa frustration sur cette malheureuse nature.
- Rappelle-moi de ne plus la faire chier ! ... »
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