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Marchand de sable

Guide du débutant pour s’faire un bon gueuleton en une ligne :

La blinde de gnôle. De la meuf.

Une ligne, comme promis. Hier, on a repoussé les limites. Y a eu de l’innovation. Et qui dit pas d’limite, dit la barre au crâne le matin.

Aujourd’hui, c’est spécial, la barre est en fer et elle fait du barouf quand je ramasse le courage de bouger d’un poil. Le corps humain n’est pas prévu pour descendre autant d’alcool. Le mien demande grâce. Il est pété en petits cubes. Le bruit des chaînes me brise les esgourdes.

Des chaînes ?

Je sais que j’peux partir en couilles, mais là, c’est pas mon délire. En général, c’est elle ou elles qui finissent sous la schlague. Y en a qui aiment. Le boucan, admettons, mais les remous, ça aide pas.

Des remous ?

Pute borgne ! Je suis où bande de ramasse-merde ? Bon, le gars en face de moi n’a pas l’air d’avoir des réponses. Il a une gueule de traviole et ses yeux annoncent tout d’suite la couleur. À savoir qu’il est con comme une chaise. Remarque, je dois pas être frais non plus.

Dans l’désordre, j’ai pris une murge et là, bateau et chaînes. Sans être d’un naturel pessimiste, ça commence plutôt mal comme journée.

« Tu sais où on est ? »

J’ai tenté la communication avec le primate d’en face. Je sens qu’il m’a écouté au clignement qu’il a fait. Là, ça rentre. Doucement. Il se décoince la mâchoire l’animal. Rien ne sort. Tout d’même, c’est exceptionnel d’être aussi mal foutu. Les yeux globuleux qui s’disent merde. Le nez en trompette, les dents défoncées. Par contre, le gars est bâti comme une masse, tout en muscles et nib en matière de cou.

D’un autre côté, je sais déjà où on est. Dans la merde.
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Lieutenant Morales


________________

Le lieutenant Morales est un jeune premier fringant,  tout damoiseau apprêté qu'il est dans son uniforme saillant de marine et des maigres chevrons qu'ornent ses épaulettes.  Premier mais pas bizut, pas le genre de la casbah de becter du petit lait dés qu'il en croise la peau, c'est le sous-off en charge de la corvette en patrouille à une dizaine d'encablure de Bliss, c'est celui qui porte ses couilles et toutes celles du vaisseau, le garant et le dépositaire dont on est tous les débiteurs. Toutes sauf les miennes à vrai dire, je joue l'illusion pour entretenir l'image du chef déférent que Morales se doit d'être pour les gars de la régu, toute figure paternaliste qu'il se doit d'incarner.  Morales a suffisamment d'audace et d'aplomb pour avoir un avenir prometteur dans la régulière mais faire ses classes ne suffit pourtant pas à faire de vous un officier émérite. Seule l'expérience prévaut, seule la résolution et le sang-froid dans les situations cocasses feront de lui un homme meilleur qu'il ne l'a sans doute jamais été, il le sait éperdument et c'est dans les œillades fugaces qu'il darde vers ma moue grave d'Elite sur le gaillard d'avant qu'il cherche des réponses aux interrogations légitimes qu'un officier de sa trempe nourrit. Il ne me tiendra pourtant pas le moindre mot, préférant éprouver lui même, stoïque, ces aubes futures où il sera confronté à l'adversité qu'il appelle de ses vœux. Une adversité insoupçonné qui pourtant se profile déjà dans le crépuscule de cette soirée et qui tape dans le verre de la longue-vue qu'il brandit sur l'horizon alors qu'il aperçoit deux caravelles à quelques miles nautiques de la côte.

Des navires marchands sans pavillon croisant au large de Bliss songe t'il.  

"Des esclaves, lieutenant ! " lance la vigie du haut du nid de pie avant même qu'il n'ait sollicité les loupiotes de Flurst et sa vision acérée.

Les lubies de Stanhope et de ses cohortes de gueux, maugréais-je aussitôt en scrutant le cortège avec nonchalance. La dame de pierre aimait ses pions, ou tout du moins le divertissement qu'ils procuraient à la caste de nantis qui lui garantissait l'assise de son pouvoir.  Il était plutôt rare de voir voguer pareils vaisseaux dans les eaux du royaume sans en avoir reçu l'aval de la dix-neuvième et si permission avait été donné, Morales en aurait entendu ouïe dire, c'était l'officier en commandement à bord. Les carnets de route ne renseignaient aucune expédition de telle sorte et c'est bel et bien ce détail qui lui mit la puce à l'oreille et décida Morales à suivre le sillage du vaisseau à quelques miles de distance. De la contrebande ? Sans doute, à moins que le sous-off qu'il est se casse sur les dents sur un convoi réglementaire.  

L'Artaban est fier comme son capitaine, c'est un deux ponts à l'allure auguste et à la ligne tout aussi noble, sa carène fend l'onde et les remous d'une houle qui redouble à la défaveur de la grande marée qui fait résonner dans le lointain les drisses sur ses vergues. Morales toise le couchant comme le vénérable qu'il aimerait être dans une décennie, il zieute ce panorama bucolique et les lendemains plein de promesses qui l'attende. Il respire à grande bouffées l'air chargé d'embruns et inspire les hommes sous ca coupe à devenir son égal, ces mêmes hommes qui aujourd'hui briquent le pont comme un sous-neuf et qui n'osent s'aventurer qu'à le lorgner que par dessus l'épaule. Il sent un frisson lui parcourir l'échine à mesure que son vaisseau brise chacune des lames qui le sépare de son objectif, ses mires plantées dans les miennes, il sent ferrer la prise.
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« Ageuh ? »

Pas faux, trou du cul. Tu l’as bien dit. Ça résume notre situation bien. Même si j’trouve que tu t’la ramènes un peu trop. D’un autre côté, j’ai pas de pistes, là. J’arrive à peine à pas gerber. J’ai l’acidité qui m’crame le gosier et le regard flou.

Belle murge, hier. Faut croire, j’ai pas un pet d’souvenir.

Bon, faut qu’je ramasse ma dignité et que je m’fous l’camp d’ici. J’ai pas vocation à bouger d’la caillasse jusqu’à c’que j’crève. Surtout pas sous le fouet et sans becter. La vie d’esclave, je signe pas. Et Ageuh non plus.

« Ageuh, essaye de casser tes chaînes. Non, pas comme ça, tire dessus. »

Ça grince et ça pète sec. Il les gonfle pas à l’hélium ses biceps. Il transpire même pas. Couvert de chaînes qui n’le dérangent pas, il me regarde intensément. Ou alors, pas du tout intensément. Si ça s’trouve, il est juste un peu bigleux et il n’arrive pas bien à m'capter.

Je profite d’un moment d’attention de sa part pour accrocher son regard. Il cligne plusieurs fois des yeux et il se calme. Je sens que je peux y aller.

« - Bravo, Ageuh. Maintenant que tu es libre, tu vas m’aider à sortir de là. Fais très attention à pas me casser un bras. J’en ai besoin. 
- Ageuh !
- C’est ça, Ageuh. »

On va vérifier s’il a bien compris, mes bras sont trop engourdis pour que je puisse forcer les chaînes. On va espérer qu’il ne brise que l’acier et pas l’reste. J’suis pas particulièrement confiant, mais il a bien réussi la première fois. Aucune raison que ça foire.

Dans un craquement pas compatible avec ma gueule de bois, il me dégage. Le sang recommence à circuler dans mes bras et je m’sens beaucoup mieux. Je finis par nous libérer tous les deux en forçant les serrures avec un morceau de chaîne qui s’y prête facilement. On est tous les deux libres et seuls dans la cale d’un navire qui nous emmène dans un endroit que je n’connais pas.

Autant dire que les gens qui nous ont foutu ont des intentions hostiles. Et moi, pour les gens qui veulent ma peau, j’ai pas que de bons projets. Il va y avoir distribution de mandales dans l’coin. C’est promis.

« - Ageuh, j’sais pas toi, mais j’l’ai mauvaise. On va leur tamponner la gueule ?
- Ageuh.
- Pars devant, je te suis. »

J’aurais peut-être mieux fait d’y aller en premier. Déjà qu’il sait à peine parler, il capte pas le concept de discrétion, stratégie et tout l’merdier. Il n’a pas juste ouvert la porte, il l’a prise dans sa pogne et la emmenée avec lui. Du coup, il s’en sert pour ouvrir le crâne d’un type en deux.

« AGEUH ! »

Décidément, il est de plus en plus bavard, mon ami. Il pousse une autre porte et on se retrouve dans une cellule plus grande avec plein d’esclaves. Aucun du calibre d’Ageuh. Faut tous les sortir de là, surtout avec les clés du mec que mon nouveau pote a neutralisé.

On est maintenant une bonne trentaine de types. Dont la plupart n’ont pas la force de se lever. Alors, se battre, c’est pas possible pour eux.

Ça va être sympa pour Ageuh et Bibi.


Dernière édition par Julius Ledger le Mar 13 Sep 2016 - 20:56, édité 2 fois
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Morales gamberge intérieurement, il a la rétine luisante des bons jours, le sourire goguenard des types un peu trop sûrs d'eux et l'ego vicié caractéristique des jeunes pousses qui lui tambourine le thorax comme un feu intérieur lui ravagerait les tripes. Faire ses preuves, un grand classique, le tribut de tous les jeunots malins dans son genre qu'ont bien compris qu'astiquer les cuivres, faire le péon en dilettante au Q.G et opiner comme un ahuri à chaque ordre n'était que la face émergée de l'iceberg.   Morales n'était pas de cette trempe-là et si la cause n'était pas encore entendue pour tous sur cette corvette, son coup d'éclat en devenir ferait suffisamment jaser pour l'imprégner dans la conscience collective des effectifs de la dix-neuvième.      

Au devant, les caravelles ont eu la bonne idée de réduire la voilure et de pas virer de bord alors que l'Artaban n'afflanque le premier vaisseau et procède à l'arraisonnement du convoi en pleine mer.   Morales a tôt fait de poser sa première botte sur le pont poisseux du navire en tête de file, ses billes inquisitrices parcourant la passerelle pour y déceler le moindre détail suspect susceptible d'attiser sa méfiance. Tout ce qu'il y trouve ? Les mines apeurés des pauvres hères dépenaillés qui le scrutent à son tour et qui s'apprêtent à boire chacune des paroles que sa voix nasillarde s'apprête à déclamer. Fers aux mollets, mains calleuses qui ont fait des rames une excroissance prolongée de leur anatomie en vrac, tantôt dégarnis, tantôt amochés, c'est un assortiment bigarré de faces renfrognées et de profils disparates que toutes ces bêtes de foires destinées à épater la galerie de la vieille rombière de Saint-Urea.  

Morales est comme un paon qui se délecte de sa présence et occulte le nauséabond omniprésent qui l'entoure, il dévoile ses plumes lorsqu'enfin ses prunelles interrogent les deux zigs qui se présentent face à lui. Un grand dadais, filiforme et voûté que la vie a fait laid et suffisamment repoussant pour que te faire passer l'envie de geindre sur les deux ou trois cht'ards que ta gueule cireuse fait l'étalage.  La quarantaine passé, il en fait presque vingt de plus tant la goutte lui a bouffé la carne, viande périmée cherche estomac à consoler. Le second est plus commun, un peu bellâtre et beaucoup plus fourbe, il pue le vice à quinze lieues à la ronde comme les catins de Las Crampe, le genre qui doit verser dans les gabegies de petit opportuniste et se réclamer d'œuvrer pour le bien commun des puissants. Le modèle-type de ces petits chieurs assermentés un peu roquet sur les bords et qui aiment par dessus tout mordre les culs de ses maîtres et y rester accroché au cas où ils auraient une nouvelle offrande ragoûtante à lui déposer dans le gosier.  

Les deux gars en mènent pas large même si aucun d'eux ne semble guère interloqué par le petit numéro de majorette de l'officier.  Le grand larron et son rictus vissé, figé même, ronge peu à peu la patience et le flegme de Morales qui voit en ce duel d'ego l'arrogance juvénile de ces petits criminels aux baloches atrophiées qui aiment à bander avec les engins des autres.  Pourtant, il ne perd pas une once de sa réserve et de sa contenance, pas encore tout du moins, ses hommes l'observant à la manœuvre.

" Lieutenant Morales de la dix-neuvième de Bliss. Ou allez-vous Messieurs ?  Et pourquoi ne vous êtes vous pas signalé au poste ? "
" C'est que Stanhope est intransigeante sur les délais et nous avons déjà rencontré une avarie qui nous a cloué au sol un paquet de temps à l'amerzone. On devait mettre les bouchées doubles et"
" Et ca ne vous exempte pas de vos obligations réglementaires surtout. "

Procédurier, protocolaire, son discours tonne comme un couperet péremptoire qui oscille au dessus de leurs têtes dégarnis.  L'énergumène ravale sa salive plutôt deux fois qu'une alors que l'autre larron tend les titres de transport à l'officier qui en y jetant un œil avisé poursuit l'interrogatoire.

" Pourquoi avoir mouillé du côté de l'amerzone ? C'est que les culs-terreux consanguins qui la peuplent sont loin d'être le bétail abâtardi qu'elle a l'habitude d'accueillir..." lança t'il avec une pointe d'impertinence dans le ton.
" Ils ont quelques beaux morcifs et de beaux bestiaux lorsqu'on sait où les prendre. "
" Bien...admettons. Vous en abritez combien dans la cale ? "

Silence radio sur les ondes, mutisme profond où la seule réponse provenant du roulis ne rassérène en rien Morales qui guette l'anguille sous roche, une anguille qui prend la forme de pas saccadés se mêlant aux crépitements naturels du chêne balloté du pont inférieur. Une entourloupe ? Étonnant...    

"Une cinquantaine tout au plus lieutenant." assène le zig d'un timbre sirupeux sans se débiner.

Tous les marchands de sueur ont d'abord la casquette de charognard, ils flairent le sang et l'abandon de soi comme personne et ceux-là sont de très beaux spécimens de ceux ayant les dents suffisamment longues qu'elles en strient le parquet, tout suceur de moelle qu'ils sont.  Le naturel taiseux, ils se contentent de pas faire de vagues, se contentent de donner le change et de faire en sorte que Morales n'ait pas le moindre os à éclater sous la molaire. S'ils ont prévu leur coup ? Peut-être bien, c'est clean, trop même pour un vaisseau de négrier.

D'un signe de tête appuyé, Morales m'indique d'aller voir en dessous et de prendre la température des estropiés, mutilés et autres bêtes de scènes que renferment les entrailles de la caravelle.  Beau programme en perspective, a fortiori lorsque la porte arraché de ses gonds vient de menacer de m'arracher les cervicales à cinquante centimètres près et que je me retrouve nez à nez avec une armoire à glace attardée dans l'embrasure de l'ouverture béante.

"Ageuh "

"Une cinquantaine hein ".

Le bétail fraichement décarré  empruntait davantage à la foire monstrueuse itinérante qu'aux forçats ordinaires. Son lot de gueules burinés et crasseuses au point que la merde qui s'est déposé sous leurs arcades virerait presque au vert corrosif, ferait presque passer les peigne-culs du Grey Terminal pour des privilégiés. Du pourceau authentique s'il en est, aussi bruyant et vorace en tous cas, ils peuvent pas s'empêcher de plisser les mirettes sous les rais de lumière, à croire qu'ils ont pas eu non plus leur bol d'air pur depuis perpète. Et à en juger par les os saillants qui leur poignait sous le cuir, fallait pas s'appeler Végapunk pour biter qu'ils avaient pas becter depuis des lustres. Du genre des bestiaux qui rongerait tous les os qui leur tomberait sous la paluche, pas que les creux avec la moelle tendre au dedans, ca ferait mauvais genre.

Le sourcil arqué du commandant vers le bellâtre lui fait poindre une sueur froide le long de la tempe. Pas suffisamment con cela dit pour l'ouvrir à profusion pour s'exempter de l'injustifiable et offrir une autre occasion à Moralès de bisquer. Après tout, récriminer, c'est s'avérer coupable et ces connards d'esclave méritent bien un peu de plomb dans l'aile.

Sourire nerveux, il appréhende, nourrissant le faux-espoir que Moralès soit un débile profond et ait pas mis au jour le petit manège qui se tramait. La mine de plomb d'en face suffit à revoir son aspiration du moment à la baisse. Et ces morcifs qui ont émergé en trombe des ponts inférieurs sous le regard médusé et dans l'embarras le plus total des deux convoyeurs qui feignent encore de noyer le poisson, se gênent pas le moins du monde pour prendre leurs aises et grailler comme des gorets.  Le bellâtre se sent soudainement indisposé, pas tant par la trique de l'officier zélé qui espérait revenir au bercail avec mieux qu'une banale histoire de marchand de sueur clandestin, ce serait davantage toutes les mines fielleuses qui le percent de toutes parts, menaçant de lui faire la peau, qui le font virer de l'oeil . L'informel et le non-verbal, ca cause aussi, parfois.

Ils ont l'air d'avoir la carne dure dites-moi.
Ah ca, Stanhope les aime bien ferme, faut pouvoir épater la galerie lorsque le gratin rapplique.
La carne dure, mais pas que, la dent tout autant, semblerait. Je présume qu'on va dégoter les mêmes énergumènes sur les autres caravelles.
E
Ce n'était pas une question. Bouclez-moi cet abruti et déroutez moi ces navires vers le quartier général.

Une tape dédaigneuse sur la joue et la moue moqueuse du commandant comme point d'orgue au dialogue que Moralès se sent déjà pousser des ailes.  L'acier des bracelets vient arracher un rictus de douleur à l'hâbleur qui n'hâble plus du tout et qui pige aussitôt que son affaire de poule aux œufs d'or tourne au vinaigre. Pourtant, étrangement serein, il n'a même pas cherché à donner le change pour sauver les apparences. A croire que la seule garantie de pas se faire ravaler les incisives par Brutus & consorts suffit à le combler.  Son acolyte non plus a rien à lui envier, un peu plus sanguin que son alter ego, pour la forme, mais ca se solde sans vagues et avec le minima d'effusions que la situation veut bien le laisser croire.

Ca sent le sapin à plein nez et Moralès est trop con ou pas assez expérimenté, rayez la mention inutile,  pour se douter qu'ils tentent de gagner du temps. Même nos amis les peigne-culs tirent la gueule alors que la perspective de se faire karcheriser la carcasse dans la cour du Q.G devrait en enchanter au moins quelque uns. Après tout, la soirée est belle, la houle favorable et l'onde nous porte gentiment à l'entrée d'un détroit.

Hey toi, le basané là-bas.
Ils sont tous basanés commandant.
Le Golliath, je veux dire.
Ageuh.
Commandant ?
Oui, toi, ramène un peu ta fraise dans le coin. Qu'il y a t'il lieutenant ?
Jetez un œil au loin.

Son sourire vole en éclats, pièce après pièce, le temps de cogiter suffisamment pour qu'il comprenne que le traitement vaseline gravier qu'il va  lui tomber dessus, risque de laisser bien des cicatrices plus pérennes que celles que les 3 vaisseaux qui mouillent, en embuscade, au creux du détroit vont lui causer.

Le temps de regagner son vaisseau et de tenter une embardée vers l'océan pour se mettre hors de portée qu'une volée de boulets perfore le flan de l'Artaban et met à sac les ponts inférieurs.
 
Maudite racaille.  



Dernière édition par Ian Conway le Jeu 18 Aoû 2016 - 16:14, édité 7 fois
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Apparemment, ça s’complique dans l’coin. Je suis parti sur une distribution générale de marrons. Dégustation gratos avec soins dentaires en prime. Arracher des chicots, je sais y faire. Je pratique la chirurgie depuis des années dans l’style amputation, évidemment. Faute d’une éducation en médecine, c’est de l’artisanat, tout au blair.

Pour le coup, on va devoir freiner sur l’humanitaire, il y a livraison de mouettes. Des types tout secs coincés dans des uniformes aussi étriqués que leur ciboulot.

A gerber.

« Calme-toi Ageuh, cela faut pas les taper. Excusez-le, hein, il sait pas que c’est légal de kidnapper les gens, les enchaîner et les vendre. Il irait presque voler la propriété de ces honnêtes marchands. »

J’espère qu’ils ont assez de conscience pour réaliser que c’est des trouducs d’abrutis. Les deux gars là, l’un un tout jeune et tout con. L’autre moins jeune, mais pas différent. Je leur chie à la gueule.

Je fais défiler devant leurs tronches les esclaves libérés. Je guide les clamsés en sursis histoire de mettre la patte sur quelque chose de comestible. Rien à battre des mouettes qui caquent. Je laisse les pauvres gus becter à s’en péter le bide et remonte sur le pont. Là-bas, c’est carrément infesté de bleus. Tout l’monde est sous les verrous. Manque de bol, ils naviguent au mauvais endroit. Deux vagues plus loin et ils auraient reçu les félicitations du gouvernement mondial pour leur prise.

Cette belle bande d’hypocrites.

Bon, on fait quoi maintenant le capitaine-général-amiral-sa-majesté Morales ?

On fait qu'on est dans la merde. De loin, on voit trois navires débarquer. Crânes blancs sur fond noir. Des enflures dans un délire presque assumé. Pas le genre fin à esquiver les foutues mouettes pourtant leurs potes dans cette affaire d'esclavagisme. Un petit bout de papier et ça passe crème. Pas compliqué d'être du bon côté du bâton avec un papelard et des billets à distribuer. Faut croire que les abrutis d'en face ne sont pas les plus malins. Ils ne sont pas là pour se faire des copains, pas plus que ramasser du pognon. Ils commencent à nous tirer sur la tronche. Boulets compacts, crève en acier qui fouette le vent et qui agite les gars.

Le Morales claque du cul et tout le monde se met en formation. C'est tout de même pas les derniers en matière de marave. Ça s'active direct à défoncer les nouveaux arrivants. L'un des navires radine sur ma pauvre esquille avec un Ageuh estomaqué et bibi seulement. Pas de quoi faire un front héroïque. Le reste des esclaves n'est pas plus épais qu'une crevette, pas moyen que ça réussisse quoi que ce soit à part nourrir les poissons. À savoir s'il y a même de quoi faire sur leur os.

Faudra se démerder à deux, donc. Je sors une lardoire empruntée définitivement à un contrebandier qui ne pourra plus s'en servir. Et puis, je leur fonce dans le lard, idée de massacre en tête. Ageuh suit.


Dernière édition par Julius Ledger le Mar 13 Sep 2016 - 20:58, édité 1 fois
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Le traquenard royal avait eu raison de la vigilance au ras des pâquerettes de Moralès et de la mienne aussi qui devait osciller pas loin dans les mêmes eaux. Se faire ainsi foutre dedans comme des bleu-bite avait de quoi faire grincer, le goût amer de sentir son ego bafoué par une tripotée d'enculés en série nous filait des haut-le-cœur. Et dieu sait que Moralès avait le cœur fragile dans ces circonstances et que ce genre de suées avait le don de me filer des aigreurs infâmes.

Accusant le coup, Moralès avait fini par reprendre l'ascendant non sans écumer d'une rage taiseuse. L'ego écorné d'un off belliciste à son premier commandement avait de quoi vous retourner les tripes s'il lui prenait envie de vous faire passer un sale quart d'heure. Et le quart d'heure nous guettait tous, s'il s'avérait qu'on se magnait pas la couenne et qu'on ne mettait pas les bouchées doubles pour étouffer les velléités de ces salopards.  De l'autre côté, Golliath s'était dégoté un acolyte, modèle trapu à la carne déjà frelaté devant tirer sur la cinquantaine bien frappée, la crinière grise cendrée des épaves en devenir et ce besoin viscéral de dessouder tout ce qui a l'audace malavisé de se foutre en travers de son chemin. Les mirettes jaunasses, David est du genre briscard furieux, le genre qu'a toujours la dalle passé la crise de la quarantaine et qu'a toujours besoin d'expurger autant tout ce qu'il a sur le cœur jusqu'aux amygdales des zigs au-devant.

Et il a le trop-plein contagieux si j'en crois la fougue de l'énergumène trisomique de deux toises qui lui tient la chandelle.

Son pote donne davantage dans le modèle binaire, coller des parpaings au coin des tronches d'abord puis recevoir une saucée franche en retour. Je le lorgne se démener comme un diable et je crois même desceller chez lui ce goût presque ingrat de revenez-y chaque fois qu'il se prend une peignée, comme une bête sur le sentier de l'abattoir.

De notre côté, L'Artaban s'est fait emboutir par le gaillard d'avant et tout une flopée d'énergumènes s'est empressé de se déverser sur le pont pour en découdre. A première vue, c'est du lascar de seconde main, leurs lames sont plus de première qualité et leurs mouvements étriqués ont rien de l'amplitude et de la dextérité des deux loustics de l'autre bord qui s'affairent à péter des rotules comme s'il en pleuvait . Le genre qui beugle fort pour se gonfler les baloches, pour se durcir le manche comme du ciment à prise rapide, histoire de dominer ou de s'en donner l'impression le temps que durera ce substitut de pilule bleue doivent t'ils penser.  

Et ca a pas duré bézef.

La chape de plomb qu'ils ont rencontré dés qu'ils ont passé le bastingage a eu tôt fait de leur passer l'envie de cirer les planches avec nos gueules et de raviser à la baisse leurs prétentions à notre sujet. Moralès avait suffisamment les nerfs pour décréter de pas faire de quartiers et de démantibuler la plupart de ces types, histoire qu'on puisse n'en ramener qu'un ou deux à la cuillère après leur avoir foutu la tronche au carré. On s'est pas fait prier pour appliquer à la lettre les directives tacites du commandant, ca nous démangeait autant que les deux téméraires du fond vers qui je glisse une œillade après avoir embroché un gars un peu trop présomptueux. Le temps se gâte pour eux, David et Golliath sont en mauvaise posture, acculés par le surnombre mais toujours aussi stoïques. Moralès a assez de sens moral pour nous intimer d'aller à bord et de faire suer le burnous comme il se doit, rapport à la situation qui décante plutôt favorablement sur l'Artaban et que faut toujours faire preuve de complaisance pour les bons citoyens.  Oui chef, bien chef, que je rapplique sans traîner avec un cordon de cinq gars avides de coller des droites bien senties et qui laisserait ce gueuleton leur échapper pour rien au monde.

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