Une fois de plus, le tampon vint se poser sur une feuille remplie de caractères minuscules, tapés à la machine, et écrasa profondément son encre avec la pression d’une femme qui découvrait tout juste ce qu’était la bureaucratie.
Les feuilles s’étalaient désormais, tandis que le regard groggy de l’agente ne regardait même plus les cibles de son tamponnage intensif. Tantôt le coin en haut à droite, tantôt le milieu de la feuille et parfois même le plan de travail juste en dessous. Ce-dernier n’était pas plus reluisant, recouvert de feuilles volantes qui se confrontaient les unes aux autres dans un vain espoir d’ordre logique.
« - J’avais pas signé pour ça… » parvint tout juste à murmurer Anna, le menton enfoncé dans les jointures de sa main. Sa mâchoire était définitivement trop lourde pour parler, presque autant que ses paupières.
Pour qui serait amené à pénétrer dans le petit local couvert de poussière et de vieux documents, son regard semblait perdu dans la cloison parsemée de vitres floutées qui lui faisait face. En vérité, elle s’amusait à discerner les gestes de ses coéquipiers grâce à son Haki. C’était bien le seul entraînement qu’elle pouvait se permettre, au fin-fond de son ennui. Pendant toute une journée, elle avait ainsi suivi à la trace l’aura de sa coéquipière qui jouait le rôle de messagère pour Sloan. C’était un petit peu la préposée à l’envoi et la réception de colis et d’enveloppes depuis son retour. Elle ne semblait d’ailleurs pas plus satisfaite de cette position et attendait vaillamment sa prochaine mission.
Cela ne faisait que trois jours, ça semblait pourtant être une éternité.
Le tampon vint et s’en retourna une nouvelle fois ; la directrice oublia même d’appuyer sur cette même feuille qu’elle martyrisait depuis désormais cinq bonnes minutes. Ce fût à peine si elle remarqua l’aura de ce brave Alvaro qui roulait jusqu’à la porte de son bureau. Et qui n’éprouva pas la moindre gêne du monde à faire irruption sans prévenir. Ce fut à peine si Anna considéra la chose.
« - Tiens donc, mais c’est Winter le dauphin et sa queue mécanique. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
- Hilarant, mais je ne pense pas que la raison de ma visite te fasse beaucoup rire. On a reçu ceci de l’un de ces messieurs du CP0, cadeau d’Angie. » sourit sardoniquement le handicapé tout en jetant une enveloppe vers son interlocutrice, comme s’il eut agi d’un boomerang.
Réceptionnant la lettre avec un dédain non calculé, celle-ci envisagea de la déchirer un petit moment avant de se dire, finalement, qu’il ne devait pas s’agir de l’une de ces énièmes permissions qui envahissaient déjà son bureau. En déchiffrant alors les quelques mots écrits en patte d’oie, elle se rendit compte qu’elle avait eu raison.
« - Au dernier moment, comme toujours...
- Une convocation ? Aie aie aie… tu ferais mieux de ne pas tarder alors.
- De toute manière cela va me faire du bien de prendre un peu l’air. Tiens, je t’offre la chance de surveiller mon bureau en mon absence. Veille bien à ce que… oh non en fait on s’en fout, personne ne va mettre les pieds ici.
- Oh n’en sois pas si sûre. J’ai cru comprendre que Jamâl avait en tête de bizuter ta protégée, en lui donnant l’ordre de trouver dans ton bureau le journal intime de Noxe. »
Tout en saisissant sa veste sur le porte-manteau qui ornait l’un des coins du bureau, la blonde souleva un sourcil interrogateur.
« - Noxe avait un journal intime ?
- Pas à ma connaissance.
- Je vois… quelle bande de petits rigolos. Très bien, si tu vois Angelica dis-lui que je garde le journal sur moi. Ca aura au moins le mérite de revenir en pleine face à Levi, s’il mord à l’hameçon. »
La porte claqua, difficilement, lourdement tractée par la force surhumaine de la jeune femme qui se dirigeait vers la sortie. Tout était sale et dégradé dans ce foutu local. Ce n’était peut-être pas pour rien que l’ancien directeur était pratiquement toujours absent. Une vraie cage à rats.
Elle appuya alors sur le bouton de l’ascenseur.
Les feuilles s’étalaient désormais, tandis que le regard groggy de l’agente ne regardait même plus les cibles de son tamponnage intensif. Tantôt le coin en haut à droite, tantôt le milieu de la feuille et parfois même le plan de travail juste en dessous. Ce-dernier n’était pas plus reluisant, recouvert de feuilles volantes qui se confrontaient les unes aux autres dans un vain espoir d’ordre logique.
« - J’avais pas signé pour ça… » parvint tout juste à murmurer Anna, le menton enfoncé dans les jointures de sa main. Sa mâchoire était définitivement trop lourde pour parler, presque autant que ses paupières.
Pour qui serait amené à pénétrer dans le petit local couvert de poussière et de vieux documents, son regard semblait perdu dans la cloison parsemée de vitres floutées qui lui faisait face. En vérité, elle s’amusait à discerner les gestes de ses coéquipiers grâce à son Haki. C’était bien le seul entraînement qu’elle pouvait se permettre, au fin-fond de son ennui. Pendant toute une journée, elle avait ainsi suivi à la trace l’aura de sa coéquipière qui jouait le rôle de messagère pour Sloan. C’était un petit peu la préposée à l’envoi et la réception de colis et d’enveloppes depuis son retour. Elle ne semblait d’ailleurs pas plus satisfaite de cette position et attendait vaillamment sa prochaine mission.
Cela ne faisait que trois jours, ça semblait pourtant être une éternité.
Le tampon vint et s’en retourna une nouvelle fois ; la directrice oublia même d’appuyer sur cette même feuille qu’elle martyrisait depuis désormais cinq bonnes minutes. Ce fût à peine si elle remarqua l’aura de ce brave Alvaro qui roulait jusqu’à la porte de son bureau. Et qui n’éprouva pas la moindre gêne du monde à faire irruption sans prévenir. Ce fut à peine si Anna considéra la chose.
« - Tiens donc, mais c’est Winter le dauphin et sa queue mécanique. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
- Hilarant, mais je ne pense pas que la raison de ma visite te fasse beaucoup rire. On a reçu ceci de l’un de ces messieurs du CP0, cadeau d’Angie. » sourit sardoniquement le handicapé tout en jetant une enveloppe vers son interlocutrice, comme s’il eut agi d’un boomerang.
Réceptionnant la lettre avec un dédain non calculé, celle-ci envisagea de la déchirer un petit moment avant de se dire, finalement, qu’il ne devait pas s’agir de l’une de ces énièmes permissions qui envahissaient déjà son bureau. En déchiffrant alors les quelques mots écrits en patte d’oie, elle se rendit compte qu’elle avait eu raison.
« - Au dernier moment, comme toujours...
- Une convocation ? Aie aie aie… tu ferais mieux de ne pas tarder alors.
- De toute manière cela va me faire du bien de prendre un peu l’air. Tiens, je t’offre la chance de surveiller mon bureau en mon absence. Veille bien à ce que… oh non en fait on s’en fout, personne ne va mettre les pieds ici.
- Oh n’en sois pas si sûre. J’ai cru comprendre que Jamâl avait en tête de bizuter ta protégée, en lui donnant l’ordre de trouver dans ton bureau le journal intime de Noxe. »
Tout en saisissant sa veste sur le porte-manteau qui ornait l’un des coins du bureau, la blonde souleva un sourcil interrogateur.
« - Noxe avait un journal intime ?
- Pas à ma connaissance.
- Je vois… quelle bande de petits rigolos. Très bien, si tu vois Angelica dis-lui que je garde le journal sur moi. Ca aura au moins le mérite de revenir en pleine face à Levi, s’il mord à l’hameçon. »
La porte claqua, difficilement, lourdement tractée par la force surhumaine de la jeune femme qui se dirigeait vers la sortie. Tout était sale et dégradé dans ce foutu local. Ce n’était peut-être pas pour rien que l’ancien directeur était pratiquement toujours absent. Une vraie cage à rats.
Elle appuya alors sur le bouton de l’ascenseur.