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Mask à rade...

C'est la mission parallèle à celle de Wash, mais qu'il a posté légèrement (hum hum) plus tôt que moi.



Ah, prendre du bon temps au soleil. Ne rien faire mis à part larver sur une plage avec, comme doux son, une mer azur dont les vagues berçait mes oreilles. Bon, la poésie, c’est mignon, mais c’est pas pour autant que je vais en faire tous les jours. Topo de la situation, Wash plus moi sur une plage à glander. Ouais, c’est digne des agents du CP5, je sais. Mais en même temps, je vois pas comment faire autrement. Ok, on nous avait confié une mission, mais bon, quand les autochtones veulent pas vous fournir de renseignements ou en sont incapables, je vois pas quoi faire perso. La mission ? Faire des recherches pour retrouver des personnes qui auraient disparu durant les trente dernières années. La bonne blague. Rien à carrer de ces enlèvements. Mais les ordres, c’est les ordres. Alors voilà qu’on se retrouve embarqués sur un bateau en direction d’Orange. C’est la santé qui m’attends là bas j’présume.
Il fallait deux agents prêt pour le départ et ce matin, sans doute la faute à pas d’chance, j’étais un des premiers l’vés. La belle arnaque j’vous dis. Mais la belle arnaque se transforme petit à p’tit en une belle après-midi passée à rien foutre. La belle vie en somme. On avait dégommé à deux un buffet et, après avoir interrogé avec la plus grande des convictions les habitants, on s’était accordé un repos bien mérité. Ou pas.
Wash somnole légèrement, c’est l’moment de virer l’masque. Pas que j’aime pas retirer mon masque avec lui, mais plutôt parce que j’aime pas retirer mon masque tout court. J’suis bien d’dans. J’peux m’dire que ça procure une autre vision du monde. ‘Fin bref, j’vire le masque, le dépose à côté et d’un geste vif de la tête, zyeute à droite voir si le balayeur a miré ma tronche. Apparemment nan, il est trop occupé à compter les moutons. Tant mieux. Maintenant, question primordiale : est-ce que j’me fais bronzer l’cul un coup en me foutant en calbar ou pas? A peine le temps d’me poser la question, l’cul sur le sable, que j’sens un mouvement derrière moi. Oh la saloperie, il me vole mon masque et se casse en courant. Sache petit, qu’on ne vole pas impunément Serei et encore moins son masque.


- Soru…

Tsss, j’viens d’me re-vautrer. La poisse. Ça fait mal. Va falloir que j’la travaille un jour cette technique. En à peine une seconde, j’avais perdu de vue le piqueur de masque. Et au détour d’une ruelle, le voilà qui réapparaissait. Diable qu’il était agile. Un vrai p’tit singe. Attends voir, c’était un putain d’singe. Parfait, même pas de cas d’conscience au cas où j’aurais à frapper un mineur ou autre personne de petite taille. Même si je crois que je m’en serais accommodé et que cela ne m’aurait pas empêché de dormir. Seule solution? Lui courir après, savoir où il allait se terrer. Ensuite, il fallait que je trouve un truc, n’importe quoi, pour me couvrir la tête. Pas qu’j’étais moche, mais je préférais respirer à travers autre chose.
Allez, allez, encore un p’tit effort. Il va pas tracer sa route comme ça jusqu’à demain non plus? Il se dirige vers la montagne. Ma main à couper qu’y a une grotte la d’dans. Et banco, il rentre dans la grotte. Bon, direction la ville, histoire de me dégoter un truc à m’foutre sur la tronche. Faut qu’je coure encore. Faut pas qu’le singe aille trop loin non plus. Le regard des badauds me gêne, va savoir pourquoi. Sans doute parce que pour une fois, c’est pour ma ganache qu’il se montre aussi curieux. Pas que ça change de d’habitude. Mais en général, je sais pourquoi j’attire l’regard quoi. Bon, m’voilà sur l’marché et mon p’tit doigt m’dit qu’ce gros marchand d’légume va m’servir.


- Eh toi mon grand. Ouais, toi l’vendeur de légume. J’ai b’soin d’un truc à m’foutre sur la tronche. T’aurais pas d’quoi m’dépanner par hasard?

Le gars a l’air de rien biter. Super, encore une lumière. Bon, pas b’soin d’sa bénédiction après tout merde. J’me penche sur l’étalage et j’vois un truc qui peut me convenir. Le trésor? Un sac de jute. La classe ou bien? Du bout du bras, j’le choppe et j’me casse avec en gueulant qu’j’suis d’la marine et que je réquisitionne ce bien de la plus haute importance. Le gars est trop sur l’cul pour me demander si c’est vrai ou encore pour me courir après. En même temps, c’est qu’un sac de jute, il en a encore des dizaines et des dizaines.
En un rien d’temps, j’me r’trouve à l’endroit où mon pote le singe est passé et a disparu. J’ai fait deux trous dans l’sac de jute pour qu’mes yeux servent un peu et en avant l’aventure. Et dans l’aventure, y a des choix à faire, le premier se présente à à peine deux mètres de l’entrée de la grotte sous la forme d’un gros colimaçon. En haut ou en bas? La flemme s’empare de moi et j’préfère descendre que monter, c’est moins fatiguant. Arrivé tout en bas, j’vois une salle éclairée à la lumière de quelques torches et une scène bien marrante se présente devant mes mirettes. C’était une salle plein d’vieux. La bonne blague. Du vioc, en veux-tu en voilà. Jamais vu un rassemblement du troisième âge aussi important. Mais y a un détail qui me gêne. Quelque chose me pique sévèr’ment l’nez. ‘Tain, c’t’horrible comme odeur. Alors c’est ça qu’ça sent un vieux. J’dis un, mais c’est plutôt toute une tripotée d’vieux. C’est gerbant. Mais doit pas y avoir que ça. Ça sent aut’ chose, mais j’saurais pas dire quoi exactement. L’olfactif, c’était pas mon truc. Mon masque m’empêche généralement d’humer ces senteurs exotiques… Tout à coup, j’vois l’singe carotteur de masque. Ouh putain j’vais m’le faire avec de l’ail cette raclure.


- Viens là saloperie !

Ah la boulette, j’aurais pas du gueuler, maintenant les vieux m’ont vu et se dirige vers moi d’un pas… j’vais dire hésitant parc’que j’suis sympa. Mais c’est pas vraiment ça non plus. Il radote un truc qu’je comprends pas du tout et par dessus tout ce brouhaha, j’entends une voix qui parle un peu plus fort.

- Règle lui son compte Ignastus !

J’entrave pas grand chose à la situation. Jamais vu aussi zarb. Une horde de centenaire tend les mains vers moi comme pour me pomper ma jeunesse. Vade retro satana ! Mais y a un truc qui m’a échappé avant ça, ils ont les chaines aux poignets ces vieux là. Merde alors.

- Attendez, bougez pas, j’vais vous ai… Ah ‘chier, j’vois plus rien !!!

J’avais pas eu l’temps de terminer ma réflexion à voix haute qu’un ovni me tombait sur l’coin d’la gueule. J’étais aveugle et je pensais savoir ce qui en était la cause. Ma main vole plus vite que je ne l’aurais voulu. Vive les réflexes. Là, j’choppe une sorte de tige poilu. J’en étais sûr, c’est ce sale singe. D’un violent mouvement de la main, du haut vers le bas, j’abats ma nouvelle arme sur le sol.

- Bouffe ça dans tes dents saloperie !!!

Je recouvre la vue et porte mon regard sur mes pieds. Une boule de poil jaune est au sol, au niveau de la tête, ou ce qu’il en reste, une bonne flaque rouge. Je relève les yeux. Les vieux ont disparus. Non. Les vieux se sont massés contre les murs pour laisser passer un de leur congénère. Dans son jeune âge, cet homme devait sacrément en imposait, mais les années passants, il avait prit un sacré coup. Une fois et demi moi en hauteur, deux fois moi en largeur. En voilà un beau colosse. Le hic? Sa tronche. Ok il est massif, mais si on regarde attentivement, on peut r’marquer que sa peau est distendue, ses muscles sont flasques, le teint de ses veines violettes ressort encore plus sur sa peau blanche laiteuse. C’t’ignoble de vieillir ainsi. L’ex athlète est figé, il regarde à mes pieds la dépouille du singe et sa bouche est grande ouverte. Sûr qu’y d’vait l’aimer sa daube, mais quand on m’saute dessus, j’fais pas d’distinction, je frappe.
Tiens, en y r’gardant d’plus près, le singe porte un truc qui me rappelle vaguement quelque chose. Des lunettes noires. Ça c’est un singe qu’avait la classe. Allez hop, j’me sens d’humeur à honorer l’défunt, j’lui pique ses lunettes et j’regarde le vieux.


- Eh, c’est donnant-donnant mon grand. Il m’a carotte mon masque, j’lui carotte ses lunettes. Normal quoi.

- Igniastus ! T’as tué mon singe enfoiré.

- Woh, mollo sur les insultes papy si tu veux pas finir à manger que d’la soupe plus tôt qu’prévu. Quoi que… c’est p’t’être ton cas en fait…

- J’vais buter sale laideron !

Le vieux a d’la r’ssource, il se jette sur moi à une vitesse plutôt impressionnante pour une antiquité. Pas d’quoi fouetter - En parlant de fouetter, ça poque un max ici, mais bref - un chat, mais quand même. Que les rouages d’un vieux de ce calibre puisse aussi bien fonctionner, moi j’dis respect. Bon, c’est bien gentil par contre, mais j’vais pas faire d’vieux os ici. Haha, de vieux os. Y a qu’ça ici. Il est presque sur moi, encore une ou deux secondes. Il compte attaquer à la tête, seul endroit que sa taille lui permet de viser pour qu’il puisse utiliser le maximum de sa force. Le poing s’abat, pas assez rapidement pour lui, malheureusement. J’esquive en me baissant, puis, je le laisse, emporté par son élan, s’embrocher sur mon poing.

- Tekkai !

Le pauvre, je lui brise ses restes d’abdo au grand père. La scène est comme figée, ça doit être beau vu de l’extérieur. Sa bouche est grande ouverte et… non, il va pas perdre son dentier? Merde, pas sur le costard. Rah, saloperie d’vieux. Dire qu’à un moment, j’ai failli avoir de la pitié pour lui. Voilà, écroule toi vieux croulant. Devant "l’exploit", les prisonniers se ruent à vitesse réduite sur moi. Mon Dieu, c’qu’ils peuvent schlinguer. C’est pas permis une odeur pareille. Ils s’en viennent vers moi avec leurs "merci", leurs "vous êtes notre sauveur".

- Oui, oui, allez, pas l’moment d’radoter. Tenez, ramassez les clefs sur Machin et cassez-vous !

Bon, une corvée d’faite. Maintenant, j’dois r’trouver mon masque. Logiquement, si le maître des singes est là, son singe voleur de masque doit y être aussi. No problemo, y a une porte dans l’fond d’la salle. Je fends la foule de retraité pour accéder à cette fucking porte qui est bien plus loin que je ne l’imaginais. Une fois d’vant, plus l’temps d’hésiter, un bon coup d’latte bien sec pour la briser. Et bim. Elle vole en éclat, j’suis une bête. Mais j’ai soufflé un type avec. Merde, un autre vieux, ça pullule dans les grottes ce genre de connerie.

- Ça va p’tit père? Rien d’cassé?

Il répond pas, il doit être dans les vapes. J’me penche un coup et v’là t’y pas qu’il essaie de m’jeter du café dans la gueule. Loué soit mes réflexes encore une fois. Le liquide passe à côté d’ma trogne et l’vioc se bidonne.

- Belle réactivité l‘affreux.

L‘affreux, j’vais t’en donner moi d’l’affreux salopard, tu vas manger ton dentier.

- Qu’est-ce qui t’arrives grand-père? Tu r’trouves plus l’chemin d’l’hospice ou quoi?

- Niahaha. Tu n’y est pas du tout jeune sot. Vois-tu, mon nom est Kart et ce que tu vois là…… blabla… mon frère va déclencher…blabla…la marine va payer…blabla…tu m’écoutes?!!!!

- Pas du tout, t’es chiant à mourir…

- Gredin, tu vas payer ton insolence de ta jeunesse !!!

- Si tu l’dis, allez, salut.

[i]Et pendant que j’me r’tourne pour me casser tranquillou, le p’tit vieux continuait de gueuler et de fouiller dans son labo pour en chercher une télécommande qu’y dit. J’avance lentement, j’veux pas qui fasse une crise cardiaque à force de m’gueuler d’sus non plus et d’un coup, cri de joie.


- Haha, trouvé.

J’me re-retourne à cause de cette vilaine chose qu’on appelle la curiosité. Franchement, quand quelqu’un pousse une exclamation à c’niveau sonore, c’est que ça doit être du lourd. Mais finalement, la déception est toujours assez grande. Vous savez, quand on vous dit qu’un truc est méga-super-tip-top-cool, vous en faite tout une montagne style « Wouah, ça va trop déchirer », mais bien souvent, vous vous retrouvez déçu parce qu’il n’y a pas la magie attendu. Bah là, c’est pareil. Le vieux était tout sourire, édenté évidemment, avec une boîte grise possédant deux petits joysticks.

- Wou-ah-c’est-trop-mortel-grand-père-tes-trouvailles-sont-du-tonnerre…

J’espère que ça sonne pas trop faux, mais en même temps, le ton est pas à la joie non plus. S’il croit que j’vais m’extasier d’vant une boîte grise, il me connaît pas. Sauf que le p’tit père y croit vraiment, qu’il est naïf. Et voilà qu’il repart dans son trip monodialoguiste.

- Héhéhé, bien sûr qu’elles sont exceptionnelles. Tout ce qui passe par le labo des frères Kart et Noar est exceptionnelle…

- Tu radotes et t’as oublié que j’en avais pas grand-chose à glander de tes magouilles. Continue d’faire le mort sur le plancher ou de parler tout seul si ça t’dis, moi, j’me tire.

- Oh non, tu ne vas nulle part !

- Parce que tu comptes m’en empêcher?

J’ai pas pu retenir mon sourire de se dessiner sur le visage, c’est con qu’il puisse pas l’voir, il verrait à quel point il est ridicule pour moi. Alors qu’il bidouille sa mannette, je sens qu’ça bouge autour de lui, ou plutôt, derrière lui. Une grosse ombre enveloppait l’scientifique et alors que je plisse les yeux pour voir c’que c’est, une rafale de liquide marron part en jet direction ma tête. Pas d’accord du tout, j’décide d’esquiver habilement avec un pas de deux style danseur de ballet. Un des ancien esclave se le prend pleine poire et l’résultat était pas beau à voir. Sa chaire se décomposait à vue d’œil, heureusement que j’ai le ventre accroché parce que la plupart aurait rendu leur petit déj’.

- Donc ton robot lanceur de merde tue les gens, c’est ça?

- Nihihihi, tu n’y es pas du tout…blabla…blabla

- Non, bon arrête, t’es chiant quand tu parles !

Je lui laisse pas le temps de se r’prendre que j’m’élance. Il me voit arrivé et il se sent tout d’un coup tout paniqué. Son trouillomètre vire au marron et il pense plus à rien. Son cerveau lui dicte de se bouger, mais les connections sont balayés par le vent qui se met à souffler entre ses oreilles. Il se ressaisit. Trop tard. Mon poing s’écrase dans son pif et sa vilaine trogne part dans la ferraille derrière lui. La bonbonne marron sur le bras métallique crisse dangereusement, le verre se fêle. Il se déverse sur Kart alors qu’il est encore dans les vapes. Le liquide lui coulant sur la tête, il prend la peine de se réveiller et hurle à la mort. Sa propre arme se retourne contre lui. Sa mort est lente et douloureuse. J’aime pas faire souffrir dans la mort. Un simple coup du lapin m’aurait suffit. Puis le conteneur explose, libérant le liquide qui, à s’y méprendre à l’odeur du… café? Ah, la voilà sa fameuse arme secrète, du café qui tue. C’est pas si con en fait…
C’est terminé, les rêves de grandeur de Kart meurt avec lui. Et j’ai même pas sorti de phrase cliché pour sa mort, j’m’en voudrai presque. Mais c’est la vie. Ou la mort. Au choix…
Après la volée de marche, j’aperçois une silhouette familière et j’me dis maintenant que je sais pourquoi ces lunettes me rappelle un truc. Elles appartiennent au balayeur. Faut que j’lui lance une bonne blague à la con, histoire de me rattraper de pas l’avoir fait pour le vieux fou. Mais à peine j’ouvre la bouche qu’il nous fait une diarrhée verbale.


« Une remarque sur mes lunettes ou sur le cœur…blabla…j’efface ton masque. Une remarque…blablabla…Une remarque sur ma face ridée et tailladée…blablabla…si tu n’as pas mes lunettes, j’efface ton masque… ? »

- Pfff, plein l’cul des monologues.

Cette remarque est plus pour moi que pour Wash, mais il a du l’entendre et finalement s’en foutre puisqu’il a pas réagi d’un pouce. Je retire les lunettes qui juchent mon nez et lui lance sans embarras. Le réflexe qu’il a de les rattraper laisse mon masque par terre. Je le ramasse, enlève ce vilain sac de jute et respire à nouveau l’air pur. C’est si bon.

- Tout c’qui vient d’se passer reste sur Orange. Je crois qu’t’es d’accord avec ce principe…

Pas besoin de palabres, de belles paroles ou encore de se la ramener tout simplement, on tire un trait et on rentre sur Loguetown, l’air de rien.



Saloperie de vieux…